Full text of "Gauguin"
GAUGUIN
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Presented ta the
LiBRARV oj the
UNl\'ERSrrV OF TORONTO
by
ESTATE Of THE LATE
JOHN B. C. WATKINS
GAUGUIN
2]
PORTRAIT DE L'ARTISTE. 1890. Détail
Collection Maurice Denis
LES MINIATURES HYPERION
GAUGUIN
PAR
ANDRÉ LECLERC
ÉDITIONS 1 1 ^' P !• R I O N
Paris
NP
DEC20B65
1032667
IMPRIMÉ EN ANGLETERRE
TOUS DROITS RÉSERVÉS. HYPÉRION, PARIS
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GAUGUIN
LA vie étonnante de Paul Gauguin et sa conception de l'art sont'étroitcmcnt
liées. Elles ont leur source dans une hérédité bizarre, la civilisation du dix-
neuvième siècle, le mouvement Impressionniste et le Symbolisme. La puissance
de l'élan créateur trouve son meilleur exemple dans l'histoire de cet exilé
volontaire que le génie visita si tardivement.
Fils d'un journaliste, Paul Gauguin naquit le 7 Juin 1848 au cœur de Paris.
Du côté de sa mère il était de souche Péruvienne. Lorsqu'en i8u son père,
pour des raisons politiques, jugea nécessaire d'émigrer, c'est naturellement pour
le Pérou qu'il s'embarqua avec sa famille. Cependant M. Clovis (îauguin
mourut avant d'arriver à Lima (iù la veuve et les cleux entants vécurent pendant
quatre ans. La vie sous les tropiques pendant la période la plus impressionnable
de l'enfance a dû depuis lors hanter le jeune Gauguin.
[5]
Lorsqu'il eut sept ans, sa mère le ramena en France pour lui faire faire ses
études; deux ans plus tard, équipé d'un mouchoir rempli de sable et noué au bout
d'un bâton, il tenta de partir à l'aventure. A seize ans, il quitta le lycée d'Orléans
pour être marin, malgré l'opposition de sa mère. Il s'emlîarqua dans la marine
marchande comme pilotin; six ans plus tard, matelot dans la marine de guerre,
il abandonnait la carrière.
A son retour, sous l'influence d'amis de sa mère morte en son absence, il
s'installa à Paris, employé chez un agent de change. Un peu plus tard, il eut
le coup de foudre pour une jeune Danoise, Mette Gad, grave et bonne ménagère,
qu'il épousa aussitôt qu'il en eut les moyens. Il n'avait plus de pensées
vagabondes. Les années passèrent; cinq enfants, un travail de bureau précis,
procédurier, ne laissaient guère de place à la fantaisie. Cependant le dimanche
Gauguin passait le temps à peindre et à sculpter — paysages traditionnels et
têtes d'enfants. A vingt-huit ans il exposa un tableau au Salon. Un peintre
amateur, guère plus ... et son ambition ne le poussait pas plus loin.
Ce fut alors qu'il rencontra les Impressionnistes dont les couleurs claires
et vives créent une réalité nouvelle. Il fut ensorcelé par leur manière qui
commençait à être reconnue. Il exposa avec le groupe et obtint un certain
succès. Sa peinture à ce moment-là ressemble beaucoup à celle de Pissarro
dont l'origine exotique créait sans doute un lien de sympathie entre les deux
artistes.
'Soudain un jour, à l'âge de trente-cinq ans, il donna sa démission à l'agent
de change et annonça à son épouse alarmée qu'il avait pris la décision de
consacrer tout son temps à la peinture. Il faut rendre justice à Mette; bien
qu'elle désapprouvât entièrement ce projet, elle supporta cet état de choses
pendant toute une année. A la fin, lorsque les économies du ménage furent
réduites à rien, elle prit le parti de retourner chez sa mère au Danemark, où
de désespoir Gauguin la suivit.
A Copenhague, peu enclin à vivre aux crochets de sa belle-famille, il essaya
de gagner sa vie comme représentant d'une fabrique de bâches. Son caractère
entier et coléreux ne convenait nullement à ce genre de travail; il lui arriva
un jour de lancer un verre d'eau à la tête d'un client. Un sentiment d'échec,
la pensée qu'au lieu de peindre il perdait le temps précieux dans la poursuite
futile de son pain qucjtidien, le minaient, l'aigrissaient, et il ne perdait pas une
occasion de contrarier et de choquer son entourage collet-monté par ses façons
de Bfjhème. Finalement il revint à Paris, emmenant son fils Clovis, âgé de
neuf ans et de santé fragile, et laissant les quatre autres enfants avec leur mère.
La vie devint de plus en plus difficile. Clovis tomba malade de privations.
Gauguin était fier et têtu — plutôt que de retourner chez l'agent de change il
se mit à coller des affiches afin de soigner Clovis. Enfin l'entreprise d'affichage
[6]
PORTRAIT DR LA MÈRE DE L'ARTISTE
Collection Walter Gciscr
[7
LES BORDS DE LA SEINE AUX ENVIRONS DE PARIS.
Collection particulière
187^
lui confia la direction de sa publicité, ce qui lui permit d'envoyer Clovis guéri
en pension, où Mette plus tard put reprendre l'enfant.
Ni le collage d'affiches, ni son nouvel emploi n'empêchaient Gauguin de
peindre, mais la faim, le froid et le travail incessant l'envoyèrent bientôt à
l'hôpital ou il fut contraint de rester près d'un mois. Sa femme entretemps
ne lui adressait pas le moindre mot d'encouragement — elle parvenait difficile-
ment à gagner sa vie et celle de ses enfants en traduisant des romans français,
notamment ceux de Zola qui était un ami du ménage, et dans ses lettres elle
n'épargnait pas ses reproches.
Dès qu'il eut gagné un peu d'argent, Gauguin partit pour Pont- Aven, attiré
par les falaises et les landes sauvages du Finistère et la perspective d'une vie
moins chère. Il y peignit des paysans simples et gauches, dont les mains n'ont
jamais appris le repos, et des calvaires aux personnages divins aussi raides et
âprement primitifs que les mystérieux menhirs de la préhistoire épars dans la
campagne bretonne.
[8]
LA SEINE Al
Collection Paul jamot
A partir de cette époque, le but de Gauguin était de s'exprimer symbolique-
ment, de ne pas s'attacher à Ja réalité évidente des choses, de dépasser le visible.
Ainsi, bien que ses paysans bretons et plus tard ses indigènes des tropiques
soient parfaitement réalistes, les objets de leur culte (que ce soit Le Christ Jaune
et Le Calvaire de l'époque bretonne ou Je vous salue, Marie et L'Idole des œuvres
tahitiennes) sont représentés comme s'ils étaient imaginés et rendus par les
simples pêcheurs bretons ou les habitants primitifs des îles.
En 1887, Gauguin prit la décision de tenter sa chance dans les pays heureux
de ses voyages d'autrefois. Avec un autre peintre, Charles Laval, il partit pour
le Panama où le percement du canal paraissait aux deux artistes un moyen
excellent de gagner l'argent nécessaire à leur traversée et quelques mois de
liberté. Pendant des semaines ils creusèrent le sol rocheux douze heures par
jour, sans pouvoir songer à peindre. Enfin le krach de Panama les libéra et ils
allèrent à la Martinique où les fièvres tropicales eurent bientôt raison des deux
hommes et les obligèrent à rentrer en France.
[9]
De retour à Paris, sans logis et sans argent, Gauguin eut la chance de
rencontrer un vieil ami, Emile Schuffenecker, artiste qui avait suivi son exemple
et abandonné une carrière financière afin de peindre. Son aide lui permit de
vendre quelques tableaux et des grès, après quoi il retourna à Pont-Aven. Ses
idées avaient définitivement pris forme et il les exposait aux amis et disciples
qui commençaient à se grouper autour de lui.
"Que tout ce que vous faites respire la paix et le calme", disait Gauguin.
"Evitez toutes attitudes animées. Chacun de vos personnages doit être
parfaitement statique." Influence de Baudelaire qui haïssait tant "le mouvement
qui déplace les lignes."
Avant son premier voyage Gauguin s'était lié avec Vincent van Gogh qui
à présent l'invita chez lui en Arles. Il s'agissait de créer une confrérie de
peintres. Mais l'harmonie entre eux ne dura guère; quelques semaines plus
tard ils se disputèrent et Vincent, le déséquilibré, après avoir menacé Gauguin
d'un rasoir, finit par se couper l'oreille dans un accès de remords. Les deux
peintres s'influencèrent réciproquement; c'est en partie de Van Gogh que
Gauguin acquit son style japonais.
Il revint en Bretagne où il continua son travail intense. De nombreux amis
l'entouraient à l'auberge tenue par Mademoiselle Marie Henry dont il fit le por-
trait; tous l'encourageaient et écoutaient ses conseils. La Lutte de Jacob avec l'Ange
destinée à l'église de Pont- Aven fut cependant refusée avec horreur par le curé.
Qauguin peignait de mémoire ou d'après des notes prises aux cours de ses
promenades et de ses observations. Il ne cherchait pas à imiter la nature;
d'après lui un artiste doit créer avec les éléments qu'elle off^re un monde nouveau.
Son but était d'exprimer le mystère qu'il ressentait devant les merveilles de la
réalité et pour lui comme pour Van Gogh tout avait un sens; la couleur et le
dessin servaient à porter un message au moyen de suggestions plutôt que de
représentations directes. C'était aussi le but des poètes symbolistes qui
faisaient partie du groupe où il évoluait. Pour Verlaine et ses amis les sons
et les couleurs étaient apparentés et portaient en eux-mêmes une grande part
des idées à exprimer. Mallarmé parlait par énigmes; tous les poètes du groupe
essayaient de s'exprimer eux-mêmes au lieu de dépeindre le monde autour
d'eux. C'est pourquoi Gauguin est un expressionniste et s'il est parfois difficile
à comprendre c'est parce que nous devons nous adapter non seulement à.
sa vision mais aussi aux milieux où il vivait. Par dessus tout il aimait les effets
de soleil et la magie de la couleur pure en touches larges et sonores.
Après un nouveau retour à Paris où il vendit quelques-uns des tableaux
peints en Bretagne, Gauguin à force de démarches obtint une mission gratuite
du Ministère des Beaux- Arts. Il devait partir pour Tahiti à ses frais, y travailler
et rapporter des tableaux que l'Etat promit d'acheter.
[10]
LA LUTTE DE JACOB AVEC L'ANGE. 1889. Collection p..>,..iu,.rc
11 arriva à Papeete le 8 Juin 1891. Il trouva la ville trop civilisée à son
goût et choisit de vivre à Mataeia dans l'intérieur de l'île. Là il vécut avec une
douce et silencieuse Tahitienne de treize ans et se donna à son travail de tout
cœur tant que durèrent ses économies. Ce ne fut pas long et de plus
il tomba gravement malade. Pendant cette périt)de il fit parmi d'autres œuvres
Manao Tupapau (L'Esprit des Morts veille) où il exprima la crainte mvstique
qui habite le cœur simple de l'indigène.
En 1893 cependant, accablé par la maladie et sans ressources, il était de
retour à Paris. Le Directeur des Beaux-Arts n'était plus le même et le nouveau
à qui Gauguin offrit ses œuvres ne voulut pas en entendre parler. Il ne
considérait valable aucune promesse de son prédécesseur sans un engagement
écrit, chose à laquelle le peintre confiant n'avait jamais pensé.
Donc Gauguin après une vente peu satisfaisante de ses nouvelles œuvres,
[11]
qui ne plaisaient guère au public, s'installa à Paris, ayant reçu providentiellement
un petit héritage. Mais au cours d'une excursion en Bretagne en compagnie
d'une Javanaise rencontrée à Paris, il se disputa avec des matelots ivres et eut
la cheville brisée d'un coup de pied. Il se retrouva à l'hôpital pour plusieurs
semaines. Pendant ce temps, la Javanaise s'introduisit dans son atelier et
s'empara de tout ce qu'elle put y trouver. Paradoxalement dégoûté de la
civilisation, Gauguin prit la résolution de quitter l'Europe pour de bon. Un
dernier appel désespéré à sa femme qu'il n'avait jamais cessé d'aimer, la suppliant
de le rejoindre, de tout quitter avec lui et les enfants, resta sans résultat et il
repartit seul.
Si nombreux étaient les obstacles moraux, physiques et financiers qu'il eut
à surmonter à son retour à Tahiti que l'on peut s'émerveiller de son courage.
Sa fille Aline, le seul membre de la famille qui l'eût vraiment aimé et admiré,
mourut au Danemark. Son pied ne voulait pas guérir et il ne recevait pas
d'argent de la vente de ses œuvres laissées en France. Le désespoir l'accula
à une tentative de suicide à l'arsenic, manqué parce que la dose était trop forte.
Mais de ses luttes jaillit une composition étrange et obsédante, peinte sur
de la toile à sacs en bleu et en vert, avec des personnages orangés : D'où venons-
nous? Que sommes-nous ? Où allons-nous?
Pendant toute une année il fut obligé d'abandonner son travail pour être
employé de bureau à Papeete afin de vivre. Puis enfin il reçut quelque argent
de France où les marchands vendaient ses œuvres. Le peintre candide avait-il
été trompé ou simplement oublié? Il revint à son atelier au cœur de l'île;
il le trouva très endommagé par les rats et la pluie. C'est alors que, brouillé
avec les autorités, il publia "Le Sourire", journal satirique mensuel qu'il
écrivait, illustrait de gravures sur bois et tirait lui-même. Enfin l'hostilité des
fonctionnaires du village et aussi la crainte d'une épidémie de grippe infectieuse
le chassèrent de Tahiti.
En 1901 il partit pour Hiva Oa, une île des Marquises, et s'installa à Atuana
où il se construisit un nouvel atelier. Il avait 53 ans; avec son optimisme
habituel il décora sa case, qu'il appela "La Maison du Jouir", et se remit au
travail.
Cependant la maladie qui le rendait si irritable ne lui laissait pas de répit.
De nouveau, il prit à partie le gendarme du village, défendant contre les
exigences des fonctionnaires les indigènes qu'il aimait et qui le lui rendaient
bien. Il fut accusé d'encourager la révolte, jugé et condamné à l'amende et
à la prison. Lutteur jusqu'au bout, il fit appel à l'instance supérieure qui se
trouvait à Tahiti et il s'apprêtait à s'y rendre lorsqu'il eut une rechute et mourut
seul dans sa case-atelier, le 8 Mai 1903.
ANDRÉ LECLERC
PORTRAIT DE L'ARTISTE DEVANT LE CHEVALET. 1883-84
Collection Madame de Monfreid [ ^^]
[14]
PAYSAGE D'ARLES PRES DES ALYSCAMPS. il
Musée du Louvre, Paris
PAYSAGE DU POULDU. 1891
Collection Durand-Ruel
15
16
LL (.llRliT JAUNE, BRETAGXL. i^Sy
Collection Paul Rosenberg
PETITES BRETON M > Di l'>Ol !
Collection particulière
17
PORTRAIT DE MADEMOISELLE MARIE HENRY. 1890
[ 1 8 j Coll. Winterbotham, Institut d'Art de Chicago
PORTRAIT-CHARGE DE PAUL GALGLIN. 1889
National Gallery of Art, Washington, D.C. Coll. Chester Dale
19
20
L'HOMME A LA CANNE. Vers 1893
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
BRETONNE EN PRIÈRE. 1894
Collection particulière
21
22 ]
PAYSAGE DE BRETAGNE. 1894
Collection particulière
BATEAUX A VOILE AU PORT
Collection particulière
23
24
LUDOLK
Collection particulière
\\ orxAMA
"lA ORANA MARIA"— |E VOUS SALUE, MARIE. 1891
Collection Ad. Lewisohn, New-York [ ^^ J
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"VAHINE NO TE TIARE"— LA FEMME A LA FLEUR. 1891
28 ] Collection particulière
PORTRAIT DE MISS CAMBRIDGE. 1891
Musée Royal, Bruxelles
[29]
FEMME ACCROUPIE. 1891
[ 30 ] Worcester Art Muséum, Worcester, Mass. E.-U.
'NAFEA FOA IPOIPO"— QUAND TE MARIES-TU? 1892
Collection R. Staechelin [ 31
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"HINA MARURU"— FETE DE HINA. DÉESSE LUNAIRE. 1893
[ 36 ] Collection particulière
"TE AA NO AREOIS"— LA REINE DES AREOIS. 1892
Collection particulière [ 37
NATURE MORTE AUX TROIS PETITS CHIENS. i8i
[ 38 ] Collection particulière
H' V.
NATURE MORTE AUX DEUX VASES DE FLEURS. Vers 1890
Collection particulière [ 39 j
D'OU VENONS-NOUS? QUE SOMMES-NOUS? OU ALLONS-NOUS? 189
Détail: "Que sommes-nous ?" Collection particulière
I 40 1
'OU VENONS-NOUS? QUE SOMMES-NOUS? OU ALLONS-NOUS? 1898
DétaiL "D'où venons-nous ?" Collection particulière
[41]
CONVERSATION A TAHITI. " Détail de la page 33
[ 42 ] Collection particulière
LE CHEVAL BLANC. 1898
Musée du Louvre, Paris
43
44]
JEUNE TAHITIENNE
Collection particulière
PORTRAIT D'UN JEUNE TAMITIEN
Ane. Coll. Lillie P. Bliss
[45]
"OVIRI" LE SAUVAGE (DERNIER PORTRAIT DE GAUGUIN)
'^^ ] Bas-relief en bronze. Collection particulière
L'APPEL. 1902
Collection G. Wildenstein
[47]
LES
MINIATURES HYPÉRION
présentent dans la même collection la
vie et l'oeuvre de
Van Gogh • El Greco • Degas
Renoir • Botticelli • Rembrandt
Goya • Cî^zanne • AIanet
Toulouse-Lautrec • Gauguin
Picasso
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