Program of the 11th International Colloquium of the S.I.H.S.P.A.I. (Société Internationale d’Hist... more Program of the 11th International Colloquium of the S.I.H.S.P.A.I. (Société Internationale d’Histoire des Sciences et de la Philosophie Arabes et Islamiques) Reason and Nature: Science, Philosophy and Theology in Classical and Post-Classical Islam September 6-8, 2023
11th International Colloquium of the S.I.H.S.P.A.I.
(Société Internationale d’Histoire des Scien... more 11th International Colloquium of the S.I.H.S.P.A.I.
(Société Internationale d’Histoire des Sciences et de la Philosophie Arabes et Islamiques)
Reason and Nature: Science, Philosophy and Theology in Classical and Post-Classical Islam
September 6-8, 2023
Ludwig Maximilians Universität – Prof. Huber Platz 2 - Munich
La question de savoir quel type de rapport entretiennent la physique et la métaphysique est au cœ... more La question de savoir quel type de rapport entretiennent la physique et la métaphysique est au cœur du système philosophique d’Aristote. Ce rapport, toutefois, n’est pas facile à saisir, non seulement parce qu’Aristote ne l’a jamais défini de façon claire, mais parce qu’il est délicat d’en comprendre la nature à la lumière de la théorie de la science exposée dans les Seconds Analytiques. En effet, Aristote affirme d’une part que la métaphysique, conçue comme science universelle, n’a pas de genre-sujet propre, et d’autre part que la physique, quoique seconde par rapport à la métaphysique, en assure le fondement. C’est de ce rapport ambivalent que découle le plus grand nombre d’apories liées au statut épistémologique de chacune des deux sciences comme à la nature de leur rapport. Les contributions réunies dans ce recueil s’inscrivent dans ce contexte théorique complexe. Elles portent moins sur la difficulté de comprendre le critère ou les critères d’organisation des traités qu’on appelle Métaphysique et Physique que sur celle de présenter et de justifier l’entrelacement épistémologique de ces deux sciences, conçues comme deux disciplines unitaires mais plurielles. Sans prétendre reconstruire l’histoire de la question, l’un des enjeux de ce volume fut aussi de dégager, passé le texte même d’Aristote, certains points nodaux de l’histoire grecque et arabe du débat.
Ce livre constitue la première étude du rôle de la génération dans les systèmes philosophiques d’... more Ce livre constitue la première étude du rôle de la génération dans les systèmes philosophiques d’Aristote et d’Averroès (1126-1198). En s’appuyant sur de nombreux textes traduits du grec, de l’arabe et du latin, l’auteur propose une nouvelle lecture de la théorie aristotélicienne de la génération, ainsi qu’une interprétation de son renouvellement par le Commentateur. Les traités majeurs consacrés par Averroès à la physique générale, à la théorie des éléments et à la biologie d’Aristote sont, pour la première fois, examinés dans leur rapport mutuel et dans celui qu’ils entretiennent à la métaphysique. Cette étude transversale révèle les nouveaux enjeux philosophiques et épistémologiques au fondement du système d’Averroès : dans la lignée de l’aristotélisme essentialiste d’Alexandre d’Aphrodise et tout en réfutant la doctrine créationniste de certains théologiens de l’Islam, le philosophe cordouan établit le fondement a posteriori de tout savoir humain. La philosophie d’Averroès est ainsi réinterprétée comme un jalon fondamental d’une histoire qui, du monde grec à la modernité, scelle le destin commun de la philosophie naturelle et de la métaphysique.
A. BERTOLACCI et D.N. HASSE (éds.), The Arabic, Hebrew and Latin Reception of Avicenna’s Natural Philosophy, W. de Gruyter, Boston-Berlin , p. 163-240 (78 pp.)., 2018
In several places in the biological corpus, Aristotle declares that, among living beings, some an... more In several places in the biological corpus, Aristotle declares that, among living beings, some animals are more perfect (τελειότερα) and valuable (τιμιώτερα) than others. At the beginning of GA 2, he identifies the most valuable animals with those which are hotter and moister than others. These two claims, however, are problematic for at least two reasons. For one thing, the very idea that different species of animals can be classified according to a normative criterion is itself far from straightforward. For another thing, one could infer that, since the classification is established according to the amount of heat in the constitution of animal species, heat, or more precisely vital heat, has a real explanatory function in the generation of animals and in their activities. This essay tackles this major issue in Aristotle’s theory of animal generation. By reconsidering some crucial passages from Aristotle’s writings on natural philosophy, I will suggest that these two difficulties have a common solution that lies in the way one defines living beings qua living beings and what is good for them. In building on some of Allan Gotthelf’s most insightful suggestions, I will argue that neither the quantity nor the quality of heat in living beings provides the ultimate criterion for the classification. It is the function (ἔργον) that the vital heat makes possible—to be identified as the immanent goal of a living being—that determines the hierarchy. In this context, it will be of major importance to examine how far this same criterion can be applied not only to living beings but also to inanimate entities and, more generally, to nature as a whole. I hope to show that even if this ἔργον is something common to all natural beings only by analogy, it forms the basis of a unique and continuous scale.
As in the rest of the Šifāʾ, the De Caelo et Mundo is neither a commentary on nor a paraphrase of... more As in the rest of the Šifāʾ, the De Caelo et Mundo is neither a commentary on nor a paraphrase of Aristotle’s De Caelo. Although Aristotle remains one of Avicenna’s primary interlocutors, the Stagirite’s text is deeply transformed in its doctrine as well as in its structure. The aim of the present study is to provide an overview of this transformation by framing the text within a broader philosophical and historical context. Although the debate concerning Avicenna’s direct sources is still open, this contextualization will shed light on his general project.
Cet article se propose d’étudier le phénomène biologique du plaisir sexuel féminin, dans le but d... more Cet article se propose d’étudier le phénomène biologique du plaisir sexuel féminin, dans le but d’en déterminer la place dans le cadastre étiologique d’Aristote. En s’appuyant sur une série de textes tirés du De Generatione Animalium, l’auteur suggère que le plaisir sexuel féminin fait partie des phénomènes qu’Aristote définit comme « en vue du meilleur ». L’étude de ce phénomène constitue ainsi l’occasion de s’interroger à nouveaux frais sur la place de la téléologie dans le système causal d’Aristote et la nature de la finalité dite « dérivée ». Dans une seconde partie de l’étude, l’auteur propose un aperçu de la réception gréco-arabe de la question. L’étude du débat engagé par Averroès contre Galien dans le XIIème siècle de notre ère montre l’importance que la question du plaisir sexuel féminin a reçue dans le péripatétisme gréco-arabe et permet d’éclairer en retour la doctrine du Stagyrite.
This article is devoted to the biological phenomenon of female sexual pleasure and aims at determining its causal role in Aristotle’s biological doctrine. In considering several passages of the De Generatione Animalium, the author suggests that female sexual pleasure is one of the phenomena that Aristotle defines as “for what is better”. The study of this phenomenon provides the opportunity to rethink the place of the final cause in Aristotle’s causal system and the nature of the so-called “derivative” teleology. In the second part of the study, the author provides an overview of the Greco-Arabic reception of Aristotle’s doctrine. The study of the debate prompted by Averroes against Galen in the XII century AD shows the importance of the issue of female sexual pleasure in the Greco-Arabic peripatetisme and clarifies in turn the doctrine of the Stagyrite.
Résumé. – La notion de « par soi » (καθ’ αὑτό) fait partie des éléments clés de l’ontologie et de... more Résumé. – La notion de « par soi » (καθ’ αὑτό) fait partie des éléments clés de l’ontologie et de l’épistémologie aristotéliciennes. Nulle part, toutefois, Aristote n’en fournit une étude systématique, au point que l’on voit mal l’articulation de ses différentes acceptions et le sens m.me du projet général dans lequel cette notion est inscrite. La présente étude se propose d’étudier l’interprétation qu’Averroès fournit de cette notion dans son Grand Commentaire des Analytiques Postérieurs. En traduisant pour la première fois dans une langue moderne de longs extraits de ce commentaire, on montrera la place centrale que cette notion occupe dans la théorie scientifique du Cordouan et notamment dans sa théorie de la démonstration du signe.
Abstract. – The notion of “per se” (καθ’ αὑτό) is one of the key elements of Aristotle’s ontology and epistemology. Nowhere, however, does Aristotle provide a systematic study of it, so as the articulation of its different meanings and the significance of the general project in which this notion is inscribed remain unclear. This paper aims at studying the interpretation that Averroes provides of this notion in his Long Commentary to the Posterior Analytics. In translating for the first time in a modern language some long quotations of this commentary, we will show the central role that this notion plays in Averroes’ scientific theory and in particular in his theory of demonstration of sign.
Arabic Sciences and Philosophy, 19 (no 2), pp. 189-223, 2012
The present article aims to provide a reconstruction of the interpretation offered by Thomas Aqui... more The present article aims to provide a reconstruction of the interpretation offered by Thomas Aquinas of the cognitive process described at the beginning of Aristotle's Physics and of his criticism of Averroes' interpretation. It expounds to this end the exegesis of ancient Greek commentators who opened the debate on this question; then, it puts forward a reconstruction of Aquinas' doctrine by means of other texts of his corpus, as well as an explanation of his criticism of Averroes' exegesis; it finally reconstructs Averroes' interpretation worked out in his Great Commentary to Phys. I, 1, in order to show that Aquinas' disapproval is partly due to an incorrect interpretation of Averroes' divisio textus of Phys. I, 1. It suggests as well that, concerning some fundamental points, Aquinas' exegesis doesn't diverge from the interpretation proposed by Averroes
Commentaire moyen d’Averroès au De generatione et corruptione, I, 5 ». In La nature et le vide dans la physique médiévale. Études dédiées à Edward Grant, Joël Biard and Sabine Rommevaux (éds.), pp. 137-164., 2012
J’ai montré dans cet article que c’est sur une lecture qualitative de la physique aristotélicienn... more J’ai montré dans cet article que c’est sur une lecture qualitative de la physique aristotélicienne, dans laquelle le mélange joue un rôle crucial, qu’Averroès reconstruit la doctrine de l’accroissement proposée en DGC I 5 et nie l’existence en acte de parties indivisibles dans les corps vivants . L’accroissement, en effet, ne repose pas sur la juxtaposition d’une partie à une autre, mais sur le mélange de deux corps, i.e. la nourriture et la partie du corps nourrit, qui produit une nouvelle quantité douée de la même forme/qualité que le corps homéomère qui grandit . L’accroissement est d’abord possible par l’existence d’une même forme/qualité dans ces deux corps, à savoir l’humidité, qui demeure tout au long du processus et du point de vue de laquelle l’accroissement se produit . Cette qualité qui demeure ne suffit toutefois pas à expliquer le mélange et donc l’accroissement, car elle ne suffit pas à elle seule à rendre raison du fait que les parties agrandies deviennent tantôt des chair tantôt des os. Il faut en effet postuler qu’il y a une autre qualité active, une force (ﻘﻭﺓ) (qu’Averroès identifie à la chaleur naturelle ) qui agit sur la détermination qualitative de l’humidité, et qui produit, en suivant différentes proportions, tantôt un corps homéomère tantôt un autre. Cette force, précise pourtant Averroès, ne suffit pas, elle non plus, à expliquer le phénomène de l’accroissement, car il faut préciser que si elle peut agir comme cause agente, c’est seulement parce qu’elle est l’instrument de la seule véritable forme substantielle de l’individu : l’âme.
in C. Cerami (ed.), Nature et Sagesse. Les rapports entre physique et métaphysique dans la tradition aristotélicienne. Volume en l’honneur de Pierre Pellegrin, Peeters, Louvain, pp. 429-474., 2014
Program of the 11th International Colloquium of the S.I.H.S.P.A.I. (Société Internationale d’Hist... more Program of the 11th International Colloquium of the S.I.H.S.P.A.I. (Société Internationale d’Histoire des Sciences et de la Philosophie Arabes et Islamiques) Reason and Nature: Science, Philosophy and Theology in Classical and Post-Classical Islam September 6-8, 2023
11th International Colloquium of the S.I.H.S.P.A.I.
(Société Internationale d’Histoire des Scien... more 11th International Colloquium of the S.I.H.S.P.A.I.
(Société Internationale d’Histoire des Sciences et de la Philosophie Arabes et Islamiques)
Reason and Nature: Science, Philosophy and Theology in Classical and Post-Classical Islam
September 6-8, 2023
Ludwig Maximilians Universität – Prof. Huber Platz 2 - Munich
La question de savoir quel type de rapport entretiennent la physique et la métaphysique est au cœ... more La question de savoir quel type de rapport entretiennent la physique et la métaphysique est au cœur du système philosophique d’Aristote. Ce rapport, toutefois, n’est pas facile à saisir, non seulement parce qu’Aristote ne l’a jamais défini de façon claire, mais parce qu’il est délicat d’en comprendre la nature à la lumière de la théorie de la science exposée dans les Seconds Analytiques. En effet, Aristote affirme d’une part que la métaphysique, conçue comme science universelle, n’a pas de genre-sujet propre, et d’autre part que la physique, quoique seconde par rapport à la métaphysique, en assure le fondement. C’est de ce rapport ambivalent que découle le plus grand nombre d’apories liées au statut épistémologique de chacune des deux sciences comme à la nature de leur rapport. Les contributions réunies dans ce recueil s’inscrivent dans ce contexte théorique complexe. Elles portent moins sur la difficulté de comprendre le critère ou les critères d’organisation des traités qu’on appelle Métaphysique et Physique que sur celle de présenter et de justifier l’entrelacement épistémologique de ces deux sciences, conçues comme deux disciplines unitaires mais plurielles. Sans prétendre reconstruire l’histoire de la question, l’un des enjeux de ce volume fut aussi de dégager, passé le texte même d’Aristote, certains points nodaux de l’histoire grecque et arabe du débat.
Ce livre constitue la première étude du rôle de la génération dans les systèmes philosophiques d’... more Ce livre constitue la première étude du rôle de la génération dans les systèmes philosophiques d’Aristote et d’Averroès (1126-1198). En s’appuyant sur de nombreux textes traduits du grec, de l’arabe et du latin, l’auteur propose une nouvelle lecture de la théorie aristotélicienne de la génération, ainsi qu’une interprétation de son renouvellement par le Commentateur. Les traités majeurs consacrés par Averroès à la physique générale, à la théorie des éléments et à la biologie d’Aristote sont, pour la première fois, examinés dans leur rapport mutuel et dans celui qu’ils entretiennent à la métaphysique. Cette étude transversale révèle les nouveaux enjeux philosophiques et épistémologiques au fondement du système d’Averroès : dans la lignée de l’aristotélisme essentialiste d’Alexandre d’Aphrodise et tout en réfutant la doctrine créationniste de certains théologiens de l’Islam, le philosophe cordouan établit le fondement a posteriori de tout savoir humain. La philosophie d’Averroès est ainsi réinterprétée comme un jalon fondamental d’une histoire qui, du monde grec à la modernité, scelle le destin commun de la philosophie naturelle et de la métaphysique.
A. BERTOLACCI et D.N. HASSE (éds.), The Arabic, Hebrew and Latin Reception of Avicenna’s Natural Philosophy, W. de Gruyter, Boston-Berlin , p. 163-240 (78 pp.)., 2018
In several places in the biological corpus, Aristotle declares that, among living beings, some an... more In several places in the biological corpus, Aristotle declares that, among living beings, some animals are more perfect (τελειότερα) and valuable (τιμιώτερα) than others. At the beginning of GA 2, he identifies the most valuable animals with those which are hotter and moister than others. These two claims, however, are problematic for at least two reasons. For one thing, the very idea that different species of animals can be classified according to a normative criterion is itself far from straightforward. For another thing, one could infer that, since the classification is established according to the amount of heat in the constitution of animal species, heat, or more precisely vital heat, has a real explanatory function in the generation of animals and in their activities. This essay tackles this major issue in Aristotle’s theory of animal generation. By reconsidering some crucial passages from Aristotle’s writings on natural philosophy, I will suggest that these two difficulties have a common solution that lies in the way one defines living beings qua living beings and what is good for them. In building on some of Allan Gotthelf’s most insightful suggestions, I will argue that neither the quantity nor the quality of heat in living beings provides the ultimate criterion for the classification. It is the function (ἔργον) that the vital heat makes possible—to be identified as the immanent goal of a living being—that determines the hierarchy. In this context, it will be of major importance to examine how far this same criterion can be applied not only to living beings but also to inanimate entities and, more generally, to nature as a whole. I hope to show that even if this ἔργον is something common to all natural beings only by analogy, it forms the basis of a unique and continuous scale.
As in the rest of the Šifāʾ, the De Caelo et Mundo is neither a commentary on nor a paraphrase of... more As in the rest of the Šifāʾ, the De Caelo et Mundo is neither a commentary on nor a paraphrase of Aristotle’s De Caelo. Although Aristotle remains one of Avicenna’s primary interlocutors, the Stagirite’s text is deeply transformed in its doctrine as well as in its structure. The aim of the present study is to provide an overview of this transformation by framing the text within a broader philosophical and historical context. Although the debate concerning Avicenna’s direct sources is still open, this contextualization will shed light on his general project.
Cet article se propose d’étudier le phénomène biologique du plaisir sexuel féminin, dans le but d... more Cet article se propose d’étudier le phénomène biologique du plaisir sexuel féminin, dans le but d’en déterminer la place dans le cadastre étiologique d’Aristote. En s’appuyant sur une série de textes tirés du De Generatione Animalium, l’auteur suggère que le plaisir sexuel féminin fait partie des phénomènes qu’Aristote définit comme « en vue du meilleur ». L’étude de ce phénomène constitue ainsi l’occasion de s’interroger à nouveaux frais sur la place de la téléologie dans le système causal d’Aristote et la nature de la finalité dite « dérivée ». Dans une seconde partie de l’étude, l’auteur propose un aperçu de la réception gréco-arabe de la question. L’étude du débat engagé par Averroès contre Galien dans le XIIème siècle de notre ère montre l’importance que la question du plaisir sexuel féminin a reçue dans le péripatétisme gréco-arabe et permet d’éclairer en retour la doctrine du Stagyrite.
This article is devoted to the biological phenomenon of female sexual pleasure and aims at determining its causal role in Aristotle’s biological doctrine. In considering several passages of the De Generatione Animalium, the author suggests that female sexual pleasure is one of the phenomena that Aristotle defines as “for what is better”. The study of this phenomenon provides the opportunity to rethink the place of the final cause in Aristotle’s causal system and the nature of the so-called “derivative” teleology. In the second part of the study, the author provides an overview of the Greco-Arabic reception of Aristotle’s doctrine. The study of the debate prompted by Averroes against Galen in the XII century AD shows the importance of the issue of female sexual pleasure in the Greco-Arabic peripatetisme and clarifies in turn the doctrine of the Stagyrite.
Résumé. – La notion de « par soi » (καθ’ αὑτό) fait partie des éléments clés de l’ontologie et de... more Résumé. – La notion de « par soi » (καθ’ αὑτό) fait partie des éléments clés de l’ontologie et de l’épistémologie aristotéliciennes. Nulle part, toutefois, Aristote n’en fournit une étude systématique, au point que l’on voit mal l’articulation de ses différentes acceptions et le sens m.me du projet général dans lequel cette notion est inscrite. La présente étude se propose d’étudier l’interprétation qu’Averroès fournit de cette notion dans son Grand Commentaire des Analytiques Postérieurs. En traduisant pour la première fois dans une langue moderne de longs extraits de ce commentaire, on montrera la place centrale que cette notion occupe dans la théorie scientifique du Cordouan et notamment dans sa théorie de la démonstration du signe.
Abstract. – The notion of “per se” (καθ’ αὑτό) is one of the key elements of Aristotle’s ontology and epistemology. Nowhere, however, does Aristotle provide a systematic study of it, so as the articulation of its different meanings and the significance of the general project in which this notion is inscribed remain unclear. This paper aims at studying the interpretation that Averroes provides of this notion in his Long Commentary to the Posterior Analytics. In translating for the first time in a modern language some long quotations of this commentary, we will show the central role that this notion plays in Averroes’ scientific theory and in particular in his theory of demonstration of sign.
Arabic Sciences and Philosophy, 19 (no 2), pp. 189-223, 2012
The present article aims to provide a reconstruction of the interpretation offered by Thomas Aqui... more The present article aims to provide a reconstruction of the interpretation offered by Thomas Aquinas of the cognitive process described at the beginning of Aristotle's Physics and of his criticism of Averroes' interpretation. It expounds to this end the exegesis of ancient Greek commentators who opened the debate on this question; then, it puts forward a reconstruction of Aquinas' doctrine by means of other texts of his corpus, as well as an explanation of his criticism of Averroes' exegesis; it finally reconstructs Averroes' interpretation worked out in his Great Commentary to Phys. I, 1, in order to show that Aquinas' disapproval is partly due to an incorrect interpretation of Averroes' divisio textus of Phys. I, 1. It suggests as well that, concerning some fundamental points, Aquinas' exegesis doesn't diverge from the interpretation proposed by Averroes
Commentaire moyen d’Averroès au De generatione et corruptione, I, 5 ». In La nature et le vide dans la physique médiévale. Études dédiées à Edward Grant, Joël Biard and Sabine Rommevaux (éds.), pp. 137-164., 2012
J’ai montré dans cet article que c’est sur une lecture qualitative de la physique aristotélicienn... more J’ai montré dans cet article que c’est sur une lecture qualitative de la physique aristotélicienne, dans laquelle le mélange joue un rôle crucial, qu’Averroès reconstruit la doctrine de l’accroissement proposée en DGC I 5 et nie l’existence en acte de parties indivisibles dans les corps vivants . L’accroissement, en effet, ne repose pas sur la juxtaposition d’une partie à une autre, mais sur le mélange de deux corps, i.e. la nourriture et la partie du corps nourrit, qui produit une nouvelle quantité douée de la même forme/qualité que le corps homéomère qui grandit . L’accroissement est d’abord possible par l’existence d’une même forme/qualité dans ces deux corps, à savoir l’humidité, qui demeure tout au long du processus et du point de vue de laquelle l’accroissement se produit . Cette qualité qui demeure ne suffit toutefois pas à expliquer le mélange et donc l’accroissement, car elle ne suffit pas à elle seule à rendre raison du fait que les parties agrandies deviennent tantôt des chair tantôt des os. Il faut en effet postuler qu’il y a une autre qualité active, une force (ﻘﻭﺓ) (qu’Averroès identifie à la chaleur naturelle ) qui agit sur la détermination qualitative de l’humidité, et qui produit, en suivant différentes proportions, tantôt un corps homéomère tantôt un autre. Cette force, précise pourtant Averroès, ne suffit pas, elle non plus, à expliquer le phénomène de l’accroissement, car il faut préciser que si elle peut agir comme cause agente, c’est seulement parce qu’elle est l’instrument de la seule véritable forme substantielle de l’individu : l’âme.
in C. Cerami (ed.), Nature et Sagesse. Les rapports entre physique et métaphysique dans la tradition aristotélicienne. Volume en l’honneur de Pierre Pellegrin, Peeters, Louvain, pp. 429-474., 2014
Chôra, Revue d’études anciennes et médiévales, pp. 131-160., 2010
Le but de cet article est d’analyser l’interprétation qu’Averroès propose de l’étude de la généra... more Le but de cet article est d’analyser l’interprétation qu’Averroès propose de l’étude de la génération spontanée développée par Aristote dans le chapitre 9 du livre Z de la Métaphysique et montrer que pour Averroès le véritable enjeu de cette étude est celui de démontrer que l’agent et le produit de la génération ont, en un certain sens, une même forme. C’est cette thèse, en effet, qui d’après le Cordouan permet en dernière instance d’instaurer entre le monde céleste et le monde terrestre une causalité, pour ainsi dire, « perpendiculaire » qui sauve à la fois l’efficacité des causes secondes et celle de la cause première qui agit par l’intermédiaire des causes célestes. Ce nouveau cadre cosmologico-ontologique apparaît manifestement comme le produit d’une stratégie menée directement contre Avicenne, car le but ultime d’Averroès est de substituer sa propre théorie de l’Artisan divin à la théorie platonicienne de la création démiurgique, à laquelle il assimile la théorie avicennienne d’une donation des formes par une Intelligence cosmique.
Uploads
Books by Cristina Cerami
(Société Internationale d’Histoire des Sciences et de la Philosophie Arabes et Islamiques)
Reason and Nature: Science, Philosophy and Theology in Classical and Post-Classical Islam
September 6-8, 2023
Ludwig Maximilians Universität – Prof. Huber Platz 2 - Munich
Papers by Cristina Cerami
For one thing, the very idea that different species of animals can be classified according to a normative criterion is itself far from straightforward. For another thing, one could infer that, since the classification is established according to the amount of heat in the constitution of animal species, heat, or more precisely vital heat, has a real explanatory function in the generation of animals and in their activities.
This essay tackles this major issue in Aristotle’s theory of animal generation. By reconsidering some crucial passages from Aristotle’s writings on natural philosophy, I will suggest that these two difficulties have a common solution that lies in the way one defines living beings qua living beings and what is good for them. In building on some of Allan Gotthelf’s most insightful suggestions, I will argue that neither the quantity nor the quality of heat in living beings provides the ultimate criterion for the classification. It is the function (ἔργον) that the vital heat makes possible—to be identified as the immanent goal of a living being—that determines the hierarchy. In this context, it will be of major importance to examine how far this same criterion can be applied not only to living beings but also to inanimate entities and, more generally, to nature as a whole. I hope to show that even if this ἔργον is something common to all natural beings only by analogy, it forms the basis of a unique and continuous scale.
This article is devoted to the biological phenomenon of female sexual pleasure and aims at determining its causal role in Aristotle’s biological doctrine. In considering several passages of the De Generatione Animalium, the author suggests that female sexual pleasure is one of the phenomena that Aristotle defines as “for what is better”. The study of this phenomenon provides the opportunity to rethink the place of the final cause in Aristotle’s causal system and the nature of the so-called “derivative” teleology. In the second part of the study, the author provides an overview of the Greco-Arabic reception of Aristotle’s doctrine. The study of the debate prompted by Averroes against Galen in the XII century AD shows the importance of the issue of female sexual pleasure in the Greco-Arabic peripatetisme and clarifies in turn the doctrine of the Stagyrite.
Abstract. – The notion of “per se” (καθ’ αὑτό) is one of the key elements of Aristotle’s ontology and epistemology. Nowhere, however, does Aristotle provide a systematic study of it, so as the articulation of its different meanings and the significance of the general project in which this notion is inscribed remain unclear. This paper aims at studying the interpretation that Averroes provides of this notion in his Long Commentary to the Posterior Analytics. In translating for the first time in a modern language some long quotations of this commentary, we will show the central role that this notion plays in Averroes’ scientific theory and in particular in his theory of demonstration of sign.
(Société Internationale d’Histoire des Sciences et de la Philosophie Arabes et Islamiques)
Reason and Nature: Science, Philosophy and Theology in Classical and Post-Classical Islam
September 6-8, 2023
Ludwig Maximilians Universität – Prof. Huber Platz 2 - Munich
For one thing, the very idea that different species of animals can be classified according to a normative criterion is itself far from straightforward. For another thing, one could infer that, since the classification is established according to the amount of heat in the constitution of animal species, heat, or more precisely vital heat, has a real explanatory function in the generation of animals and in their activities.
This essay tackles this major issue in Aristotle’s theory of animal generation. By reconsidering some crucial passages from Aristotle’s writings on natural philosophy, I will suggest that these two difficulties have a common solution that lies in the way one defines living beings qua living beings and what is good for them. In building on some of Allan Gotthelf’s most insightful suggestions, I will argue that neither the quantity nor the quality of heat in living beings provides the ultimate criterion for the classification. It is the function (ἔργον) that the vital heat makes possible—to be identified as the immanent goal of a living being—that determines the hierarchy. In this context, it will be of major importance to examine how far this same criterion can be applied not only to living beings but also to inanimate entities and, more generally, to nature as a whole. I hope to show that even if this ἔργον is something common to all natural beings only by analogy, it forms the basis of a unique and continuous scale.
This article is devoted to the biological phenomenon of female sexual pleasure and aims at determining its causal role in Aristotle’s biological doctrine. In considering several passages of the De Generatione Animalium, the author suggests that female sexual pleasure is one of the phenomena that Aristotle defines as “for what is better”. The study of this phenomenon provides the opportunity to rethink the place of the final cause in Aristotle’s causal system and the nature of the so-called “derivative” teleology. In the second part of the study, the author provides an overview of the Greco-Arabic reception of Aristotle’s doctrine. The study of the debate prompted by Averroes against Galen in the XII century AD shows the importance of the issue of female sexual pleasure in the Greco-Arabic peripatetisme and clarifies in turn the doctrine of the Stagyrite.
Abstract. – The notion of “per se” (καθ’ αὑτό) is one of the key elements of Aristotle’s ontology and epistemology. Nowhere, however, does Aristotle provide a systematic study of it, so as the articulation of its different meanings and the significance of the general project in which this notion is inscribed remain unclear. This paper aims at studying the interpretation that Averroes provides of this notion in his Long Commentary to the Posterior Analytics. In translating for the first time in a modern language some long quotations of this commentary, we will show the central role that this notion plays in Averroes’ scientific theory and in particular in his theory of demonstration of sign.