Conference publique a destination des etudiants de Northwest University, dans le cadre de la « Ch... more Conference publique a destination des etudiants de Northwest University, dans le cadre de la « China-France Conference on Archaeology and Conservation » organisee par la School of Cultural Heritage de Northwest University (Northwest University, Xi’an, Chine, 6 novembre 2014).
The successive stages of what has been called the “Oriental renaissance” are well documented. The... more The successive stages of what has been called the “Oriental renaissance” are well documented. The Orientalists not only translated the major texts of Sanskrit literature but also turned to the material remains of Indian civilization to study the subcontinent’s history, mythology, and religion. If monuments had been arousing curiosity since the sixteenth century, the growth of British rule entailed a more systematic investigation of archaeological remains. Documentation developed significantly from the last decades of the eighteenth century onward, and the first measures of preservation of selected edifices and the creation of museums devoted to Indian objects of art emerged at the dawn of the nineteenth century. The aim of this chapter is to show how the twofold issue of documentation and preservation of material remains provides an interesting example of the potential discrepancy between the production of knowledge and the modalities of its implementation within an institutional co...
Cette presentation etudie les acteurs et les modalites de la conservation des monuments indiens d... more Cette presentation etudie les acteurs et les modalites de la conservation des monuments indiens de la fin du XVIIIe siecle aux annees 1850, en mettant l’accent sur le role de l’East India Company, qui administre les possessions britanniques en Inde pendant le premier siecle colonial. Les initiatives de l’East India Company s’inscrivent en continuite avec les pratiques anterieures, qui relevent d’un entretien regulier des edifices auquel participent le pouvoir souverain et les populations. Alors que la plupart des travaux sur le theme de la conservation en Inde traitent de la fin du XIXe siecle et du XXe siecle a partir d’un examen de la legislation sur les monuments historiques, la periode du Company Raj attire l’attention sur les pratiques et les concepts indigenes et eclaire d’un jour nouveau les interactions entre metropole et colonie dans le domaine patrimonial.
autant sur les modes de combat (et les traumatismes directs) que sur cette société des hommes en ... more autant sur les modes de combat (et les traumatismes directs) que sur cette société des hommes en guerre. À hauteur d’homme : au sens littéral et symbolique. Fait inhabituel, c’est donc par l’archéologie contemporaine qu’un sujet a acquis de l’importance. Ce regard porté sur le monde récent a ouvert une remontée du temps, portée par des méthodes communes à la discipline. En accordant une place à la guerre, celle-ci a fini par se poser des questions sur ses origines et ses traces matérielles, de manière pionnière en France pour le monde contemporain et, dans les pays anglophones, avec l’apport de l’anthropologie sociale appliquée à tous les domaines de l’archéologie et un goût particulier pour les reconstitutions intégrant les résultats d’une archéologie expérimentale. Ce volume, à sa manière, rend compte de ces mutations profondes. Il accorde une place essentielle aux conflits contemporains, avec la Première Guerre mondiale (Gilles Prilaux, Yves Desfossés et Alain Jacques pour la Grande Guerre, et Margaret Cox pour la bataille de Fromelles), la Seconde Guerre mondiale avec le cas de l’Allemagne nazie (Christopher Browning) et l’exemple du camp de Treblinka (Caroline Sturdy Colls). D’autres conflits, rarement étudiés sous l’angle de l’archéologie, sont intégrés, tels que la guerre des Boers en Afrique du Sud de 1899 à 1902 (Garth Benneyworth), la violence en Espagne entre 1936 et 1975 (Alfredo González-Ruibal), mais aussi la guerre d’indépendance espagnole en 1808 (Laura Quiles-Guinau et Marcos Miquel-Feucht), la bataille du Mans en 1793 (Élodie Cabot) ou la guerre de Trente Ans (James Symonds et Pavel Vařeka). Les génocides de la fin du XXe siècle sont également abordés : Rwanda (Nathan Réra), BosnieHerzégovine (Admir Jugo et Sarah Wagner). À ces différents cas sont associées des questions clés, aussi compliquées que douloureuses : comment en arrive-t-on à massacrer ses semblables (C. Browning), la notion de « guerre totale » (David El Kenz), l’archéologie médico-légale (Luis Fondebrider), les théories de l’archéologie des conflits modernes (Gabriel Moshenska), à travers des textes réflexifs qui mettent en perspective ces sujets vastes et assez largement renouvelés. Le plan de l’ouvrage suit une structuration chronologique selon une double approche temporelle et méthodologique : les Celtes (Gérard Bataille), Richard III (Tim Sutherland), Himère (Stefano Vassallo), Tell Brak dans la Syrie du IVe millénaire (Augusta McMahon) ou les premières formes de conflits (Marylène Patou-Mathis), selon le point de vue de l’anthropologue de terrain (Michel Signoli) ou du social (Douglas Scott). Ces entrées croisées donnent de la profondeur aux textes, pris dans leur globalité et éclairés par les propos introductifs et conclusifs de Jean Guilaine et de Jacques Sémelin. On peut regretter l’absence de deux présentations orales du colloque, non publiées, qui auraient permis un rééquilibrage du côté des périodes anciennes : les violences dans les premières sociétés néolithiques européennes (Maria Teschler-Nicola) et les rituels d’après guerre avec l’exemple des sacrifices en zone humide au Ier siècle de notre ère en Scandinavie (Mads Kähler-Holst). À la fin de l’ouvrage, le lecteur peut se trouver dans l’expectative d’une archéologie de la violence et de la guerre plus ouverte encore à des horizons moins européens ou anglo-américains. Mais ce livre utile s’inscrit dans une nouvelle approche de la guerre, au sein de laquelle l’archéologie démontre toute sa force et sa capacité à produire de la connaissance historique.
Cet ouvrage traite de l’art de l’Australie du Sud-Est au temps de la colonisation britannique, du... more Cet ouvrage traite de l’art de l’Australie du Sud-Est au temps de la colonisation britannique, du début du XIXe siècle à l’établissement de la Fédération d’Australie en 1901. Khadija von Zinnenburg Carroll aborde ce sujet de façon transdisciplinaire, à la croisée de l’histoire, de l’histoire de l’art, de l’histoire des sciences, de l’anthropologie, de l’art contemporain et de la muséologie. Transtemporalité, imitation et hybridité figurent parmi les thèmes privilégiés de son analyse qui mobilise des références variées, de l’histoire de l’art à la philosophie et aux études postcoloniales. En étudiant l’histoire de l’art aborigène et celle de sa réception, Zinnenburg Carroll livre des considérations de type méthodologique à destination des historiens et des historiens de l’art. L’ouvrage s’organise autour de cinq études de cas qui montrent – et c’est l’une des thèses de l’auteure – que les cultures aborigène et européenne ne sont pas incommensurables. La démonstration repose sur des objets qui transcendent les classifications, donnant à voir des échanges mutuels entre les cultures visuelles coloniale et aborigène. En témoignent les panneaux utilisés par les autorités coloniales pour asseoir leur pouvoir, les proclamation boards, qui reproduisent ou mobilisent des pratiques spatiales et artistiques aborigènes. L’œuvre encyclopédique et cartographique de l’explorateur allemand Wilhelm von Blandowski (1822-1878) emprunte à l’imagerie, à la taxonomie et aux savoirs indigènes ceux des Nerri-Nerri qui l’assistent dans ses travaux. De même, la biographie et les dessins de l’artiste Kwat-Kwat Yakaduna, aussi connu sous le nom de TommyMcRae (v. 1842-1901), mettent en œuvre des formes d’appropriation et d’engagement interculturels. Zinnenburg Carroll se heurte à une difficulté récurrente enmatière d’histoire coloniale : comment identifier les pratiques artistiques des aborigènes et faire parler leurs œuvres alors que les voix des colonisés ont été effacées des archives et que les sources s’y rapportant ont été détruites ou laissées de côté ? Aux yeux de l’auteure, cela suppose de réviser les archives coloniales et les systèmes de classification des matériaux aborigènes dans les musées. Elle s’attache à restituer les façons aborigènes de nommer, collecter et produire, en identifiant celles qui s’écartent de l’épistémologie dominante dans l’Europe du XIXe siècle. Dans le même temps, elle procède à un examen détaillé des sources iconographiques dont elle dispose afin d’en restituer la composition et l’histoire. Les photographies des dessins des proclamation boards, réalisées à l’aide d’un microscope, illustrent laminutie de son analyse. Elle porte une grande attention à la matérialité des images, en se référant aux analyses physicochimiques et aux techniques d’imagerie utilisées par les spécialistes des sciences de la conservation. Le principal outil mobilisé est cependant l’anachronisme, qui consiste à « être en dehors du temps de façon répétée » (p. 2). Celui-ci répond à la situation des colonisés, tenus en dehors du temps par les colonisateurs, qui le définissent comme une progression linéaire. Ce processus, mis en question par les auteurs postcoloniaux, contribue à exclure le colonisé du progrès et de l’histoire, l’empêchant en quelque sorte d’être contemporain. En adoptant un espace et un temps non linéaires, l’auteure entend proposer une analyse alternative à ce modèle : l’anachronisme perturbe le temps de la colonisation. Ces questions sont un objet d’étudeenhistoire de l’art, à l’imagedes travaux de Georges Didi-Huberman . Pour sa part, Zinnenburg Carroll fait de la juxtaposition de plusieurs temporalités un moyen de pallier la pauvreté des sources disponibles pour étudier l’art aborigène au XIXe siècle. L’anachronisme réside dans la convocation de la production artistique aborigène contemporaine. L’auteure, elle-même artiste et commissaire d’exposition, analyse des œuvres produites ou exposées entre 2001 et 2011 par des artistes comme Julie Gough et Brook Andrew, avec lesquels elle a collaboré. Unmouvement de va-et-vient entre les deux époques est effectué, l’art contemporain étant utilisé pour « remplacer l’histoire manquante » (p. 3). Cet exercice est possible, non pas en vertu d’une hypothétique continuité entre passé et présent aborigènes, mais parce que les artistes C O M P T E S R E N D U S
Conference publique a destination des etudiants de Northwest University, dans le cadre de la « Ch... more Conference publique a destination des etudiants de Northwest University, dans le cadre de la « China-France Conference on Archaeology and Conservation » organisee par la School of Cultural Heritage de Northwest University (Northwest University, Xi’an, Chine, 6 novembre 2014).
The successive stages of what has been called the “Oriental renaissance” are well documented. The... more The successive stages of what has been called the “Oriental renaissance” are well documented. The Orientalists not only translated the major texts of Sanskrit literature but also turned to the material remains of Indian civilization to study the subcontinent’s history, mythology, and religion. If monuments had been arousing curiosity since the sixteenth century, the growth of British rule entailed a more systematic investigation of archaeological remains. Documentation developed significantly from the last decades of the eighteenth century onward, and the first measures of preservation of selected edifices and the creation of museums devoted to Indian objects of art emerged at the dawn of the nineteenth century. The aim of this chapter is to show how the twofold issue of documentation and preservation of material remains provides an interesting example of the potential discrepancy between the production of knowledge and the modalities of its implementation within an institutional co...
Cette presentation etudie les acteurs et les modalites de la conservation des monuments indiens d... more Cette presentation etudie les acteurs et les modalites de la conservation des monuments indiens de la fin du XVIIIe siecle aux annees 1850, en mettant l’accent sur le role de l’East India Company, qui administre les possessions britanniques en Inde pendant le premier siecle colonial. Les initiatives de l’East India Company s’inscrivent en continuite avec les pratiques anterieures, qui relevent d’un entretien regulier des edifices auquel participent le pouvoir souverain et les populations. Alors que la plupart des travaux sur le theme de la conservation en Inde traitent de la fin du XIXe siecle et du XXe siecle a partir d’un examen de la legislation sur les monuments historiques, la periode du Company Raj attire l’attention sur les pratiques et les concepts indigenes et eclaire d’un jour nouveau les interactions entre metropole et colonie dans le domaine patrimonial.
autant sur les modes de combat (et les traumatismes directs) que sur cette société des hommes en ... more autant sur les modes de combat (et les traumatismes directs) que sur cette société des hommes en guerre. À hauteur d’homme : au sens littéral et symbolique. Fait inhabituel, c’est donc par l’archéologie contemporaine qu’un sujet a acquis de l’importance. Ce regard porté sur le monde récent a ouvert une remontée du temps, portée par des méthodes communes à la discipline. En accordant une place à la guerre, celle-ci a fini par se poser des questions sur ses origines et ses traces matérielles, de manière pionnière en France pour le monde contemporain et, dans les pays anglophones, avec l’apport de l’anthropologie sociale appliquée à tous les domaines de l’archéologie et un goût particulier pour les reconstitutions intégrant les résultats d’une archéologie expérimentale. Ce volume, à sa manière, rend compte de ces mutations profondes. Il accorde une place essentielle aux conflits contemporains, avec la Première Guerre mondiale (Gilles Prilaux, Yves Desfossés et Alain Jacques pour la Grande Guerre, et Margaret Cox pour la bataille de Fromelles), la Seconde Guerre mondiale avec le cas de l’Allemagne nazie (Christopher Browning) et l’exemple du camp de Treblinka (Caroline Sturdy Colls). D’autres conflits, rarement étudiés sous l’angle de l’archéologie, sont intégrés, tels que la guerre des Boers en Afrique du Sud de 1899 à 1902 (Garth Benneyworth), la violence en Espagne entre 1936 et 1975 (Alfredo González-Ruibal), mais aussi la guerre d’indépendance espagnole en 1808 (Laura Quiles-Guinau et Marcos Miquel-Feucht), la bataille du Mans en 1793 (Élodie Cabot) ou la guerre de Trente Ans (James Symonds et Pavel Vařeka). Les génocides de la fin du XXe siècle sont également abordés : Rwanda (Nathan Réra), BosnieHerzégovine (Admir Jugo et Sarah Wagner). À ces différents cas sont associées des questions clés, aussi compliquées que douloureuses : comment en arrive-t-on à massacrer ses semblables (C. Browning), la notion de « guerre totale » (David El Kenz), l’archéologie médico-légale (Luis Fondebrider), les théories de l’archéologie des conflits modernes (Gabriel Moshenska), à travers des textes réflexifs qui mettent en perspective ces sujets vastes et assez largement renouvelés. Le plan de l’ouvrage suit une structuration chronologique selon une double approche temporelle et méthodologique : les Celtes (Gérard Bataille), Richard III (Tim Sutherland), Himère (Stefano Vassallo), Tell Brak dans la Syrie du IVe millénaire (Augusta McMahon) ou les premières formes de conflits (Marylène Patou-Mathis), selon le point de vue de l’anthropologue de terrain (Michel Signoli) ou du social (Douglas Scott). Ces entrées croisées donnent de la profondeur aux textes, pris dans leur globalité et éclairés par les propos introductifs et conclusifs de Jean Guilaine et de Jacques Sémelin. On peut regretter l’absence de deux présentations orales du colloque, non publiées, qui auraient permis un rééquilibrage du côté des périodes anciennes : les violences dans les premières sociétés néolithiques européennes (Maria Teschler-Nicola) et les rituels d’après guerre avec l’exemple des sacrifices en zone humide au Ier siècle de notre ère en Scandinavie (Mads Kähler-Holst). À la fin de l’ouvrage, le lecteur peut se trouver dans l’expectative d’une archéologie de la violence et de la guerre plus ouverte encore à des horizons moins européens ou anglo-américains. Mais ce livre utile s’inscrit dans une nouvelle approche de la guerre, au sein de laquelle l’archéologie démontre toute sa force et sa capacité à produire de la connaissance historique.
Cet ouvrage traite de l’art de l’Australie du Sud-Est au temps de la colonisation britannique, du... more Cet ouvrage traite de l’art de l’Australie du Sud-Est au temps de la colonisation britannique, du début du XIXe siècle à l’établissement de la Fédération d’Australie en 1901. Khadija von Zinnenburg Carroll aborde ce sujet de façon transdisciplinaire, à la croisée de l’histoire, de l’histoire de l’art, de l’histoire des sciences, de l’anthropologie, de l’art contemporain et de la muséologie. Transtemporalité, imitation et hybridité figurent parmi les thèmes privilégiés de son analyse qui mobilise des références variées, de l’histoire de l’art à la philosophie et aux études postcoloniales. En étudiant l’histoire de l’art aborigène et celle de sa réception, Zinnenburg Carroll livre des considérations de type méthodologique à destination des historiens et des historiens de l’art. L’ouvrage s’organise autour de cinq études de cas qui montrent – et c’est l’une des thèses de l’auteure – que les cultures aborigène et européenne ne sont pas incommensurables. La démonstration repose sur des objets qui transcendent les classifications, donnant à voir des échanges mutuels entre les cultures visuelles coloniale et aborigène. En témoignent les panneaux utilisés par les autorités coloniales pour asseoir leur pouvoir, les proclamation boards, qui reproduisent ou mobilisent des pratiques spatiales et artistiques aborigènes. L’œuvre encyclopédique et cartographique de l’explorateur allemand Wilhelm von Blandowski (1822-1878) emprunte à l’imagerie, à la taxonomie et aux savoirs indigènes ceux des Nerri-Nerri qui l’assistent dans ses travaux. De même, la biographie et les dessins de l’artiste Kwat-Kwat Yakaduna, aussi connu sous le nom de TommyMcRae (v. 1842-1901), mettent en œuvre des formes d’appropriation et d’engagement interculturels. Zinnenburg Carroll se heurte à une difficulté récurrente enmatière d’histoire coloniale : comment identifier les pratiques artistiques des aborigènes et faire parler leurs œuvres alors que les voix des colonisés ont été effacées des archives et que les sources s’y rapportant ont été détruites ou laissées de côté ? Aux yeux de l’auteure, cela suppose de réviser les archives coloniales et les systèmes de classification des matériaux aborigènes dans les musées. Elle s’attache à restituer les façons aborigènes de nommer, collecter et produire, en identifiant celles qui s’écartent de l’épistémologie dominante dans l’Europe du XIXe siècle. Dans le même temps, elle procède à un examen détaillé des sources iconographiques dont elle dispose afin d’en restituer la composition et l’histoire. Les photographies des dessins des proclamation boards, réalisées à l’aide d’un microscope, illustrent laminutie de son analyse. Elle porte une grande attention à la matérialité des images, en se référant aux analyses physicochimiques et aux techniques d’imagerie utilisées par les spécialistes des sciences de la conservation. Le principal outil mobilisé est cependant l’anachronisme, qui consiste à « être en dehors du temps de façon répétée » (p. 2). Celui-ci répond à la situation des colonisés, tenus en dehors du temps par les colonisateurs, qui le définissent comme une progression linéaire. Ce processus, mis en question par les auteurs postcoloniaux, contribue à exclure le colonisé du progrès et de l’histoire, l’empêchant en quelque sorte d’être contemporain. En adoptant un espace et un temps non linéaires, l’auteure entend proposer une analyse alternative à ce modèle : l’anachronisme perturbe le temps de la colonisation. Ces questions sont un objet d’étudeenhistoire de l’art, à l’imagedes travaux de Georges Didi-Huberman . Pour sa part, Zinnenburg Carroll fait de la juxtaposition de plusieurs temporalités un moyen de pallier la pauvreté des sources disponibles pour étudier l’art aborigène au XIXe siècle. L’anachronisme réside dans la convocation de la production artistique aborigène contemporaine. L’auteure, elle-même artiste et commissaire d’exposition, analyse des œuvres produites ou exposées entre 2001 et 2011 par des artistes comme Julie Gough et Brook Andrew, avec lesquels elle a collaboré. Unmouvement de va-et-vient entre les deux époques est effectué, l’art contemporain étant utilisé pour « remplacer l’histoire manquante » (p. 3). Cet exercice est possible, non pas en vertu d’une hypothétique continuité entre passé et présent aborigènes, mais parce que les artistes C O M P T E S R E N D U S
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