Papers by Nicolas PERSONNE
Cheval en Majesté, au cœur d'une civilisation., 2024
Dossier n°20 des Amis du château de Fontainebleau, 2024
Respectueux de la grande tradition bellifontaine, Napoléon III sera durant vingt ans l’un des loc... more Respectueux de la grande tradition bellifontaine, Napoléon III sera durant vingt ans l’un des locataires les plus assidus de la demeure des siècles. Parfaitement entretenue grâce à la liste civile accordée au souverain, la résidence impériale, volontiers estivale, est ainsi le cadre d’une politique hospitalière de grande envergure visant certes, diplomatie oblige, à accueillir les princes étrangers en visite mais aussi et surtout un certain nombre de personnalités militaires et civiles lors des fameuses « séries ». Conjointement avec Compiègne, Fontainebleau va donc être élevé au rang de grand hôtel international, accueillant dès 1850 le chef de l’État, son entourage et des invités, dont le nombre et la durée de séjour ne cesseront d’évoluer au fil des ans : de quelques centaines, domestiques compris, répartis sur plusieurs semaines au début de la décennie 1850 à une trentaine triés sur le volet au milieu des années 1860, quand Fontainebleau, sous l’impulsion de l’impératrice Eugénie, sera avant tout devenu une villégiature des plus salutaires. Théâtre, bibliothèques, fumoir, jeu de paume, canots sur l’étang et pavillon de tir sur les gazons, tout est donc fait pour occuper les invités impériaux. De ces journées où comme se lamente Mérimée « on ne fait jamais rien […] et cependant on n’est jamais libre », les repas demeurent une grande affaire, participant pleinement à cet art de recevoir prôné par l’Empereur. Leur organisation est la mission d’une entité aussi séculaire qu’indispensable : le service de la Bouche.
Château de Versailles , 2022
« La France, maîtresse de maison »: cette expression, tirée d’un vade mecum du ministère des Affa... more « La France, maîtresse de maison »: cette expression, tirée d’un vade mecum du ministère des Affaires étrangères, résume la tradition d’accueillir avec attention sur le territoire national les dirigeants étrangers pour quelques jours. Généralisées à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, ces visites d’État, au sommet du protocole diplomatique, imposent – entre les entretiens bilatéraux, les dîners officiels, les discours et les visites culturelles – que la République assure le logement de ses hôtes dans des résidences alliant prestige, sécurité et confort. À partir de 1959, par décision du général de Gaulle, ce rôle est dévolu au Grand Trianon. Si la renaissance du palais de marbre rose dans les années 1960 est bien connue – notamment grâce à l’ouverture en 1999 par décision de Jacques Chirac de l’aile de Trianon-sous-Bois, autrefois attribuée à la présidence de la République, et à l’exposition « Un président chez le Roi » en 2016 – les aménagements réalisés dans l’aile sud afin de recevoir les chefs d’État n’avaient, jusqu’à présent, jamais été remis en lumière .
Dossier de l'Art n° 216, 2014
La Malmaison, résidence favorite de Joséphine jusqu’à son dernier souffle, reste si indissociable... more La Malmaison, résidence favorite de Joséphine jusqu’à son dernier souffle, reste si indissociablement liée à son destin et à sa personnalité qu’aucun lieu n’en conserve une mémoire plus vive. Tombée sous le charme de la demeure dès 1798, la vicomtesse et bientôt impératrice n’eut de cesse de l’acquérir et de l’aménager à son goût, laissant s’y déployer la passion de ses jardins, l’amour de ses collections et ce merveilleux art de vivre qui fut l’un de ses plus grands talents.
Dossier de l'Art n° 216, 2014
Dès l’acquisition du domaine, Joséphine régna sur le parc de Malmaison où elle sut magistralement... more Dès l’acquisition du domaine, Joséphine régna sur le parc de Malmaison où elle sut magistralement mettre en œuvre et conjuguer sa passion immodérée pour les plantes rares et ses aspirations romantiques. Servie par le zèle de collaborateurs précieux – savants, jardiniers, artistes –, elle s’imposa au fil des ans comme une botaniste émérite et une connaisseuse avisée de l’art des jardins.
Bulletin 34 de la Société des Amis du château de Fontainebleau, 2018
Dans ses Vieux Souvenirs, parus en 1894, le prince de Joinville s’est remémoré du jour de l’arriv... more Dans ses Vieux Souvenirs, parus en 1894, le prince de Joinville s’est remémoré du jour de l’arrivée de la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin à Fontainebleau le 29 mai 1837, venue épouser l’héritier du Trône, le duc d’Orléans, lors de festivités parmi les plus brillantes de la Monarchie de Juillet : « le carrosse à huit chevaux de la princesse entra, au bruit du canon et des tambours, dans la cour du Cheval-Blanc, à Fontainebleau, nous descendîmes, le Roi en tête, le grand escalier, comme les seigneurs descendent l’escalier de Chenonceaux (sic) au second acte des Huguenots. C’était très beau ». L’analogie avec le célèbre opéra de Meyerbeer, créé un an plus tôt, n’est pas fortuite. Pour les fils de Louis-Philippe, enfants du XIXème siècle, les fastes de la Renaissance bellifontaine ne pourront qu’alimenter certaines de leurs inspirations les plus romantiques, propres à toute une génération. S’inscrivant dans la tradition des règnes précédents, Fontainebleau sera d’ailleurs pour les Orléans une destination de choix. La famille nombreuse y effectue en effet des séjours réguliers dès 1831, succédant aux années un peu mornes de la Restauration. L’occasion pour les fils cadets, le prince de Joinville, des ducs d’Aumale et de Montpensier, de prendre possession de logements caractéristiques de cette continuité régalienne au sein de la demeure des siècles : les appartements de la cour Ovale, plus connus de nos jours du nom précisément donné sous Louis-Philippe : les appartements des Chasses.
Magazine Napoléon III n°17, 2011
« La vraie demeure des rois, la maison des siècles", c'est ainsi que Napoléon 1 er résumait la na... more « La vraie demeure des rois, la maison des siècles", c'est ainsi que Napoléon 1 er résumait la nature profonde du château de Fontainebleau, cas unique d'une résidence pouvant revendiquer une occupation pratiquement ininterrompue depuis Saint-Louis. Tous les souverains sans exception ont en effet marqué, d'une manière ou d'une autre, leur passage en ce palais dont les cours, ailes, pavillons et autres salons portent encore durablement la marque et bien souvent le nom. Il existe en ces murs une tradition, un esprit des lieux, que chaque régime, royal, impérial et même républicain, a su méditer et respecter. Pour Napoléon III on ne s'étonnera pas de voir que ce même respect historique se double d'une logique affection familiale. Si la cour du Cheval blanc résonne encore des adieux à la garde du fondateur de la dynastie, l'empereur n'oublie pas également que c'est dans la chapelle du château qu'il fut baptisé le 4 novembre 1810. Mais c'est sans doute d'une certaine visite en compagnie de sa mère, la reine Hortense, au printemps 1831, véritable pèlerinage sur les traces de l'Empire, que Louis Napoléon se souvient avec le plus d'émotion.
Magazine Napoléon III n°25, 2013
Au rez-de-chaussée du palais de Buckingham, ouvrant largement sur les jardins, se trouve encore d... more Au rez-de-chaussée du palais de Buckingham, ouvrant largement sur les jardins, se trouve encore de nos jours un vaste salon de réception qui ne manquera pas d’interpeller d’éventuels visiteurs français. En effet, ici au cœur emblématique de la monarchie britannique, la « 1855 Room » présente de part et d’autre de sa cheminée, encastrés dans le mur, deux grands portraits en pied de l’empereur Napoléon III et de l’impératrice Eugénie d’après Franz Xaver Winterhalter .
Ce parti décoratif étonnant, qui a survécu aux vicissitudes de l’histoire, a été voulu en son temps par la reine Victoria pour célébrer ce qu’il est bien convenu d’appeler la visite triomphale du couple impérial en Angleterre entre les 16 et 22 avril 1855. Dans une surenchère enthousiaste caractéristique, le très anglophile Napoléon III va ainsi très vite envisager une visite retour de Victoria en terre française dès l’été 1855, qu’il voudra bien entendu d’un faste inégalé. Premières demeures du pays, l’ensemble des résidences impériales s’en retrouvent ainsi mobilisées afin d’accueillir la reine et sa suite lors d’un somptueux périple prévu pour durer à l’origine près de deux semaines. Le château de Fontainebleau, sans doute considéré par son envergure historique comme le parfait homologue de Windsor, est naturellement tout désigné pour recevoir avec tous les honneurs les célèbres hôtes royaux.
Magazine Napoléon III n° 45, 2018
Dans son livre de souvenirs consacré au fils unique de Napoléon III et d’Eugénie, Augustin Filon,... more Dans son livre de souvenirs consacré au fils unique de Napoléon III et d’Eugénie, Augustin Filon, son ancien précepteur entre 1867 et 1875, écrit : « M. Léonce Dupont remarque dans le Quatrième Napoléon qu’on ne criait jamais : « Vive l’Empereur ! Vive l’Impératrice ! » sans ajouter aussitôt « Vive le Prince Impérial » et mes propres souvenirs confirment cette observation. […] Lorsqu’il passait, pour se rendre au Bois, dans une calèche attelée en daumont, porté par sa nourrice qui souriait au peuple comme si elle avait pris sa part de l’ovation, on courait, on criait : « C’est le petit Prince ! » C’est par ce nom qu’on s’habitua à le désigner, et ce nom caressant et familier lui resta plus tard, malgré les efforts de ses partisans désireux d’affirmer sa virilité précoce, malgré la mort elle-même, malgré les années écoulées qui le feraient aujourd’hui s’approcher de la vieillesse » . Encore de nos jours l’image du « petit prince » au destin si tragique demeure étrangement familière, du charmant marbre de Carpeaux du musée d’Orsay aux touchantes reliques du palais de Compiègne, en passant par un poignant mausolée aux abords des jardins de Malmaison. Il revient cependant au château de Fontainebleau de présenter le seul appartement restitué dans l’état tel que l’a connu, ou presque, le dernier héritier d’un trône français. Le fait est d’autant plus remarquable qu’il est souvent bien difficile d’envisager le cadre intime des membres de la famille impériale du Second Empire, bien peu de châteaux disposant en effet, à l’exception peut être de Pau et là encore de Fontainebleau, d’espaces privés complètement meublés du temps de Napoléon III. L’occasion est donc donnée de découvrir les nombreux aménagements voulus pour l’un des derniers hôtes princiers de la demeure des siècles, illustrant l’évolution d’un bambin choyé à celui d’un jeune souverain en devenir.
Les cahiers Compiégnois n° 2, 2009
Des décors créés dans les grandes demeures officielles pour Napoléon III et Eugénie, bien peu son... more Des décors créés dans les grandes demeures officielles pour Napoléon III et Eugénie, bien peu sont parvenus jusqu’à nos jours dans leur intégralité. Les Tuileries, Saint-Cloud, Villeneuve-l’Etang et Biarritz en partie ne sont plus que des souvenirs, Pierrefonds et le Pharo n’ont au demeurant jamais été occupés, l’Elysée et l’hôtel de l’impératrice voisin ont depuis longtemps perdu leur ameublement d’origine. Au final il est décidément bien difficile d’envisager le cadre de la vie quotidienne à la dernière Cour de France.
Demeurent naturellement les châteaux de Compiègne et de Fontainebleau, où cependant les aménagements voulus par le couple impérial, bien vite taxés de mauvais goût par les fonctionnaires de la République naissante, ont eu à souffrir d’un long purgatoire, un oubli renforcé par les portes closes et la dispersion systématique du mobilier. Le temps aidant, l’évolution du goût et des idées, ainsi que l’apparition de nouvelles doctrines régissant les demeures françaises, ont permis à des initiatives relativement récentes de nous faire découvrir des espaces préservés jusque là mal connus, créations si caractéristiques du goût des années 1860. A Compiègne d’abord et la redécouverte du deuxième étage du palais avec ses appartements et sa bibliothèque des invités, à Fontainebleau ensuite avec les importants travaux de recherche qui ont conduit à la réouverture d’une partie des salons du rez-de-chaussée dont le fameux « Musée chinois » d’Eugénie. Dès lors il n’était qu’une question de temps pour que deux pièces communes à ces deux résidences réapparaissent : les fumoirs.
Revue du Souvenir Napoléonien n°503, 2015
Les dirigeants de Christie, Manson & Wood peuvent être satisfaits. En effet en ce début d’après-m... more Les dirigeants de Christie, Manson & Wood peuvent être satisfaits. En effet en ce début d’après-midi du 24 juin 1872 les salles de vente du 8 King Street à Londres ne désemplissent pas. La raison d’une telle influence se résume en 123 lots présentés au plus offrant. Une simple liste fait office de catalogue, dressée sous le pudique titre « A portion of the magnificent jewels, the property of a distinguished personnage ». L’assemblée, constituée d’experts et de joailliers de renoms tels que S.J. Phillips et Garrard, et des représentants des plus grands noms de l’aristocratie, n’est cependant pas dupe : il s’agit bien là d’une partie du fabuleux écrin personnel de l’impératrice Eugénie . L’ex souveraine s’est en effet résolue à se séparer de ses bijoux, parvenus jusqu’à elle pratiquement intacts après la chute de l’Empire , afin d’adoucir les rigueurs de l’exil de la petite cour impériale rassemblée à Camden Place, Chislehurst, à quelques lieux de la capitale britannique. Alors que Napoléon III, conspirateur devant l’éternel, nourrit sans doute quelques velléités de retour en terre française, Eugénie a t’elle jeté un dernier regard désolé sur ces parures qui furent les attributs privilégiés de son règne ?
Revue du Souvenir Napoléonien, 2014
Des aménagements voulus par Napoléon III au château de Compiègne, plusieurs sont parvenus jusqu’à... more Des aménagements voulus par Napoléon III au château de Compiègne, plusieurs sont parvenus jusqu’à nos jours, soulignant l’attachement certain du souverain et de son entourage pour les séjours automnaux dans le palais isarien. Il est une réalisation cependant dont il ne reste pratiquement aucune trace, sinon quelques trop rares témoignages : le musée gallo-romain, établi dans la serre tempérée du château. Ce fait est d’autant plus dommageable que cette galerie d’étude, véritable cabinet d’amateur dédié aux fouilles archéologiques locales, a sans doute été l’apport le plus personnel, certes terriblement éphémère, de l’Empereur pour sa résidence compiégnoise. Marque toute intime en effet car s’il est bien difficile d’affirmer que Napoléon III fut un homme passionné par les arts, loin s’en faut, du moins son constant et profond intérêt pour l’histoire en général et l’archéologie en particulier est parfaitement établi.
Books by Nicolas PERSONNE
Dossier 14 Société des Amis du château de Fontainebleau., 2017
Napoléon III, le dernier monarque à avoir habité le château de Fontainebleau a laissé une trace b... more Napoléon III, le dernier monarque à avoir habité le château de Fontainebleau a laissé une trace brillante dans « la demeure des siècles » Avec son épouse, l’Impératrice Eugénie, tout au long de vingt années de présence, le plus souvent estivale, il a agrandi, enrichi, embelli le Palais et ses collections.
Nicolas Personne, diplômé de troisième cycle de l’Ecole du Louvre, spécialiste du Second Empire, retrace dans le nouveau dossier des Amis du château de Fontainebleau l’histoire, encore trop méconnue, des séjours de cette Cour joyeuse et raffinée.
Napoléon III et Eugénie reçoivent à Fontainebleau, l'art de vivre sous le Second Empire, 2011
Du XIIe au XIXe siècle, le château de Fontainebleau fut un lieu de résidence et de réception pour... more Du XIIe au XIXe siècle, le château de Fontainebleau fut un lieu de résidence et de réception pour les rois et les empereurs. Napoléon III et Eugénie ne dérogèrent pas à la règle et prolongèrent cette tradition, en faisant de l'antique demeure le cadre de leur villégiature pendant la belle saison. De 1852 à 1869, entre mai et juillet, le château accueillait par séries d'une semaine entre quarante et cinquante personnes. Ces invités étaient conviés à partager la vie quotidienne du couple impérial, participant aux divertissements, aux repas et aux fêtes. Un appartement meublé était à cette occasion attribué à chacun. Cet art de vivre est évoqué à travers l'intendance qui préside à l'organisation de ces séjours et de ces instants de convivialité partagée. Cent quarante objets témoignent de cette vie à la cour dans une grande résidence, sous le Second Empire.
Cet ouvrage est publié à l'occasion de l'exposition "Napoléon III et Eugénie reçoivent à Fontainebleau. L'art de vivre sous le Second Empire", organisée au musée des Arts décoratifs de Bordeaux du 9 décembre 2011 au 5 mars 2012, puis au château de Fontainebleau du 31 mars au 2 juillet 2012.
FONTAINEBLEAU « La vraie demeure des rois »., 2015
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981, le château de Fontainebleau est sans doute
... more Classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981, le château de Fontainebleau est sans doute
la résidence royale puis impériale la plus riche que la France compte encore, tant par l’amplitude historique dont elle témoigne que par l’excellence des décors et des collections qu’elle renferme.
Aujourd’hui, la fascination qu’exercent le château et son environnement sur leurs visiteurs tient justement dans cette extraordinaire cristallisation de l’histoire et de la création artistique, qui élève l’ensemble au rang de chef-d’œuvre.
Toute une équipe de conservateurs du château et de chercheurs ont relevé le défi de rendre compte de cette fabuleuse diversité patrimoniale dans cet ouvrage d'une qualité exceptionnelle.
Les photographies de Marc Walter viennent soutenir, expliciter
et illustrer ces essais, témoignant de l’inépuisable richesse visuelle du château. Ces textes et ces illustrations renouvellent avec bonheur la vision de Fontainebleau pour le plus grand plaisir de ceux qui découvrent la « vraie demeure des rois » autant que pour celui des amateurs à qui le château est déjà familier.
Conference Presentations by Nicolas PERSONNE
revue Épistémocritique volume 19, 2021
« L’Impératrice, quoique espagnole, avait le tabac en horreur, et me disait souvent que mon plus ... more « L’Impératrice, quoique espagnole, avait le tabac en horreur, et me disait souvent que mon plus grand défaut était celui de fumer. Elle sentait son odeur et de loin, seul l’Empereur usait de son droit de mari et fumait devant elle, il était interdit à tous ces messieurs et femmes89 ». Ainsi parlait l’ineffable Pauline de Metternich, épouse de l’ambassadeur d’Autriche en France sous le Second Empire, à propos de l’aversion de l’impératrice Eugénie pour l’odeur des cigares et autres cigarettes à la Cour de Napoléon III. Cette anecdote, noyée parmi tant d’autres, pourrait sembler en soi d’une grande banalité si elle n’était sans doute pas liée à la création contemporaine et inédite d’espaces spécifiquement dédiés aux amateurs de tabacs dans les résidences impériales : les fumoirs.
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Papers by Nicolas PERSONNE
Ce parti décoratif étonnant, qui a survécu aux vicissitudes de l’histoire, a été voulu en son temps par la reine Victoria pour célébrer ce qu’il est bien convenu d’appeler la visite triomphale du couple impérial en Angleterre entre les 16 et 22 avril 1855. Dans une surenchère enthousiaste caractéristique, le très anglophile Napoléon III va ainsi très vite envisager une visite retour de Victoria en terre française dès l’été 1855, qu’il voudra bien entendu d’un faste inégalé. Premières demeures du pays, l’ensemble des résidences impériales s’en retrouvent ainsi mobilisées afin d’accueillir la reine et sa suite lors d’un somptueux périple prévu pour durer à l’origine près de deux semaines. Le château de Fontainebleau, sans doute considéré par son envergure historique comme le parfait homologue de Windsor, est naturellement tout désigné pour recevoir avec tous les honneurs les célèbres hôtes royaux.
Demeurent naturellement les châteaux de Compiègne et de Fontainebleau, où cependant les aménagements voulus par le couple impérial, bien vite taxés de mauvais goût par les fonctionnaires de la République naissante, ont eu à souffrir d’un long purgatoire, un oubli renforcé par les portes closes et la dispersion systématique du mobilier. Le temps aidant, l’évolution du goût et des idées, ainsi que l’apparition de nouvelles doctrines régissant les demeures françaises, ont permis à des initiatives relativement récentes de nous faire découvrir des espaces préservés jusque là mal connus, créations si caractéristiques du goût des années 1860. A Compiègne d’abord et la redécouverte du deuxième étage du palais avec ses appartements et sa bibliothèque des invités, à Fontainebleau ensuite avec les importants travaux de recherche qui ont conduit à la réouverture d’une partie des salons du rez-de-chaussée dont le fameux « Musée chinois » d’Eugénie. Dès lors il n’était qu’une question de temps pour que deux pièces communes à ces deux résidences réapparaissent : les fumoirs.
Books by Nicolas PERSONNE
Nicolas Personne, diplômé de troisième cycle de l’Ecole du Louvre, spécialiste du Second Empire, retrace dans le nouveau dossier des Amis du château de Fontainebleau l’histoire, encore trop méconnue, des séjours de cette Cour joyeuse et raffinée.
Cet ouvrage est publié à l'occasion de l'exposition "Napoléon III et Eugénie reçoivent à Fontainebleau. L'art de vivre sous le Second Empire", organisée au musée des Arts décoratifs de Bordeaux du 9 décembre 2011 au 5 mars 2012, puis au château de Fontainebleau du 31 mars au 2 juillet 2012.
la résidence royale puis impériale la plus riche que la France compte encore, tant par l’amplitude historique dont elle témoigne que par l’excellence des décors et des collections qu’elle renferme.
Aujourd’hui, la fascination qu’exercent le château et son environnement sur leurs visiteurs tient justement dans cette extraordinaire cristallisation de l’histoire et de la création artistique, qui élève l’ensemble au rang de chef-d’œuvre.
Toute une équipe de conservateurs du château et de chercheurs ont relevé le défi de rendre compte de cette fabuleuse diversité patrimoniale dans cet ouvrage d'une qualité exceptionnelle.
Les photographies de Marc Walter viennent soutenir, expliciter
et illustrer ces essais, témoignant de l’inépuisable richesse visuelle du château. Ces textes et ces illustrations renouvellent avec bonheur la vision de Fontainebleau pour le plus grand plaisir de ceux qui découvrent la « vraie demeure des rois » autant que pour celui des amateurs à qui le château est déjà familier.
Conference Presentations by Nicolas PERSONNE
Ce parti décoratif étonnant, qui a survécu aux vicissitudes de l’histoire, a été voulu en son temps par la reine Victoria pour célébrer ce qu’il est bien convenu d’appeler la visite triomphale du couple impérial en Angleterre entre les 16 et 22 avril 1855. Dans une surenchère enthousiaste caractéristique, le très anglophile Napoléon III va ainsi très vite envisager une visite retour de Victoria en terre française dès l’été 1855, qu’il voudra bien entendu d’un faste inégalé. Premières demeures du pays, l’ensemble des résidences impériales s’en retrouvent ainsi mobilisées afin d’accueillir la reine et sa suite lors d’un somptueux périple prévu pour durer à l’origine près de deux semaines. Le château de Fontainebleau, sans doute considéré par son envergure historique comme le parfait homologue de Windsor, est naturellement tout désigné pour recevoir avec tous les honneurs les célèbres hôtes royaux.
Demeurent naturellement les châteaux de Compiègne et de Fontainebleau, où cependant les aménagements voulus par le couple impérial, bien vite taxés de mauvais goût par les fonctionnaires de la République naissante, ont eu à souffrir d’un long purgatoire, un oubli renforcé par les portes closes et la dispersion systématique du mobilier. Le temps aidant, l’évolution du goût et des idées, ainsi que l’apparition de nouvelles doctrines régissant les demeures françaises, ont permis à des initiatives relativement récentes de nous faire découvrir des espaces préservés jusque là mal connus, créations si caractéristiques du goût des années 1860. A Compiègne d’abord et la redécouverte du deuxième étage du palais avec ses appartements et sa bibliothèque des invités, à Fontainebleau ensuite avec les importants travaux de recherche qui ont conduit à la réouverture d’une partie des salons du rez-de-chaussée dont le fameux « Musée chinois » d’Eugénie. Dès lors il n’était qu’une question de temps pour que deux pièces communes à ces deux résidences réapparaissent : les fumoirs.
Nicolas Personne, diplômé de troisième cycle de l’Ecole du Louvre, spécialiste du Second Empire, retrace dans le nouveau dossier des Amis du château de Fontainebleau l’histoire, encore trop méconnue, des séjours de cette Cour joyeuse et raffinée.
Cet ouvrage est publié à l'occasion de l'exposition "Napoléon III et Eugénie reçoivent à Fontainebleau. L'art de vivre sous le Second Empire", organisée au musée des Arts décoratifs de Bordeaux du 9 décembre 2011 au 5 mars 2012, puis au château de Fontainebleau du 31 mars au 2 juillet 2012.
la résidence royale puis impériale la plus riche que la France compte encore, tant par l’amplitude historique dont elle témoigne que par l’excellence des décors et des collections qu’elle renferme.
Aujourd’hui, la fascination qu’exercent le château et son environnement sur leurs visiteurs tient justement dans cette extraordinaire cristallisation de l’histoire et de la création artistique, qui élève l’ensemble au rang de chef-d’œuvre.
Toute une équipe de conservateurs du château et de chercheurs ont relevé le défi de rendre compte de cette fabuleuse diversité patrimoniale dans cet ouvrage d'une qualité exceptionnelle.
Les photographies de Marc Walter viennent soutenir, expliciter
et illustrer ces essais, témoignant de l’inépuisable richesse visuelle du château. Ces textes et ces illustrations renouvellent avec bonheur la vision de Fontainebleau pour le plus grand plaisir de ceux qui découvrent la « vraie demeure des rois » autant que pour celui des amateurs à qui le château est déjà familier.