Universitaire, directeur d'études honoraire à l'Ephe (Paris), membre de l'Institut des Études augustiniennes(Paris), je travaille tout particulièrement sur l'exégèse biblique des Pères latins et sus ses rapports à ´iconographie antique. Address: Garches, France
Revue d'Etudes Augustiniennes et Patristiques, 1991
Tous les manuscrits qui nous ont transmis le commentaire sur l'Apocalypse de Victorin, évêque de ... more Tous les manuscrits qui nous ont transmis le commentaire sur l'Apocalypse de Victorin, évêque de Poetovio en Pannonie à la fin du IIle siècle, mettent en tête de son livre une lettre-préface de Jérôme. Cette lettre, qui est, au VIIle siècle, intégralement citée par Beatus, et résumée avec une grande précision par Ambroise Autpert, est bien dans le style des préfaces hiéronymiennes, et il n'y a aucune raison d'en suspecter l'authenticité 1. Elle nous apprend qu'à la demande d'un certain Anatolius, Jérôme a procédé à une révision du texte de Victorin ; c'est cette révision qui, par la suite, du Haut Moyen-Age jusqu'à l'aube du XX e siècle, remplace la version primitive du Pannonien désormais oubliée. En 1916, J. Haussleiter publia une édition critique de la version hiéronymienne, avec, en regard, un texte découvert dans un manuscrit du Vatican daté du XV e siècle (Ottobonianus Latinus 3288 A, fol. 1-22), qu'au vu de sa finale millénariste il a identifié comme étant le commentaire original de Victorin. Il devenait dès lors possible de se faire une idée du travail accompli par Jérôme, en comparant le contenu du manuscrit du Vatican à la version hiéronymienne. Dans l'introduction de son édition, le savant allemand y consacra une vingtaine de pages (CSEL 49, p. XXXVI-XLV), dans lesquelles il exposait, en dépit des affirmations de Jérôme qui dit n'avoir transformé que la finale du manuscrit de Victorin, que les corrections avaient été beaucoup plus importantes et plus nombreuses que le moine de Bethléem ne l'avait laissé entendre 2. Il aurait notamment, selon Haussleiter, complété çà et là le commentaire de Victorin en recourant à celui du Donatiste Tyconius. C'est à cette activité éditoriale de Jérôme que sera consacré le présent article. Une analyse serrée de la préface nous conduira à préciser les circonstances dans lesquelles il a «édité» Victorin et ce qu'il a entendu faire.
influences d'Ambroise, de Jérôme et d'autres auteurs sur l'interprétation... more influences d'Ambroise, de Jérôme et d'autres auteurs sur l'interprétation figurée de l'AT opposée au manichéen
Revue d'Etudes Augustiniennes et Patristiques, 1993
La parabole de la brebis perdue dans l'Église ancienne : De l'exégèse à l'iconographie La figure ... more La parabole de la brebis perdue dans l'Église ancienne : De l'exégèse à l'iconographie La figure du berger est sans doute celle qu'on rencontre le plus fréquemment dans l'art paléochrétien : on a pu en recenser jusqu'à 892 représentations!. Elle a suscité de nombreuses études parvenant aux conclusions les plus opposées. Pour les uns, les images pastorales de l'art chrétien ne seraient pas substantiellement différentes des représentations bucoliques aimées des païens à la même époque ; pour d'autres, le berger portant la brebis sur les épaules ne représenterait pas autre chose que la vertu de "philanthropia", comme dans le paganisme ; certains encore voient dans le berger des catacombes un Psychopompe qui, tel Hermès (berger lui aussi) conduit l'homme vers l'au-delà ; pour d'aucuns, l'image renverrait au baptême ou à la pénitence ; quelques uns enfin pensent qu'elle est une figure abstraite du salut, somme toute très générale 2 . Après cela, qui oserait encore écrire avec J. P. Kirsch que «l'image du Bon Pasteur était pour nos pères dans la foi à cette époque ce que l'image du crucifié est pour les fidèles de nos jours 3 » ? L'expression même de "Bon Pasteur" dont on se sert pour désigner le berger criophore risque d'égarer les recherches, car elle évoque exclusivement le discours parabolique de l'Évangile de Jean (eh. IO). Or, dans l'Église ancienne, la thématique du berger passait par bien d'autres canaux, et d'abord par l'Ancien Testament, où Dieu est fréquemment désigné comme le berger de son peuple et Israël comme le troupeau de Dieu 4 . Les chrétiens ont hérité de cette imagerie. A Rome même, où l'on a tant de représentations pastorales
Antiquite Tardive Revue Internationale D Histoire Et D Archeologie, 2011
Pas d’images indubitablement chretiennes anterieures au IIIe s. Y a-t-il eu un modele juif inspir... more Pas d’images indubitablement chretiennes anterieures au IIIe s. Y a-t-il eu un modele juif inspirant l’iconographie chretienne ? Les peintures de la catacombe de la Via Latina, hypogee d’une famille aristocratique pour qui culture antique se melait a la foi chretienne datent de la 2e moitie du IVe s. Etude plus particuliere des scenes du cubiculum F s’inspirant de l’Ancien Testament mais lien sans aucun doute avec le Nouveau, par ex. Balaam et son ânesse (Nombres 22 22-35 et 2e epitre de Pierre, ou Apoc. 2 15) ou Samson et la mâchoire d’âne ou encore la Samaritaine au puits. Influence de l’exegese des Peres de l’Eglise pour un programme subtil reserve a un defunt cultive et non au public
Revue d'Etudes Augustiniennes et Patristiques, 1991
Tous les manuscrits qui nous ont transmis le commentaire sur l'Apocalypse de Victorin, évêque de ... more Tous les manuscrits qui nous ont transmis le commentaire sur l'Apocalypse de Victorin, évêque de Poetovio en Pannonie à la fin du IIle siècle, mettent en tête de son livre une lettre-préface de Jérôme. Cette lettre, qui est, au VIIle siècle, intégralement citée par Beatus, et résumée avec une grande précision par Ambroise Autpert, est bien dans le style des préfaces hiéronymiennes, et il n'y a aucune raison d'en suspecter l'authenticité 1. Elle nous apprend qu'à la demande d'un certain Anatolius, Jérôme a procédé à une révision du texte de Victorin ; c'est cette révision qui, par la suite, du Haut Moyen-Age jusqu'à l'aube du XX e siècle, remplace la version primitive du Pannonien désormais oubliée. En 1916, J. Haussleiter publia une édition critique de la version hiéronymienne, avec, en regard, un texte découvert dans un manuscrit du Vatican daté du XV e siècle (Ottobonianus Latinus 3288 A, fol. 1-22), qu'au vu de sa finale millénariste il a identifié comme étant le commentaire original de Victorin. Il devenait dès lors possible de se faire une idée du travail accompli par Jérôme, en comparant le contenu du manuscrit du Vatican à la version hiéronymienne. Dans l'introduction de son édition, le savant allemand y consacra une vingtaine de pages (CSEL 49, p. XXXVI-XLV), dans lesquelles il exposait, en dépit des affirmations de Jérôme qui dit n'avoir transformé que la finale du manuscrit de Victorin, que les corrections avaient été beaucoup plus importantes et plus nombreuses que le moine de Bethléem ne l'avait laissé entendre 2. Il aurait notamment, selon Haussleiter, complété çà et là le commentaire de Victorin en recourant à celui du Donatiste Tyconius. C'est à cette activité éditoriale de Jérôme que sera consacré le présent article. Une analyse serrée de la préface nous conduira à préciser les circonstances dans lesquelles il a «édité» Victorin et ce qu'il a entendu faire.
influences d'Ambroise, de Jérôme et d'autres auteurs sur l'interprétation... more influences d'Ambroise, de Jérôme et d'autres auteurs sur l'interprétation figurée de l'AT opposée au manichéen
Revue d'Etudes Augustiniennes et Patristiques, 1993
La parabole de la brebis perdue dans l'Église ancienne : De l'exégèse à l'iconographie La figure ... more La parabole de la brebis perdue dans l'Église ancienne : De l'exégèse à l'iconographie La figure du berger est sans doute celle qu'on rencontre le plus fréquemment dans l'art paléochrétien : on a pu en recenser jusqu'à 892 représentations!. Elle a suscité de nombreuses études parvenant aux conclusions les plus opposées. Pour les uns, les images pastorales de l'art chrétien ne seraient pas substantiellement différentes des représentations bucoliques aimées des païens à la même époque ; pour d'autres, le berger portant la brebis sur les épaules ne représenterait pas autre chose que la vertu de "philanthropia", comme dans le paganisme ; certains encore voient dans le berger des catacombes un Psychopompe qui, tel Hermès (berger lui aussi) conduit l'homme vers l'au-delà ; pour d'aucuns, l'image renverrait au baptême ou à la pénitence ; quelques uns enfin pensent qu'elle est une figure abstraite du salut, somme toute très générale 2 . Après cela, qui oserait encore écrire avec J. P. Kirsch que «l'image du Bon Pasteur était pour nos pères dans la foi à cette époque ce que l'image du crucifié est pour les fidèles de nos jours 3 » ? L'expression même de "Bon Pasteur" dont on se sert pour désigner le berger criophore risque d'égarer les recherches, car elle évoque exclusivement le discours parabolique de l'Évangile de Jean (eh. IO). Or, dans l'Église ancienne, la thématique du berger passait par bien d'autres canaux, et d'abord par l'Ancien Testament, où Dieu est fréquemment désigné comme le berger de son peuple et Israël comme le troupeau de Dieu 4 . Les chrétiens ont hérité de cette imagerie. A Rome même, où l'on a tant de représentations pastorales
Antiquite Tardive Revue Internationale D Histoire Et D Archeologie, 2011
Pas d’images indubitablement chretiennes anterieures au IIIe s. Y a-t-il eu un modele juif inspir... more Pas d’images indubitablement chretiennes anterieures au IIIe s. Y a-t-il eu un modele juif inspirant l’iconographie chretienne ? Les peintures de la catacombe de la Via Latina, hypogee d’une famille aristocratique pour qui culture antique se melait a la foi chretienne datent de la 2e moitie du IVe s. Etude plus particuliere des scenes du cubiculum F s’inspirant de l’Ancien Testament mais lien sans aucun doute avec le Nouveau, par ex. Balaam et son ânesse (Nombres 22 22-35 et 2e epitre de Pierre, ou Apoc. 2 15) ou Samson et la mâchoire d’âne ou encore la Samaritaine au puits. Influence de l’exegese des Peres de l’Eglise pour un programme subtil reserve a un defunt cultive et non au public
L'adoration des mages D'origine orientale, comme l'indique son nom grec, l'Épiphanie, "manifestat... more L'adoration des mages D'origine orientale, comme l'indique son nom grec, l'Épiphanie, "manifestation" ou encore "apparition" du Seigneur, est une fête antérieure au IV e s. On y célébrait l'Incarnation, en faisant mémoire, de façon variable selon les Églises, des premières manifestations du Christ aux hommes, lors de sa nativité, de son baptême, de l'adoration des mages ou des noces de Cana. En Orient comme en Occident, cette fête a précédé celle de Noël. Dans l'art paléochrétien, les mages apparaissent dès le III e s., sur les peintures des catacombes, puis sur les sarcophages. Quand, au IV e s. on se mit à fêter à part la nativité du Seigneur au 25 décembre, la tendance été de reporter sur l'Épiphanie les autres mystères. Dans l'Église de Rome, l'adoration des mages est progressivement devenue le centre de la fête de l'Épiphanie. 1. La victoire du roi Messie, une figure de salut L'adoration des mages, accomplissement des prophéties
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