LE ROUGE EST MIS
Logique qu’il accueille cette exposition illustrant le rouge urbain et sauvage, « Le rouge des villes et des forêts », à travers une sélection d’œuvres (photographies, installations, sculptures, dessins, lithographies, peintures) de 18 D’où sa pertinence dans l’opposition classique entre nature et culture. Ce que le photographe français Nicolas Comment traduit par le rouge d’un cœur (une enseigne de sex-shop) et l’ocre chaud d’une grenade devant le mur couleur sang d’une chambre à Tanger. On retrouve le fruit dans l’installation d’Edwart Vignot: un archer dans un bois, vêtu d’un pourpoint rouge, vise la grenade suspendue devant lui. L’œuvre s’intitule référence à Guillaume Tell mais aussi à Cupidon dardant sa flèche. Au rouge est souvent associée l’idée d’excès, tantôt celui de la passion, tantôt celui de l’angoisse, comme dans (« Les porteurs sanglants ») de Gilbert & George, qui figure les artistes eux-mêmes se portant l’un l’autre dans un acte d’amour. Entre leurs silhouettes, un globule rouge grossi au microscope : le Sida rôde, maladie du sang et maladie d’amour. Trait d’union entre nature et culture, le pot de fleurs de Jean-Pierre Raynaud, monumental… qui n’accueille aucun végétal. En ville, Georges Rousse a photographié un rond rouge irradiant, peint sur un des murs de la base sous-marine de Bordeaux. Au Brésil, Erik van der Weijde photographie des rues désertées dont il sature les couleurs, un procédé artificiel qui renvoie à l’utopie de l’édification ex nihilo de villes comme Brasilia.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits