Yann Moix ORLÉANS
Yann Moix y avait déjà fait allusion dans plusieurs de ses livres (Panthéon, Naissance ou Rompre), mais c’est la première fois qu’il y consacre un texte entier, en toute sincérité : dans les 272 pages d’Orléans, il raconte en détail les coups, souvent terribles, que lui assénèrent sans relâche ses parents au cours de ses vingt premières années d’existence – on ne compte pas les scènes qui font froid dans le dos. La vie du petit Yann n’était pas circonscrite à un face-à-face avec ces deux tyrans domestiques: il allait à l’école, lieu de respirations, d’espoirs et… d’autres souffrances. Découpé en deux parties qui se font écho, « Dedans » (la maison familiale) et « Dehors » (la salle de classe), Orléans chronique sa vie d’enfant battu, année scolaire après année scolaire, de la maternelle à la fin de la prépa. S’il y parle beaucoup de blessures et d’humiliations, il évoque aussi ses échappatoires, la découverte de Gide ou de Péguy, du jazz et de la bande dessinée, sa vocation d’écrivain, ses manuscrits moqués ou carrément détruits par ses parents, ses débuts en amour… et en désamour. Malgré la violence de certains passages, Moix renoue, par moments, avec sa verve comique – savoureux passage sur la classe de cinquième. Dans l’ensemble, Orléans est néanmoins différent de tout ce qu’il a publié jusque-là : plus sobre, plus sec, ce récit autobiographique dévoile une autre facette de l’auteur de Podium. ■
Le monde rouillait. Derrière la fenêtre, c’était l’automne. L’air jaunissait. Quelque chose d’inévitable se déroulait dehors: la mort des choses. La cour de récréation, mangée par une marée de
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