LA COUNTRY
LORS QUE SORT UN NOUVEL ALBUM DE L’EXCELLENT POKEY LAFARGE, il est temps de revenir sur un malentendu. Le blues et la country sont, comme chacun le sait, les deux mamelles du rockabilly, et donc du rock. Le blues a été accepté, popularisé et vulgarisé par une centaine de musiciens blancs, des Rolling Stones à Stevie Ray Vaughan en passant par Eric Clapton, Peter Green ou Rory Gallagher, sans parler du prodige noir Jimi Hendrix qui l’a poussé dans ses ultimes limites. En ce qui concerne la country, ce n’est pas la même tisane, particulièrement en France : ce serait de la musique de ploucs, voire de débiles congénitaux. La country a pourtant tellement à offrir : des musiciens surdoués, des compositions infernales, des paroles nettement plus poétiques que celles des bluesmen, et les plus belles voix de femmes ou d’hommes de toute la musique populaire du vingtième siècle. Plus que dans le rock, oui… Qu’on pense à George Jones, Marty Robbins, Johnny Cash, Merle Haggard, Waylon Jennings, Johnny Paycheck, Gram Parsons, Tammy Wynette, Dolly Parton, Patsy Cline, Loretta Lynn, June Carter, Bonnie Owens, Emmylou Harris et tant d’autres apparus plus tard, c’est un défilé de cadors et d’épées qui ont enchaîné les chefs-d’œuvre. Des chansons qui parlent de solitude, d’errance, de bitures, de séparations, d’enfants qu’on ne voit plus, de voyages en train ou de vies passées sur la route, tour à tour déchirantes (“I’m So Lonesome I Could Cry”, “D-I-V-O-R-C-E”, “Sweet
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits