ILLIMITÉ
Déjà vu?
@lauric_henneton
JUSQU’ICI, Joe Biden était vu comme un soulagement par ses partenaires étrangers. “Cool, Calm and Collected”, et surtout compétent. C’était le contraire de son imprévisible prédécesseur, fat and furious. Sa cote de popularité, longtemps spectaculairement stable, commence à s’effriter fin juillet à mesure que le variant Delta s’étend sur le pays, contrariant le discours optimiste de l’administration. L’éternel retour du virus et de ses effets secondaires sur la vie quotidienne.
Pourtant, une économie florissante et une victoire législative importante – le plan massif sur les infrastructures voté au Sénat qu’il faut comme on peut. Classique. Au-delà des ravages d’Ida, de La Nouvelle-Orléans à New York, comment ne pas évoquer la débandade piteuse en Afghanistan, où le “Castle Made of Sand” s’est effondré en moins de temps qu’il fallait à John Fogerty pour écrire un album en 1969. Cet effondrement est d’autant plus vertigineux quand on visionne le superbe documentaire de Ken Burns sur le Viêt Nam (disponible jusqu’en février 2022, merci Arte!) – et sa prodigieuse bande-son. Les États-Unis tombent dans les mêmes travers et refont les mêmes erreurs que celles qu’ils se juraient de ne plus commettre après ces huit années en Asie du Sud-Est. Les nombreux parallèles entre l’évacuation de Kaboul et celle de Saïgon, en mars 1975, ne sont pas totalement absurdes, les images sont troublantes, et l’incapacité à prévoir l’évanouissement de l’armée afghane (comme l’armée malienne, formée par les États-Unis, en 2013) ne l’est pas moins. Déjà vu!
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