Il est l’héritier de Céline
Devant la porte, une paire de baskets taille enfant, du 32 ou du 33, trop petites cependant pour l’enfant de 90 ans qui s’efface sur le seuil. François Gibault, l’heureux ayant droit du best-seller de CélineGuerre. Il ressemble à Tortue Géniale, le personnage deDragon Ball, à Tintin, au chorégraphe Roland Petit, à un personnage de Roald Dahl, à Erich von Stroheim… Le fût droit et élancé comme un merisier, plus Gibault que jamais, il propose un café, disparaît sans bruit sur le parquet Versailles. Au loin, une machine expresso vrombit. Le salon est plongé dans la pénombre, les volets intérieurs clos, un dossier est ouvert sur le bureau. Arrive une délicate tasse de porcelaine 1830 peinte de roses minuscules et festonnées d’or, comme extraite d’un livre de la comtesse de Ségur. En même temps que le café, François Gibault délivre son personnage, ce qui lui évite de se livrer. « On vient le visiter, il joue son rôle par courtoisie, pour ne pas décevoir, dit l’avocat Francis Szpiner.Il n’est dupe de rien ni de personne. » La tasse se pose près de la tête de Louis XVI, enfin, son moulage.
L’hôtel de Saint- Simon, rue Monsieur, où sa famille réside depuis 1919, est son dispositif de séduction. François Gibault est né au deuxième étage en 1932, il habite maintenant au premier, Petit, il rêvait que ses parents
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