Le chat chante, funeste talent. Contrapunto bestiale du madrigaliste Banchieri (1608), Capriccio stravagante du violoniste Farina (1627), Sonata representativa de son apôtre Biber (1669): au XVIIe siècle, le matou ne sait que miauler. Glissando déchirant sur la corde vocale ou instrumentale.
Ainsi restera-t-il de Mouret (cantatille malheureusement inédite pour une Ile de la Folie dirigée en 1727 contre Marivaux lui-même adaptateur de Swift) à Ravel (L’Enfant et les Sortilèges, 1925). La petite bête pousse son implacable miaou dans le duo « Nun liebes Weibchen » attribué à Mozart, dans le Duetto buffo di due gatti qu’on pensait (naguère) de Rossini, ainsi de suite jusque dans La Belle au bois de Tchaïkovski, « Chatte blanche et Chat botté » mi-gros dos, mi-hérissé, toujours miaulant.