Jusqu’au bout, on a voulu croire à une fugue. La découverte de leurs corps signe un crime lié à la drogue
« Curieux que les sangliers n’aient pas fait leur œuvre, s’étonne le propriétaire du terrain. Même si ce pauvre gamin a été recouvert de chaux, ils auraient dû le flairer »
De notre envoyé spécial Arnaud Bizot
Plat comme la main, le paysage de la plaine d’Aunis traîne et va s’abaissant jusqu’au littoral atlantique. À la sortie du petit village de Puyravault (Vendée), propre comme un sou neuf, siège de la dernière Commanderie de Templiers et où Louis XI vint se réconcilier avec son frère qui ne pensait qu’à comploter contre lui, des champs en jachère à perte de vue, sans haies, sans frontières. Vendredi 3 mars, une quinzaine de véhicules de gendarmerie ont déboulé chemin des Roquetis, au bout du village. Quinze heures durant, des enquêteurs ont battu cette terre céréalière que survolait leur drone. Derrière un monticule, ils ont découvert le corps de Kevin Trompat, 21 ans. Lessiècle. Samedi 4 mars, les mêmes gendarmes ont investi un endroit qu’au village on appelle le bois de l’Encens, les Roulières ou Saint-Vincent. « Il n’a pas de nom », résume le petit-fils du propriétaire qu’on croise le lendemain sur son vélo. C’est lui qui a entretenu le minuscule et ravissant pavillon de chasse en pierre, planté au milieu d’un champ, derrière les frondaisons. Là encore, de tous les traqueurs et piqueux qui chassent ici chevreuils, lièvres et sangliers, personne n’a vu, ni leurs chiens senti, le corps de Leslie Hoorelbeke, 22 ans.