Il y a quelque chose de l’ordre de la méritocratie républicaine dans le parcours d’Alain Altinoglu. Entré à dix-sept ans à l’Opéra de Paris, il y aura assumé une variété de petits boulots avant de faire ses premiers pas officiels à la tête de l’orchestre dans la Salomé de Strauss. Depuis, sa carrière a explosé : Vienne, Bayreuth, la direction du Symphonique de la Radio de Francfort et du Festival de Colmar, ainsi que son mandat renouvelé à La Monnaie où il est en train de diriger un premier Ring mis en scène par Romeo Castellucci. Il se dit d’ailleurs que, lors des négociations autour de sa nomination, la perspective de cette Tétralogie avait pesé lourd dans la balance…
On l’a beaucoup dit, mais cela ne s’est pas passé ainsi. Quand Peter de Caluwe [l’actuel intendant de La Monnaie] m’a appelé, la chose déterminante et unique fut mon rapport à l’orchestre. Je gardais un souvenir émerveillé de la de Massenet que nous avions donnée en 2011 dans cette salle formidable, et des quelques concerts qui suivirent. Le fait d’avoir l’opportunité de prolonger cette relation, dans un lieu inspirant et avec une équipe de metteurs en scène parmi les plus excitants, a suffià me convaincre. Ce n’est qu’à la fin que Peter de Caluwe m’a »; et là mes yeux sont sortis de mes orbites. Mais ce n’a jamais été une condition , simplement la cerise sur le gâteau.