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La '''grippe''' (ou '''influenza''') est une [[maladie infectieuse]] fréquente et [[Contagion|contagieuse]] causée par certains [[virus à ARN]] de la famille des [[Orthomyxoviridae|orthomyxoviridés]] : le [[virus de la grippe A]], le [[virus de la grippe B]], le [[virus de la grippe C]] et le [[virus de la grippe D]]<ref>{{Article|langue=en-us|prénom1=Mariette F.|nom1=Ducatez|prénom2=Claire|nom2=Pelletier|prénom3=Gilles|nom3=Meyer|titre=Influenza D Virus in Cattle, France, 2011–2014|périodique=Emerging Infectious Diseases|volume=21|numéro=2| mois=février | année=2015 | doi=10.3201/eid2102.141449|lire en ligne=https://wwwnc.cdc.gov/eid/article/21/2/14-1449_article|consulté le=2018-02-15}}</ref>. Elle touche les [[oiseau]]x et certains [[mammifère]]s dont le [[porc]], le [[phoque]] et l'[[Homo sapiens|être humain]].▼
▲La '''grippe'''
Elle sévit sur un mode [[épidémie|épidémique]], saisonnier essentiellement automno-hivernal dans les pays tempérés, plus permanent dans des pays tropicaux. Des recherches<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Par Corinne Thébault Le 21 février 2003 |nom=à 00h00 |titre=Le virus de la grippe sous l'influence d'El Niño ! |url=https://www.leparisien.fr/societe/le-virus-de-la-grippe-sous-l-influence-d-el-nino-21-02-2003-2003840506.php |site=leparisien.fr |date=2003-02-20 |consulté le=2021-12-14}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Nina favorise l'apparition de nouveaux virus de la grippe |url=https://www.20minutes.fr/planete/861188-20120117-nina-favorise-apparition-nouveaux-virus-grippe |site=www.20minutes.fr |consulté le=2021-12-14}}</ref> montrent qu'il existe une relation entre les [[Pandémie de grippe|pandémies grippales]] et les conditions d'[[El Niño]] à [[La Niña (météorologie)|La Niña]] dans l'océan Pacifique. Les années où la Niña sévit, l'épidémie de grippe est plus virulente, elle touche plus de personnes et fait davantage de morts. À l'inverse, les années où El Niño est dans l'océan Pacifique, la propagation de la grippe est plutôt faible et cause moins de victimes.▼
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Elle se traduit chez l'être humain par un ensemble de signes non spécifiques associant [[fièvre]], [[céphalée]]s, [[toux]], [[pharyngite]], [[myalgie]]s, [[asthénie]] et [[anorexie]]. Ces symptômes, éléments du [[syndrome grippal]] dont la grippe n'est qu'une cause parmi d'autres, font évoquer le diagnostic par la soudaineté de leur apparition, leur survenue en période d'[[épidémie|épidémie grippale]] et leur disparition habituelle après quelques jours d'évolution. Dans les cas les plus sérieux, la grippe est grevée de complications (au premier rang desquelles les [[pneumonie|pneumonies bactériennes]] et la [[Déshydratation (médecine)|déshydratation]]) possiblement fatales.
La transmission interhumaine de la maladie est essentiellement respiratoire, via des gouttelettes riches en virus provenant de la [[toux]] et des [[éternuement]]s des sujets infectés. Le [[Diagnostic (médecine)|diagnostic]] de la grippe en période d'épidémie est simple, et une grippe non compliquée relève habituellement d'un traitement symptomatique. Des [[antiviral|antiviraux]] sont disponibles pour le traitement et la [[prophylaxie]] de la grippe, parmi lesquels les [[Inhibiteur de la neuraminidase|inhibiteurs de la neuraminidase]] tiennent aujourd'hui une place de choix. La [[prévention]] de la grippe repose sur une [[Vaccination|vaccin]]ation annuelle, proposée dans la plupart des pays industrialisés aux personnes à risque<ref name="WHOvaccines">[http://www.who.int/wer/2005/wer8033.pdf Publication de l'OMS : vaccins grippaux] ''Relevé épidémiologique hebdomadaire de l'OMS'', 19 août 2005, {{vol.}}80, 33, {{p.|277–288}}.</ref> et administrée aux [[volaille]]s d'élevage<ref>{{Article |langue=en |nom1=Villegas |prénom1=P |titre = Viral diseases of the respiratory system |périodique=Poult Sci |volume=77 |numéro=8 |
Souvent banalisée comme synonyme de [[rhume]] ou de « coup de froid », la grippe est une maladie sérieuse et un problème majeur de [[santé publique]] à l'échelle planétaire<ref name=Eccles>{{article |langue=en| nom1 = Eccles | prénom = R | titre = Understanding the symptoms of the common cold and influenza | journal = Lancet Infect Dis | volume = 5 | numéro = 11 | pages = 718–25 | année = 2005 | pmid = 16253889}}.</ref>. Elle est responsable dans le monde d'une [[Taux de morbidité|morbidité]] élevée, avec environ 5 millions de cas de maladies graves et de {{Nombre|290000|}} à {{Nombre|650000|}} décès par an, essentiellement des personnes à risque - les jeunes enfants, les personnes âgées et celles souffrant d’[[Maladie chronique|affections chroniques]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Grippe saisonnière|url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/influenza-(seasonal)|site=www.who.int|consulté le=2020-03-26}}.</ref>. En France, la grippe touche entre 2 et 7 millions de personnes et provoque environ {{Nombre|10000|}} morts chaque hiver<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Coronavirus : pourquoi la comparaison avec la grippe est-elle compliquée ?|url=https://www.sudouest.fr/2020/03/13/pourquoi-la-comparaison-avec-la-grippe-est-elle-compliquee-7318132-4696.php|site=SudOuest.fr|consulté le=2020-03-18}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Epidémie de grippe: 34 décès en France, la vaccination toujours possible|url=https://sante.lefigaro.fr/article/epidemie-de-grippe-34-deces-en-france-la-vaccination-toujours-possible/|site=sante.lefigaro.fr|date=2020-02-14|consulté le=2020-03-18}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.grog.org/documents/Impact_grippe-0108.pdf GROG], impact de la grippe en France de 2001 à 2008.</ref>. Le coût sanitaire et social annuel de la grippe est considérable, évalué à plusieurs milliards de dollars aux [[États-Unis]], et à {{unité|460 millions d'euros}} en [[France]]<ref>[http://www.grippe-geig.com/fr/grippe/impact.php Groupe d'Expertise et d'Information sur la Grippe], grippe-geig.com.</ref> pour une épidémie moyenne.
== Virologie ==
[[Fichier:Influenza virus.png|thumb|Souche de l'agent responsable de la pandémie de 1968 : [[Grippe de Hong Kong|grippe de 1968]] (« grippe de Hong Kong »). Les projections extérieures de la surface contiennent les récepteurs par lesquels le virus s'attache aux cellules épithéliales du tractus respiratoire.]]
Les [[virus de la grippe]] sont des [[virus à ARN]]. Ils appartiennent à la famille des ''[[Orthomyxoviridae]]'' et se répartissent en quatre espèces virales : [[virus de la grippe A]], [[virus de la grippe B]], [[virus de la grippe C]] et [[virus de la grippe D]]<ref>{{Article|langue=en|auteur=Mariette Ducatez, Claire Pelletier & Gilles Meyer|titre=Influenza D Virus in Cattle, France, 2011–2014|périodique=Emerging infectious diseases|date=février 2015|volume=21|numéro=2|pages=368–371|doi=10.3201/eid2102.141449}}.</ref> distingués par l'antigénicité de leurs nucléoprotéines. Depuis 2003, les virus de type A (les plus fréquents et les plus virulents) sont encore plus finement caractérisés et différenciés en sous-types sur la base de leurs antigènes de surface : l'[[hémagglutinine]] (H1 à H18) et la [[neuraminidase]] (N1 à N11)<ref>Huraux J.-M., ''Traité de virologie'' médicale, Estem, 2003, 699 p., {{p.|439}}.</ref>. Les antigènes H16, 17 et 18 ont été identifiés plus tardivement<ref>Fouchier R.A.M., Munster V., Wallensten A. et al., 2005. Characterization of a novel influenza A virus hemagglutinin subtype (H16) obtained from black-headed gulls'. Paru dans J. ''Virology'' vol. 79, {{numéro|5}}, {{p.|2814-22}}.</ref>{{,}}<ref>Tong et al., 2012, A distinct lineage of Influenza virus A from Bats. Paru dans PNAS. vol. 109, {{numéro|11}}, {{p.|4269-74}}.</ref>. Les virus de type A et B sont responsables des [[épidémie]]s grippales annuelles, mais seuls les virus de type A sont à l'origine des [[pandémie]]s grippales. Le virus de type C semble lié à des cas sporadiques et donne le plus souvent une grippe d'expression modérée. Les virus A et C infectent plusieurs espèces, tandis que le virus B est presque spécifique de l'espèce humaine (on ne le rencontre sinon que chez les [[phoque]]s)<ref name=hay>{{article |langue=en| nom1 = Hay | prénom1 = A | auteur2 =V. Gregory |auteur3=A. Douglas |auteur4=Y. Lin | titre = The evolution of human influenza viruses | journal = Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci | volume = 356 | numéro = 1416 | pages = 1861–70 | année = 2001 | mois=29 décembre | pmid = 11779385}}.</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=en| nom1 = Osterhaus | prénom = A | auteur2 = G. Rimmelzwaan |auteur3=B. Martina |auteur4=T. Bestebroer |auteur5=R. Fouchier | titre = Influenza B virus in seals. | journal = Science | volume = 288 | numéro = 5468 | pages = 1051–3 | année = 2000 | pmid = 10807575}}.</ref>.
=== Structure de la particule virale ===
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À l'intérieur de la particule virale, le [[génome]] viral est présent sous la forme de sept ou huit [[capside|nucléocapsides]] de symétrie hélicoïdale qui résultent chacune de l'association d'une molécule d'[[Acide ribonucléique|ARN]] à [[Polarité (acide nucléique)|polarité négative]] et de nombreuses molécules de [[nucléoprotéine]], NP. Cette [[protéine]] fait partie des [[antigène]]s internes du virus : elle détermine le type viral A, B ou C. Trois polymérases, PA (protéine acide), PB1 et PB2 (protéine basique 1 et 2, respectivement), forment le complexe réplicase/transcriptase et sont associées aux nucléocapsides. Le génome des virus A et B est constitué de huit segments d'ARN alors que celui du virus C n'en comporte que sept.
Le virus de la grippe reste pathogène durant environ une semaine à température corporelle, plus de trente jours à 0 [[degré Celsius|°C]] et presque indéfiniment à des températures très basses (par exemple les lacs du nord-est de la [[Sibérie]]). La plupart des souches de virus grippal sont aisément inactivées par les [[désinfectant]]s et les [[détergent]]s<ref>{{article |langue=en| nom1 = Suarez | prénom1 = D. | auteur2 = E. Spackman E |auteur3=D. Senne |auteur4=L. Bulaga |auteur5=A. Welsch |auteur6=K. Froberg | titre = The effect of various disinfectants on detection of avian influenza virus by real time RT-PCR | journal = Avian Diseases | volume = 47 | numéro = 3 Suppl | pages = 1091–5 | année = 2003 | pmid = 14575118}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.cidrap.umn.edu/cidrap/content/influenza/avianflu/biofacts/avflu_human.html Avian Influenza (Bird Flu)]: Implications for Human Disease. Physical characteristics of influenza A viruses. UMN CIDRAP.</ref>{{,}}<ref name = "NHZ2006-11-30">[http://www.nzherald.co.nz/category/story.cfm?c_id=204&objectid=10413124 Flu viruses 'can live for decades' on ice], ''NZ Herald'', 30 novembre 2006.</ref>.
=== Classification et nomenclature ===
La classification des virus grippaux ne s’applique qu’aux virus de type A dont certains sont hautement pathogènes pour l’homme. Elle s'appuie sur les propriétés antigéniques de l'[[hémagglutinine]] (H) et de la [[neuraminidase]] (N). Il existe 18 sous-types H, et 11 sous-types N<ref>{{article| consulté le = 21/04/2019 | auteurs = Tong S, Zhu X, Li Y, Shi M, Zhang J, Bourgeois M, Yang H, Chen X, Recuenco S, Gomez J, Chen LM, Johnson A, Tao Y, Dreyfus C, Yu W, McBride R, Carney PJ, Gilbert AT, Chang J, Guo Z, Davis CT, Paulson JC, Stevens J, Rupprecht CE, Holmes EC, Wilson IA, Donis RO | titre = New world bats harbor diverse influenza A viruses | journal = PLoS Pathogens | volume = 9 | numéro = 10 | page= e1003657 | date = 10 octobre 2013 | pmid = 24130481 | pmc = 3794996 | doi = 10.1371/journal.ppat.1003657}}.</ref>.
Cela peut donner {{nobr|18 X 11}} soit {{nb|198 combinaisons}} possibles. Chez l'homme, il existe des virus à H1, H2, H3 et N1 ou N2 responsables de la grippe annuelle. Tous les sous-types existent dans le monde aviaire avec des virus ayant une pathogénicité très variable pour les oiseaux. Ces dernières années, un virus hautement pathogène pour l'Homme, [[Virus de la grippe A (H5N1)|H5N1]] (avec une hémagglutinine de sous-type H5 et une neuraminidase de sous-type N1) s'est propagé sous la forme d'une [[panzootie]] d'influenza aviaire et se transmet de manière très rare à l'homme ; il est alors question de grippe aviaire.
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Il peut également y avoir de la déshydratation (à cause de la fièvre), des complications thromboemboliques de [[décubitus]], l'apparition d'une grippe maligne associée à un [[syndrome de détresse respiratoire aigüe]] (SDRA), l'apparition du [[syndrome de Reye]] en cas de prise d'aspirine ou de [[salicylé]]s au long cours.
La grippe grave ne doit jamais être méconnue du fait de la possibilité de décès : il faut savoir que la grippe est la seconde cause de mortalité par [[maladie infectieuse]] par an en [[France]], derrière la [[pneumonie]] à [[pneumocoque]]. Entre 2016 et 2019, la grippe a tué entre {{nb|8000 et 16000 personnes}} selon les années<ref>{{Lien web | langue = fr| auteur = Santé publique France, Centre national de référence des virus des infections respiratoires (dont la grippe), Centre national de référence des virus des infections respiratoires (dont la grippe), Réseau Sentinelles, EA 7310 Université de Corse | titre = Surveillance de la grippe en France, saison 2018-2019 | date = 2 juillet 2019 | url = https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/199770/2374182 | site = www.santepubliquefrance.fr | consulté le = 5 mars 2020}}.</ref>. Ce [[tableau clinique]] particulier associe des signes aspécifiques de grippe avec une [[
Enfin, la grippe peut aussi entrainer des séquelles à long terme, parfois mortelles en particulier chez les personnes âgées, comme le rapporte Melissa K. Andrew, professeure de médecine gériatrique au Canada<ref>{{Lien web | langue = fr| auteur = Léna Coïc | titre = La grippe a souvent des séquelles à long terme, surtout chez les adultes âgés, disent les chercheurs | date = 5-8 avril 2022 | url = https://www.mednet.ca/fr/report/-la-covid-longue-ce-nest-pas-nouveau--la-grippe-.html | site = mednet.ca | consulté le = 2024-07-23}}</ref>.
=== Virologique ===
Le tableau clinique du syndrome grippal peut être induit par d'autres virus ([[paramyxovirus]], [[adénovirus]] qui produisent des syndromes fébriles douloureux). Le diagnostic de certitude est essentiel pour dater le début d'une épidémie. Le diagnostic se fait par l'analyse de prélèvements respiratoires : [[écouvillonnage]] nasal, aspiration nasopharyngée. En cas de pneumopathie, notamment chez l'adulte, un liquide de lavage bronchoalvéolaire peut être prélevé. La détection rapide du virus par une technique immunologique ([[immunofluorescence]] indirecte, tests immunophorétiques rapides…) est la plus employée, car produisant un résultat en {{nb|3 à 4 heures}}, pour un coût faible, en répondant aux exigences de sensibilité et de spécificité des laboratoires de virologie.
Il existe aussi des tests chromatographiques permettant de déceler qualitativement les antigènes viraux d'influenza dans des échantillons préparés à partir de prélèvement respiratoire. Ces tests peuvent donner des résultats très rapidement (environ {{nb|15 minutes}}) mais ont tendance à donner de faux-négatif et ne peuvent donc pas remplacer les tests plus poussés. Ils sont cependant fortement utilisés comme tests présomptifs afin d'orienter rapidement le traitement. Les résultats négatifs sont toujours confirmés par des méthodes plus sensibles et spécifiques, par exemple par [[Réaction en chaîne par polymérase|PCR]]<ref>{{pdf}}[http://www.bd.com/resource.aspx?IDX=18100 Alliance entre simplicité et rapidité pour le diagnostic de la grippe], bd.com, consulté le 16 mai 2020</ref>. Avec l'essor de la réalisation des tests antigéniques COVID, des pharmacies proposent désormais le test antigénique à la recherche de la grippe (A et B) en même temps que la réalisation des tests antigéniques COVID ce qui constitue une avancée dans le diagnostic rapide de la grippe désormais disponible au plus près de la population.
De plus en plus de laboratoires utilisent aussi des techniques de biologie moléculaire : extraction de l'ARN viral du prélèvement, puis RT-[[Polymerase Chain Reaction|PCR]] en point final ou RT-PCR quantitative. Ces techniques permettent un diagnostic assez rapide (moins de deux heures pour l'extraction suivie de la RT-PCR quantitative) et fiable, qui a l'avantage aussi de permettre un premier typage. La RT-PCR peut ensuite être complétée par un séquençage du génome viral, dans un but essentiellement épidémiologique. C'est par exemple ce qui est réalisé dans les Centres Nationaux de Référence de la grippe en France.
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En {{date-|septembre 2007}}, une équipe<ref>équipe de Juergen Pipper, de l'Institut de bioingénierie et nanotechnologie de Singapour)</ref> a annoncé <ref> Pipper, J., Inoue, M., Ng, L. et al. Catching bird flu in a droplet. Nat Med 13, 1259–1263 (2007). https://doi.org/10.1038/nm1634</ref> disposer d'un analyseur de poche capable de détecter (par puce) le H5N1 dans un échantillon de [[mucus]] ou de selles (humain ou aviaire), en moins de 30 minutes. Selon l'équipe, il est {{Citation|aussi sensible, 440 % plus rapide et {{nb|2000 à 5000 %}} moins coûteux}} que les meilleurs tests existants, et pourrait être adapté au SRAS, au VIH (virus du SIDA), à l'hépatite B. La production commerciale n'en est toutefois pas faite, et l’OMS semble rester prudente en attendant d’en savoir plus. Le système se présente sous la forme d’un appareil compact entièrement automatisé, intégrant l’extraction, l’amplification (RT-PCR) et la détection en temps réel sur biopuces de l’ARN viral. Il permettra la détection sur site du [[virus de la grippe]] à partir d’un échantillon clinique ou vétérinaire en identifiant la nature H ou N des souches connues du virus notamment les formes actuelles de la grippe aviaire ou porcine.
Un projet européen « ''{{pc|Portfastflu}}'' »<ref>[http://www.portfastflu.com Site de ''PORTFASTFLU''].</ref> doté de {{unité|3,8 millions d’€}}, dans le cadre du {{7e}} programme cadre de recherche, vise à valider et développe un système de diagnostic rapide (détectant tous les virus grippaux dont H5N1 HP et H1N1 HP en moins d'une heure) pour améliorer la veille et l’alerte épidémiologique à la grippe, y compris dans les pays pauvres.
== Prévention ==
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Mais en pratique :
* il ne semble pas que l'emploi de systèmes de protection respiratoire autre qu'un simple masque chirurgical aboutisse à une contamination moindre<ref>{{en}} Loeb M, Dafoe N, Mahony J {{et al.}} [http://jama.ama-assn.org/cgi/content/abstract/302/17/1865 « {{Lang|en|Surgical mask vs N95 respirator for preventing influenza among health care workers: A randomized trial}} »] ''JAMA'' 2009;302:1865-1871.</ref> ;
* l'importance du lavage des mains (dans la grippe) semble surestimée<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Kim M.|nom1=Snyder|titre=Does Hand Hygiene Reduce Influenza Transmission?|périodique=The Journal of Infectious Diseases|volume=202|numéro=7|date=2010-10-01|issn=0022-1899|doi=10.1086/656144|lire en ligne=https://academic.oup.com/jid/article/202/7/1146/838461|consulté le=2019-03-24|pages=1146–1147}}.</ref> ;
* aucune étude ne valide l'usage des mouchoirs en papier versus ceux en tissu. Il en est fait mention, dans les recommandations, comme protection lors de la toux et des éternuements, mais pas lors du mouchage. Il est bien recommandé de les jeter ensuite {{Citation |dans une poubelle fermée}}, mais en pratique cela aboutit au rejet dans l'environnement de nombreux mouchoirs infectés, dont on peut penser qu'ils participent à la diffusion du virus. La méthode alternative consistant à tousser dans son coude replié semble donc préférable.
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En France, une ordonnance médicale permet d'acquérir en pharmacie un lot de 50 masques chirurgicaux (à changer après quatre heures de port), mais ils ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale.
Ces mesures (lavage de mains et masques chirurgicaux) sont surtout efficaces si elles sont prises très tôt dans le cours de la maladie<ref>{{en}} Cowling BJ, Kwok-Hung Chan, Fang V, [http://www.annals.org/cgi/content/abstract/151/7/437 « {{Lang|en|Facemasks and hand hygiene to prevent influenza transmission in households}} »] ''[[Annals of Internal Medicine|Ann Int Med]]''. 2009 ; 151:437-446.</ref>. La protection n'est cependant pas absolue, en partie probablement parce qu'elles sont difficiles à mettre en place de façon rigoureuse dans la durée.
=== Nutrition ===
La réponse immunitaire à la grippe est inhibée par l'additif alimentaire [[E319]] ([[Tert-Butylhydroquinone|tert-butylhydroquinone]] (tBHQ))<ref>{{Article|langue=Anglais|auteur1=Robert Freeborn (Michigan State University) and al.|titre=The Immune Response to Influenza is Suppressed by the Synthetic Food Additive and Nrf2 Activator, tert-butylhydroquinone (tBHQ)|périodique=This abstract is from the Experimental Biology 2019 Meeting. There is no full text article associated with this abstract published in The FASEB (Federation of American Societies for Experimental Biology) Journal.|date=Apr 2019|issn=1530-6860|lire en ligne=https://www.fasebj.org/doi/abs/10.1096/fasebj.2019.33.1_supplement.505.3}}.</ref>.
=== Oligothérapie ===
Des experts américains recommandent, à la lumière de l'expérience acquise dans la gestion de la pandémie par le virus H1N1, de s'assurer tout d'abord que la population à risque ne souffre pas de déficit même marginal en [[Zinc (nutriment)|zinc]]<ref>{{en}} Sandstead HH & Prasad AS « Zinc {{Lang|en|Intake and Resistance to H1N1 Influenza}} » ''Am J Public Health''. 2010;100(6):970-1</ref>. Ce déficit marginal apparaît comme étant fréquent dans les populations à risque (enfants et vieillards) dans les pays développés<ref>{{en}} Meydani SN « {{Lang|en|Serum zinc and pneumonia in nursing home elderly}} » ''Am J Clin Nutr''. 2007;86:1167–73</ref>{{,}}<ref>{{en}} Sandstead HH {{et al.}} « Zinc {{Lang|en|deficiency in Mexican American children: influence of zinc and other micronutrients on T cells, cytokines, and antiinflammatory plasma proteins}} » ''Am J Clin Nutr''. 2008;88:1067–73</ref>, et se traduit par une baisse du zinc lymphocytaire et de la thymuline circulante à taux plasmatiques de zinc normaux. La réponse immunitaire qualitative et quantitative s'en trouve affectée, que ce soit sur le bras cellulaire ou humoral<ref>{{en}} Shnakar AH & Prasad AS « Zinc {{Lang|en|and immune function: the biological basis of altered resistance to infection}} » ''Am J Clin Nutr'' 1998; 68(suppl):447S–63S</ref>. D'autre part, on a démontré que l'adjonction de zinc induisait l'apoptose des cellules infectées par le [[virus de la grippe]] et facilitait ainsi leur phagocytose, limitant la propagation du virus de la grippe<ref>{{en}} Srivastava V. {{et al.}} « Influenza A {{Lang|en|virus induced apoptosis: Inhibition of DNA laddering & caspase-3 activity by zinc supplementation in cultured HeLa cells}} » ''Indian J Med Res'' 129, mai 2009, {{p.|579-586}}.</ref>. La supplémentation en zinc doit se faire avec l'apport d'autres oligoéléments (cuivre, zinc) et vitamines afin de ne pas induire un effet négatif sur leur absorption intestinale<ref>{{en}} Allen LH {{et al.}} « {{Lang|en|Provision of Multiple Rather Than Two or Fewer Micronutrients More Effectively Improves Growth and Other Outcomes in Micronutrient-Deficient Children and Adults}} » ''J Nutr.'' 2009;139:1022–1030.</ref>.
=== Vaccination ===
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* les agents de santé.
La vaccination contre la grippe est surtout efficace lorsque les virus vaccinaux correspondent bien aux virus en circulation. L’OMS surveille les virus grippaux qui circulent chez l’homme et actualise deux fois par an la composition des [[vaccin]]s grippaux, traditionnellement des vaccins trivalents qui ciblent les trois types de virus en circulation les plus représentatifs (deux sous-types du virus A et un virus du type B) et, depuis peu dans l’hémisphère Nord, les recommandations de l’OMS portent aussi sur un deuxième virus grippal de type B en plus des virus contenus dans les vaccins trivalents classiques. Un certain nombre de vaccins grippaux inactivés et de vaccins grippaux recombinants sont disponibles sous forme injectable. Le vaccin vivant atténué est administré par voie intranasale<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Grippe saisonnière|url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/influenza-(seasonal)|site=www.who.int|consulté le=2019-04-17}}.</ref>.
; Chez les personnes âgées de plus de 65 ans : une revue Cochrane de 2018 portant sur {{nb|8 études}} incluant environ {{nb|5000 personnes}} a montré que les personnes âgées recevant le vaccin contre la grippe pourraient avoir un risque plus faible de grippe (de 6 à 2,4 %), et ont probablement un risque plus faible de syndromes grippaux par rapport à celles qui ne reçoivent pas de vaccination au cours d'une seule saison de la grippe (de 6 à 3,5 %). Les données disponibles relatives aux complications sont en revanche insuffisantes pour donner de claires indications de santé publiques sur ce point<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Vittorio|nom1=Demicheli|prénom2=Tom|nom2=Jefferson|prénom3=Carlo|nom3=Di Pietrantonj|prénom4=Eliana|nom4=Ferroni|titre=Vaccines for preventing influenza in the elderly|périodique=Cochrane Database of Systematic Reviews|date=2018-02-01|doi=10.1002/14651858.CD004876.pub4|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1002/14651858.CD004876.pub4|consulté le=2019-04-17}}.</ref>.
; Chez les enfants en bonne santé de 2 à 16 ans :une revue Cochrane mise à jour en 2018 portant sur {{nb|41 études}} incluant plus de {{nb|200000 enfants}} en bonne santé a montré que la vaccination par vaccins vivants atténués semblait réduire le risque de contracter la grippe saisonnière de 18 à 4 %. Quant au vaccin inactivé, il permettrait une réduction 30 à 11 %. On ne disposait pas de suffisamment de données pour tirer des conclusions définitives sur les complications graves comme la pneumonie ou l'hospitalisation<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Tom|nom1=Jefferson|prénom2=Alessandro|nom2=Rivetti|prénom3=Carlo|nom3=Di Pietrantonj|prénom4=Vittorio|nom4=Demicheli|titre=Vaccines for preventing influenza in healthy children|périodique=Cochrane Database of Systematic Reviews|date=2018-02-01|doi=10.1002/14651858.CD004879.pub5|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1002/14651858.CD004879.pub5|consulté le=2019-04-17}}.</ref>.
; Chez les adolescents et adultes en bonne santé de 16 à 65 ans:une revue Cochrane de 2018 portant sur {{nb|52 études}} incluant plus de {{nb|80000 personnes}} a montré que les vaccins ont réduit l'incidence de la grippe confirmée en laboratoire de 2,3 à 0,9 %, ce qui représente une réduction du risque d'environ 60 %. Cependant, dans le cas d'une maladie semblable à la grippe, définie comme les mêmes symptômes de toux, de fièvre, de maux de tête, d'écoulement nasal et de douleurs corporelles, le vaccin a réduit le risque de 21,5 à 18,1 %. Il s'agit d'une réduction beaucoup plus modeste du risque d'environ 16 %. La différence s'explique probablement par le fait que plus de {{nb|200 virus}} causent des symptômes identiques ou similaires à ceux du [[virus de la grippe]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Vittorio|nom1=Demicheli|prénom2=Tom|nom2=Jefferson|prénom3=Eliana|nom3=Ferroni|prénom4=Alessandro|nom4=Rivetti|titre=Vaccines for preventing influenza in healthy adults|périodique=Cochrane Database of Systematic Reviews|date=2018-02-01|doi=10.1002/14651858.CD001269.pub6|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1002/14651858.CD001269.pub6|consulté le=2019-04-17}}.</ref>.
; Chez les personnes ayant un cancer : une revue Cochrane mise à jour en 2018 portant sur {{nombre|2275 participants}} montre que les données actuelles, bien que de qualité faibles, suggèrent un avantage pour la vaccination contre la grippe chez les adultes atteints de cancer et que le vaccin ne s'est pas révélé nocif. Les vaccins antigrippaux administrés aux adultes atteints de cancer contiennent un virus inactivé qui ne peut pas causer la grippe ou une autre infection virale. Le niveau de preuve de ces données est limité par le faible nombre d'études et par leur faible qualité méthodologique (risque élevé de biais)<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Roni|nom1=Bitterman|prénom2=Noa|nom2=Eliakim-Raz|prénom3=Inbal|nom3=Vinograd|prénom4=Anca|nom4=Zalmanovici Trestioreanu|titre=Influenza vaccines in immunosuppressed adults with cancer|périodique=Cochrane Database of Systematic Reviews|date=2018-02-01|doi=10.1002/14651858.CD008983.pub3|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1002/14651858.CD008983.pub3|consulté le=2019-04-17}}.</ref>.
=== Antiviraux ===
L'utilisation de l'[[oseltamivir]] en prophylaxie antivirale est indiquée seulement dans le cas où le sujet est déjà contaminé ou risque fortement de l'être. Elle permet la réduction de 80 % du nombre de cas de grippe chez les sujets contacts traités précocement, dans les premières 48 heures après la contagion {{refnec}}. La prophylaxie post-exposition par l'oseltamivir est recommandée pour les sujets de plus de 13 ans et à risques de complications grippales graves et/ou non protégés par la vaccination, car [[immunodéprimé]]s, non vaccinés, ou à la suite d'une vaccination trop récente ou dont la souche injectée est inadaptée.
=== Phytothérapie ===
Chez l'enfant, l'administration d'échinacée pourpre permet de réduire de 80% le risque de grippe et la prescription d'antibiotiques<ref>{{Article|prénom1=Mercedes|nom1=Ogal|prénom2=Sebastian L.|nom2=Johnston|prénom3=Peter|nom3=Klein|prénom4=Roland|nom4=Schoop|titre=Echinacea reduces antibiotic usage in children through respiratory tract infection prevention: a randomized, blinded, controlled clinical trial|périodique=European Journal of Medical Research|volume=26|date=2021-04-08|issn=0949-2321|pmid=33832544|pmcid=8028575|doi=10.1186/s40001-021-00499-6|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8028575/|consulté le=2022-11-26|pages=33}}.</ref>.
== Traitement ==
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== Épidémiologie ==
À la suite d'une épidémie grippale de soldats américains en
=== En France ===
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Fin [[janvier 2013]], la grippe est responsable d’environ {{nombre|1100000 recours}} aux médecins généralistes et pédiatres en France métropolitaine. Les trois virus A(H1N1)pdm09, A(H3N2) et B sont impliqués<ref>{{pdf}}[http://www.grog.org/bullhebdo_pdf/bull_grog_5-2013.pdf Bulletin du GROG]</ref>.
Selon les modèles statistiques développés par l'[[agence française de sécurité sanitaire]], la grippe tue en moyenne {{nombre|10000 personnes}} par an en France<ref>{{lien web|url=https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/grippe/articles/la-grippe-une-epidemie-saisonniere|titre=La grippe, une épidémie saisonnière|date=20 mai 2019|site=www.santepubliquefrance.fr|consulté le=11/11/2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Surveillance de la grippe en France, saison 2018-2019|url=https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/199770/2374182|site=Santé Publique France|date=2019-10-21|consulté le=2020-03-06}}.</ref>. La courbe de mortalité suit un mouvement périodique, qui comprend un pic hivernal. À partir de ce modèle, on recense tous les décès supplémentaires qui surviennent en période d’épidémie grippale et on les attribue à la grippe.
Selon le [[Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès|Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès]] (CépiDc un laboratoire de l’Inserm chargé d’élaborer chaque année la statistique des causes médicales de décès), la grippe aurait tué environ 431 personnes en moyenne chaque année. Pour obtenir ce chiffre, les chercheurs ont comptabilisé les certificats de décès complétés par les médecins mentionnant la grippe comme cause de la mort<ref>{{Lien web|titre=Combien de gens meurent réellement de la grippe ?|url=https://sante.lefigaro.fr/article/combien-de-gens-meurent-reellement-de-la-grippe-/|site=sante.lefigaro.fr|date=2017-01-17|consulté le=2020-03-10}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Recherche {{!}} CépiDc|url=https://www.cepidc.inserm.fr/recherche?search_api_fulltext=grippe|site=www.cepidc.inserm.fr|consulté le=2020-03-10}}.</ref>.
=== Données épidémiologiques hospitalières ===
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Dans un air sec et froid, le virus grippal serait donc plus stable et plus durablement infectieux. Une température de plus de {{unité|20|°C}} associée à une humidité relative de plus de 50 % semble défavoriser la contagion (hors contact physique direct). Néanmoins, des foyers infectieux importants sont constatés en zone tropicale et équatoriale, chez la volaille et chez l'homme.
Confirmant ces résultats, mais leur donnant une autre explication, une étude du ''{{Lang|en|National Institute of Health}}'' américain, publié dans ''{{Lang|en|Nature Chemical Biology}}'' début 2008, indique que « le [[virus de la grippe]] est enveloppé d’une couche de molécules grasses qui durcit et le protège quand les températures baissent. Cette enveloppe, constituée de cholestérol, fond une fois que le virus a pénétré dans l’appareil respiratoire de sa victime, il peut alors infecter une cellule et se reproduire. Lorsqu’il fait trop chaud la couche protectrice ne résiste pas et le virus meurt, à moins d’être à l’intérieur d’un organisme, ce qui explique sa propension à sévir en hiver. […] Résultat : une température de {{unité|5|°C}} et un degré d’humidité de 20 % sont parfaits pour que les hamsters malades contaminent les autres. À {{Tmp|30|°C}} les chercheurs n’ont observé aucune transmission virale<ref>« [http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/sante/20080304.OBS3454/pourquoi_la_grippe_frappe_en_hiver_.html Pourquoi la grippe frappe en hiver ? », NOUVELOBS.COM, 4 mars 2008.]</ref>{{,}}<ref>{{en}} Polozov IV, Bezrukov L {{et al.}} « Progressive ordering with decreasing temperature of the phospholipids of influenza virus » ''Nat Chem Biol''. 2008;4(4):248-55. {{PMID|18311130}}.</ref>. »
Des chercheurs ont confirmé un phénomène observé par les praticiens, qui est qu’en hiver, un délai d’environ une semaine (4 à 10 jours) sépare le début des épidémies de [[rhinopharyngite]]s chez l’enfant et l’apparition de la grippe saisonnière<ref>Toubiana, L., Pousset, M., Messiaen, C. & Landais, P. « En période hivernale, l’évolution des rhinopharyngites infantiles est-elle annonciatrice des épidémies de grippes ? » ''Bulletin épidémiologique hebdomadaire'' 2010;38-39:401-404. [http://grippeaviaire.veille.inist.fr/spip.php?article151#nb1 Résumé]</ref>.
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[[Fichier:3297999693 077c7bfe8c oInfluenzaBronchopneumoniaLamiot2.jpg|vignette|270px|Statistiques médicales : évolution du nombre de cas de mortalité par pneumopathie (pneumonie, bronchopneumonie) lors de la grippe pour les années 1889 à 1919, avec nette mise en évidence du pic exceptionnel de mortalité de la grippe pandémique dite [[Grippe de 1918|grippe espagnole]] (ici à [[New York]]). ]]
{{Article détaillé|Pandémie de grippe}}
Indépendamment des épidémies, des [[pandémie]]s grippales plus meurtrières sont susceptibles de survenir plusieurs fois par siècle lors de l'émergence de nouvelles [[souche (biologie)|souches]] virales, hautement contagieuses en conséquence de l'absence d'immunité dans la population humaine. Jusqu'à ce jour, il apparaîtrait que le porc représente un hôte intermédiaire entre le monde aviaire et l'homme, ce qui fait dire, pas toujours à raison, que ce sont des souches d'origine [[porc]]ine dites « [[grippe porcine|grippes porcines]] », qui ont été responsables des grippes dites [[Grippe de 1918|espagnole]] (1918), [[Grippe asiatique|asiatique]] (1956-1958), [[Grippe de Hong Kong|de Hong Kong]] (1968), ou [[Grippe A (H1N1) de 2009|mexicaine]] (2009). En 1997, l'apparition d'une grippe aviaire de type A sous-type [[Virus de la grippe A (H5N1)|H5N1]] en [[Asie]] a fait craindre une nouvelle pandémie par un virus venant directement du monde aviaire, car H5N1 a infecté des humains avec des conséquences graves<ref>{{Lien web|titre=Grippe aviaire|url=http://www.who.int/mediacentre/factsheets/avian_influenza/fr/index.html|éditeur=[[Organisation mondiale de la santé|OMS]]|mois=février|année=2006|consulté le={{date|11|septembre|2007}}}}.</ref>. Ces craintes ont été pour l'instant démenties (en 2015), car la transmission d'homme à homme de H5N1 s'est avérée extrêmement inefficace (2 cas documentés).
En revanche, en {{date-|avril 2009}} une pandémie éclate provoquée par le virus de la [[Grippe A (H1N1) de 2009|grippe A (H1N1)]] pandémique, dont l'origine porcine semblait établie, sans pourtant que ce virus ait été détecté en circulation dans la population porcine. Ce virus s'est révélé très contagieux chez l'homme, mais avec une mortalité faible, ce qui n'était pas anticipé au moment de l'éclatement de la pandémie. Ce virus H1N1 pandémique a néanmoins déplacé le virus H1N1 circulant précédemment dans la population humaine.
Les réassortiments génétiques peuvent être à l'origine de grandes [[pandémie]]s mondiales de grippe. Trois sont dénombrées au cours du {{s-|XX}}, en
== Historique ==
=== Terminologie ===
Le mot « influenza » (abrégé en ''flu'') a été utilisé pour la première fois pour qualifier la grippe dans un traité médical anglais du {{XVIIIe siècle}} qui fait référence à l'épidémie de
Le mot français ''grippe'' aurait une origine germanique, ''Grippen'' signifiant « agripper, ''saisir brusquement'' ». Autrement dit : on n’attrape pas la grippe, c'est elle qui nous « agrippe ». La grippe était aussi nommée « folette » en
Le virus grippal infecte d'autres mammifères que l'Homme, terrestres et marins. Mais c'est chez l'oiseau qu'elle est la plus fréquente. Chez l’animal il est longtemps nommé « peste aviaire », « [[grippe aviaire]] » ou « grippe du poulet ». L'évolution terminologique chez l'animal est due à deux raisons. La première est l'identification de deux groupes de virus causaux de ce qui avait été dénommé peste, d'où la segmentation en [[maladie de Newcastle]] et influenza, la deuxième est la décision de ne se préoccuper, au niveau sanitaire, que des virus influenza hautement pathogènes pour l'espèce ''[[Coq doré|Gallus gallus]]''. Au symposium de Beltsville, [[Maryland]] (
=== Origine ===
La grippe serait apparue chez les [[oiseau]]x il y a environ {{unité|6000 ans}}, et la grippe humaine vers [[XXVe siècle av. J.-C.|−2500]] en [[Chine]] avec le développement de la [[domestication]] des oiseaux, notamment des canards qui constituent le réservoir important des [[gène]]s viraux<ref name="Berche">{{Ouvrage|auteur1=[[Patrick Berche]]|titre=Une histoire des microbes|éditeur=John Libbey Eurotext|année=2007|passage=153|isbn=}}.</ref>, ainsi que de l'élevage des porcs qui « jouent un rôle crucial dans l'émergence des pandémies »<ref name="PBerche">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Patrick Berche]]|titre=Faut-il encore avoir peur de la grippe ?|sous-titre=histoire des pandémies|lieu=Paris|éditeur=Odile Jacob|année=2012|pages totales=278|passage=10|isbn=978-2-7381-2759-4}}.</ref>.
=== Épidémiologie de l'Antiquité au {{s-|XIX}} ===
Les symptômes de la grippe humaine ont été clairement décrits par [[Hippocrate]] il y a près de {{formatnum:2400}} ans<ref>{{Article |langue=en |auteurs=Martin P & Martin-Granel E |titre=2,500-year evolution of the term epidemic |url=https://www.cdc.gov/ncidod/EID/vol12no06/05-1263.htm#cit |périodique=Emerg Infect Dis |année=2006 |mois=juin |volume=12 |numéro=6 |pmid=16707055}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=http://classics.mit.edu/Hippocrates/epidemics.html |titre=Of the Epidemics |auteur=[[Hippocrate]] |auteur2=[[Francis Adams (translator)|Adams, Francis]] |responsabilité2=traduction |date={{-s|IV}} |consulté le={{date|18|octobre|2007}}
}}.</ref>. [[Tite-Live]] décrivit dans la [[Rome antique]] des épidémies brutales qui semblent rétrospectivement pouvoir être attribuées à la grippe. Depuis lors, le virus a été responsable de nombreuses pandémies. Les données historiques concernant la grippe sont difficiles à interpréter, car le [[syndrome grippal]] se rencontre également dans d'autres maladies épidémiques ([[diphtérie]], [[peste bubonique]], [[fièvre typhoïde]], [[dengue]], [[typhus]], [[hépatite A]]). La première observation convaincante remonte à
=== Pandémies du {{s-|XX}} ===
[[Fichier:Spanish flu death chart.png|vignette|180px|Courbe de la mortalité par [[grippe de 1918|grippe espagnole]] dans quatre grandes villes du monde entre 1918 et 1919.]]
La pandémie la plus meurtrière connue à ce jour est celle de la « [[grippe de 1918|grippe espagnole]] » (virus de la grippe A, sous-type [[Virus de la grippe A (H1N1)|H1N1]]) qui sévit entre
Les pandémies suivantes furent moins dévastatrices. La « [[grippe asiatique]] » de
<center>
{| class="wikitable" style="text-align:center"
|+ Principales [[Pandémie grippale|pandémies grippales]] connues<ref name=Hilleman>{{article |langue=en| nom1 = Hilleman | prénom = M | titre = Realities and enigmas of human viral influenza: pathogenesis, epidemiology and control. | journal = Vaccine | volume = 20 | numéro = 25–26 | pages = 3068–87 | année = 2002 | mois=Aug 19 | pmid = 12163258}}.</ref>{{,}}<ref name=Potter>{{article |langue=en| nom1 =Potter | prénom = CW| titre=A History of Influenza | journal= J Appl Microbiol. | année=2006 | mois=octobre | volume=91 | numéro= 4 | pages = 572–579. |pmid=11576290}}.</ref>
! Pandémie !! Date !! Décès !! Sous-type impliqué !! Index de sévérité
|-
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|-
! [[Grippe asiatique]]
| 1957–1958 || 1 à 4 million<ref name=":12">{{lien web|titre=Pandemic Influenza Risk Management: WHO Interim Guidance |url=https://www.who.int/influenza/preparedness/pandemic/GIP_PandemicInfluenzaRiskManagementInterimGuidance_Jun2013.pdf?ua=1 |website=[[World Health Organization]] |date=2013 |page=19 |archive-url=https://web.archive.org/web/20210121225326/https://www.who.int/influenza/preparedness/pandemic/GIP_PandemicInfluenzaRiskManagementInterimGuidance_Jun2013.pdf?ua=1 |archive-date=2021-01-21 }}.</ref>|| [[Virus de la grippe A (H2N2)|H2N2]] || 2
|-
! [[Grippe de Hong Kong]]
Ligne 240 ⟶ 246 :
![[Grippe russe de 1977]]
|1977–1979
|0,7 million<ref name=":15">{{article|titre=Reorganize and survive-a recommendation for healthcare services affected by COVID-19-the ophthalmology experience |journal=Eye |volume=34 |numéro=7 |date=July 2020 |pmid=32313170 |pmc=7169374 |doi=10.1038/s41433-020-0871-7 |url=https://www.nature.com/articles/s41433-020-0871-7 |pages=1177–1179 |auteurs=Petrovski BÉ, Lumi X, Znaor L, Ivastinović D, Confalonieri F, Petrovič MG, Petrovski G }}.</ref>
|[[Virus de la grippe A (H1N1)|H1N1]]
|
Ligne 251 ⟶ 257 :
=== Identification du germe (virus) ===
La grippe était faussement attribuée à une [[Haemophilus influenzae|bactérie]] jusqu'à ce que les agents [[étiologie|étiologiques]] de la grippe, les virus de la famille des ''[[Orthomyxoviridae]]'', soient identifiés chez le [[porc]] par [[Richard
=== Découverte du vaccin ===
Pendant la pandémie de 1918, différents vaccins furent utilisés aux États-Unis tant à des fins préventives que curatives. Inefficaces car basés sur une ou plusieurs bactéries (''[[Haemophilus influenzae]]''), et non sur le virus, ils semblent néanmoins avoir été assez largement utilisés faute, notamment, d'un système d'évaluation adéquat<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Eyler, John M. |titre=The Fog of Research : Influenza Vaccine Trials during the 1918–19 Pandemic |url=http://jhmas.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/64/4/401 |site=oxfordjournals.org |date=12-06-2009 |consulté le=06-09-2020}}.</ref>.
En 1935, Wilson Smith montre que le virus peut se cultiver dans les œufs de [[poule]] embryonnés, une technique déjà mise en œuvre depuis 1932 avec d'autres virus par Alice Miles Woodruff et Ernest William Goodpasture de l'[[université Vanderbilt]], ce qui ouvre la voie au [[Vaccination|vaccin]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Patrick Berche]]|titre=Une Histoire Des Microbes|éditeur=John Libbey Eurotext|année=2007|passage=118|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=yMIuk-q4hbcC&pg=PA118&q=virus+de+la+grippe+++Christopher+Andrewes}}.</ref>. Joseph Stokes, de l'[[université de Pennsylvanie]], commence les premiers essais de vaccins entre 1936 et 1938, mais les résultats sont peu probants<ref>{{Article|langue=en|auteur=Joseph Stokes et col|titre=Results of immunization by means of active virus of human influenza|périodique=J Clin Invest|date=1937|volume=16|numéro=2|pages=237–243}}.</ref>.
La première étape significative vers la [[prévention]] de la grippe fut le développement, en
Dès le début des recherches sur le virus, l'animal modèle dans ces travaux en [[immunologie]] a été le [[furet]] (''Mustela putorius furo'')<ref>Burnet, F.M. 1937 Influenza virus on the developing egg: IV. The pathogenicity and immunizing power of egg virus for ferrets. ''Br. J. exp. Path.'' 18, 37-43.</ref>, animal très sensible à ce virus, lequel peut se transmettre entre cette espèce et l'espèce humaine<ref>[https://www.veterinaire-alliance.fr/grippe-contagieuse-furet/ Site veterinaire-alliance.fr, page "La grippe humaine est contagieuse au furet"], consulté le 1er novembre 2020.</ref>. Il est un des rares mammifères avec l'homme à éternuer quand il est grippé<ref>[https://hopitalveterinairequebec.com/2014/01/la-grippe-du-furet/#:~:text=Il%20est%20possible%20de%20remarquer,rendez%2Dvous%20avec%20votre%20v%C3%A9t%C3%A9rinaire. Site hopitalveterinairequebec.com, page sur la grippe du furet], consulté le 1er novembre 2020.</ref>.
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