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{{Voir homonymes|Le Double (homonymie)}}
{{Infobox
| auteur = [[Fiodor Dostoïevski]]▼
'''''Le Double''''' (en {{lang-ru|Двойник}}) est le deuxième [[roman (littérature)|roman]] de l’écrivain [[Russie|russe]] [[Fiodor Dostoïevski]] publié le {{
▲'''''Le Double''''' (en {{lang-ru|Двойник}}) est le deuxième [[roman (littérature)|roman]] de l’écrivain [[Russie|russe]] [[Fiodor Dostoïevski]] publié le {{1er}} février [[1846 en littérature|1846]] dans ''[[Les Annales de la Patrie]]''.
Contrairement à sa première œuvre, ''[[Les Pauvres Gens]]'', ce roman rencontre un accueil glacial. Le sentiment d’échec est tel pour le jeune auteur qu’il tente vainement de réécrire ''Le Double'' dans les années qui suivirent. En [[1861 en littérature|1861]], il retravailla une nouvelle version, qu’il intègre à ses ''Œuvres complètes'' en [[1866 en littérature|1866]]<ref>''Le Double'', note du traducteur [[André Markowicz]], {{p.|279 et 280}}.</ref>.
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== Parution ==
{{Voir aussi|Histoire de la création du roman « Le Double »}}
Le jour même de la publication du roman, Fiodor, enthousiaste, écrit une lettre à son frère Mikhaïl :
{{citation bloc|Aujourd’hui paraît [[Goliadkine]]. Il y a quatre jours, je l’écrivais encore. Il occupera 11 feuilles dans ''les Annales de la patrie''. Goliadkine est dix fois supérieur aux ''Pauvres Gens''. Les nôtres disent que la Russie n’a rien connu de semblable depuis ''les Âmes mortes'', que l’œuvre est géniale et Dieu sait ce qu’ils disent encore ! Effectivement, mon Goliadkine est on ne peut plus réussi. Il te plaira au possible. Il te plaira même plus que ''[[les Âmes mortes]]'', je le sais. […]|Fiodor Dostoïevski|Lettre du {{
Dans une autre lettre quelques semaines plus tard, l'écrivain fait part de l'accueil pour le moins mitigé qu'a reçu son roman, son désenchantement et sur les difficultés de son {{citation|apprentissage}} : {{citation bloc|Mais ce n'est rien. - Ma gloire atteint son apogée. En 2 mois, selon mes calculs, on a parlé de moi 35 fois dans différentes publications. Les unes me portent aux nues, d'autres sont moins unanimes, les troisièmes m'insultent copieusement. Que demander de plus et de mieux ? Mais il y a ceci qui me répugne et me tourmente : les miens, les nôtres, Belinski, tous sont mécontents de mon Goliadkine. La première réaction a été un enthousiasme sans frein, du bruit, des discours, des parlottes. La seconde est critique. À savoir : tous, c'est le discours général, tous, c'est-à-dire ''les nôtres'' et l'ensemble du public, ont trouvé que Goliadkine était à ce point ennuyeux, mou, à ce point délayé qu'il était impossible à lire. Mais le plus comique est que tous m'en veulent d'avoir trop délayé et que tous le lisent et le relisent comme des fous. L'un des nôtres, d'ailleurs, ne fait que cela : chaque jour, il lit un chapitre pour ne pas se fatiguer et se pourlèche de plaisir. D'autres, dans le public, hurlent que c'est parfaitement impossible, qu'il est stupide et d'écrire et de publier de telles choses, d'autre encore crient que je les ai plagiés et spoliés, et certains m'ont servi de ces madrigaux que je suis gêné d'en parler.<br />Quant à moi, j'ai fini par céder, un instant, à l'abattement. J'ai un effroyable défaut : un amour-propre et une ambition sans limite. L'idée d'avoir déçu les attentes et gâché un ouvrage qui eût pu devenir une grande chose me tuait. J'ai pris Goliadkine en horreur. Bien des passages ont été écrits à la hâte, en état de fatigue. La {{1re|partie}}
== Le récit ==
Le roman traite de la lutte intérieure du personnage principal, que Dostoïevski nomme {{citation|notre héros<ref>''Le Double'', {{p.|22, 23, 24, 106}} [[Bibliothèque de la Pléiade]].</ref>}}, Jacob
Le narrateur dépeint un fonctionnaire pétersbourgeois dont la vie est bouleversée par l’apparition soudaine d’un double de lui-même. Celui-ci tente de détruire la réputation de Goliadkine et clame sa position.
== Personnages ==
* Jacob Pétrovitch Goliadkine : {{citation|notre héros}}, fonctionnaire subalterne, amoureux déçu de Clara ;
* Pétrouchka : serviteur de Goliadkine ;
* André Filippovitch : supérieur hiérarchique de Goliadkine ;▼
* Christian Ivanovitch Rutenspitz : {{citation|Docteur en Médecine et Chirurgie}},
* Ostafiev et Pissarenko : garçons de bureau au ministère ;
* Olsoufiï Ivanovitch Berendieïev : [[Table des Rangs|conseiller d’État]], haut fonctionnaire en retraite, ex-bienfaiteur du héros ;▼
▲*
* André Filippovitch, chef de section dans la même administration ;
* Son Excellence : Responsable administratif de tous les fonctionnaires ;
▲* Olsoufiï Ivanovitch Berendieïev : [[Table des Rangs|conseiller d’État]], haut fonctionnaire (conseiller d'état) en retraite, ex-bienfaiteur du héros ;
* Clara Olsoufievna Berendieïev : fille unique d’Olsoufiï Ivanovitch ;
* Vladimir Sémionovitch : {{nombre|26
* Antoine Antonovitch Siètotchkine : chef de bureau au ministère, collégue d'André Filippovitch et autrefois d'Olsoufiï Ivanovitch et parrain de Clara Olsoufievna ;
* Son double.
* Serge Mikhéiev, planton ;
* Fiédossiéitch, huissier pansu.
== Résumé ==
Iakov Pétrovitch Goliadkine, conseiller titulaire (fonctionnaire de {{9e|rang}}
Ayant pris livraison de son coupé, Goliadkine se dirige sur la [[perspective Nevski]]. En chemin, il croise deux jeunes collègues que par mépris il ne salue pas, puis est dépassé par le ''[[drojki]]'' d’Andréï Filippovitch, un supérieur hiérarchique qu’il fait mine de ne pas reconnaître, mais qui l’a, quant à lui, très bien reconnu. Obsédé par le respect des convenances mondaines et les règles de la bienséance, Goliadkine est décontenancé par cet impair et plonge dans la perplexité.
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Il s’arrête une première fois à la rue de la Fonderie, où il fait une visite impromptue chez son médecin, Krestian Ivanovitch Rutenspitz, qui lui a récemment conseillé de sortir de son isolement, de voir du monde et surtout {{citation|de ne pas bouder la bouteille}}. Goliadkine affirme préférer la tranquillité et lui explique qu’il ne sait pas s’exprimer en public, qu’il est un « petit ». Puis il fond en larmes sans raison et affirme qu’il a {{citation|des ennemis ; de méchants ennemis qui ont juré sa perte<ref>''Le Double'', {{p.|17}}, Bibliothèque de la Pléiade.</ref>}}. Après un discours particulièrement décousu et incompréhensible, il quitte précipitamment le médecin plutôt abasourdi.
Ensuite, il tue le temps à [[Gostiny Dvor (Saint-Pétersbourg)|Gostiny Dvor]] et fait mine d’acheter des objets onéreux. Il va manger dans un restaurant luxueux de la perspective Nevski où il rencontre les deux collègues du matin, qui se moquent de lui quand il leur fait une leçon de morale. Il les quitte pour se rendre au dîner qui est le seul but de sa journée. En effet, il est invité chez Olsoufi Ivanovitch Berendiéïev, un haut fonctionnaire qui a été autrefois son bienfaiteur, à l’occasion de l’anniversaire de sa fille Klara, dont Goliadkine est amoureux. Mais les domestiques ont reçu l’ordre formel de ne pas laisser entrer Goliadkine, qui doit repartir.
L’auteur décrit le dîner, fastueux, les convives, tous de la meilleure société et notre héros, qui est caché dans le vestibule. Il attend son heure et va faire irruption dans la fête, irruption qui sera grotesque. Par trois fois il se précipite sur Klara, par trois fois il n’arrive pas à s’exprimer, et se fait finalement expulser.
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Depuis sa parution en 1846, et malgré les tentatives de réécriture, ''Le Double'' est considéré de façon plutôt négative par l'ensemble de la critique littéraire.
Cependant, l'écrivain [[Vladimir Nabokov]]
{{citation bloc|Le deuxième roman de Dostoïevski, ou plutôt sa longue [[nouvelle]], ''le Double'' (1846), qui est le meilleur livre qu'il ait écrit (certainement bien supérieur aux ''
== Adaptations cinématographiques ==
* ''[[Partner (film)|Partner]]'', [[Cinéma italien|film italien]] réalisé par [[Bernardo Bertolucci]] en 1968
* ''[[The_Double_(film,_2013)|The Double]]'', film britannique réalisé par [[Richard Ayoade]] en 2013▼
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
==
=== Bibliographie ===
* Fiodor Dostoïevski, ''Le Double. Poème pétersbourgeois'' dans ''Récits, chroniques et polémiques'', traduction et notes de Gustave Aucouturier, [[Bibliothèque de la Pléiade]], [[Gallimard]], Paris, 1969 {{
* Fiodor Dostoïevski, ''Le Double. Poème pétersbourgeois'', traduction d’[[André Markowicz]], Coll. [[Babel (collection)|Babel]], [[Actes Sud]], Arles 1998, {{ISBN|2-7427 1898-2}}
* {{
* Dionne, Philippe(2006)« Le plaisir de l'indétermination : une lecture de l'ambiguïté narrative dans
===
* [[Iakov Boutkov]]
* [[Goliadkine]]
▲* [[The_Double_(film,_2013)|The Double]], film britannique réalisé par [[Richard Ayoade]] en 2013
* ''[[L'inquiétante étrangeté]]''
=== Liens externes ===
* {{ru}} [http://ilibrary.ru/text/18/p.1/ Texte complet]
* {{Autorité}}
{{Portail|littérature|Culture russe}}
{{DEFAULTSORT:Double}}▼
▲{{DEFAULTSORT:Double}}
[[Catégorie:Roman de Fiodor Dostoïevski]]
[[Catégorie:Roman paru en 1846]]
[[Catégorie:Littérature dans le domaine public]]▼
[[Catégorie:Roman se déroulant au XIXe siècle]]
[[Catégorie:Roman adapté au cinéma]]
[[Catégorie:Roman court]]
[[Catégorie:Œuvre littéraire se déroulant dans l'Empire russe]]
[[Catégorie:Œuvre littéraire se déroulant à Saint-Pétersbourg]]
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