« Le Double » : différence entre les versions
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== Parution ==
Le jour même de la publication du roman, Fiodor, enthousiaste, écrit une lettre à son frère Mikhaïl :
{{citation bloc|Aujourd’hui paraît Goliadkine. Il y a quatre jours, je l’écrivais encore. Il occupera 11 feuilles dans ''les Annales de la patrie''. Goliadkine est dix fois supérieur aux ''Pauvres Gens''. Les nôtres disent que la Russie n’a rien connu de semblable depuis ''les Âmes mortes'', que l’œuvre est géniale et Dieu sait ce qu’ils disent encore ! Effectivement, mon Goliadkine est on ne peut plus réussi. Il te plaira au possible. Il te plaira même plus que ''les Âmes mortes'', je le sais. […]|Fiodor Dostoïevski|Lettre du {{1er}} février 1846 à son frère [[Mikhaïl Dostoïevski|Mikhaïl]]<ref>{{harvsp|Dostoïevski|''Correspondance''|p=256|id=FDC1}}</ref>.}}
Dans une autre lettre quelques semaines plus tard, l'écrivain fait part de l'accueil pour le moins mitigé qu'a reçu son roman, son désenchantement et sur les difficultés de son {{citation|apprentissage}} : {{citation bloc|Mais ce n'est rien. - Ma gloire atteint son apogée. En 2 mois, selon mes calculs, on a parlé de moi 35 fois dans différentes publications. Les unes me portent aux nues, d'autres sont moins unanimes, les troisièmes m'insultent copieusement. Que demander de plus et de mieux ? Mais il y a ceci qui me répugne et me tourmente : les miens, les nôtres, Belinski, tous sont mécontents de mon Goliadkine. La première réaction a été un enthousiasme sans frein, du bruit, des discours, des parlottes. La seconde est critique. À savoir : tous, c'est le discours général, tous, c'est-à-dire ''les nôtres'' et l'ensemble du public, ont trouvé que Goliadkine était à ce point ennuyeux, mou, à ce point délayé qu'il était impossible à lire. Mais le plus comique est que tous m'en veulent d'avoir trop délayé et que tous le lisent et le relisent comme des fous. L'un des nôtres, d'ailleurs, ne fait que cela : chaque jour, il lit un chapitre pour ne pas se fatiguer et se pourlèche de plaisir. D'autres, dans le public, hurlent que c'est parfaitement impossible, qu'il est stupide et d'écrire et de publier de telles choses, d'autre encore crient que je les ai plagiés et spoliés, et certains m'ont servi de ces madrigaux que je suis gêné d'en parler.<br />Quant à moi, j'ai fini par céder, un instant, à l'abattement. J'ai un effroyable défaut : un amour-propre et une ambition sans limite. L'idée d'avoir déçu les attentes et gâché un ouvrage qui eût pu devenir une grande chose me tuait. J'ai pris Goliadkine en horreur. Bien des passages ont été écrits à la hâte, en état de fatigue. La {{1re}} partie est meilleure que la dernière. À côté de pages magnifiques, on en trouve d'abominables, d'ineptes, à vous donner la nausée, on n'a pas envie de les lire. Cela, vois-tu, m'a fait vivre quelque temps un enfer, j'étais malade de chagrin. Frère, je t'enverrai Goliadkine dans deux semaines, tu le liras. Écris-moi un avis détaillé.|Fiodor Dostoïevski|Lettre du {{1er}} avril 1846 à son frère [[Mikhaïl Dostoïevski|Mikhaïl]]<ref>{{harvsp|Dostoïevski|''Correspondance''|p=259|id=FDC1}}</ref>.}}
== Le récit ==
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