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« Yves Saint Laurent (2002) » : différence entre les versions

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{{titre mis en forme|''Yves Saint Laurent'' (2002)}}
{{Article principalgénéral|Yves Saint Laurent}}
{{homon|Yves Saint Laurent (homonymie)|Saint-Laurent}}
Durant l'année '''2002''', le couturier '''[[Yves Saint Laurent]]''' abandonne définitivement le domaine de la [[haute couture]] et prend sa [[Retraite en France|retraite]]. Une grande rétrospective est organisée au [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|centre Beaubourg]] à la fin du mois de janvier de la même année.
 
{{Article principal|Yves Saint Laurent}}
== Historique ==
=== Préambule ===
En 1998, le couturier Yves Saint Laurent cesse de dessiner pour sa ligne de [[prêt-à-porter]] ''[[Saint Laurent rive gauche|rive gauche]]'' dont il s'occupe depuis une trentaine d'années.
L'année suivante, Elf-Sanofi, propriétaire depuis 1993<ref name="fig-2008">{{Lien web |langue=fr |auteur=Florentin Collomp|url=http://www.lefigaro.fr/societes-francaises/2008/06/03/04010-20080603ARTFIG00265-ysl-trois-lettres-qui-valent-de-l-or-.php |titre=YSL, trois lettres qui valent de l'or |jour=3 |mois=6 |année=2008 |site=lefigaro.fr |éditeur= [[Le Figaro]] |consulté le=13 février 2013}}</ref>, revend l'[[Yves Saint Laurent (entreprise)|entreprise Yves Saint Laurent]] au [[Gucci Group|groupe Gucci]], filiale de [[PPR (entreprise)|PPR]]. La haute couture est séparée<ref name="guardian2002" /> et devient propriété de [[François Pinault]] par l'intermédiaire de sa holding Artemis<ref name="Libé2000" />, qui renfloue pour le maintien de l'activité<ref name="fig-2008" />. À la suite de ce rachat, [[Pierre Bergé]] négocie le contrôle exclusif de la partie haute couture, déficitaire<ref name="point2008" />, délaissant cosmétiques, accessoires et prêt-à-porter.
 
[[Jean Paul Gaultier|Gaultier]], [[John Galliano]]<ref name="guardian2002" />, ou [[Alexander McQueen|McQueen]] à l'époque chez [[Givenchy]]<ref name="fashion" /> sont pressentis pour reprendre la direction artistique. Mais François Pinault nomme, au-dessus d'[[Alber Elbaz]] déjà présent dans les murs, l’américain [[Tom Ford]] à la tête du prêt-à-porter de la prestigieuse maison française. Celui-ci avait largement œuvré, mettant toute son influence dans la balance, pour le rachat d'YSL par Gucci au détriment de [[LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton|LVMH]]<ref name="Libé2000" />. Tom Ford, avec l'avènement du [[porno chic]] dans les [[Années 1990 en mode|années 1990]], avait fait de l'''[[wiktionary:endormi|endormie]]'' [[Gucci]] une marque de tout premier plan dans le domaine de la mode<ref name="fashion" /> avec l'aide de [[Carine Roitfeld]] et de [[Mario Testino]]<ref name="Paquin2003" />. Il va cumuler simultanément deux postes, à la création de l'ancien maroquinier Gucci et chez YSL<ref name="Libé2000">{{Lien web |langue=fr |auteur=Nicole Penicault|url=http://www.liberation.fr/economie/0101323383-tom-ford-dans-les-murs-d-ysl-seule-la-haute-couture-echappe-au-gourou-de-gucci |titre=Tom Ford dans les murs d'YSL. Seule la haute couture échappe au gourou de Gucci |série=Économie |jour=19 |mois=1 |année=2000 |site=liberation.fr |éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|citation= |consulté le=13 février 2013}}</ref>. La journaliste [[Paquita Paquin]] écrira peu après qu'{{Citation|avec l'Américain Tom Ford, le créateur est passé du statut d'artiste du chiffon à celui de directeur artistique<ref name="Paquin2003">{{Lien web |langue=fr |auteur= Paquita Paquin|lien auteur=Paquita Paquin |coauteurs=Cédric Saint-André Perrin |url=http://www.liberation.fr/evenement/0101459917-tom-ford-le-createur-omnipotent |titre=Tom Ford, le créateur omnipotent |série=Évènement |jour=5 |mois=11 |année=2003 |site=liberation.fr |éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|citation= |consulté le=14 février 2013}}</ref>}}.
 
Mais les recettes du porno chic transposées dans la tradition Saint Laurent passent mal{{#tag:ref|Pierre Bergé dira un peu plus tard : {{Commentaire biblio|{{Citation|En s'arrêtant en 2002, Yves Saint Laurent a choisi d'écrire lui-même le mot fin. Il ne se reconnaissait pas dans la mode telle qu'elle est faite aujourd'hui, où beaucoup de créateurs habillent leurs fantasmes, alors que le métier de couturier est d'habiller ceux des autres<ref name="lexpress2008">{{Lien web |langue=fr |auteur=Anne-Laure Quilleriet |url=http://www.lexpress.fr/informations/saint-laurent-forever_723513.html |titre=Saint Laurent forever… |série=Archives |jour=5 |mois=6 |année=2008 |site=lexpress.fr |éditeur=[[L'Express]] |consulté le=13 février 2013}}</ref>. }}}} |group=alpha}}. La séparation totale de création du prêt-à-porter et de la haute couture n'aide pas, cette dernière étant historiquement vecteur de tendance et d'image<ref name="fashion">{{DVDBibliographie|langue=fr
| lien réalisateur = Olivier Nicklaus| prénom réalisateur= Olivier| nom réalisateur= Nicklaus| titre = [[Fashion !]]
| distributeur = INA| lien distributeur = Institut national de l'audiovisuel
| titre volume = Go Global|année=2012| mois=10| format=DVD| commentaire= 55 min}}</ref>, et Tom Ford n'arrive pas à transcrire l'héritage d'YSL dans ses collections<ref name="Paquin2003" />. {{Citation|Entre les deux branches, c'est la guerre<ref name="fig-2008" />}} décrira la presse : le styliste texan reçoit de très nombreuses critiques, y compris venant de Saint Laurent lui-même<ref name="palomo2011">{{ouvrage Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Noël |nom1=Palomo-Lovinski| traducteur=Lise-Éliane Pomier|titre= Les plus grands créateurs de mode|sous-titre= de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier |éditeurlieu=Eyrolles Paris|lien éditeur=[[Eyrolles |lieu=Paris ]]|année=2011 |pages totales=192|titre chapitre=Yves Saint Laurent |passage=58 à 60 |isbn=978-2-212-55178-5|consulté le=13 février 2013|titre chapitre=Yves Saint Laurent}}</ref> qui ne se reconnait pas dans la nouvelle image donnée à la maison portant son nom et qui précisera qu'il n'est {{Citation|plus maître chez lui<ref name="lobs2002" />}}. Mois après mois, les conflits<ref name="larousse2003" /> et les provocations avec François Pinault se feront de plus en plus fréquents : En {{date-|janvier 2001}}, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent assistent au défilé [[Christian Dior (entreprise)|Dior]], le [[wiktionary:fleuron|fleuron]] de l'adversaire [[Bernard Arnault]]{{#tag:ref|Bernard Arnault et François Pinault, outre être en concurrence dans le domaine du luxe<ref name="fig-2008" />, étaient personnellement fâchés depuis le rachat des entreprises Gucci et Yves Saint Laurent<ref name="fashion" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur=Nathalie Bensahel|url=http://www.liberation.fr/evenement/0101459929-francois-pinault-fashion-victim |titre=François Pinault, fashion victim |jour=5|mois=11|année=2003 |site=liberation.fr |éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|consulté le=14 février 2013}}</ref>, la presse parlant même alors de {{Citation|bagarre<ref name="Libé2000" />}}. |groupalphagroup=alpha}}. Tom Ford sera finalement remplacé par [[Stefano Pilati]] en 2004. Entre-temps, Yves Saint Laurent annonce qu'il prend sa retraite ; c'est la fin de la haute couture dans la maison qui porte son nom.
 
=== Annonce ===
Le lundi {{date-|7 janvier 2002}}, Yves Saint Laurent convoque une conférence de presse dans sa [[maison]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Robert Murphy |url=http://www.dailymail.co.uk/home/article-1142487/Interiors-Through-couture-keyhole.html |titre=Interiors: Through the couture keyhole |série=Home |jour= |mois= |année= |site=dailymail.co.uk |éditeur=[[Daily Mail]] |citation=''{{Lang|en|After Saint Laurent retired in 2002, the house was transformed into a foundation. The couture salon became an exhibition space and the workrooms upstairs were filled with countless dresses and drawings.}}'' |consulté le=13 février 2013}}</ref> -au [[sens littéral]] du terme, ainsi que sa maison de couture- de l'[[avenue Marceau]]<ref name="point2008" />. Ses fidèles amies ou collaboratrices sont là : Anne-Marie Munoz, [[Loulou de la Falaise]], [[Betty Catroux]]…
 
Exactement 44 ans après sa première [[Yves Saint Laurent (Dior)|collection « Trapèze »]] qui l'a instantanément propulsé au sommet de la mode, c'est chargé d'émotion qu'il annonce à l'assemblée mettre fin à sa carrière, sans donner de justificatif à son choix<ref name="point2008">{{Lien web |langue=fr |auteur=Anne-Cécile Sanchez |url=http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2002-01-11/et-saint-laurent-aima-la-femme/920/0/120671 |titre=Et Saint Laurent aima la femme |série=Société |jour=25 |mois= 7|année=2008 |site=lepoint.fr |éditeur=[[Le Point]] |en ligne le=11 janvier 2002 |consulté le=13 février 2013}}</ref>{{,}}<ref name="guardian2002">{{Lien web |langue=en |auteur=Paul Keslo |url=http://www.guardian.co.uk/world/2002/jan/08/clothes.lifeandhealth |titre=Yves Saint Laurent says adieu to couture |série= |jour=8 |mois= 1|année=2002 |site=guardian.co.uk |éditeur=[[The Guardian]] |consulté le=13 février 2013}}</ref> et sans quitter son texte des yeux. Il commence par rendre hommage à tous les couturiers qui l'ont inspiré, ses [[wiktionary:maître|maîtres]], [[Christian Dior|Dior]], [[Elsa Schiaparelli|Schiaparelli]] ou [[Gabrielle Chanel|Chanel]] puis précise {{Citation|très fier que les femmes du monde entier portent des tailleurs-pantalons, des smokings, des cabans, des trench-coats<ref name="larousse2003">{{Lien web |langue=fr|url= http://www.larousse.fr/archives/journaux_annee/2003/3/yves_saint_laurent_un_point_c_est_tout|titre=Yves Saint Laurent : un point c'est tout |série=Journaux de l'année|année=2003 |site=larousse.fr |éditeur=[[Éditions Larousse]]|consulté le=14 février 2013}}</ref>}}. {{Citation|Je suis passé par bien des angoisses, bien des enfers. J'ai connu la peur et la terrible solitude. Les faux amis que sont les tranquillisants et les stupéfiants. La prison de la dépression et des maisons de santé. De tout cela, un jour, je suis sorti, ébloui mais dégrisé<ref name="lexpress2008" />}}.
 
Pour atténuer les conflits qui régnaient depuis quelques années, Yves Saint Laurent n'oublie pas de {{Citation|remercier également M. François Pinault et lui exprimer ma gratitude pour me permettre de mettre harmonieusement un point final à cette merveilleuse aventure et qui a cru comme moi que la haute couture de cette maison devait s'arrêter avec mon départ<ref name="larousse2003" />}}. Les chaines de télévision françaises donnent un large écho à cette conférence de presse<ref name="newyorker2002">{{Lien web|langue=en |auteur=Judith Thurman|url=http://www.newyorker.com/archive/2002/03/18/020318crat_atlarge |titre=Swann Song |série=In fashion |jour=18 |mois=3 |année=2002 |site=newyorker.com |éditeur=[[The New Yorker]]|citation={{Lang|en|French television provided live coverage of this rare and emotional press conference}}|consulté le=14 février 2013}}</ref>.
 
Quelques mois avant, le couturier avait réalisé 70 dessins pour la future collection, et 39 modèles sont alors réalisés par les ateliers de haute couture.
Mais finalement, même si le [[wiktionary:donner le change|change a été donné]] au niveau de la confection, le retrait du couturier surprend peu, beaucoup l'avait anticipé. La séparation en 1999 du prêt-à-porter de la haute couture était un signe précurseur<ref name="lobs2002" />. Pierre Bergé annonce depuis un moment déjà la fin de la haute couture tel qu’elle se pratique depuis des décennies : {{Citation|la haute couture vit ses derniers jours. La haute couture est faite pour accompagner un art de vivre qui a connu son apogée avant la guerre et après la guerre, qui a connu grâce à Christian Dior, Chanel et Saint Laurent un renouveau considérable, mais cet art de vivre n'existe plus<ref name="larousse2003" />}}{{#tag:ref|Dans unune interview à ''[[Vogue Hommes International]]'' dix ans plus tard, à la question {{Citation|Vous datez la mort de la couture le jour où la maison Saint Laurent a fermé ses portes ?}} Pierre Bergé confirme ses propos dans des termes très proches : {{Commentaire biblio|{{Citation|Saint Laurent lui a donné le coup de grâce mais elle était morte depuis des années. Il faut savoir que la haute couture a été créée pour accompagner un art de vie. Elle a disparu parce que cet art de vie n'existe plus. Et c'est tant mieux qu'il n'existe plus. Saint Laurent est très responsable de ça d'ailleurs. On ne peut pas porter un jean et un pull noir, chose que Saint Laurent revendiquait, et dire que la haute couture existe<ref>{{article|langue=fr|prénom1=Olivier|nom1=Lalanne| photographe=[[Hedi Slimane]]|titre=Le pouvoir|périodique=Vogue Hommes International|lien périodique=Vogue Hommes International|titre volume=Hors série|numéro=15|jour=|mois=Printemps-Été|année=2012|pages=200|issn=0750-3628|url texte=|consulté le=13 février 2013}}</ref>.}}}} |group=alpha}}. Mais les défilés du [[Fashion Week de Paris|calendrier officiel]] de 2002 viennent démentir ce fait, avec l'arrivée du plusieurs nouveaux couturiers ou le retour de maison prestigieuses comme [[Torrente (mode)|Torrente]] ou [[Carven]]<ref name="lobs2002">{{Lien web |langue=fr|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20020120.OBS2460/la-haute-couturesans-saint-laurent.html |titre= La haute-couture sans Saint-Laurent|série=Société |jour=20 |mois= 1|année=2002 |site=nouvelobs.com |éditeur=[[Le Nouvel Observateur]]|citation=Des maisons aussi prestigieuses que Carven et Courrèges ont même décidé de revenir cette saison à la haute couture, irremplaçable boîte à idée du prêt-à-porter |consulté le=9 février 2013}}</ref>, ce que confirme Patrick Cabasset dans les colonnes de ''[[L'Officiel de la couture et de la mode de Paris|L'Officiel]]'' : {{Citation|bien sûr, le retrait d'Yves Saint Laurent de la maison qui porte son nom n'annonce pas la fin de la haute couture. La vitalité des autres acteurs de ce domaine le prouve<ref>{{article|langue=fr |prénom1=Patrick |nom1=Cabasset|titre=Rupture Couture|périodique=L'Officiel de la mode|lien périodique=L'Officiel|éditeur=[[Éditions Jalou]] |numéro=863|mois=3 |année=2002|pages=40 |issn=0030-0403 |consulté le=14 février 2013 }}</ref>.}} La maison [[Courrèges (entreprise)|Courrèges]], au parcours présentant dans une moindre mesure de nombreux points de similitude avec Saint Laurent, que ce soit en termes de chronologie, de parcours, ou d'influence de la mode, organise cette année-là elle aussi sa dernière présentation.
 
L'annonce des adieux de Saint Laurent donne lieu à divers évènements : les [[Galeries Lafayette Haussmann|Galeries Lafayette]] affichent des modèles du couturier dans ses vitrines, le marchand de vêtements ''vintage'' Didier Ludot ne met en vitrine que d'anciennes robes du couturier<ref name="newyorker2002" />, le livre de la [[biographe]] officielle, Laurence Bénaïm{{#tag:ref|Alors qu'Yves Saint Laurent refuse toute interview à l'issue de la rétrospective, une courte interview est publiée le lendemain matin dans le journal ''[[Le Monde]]'', réalisée par [[Laurence Bénaïm]]<ref name="newyorker2002" />. |group=alpha}}, est actualisé et ré-édité<ref name="newyorker2002" />… Mais déjà, une grande rétrospective est prévue.
 
=== Défilé rétrospectif ===
Le {{date-|22 janvier}} suivant, est organisé au Centre Pompidou un [[Défilé de mode|défilé]] rétrospectif orchestré par le plasticien lumière/scénographe [[Thierry Dreyfus]], avec {{unité|2000|invités}}, et {{unité|1500|personnes}} dehors<ref name="adieux2002" />. Se croisent : Paloma Picasso, Jeanne Moreau, Anouk Aimée, Françoise Giroud, Ingrid Caven, Danielle Mitterrand, Bernadette Chirac, la ministre de la Culture Catherine Tasca, Jeanne Moreau, Lauren Bacall, Bianca Jagger, la muse [[Nan Kempner]]… Les personnalités de la mode que sont Yohji Yamamoto, Jean Paul Gaultier, Vivienne Westwood, Sonia Rykiel, Azzedine Alaïa, Inès de la Fressange, Kenzo Takada, Hubert de Givenchy, Diane von Furstenberg, Hélène Rochas… Deux écrans géants sont installés à l'extérieur du musée à côté du nom du couturier affiché en lettres géantes<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Jess Cartner-Morley |url=http://www.guardian.co.uk/world/2002/jan/23/jesscartnermorleyonfashion.fashion |titre= Fashion house pays tribute to Saint Laurent at last show |jour=23|mois=1|année=2002 |site=guardian.co.uk |éditeur=[[The Guardian]]|consulté le=13 février 2013}}</ref> faites de néon blanc<ref name="adieux2002">{{Lien web |langue=fr|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20020122.OBS2537/les-adieuxde-saint-laurent.html |titre=Les adieux d'Yves Saint Laurent |série=Culture |jour=23|mois=1|année=2002 |site=nouvelobs.com |éditeur=[[Le Nouvel Observateur]]|consulté le=14 février 2013}}</ref>.
 
Le défilé est composé de 300 modèles retraçant quarante années de création<ref name="Lefort2002">{{Lien web |langue=fr |auteur=Gérard Lefort |lien auteur=Gérard Lefort|url=http://www.liberation.fr/culture/0101400606-saint-laurent-je-me-souviens |titre=Saint Laurent, je me souviens |série=Culture |jour=23 |mois=1 |année=2002 |site=liberation.fr |éditeur=[[Libération (journal)|Libération]] |consulté le=13 février 2013}}</ref>. Les grands classiques de Saint Laurent sont devenus les grands classiques de la mode<ref name="Lefort2002" /> : le caban de marin pour l'ouverture, la [[Saharienne (vêtement)|saharienne]] portée par [[Claudia Schiffer]]<ref name="vogue-uk-2002">{{Lien web |langue=en|url= http://www.vogue.co.uk/fashion/spring-summer-2002/couture/yves-saint-laurent|titre= Spring/Summer 2002 Yves Saint Laurent|série=Fashion |jour=23|mois=1|année=2002 |site=vogue.co.uk |éditeur=[[Condé Nast Publications|Condé Nast]]|consulté le=13 février 2013}}</ref>, la jupe écossaise, le [[tailleur-pantalon]], la robe de mariée ''crochet'', la ''[[robe Mondrian]]'', la robe du soir ''Hommage à Matisse'', la rose ''Iris de van Gogh'' brodée par [[François Lesage|Lesage]], les [[Petite robe noire|petites robes noires]]<ref name="vogue-uk-2002" />, les collections ''[[Yves Saint Laurent (Dior)|Trapèze]]'', ''Pop Art'', ''Ballets russes'', chinoises, indiennes, [[Espagnol|castillanes]], les ''Reines africaines'', mais également sa dernière collection printemps-été 2002, et plusieurs dizaines de [[Le smoking|smokings]] pour la clôture de ce défilé.
 
Une centaine de [[Mannequinat|mannequins]] sont sur le podium, dont {{citation|la princesse [[Peuls|peule]]}} [[Katoucha Niane]], [[Naomi Campbell]], [[Carla Bruni]], [[Mounia (mannequin)|Mounia]], ou [[Jerry Hall]]<ref name="Lefort2002" /> assurent le défilé sur les musiques des Rolling Stones, la Calas, les Beatles, Mozart… Le show dure plus d'une heure<ref name="newyorker2002" />. En clôture de celui-ci, [[Catherine Deneuve]] et [[Laetitia Casta]] lui rendent hommage au styliste en chantant la chanson de [[Barbara]] ''[[Ma plus belle histoire d'amour (album)|Ma plus belle histoire d'amour]] (c'est vous) de [[Barbara]] ''<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Janie Samet|url=http://www.lefigaro.fr/culture/2008/06/03/03004-20080603ARTFIG00337-notre-plus-belle-histoire-d-amour-c-est-lui.php |titre=Notre plus belle histoire d'amour, c'est lui |série=Culture |jour=3 |mois=6 |année=2008 |site=lefigaro.fr |éditeur= [[Le Figaro]]|consulté le=13 février 2013}}</ref>.
 
Quelque temps avant cette rétrospective, [[Christian Louboutin]] avait présenté un prototype de chaussure à [[Loulou de la Falaise]]. Yves Saint Laurent décide alors, pour la première fois, d'associer son nom avec un autre créateur<ref>{{ouvrageOuvrage |langue=fr |prénom1=Éric |nom1=Reinhardt| |lien auteur1=Éric Reinhardt |titre=Christian Louboutin |sous-titre=Entretien avec Eric Reinhardt |lieu=New York/Paris/London etc. |éditeur=Éditions Rizzoli |année=octobre 2011 |pages totales=352 |passage=82 |isbn=978-0847837298 0-8478-3729-8}}</ref>. La marque « Christian Louboutin for Yves Saint Laurent Haute Couture 1962-2002 » durera trois mois et chaussera les mannequins du défilé.
 
=== Issue ===
L'activité haute couture, soutenue jusqu'alors par [[François Pinault]], perd plus d'argent qu'elle ne réalise de chiffre d'affaires. Au milieu de l'année, Pierre Bergé rachète l'ensemble pour un euro symbolique{{#tag:ref|En mars 2002, une première offre de reprise pour un euro symbolique est faite par Patrice Bouygues de la société SLPB Prestige Services<ref>{{Lien web |langue=fr |url=https://www.lesechos.fr/19/03/2002/LesEchos/18617-70-ECH_yves-saint-laurent-haute-couture-change-de-mains-et-de-nom.htm |titre=Yves Saint Laurent Haute Couture change de mains et de nom |série=Économie mode |jour=19 |mois=3 |année=2002 |site= lesechos.fr|éditeur=[[Groupe Les Échos]]|consulté le=14 février 2013}}</ref>. Mais le Comité d'entreprise d'''Yves Saint Laurent haute couture'' s'interroge de l'absence de projet ainsi que la faiblesse financière ce repreneur<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Béatrice Peyrani|url=http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2007-01-21/patrice-bouygues/916/0/61749 |titre=Patrice Bouygues - Le saint-bernard de la couture |série=Économie |jour=29 |mois=3 |année=2002 |site=lepoint.fr |éditeur=[[Le Point]]|consulté le=14 février 2013}}</ref>, et s'en remet à la justice<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Paquita Paquin |lien auteur=Paquita Paquin|url=http://www.liberation.fr/culture/0101415991-le-savoir-faire-saint-laurent-devant-les-hommes-de-robe |titre=Le savoir-faire Saint Laurent devant les hommes de robe |série= Culture|jour=12 |mois=6 |année=2002 |site=liberation.fr |éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|consulté le=14 février 2013}}</ref>. Finalement, fin juillet, Pierre Bergé propose le rachat pour la même somme symbolique<ref>{{Lien web |langue=fr |url= https://www.humanite.fr/node/435429|titre=La maison de haute couture devait fermer fin juillet Inquiétude chez les " petites mains " d'Yves Saint Laurent |série=Social |jour=31 |mois=7 |année=2002 |site=humanite.fr |éditeur=[[L'Humanité]] |consulté le=14 février 2013}}</ref>. Comme une confirmation des doutes du Comité d'entreprise d'YSL, la société SLPB Prestige Services se retrouve en difficulté financière à la fin de l'année<ref>{{Lien web |langue= fr |url=http://www.leparisien.fr/economie/patrice-bouygues-en-difficulte-04-12-2002-2003624400.php |titre= Patrice Bouygues en difficulté|série=Économie |jour=4 |mois=12 |année=2002 |site=leparisien.fr |éditeur=[[Le Parisien]]|consulté le=14 février 2013}}</ref>. |group=alpha}} afin d'assurer le [[plan social]] lui-même<ref name="fig-2008" />. La haute couture prend fin le {{date-|31 octobre}}. Les 160 employés de l'activité ne rencontrent pas de soucis pour se reclasser : [[Azzedine Alaïa|Alaïa]], [[Jean Paul Gaultier SA|Gaultier]], [[Chanel]], [[Gérald Watelet|Watelet]] et [[Jean-Louis Scherrer|Scherrer]] qui par ailleurs fermeront tous deux environ six ans plus tard, [[Dominique Sirop|Sirop]], ou [[A.P.C.]] embauchent ce personnel qualifié<ref>{{ouvrageOuvrage |nomlangue=Benaïmfr |prénomprénom1=Laurence |nom1=Benaïm |lien auteurauteur1=Laurence Benaïm|langue=fr |titre=Azzedine Alaïa, le Prince des lignes |éditeurlieu=Grasset|lienParis |éditeur=[[Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]] |collection=Documents Français |année=2013|lieu=Paris |mois=10 |pages totales=160 |passage=53 |isbn=978-2-246-81055-1 |présentation en ligne=https://www.20minutes.fr/livres/1235417-20131012-azzedine-alaia-prince-lignes-laurence-benaim-chez-grasset-paris-france |consulté le=décembre 2013 |passage=53 |titre chapitre=Youyous }} {{Citation bloc|[…] Jean Melkonian, tailleur de métier, arrivé rue de Moussy après la fermeture de la maison de couture Yves Saint Laurent, en 2002, […]}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=[[Paquita Paquin |lien auteur=Paquita Paquin]] |url=http://www.liberation.fr/guide/0101440304-les-petites-mains-toujours-au-travail |titre=Les petites mains toujours au travail |série=Guide |jour=14 |mois=2 |année=2003 |site=liberation.fr |éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|consulté le=13 février 2013}}</ref>.
 
Les apparitions d'Yves Saint Laurent en public se feront de plus en plus rares.
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== Voir aussi ==
=== Liens externes ===
* {{Bases art}}
* {{vid}} {{Lien web |auteur=France 3 |url=http://www.ina.fr/art-et-culture/mode-et-design/video/1895532001002/les-adieux-d-yves-saint-laurent.fr.html |titre=Les adieux d'Yves Saint Laurent |date=7 janvier 2002 |site=[[Institut national de l'audiovisuel|ina.fr]] |consulté le=13 février 2013}}.
* {{img}} {{Lien web |langue=en |auteur=[[Audrey Marnay]] |url=http://www.vogue.co.uk/fashion/spring-summer-2002/couture/yves-saint-laurent/full-length-photos/gallery/1 |titre=Yves Saint Laurent Spring/Summer 2002 |date=janvier 2002 |site=vogue.co.uk |éditeur=[[Condé Nast Publications|Condé Nast]] |consulté le=13 février 2013}} (278 photos de la rétrospective).
 
{{Portail|mode|années 2000|Centre Pompidou}}
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{{DEFAULTSORT:Saint Laurent, Yves}}
[[Catégorie:Yves Saint Laurent]]
[[Catégorie:Janvier 2002 en France]]
[[Catégorie:Exposition au Centrecentre Pompidou]]
[[Catégorie:Collection de mode]]