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À bout de souffle

film français de Jean-Luc Godard, sorti en 1960

À bout de souffle est un film français emblématique de la Nouvelle Vague, réalisé par Jean-Luc Godard, sorti en 1960. Il s'agit de son premier long métrage.

À bout de souffle
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo du film.
Réalisation Jean-Luc Godard
Scénario Jean-Luc Godard
Acteurs principaux
Sociétés de production SNC
Imperia Films
Les Productions Georges de Beauregard
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 89 minutes
Sortie 1960

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Synopsis

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Carrefour de la rue Campagne-Première avec le boulevard Raspail.

Michel Poiccard, jeune voyou insolent, vole une voiture à Marseille pour se rendre à Paris. En route, il tue un gendarme motocycliste qui voulait le verbaliser après qu'il a franchi une ligne continue. Arrivé à Paris, il retrouve une étudiante américaine, Patricia, avec laquelle il a eu récemment une liaison (le spectateur peut comprendre qu'il a passé quelques nuits avec elle avant de partir à Marseille). Elle veut étudier à la Sorbonne et, pour se faire un peu d'argent, elle vend le journal New York Herald Tribune sur les Champs-Élysées. Tout au long du film, Michel essaiera de la persuader de coucher à nouveau avec lui et elle lui résistera un certain temps en affirmant qu'elle ne l'aime pas vraiment.

Michel veut quitter la France pour Rome, où il pense trouver refuge. Mais la police l'ayant déjà identifié comme étant l'assassin de la RN7, sa photographie est publiée dans tous les journaux. Patricia, par amour, ne le dénonce pas lorsqu'elle est interrogée par un inspecteur. Michel reprend contact avec des gens de la pègre afin de récupérer l'argent qu'on lui doit. En attendant que l'un d'eux l'aide à encaisser un chèque barré, il se cache avec Patricia chez l’amie d'un ami. La veille du départ projeté pour l'Italie, Patricia le dénonce à la police afin de le forcer à la quitter, mais Michel refuse de prendre la fuite.

Mortellement touché par un policier, il s'écroule.

Fiche technique

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Distribution

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Production

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Godard et À bout de souffle

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« Quand j'ai tourné À bout de souffle, je pensais que je faisais quelque chose de très précis. Je réalisais un thriller, un film de gangsters. Quand je l'ai vu pour la première fois, j'ai compris que j'avais fait tout autre chose. Je croyais que je filmais le Fils de Scarface ou le Retour de Scarface et j'ai compris que j'avais plutôt tourné Alice au pays des merveilles, plus ou moins. »

— Jean-Luc Godard, Table ronde Cinéma / Politique à Los Angeles, en 1968[9].

Jean-Luc Godard apparaît en caméo vers le milieu du film[10]. Acheteur de France-Soir rue de Berri, on le voit dénoncer Michel Poiccard à un policier[Note 1]. À la 58e minute, il pose une question hors-champ à l'écrivain Jean Parvulesco, incarné par le réalisateur Jean-Pierre Melville : « Est-ce que les femmes sont plus sentimentales que les hommes ? ». Celui-ci répond : « Les sentiments sont un luxe que peu de femmes s’offrent », entraînant une réaction sans commentaire de Jean Seberg.

Dialogue

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Pendant son trajet sur la RN 7, Michel en aparté[Note 2] (fixant la caméra), déclare :

« Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas la ville... allez vous faire foutre ! »

Avant d’expirer, allongé sur les pavés, Michel murmure à Patricia :

« C'est vraiment dégueulasse. »

N'ayant pas compris, la jeune femme demande aux policiers :

« Qu'est-ce qu'il a dit ? »

À quoi on lui répond :

« Il a dit : vous êtes vraiment une dégueulasse. »
« Qu'est-ce que c'est, dégueulasse ? »

demande-t-elle, en fixant son regard direction caméra (le public) et en reprenant un geste de Michel, le pouce caressant sa lèvre supérieure.

Ce dialogue final est parfois attribué à Daniel Boulanger lui-même, acteur circonstanciel et surtout auteur de romans et de théâtre, et dialoguiste d'une quinzaine de films[Note 3].

Musique

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Jean-Luc Godard confie la composition de la musique au pianiste de jazz Martial Solal, recommandé par Jean-Pierre Melville qui était fan du pianiste[11]. Le réalisateur montre à Solal un montage presque terminé du film, sans idée précise de musique, laissant carte blanche au musicien[12]. Godard indique seulement avoir envie d'un banjo, sans que Solal sache s'il plaisante ou pas.

Interprétée par un big band et 30 cordes[11], la musique est principalement d'inspiration jazz[13], même si le thème de la romance, à l'orchestre à cordes, s'en détache largement[12] ; c'est d'ailleurs la première fois que Solal compose pour cordes[14]. Martial Solal a composé plusieurs thèmes, dans une logique proche du procédé du leitmotiv[15]. Les deux thèmes principaux reposent sur des motifs de cinq notes[12] : alors que le thème principal, plutôt angoissant, repose sur une mélodie de cinq notes ascendante, le thème de la romance utilise une mélodie de cinq notes — quasiment les mêmes — descendante[16].

Solal suppose que Godard n'était pas particulièrement fan de sa musique, puisqu'il ne lui a plus rien commandé, ce qui n'a pas empêché Solal de continuer à écrire de la musique de film, à la suite du succès d'À bout de souffle[12].

Tournage

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Les prises de vue ont eu lieu du au à Marseille et à Paris[17].

L'action, contemporaine au tournage, est concentrée sur les premiers jours de , un repère temporel précis étant offert par l'évocation de la visite officielle à Paris du président Dwight David Eisenhower.

Localisation des principales séquences

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Sur le quai Saint-Michel, l'enseigne suspendue « Hôtel » à l'angle de l'immeuble est celle de l'hôtel Les Rives de Notre-Dame qui a remplacé l'Hôtel de Suède du film.
En dessous du quai, la promenade René-Capitant est submergée par une crue de la Seine.
 
Brasserie Le Select,
99, boulevard du Montparnasse.
  1. Vieux-Port de Marseille (Bouches-du-Rhône).
  2. Michel Poiccard abat un gendarme quelque part sur la RN 7 en direction de Paris.
  3. Île de la Cité, cathédrale Notre-Dame de Paris (4e arrondissement de Paris).
  4. 1re intrusion de Michel à l'Hôtel de Suède (aujourd'hui « hôtel Les Rives de Notre-Dame »), 15 quai Saint-Michel (5e arrondissement de Paris).
  5. Michel subtilise de l'argent à une ex-petite copine (5e arrondissement de Paris).
  6. Michel retrouve Patricia sur l'avenue des Champs-Élysées (8e arrondissement de Paris).
  7. On lit à l'affiche d'un cinéma Il faut vivre dangereusement jusqu'au bout[Note 4], un piéton est renversé par une voiture et Michel entre dans l'agence de voyage de l'avenue George-V pour contacter Luis Tolmatchoff (8e arrondissement de Paris).
  8. Michel examine la photo de Humphrey Bogart du film Plus dure sera la chute, station de métro George V, UGC Normandie, avenue des Champs-Élysées (8e arrondissement de Paris).
  9. Séquence en voiture / jour, rue de Rivoli (1er arrondissement de Paris) et place de la Concorde (8e arrondissement de Paris).
  10. Rendez-vous de Patricia avec Van Doude à l'étage d'un bar de l'avenue des Champs-Élysées (8e arrondissement de Paris).
  11. Tour Eiffel, Champ-de-Mars (7e arrondissement de Paris).
  12. Tête-à-tête Michel/Patricia, chambre 12[Note 5], Hôtel de Suède, quai Saint-Michel (5e arrondissement de Paris).
  13. Michel prend en chasse l'homme à la Ford blanche, rue Galande (5e arrondissement de Paris).
  14. Séquence en voiture / jour, rue Saint Jacques (5e arrondissement de Paris).
  15. Michel et Patricia passent en voiture devant la boutique Dior, avenue Montaigne (8e arrondissement de Paris).
  16. 1re visite de Patricia au siège du Herald Tribune ; l'acheteur de France-Soir reconnaît Michel Poiccard, rue de Berri (8e arrondissement de Paris).
  17. Interview de Parvulesco à l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne).
  18. Michel montre à Patricia la maison où il est né et qualifie d'horrible la maison d'en face, rue de Vaugirard, croisement avec la rue Bonaparte (6e arrondissement de Paris).
  19. Au Herald Tribune, Patricia est interrogée par l'inspecteur Vital, rue de Berri (8e arrondissement de Paris).
  20. Patricia sème la police au cinéma Mac Mahon, avenue Mac-Mahon (17e arrondissement de Paris).
  21. Michel et Patricia assistent à la projection du film Westbound au cinéma Napoléon[Note 6] (8e arrondissement de Paris).
  22. Séquence en voiture / nuit, place de la Concorde (8e arrondissement de Paris), boulevard Saint-Germain et boulevard Raspail (6e arrondissement de Paris).
  23. Séquence nuit devant la brasserie Le Select, (face à la brasserie Le Kosmos[Note 7]), boulevard du Montparnasse (6e arrondissement de Paris).
  24. Rue Campagne-Première et angle boulevard Raspail (14e arrondissement de Paris)[18].

Raymond Cauchetier, photographe de plateau, raconte le tournage :

« Tout d’abord, avec lui [Jean-Luc Godard], tout était improvisé ou presque. On tournait dans les rues, dans les chambres d’hôtels, avec juste quelques lampes éclairant le plafond, sans prise de son directe. Godard écrivait ses dialogues sur une table de bistrot, soufflait leur texte aux comédiens pendant les prises, et arrêtait le tournage quand il n’avait plus d’idées. Le délire complet pour les tenants du cinéma classique ! Mais la Nouvelle Vague était en train de naître ! J'ai trouvé intéressant d’ajouter aux photos traditionnelles une sorte de reportage autour du film. Lorsqu’il a vu les planches, le producteur s’est montré fort mécontent. Qu'est-ce que c'est que ce travail ? Vous n'êtes pas payé pour faire ça ! Je lui ai expliqué que c'était un travail personnel. Bon, m'a-t-il dit, mais vous paierez vos frais de laboratoire. Les choses en sont restées là. Or il se trouve que ce sont surtout ces photos « hors film » qui ont été finalement choisies pour la promotion du film, et qui continuent d’être publiées un peu partout, quarante ans plus tard[19]. »

À propos de son expérience sur le tournage du film, Jean Seberg écrivit à son professeur Paton Price : « C'est une expérience folle — pas de spots, pas de maquillage, pas de son ! Mais c'est tellement contraire aux manières de Hollywood que je deviens naturelle[20]. »

La revue Cahiers du cinéma apparaît deux fois[21] : d'abord dans la chambre de la « petite amie » de Poiccard — et ensuite quand, à l'angle de la rue Vernet et de l'avenue George-V, une jeune colporteuse de journaux s'approche de Poiccard en lui posant la question si souvent entendue à l'époque sur les grands boulevards « Vous n'avez rien contre la jeunesse[Note 8] ? » ; elle lui tend un exemplaire des Cahiers, et fait la moue quand il lui tourne le dos.

La Thunderbird cabriolet blanche (1955) que vole Michel Poiccard est celle de José Bénazéraf, voiture que l'on aperçoit déjà dans Les Lavandières du Portugal, film de Pierre Gaspard-Huit produit par Benazeraf.

Accueil

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Lors de sa sortie initiale en France, le film fut classé « interdit aux moins de 18 ans »[22],[Note 9] au motif que « tout dans le comportement de ce jeune garçon, son influence croissante sur la jeune fille, la nature du dialogue, contre-indique la projection de ce film devant des mineurs »[23].

AllMovie[24],[Note 10] écrit :

« Pastiche du film noir, mais gifle exubérante aux conventions hollywoodiennes, À bout de souffle est un événement marquant qui a séduit le public au début des années 1960 avec son air ultra-cool fanfaronnant, sa perspective amorale et son style énergique. Adoptant une structure narrative lâche et touffue, le film suit Michel (Jean-Paul Belmondo), un voyou qui se modèle avec deux de ses doigts sur Humphrey Bogart, vole les amoureuses sans méfiance et, comme le protagoniste de L'Étranger d'Albert Camus, tue apparemment sans raison alors qu'il poursuit ses débiteurs, commet un vol et essaie de coucher avec Patricia (Jean Seberg). Tourné en lumière naturelle, caméra à l'épaule, le film a le même aspect documentaire que celui des classiques italiens néoréalistes tels que Le Voleur de bicyclette et Rome, ville ouverte, mais son style visuel enfreint également toutes les règles : les personnages et les figurants regardent directement la caméra, les montages ont lieu à mi-parcours et la caméra semble délibérément agitée. Dans le processus, le réalisateur Jean-Luc Godard brise allègrement l’illusion de la réalité, rappelant toujours au public qu'il regarde un film. Godard, qui a toujours été cinéphile, empaquette son film à la fois avec ses allusions à la culture pop américaine et à celles du grand art : Nicholas Ray est cité aux côtés de Dylan Thomas, un coupé Thunderbird de 1956 aux côtés des Palmiers sauvages de William Faulkner. Le style iconoclaste de Godard, associé à son constant référencement, pourrait donner l’impression que le film ne serait au fond qu'une vaste blague s’il n’était tempéré par un profond pathos existentiel pour ses personnages. Au cours de la célèbre séquence de la chambre à coucher, nous voyons Michel et Patricia, deux personnages tout à fait inconcevables, qui tentent de ne pas forger une sorte de lien ; ils sont trop impliqués dans leur monde pour se connecter. François Truffaut a dit un jour : “Il y a le cinéma avant Godard et le cinéma après Godard”. À bout de souffle est le chef-d'œuvre qui a lancé la carrière de Godard et a changé le visage du cinéma. »

Le film connaît une assez bonne carrière en salles, puisque pour sa première année d'exploitation, il totalise 1 122 385 entrées, lui permettant de se hisser à la 37e place du box-office annuel[25]. Entre l'année de sa sortie et l'année suivante, il totalise 1 173 152 entrées et une 44e place du box-office des films sortis en 1960[26]. Entre et le , le long-métrage a connu de nombreuses reprises en salles[27], lui permettant de cumuler 2 217 438 entrées (dont 823 956 entrées sur Paris) toutes exploitations confondues[28].

Box-office non-exhaustif des premiers mois d'exploitations, semaine par semaine, en France
Sources : « BO France Hebdo 1960 » sur Box-office Archives, d'après le CNC.
Semaine Rang Entrées Cumul Salles no 1 du box-office hebdo.
1 du au 18 50 085 50 737 entrées 4 Normandie-Niémen
2 du au 14 66 334 117 071 entrées 8 Normandie-Niémen
3 du au 6 93 555 210 626 entrées 17 La Vache et le Prisonnier
4 du au 12 58 069 268 695 entrées 15 La Vache et le Prisonnier
5 du au le film ne figure pas dans le top 30 hebdomadaire Le Bossu
6 du au 5 93 574 396 114 entrées 25 Le Bossu
7 du au 15 59 187 455 301 entrées 21 Le Baron de l'écluse
8 du au 6 67 597 522 898 entrées 25 Katia
9 du au 14 46 145 569 043 entrées 18 Le Baron de l'écluse
10 du au 16 38 955 607 998 entrées 20 La Douceur de vivre
11 du au 23 31 928 639 926 entrées 17 La Douceur de vivre
du au , le film ne figure pas dans le top 30 hebdomadaire.
14 du au 5 35 257 700 732 entrées 10 La Douceur de vivre
du au , le film ne figure pas dans le top 30 hebdomadaire.
17 du au 22 22 166 740 547 entrées 14 Salammbô
du au , le film ne figure pas dans le top 30 hebdomadaire.
22 du au 27 23 977 821 201 entrées 12 Le Vent de la plaine
du au , le film ne figure pas dans le top 30 hebdomadaire.
26 du au 29 27 911 898 638 entrées 19 Les Vieux de la vieille
du au , le film ne figure pas dans le top 30 hebdomadaire.
37 du au 30 34 797 1 095 808 entrées 22 La Vérité

Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Postérité

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Au cinéma

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En 1965, le film La 317e Section contient une référence précise au film À bout de souffle, dont le producteur est aussi Georges de Beauregard ainsi que le photographe Raoul Coutard, lorsque le sous-lieutenant Torrens agonisant dit en regardant sa blessure « Ah c'est dégueulasse », ce à quoi l'adjudant Willsdorff répond « Qu'est-ce que ça veut dire, dégueulasse ? C'est la guerre ».

En 1983, le film a fait l'objet d'un remake américain réalisé par Jim McBride, À bout de souffle, made in USA (Breathless), dans lequel le rôle interprété par Jean-Paul Belmondo était repris par Richard Gere et celui de Jean Seberg par Valérie Kaprisky.

En 1995, le cinéaste Gérard Courant a réalisé Compression de À bout de souffle où il a réduit et compressé le film de Jean-Luc Godard en 3 minutes sans enlever un seul plan du film de Jean-Luc Godard. Puis en 2008, Gérard Courant procède de manière inverse en « décompressant » Compression de À bout de souffle pour redonner au film de Jean-Luc Godard sa durée initiale, intitulé À bloc qui est fait d'un seul fondu enchaîné perpétuel pendant 85 minutes.

Dans le film pour adolescents La Folle Journée de Ferris Bueller, le principal du collège, Ed Rooney (Jeffrey Jones), reprend la citation « Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin » entraînant un regard perplexe de Sloane Peterson (Mia Sara)[Note 12].

En musique

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Des références au film apparaissent dans l'album Promenade de The Divine Comedy. When The Lights Go Out All Over Europe contient des extraits de dialogue d'À bout de souffle et l'un des personnages de la chanson déclare : « … my mission is to become eternal and to die », citant un passage d’À bout de souffle. The Booklovers contient également la citation sur : « Tu connais William Faulkner ? ». Enfin, l'essentiel de la dernière discussion entre Patricia et Michel portant sur l'absence d'amour heureux est également présente.

On retrouve également un extrait sonore du film sur l'album White on Blonde du groupe Texas.

L'album 33 tours d'Alex Beaupain, sorti en 2008, contient une chanson intitulée À bout de souffle qui rend clairement hommage au film.

En 2009, la chanteuse Élisa Point et le chanteur Fabrice Ravel-Chapuis ont sorti un album Perdus corps et biens dans lequel il y a une chanson en hommage à la séquence finale d'À bout de souffle, intitulée Dégueulasse, qui fait référence au dernier mot prononcé par Jean Seberg après la mort de Jean-Paul Belmondo. C'est le cinéaste Gérard Courant qui a réalisé le clip de cette chanson.

En 2011, le groupe australien de synthpunk The Death Set (en) sort un album intitulé Michel Poiccard qui contient la chanson Michel Poiccard Prefers The Old (She Yearns For The Devil)[29]. Le clip Can You Seen Straight ? s'ouvre sur une parodie de la fameuse séquence d'ouverture du film, où le personnage n'est pas en voiture ici, mais à vélo.

En 2013, le groupe de rock québécois Ponctuation enregistre une chanson intitulée À bout de souffle dans son album 27 Club[30].

À la télévision

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Claude Ventura a réalisé un documentaire pour la télévision sur À bout de souffle, intitulé Chambre 12, Hôtel de Suède, en référence à la chambre d'hôtel (aujourd'hui disparue) qui apparaît dans le film.

Ce film est évoqué dans le troisième épisode de la première saison de la série animée japonaise Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, intitulé en français Androïde, mon amour[31],[32]. Les deux enquêteurs trouvent une bobine du film dans l'appartement du suspect ; rentrant chez lui après l'arrestation, l'enquêteur trouve sa femme en train de visionner la toute dernière scène du film, et se rend alors compte que le suspect et l'androïde (dont le visage est assez finement calqué sur celui de l'actrice Jean Seberg[33]) se parlaient en reprenant des répliques issues des dialogues du film, allant même jusqu'à rejouer la dernière scène devant les enquêteurs de la Section 9.

Dans l'épisode 6 de la saison 3 de Chuck, un poster parodique intitulé "Sans Respirer" y est affiché sur la porte du "bureau" de Morgan comme décoration afin de draguer Hannah.

Dans la série Au service de la France, le personnage principal André Merlaux va voir ce film avec sa petite amie lors de l'épisode 5 de la saison 1[34].

Notes et références

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  1. « Dès À bout de souffle (1960), Godard apparaît de manière brève et symbolique dans son film. En cette période de la « politique des auteurs » énoncée par les rédacteurs des Cahiers du cinéma, qui deviendront peu à peu les cinéastes de la Nouvelle Vague, l’influence de Hitchcock qui aimait inscrire sa silhouette dans ses films est manifeste. Godard ne se donne pas n’importe quel « rôle », puisqu'il interprète celui d’un délateur. Dénoncer, en tant que cinéaste, son personnage Michel Poiccard, c’est peut-être aussi dénoncer plus largement la fiction en son ensemble, et par là même la continuité narrative du récit. Godard est d’abord entendu sans être vu, pour être ensuite vu sans être entendu, et être finalement cerné par une fermeture à l’iris, hommage ironique au cinéma muet (comme aimait également en faire François Truffaut).
    Un rapport voir/entendre particulier se noue déjà dans ces plans, puisqu'un autoportrait cinématographique passe, évidemment, par des dimensions sonores et visuelles… Cette apparition du créateur dans son œuvre se fait dans un montage bien particulier, caractérisé par une certaine complexité, que l’on a de manière un peu simplificatrice associé à la simple idée de faux raccord, mais qui implique les idées de fragmentation et de discontinuité. »

    Didier Coureau, « Jean-Luc Godard : autoportrait(s) d’un cinéaste », Recherches & Travaux, ELLUG, no 75,‎ , p. 111-122 (ISBN 978-2-84310-159-5, ISSN 0151-1874, lire en ligne).
  2. Voir l'article Quatrième mur.
  3. Dont Les Jeux de l'amour et Cartouche, réalisés en 1960 par Philippe de Broca, Le Voleur, réalisé en 1966 par Louis Malle, Les Mariés de l'an II, réalisé en 1971 par Jean-Paul Rappeneau, Deux Hommes dans la ville, réalisé en 1973 par José Giovanni.
  4. Accroche du film Tout près de Satan (Ten Seconds to Hell) de Robert Aldrich, avec Jeff Chandler et Jack Palance, sorti le en France.
  5. Selon Marie-Christine Vincent et François de Saint-Exupéry, Godard « filma les extérieurs du véritable Hôtel de Suède » [mais] « les intérieurs de la chambre furent reconstitués en studio » (Paris vu au cinéma : le 1er guide touristique dévoilant les lieux de tournage de 300 films de référence, Movie planet, 2003, p. 66).
  6. Cette salle se situait rue de Tilsitt, à l'angle du carrefour de cette rue avec l'une des trois avenues du 8e arrondissement (tout près de l'Arc de triomphe de l'Étoile/Place Charles-de-Gaulle). À son emplacement se dresserait aujourd'hui un établissement bancaire. Source : « Le Napoléon de Paris » sur le forum de Silver Screens.
  7. Orthographié « Le Cosmos » par la suite.
  8. Cette citation a inspiré le court-métrage Vous n'avez rien contre la jeunesse ? d'Édouard Logereau (présenté au Festival de Tours 1958), et mentionné par Jacques Doniol-Valcroze, dans son compte rendu du festival, Cahiers du cinéma, no 92, février 1959). En fait, les jeunes colporteurs qui répétaient aux passants « Vous n'avez rien contre la jeunesse ? » proposaient (et même à des lycéens plus jeunes qu'eux…) plutôt que les Cahiers du cinéma, le journal Les Cordées successeur du journal Zéro ; puis ce sera Hara-Kiri.
  9. La classification initiale est notée en bas à droite de l'affiche.
  10. Traduction libre de l'anglais par l'éditeur.
  11. Citée d'abord en anglais par Patricia : « Between grief and nothing. I will take grief », dernière phrase des Palmiers sauvages de William Faulkner (photographié par Carl Van Vechten en 1954).
  12. Citation lue en anglais par Jean Seberg.

Références

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  1. Jean Tulard, Guide des films, Robert Laffont, coll. « Bouquins ».
  2. a b et c Marie-Noëlle Tranchant, « Chabrol : Truffaut a eu l'idée d'À bout de souffle », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  3. Jean-Luc Douin, « "A bout de souffle" a-t-il révolutionné le cinéma ? », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. Bertrand Tavernier, Le cinéma dans le sang, Archipoche, (lire en ligne)
  5. Unifrance.
  6. « Film - 10 histoires incroyables sur A bout de souffle - Followatch », sur followatch.fr (consulté le ).
  7. « Charts -LES BUDGETS DES PRODUCTIONS FRANCAISES », sur jpbox-office.com (consulté le ).
  8. « CNC », sur cnc.fr (consulté le ).
  9. Nicolas Brenez et Édouard Arnoldy, « Cinéma / Politique - Los Angeles, 1968 », Débordements,‎ (lire en ligne).
  10. 0:52:46 à 0:53:40.
  11. a et b (en) John Fordham, « Piano legend Martial Solal on jazz, France and Godard », sur theguardian.com, (consulté le ).
  12. a b c et d Guillaume Lagrée, « La musique d’À bout de souffle », sur Citizen Jazz, (consulté le ).
  13. Mouëllic, 2001.
  14. (en) Alain Drouot, « Breathless (A Bout de Souffle) », AllMusic (consulté le ).
  15. Séverine Allimann, « La Nouvelle Vague a-t-elle changé quelque chose à la musique de cinéma ? : De l’usage du jazz chez Louis Malle et Jean-Luc Godard », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, no 38,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) Christopher Porter, « Martial Solal: French Modern », sur JazzTimes, (consulté le ).
  17. Source : BiFi, Ciné-Ressources (Cinémathèque française).
  18. Anne-Charlotte de Langhe et Aude Vernuccio, « Le cinoche à la trace », in Le Figaroscope, semaine du mercredi 10 au 16 avril 2013, page 6.
  19. Raymond Cauchetier, « Le Métier de photographe de plateau », Bibliothèque du film,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. Olivier Rajchman, « Jean Seberg - À bout de soufre », Studio Ciné Live, no 84,‎ , p. 124 à 127.
  21. « A bout de souffle: footnotes to the film », sur The Cine-Tourist (consulté le ).
  22. (en) Movieposter, cliquer sur le poster pour l'agrandir.
  23. Virgile Dumez, Frédéric Mignard, « À bout de souffle : La critique du film », sur cinedweller.com (consulté le ).
  24. Critique de Jonathan Crow.
  25. Fabrice Ferment, « BO Annuel - 1960 », sur Les Archives du Box-office, (consulté le ).
  26. Fabrice Ferment, « Cote Officielle 1960 », sur Les Archives du Box-office, (consulté le ).
  27. « A bout de souffle (Jean-Luc Godard, 1960) », sur encyclocine.com (consulté le ).
  28. Renaud Soyer, « BOX OFFICE FRANCE 1960 TOP 21 A 30 », sur Box Office Story
  29. Album présenté en ligne.
  30. Voir sur ponctuationponctuation.bandcamp.com.
  31. Voir sur nautilus-anime.com.
  32. Voir sur animeresearch.com.
  33. Voir sur yellow-menace.com.
  34. Au service de la France - Saison 1 (5/12) - Regarder la série | ARTE, consulté le

Annexes

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Bibliographie

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  • Yves Singer, Téléciné, no 89, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), mai- (ISSN 0049-3287)
  • Gilles Mouëllic, « Le jazz au rendez-vous du cinéma : des Hot Clubs à la Nouvelle Vague », Revue française d’études américaines, hors-série no 5,‎ , p. 97 à 110 (lire en ligne, consulté le ).  
  • (en) Roland-Francois Lack, « A bout de souffle: the film of the book », Literature Film Quarterly, vol. 32, no 3,‎ (lire en ligne)
  • Séverine Allimann, « La Nouvelle Vague a-t-elle changé quelque chose à la musique de cinéma ? : De l’usage du jazz chez Louis Malle et Jean-Luc Godard », 1895 (revue), no 38,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Roland-Francois Lack, « À bout de souffle : les intertextes d’un plan », dans Jean-Louis Leutrat, Cinéma et Littérature : le grand jeu, t. II, Paris, De l'Incidence,
  • Samuel Blumenfeld, « Belmondo : rencontre en chambre avec Godard », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

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