Amenemhat II
Amenemhat II (r. -1929 à -1895)[1] (grec ancien : Amenemes) est le fils de Sésostris Ier et de Néférou III, comme semble l'attester une inscription trouvée dans le Sinaï, et le petit-fils d'Amenemhat Ier.
Amenemhat II | |
Sphinx attribué à Amenemhat II, Musée du Louvre. | |
Période | Moyen Empire |
---|---|
Dynastie | XIIe dynastie |
Fonction | roi |
Prédécesseur | Sésostris Ier |
Dates de fonction | -1929 à -1895 (selon D. B. Redford & N. Grimal) |
Successeur | Sésostris II |
Famille | |
Grand-père paternel | Amenemhat Ier |
Grand-mère paternelle | Néféritatenen |
Grand-père maternel | Amenemhat Ier |
Grand-mère maternelle | Néféritatenen |
Père | Sésostris Ier |
Mère | Néférou III |
Conjoint | Sénet |
Enfant(s) | ♂ Sésostris II |
Deuxième conjoint | Qanéférou ? |
Enfants avec le 3e conjoint | ♂ Amenemhat-Ânkh♀ Khénémet-néfer-hedjet Ire♀ Néféret II♀ Itakait II♀ Sathathormerit♀ Ita♀ Itaouéret♀ Khnoumet♀ Sat... |
Fratrie | ♀ Sébat♀ Itakait Ire♀ Néférouptah Ire♀ Néférousobek♀ Nensed... |
Sépulture | |
Nom | Pyramide d'Amenemhat II |
Type | Pyramide à faces lisses |
Emplacement | Dahchour |
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Famille
modifierLes parents d'Amenemhat II sont Sésostris Ier et la reine Néférou III, cette dernière est en effet qualifiée de « Fille du roi » (sȝ.t-nỉsw.t), de « Épouse du roi » (ḥm.t-nỉsw.t) et de « Mère du roi » (mwt-nỉsw.t)[2],[3].
On ne lui connaît qu'une ou deux épouses : Sénet et peut-être Qanéférou[4]. On lui connaît également neuf ou dix enfants dont certains de mère inconnue[4] :
- deux fils : le futur Sésostris II et Amenemhat-Ânkh ;
- sept ou huit filles : les futures reines Khénémet-néfer-hedjet Ire et Néféret II, ainsi que les princesses Itakait II, Sathathormerit, Ita, Ita-Ouret, Khnoumet et peut-être Sat....
Règne
modifierAccession au trône
modifierVers la fin de sa vie, Sésostris Ier a nommé son fils Amenemhat II comme son corégent. La stèle de Ouepouaouet est datée de la 44e année de Sésostris et de la 2e année d'Amenemhat, il l'aurait donc nommé pendant sa 43e année de règne[5]. On pense que Sésostris est mort au cours de sa 46e année sur le trône puisque le Canon royal de Turin lui attribue un règne de 45 ans[6].
Activités hors d'Égypte
modifierAu cours de son règne, Amenemhat II a organisé plusieurs expéditions, en particulier vers l'Ouadi el-Houdi et vers le Sinaï, notamment en l'an 2, 11 et 24. Il envoya également une expédition au pays de Pount en l'an 28, ainsi qu'un expédition au Ouadi Gasus la même année. Il est également nommé sur les boîtes d'un trésor d'objets d'argent trouvés sous le temple de Montou à Tôd : notamment, beaucoup de ces objets ne sont pas de fabrication égyptienne mais plutôt égéenne, ce qui témoigne des contacts entre l'Égypte et les civilisations étrangères pendant le Moyen Empire.
D'un point de vue militaire, il fonde la forteresse de Mirgissa en Nubie, il fait d'ailleurs une inspection générale des forteresses nubiennes en l'an 35. Des fragments d'une annales du début du règne d'Amenemhat II, déterrés à Memphis (et plus tard réutilisés au cours de la XIXe dynastie) mentionnent plusieurs événements : des expéditions militaires contre les peuples asiatiques Youay et Yassi, dont les emplacements sont encore inconnus, et des porteurs de tribut venus d'Asie et de Koush[7].
Activités en Égypte
modifierOn sait peu de choses sur l'activité de construction d'Amenemhat II. À Hermopolis, il a érigé une porte devant le temple qui s'y trouve. Les fragments des annales mentionnés plus haut indiquent également son activité de construction dans le delta et de dons aux temples. Sur les stèles d'Abydos, il est fait état d'un Premier temple, mais sinon, il ne peut être localisé avec certitude[7]. Il est également connu pour avoir commandé des travaux de construction à Héliopolis, Héracléopolis, Memphis, dans le delta oriental. Une découverte bien connue associée à Amenemhat II est le Grand Sphinx de Tanis (Louvre A23), usurpé plus tard par de nombreux autres roi. Il a commencé par la construction du Bahr-Yousouf, parallèle au Nil. Ce roi fut un des précurseurs dans l'idée du développement des marais du Fayoum à des fins agricoles, une tâche que beaucoup de ses successeurs reprendront. De nombreuses stèles privées portent les cartouches d'Amenemhat - et parfois même ses années de règne - mais ne sont pas d'un grand secours pour fournir des informations utiles sur les événements de son règne[7].
Succession
modifierAmenemhat II et son successeur Sésostris II ont partagé une brève corégence, la seule incontestable de tout le Moyen Empire. Contrairement à la plupart des monuments à double date, la stèle de Hapou de Konosso indique explicitement que ces deux rois ont régné ensemble pendant un certain temps[8] et que l'année 3 du règne de Sésostris II équivaut à l'année 35 du règne d'Amenemhat II. L'année 35 d'Amenemhat II sur la stèle de Hapou est également la plus haute date connue pour lui[9].
Sépulture
modifierAmenemhat II se fait construire sa pyramide à Dahchour, entre Licht et Saqqarah. Également appelée « pyramide blanche » en raison de son parement de calcaire, elle est de type à face lisse. Le monument a été fouillé en 1894 et 1895 par Jacques de Morgan. Le complexe est fortement ruiné et il ne reste rien ou presque de la pyramide. Seuls subsistent une partie du couloir d'accès dont l'entrée était située au nord et les appartements souterrains. L'enceinte et le temple funéraire ont laissé quelques traces mais le temple de la vallée n'a jamais été retrouvé. Cette pyramide a une base d'environ 11 000 m2 mais la hauteur est inconnue, du fait de l'état de ruine trop avancé.
Titulature
modifierNotes et références
modifier- Selon D. B. Redford, N. Grimal
- Aidan Mark Dodson et Dyan Hilton, The Complete Royal Families of Ancient Egypt, Thames & Hudson, , 320 p. (ISBN 978-0-500-05128-3)
- Wolfram Grajetzki, Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic Dictionary, Golden House Publications, , 120 p. (ISBN 978-0-9547218-9-3)
- Michel Dessoudeix, Chronique de l'Égypte ancienne : Les pharaons, leur règne, leurs contemporains, Arles, Actes Sud, , 786 p. (ISBN 978-2-7427-7612-2), pages 148
- William Joseph Murnane, Ancient Egyptian Coregencies, Studies in Ancient Oriental Civilization. No. 40., p. 5, The Oriental Institute of the University of Chicago, 1977.
- William Joseph Murnane, Ancient Egyptian Coregencies, Studies in Ancient Oriental Civilization. No. 40., p. 6, The Oriental Institute of the University of Chicago, 1977.
- (en) Wolfram Grajetzki, The Middle Kingdom of Ancient Egypt : History, Archaeology and Society, Londres, Duckworth, , 208 p. (ISBN 0-7156-3435-6), pages 45-48
- (en) Harco Willems, A companion to Ancient Egypt, vol. 1, Wiley-Blackwell, , pages 92-93
- (en) William J. Murnane, Ancient Egyptian coregencies (=Studies in Ancient Oriental Civilization, no. 40), Chicago, Ill., The Oriental Institute of the University of Chicago, , 272 p. (ISBN 0-918986-03-6), page 7