Bataille du château d'Aux
La bataille du château d'Aux se déroule le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des républicains qui repoussent l'attaque des Vendéens contre le château d'Aux, dans la commune de Saint-Jean-de-Boiseau, aujourd'hui sur celle de La Montagne.
Date | |
---|---|
Lieu | La Montagne |
Issue | Victoire républicaine |
République française | Vendéens |
• Martin | • Louis-François Ripault de La Cathelinière |
700 à 800 hommes[1] | 700 à 8 000 hommes[2],[3] 1 canon[4] |
1 mort[5] 3 blessés[5] |
12 morts[4] |
Batailles
- 1re Bressuire
- 1re Machecoul
- 1re Saint-Florent-le-Vieil
- Jallais
- 1re Chemillé
- 1re Cholet
- 1re Coron
- 1re Chantonnay
- Pont-Charrault
- 1re Pornic
- 1re Sables-d'Olonne
- 2e Pornic
- 2e Sables-d'Olonne
- 2e Coron
- 2e Chemillé
- Les Aubiers
- 1re Challans
- Saint-Gervais
- Vezins
- 1re Port-Saint-Père
- 2e Machecoul
- 1re Beaupréau
- 1er Beaulieu-sous-la-Roche
- 1re Legé
- Thouars
- 1re Saint-Colombin
- 2e Port-Saint-Père
- 1re La Châtaigneraie
- Palluau
- 1re Fontenay-le-Comte
- 2e Fontenay-le-Comte
- Doué
- Montreuil-Bellay
- Saumur
- 3e Machecoul
- La Louée
- Parthenay
- 1re Luçon
- Nantes
- 1re Moulins-aux-Chèvres
- 1re Châtillon
- Martigné-Briand
- Vihiers
- Les Ponts-de-Cé
- 2e Luçon
- Château d'Aux
- 3e Luçon
- 1re La Roche-sur-Yon
- Vertou
- 2e Chantonnay
- Vrines
- 3e Port-Saint-Père
- 1re Montaigu
- Torfou
- 3e Coron
- Pont-Barré
- 2e Montaigu
- 1re Saint-Fulgent
- Le Pallet
- Treize-Septiers
- 2e Moulins-aux-Chèvres
- 2e Châtillon
- La Tremblaye
- 2e Cholet
- Beaupréau
- Aizenay
- Gesté
- Chauché
- 3e Legé
- 3e Cholet
- 2e Saint-Colombin
- 2e Beaupréau
- 2e Bressuire
- Argenton-Château
- La Gaubretière
- La Vivantière
- Lucs-sur-Boulogne
- 2e La Roche-sur-Yon
- Les Clouzeaux
- 1re Mortagne
- Les Ouleries
- 2e Challans
- 1re Moutiers-les-Mauxfaits
- Chaudron-en-Mauges
- Mormaison
- 3e Challans
- Les Rouchères
- Chanteloup
- 2e La Châtaigneraie
- La Chambaudière
- Les Bauches
- La Roullière
- Fréligné
- 2e Moutiers-les-Mauxfaits
- La Grève
- Chalonnes
- 2e Saint-Florent-le-Vieil
- Les Essarts
- 2e Beaulieu-sous-la-Roche
- Belleville
- Saint-Jean-de-Monts
- Île d'Yeu
- Saint-Cyr-en-Talmondais
- 2e Mortagne
- Mouilleron-le-Captif
- Les Landes-Genusson
- Saint-Denis-la-Chevasse
- Landes de Béjarry
- 2e Quatre Chemins de l'Oie
- Le bois du Détroit
- Montorgueil
- La Bruffière
- La Créancière
- 3e Chemillé
- La Bégaudière
- Froidfond
- La Chabotterie
Coordonnées | 47° 11′ 10″ nord, 1° 40′ 25″ ouest | |
---|---|---|
Forces en présence
modifierSelon Émile Gabory, Louis-François Ripault de La Cathelinière ne rassemble que 700 hommes, alors que la garnison du château d'Aux compte 1 800 hommes[2]. Cependant dans un rapport à la Convention nationale[A 1], le représentant en mission Pierre Mathurin Gillet écrit que le château d'Aux est défendu par 700 hommes d'un bataillon de volontaires de la Loire-Inférieure commandés par le citoyen Martin et un détachement de volontaires de la Manche, tandis qu'il porte le nombre des assaillants à 6 000[1],[5],[6],[7]. Favereau, le directeur de la fonderie d'Indret, évalue quant à lui les insurgés à 8 000[3], contre 800 hommes postés au château d'Aux[1],[3]. Il déclare également avoir employé lors du combat deux canons de 18 livres placés sur la terrasse du château d'Indret[3]. Dans ses mémoires[A 2], le chef vendéen Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, présent lors du combat[3], chiffre les effectifs de la garnison à 600 hommes[4]. Il ne donne pas le nombre des Vendéens, mais indique qu'ils ne disposent comme artillerie que d'un canon de 4 livres[4].
Déroulement
modifierLe , venus de Port-Saint-Père, les Vendéens de La Cathelinière attaquent le poste du château d'Aux, à six kilomètres au sud-ouest de Nantes, avec l'objectif d'isoler la fonderie d'Indret pour obtenir sa reddition[2],[4],[3].
L'attaque débute à dix heures et demie du matin[5],[3]. Une longue fusillade oppose les républicains, protégés par les murs de l'enceinte, et les Vendéens, dissimulés derrière les arbres environnants[4]. L'unique canon des insurgés est d'un trop faible calibre pour ébrécher les murs[4]. Côté républicain, les batteries de la fonderie d'Indret, située en contrebas du château d'Aux, repoussent les assaillants sur certains points[2],[5].
Après plusieurs heures de combat, La Cathelinière est blessé à l'épaule[2],[4],[3]. Privés de leur chef, les Vendéens abandonnent le combat et se retirent en bon ordre sur Port-Saint-Père sans être poursuivis[4],[3]. Les combats cessent à quatre heures du soir[5],[3].
Pertes
modifierDans ses mémoires, Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière écrit que les Vendéens ont douze morts et beaucoup de blessés dangereusement[4]. Le représentant Gillet déclare quant à lui que les républicains ont un mort et trois blessés légers, dont le chef de bataillon Martin, tandis que les « brigands » laissent un grand nombre de morts et de blessés, ainsi que des prisonniers[5].
Notes
modifier« Le chef des brigands, Cherette avait annoncé qu'il viendrait hier troubler la fête de la république à Nantes et à Paimbœuf, en faisant attaquer ces deux villes à la fois. On était bien disposé à le recevoir; mais ses menaces ne se sont point réalisées, et la fête a été célébrée Nantes au milieu de l'allégresse publique.
Le château-d'Eau seul a été attaqué par environ six mille hommes. Ce poste est très-difficile à défendre; il est situé sur la rive gauche de la Loire, sur une hauteur qui domine la fonderie nationale d'Indret; il est gardé par 70O hommes d'un bataillon de la Loire-Inférieure, et un détachement de celui de la Manche.
L'attaque a commencé à dix heures et demie, et a duré jusqu'à quatre heures du soir. Le général Dubouchade, inspecteur d'artillerie, qui en avait été prévenu , se rendit dès le matin de Nantes à Indret ; il arriva au moment de l'attaque ; il fit jouer les batteries d'Indret; elles firent bientôt taire celles des brigands, qui furent forcés par-là d'abandonner d'abord trois des points sur lesquels ils dirigeaient leur attaque.
Ils se réunirent alors sur un quatrième point, ou les batteries ne pouvaient les atteindre; mais ils ont été repoussés vigoureusement par nos troupes , qui se sont battues avec beaucoup de valeur et de courage. Les brigands ont eu dans cette affaire un grand nombre de morts ou de blessés. On leur a fait plusieurs prisonniers; nous n'avons perdu qu'on seul homme tué; trois ont été blesses légèrement; de ce nombre est le citoyen Martin, chef du bataillon de la Loire-Inférieure, et commandant du poste[5]. »
— Lettre à la Convention nationale du représentant en mission Pierre Mathurin Gillet, écrite le 11 août 1793, à Nantes.
« M. de la Cathelinière ennuyé du voisinage des troupes du château d'Aux résolut enfin d'en former l'attaque. La prise de ce petit poste était plus importante qu'on ne semblait le croire : maîtres des hauteurs où il est situé, sous eussions intercepté les vivres qu'on conduisait à Nantes et le château d'Indret étant infiniment plus bas n'aurait pu faire une longue résistance. Mais nous avions laissé passer le vrai moment de l'attaquer, c'était le jour du siège de Nantes. La garnison isolée et ignorant ce qui se passait dans la ville assiégée se serait sûrement rendue si on l'avait un peu pressée. M. de la Cathelinière craignit de dépenser le peu de poudre qu'il avait et de ne pouvoir, après, défendre son poste dans le cas d'un mauvais succès. Quoique ses moyens fussent toujours aussi faibles, à la prière de tous les gens du pays, on marcha sur le château d'Aux avec une pièce de 4 seulement. La garnison était de 600 hommes et suffisait pour garder une enceinte entourée de murs très forts, impénétrables à nos faibles boulets. Nous approchâmes fort près des murailles ; Lapierre qui avait été domestique dans la maison s'avança lui seul pour enfoncer une porte, mais un mur de terre l'appuyait ; nous tirâmes grand nombre de coups de fusil et nous nous dîmes force injures de part et d'autre ; les républicains à couvert bravaient nos coups ; il n'en était pas ainsi de nous : quoique garantis par les arbres environnants, il en tombait toujours quelques-uns. M. de la Cathelinière voulant visiter un endroit qu'il croyait favorable fut blessé à l'épaule ; personne n'était dans le cas de le remplacer, on ne s'obstina pas davantage et nous reprîmes tranquillement le chemin du Port-Saint-Père sans que la garnison osa sortir. Nous eûmes douze hommes tués et beaucoup de blessés dangereusement[4]. »
— Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.
Références
modifier- Dumarcet 1998, p. 251-252.
- Gabory 2009, p. 195.
- Dumarcet 1998, p. 246-247.
- Lucas de La Championnière 1994, p. 35-36.
- Réimpression de l'ancien moniteur, t.XVII, p. 400.
- Savary, t. II, 1824, p. 33.
- Chassin, t. II, 1894, p. 451.
Bibliographie
modifier- Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote 1793-1795, t. II, Paris, Imprimerie Paul Dupont, , 639 p. (lire en ligne).
- Lionel Dumarcet, François Athanase Charette de La Contrie : Une histoire véritable, Les 3 Orangers, , 536 p. (ISBN 978-2912883001).
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1504 p. (ISBN 978-2221113097).
- Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen 1793-1796, Les Éditions du Bocage, , 208 p.
- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. II, Paris, Baudoin Frères, Libraires-éditeurs, , 515 p. (lire en ligne).