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Cameroun méridional

partie méridionale du Cameroun britannique

Le Cameroun méridional ou Cameroun du Sud (en anglais : Southern Cameroons), était la partie méridionale du Cameroun britannique. Aujourd'hui, il couvre deux régions du Cameroun : le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Cameroun méridional
(en) Southern Cameroons

19221961

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte du Cameroun britannique en 1949 ; le Cameroun méridional est en rose.
Informations générales
Statut Partie méridionale du Cameroun britannique
Région autonome au sein du Nigeria
Capitale Buéa
Langue(s) Anglais
Religion Christianisme et animisme
Superficie
Superficie 43 700 km2
Histoire et événements
Le Cameroun méridional devient une quasi-région au sein du Nigeria avec Emmanuel Mbela Lifafe Endeley comme chef des affaires gouvernementales
1957 Le Cameroun méridional devient une région à part entière au sein du Nigeria avec Emmanuel Mbela Lifafe Endeley comme Premier ministre
John Ngu Foncha est élu Premier ministre
Rattachement au Cameroun

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Entités suivantes :

Histoire

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Le Kamerun (dont le territoire correspond à l’actuel Cameroun et à la frange du Nigeria) est colonisé par l'Allemagne sous le régime du protectorat durant la « course à l'Afrique » entre puissances européennes à la fin du XIXe siècle. Pendant la Première Guerre mondiale, le protectorat est occupé par les troupes britanniques, françaises et belges. À l'issue du traité de Versailles, le protectorat est divisé le entre un mandat français et un mandat britannique de la Société des Nations (SDN).

Période du mandat (1922-1946)

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Les autorités britanniques des provinces orientales du Nigeria divisent le Cameroun méridional en quatre unités administratives, chacune dirigée par un district officer. Il s'agit de Victoria, Kumba, Mamfé et Bamenda. Les districts officers sont assistés dans les plus petites unités administratives par des assistant district officers[1]. Conformément à l'indirect rule, il existe au Cameroun méridional des chefs suprêmes (paramount chiefs) à Buéa et Victoria, et des fons à Bali, Bafut, Kom, Bum, Nso et Bangwa. Ces chefs et fons reçoivent des autorités britanniques les moyens d'exercer leur commandement. Ils disposent d'un tribunal traditionnel et d'un trésor, avec des fonctions à la fois administratives et fiscales. Ils sont responsables de la santé et de l'éducation de leurs populations, de l'application de la loi, de la prévention du crime et, en général, de la promotion du développement de leur localité[1].

Le , le Cameroun méridional est baptisée province de Cameroons et officiellement administrée depuis Lagos, capitale de la colonie et protectorat du Nigeria[2]. Les Britanniques étant accusés de négliger le territoire, les habitants du Cameroun méridional créent, le , leur tout premier mouvement de pression, la Cameroons Youth League (CYL). La CYL est essentiellement composée d'étudiants du Cameroun méridional qui étudient dans diverses institutions au Nigeria. Son objectif est d'obtenir des autorités britanniques des réparations pour les préjudices économiques, éducatifs, politiques et sociaux subis par le territoire[1]. À la suite de la promulgation de la Constitution Richards du Nigeria en 1946, les provinces méridionales du Nigeria sont divisées en deux régions (occidentale et orientale) et la province de Cameroons continue d'être administrée depuis Enugu, capitale de la région orientale[2].

Période de la tutelle (1946-1961)

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Intérieur de la Chambre d'assemblée du Cameroun méridional avec la Chambre en session.

En 1948, à son retour au Cameroun méridional après des études de médecine à Lagos, Emmanuel Mbela Lifafe Endeley est secrétaire du Cameroons Development Corporation Workers Union (CDCWU), syndicat des travailleurs de la Cameroons Development Corporation (CDC). Il crée ensuite le premier parti politique du Cameroun méridional[2], la Cameroons National Federation (CNF), qui appelle à l'érection du Cameroun méridional en région autonome séparée de la fédération nigériane et à la réunification des deux Cameroun[1].

Très tôt, cependant, des divergences apparaissent entre les dirigeants du parti sur la question de la réunification. Certains de ses dirigeants, notamment N.N Mbile et R.K Dibongué, estiment que la démarche du parti pour réclamer la réunification n'est pas assez vigoureuse. Ils voulaient aller plus vite. Ils préfèrent quitter le CNF et créer leur propre parti, qu'ils nomment le Kamerun United National Congress (KUNC). Le nouveau parti ainsi créé a un programme très clair : « Nous voulons que le Cameroun britannique et le Cameroun français se réunissent comme sous le règne de l'Allemagne. D'où l'adoption de l'orthographe allemande Kamerun », peut-on lire dans leur manifeste. L'Union des populations du Cameroun (UPC) renforce cette revendication en s'implantant au Cameroun méridional[1]. En 1949, la division de Bamenda de la province de Cameroons (comprenant les divisions de Wum, Bamenda et Nkambe) est élevée au rang de province à part entière. Le reste de la province (comprenant les divisions de Victoria, Kumba et Mamfe) et la division de Bamenda nouvellement créée sont administrées par des résidents sous l'autorité du lieutenant-gouverneur du Nigeria[2].

En 1953, à la suite de la réconciliation entre Emmanuel Mbela Lifafe Endeley et les anciens membres du CNF, un nouveau parti voit le jour, le Kamerun National Congress (KNC), issu de la fusion entre le CNF et le KUNC[1].

À la suite de la promulgation des constitutions MacPherson en 1950 et Lyttleton en 1954, à partir du , le Cameroun méridional devient une quasi-région au sein du Nigeria, avec un bureau administratif à Buéa. Emmanuel Mbela Lifafe Endeley devient le chef des affaires gouvernementales, répondant à Edward John Gibbons, le commissaire britannique pour le Cameroun méridional, en poste à Buéa[2]. À la suite des changements constitutionnels de 1957, le territoire devient une région à part entière (4e région) au sein du Nigeria, avec Emmanuel Mbela Lifafe Endeley comme Premier ministre. Le corps législatif du Cameroun méridional se compose de deux chambres : une chambre d'assemblée et une chambre des chefs[2].

Le , John Ngu Foncha remporte les élections au poste de Premier ministre. Il se présente sur un programme appelant à l'indépendance du Cameroun méridional et à une éventuelle réunification avec le Cameroun français. Pour faire dérailler le programme de John Ngu Foncha, les Britanniques rallient l'opposition, menée par Emmanuel Mbela Lifafe Endeley pour contester la soi-disant « courte » victoire de John Ngu Foncha[3]. L'opposition porte son combat devant les Nations unies et, avec le soutien des Britanniques, l'idée d'un plébiscite comme moyen plus fiable de déterminer l'avenir du Cameroun méridional voit le jour[3].

Référendum et rattachement au Cameroun

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En 1961, 70,5 % des électeurs du Cameroun méridional optent par référendum pour son rattachement à la République du Cameroun (ancien Cameroun français) nouvellement indépendante, pour former une république fédérale qui est créée le (le Cameroun méridional devient alors le « Cameroun occidental » par opposition à l'ancien Cameroun français qui devient le « Cameroun oriental »).

Dirigeants

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Coloniaux

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Premiers ministres

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Éducation

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Des étudiants du St. Joseph's College à Sasse se rendant à l'église.

Trois missions jouent un rôle clé dans l'éducation : la Mission catholique de Mill Hill, successeur des Frères allemands du Palatinat, la Mission presbytérienne de Bâle et la Mission baptiste d'Amérique du Nord. La mission catholique est la première à créer des écoles « anglaises », en 1922 dans l'actuelle région du Sud-Ouest et en 1924 dans l'actuelle région du Nord-Ouest. Les baptistes, grâce à leur église autochtone, sont présents dès 1924 dans les Grassfields et en 1927 dans la région de la Forêt. Les presbytériens, en raison de leur activité passée dans le cadre de la colonisation allemande, mettent plus de temps à obtenir l'autorisation de se réinstaller. Ils s'appuient de plus en plus sur le développement des écoles vernaculaires. D'où leur retard dans la construction d'écoles « anglaises » : 1929 dans l'actuelle région du Sud-Ouest, 1937 dans l'actuelle région du Nord-Ouest[4].

En 1938, il y avait 203 écoles vernaculaires (une pour cinq villages), 50 écoles anglaises, dont 7 seulement avaient deux classes élémentaires supérieures. Sur 1 000 élèves scolarisés, seuls 3 sont dans les deux classes élémentaires supérieures. La même année, 66 élèves obtiennent le First School Leaving Certificate. La première école secondaire ouvre ses portes à Sasse en 1938. En 1948, le nombre de Camerounais étudiant au Nigeria est égal au nombre d'élèves inscrits à Sasse. La deuxième école secondaire ouvre ses portes à Bali en 1949. Avec l'ouverture du collège technique d'Ombe en 1952, la région accède à l'enseignement professionnel. La même année, un frais de scolarité (school fees) est instauré dans le pays ejagham et la région de Bamenda[4].

En 1954, lorsque l'autonomie est accordée au Cameroun méridional, le système d'enseignement primaire atteint sa maturité et l'enseignement secondaire, général et technique commence à émerger, avec quelques classes normales en activité. La région ne dispose toujours pas d'un enseignement post-primaire adéquat, les élèves étant invités à se rendre au Nigeria[4].

Il existe une distorsion des taux de scolarisation entre les différentes zones. L'actuelle région du Nord-Ouest comptait 6 écoles, contre 12 dans le Sud-Ouest en 1927. Ce n'est qu'en 1947 qu'un équilibre s'établit. Des départements marginaux comme le Ndian, la Donga, le Mantung et le Momo n'ont toujours pas d'école en 1927. Même à l'indépendance, deux cantons sur 78 n'ont pas d'école, tous deux dans l'arrondissement d'Akwaya, au nord de la Manyu[4].

Notes et références

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  1. a b c d e et f « Le Cameroun Britannique 1916 1961 », sur asso.musc.free.fr (consulté le )
  2. a b c d e et f (en) W Munji, « 100+ years Cartographical History of Southern Cameroons », sur Medium, (consulté le )
  3. a et b (en) W. Munji, « The United Kingdom’s Troubled Legacy in the Cameroons », sur Medium, (consulté le )
  4. a b c et d Georges Courade et Christiane Courade, « L'école du Cameroun anglophone : de l'école coloniale à l'école nationale », Revue Tiers Monde, vol. 19, no 76,‎ , p. 743–769 (DOI 10.3406/tiers.1978.2832, lire en ligne, consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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  • (en) Martin Ayong Ayim, Former British Southern Cameroons Journey Towards Complete Decolonization, Independence, and Sovereignty.: A Comprehensive Compilation of Efforts, vol. 1, AuthorHouse, 2010, 816 p. (ISBN 9781434365200)
  • (en) Victor Julius Ngoh, Southern Cameroons, 1922-1961: A Constitutional History, Ashgate, Aldershot, Hampshire, England ; Burlington, Vt., 2001, 201 p. (ISBN 0-7546-1401-8)

Articles connexes

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