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Canned Heat

groupe de musique américain

Canned Heat est un groupe américain de blues rock, originaire de Los Angeles, en Californie, formé en 1965. Ses plus grands succès sont On the Road Again en 1968, Going Up the Country en 1969 et Let's Work Together en 1970[1]. Le groupe a participé activement à la vague du blues revival à la fin des années 1960. Se produisant notamment dans plusieurs grands festivals, Canned Heat a été l'un des groupes les plus populaires des années hippie.

Canned Heat
Description de cette image, également commentée ci-après
Photographie promotionnelle de Canned Heat en 1970.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre musical Blues rock, boogie rock, rock sudiste, blues électrique
Années actives Depuis 1965
Labels Liberty, Ruf
Site officiel www.cannedheatmusic.com
Composition du groupe
Membres Dale Spalding
Adolfo « Fito » De La Para
John Paulus
Anciens membres Larry Taylor (†)
Bob « The Bear » Hite (†)
Alan Wilson (†)
Harvey Mandel
Keith Sawyer
Frank Cook
Richard Kellogg (†)
Stuart Brotman
James Thornbury (†)
Kenny Edwards (†)
Mike Perlowin
Joel Scott Hill
Richard Hite (†)
Antonio De La Barreda (†)
Stanley « The Baron » Behrens
Dallas Hodge
Ron Shumake (†)
Ed Beyer
James Shane
Jay Spell (†)
Dave Morgan
Ronnie Barron (†)
Mark Skyer
Gene Healy
Tim Bigeon (†)
Junior Watson
Walter Trout
Henry « The Sunflower » Vestine (†)
Mark Andes
Mike Halby (†)
Robert Lucas (†)
John Evans « Big John » Thomassie
Mike Mann (†)

Canned Heat est le fruit de la rencontre à Los Angeles de deux grands amateurs de blues, le chanteur Bob Hite et le guitariste Alan Wilson[2]. Hite « The Bear » (« l'ours ») en référence à sa forte corpulence, et Wilson « The Owl » (« la chouette ») ou « Blind Owl » (« la chouette aveugle ») pour sa mauvaise vue, sont rejoints par le guitariste Henry Vestine, « Sunflower » (« Tournesol », ancien membre des Mothers of Invention de Frank Zappa), le bassiste Larry Taylor, « The Mole » (« la taupe »), qui a joué avec Jerry Lee Lewis, plusieurs fois bassiste de studio et de scène pour Tom Waits et The Monkees, et le batteur Frank Cook[3],[4].

Le nom du groupe vient du Canned Heat Blues, un vieux blues de Tommy Johnson[5], écrit en 1928, dont les paroles évoquent un alcoolique qui se met à consommer du Sterno Canned Heat, un alcool dénaturé et gélifié mis en conserve afin d'y être allumé pour cuisiner (par exemple pour les fondues ou en camping). En pleine Prohibition, les plus démunis en tiraient une boisson hautement toxique[1].

Canned Heat est toujours actif aujourd'hui, malgré le décès de ses deux fondateurs et les nombreux changements de musiciens depuis la fin des années 1970. Le seul membre survivant des premières formations Fito de la Parra, fait encore partie du groupe.

Historique

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Formation (1965–1967)

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Canned Heat commence dans une communauté de collectionneurs de disques de blues, qui se réunissent depuis plusieurs années dans la maison de Bob Hite pour y échanger leurs trouvailles. En 1965, plusieurs habitués du lieu, dont deux futurs membres de Canned Heat, Bob Hite et Alan Wilson, décident de former un jug band. Ils sont bientôt rejoints par le guitariste Henry Vestine, fraîchement exclu des Mothers of Invention de Frank Zappa pour usage de drogue intempestif, puis par le batteur Frank Cook, jeune vétéran ayant notamment joué aux côtés de stars du jazz comme Charlie Haden ou Chet Baker.

Embauché par le producteur Johnny Otis, le groupe enregistre, en 1966, un premier album, qui ne sort qu'en 1970, une fois la célébrité acquise, sous le titre Vintage Heat. Le disque contient essentiellement des reprises de standards du blues, parmi lesquels Rollin' and Tumblin', Spoonful de Willie Dixon et Louise de John Lee Hooker. Le bassiste, Stuart Brotman, quitte le groupe pour s'adonner à la world music (il accompagne notamment une danseuse du ventre), et former le groupe Kaleidoscope. Le groupe intègre tour à tour plusieurs musiciens avant de se fixer, en , sur Larry Taylor.

En 1967, le groupe commence à enregistrer pour Liberty Records, managé par Skip Taylor et John Hartmann. Leur premier single, composé de Rollin’ and Tumblin’ et Bullfrog Blues, est bientôt suivi, en , de l'album Canned Heat. Composé exclusivement de standards revisités, le disque remporte un certain succès critique et se vend raisonnablement bien, atteignant la 76e place des charts du Billboard magazine.

Boogie with Canned Heat (1967)

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Le groupe acquiert une certaine notoriété au Monterey Pop Festival, le . Cela leur vaut d'apparaître en couverture du magazine musical Down Beat Magazine, ainsi que dans le documentaire du réalisateur D.A. Pennebaker, avec leur version de Rollin and Tumblin' . Une célébrité encore renforcée par l'arrestation du groupe à Denver, Colorado, pour possession de drogue, relatée dans la chanson My Crime[6]. Pour obtenir les 10 000 dollars de la caution, leur manager, Skip Taylor, doit vendre les droits de publication du groupe au président de leur label, Liberty Records.

Après cet incident, le groupe est rejoint par le batteur Fito de la Parra, achevant ce qui est considéré comme la formation « classique » de Canned Heat, celle qui a enregistré les morceaux les plus marquants. De la Parra a auparavant joué avec The Platters, The Shirelles, T-Bone Walker et Etta James.

La même année, Canned Heat enregistre l'album Boogie with Canned Heat, qui contient notamment leur fameuse version de On the Road Again, une composition de Floyd Jones datant des années 1950. Chanté par Alan Wilson, dont la voix haute le rend immédiatement identifiable, le morceau est un succès mondial, l'un des premiers pour un morceau de blues. L'album comprend également Fried Hockey Boogie, un long boogie de 12 minutes visiblement inspiré par John Lee Hooker, et Amphetamine Annie, qui devient la première grande chanson anti-drogue (en l'occurrence, les amphétamines) de la décennie[7].

Le succès de l'album permet notamment aux managers de Canned Heat d'acquérir un club à Hollywood, le Kaleidoscope, sur le Sunset Boulevard, qui devient la base du groupe. Le Jefferson Airplane, the Grateful Dead, Buffalo Springfield et Sly & The Family Stone s'y produisent également.

Après avoir joué devant près de 80 000 personnes lors du premier festival pop de Newport, Canned Heat se lance en dans sa première tournée européenne. Ils participent à des émissions de télévision, en particulier au Top of the Pops en Angleterre et au Beat Club en Allemagne, propulsant On the Road Again au sommet des ventes sur pratiquement tout le continent.

Goin' Up the Country (1968–1971)

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En , Canned Heat poursuit sur sa lancée avec le double album Living the Blues, avec Going Up the Country, chanté par Alan Wilson, une reprise du Bull Doze Blues interprété par Henry Thomas en 1928. Immortalisé dans le film officiel du festival de Woodstock par Michael Wadleigh, le morceau atteint la première place des charts dans 25 pays du monde, bien que n'étant classé que 11e aux États-Unis. Le groupe enregistre également un album live au Kaleidoscope, qui sort sous le titre Live At Topanga Corral.

En , Canned Heat sort son quatrième album, Hallelujah, qui contient notamment la chanson de Tommy Johnson qui a donné son nom à Canned Heat. Quelques jours après la sortie du disque, le guitariste Henry Vestine quitte le groupe après une violente dispute avec Larry Taylor sur la scène du Fillmore West. Sa place est proposée à Mike Bloomfield et à Harvey Mandel, et ce dernier accepte de rejoindre le groupe. C'est cette formation qui se produit le au festival de Woodstock. Cette prestation du groupe, au coucher du soleil, le deuxième jour du festival, reste sa plus célèbre.

En 1970, Canned Heat sort Future Blues, dont est extrait le single Let's Work Together, écrit par Wilbert Harrison, le seul tube du groupe chanté par Bob Hite. La pochette du disque, reprenant la célèbre photographie de la bataille de Iwo Jima (Raising the Flag on Iwo Jima), déplacée sur la Lune, avec un drapeau américain à l'envers, déclenche une polémique aux États-Unis. D'après le groupe, elle reflète son amour de la nature et sa peur de voir notre satellite aussi pollué que la Terre, thème de la chanson Poor Moon.

À l'issue de sa tournée européenne, Canned Heat sort en 1970 l'album live Canned Heat '70 Concert Live In Europe, plus tard réédité sous le nom Live in Europe. Malgré un certain succès critique, les ventes sont décevantes. La même année, Larry Taylor quitte le groupe pour rejoindre John Mayall, bientôt suivi par Harvey Mandel.

Hooker 'n' Heat (depuis 1978)

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Canned Heat lors du concert « Woodstock Reunion 1979 » à Parr Meadows, comté de Suffolk pour les dix ans du festival de Woodstock.

Alan « Blind Owl » Wilson est retrouvé mort d'une overdose de somnifères près de la maison de Bob Hite à Topanga Canyon. Souffrant d'une dépression aggravée par son manque de succès auprès des femmes et ses craintes concernant la dégradation de l'environnement, Wilson avait déjà tenté de se suicider en jetant son van hors de la route. Le décès d'Alan Wilson, âgé de seulement 27 ans, précède de quelques semaines ceux de Janis Joplin et Jimi Hendrix.

À la suite du départ de Taylor et Mandel, Canned Heat est à nouveau rejoint par le guitariste Henry Vestine, accompagné du bassiste Antonio de la Barreda. Ensemble, ils entrent en studio avec John Lee Hooker pour enregistrer le double album Hooker 'N Heat. Le groupe avait rencontré le célèbre bluesman à l'aéroport de Portland, dans l'Oregon, et ils étaient devenus amis. Hooker a même déclaré qu'il tenait Alan Wilson pour « le plus grand harmoniciste de tous les temps » (« the greatest harmonica player ever »). L'album, à sa sortie, est le premier disque de John Lee Hooker à entrer dans les charts, atteignant la 73e place aux États-Unis, en . Hooker N' Heat se réunissent à nouveau, en 1978, pour une tournée, dont sera tiré l'album live Hooker'n'Heat, live at the Fox Venice Theatre, paru, en 1981, sur Rhino Records.

Canned Heat continue néanmoins en multipliant les tournées. Le , un nouveau drame frappe le groupe. Bob Hite, sombrant dans une phase auto-destructrice avec la disparition d'Alan, et l'engouement populaire pour les discothèques, s'injecte, après un concert, une ampoule d'héroïne (qu'il n'avait jamais essayée) ; cumulée aux autres drogues, elle cause sa mort par overdose. Fito, présent, l'avait pourtant mis en garde.

Le , Henry Vestine meurt à Paris pendant une tournée européenne. Bien qu'il ait été le plus toxicomane de tous, ce sont l'alcool et le tabac qui l'ont tué.

En dépit de ces décès, Canned Heat survit sous la conduite de Fito de la Parra, et le groupe existe toujours aujourd'hui (2018).

Membres

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Période Membres du groupe Événements
1965
1965
1966

Premiers enregistrements du groupe ; l'album ne sortira qu'en 1970 sous le nom Vintage.

1967

à

Sortie de leur premier album Canned Heat en


à

Album Boogie with Canned Heat ()
Album Living the Blues ()
Album Hallelujah ()


à

Album Future Blues (1970)

au

Album Canned Heat '70 Concert Live in Europe (1970)

† Mort d'Alan « Blind Owl » Wilson, le , d'une overdose, à 27 ans.


à 1972

Album Hooker 'n Heat ()
Album Live at Topanga Corral (1971)
Album Historical Figures and Ancient Heads (1972)

The New Age
1973 à 1974

Album The New Age (1973)
Album One More River to Cross (1973)

1974

Album Memphis Heat' (1974)
Album Gates On Heat (1974)

1975-1976
1977
1977
Burger Brothers
1977-1979

Album Human Condition (1978)

1979-1980
1980
1981-

† Mort de Bob « The Bear » Hite, le , d'une crise cardiaque, à 38 ans.

The Mouth Band
1981
1982-1985
1985
1985-1987

† Mort de l'ancien guitariste Mike « Hollywood Fats » Mann, le .

The Would-Be
1987-1990

Album Reheated (1988)

1990-1992
1992
1992-1993
1993-1995
1995-1996
1996-1997

† Mort de l'ancien claviériste Ronnie Barron, le .
† Mort de l'ancien bassiste Tim Pigeon en 1997.
† Mort de Henry « Sunflower » Vestine, le , à 53 ans.

1998
1999
2000-2005

† Mort de l'ancien bassiste Richard Hite, le . Sortie de leur single That Fat Cat en 2003.

2005
2006-2008
2008-2010

+ Pour une série de concerts célébrant les quarante ans
   du Festival de Woodstock :

† Mort de l'ancien chanteur Richard Kellogg, et ancien guitariste Mike Halby en 2008.

† Mort de l'ancien chanteur Robert Lucas, le .
† Mort de l'ancien bassiste Antonio De La Barreda, le .
† Mort de Ray Chambers, aka « The Push », manager du groupe à la fin des années 1970, le .

depuis 2010

† Mort de l'ancien guitariste Kenny Edwards, le .
† Mort de l'ancien pianiste Jay Spell, le .
† Mort de l'ancien bassiste Ron Shumake, le .
† Mort de l'ancien chanteur James Thornbury, le .

Discographie

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Albums studio

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Albums Live[8]

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Compilations

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Nombreuses compilations ou bandes de concerts fréquemment de qualité sonore très médiocre, comme Live at the Topanga Corral (qui est distribué aussi sous le nom Live at the Kaleidoscope 1969).

Singles

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Liste non exhaustive des principaux titres du groupe. Elles sont "les plus connues"

Hommages

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  • Canned Heat est aussi un morceau du groupe Jamiroquai.
  • John Mayall a dédié une chanson au groupe, particulièrement à son leader Bob Hite, sur son album Blues from Laurel Canyon. Dans le titre The Bear, il décrit ainsi la joyeuse ambiance de blues et boogie qui régnait chez les Canned Heat.
  • Walter De Paduwa rend chaque semaine hommage à Canned Heat en diffusant, en ouverture de son émission Dr. Boogie (tous les lundis de 21h à 00h sur Classic 21), un titre du groupe.

Notes et références

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  1. a et b (en) Official Canned Heat Biography - Site officiel de Canned Heat
  2. Canned Heat sur france.real.com
  3. Canned Heat et le blues blanc sur www.vivat.be
  4. Fito De La Parra, Living The Blues. Canned Heat's Story of Music, Drugs, Death, Sex and Survival, 2000, p. 112. (ISBN 0-9676449-0-9).
  5. Biographie de Canned Heat sur musique.ados.fr
  6. Fito De La Parra, Living The Blues. Canned Heat's Story of Music, Drugs, Death, Sex and Survival, 2000, page 66. (ISBN 0-9676449-0-9).
  7. (en) « Billboard », sur Books.google.co.uk, (consulté le ), p. 12
  8. « Canned Heat », sur Discogs (consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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  • Fito de la Parra et T.W. et Marlane McGarry, Living the blues, Canned Heat : une saga entre musique, drogue, sexe, mort et survie, BeachComPress, 2007
  • Rebecca Davis Winters, Blind Owl Blues: The Mysterious Life and Death of Blues Legend Alan Wilson, 2007 (ISBN 978-0-615-14617-1)

Filmographie

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  • Canned Heat - Live at Montreux Jazz Festival, 1973, avec Clarence Gatemouth Brown (DVD sorti en 2006)
  • Boogie with Canned Heat: The Canned Heat Story, documentaire en DVD, Eagle Ent., 2007

Liens externes

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