Cham (dessinateur)
Cham (prononcer « Cam’ »[1]), pseudonyme d’Amédée de Noé (ou Amédée Charles Henri, Vicomte de Noé[2]), né le à Paris[3] et mort le à Paris 17e[4], est un illustrateur, caricaturiste et dramaturge français.
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Amédée Charles Henri de Noé |
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Cham |
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Biographie
modifierAmédée de Noé est le petit-fils de Louis-Pantaléon de Noé, né au Cap-Haïtien à Saint-Domingue — qui avait affranchi en 1776 sur sa plantation dite « Aux Manquets » à l'Acul-du-Nord, Toussaint Louverture — et le fils de Louis-Pantaléon-Jude-Amédée, comte de Noé[5] et pair de France, qui était également un dessinateur et caricaturiste de talent, à qui on doit notamment un recueil de croquis de ses collègues de la Chambre des pairs, dessins qu'il effectuait pendant les séances et aujourd'hui conservés à Paris à la bibliothèque du Sénat.
Amédée de Noé est candidat à l'École polytechnique du fait de ses prédispositions pour les mathématiques, mais il échoue à l'examen oral.
Son goût naturel pour le dessin lui fait fréquenter les ateliers des peintres Nicolas-Toussaint Charlet et de Paul Delaroche. Sous leur influence, il se spécialise dans la caricature. Il publie tout d'abord un album, Monsieur Lajaunisse, puis collabore au journal Le Charivari, à qui il donne pendant 36 ans l'essentiel de sa production. Son goût de l'absurde fait de lui un des grands humoristes du journal. Ses dessins valent non seulement par le tracé simple et fort, inspiré par Honoré Daumier, mais aussi par l'esprit et par les légendes qui les accompagnent.
C'est au début de cette collaboration qu'il adopte le pseudonyme de « Cham », qui résume bien son esprit : on peut en effet le lire comme étant le début de ses deux prénoms, Charles et Amédée, mais on peut également y voir une référence biblique, puisqu'il est le fils du comte de Noé : Cham était le fils irrévérencieux de Noé, qui révéla à ses autres frères la nudité de leur père ivre.
Il dessine des histoires en images jusqu'en 1843, date à laquelle il travaille pour Le Charivari comme caricaturiste, et pour L'Illustration comme illustrateur. Il utilise souvent la technique de la séquence narrative.
En 1852, il produit encore des récits de voyage, Voyage autour du monde par monsieur Cham et son parapluie, utilisant cette technique[6].
Il publie aussi plusieurs albums de caricatures tels que Proudhon en voyage et l’Histoire comique de l'Assemblée nationale. Son esprit fantaisiste et inventif lui permet également de participer à l'écriture de pièces de théâtre. Par exemple, il fait jouer, en collaboration :
- Une martingale, vaudeville en un acte avec Clairville et Henri Rochefort, théâtre des Variétés, ;
- Le Serpent à plumes, opéra-bouffe, musique de Léo Delibes, théâtre des Bouffes-Parisiens, ;
- Le Myosotis, aliénation mentale et musicale, avec William Busnach, musique de Charles Lecocq, 1866.
Cham se fait une spécialité des caricatures ayant pour sujet le Carnaval de Paris, sa Descente de la Courtille, son Bœuf Gras, sa Mi-Carême. Il en fait des centaines et remplit des albums entiers. La réputation de Cham, « l'Offenbach de la caricature », selon Arsène Alexandre, est considérable de son vivant. « Son esprit parisien sans méchanceté enchantait les bourgeois sous le Second Empire au point que les lecteurs du « Charivari » préféraient ses dessins à ceux de Daumier. » [Fonds Français IV[réf. nécessaire]]
Toute sa vie de santé fragile, il mène une existence sédentaire.
Il meurt à Paris de phtisie en 1879. Sa veuve se suicide[7] neuf mois plus tard, en se jetant du 1er étage de leur appartement du 5, rue Nollet, aux Batignolles.
Albums de bande dessinée
modifierQuelques années après Rodolphe Töpffer, l'inventeur de la bande dessinée[9], Cham dessine lui aussi plusieurs albums sans que puisse être mise en lumière l'influence de l'un sur l'autre[10]. Le premier album de Töpffer date de 1827 et a été publié en 1837. Aubert, éditeur à Paris dans la galerie Véro-Dodat est l'éditeur de Cham ; il fait paraître des contrefaçons des albums de Töpffer dès 1839, en même temps que le premier album de Cham[11].
- Histoire de monsieur Lajaunisse (1839) ;
- Monsieur Lamélasse (1839) ;
- Histoire de monsieur Jobard (1840) ;
- Deux vieilles filles vaccinées à marier (1840) ;
- Histoire de monsieur Vertpré et de sa ménagère aussi[12] (1840) ;
- Un génie incompris (Monsieur Barnabé Gogo) (1841) ;
- Aventures de Télémaque, fils d'Ulysse (1842) ;
- Histoire du prince Colibri et de la fée Caperdulaboula (1842) ;
- Cham interprète les dessins de l'album de Töppfer, Histoire de monsieur Criptogame, gravés sur bois pour une prépublication dans le journal L'Illustration (1845).
Caricatures
modifier- Trois caricatures de cet élève inattendu de P. Delaroche, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin.
- Soulouque et sa Cour - Caricatures par Cham,Paris, Au bureau du journal Le Charivari, 1850. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52506995s
Galerie
modifier-
Américain en voyage, aquarelle, Mâcon, musée des Ursulines.
-
Le Bal à Paris, paru dans L'Illustration du .
-
« Sauvage moderne, pour le cortège du bœuf-gras de 1855 », lithographie.
-
« Cascade de Coo. Les personnes avides d'émotions peuvent s'en procurer de très vives en faisant cette promenade en bateau. », paru dans Le Charivari du .
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Frontispice de l'album Le Salon de 1857.
-
Interprétation des Misérables de Victor Hugo.
Notes et références
modifier- Michel Nathan, « Cham polémiste », dans La Caricature entre République et censure : L’imagerie satirique en France de 1830 à 1880 : un discours de résistance ?, Presses universitaires de Lyon, coll. « Littérature & idéologies », (ISBN 978-2-7297-1051-4, lire en ligne), p. 182–191
- (en) « La France et Lord Palmerston — Vicomte de Noé, Amédée Charles Henri (Cham) », sur Brooklyn Museum
- Paris, État civil reconstitué, vue 66/102.
- Acte de décès à Paris 17e, n° 1774, vue 5/31.
- Pierre Larousse, « NOÉ (Amédée DE), dit Cham », dans Grand dictionnaire universel du XIXe siècle (lire en ligne)
- Thierry Groensteen et Benoît Peeters, Töpffer, l'invention de la bande dessinée, Paris, Hermann, coll. « savoir : sur l'art », , p. 126.
- Rodolphe Trouilleux, « Jeanne Leroy ou madame Manuel : une épouse fidèle », sur amedeedenoe.unblog.fr,
- Éric Darragon, Manet, Paris, Citadelles et Mazenod, 1991, p. ?.[réf. incomplète]
- Thierry Groensteen et Benoît Peeters, op. cit.
- Thierry Groensteen et Benoît Peeters, op. cit., p. 123.
- Thierry Groensteen et Benoît Peeters, op. cit., p. 164.
- Thierry Groensteen et Benoît Peeters attribuent cet album à Edmond Forest (op. cit., p. 122).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Thierry Groensteen et Benoît Peeters, Töpffer, l'invention de la bande dessinée, collection savoir : sur l'art, Paris, Hermann, 1994 (ISBN 2-7056-6214-6).
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la bande dessinée :
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Base Léonore
- Site dédié suramedeedenoe.unblog.fr.
- Félix Ribeyre Cham, sa vie et son œuvre ; préface par Alexandre Dumas fils, eau-forte de Le Rat, d'après Yvon, héliogravure d'après Gustave Doré, fac-similé d'aquarelles et de dessins, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie éditeurs, 1884.
- 426 caricatures de Cham mises en ligne par le département des arts graphiques du musée du Louvre.