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Cham des Bondons

menhir des Bondons, France

La Cham des Bondons est un plateau calcaire d'une dizaine de kilomètres carrés s'étendant au sud-ouest du mont Lozère, à une dizaine de kilomètres de Florac, dans le département de la Lozère. Ce plateau tient son nom du mot occitan local Cham (plateau ou causse) et de la proximité de la commune des Bondons.

Cham des Bondons
Image illustrative de l’article Cham des Bondons
Un des menhirs du site de la Cham des Bondons.
À l'arrière-plan, le puech de Mariette.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Languedoc-Roussillon
Département Lozère
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1941)
Coordonnées 44° 24′ 00″ nord, 3° 36′ 00″ est
Altitude 1 200 m
Superficie 10 ha
Histoire
Époque Néolithique
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Cham des Bondons
Cham des Bondons
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
(Voir situation sur carte : Occitanie (région administrative))
Cham des Bondons
Cham des Bondons
Géolocalisation sur la carte : Lozère
(Voir situation sur carte : Lozère)
Cham des Bondons
Cham des Bondons
Paysage de la Cham des Bondons en octobre 2016.

Avec ses 154 menhirs de granit, le site constitue la deuxième concentration de monuments mégalithiques en Europe après les alignements de Carnac en Bretagne. On estime que la mise en place de ces pierres doit se situer entre la fin du Néolithique et l'âge du bronze. Il s'agit en fait du plus ancien monument humain en France après les premiers tumulus de Bougon.

Ce site recèle également une curiosité géologique : deux mamelons de marnes noires ayant résisté à l'érosion et dominant la vallée du Tarn, le Puech d'Allègre et le Puech de Mariette, ensuite renommés Truc de Miret et Truc des Bondons[1]. Ces puechs (du latin podium, terre élevée) seraient issus selon la légende de la boue tombée des sabots de Gargantua[2].

Le site de la Cham des Bondons fait partie du parc national des Cévennes.

Le site archéologique de la Cham des Bondons

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Deux menhirs en premier plan, l'un des puechs à l'arrière.

Ce site est unique dans le Sud de la France. En effet, sur une aire d'à peine 10 km2, ont été plantés il y a plus de 4 000 ans plus de 150 menhirs. Certains chercheurs avancent le nombre de 154 et d'autres au-delà de ce chiffre.

Le premier grand inventaire de ces monolithes remonte aux années 1940 avec le docteur Morel qui en dresse deux inventaires. Depuis cette date, il n'y a eu que peu ou pas de publications sur ce site, sinon confidentielles.

Grâce aux collectivités territoriales et au Service des Antiquités dirigé en Lozère par Gilbert Fages, ce patrimoine est en train de sortir petit à petit de l'ombre. En effet, tout au début du XXe siècle, c'était tout au plus entre trois et sept menhirs qui étaient encore debout. Dans les années 1980-1990, une trentaine de pierres avait été relevées. Aujourd'hui, ce sont au moins 80 menhirs qui ont retrouvé la verticale.

Parmi ces derniers, on notera au sud des hameaux de la Vaissière et de la Fage deux très grands menhirs mesurant respectivement 4,80 m et 4,50 m hors sol. Encore couchés il y a quelques années mais aujourd'hui remis à la verticale, ils avoisinaient les 6 mètres de long.

Particularités des menhirs de la Cham des Bondons

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Un des menhirs du premier groupe de la Fage, sur la Cham des Bondons.

En premier lieu, on remarque que tous les menhirs de cet ensemble sont en granite extrait des pentes sud du massif du mont Lozère. Or, ces pierres ont été plantées en terrain entièrement calcaire. Elles ont donc été transportées pour être érigées à cet endroit sur une distance minimum de 800 m. Pour certaines pierres, la distance entre le lieu d’extraction et le lieu d'érection doit se compter en kilomètres.

En second lieu, les menhirs ne semblent pas disposés dans l'espace de manière rationnelle. On trouve un grand nombre de menhirs seuls, des menhirs par paires et plus rarement en ligne de trois. Des demi-cercles et de vagues cercles (cromlechs) se dessinent dans le second regroupement de la Fage et celui de la Baraque de l'Air. Il n'y a donc pas ici de longs alignements du type Carnac en Bretagne ou des dispositions en cercles parfaits comme sur le causse de Blandas dans le département du Gard. Les plus grands menhirs sont souvent sur des buttes mais ce n'est pas une généralité.

En troisième lieu et le plus sujet à hypothèses, c'est bien sûr de connaître la motivation des constructeurs préhistoriques d'élever autant de pierres en un endroit aussi restreint. On a ainsi parlé de balisages de chemins antiques par temps de fortes neiges, de bornes indicatrices d'entrées de mines, de jalons d'une « route de l'uranium », etc. Rien ne permet aujourd'hui d'étayer ou de réfuter totalement telle ou telle hypothèse. Néanmoins, on peut avancer l'idée que ces monolithes dressés par dizaines auraient pu démontrer le fort sentiment religieux et la puissance d'une tribu sur d'autres. Nombreuses sont les légendes arrivées jusqu'à nous et qui rappellent le pouvoir de fertilité et de force attaché aux pierres plantées. En planter autant sur quelques kilomètres carrés devait revêtir une très importante symbolique religieuse sinon politique et ainsi conférer à la Cham des Bondons il y a plus de 4 000 ans la notion de « lieu sacré ». Cependant, la fonction originelle de ces monolithes dirigés vers le ciel reste inconnue.

« Si l'on prend en compte l'explication selon laquelle l'érection des mégalithes fut une manifestation collective destinée à conjurer les crises qui ruinaient les sociétés néolithiques, agricoles, avant l'introduction de nouveaux moyens techniques tels que la charrue dotée de roue, des outils de labour métalliques et le cheval de trait, sur les terres difficiles de l'Europe occidentale, on peut penser que l'effort spectaculaire des sociétés locales en manque de resources nutritives était tourné dans deux directions : l'auto-affirmation et l'appel aux puissances tutélaires. Comme cette floraison de menhirs est sans doute bien postérieure au mégalithisme côtier (Carnac, Galice) et ne semble pas comporter de références astronomiques, on pourrait attribuer à cette zone la valeur d'un isolat culturel entretenu, sous réserve d'investigations supplémentaires[3]. »

La Cham des Bondons, en plus d'être la seconde plus importante concentration européenne de menhirs après Carnac (Morbihan), est aussi un agréable lieu de randonnée facile à explorer, pour découvrir les vestiges de la préhistoire lozérienne et cévenole.

Accès au site des menhirs

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On rejoint la Cham des Bondons par le village du Pont-de-Montvert en allant via la route D 35 en direction du hameau de Runes célèbre pour sa cascade. On peut aussi emprunter la route N 106 qui traverse Florac et se dirige vers le nord vers Mende, puis en bifurquant sur le causse de Sauveterre au niveau du col de Montmirat. De Mende, l'accès vers la Cham des Bondons est aussi très facile.

Un parking sert de point de départ à deux circuits de randonnée proposés par l'office de tourisme.

Répartition des groupes de menhir

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La Cham des Bondons se compose de plusieurs groupes de menhirs de taille et d'intérêt variable. En dehors de ces groupes, d'autres menhirs existent en ordre dispersé mais ne peuvent être considérés comme des groupes à part entière car le nombre de pierres qui composent ces ensembles sont trop faibles. On peut ainsi citer les menhirs du village des Bondons, de la Can d'Issenges, du col de Montmirat, de Cocurès, de Malaval, des Puechs, de Lozerette, de Champ Ferrier, de Mont Vert, etc.

Les deux groupes de la Fage

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La Pierre des trois paroisses .
 
Menhirs alignés de Chabusse.

Fort d'une vingtaine de menhirs couchés, le premier groupe de menhir de la Fage se confond dans un reboisement et les monolithes sont de taille moyenne (entre 1,50 et 2,50 m). Du fait de son occultation par la végétation et de la relative petitesse des menhirs, l'intérêt de ce groupe est peu élevé.

Le second groupe de la Fage est certainement le plus connu et le plus visité par les randonneurs. Il compte plus d'une vingtaine de menhirs redressés, un dolmen et des tumuli. Le parking aménagé est implanté très près du point de départ de ce groupe et de son menhir emblématique « la Pierre des Trois Paroisses ». On reconnaît facilement cette belle pierre aux marques taillées dans la roche laissées par des essais de débitage effectués par des carriers. Elle est inscrite monument historique depuis 1941, en tant qu'élément d'un des groupes de mégalithes des Bondons[4]. Autrefois couchée, elle aurait avoisiné 5,45 m de longueur. Elle a été en partie amputée par les carriers et aujourd'hui, une fois redressée, elle culmine à moins de 3 m de hauteur. Tout autour de cette pierre et en se rapprochant du hameau des Combettes (en contrebas dans la vallée), on rencontre en suivant le sentier de grande randonnée (tronçon commun aux GR 43 et GR 68) le dolmen de la Fage, quelques menhirs isolés et sur un replat un peu plus bas, le bel ensemble formé par les trois menhirs alignés de Chabusse. Une fois traversée la petite pinède située juste à côté et en suivant le GR, ce sont des menhirs seuls ou par groupes de deux qui attendent les randonneurs et cela jusqu'aux Combettes. En allant vers l'est à partir de « la Pierre des Trois Paroisses », plusieurs paires de menhirs ont été replantées et cela jusqu'au sommet d'un mamelon.

Groupe de la Baraque de l'air

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Ce groupe compte une vingtaine de menhirs dont la taille moyenne se situe entre 1,7 et 2 m. Ils sont pour leur grande majorité implantés aux sommets de petites croupes situées au sud de la maison dite de la Baraque de l'air. Ces pierres semblent dessiner pour certaines des demi-cercles de petite envergure ou des alignements imparfaits.

Groupe de la Vaissière

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Menhirs jumeaux de la Vaissière.

Également appelé groupe de menhirs de la Fare, ce groupement présente les plus grands menhirs de la Cham des Bondons. Situé au sud des hameaux quasi-abandonnés de la Vaissière et de la Fare, c'est un ensemble numériquement très important, composé d'une quarantaine de menhirs très étalés sur le terrain. C'est ce groupe qui a le plus bénéficié des dernières restaurations, ce qui a permis de revoir érigé en majesté de très grands monolithes avoisinant les 5 mètres de hauteur. En se baladant dans ce groupe, on remarque encore près d'une dizaine de pierres couchées, pierres qui devraient être replantées dans les mois ou les années à venir. Vingt-trois des menhirs de la Vaissière sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [5].

Groupe de Colobrières

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Menhir du groupe de Colobrières.

Très proche du groupe de la Vaissière mais séparé par un profond ravin, le groupe de Colobrières est facile à atteindre en une demi-heure de marche. L'intérêt vient surtout du beau menhir de Colobrières haut de près de 4 mètres et planté au sommet d'une croupe. Les autres menhirs alentour sont toujours couchés et de taille inférieure.

La carrière de menhirs de Fontpadelle

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Située au-dessus du petit hameau de Fontpadelle, cette carrière a été reconnue voilà plus de 60 ans[Quand ?] par le docteur Charles Morel. Une fois sur le site, on remarque au moins cinq belles dalles de granit en position inclinée et prêtes à être descendues vers la Cham des Bondons. Le dénivelé est assez important tout comme la distance entre ce centre d'extraction (entre 800 et 1 200 m). On notera sur ce site la présence d'un grand bloc de granit dont il manque un grand morceau à la silhouette caractéristique. En prenant les mesures et la forme du morceau disparu, on se rend ensuite compte que cette pierre a été dressée à l'entrée du hameau de la Vaissière : elle a servi de stèle en l'honneur des sœurs Dupeyron, deux institutrices mortes durant l'hiver 1941, prises dans une tourmente de neige en voulant se rendre à leur poste de travail[6]. Une autre carrière de menhirs de taille nettement moins importante a été découverte plus au sud et est située au lieu-dit Pranleri.

Notes et références

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  1. Les Bondons : les puechs et l'Eschino d'aze, sur le site du parc national des Cévennes.
  2. Êtres fantastiques des régions de France: actes du colloque de Gaillac, 5, 6, 7 décembre 1997, Daniel Loddo, Jean-Noël Pelen, Éditions L'Harmattan, 2001 - 304 pages, p. 243, disponible (fr) sur Google Books.
  3. Ph. Jouët, Bulletin Amis des Etudes celtiques, 2022.
  4. La base Mérimée des monuments historiques la considère cependant comme faisant partie du premier groupe dit de la Fage. Notice no PA00103796, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Notice no PA00103793, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. Le récit de la tragédie des deux sœurs.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Bruno Marc, Dolmens et menhirs des Cévennes : 20 circuits de découverte préhistorique, Les Presses du Languedoc, (ISBN 2859982760)

Articles connexes

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Liens externes

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