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Corybantes

divinité de la mythologie grecque

Dans la mythologie grecque, les Corybantes (en grec ancien : Κορύϐαντες / Korúbantes), appelé Kurbantes en Phrygie, sont des danseurs coiffés d'un casque qui célèbrent le culte de la Grande Déesse phrygienne Cybèle en jouant du tambourin et en dansant. Les Corybantes sont des hommes en armure, qui suivent le rythme des tambourins[1], des cors, des flûtes et des cymbales[2], et le marquent avec leurs pieds. La danse, selon la pensée grecque, était une des activités éducatrices, comme la fabrication du vin ou la musique. La danse en armure (la « danse pyrrhique » ou simplement la « pyrrhique ») était un rituel d'initiation pour les jeunes hommes qui « arrivent à leur majorité » et était lié à la célébration d'une victoire à la guerre.

Les guerriers représentés dans le relief néo-attique exécutent une danse des armes. Cette danse consistait à frapper en rythme avec l'épée le bouclier du guerrier le plus proche. L'œuvre date de la première moitié du Ier siècle av. J.-C. et est une copie d'un relief athénien plus ancien. Musées du Vatican (Inv. 321)

Corybantes et Courètes

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Les Courètes[3] sont, quant à eux, les neuf danseurs adorateurs de Rhéa, l'homologue crétoise de Cybèle ; Virgile confond Corybantes et Courètes[4].

L'helléniste français Henri Jeanmaire a montré que les Courètes aussi bien que le Zeus crétois (appelé « le plus grand kouros » dans des hymnes crétois) étaient en liaison étroite avec le passage des jeunes hommes à l'âge de virilité dans certaines villes crétoises[5].

Les Corybantes phrygiens ont été souvent confondus avec d'autres fraternités masculines extatiques, comme les Dactyles du mont Ida ou les Courètes crétois, divinités de la jeunesse (kouroi) qui servaient de gardiens pendant la petite enfance de Zeus. Dans le récit grec de sa naissance, le rite des lances et des boucliers qui s'entrechoquent est interprété comme servant à couvrir les cris du petit enfant-dieu et à empêcher que son père Cronos ne le découvre. Ovide dans ses Métamorphoses les fait naître de l'eau de pluie, Ouranos fertilisant Gaïa, ce qui pourrait rapprocher ce rite des Hyades des Pélasges. Selon le pseudo-Apollodore, ils sont les fils d'Apollon et de la Muse Thalie. Selon une version encore, ils sont les fils de Zeus et de la Muse Calliope.

Les Corybantes ou Courètes président aussi à la petite enfance de Dionysos, un autre dieu né bébé, et de Zagreus, un enfant crétois de Zeus. L'extase sauvage qui accompagne leur culte peut se comparer à celle des Ménades, des femmes qui suivaient Dionysos.

Il existait plusieurs « tribus » de Corybantes, entre autres les Cabires, les Corybantes de l'Eubée et les Corybantes de Samothrace. Hoplodamos et ses géants étaient comptés au nombre des Corybantes et le Titan Anytos était considéré comme un Courète. Dans l’enthousiasme provoqué par une ivresse sans vin, par la danse et par la musique des cymbales et des tympanons, les Corybantes étaient dans un état d’extase proche de la possession[6]. Dans Les Lois, Platon témoigne de l’intervention de « guérisseuses du mal des Corybantes » qui employaient alors une sorte de bercement[7].

Théophraste a écrit que les anciennes prescriptions du culte athénien avaient été copiées sur le règlement des cérémonies des Corybantes crétois[8].

Expressions

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Jupiter parmi les Corybantes, peinture de Giuseppe Maria Crespi, v. 1730, musée d'art Kimbell.

« Je ne peux pas l'écouter sans que le cœur ne me batte pis qu'aux Corybantes et que ses propos ne m'arrachent des larmes » (Platon, Le Banquet, Éloge de Socrate par Alcibiade)[9].

Bibliographie

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  • Marie-Hélène Delavaud-Roux (ill. Agnès Irigoyen), Les danses armées en Grèce antique, Presses de l’Université de Provence, (1re éd. 1993), 210 p. (ISBN 978-2853993234)
  • Pierre Boyancé, « Sur les mystères phrygiens « j'ai mangé dans le tympanon, j'ai bu dans la cymbale » », Publications de l'École française de Rome, Rome, École Française de Rome, vol. Études sur la religion romaine, no 11,‎ , p. 201-204 (lire en ligne)
  • Virgile (trad. Maurice Lefaure, préf. Sylvie Laigneau), L'Énéide, Le Livre de poche, coll. « Classiques », , 574 p. (ISBN 9782253085379)
  • « Le Banquet », dans Platon, Œuvres complètes (trad. du grec ancien par Luc Brisson), Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2081218109)
  1. Euripide, Les Bacchantes, 123.
  2. Lucrèce, De rerum natura, II, 600-643.
  3. On peut orthographier de différentes manières le mot Curètes selon la transcription : Kurètes, Courètes, Kourètes
  4. Énéide, III.
  5. Henri Jeanmaire, Couroi et Courètes : essai sur l'éducation spartiate et sur les rites d'adolescence dans l'antiquité hellénique, Lille, 1939.
  6. Boyancé 1972, p. 203.
  7. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], livre VII, 790 d.
  8. De l'abstinence, cité par Porphyre de Tyr, Livre II, 20.
  9. Platon, Le Banquet, Éloge de Socrate par Alcibiade

Sources

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Liens externes

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