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Fairuz

chanteuse libanaise

Fayrouz ou Fairouz (arabe : فيروز), née Nouhad Haddad (en arabe نهاد حداد), chanteuse libanaise d’ethnie assyrienne[1],[2] par son père, et arabe par sa mère, est née le au Liban, à Beyrouth. Elle est considérée comme l'une des divas de la musique arabe moderne. Son style se caractérise essentiellement par le mixage entre musique du Moyen-Orient et musique occidentale. Elle s'inspire également de la musique byzantine et maronite, du chant arabe traditionnel, de la musique symphonique, de l'Opéra, de la musique latine, et du jazz à partir des années 1980.

Fairouz
فيروز
Description de l'image Fairuz in btd concert 2001.jpg.
Informations générales
Nom de naissance Nouhad Haddad
نهاد حداد
Naissance (89 ans)
Grand Liban
Activité principale Chanteuse , actrice
Genre musical Musique libanaise, musique arabe
Années actives Depuis 1950
Labels EMI, Virgin, Voix de l'Orient, Fayrouz Productions
Site officiel http://www.fairouz.com/

Sa longue carrière, ses succès internationaux et son style unique font de Fairouz « la plus grande star arabe de tous les temps »[3].

Biographie

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Sa famille chrétienne syriaque s’installe avec elle à Beyrouth dans le quartier de Zqaq El Blat où elle grandit[4]. Son père, Wadi' Haddad (assyrien charpentier né à Mardin à la frontière turco-syrienne) qui a fui au Liban en raison de la menace de mort due au génocide assyrien commis par l'Empire ottoman 1914-1918 et sa mère, Liza al Boustani, la baptisent Nouhad. Son nom de scène, également transcrit Fairouz ou Fayrouz, signifie «turquoise» en arabe[5].

Avec les frères Rahbani[6], Assy et Mansour (Assy deviendra son mari), elle crée un nouveau style de musique libanaise initialement très influencé par la musique latine[4].

Son premier concert public a eu lieu en 1957. Elle devient très vite célèbre dans tout le monde arabe mais se fait rare pendant la guerre civile libanaise afin d’éviter d’être utilisée par un camp ou par un autre. Cette retenue lui vaut l’affection et l’intérêt du public de toutes confessions. Depuis la fin de la guerre civile, elle travaille avec son fils Ziad Rahbani. Sa musique est de plus en plus influencée par les rythmes jazz[7].

 
Fairouz (1957).

Au festival de Baalbeck

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Fairouz n’acquiert sa célébrité que lorsque les frères Rahbani commencent à composer pour elle au début des années 1950. Ces années-là sont très fertiles et Fairouz s’essaye à de nombreux genres musicaux, et, avec un penchant pour la modernité et la musique occidentale, les frères Rahbani vont exceller aussi bien dans des compositions symphoniques que dans des tangos et autres danses latines. Ceci n'est pas du goût de tous les auditeurs et critiques de l’époque habitués aux longues mélopées égyptiennes composées avec des orchestrations traditionnelles.

Mais le style des Rahbani s’impose petit à petit, et c’est en 1957 que le comité du festival international de Baalbeck, qui fête son premier anniversaire, demande aux Rahbani de préparer une «soirée libanaise»[8] qui fera découvrir au public du festival (composés surtout d’étrangers et de Libanais intellectuellement occidentalisés, le festival se contentant jusque-là de présenter des spectacles de musique et de danses classiques et des tragédies grecques), les musiques et danses traditionnelles du Liban.

Le programme est à la hauteur des espérances et le public revient aussi nombreux, en 1959, autant pour applaudir le ballet Rambert que pour applaudir Fairouz encore une fois invitée en vedette des soirées libanaises (sachant que le festival s’est interrompu en 1958 à cause de troubles communautaires)[9]. Cependant il ne faudrait pas croire que les Rahbani présentent ce qui est communément appelé le «Folklore» : leurs compositions sont bel et bien personnelles, et quand il y a des chants folkloriques de compositeurs inconnus, les Rahbani prennent bien soin de leur donner un nouveau souffle de vie en les présentant dans des orchestrations symphoniques somptueuses, ou sur des rythmes latins.

En 1961, Fairouz revient à Baalbeck avec une superproduction, le spectacle de 1957 était une suite de tableaux sans véritable lien, en 1959, était présentée une opérette d’un seul acte (Al' Mouhakamale Procès); en 1961, les Rahbani créent une comédie musicale en 4 actes intitulée Al Ballbakieh (la Baalbakiote). Pénétrant l’univers de la mythologie, les Rahbani écrivent l’histoire d’une jeune fille dotée d’une voix envoûtante, universelle et éternelle. Fairouz chante ainsi aussi bien les mélodies andalouses que celles puisées dans la pure musique classique occidentale (la célèbre Ode à Baalbeck). Présenté à Londres et en Amérique du Sud, le spectacle, dans son côté le plus osé et le plus occidental, ne reçoit pas un accueil très chaleureux, surtout de la part de la presse britannique.

En 1962, Fairouz est de retour dans une comédie musicale, cette fois en 2 actes : Jisr el Kamar qui est le nom d’un village situé au nord du Liban et qui, traduit textuellement, signifie le pont de la Lune. Dans cette comédie musicale, où Fairouz joue le rôle d’une fille envoûtée par les djinns et qui cherche à réconcilier les habitants de deux villages voisins en guerre, en écho à la première guerre civile de l'histoire du Liban moderne, celle de 1958, la musique des deux frères Rahbani devient de plus en plus expressive et dramatique dans les passages chantés par le chœur, et plus lyrique dans les passages chantés par Fairouz.

Cette évolution va être encore plus marquée en 1963, quand les Rahbani composent Allayl wa’l Kandil (La Nuit au fanal), où Fairouz (mantoura), jeune vendeuse de lanternes, tombe amoureuse d’un «horla» (hawlou) qui trahit sa confiance, et qui est représentée au théâtre du Casino du Liban ainsi qu’à la foire internationale de Damas.

En 1964, au festival des Cèdres, la pièce qui sera l’année suivante le premier film, dirigé par Youssef Chahine, de Fairouz et des Rahbani, Bayya’a el khawatim (Le Vendeur de bagues) raconte l'histoire d’une jeune orpheline fataliste (Fairouz) prise dans les mensonges d’un oncle mythomane. Au Liban, on parle désormais du «théâtre des Frères Rahbani»: le théâtre musical libanais né de rien, se développe à une vitesse vertigineuse.

En 1965, les frères Rahbani présentent au festival de Baalbeck une nouvelle comédie musicale avec pour vedette cette fois-ci la chanteuse libanaise Sabah : Dawalib el hawales Moulinets —, histoire d’amour impossible entre un seigneur féodal et h’ala (Sabah) jeune fille très belle mais têtue[10].

En 1966, Fairouz et les frères Rahbani, au festival de Baalbeck toujours, se produisent avec cette fois une fiction historique: Ayyam FakhreddineDu temps de Fakhr-al-Din. Tout est dans le titre : Otr ellayl (Fairouz) se veut la conscience fictive d’un peuple qui attend que son souverain le protège et fasse de lui un peuple indépendant (Fakhr-al-Din est un émir qui régna sur la montagne libanaise au XVIIe siècle)[11],[12].

À Beyrouth

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Les débuts de l'aventure urbaine

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Fairouz ne se produit pas à Beyrouth avant 1967, excepté un passage furtif au théâtre du Capitole en 1962: elle présenta un programme de variétés et une mini-opérette de 20 minutes glorifiant l’armée libanaise qui venait de faire face à une tentative de coup d’État.

En 1967, un théâtre ouvre ses portes en plein cœur du Hamra, quartier le plus intellectuel et cosmopolite de Beyrouth : le théâtre Piccadilly. Fairouz et les Rahbani y furent invités et présentèrent leur dernière production : Hala wel Malik (Le Roi et Hala), une comédie musicale de « masques et bergamasques », où les passages récitatifs sont presque inexistants[13] Le succès est fulgurant et la pièce est reprise en été de la même année au festival des Cèdres et en automne à la foire internationale de Damas.

En 1967 sort également la deuxième production cinématographique des Frères Rahbani, Safar barlik (L’Exil) qui dont la trame se passe pendant l’occupation ottomane du Liban et la résistance qui s’exacerba en 1914 lorsque le sultanat prit des mesures drastiques contre la population libanaise. Ce film fut suivi d’un autre, Bint el hariss (la Fille du garde), tous deux dirigés par Henri Barakat et sorti en 1968 dans un registre léger, traite des délicates questions du chômage et de l’adultère dans un petit village où rien ne peut rester secret[14].

1967, un tournant politique et artistique

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1967, l'année de la défaite des armées arabes face à Israël, sonna le glas de l'insouciance et de la frivolité du mouvement théâtral libanais - y compris pour les frères Rahbani. La « dolce vita » libanaise n'était plus de mise, momentanément du moins.

En 1968, Fairouz monte sur les planches en Syrie avec les frères Rahbani dans Ash-shakhs[15] (Son Excellence) qui est le premier volet d’une trilogie satirique (avec Yaiche Yaiche et Sahh Ennom en 1970) de la bureaucratie et la politique des régimes arabes de l’époque. En 1969, la pièce fut jouée pendant près de trois mois au théâtre Piccadilly. L’été de la même année les frères Rahbani composèrent une comédie musicale épique pour le festival de Baalbeck, Jibal As-sawan (Les Montagnes de silex)[16].

 
Fairouz dans les années 1970.

L'année 1970 fut une année particulièrement riche : les Rahbani composèrent deux comédies musicales, Yaiche Yaiche (Longue vie à sa majesté) et Sahh En-nom (Bon réveil à vous !). La première, présentée au théâtre Piccadilly de Beyrouth en hiver, est une satire grinçante de l’instabilité politique du Liban et de tout le Proche Orient. En Syrie, les Rahbani montèrent Sahh En-nom, une comédie musicale tout aussi grinçante et absurde, dans laquelle le gouverneur ne fait que dormir et les citoyens que pâtir.

En 1971, les frères Rahbani composèrent Nass min Warak (Gens de papier), une comédie musicale « mise en abîme » puisqu’elle avait elle-même pour sujet l'histoire d'une troupe de chanteurs et de danseurs ayant à leur tête Maria (Fairouz). La première fut donnée à la foire internationale de Damas en et au Piccadilly de Beyrouth en février 1972.

Pendant l’été 1972, les frères Rahbani présentèrent Natourit al Mafatih (La Gardienne des clés) avec Fairouz au festival de Baalbeck. Il s'agit d'une comédie noire où un peuple opprimé choisit la résistance passive : tout le monde fuit le royaume de Sira sauf Zad el khayr (Fairouz) qui reste seule face au tyran. Après les représentations à Baalbeck, ce fut le tour de Damas. À la fin de la saison, Fairouz épuisée, échoue est hospitalisée dans une clinique de Beyrouth. Quelques jours plus tard, son mari et compositeur fétiche Assy Rahbani est lui aussi hospitalisé victime d'un accident cardio-vasculaire cérébral[17].

La maladie et la séparation

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Fairouz et son mari Assy Rahbani (1955).

Plusieurs interventions chirurgicales furent nécessaires à Assy Rahbani. Son état n'étant pas jugé satisfaisant, il fut transporté à Paris à bord du jet privé du président syrien de l’époque Hafez el Assad pour recevoir les soins nécessaires. Son état physique s'améliora, mais son cerveau ayant été endommagé, Assy Rahbani était devenu pseudo-amnésique[18]. Néanmoins il composa de nouveau et sa première mélodie fut Layali el chimal el hazini (Les Tristes Nuits) pour Fairouz qui la chanta en ouverture de la comédie musicale Al-mahatta (La Gare) au théâtre Piccadilly en février 1973[19], une comédie aux mélodies grinçantes et mélancoliques qui vit naître la première composition de Ziad Rahbani pour sa mère : Sa’alouni en-nas (Les gens m'ont demandé). Le spectacle fut dédiée à Assy Rahbani, toujours hospitalisé à Paris le jour de la première. Son frère cadet, Elias Rahbani, prit la baguette du chef d’orchestre.

En été 1973, un spectacle de variétés fut monté à Baalbeck, Qasidet Hobb (Poème d’amour) où Ziad Rahbani composa une deuxième chanson pour Fairouz, Eddaysh kan fi nass (Il y avait tant de monde) dans le style des grands classiques.

En 1974, les frères Rahbani jouèrent la comédie musicale Loulou au Piccadilly, où Fairouz tenait le rôle d’une prisonnière blanchie après quinze ans de prison mais qui menace tout son entourage d’une vengeance sanglante.

Le , la guerre civile éclata au Liban pendant que les frères Rahbani et Fairouz jouaient au Piccadilly Mays el Rim, un village où deux familles se font la guerre et qui prennent Zayyoun (Fairouz) pour témoin, et dont l’ouverture du premier acte est restée l’une des plus importantes compositions de Ziad Rahbani (qui composa aussi une des chansons de la comédie, habbou ba’adounIls se sont tant aimés).

En 1976, un spectacle de variétés fut monté à la FI de Damas, et en 1977 les frères Rahbani composèrent Petra[20] dont la première fut donnée à l'amphithéâtre romain d'Amman à l’occasion de l’anniversaire de l’accession au trône du Roi Hussein, et fut jouée par la suite à Damas, au Casino du Liban et au Piccadilly. Petra est la dernière comédie musicale qui unit les frères Rahbani à Fairouz.

En 1978, Fairouz et les Rahbani présentèrent un concert au London Palladium, et l’année suivante l’Olympia de Paris , après la première série de concerts en avril 1979 aux Émirats Arabes Unis à Charjah, vivait le dernier concert où Fairouz chantait sous la direction d'Assy Rahbani. Concommitamment à leur collaboration artistique se termine leur vie commune façon temporaire et reprend en 1983 avec la rechute de Assy[21].

Les années 1980 et 1990 : l’ère Ziad Rahbani

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Fairouz en concert à Bercy 1988.

L’année 1979 voit la séparation du tandem artistique Fairouz-frères Rahbani et la naissance du premier album de Fairouz composé par son fils Ziad Rahbani: Wahdoun (Seuls). Il marque un tournant fondamental dans la carrière de la chanteuse: les arrangements jazzy mélés de mélodies orientales de son fils ont un style nouveau[22]. Mais le public, habitué aux textes romantiques des frères Rahbani fut choqué par les textes crus et osés de Ziad et son humour noir. Cette polarisation des « anciens » et des « modernes » renaîtra avec chaque nouvel album de la chanteuse.

Le deuxième album de ce tandem dont la réputation devint très vite sulfureuse, ne verra le jour qu’en 1987, Maarefti fik (Notre rencontre). Très hétéroclite, il regroupe aussi bien des atmosphères orientales dans le style Rahbani que jazz. Entretemps, Assy Rahbani était mort le . Fairouz, peu de temps auparavant, se produisit au Royal Festival Hall de Londres, accompagnée de Ziad Rahbani au piano, qui écrivit aussi de nouvelles orchestrations pour les anciennes chansons de Fairouz. En 1988, Ziad Rahbani l’accompagna aussi pour un concert-évènement au Palais Omnisports de Paris-Bercy, à l’occasion duquel elle fut nommée commandeur des arts et des lettres par le ministre de la culture française de l’époque Jack Lang[23](Fairouz recevra la légion d’honneur à Beyrouth en 1998).

Son premier CD, « The Very Best of Fairouz », était publié en 1987 et contenait sa chanson emblématique « Aatini al Nay wa ghanni » (« Donne-moi la flûte et chante ») avec le texte d'un poème de Khalil Gibran[24].

En 1991 sortit le troisième album de Fairouz et Ziad, Kifak enta ? (« Comment vas-tu ? »), qui fit couler beaucoup d’encre. Les textes de Ziad Rahbani étaient décidément trop modernes pour le goût de certains qui refusaient d’écouter Fairouz déclarer son amour à un homme qu’elle savait marié (la chanson « Comment vas-tu ? » raconte l’histoire d’une femme qui rencontre son ancien amant désormais marié, et lui dit ouvertement qu’elle aimerait se remettre en ménage avec lui) ! Ces critiques virulentes laissèrent peu de place à l’appréciation de la musique que présentait Ziad Rahbani (toujours aussi hétéroclite), et ce n’est que des années plus tard que Kifak enta? deviendra un « classique » de Fairouz, qu’elle chante dans presque tous ses concerts.

En 1994, Fairouz qui n’avait pas chanté au Liban depuis 1977, se produisit dans un méga-concert dans le centre-ville de Beyrouth[25] et, en 1995, Ziad Rahbani et Fairouz présentèrent, en hommage à Assy Rahbani, l’album Ila Assi (À Assy), qui regroupa 19 des chansons de Fairouz et des frères Rahbani réorchestrées par Ziad Rahbani. Ce n’est qu’en 1999 que Fairouz sortit un nouvel album avec Ziad Rahbani, Mish Kayen Hayk Tkoun (« Tu as vraiment changé »). Cet album contenait aussi des chansons composées par le Syrien Mohammed Mohsen.

Les concerts au festival de Beiteddine

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En 2000, Fairouz prépara son véritable come-back. Son concert de 1994 était fait de nostalgie plus que de musique, Fairouz ayant reçu des menaces puis des intellectuels ayant présenté une pétition lui sommant de ne pas chanter << sur le dos d'un pays meurtri par la guerre >>, bien que Fairouz est pour eux quelqu'un << qu'ils respectent car elle représente le Liban >>, d'après le documentaire de France 2 " Fairouz fête la réconciliation libanaise, " et l’anthologie qu’elle présenta au festival de Baalbeck en 1998 (qui avait repris ses activités en 1997 et avait dès lors refusé la participation de Fairouz avec son beau frère Mansour Rahbani en cette année ), où elle chanta en playback avec toutefois un micro portatif par honnêteté envers son public, à l'initiative et sur l'insistance de son beau frère Mansour Rahbani qui constituait avec son frère aîné Assy Les Frères Rahbani, et qui a tenu à organiser un concert sans orchestre avec une superposition de spectacles, lumières et chansons, alors que Fairouz n'avait jamais auparavant chanté en palyback, ne purent convaincre ses fans. Son fils Ziad Rahbani, qui devait être de la partie s'est retiré du festival de Baalbeck lorsque son oncle lui a demandé de prétendre jouer au panio des morceaux pré-enregistrés, considérant cela une trahison du public. À la suite du succès de ses concerts au London Gran Hall Olympia les 12 et 13 mars 1994 en compagnie de l'Orchestre Royal Philharmonique de Londres, une tournée au Nord du Maroc en novembre 1994 a été annulée, alors que les billets avaient déjà commencé à être en vente, par manque de sérieux de l'organisation de l'agence marocaine chargée des concerts à Oujda d'où devait débuter la tournée pour célébrer le neuf centième anniversaire de la fondation de la capitale de l'est du pays, Rabat et Casablanca. C’est alors que, en , elle présenta au festival de Beiteddine, accompagnée de son fils Ziad Rahbani et d’un orchestre symphonique composé de musiciens arméniens, français, hollandais et libanais, sous la baguette de l’Arménien Karen Durgaryan, trois concerts dont le programme, choisi avec le plus grand soin, regroupait des anciennes chansons savamment réorchestrées (dont la fameuse La inta habibi - « Tu n’es plus mon amour ») ainsi que de nouveaux titres (dont le tout aussi fameux, désormais, Sabah w massa - « Matin et soir »). Fairouz avait reconquis un public jeune et convaincu les plus réticents. L’été 2001, le même orchestre fut à Beiteddine pour Fairouz[26]. Un nouvel album sortit en Wala kif (…ni comment), précédé en 2001 par l’enregistrement des concerts de Beiteddine 2000. En 2003, Fairouz revint avec le même orchestre une fois de plus à Beiteddine[27] (en 2002, Fairouz avait présenté à Beiteddine avec un orchestre restreint un programme-rétrospective). Désormais, c’est cet orchestre, dont la plus grande partie est composée de membres de l’orchestre symphonique d’Erevan sous la direction de Karen Durgaryan, qui accompagne Fairouz dans ses tournées.

En 2006, la comédie musicale Sahh ennom des frères Rahbani et Fairouz qui avait été représentée en 1970 connut une seconde vie : elle fut programmée pour ouvrir les festivités de Baalbeck qui fêtaient leur cinquantenaire. Mais la guerre menée par Israël qui éclata le jour même obligea Fairouz et Ziad Rahbani à remettre les représentations à plus tard. Ce n’est qu’en que le public libanais eut la chance de découvrir au BIEL (Beyrouth) les nouvelles orchestrations de Ziad Rahani pour Sahh ennom ainsi que le come back d’une Fairouz comédienne. Fairouz, en tournée dans Sahh ennom depuis 2006, joua à Damas en 2008 à guichets fermés pour neuf représentations, à Sharjah et à Amman.

2010-2017, des albums et un retour sur scène

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Après quatre années d'absence de la scène libanaise, Fairouz se produit au BIEL, à Beyrouth, les 7 et . Son nouvel album Eh fi amal (L'Espoir fait vivre), composé par Ziad Rahbani, est disponible depuis le . Il contient douze titres : huit titres inédits, deux compositions instrumentales et deux chansons réarrangées par Z. Rahbani, un des frères Rahbani, Biktoub ismak, et une ballade folk dont le compositeur est anonyme, Al bint al chalabiya, que les frères Rahbani avaient déjà adaptée pour Fairouz dans les années 1950.

En , Fairouz a donné un concert unique au Théâtre royal Carré d'Amsterdam, dans le cadre du Holland Festival. En décembre de la même année, Fairouz présenta cinq concerts dans le nouveau complexe polyvalent Platea, au nord de Beyrouth.

En 2017, Fairouz a sorti un nouvel album Bebalee. Elle y reprend de grands standards de la musique (My Way, Imagine, Don’t Cry For Me, Besame Mucho, Ma Cabane au Canada…)

Ses concerts à l'étranger

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Étant donné que les concerts et spectacles de Fairouz à Damas étaient quasi annuels, ils ne sont pas traités dans cette rubrique mais dans le corps du sujet, ci-dessus.

De 1961 à 1971

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Fairouz chanta en Amérique du Sud (à Rio de Janeiro, São Paulo et Buenos Aires) avant même de chanter à Beyrouth, et ce en , pendant une tournée organisée par le comité du festival de Baalbeck. Ce dernier organisa aussi deux concerts de Fairouz à Londres et à Manchester en . En , Fairouz chanta à Amman pour la première fois, à l'amphithéâtre romain. En 1966, elle donna trois concerts dans la ville de Koweït, en février. En 1968, une grande tournée en Algérie fut organisée (Alger, Oran, Constantine et Annaba avec un passage à Tunis). Enfin, en 1970, Fairouz se produisit au Maroc (Rabat et Casablanca) en juillet. À l'automne 1971, une tournée d'un mois fut organisée pour Fairouz et la troupe des Rahbani en Amérique du Nord (11 dates aux États-Unis et au Canada) par l'Arab Forum for Art and Culture.

De 1975 à 1979

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De 1980 à 2011

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Une œuvre protéiforme

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Les frères Rahbani et Fairouz eurent une activité extrêmement riche dans les années 1960 et 1970 dans le domaine du théâtre du cinéma et de la télévision.

Au théâtre

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Nom de la pièce Genre Date de première Lieu de première
Pièce théâtrale chantée intitulée Ayyam Alhasad (jours des moissons). Spectacle musical (deux actes) 1957 Festival international de Baalbeck (FB)
Pièce théâtrale chantée Al3oursou Fy Lqaria (Le mariage dans le village) Spectacle musical en deux actes mais Fairouz ne participe qu'au deuxième (et ouvre le premier). 1959 FB
AL Baalbakieh (La Baalbakiote) Spectacle musical en quatre actes 1961 FB
Jesr al-Kamar (le pont de la Lune) Comédie musicale en deux actes 1962 FB
Allayl wel kandil (La nuit au fanal) Comédie musicale en un acte 1963 Foire internationale de Damas (FID)
Bayya'ah al khawatim (Le vendeur de bagues) Comédie musicale en deux actes 1964 Festival des Cèdres
Ayyam Fakhreddine (L'ère de Fakhreddine) idem 1966 FB
Hala wel malek (Hala et le Roi) idem 1967 Théâtre Piccadilly (TP)
Ash-shakhs (Son Excellence) idem 1968 FID
Jibal Assawan (Les montagnes de Silex) idem 1969 FB
Yaiche ..Yaiche (Longue vie à sa Majesté...) idem 1970 TP
Sahh en-nom (Bon réveil à vous !) idem 1970 FID
Nass min warak (Gens en papier) Spectacle musical en deux actes 1971 FID
Natourit al Mafatih (La Gardienne des clés) comédie musicale en deux actes 1972 FB
AL Mahatta (La Gare) idem 1973 TP
Qasidet hobb (Poème d'amour) Spectacle musical en deux actes 1973 FB
Loulou idem 1974 TP
Mays er-rim idem 1975 TP
Petra idem 1977 Amphithéâtre romain d'Amman

N.B: Les spectacles musicaux ne contenaient pas ou peu de dialogues chantés. Ils étaient composés d'une suite de tableaux de chants et de danses, avec, pour quelques-uns des spectacles, comme Nass min warak, une trame qui unissait ces différents tableaux.

Au cinéma

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À la télévision

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  • Al-Iswara (La Gourmette) 1962 et une deuxième version en 1967
  • Ayyam a'talj (Les jours de neige) 1962
  • Programme spécial à l'occasion du premier anniversaire de Télé-Orient en
  • Day'it al aghani (un village des chansons) 1966
  • Layali es-saed (nos nuits heureuses) 1966
  • Al quds fi el bal (Jérusalem dans mes pensées) 1967
  • Dafater ellayl (les cahiers de la nuit) 1968
  • Ma'a el hikayat (avec les histoires) 1970
  • Sahra (une veillée) 1971
  • Qasidet hobb ( Poème d'amour : la comédie musicale filmée pour la télévision) 1973
  • Loulou (idem) 1977
  • Mays eerim (idem) 1977

Discographie sélective

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La discographie complète de Fairouz ne compte pas moins de cinquante titres.

  • Rajioun, compilation (1950-1960), Voix de l’orient (VDLCD) 546.
  • Jisr el kamar, comédie musicale (1962), enregistrée au festival international de Baalbeck, VDLCD 645-646.
  • Hala wil malik, comédie musicale (1967), enregistrée au théâtre Piccadilly, Beyrouth, VDLCD 536-537
  • Sahh ennom, comédie musicale (1970), enregistrée à la foire internationale de Damas, VDLCD 636-637
  • Safar barlik / Bint el hariss, bandes originales (1967-1968), VDLCD 535
  • Mechwar, compilation (années 1960), VDLCD 627
  • Fairuz in Petra (1978), Philips 6353525
  • En concert à l'Olympia (1979), VDLCD 503-504
  • En concert de Noël à Westminster (1986), VDLCD 515
  • En concert au Royal Festival Hall de Londres (1986), VDLCD 509
  • Kifak enta ? (1991), Relax-in, EMI 528
  • Ila Assi (1995), VDLCD 600
  • En concert au festival de Beiteddine (2000), Relax-in/EMI
  • Wala Kif (2002)
  • Eh Fi Amal (2010)
  • Bebalee (2017)

Décorations

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Décorations libanaises

Décorations étrangères

Hommage

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En 2021, elle est l'une des personnalités présentées dans l'exposition « Divas. D'Oum Kalthoum à Dalida » à l'Institut du monde arabe (Paris)[29].

Notes et références

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  1. (en) « Faïrouz biography », sur Last.fm (consulté le ).
  2. « What religion is Fairouz? – BioSidmartin », sur biosidmartin.com (consulté le ).
  3. « L'Orient- Le Jour »  , sur lorientlejour.com, (consulté le ).
  4. a et b Jacques Denis, « Fairuz, icône fédératrice au service du Liban », sur liberation.fr, .
  5. (en) « Fairouz: Lebanon’s music icon that makes us proud! », sur the961.com, (consulté le ).
  6. « فيروز والفن الرحباني : الحلم المتمرد والفردوس المفقود / محمد منصور - Sudoc », sur sudoc.fr (consulté le ).
  7. (en) « Fairuz: the Arab world's most celebrated living voice », sur france24.com, .
  8. (en) Popular Culture and Nationalism in Lebanon : The Fairouz and Rahbani Nation, Christopher Reed Stone, Ed. Routledge, 2008
  9. Le Chemin de Baalbeck: souvenirs & rencontres , Aimée Kettaneh, Ed.Terre du Liban, 2006
  10. C'est la seconde et dernière fois que les frères Rahbani montent une pièce avec Sabah, après la première en 1960, à Baalbeck aussi : mawsemm el e’ezz, La belle saison)
  11. Baalbeck, les riches heures du festival, Ed. Dar Annahar, Beyrouth, 1994
  12. De la musique arabo-libanaise et du théâtre musical Rahbani, Nizar Mroueh, Ed. Al Farabi, Beyrouth, 1998.
  13. Synopsis: Hala, jeune fille sans défense, est reniée par son père, un ivrogne qui avec la cour du Roi veulent faire croire à ce dernier que Hala est fille de roi et qu’elle lui est envoyée par les astres comme épouse.
  14. « Fairouz, légende vivante de la chanson arabe et rare ciment national d'un Liban fracturé », sur francetvinfo.fr, .
  15. Synopsis: Ashakhs est l’histoire d’une vendeuse ambulante de tomates qui se trouve avec sa charrette au beau milieu d’une réception donnée en l’honneur d’un hôte de marque. Soupçonnée d’espionnage, elle se retrouve au tribunal au banc des accusés.
  16. Synopsis: Le thème est la résistance des libanais à l’oppression et le moment fort est le tableau final dans lequel le personnage central meurt en martyr.
  17. cf(1)
  18. « Qui est Fairuz, la chanteuse qui a rencontré Manu au Liban ? », sur bfmtv.com, .
  19. Synopsis: une jeune étrangère qui fait croire à tout un village qu’un train venant de nulle part passera pour les prendre « vers le nord » où ils trouveront le bonheur
  20. Synopsis: Chakila, reine du royaume de Pétra en guerre contre Rome, est confrontée à un choix cornélien : sauver sa fille kidnappée au prix de la défaite de son armée, donc de la perte de son royaume.
  21. « Fairuz Online: Fairuz, Fairouz, Fayrouz Feyrouz Feiruz », sur fairuzonline.com (consulté le ).
  22. notamment Habbaytak ta nsit ennawm- Je t’ai aimé à en oublier le sommeil -, ana andi hanine- Je suis nostalgique
  23. Jack LANG décore FAIROUZ
  24. The Very Best of Fairuz
  25. Son concert à Beyrouth en 1994
  26. Fairuz à Beiteddine (2001)
  27. Fairuz à Beiteddine(2003)
  28. « La diva libanaise Fayrouz faite Commandeur de la Légion d’honneur par le président français », sur lematin.ma, .
  29. Olivier Nuc, « Quand l'Orient chantait l'amour au féminin », Le Figaro, cahier « Le Figaro et vous »,‎ 12-13 juin 2021, p. 31 (lire en ligne).

Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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