Free Software Foundation
La Free Software Foundation (FSF) (litt. « Fondation logiciel libre » - nom intensifié par surtraduction dans de nombreuses langues, officiellement en français « Fondation pour le logiciel libre »), est une organisation américaine à but non lucratif fondée par Richard Stallman le 4 octobre 1985, dont la mission[1] est la promotion du logiciel libre et la défense des utilisateurs.
Logiciel libre, société libre |
Fondation |
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Sigle |
(en) FSF |
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Type | |
Forme juridique | |
Domaines d'activité | |
Mouvement | |
Financement | |
Siège | |
Pays |
Membres |
5 000 () |
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Effectif |
10 |
Fondateur | |
Président |
Geoffrey Knauth (en) (depuis ) |
Directrice |
Zoë Kooyman (d) (depuis ) |
Personnes clés |
Hal Abelson Geoffrey Knauth (en) Henry Poole (en) Richard Stallman Gerald Jay Sussman Benjamin Mako Hill Bradley M. Kuhn Matthew Garrett Kat Walsh (d) Ian Kelling (d) |
Affiliation | |
Chiffre d'affaires | |
Récompense | |
Produit | |
Site web |
IRS |
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La FSF aide également au financement du projet GNU depuis l'origine. Son nom est associé au mouvement du logiciel libre.
Le logiciel libre
modifierLa fondation est à l'origine des quatre règles fondatrices du logiciel libre :
- La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0).
- La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à ses besoins (liberté 1). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise.
- La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider son voisin (liberté 2).
- La liberté d'améliorer le programme et de publier des améliorations, pour en faire profiter toute la communauté (liberté 3). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise.
Le projet GNU
modifierProtection légale
modifierEn concevant les licences GNU GPL, LGPL et FDL sous l'égide de Richard Stallman et d'Eben Moglen, la fondation devient une protection légale pour GNU. Dans un environnement juridique marqué par l'empreinte du droit d'auteur, le projet GNU s'organise dès l'origine en cédant ses droits à la fondation. La notion de copyleft introduite par la GPL permet de protéger la construction communautaire du projet GNU. C'est une forme de gouvernance adaptée aux biens communs et représentée par le projet politique de la fondation.
Ce mécanisme sera plus tard reproduit par la fondation Mozilla. En dehors du projet GNU, cette protection est assurée pour les projets de logiciels libres qui le souhaitent par d'autres organisations comme Software Freedom Conservancy (en), Software in the Public Interest ou Software Freedom Law Center, une structure affiliée à la FSF.
Financement
modifierLa FSF employait à l'origine certains hackers du projet.
La communauté du logiciel libre
modifierLa Free Software Foundation est un acteur majeur dans la communauté du logiciel libre. Elle compte à ce jour plusieurs milliers d'adhérents à travers le monde. Elle soutient par ailleurs plusieurs projets en dehors du projet GNU[source secondaire souhaitée].
Fin 2018, la FSF indique qu'elle compte plus de 5 000 membres[2].
Techniques
modifier- Distribution GNU/Linux gNewSense.
- coreboot, un projet de BIOS libre soutenu par la FSF.
- Libreboot une distribution du BIOS libre coreboot ne contenant aucun blob de code propriétaire, fondée par Leah Rowe. Son développement est soutenu par la Free Software Foundation, dans le cadre de sa campagne pour un BIOS libre, et le projet est membre de la Peers Community.
- Répertoire du logiciel libre.
- Le projet h-node vise à constituer une base de données hardware dans le but d'identifier les périphériques adaptés aux critères des distributions GNU/Linux basées exclusivement sur des logiciels libres.
Militantisme
modifier- LibrePlanet, un espace de communautés locales à travers le monde.
- GNU Generation[3][source insuffisante], une communauté impliquant les adolescents dans les logiciels libres.
- Defective by Design, une initiative contre la gestion des restrictions numériques.
- Formats libres : la fondation soutient depuis 2009 une campagne pour la promotion des formats audio OGG Vorbis et vidéo OGG Theora, et encourage depuis 2010 l'entraide communautaire[4][source insuffisante] pour l'utilisation de ces formats.
- « Éliminer les Brevets Logiciels » (en anglais End Software Patents), une campagne mondiale contre les brevets logiciels.
Anciens projets
modifierOrganisation interne
modifierBudget
modifierLes fonds proviennent principalement de souscriptions des membres de l'association, de dons, et accessoirement de la vente de goodies (tee-shirts, CD-ROM, livres...).
Adhésion
modifierLe , la FSF lance la « FSF Associate Membership program for individuals ». En mars 2005[5], plus de 3 400 membres sont adhérents. Le est lancé le Corporate Patron program for commercial entities, un programme concernant les entreprises. En avril 2004, 45 entreprises participent à ce programme[source secondaire souhaitée].
Organigramme et Leadership
modifierLa FSF a un conseil d'administration avec six membres :
- Richard Stallman : Président (bénévole) jusqu’à septembre 2019[6], puis de nouveau à partir de [7]
- Alexandre Oliva, vice président, entré le 28 août 2019, fondateur de la Free Software Foundation Latin America, mainteneur de Linux-libre.
- Kat Walsh, avocate spécialisée en droit des licences, acteur majeur dans la licence Creative Commons
- Henri Poole, Fondateur de CivicActions, a grassroots campaign technology consulting firm.
- Gerald Sussman, Professeur d'informatique au MIT
- Odile Bénassy, directrice depuis le 5 août 2020[8],[6].
Autres postes
modifier- Geoffrey Knauth (en), président depuis le [8],[6],[9]. Ingénieur logiciel sénior à SFA, Inc.
- Eben Moglen : General Counsel (bénévole)
- Dan Ravicher : Senior Counsel (bénévole)
- David « Novalis » Turner : GPL Compliance Engineer
- John Sullivan : Directeur (en anglais, Executive Director)
- Ted Teah : Copyright Assignments clerk
- Joshua Ginsberg, Administrateur système
- Justin Baugh, Administrateur système
- Ward Vandewege, Administrateur système
- Tony Wieczorek, Program Assistant
Anciens employés
modifierHackers GNU
modifier- Thomas Bushnell : GNU Hurd
- Roland McGrath : GNU C Library, GNU Make, GNU Hurd
- Leonard Tower
- Mike Haertel : GNU Diffutils, GNU grep
- Pete TerMaat : GDB
- Phil Nelson
- Jay Fenlason : GNU sed et hacker GNU Awk.
- Brian Fox : Bash
- Noboyuki Hikichi
- Paul Rubin : Hacker C++ et auteur de GNU Awk, l'implémentation awk par le projet GNU.
- Ariel Rios : GNU hacker, GNU Guile
- Randy Smith : GDB
- Tom Lord : programmeur Lisp et Scheme, auteur du logiciel de gestion de versions GNU Arch.
Autres employés
modifier- Leslie Proctor : Relations publiques.
- Robert J. Chassell : Directeur fondateur et trésorier.
- Tim Ney : CEO 1998-2001
- Jonathan Watterson : à l'origine du projet digital-speech.
- Lisa « Opus » Goldstein : Directeur de l'édition GNU Press
- Janet Casey : Mainteneur du répertoire du logiciel libre.
- Jim Blair : Administrateur système.
- Bradley M. Kuhn : ancien directeur jusqu'en 2005.
- Peter T. Brown : ancien directeur de 2005 à 2011.
Leadership
modifier- Hal Abelson : membre du conseil d’administration après la création de la fondation.
Récompenses
modifier- 1999 : Linus Torvalds Award pour l'informatique libre (Open Source Computing)[10]
- janvier 2004 : l’UNESCO élève le logiciel libre au rang de patrimoine mondial de l’humanité et confère à GNU la valeur symbolique de « Trésor du monde »[11]
- 2005 : prix Ars Electronica : médaille de distinction dans la catégorie Communautés numériques (Digital Communities)[12]
Relations extérieures
modifierLa FSF Europe, la FSF India, la FSF Latin America (Free Software Foundation Latin America) et la FSF France sont quatre organisations sœurs distinctes de la FSF.
L'organisation SFLC est affiliée à la FSF.
La FSF est également solidaire d'autres organisations telles que l'EFF. et l'association Gpl-violations.org.
Elle soutient par ailleurs la journée du logiciel libre avec l'utilisation de sa plateforme communautaire LibrePlanet[13][source insuffisante].
Critiques et controverses
modifierEn , le retour de Richard Stallman est annoncé suscitant de vives controverses[14] avec la publication d'une lettre ouverte contre son retour demandant sa démission ainsi que celle de l’ensemble du conseil d’administration de la FSF[15],[16]. Elle est signée par plus de 3 000 personnes et une soixantaine d’organisations comme Creative Commons, la fondation GNOME et Mozilla, avant que le recueil de signatures soit clôturé au . En réaction, une autre lettre ouverte, celle-ci en soutien à Stallman, est publiée. Elle demande son maintien à la FSF, tout en affirmant que ses propos et comportements ont été déformés. Début avril 2021, elle est signée par plus de 6 000 personnes[17],[18].
À la suite de ces événements, le Conseil du projet Fedora décide d’arrêter tout financement vers toute organisation à la tête de laquelle Richard Stallman se trouverait[19]. Red Hat prend une décision similaire en arrêtant de financer la FSF[20]. Du côté de la FSF, plusieurs membres de la direction de l’organisation annoncent leur démission[21].
À la suite des critiques liées au retour de Richard Stallman à la FSF, un groupe de mainteneurs attachés à la réforme de la gouvernance du projet décide de forker et de créer GNU Assembly le 16 avril 2021[22],[23],[24],[25].
LibrePlanet
modifierLibrePlanet (littéralement, « Planète libre ») est un projet communautaire créé en 2006 et soutenu par la FSF Free Software Foundation. L'objectif de cette initiative est la promotion du logiciel libre à travers le monde en fédérant des communautés locales et en organisant tous les ans une conférence internationale.
Conférence
modifierLa conférence est organisée tous les ans[pertinence contestée] par la fondation du logiciel libre à Boston, siège de la fondation. Depuis 2007 la FSF organise une cérémonie pour la remise des prix du logiciel libre.
Notes et références
modifier- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « LibrePlanet » (voir la liste des auteurs).
- (en) La mission de la Free Software Foundation
- Par Thierry Noisette pour L'esprit libre Janvier 2019, « Libre et open source express: FSF en hausse, VLC à l'honneur, procès BlueMind-Linagora, Nuxeo déménage », sur ZDNet France (consulté le )
- (en) Annonce du projet GNU Generation le 17 mars 2010.
- (en) Entraide communautaire pour l'utilisation des formats libres.
- Les signatures dans les emails ou sur les badges adhérents apposé dans les blogs ou sur les sites web affichent leur position numérique le jour de leur adhésion. Ces informations permettent de penser que la FSF compte à ce jour près de 10 000 adhérents.
- (en) « FSF Has Finally Elected A New President », Phoronix, (consulté le )
- (en) « Richard Stallman returns to the FSF board », sur LWN.net, (consulté le )
- (en) « Geoffrey Knauth elected Free Software Foundation president; Odile Bénassy joins the board », Free Software Foundation, (consulté le )
- (en) « Update on work to improve governance at the FSF », (consulté le )
- « Page Not Found », sur stanfordalumni.org (consulté le ).
- (en) GNU et le logiciel libre: deux trésors de l’humanité selon l’UNESCO
- (en) « Ars Electronica Archiv », sur aec.at (consulté le ).
- (en) Soutien de la journée du logiciel libre avec la communauté Planète libre.
- « Richard Stallman de retour au conseil d’administration de la Free Software Foundation », sur Next INpact, (consulté le )
- Julien Lausson, « Pourquoi le retour de Richard Stallman agace le monde du logiciel libre », sur Numerama, (consulté le )
- (en) « An open letter to remove Richard M. Stallman from all leadership positions », sur rms-open-letter.github.io (consulté le )
- (mul) « An open letter in support of RMS » (consulté le )
- (en-GB) Sam Varghese, « iTWire - Pro-Stallman group issues open letter, wants him to stay on FSF board », sur itwire.com (consulté le )
- (en) « Fedora Council statement on Richard Stallman rejoining FSF Board », sur Fedora Magazine, (consulté le )
- Par Steven J. Vaughan-Nichols | Modifié le mardi 30 mars 2021 à 12:10, « Les partisans de la Free Software Foundation désertent le navire », sur ZDNet France (consulté le )
- Par Steven J. Vaughan-Nichols | Vendredi 02 Avril 2021, « La crise de gouvernance de la Free Software Foundation ne s'arrange pas », sur ZDNet France (consulté le )
- « The GNU Assembly — Kicking off the GNU Assembly », sur gnu.tools (consulté le )
- « GNU t'es la ? - LinuxFr.org », sur linuxfr.org (consulté le )
- « GNU Assembly Launches As Collaborative Platform For GCC, Other Packages - Phoronix », sur www.phoronix.com (consulté le )
- « Kicking off the GNU Assembly [LWN.net] », sur lwn.net (consulté le )
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Site officiel
- (en) Campagnes officielles de la FSF
- (en) Site officiel