Gouvernement Charles de Freycinet (3)
Le troisième gouvernement Charles de Freycinet est le gouvernement de France, lors de la Troisième République, du au .
Président de la République | Jules Grévy |
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Président du Conseil | Charles de Freycinet |
Formation | |
Fin | |
Durée | 10 mois et 26 jours |
Coalition | Républicains : Union des gauches - Gauche radicale-Extrême gauche |
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Ministres | 11 |
Secrétaires d'État | 4 |
IVe législature |
323 / 584 |
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Charles de Freycinet compose un cabinet de large coalition parlementaire.
Contexte
modifierAprès les élections de 1885, la majorité opportuniste est affaiblie et la seule solution est la concentration entre opportunistes et radicaux, alors que les deux groupes se détestent. Après neuf jours, le président Jules Grévy nomme, comme il le voulait, Charles de Freycinet.
Le cabinet conserve cinq membres du précédant gouvernement. Pour la première fois, l'Extrême gauche entre au gouvernement avec deux ministres et deux sous-secrétaires d'État.[1].
Composition
modifierPrésidence du Conseil
modifierFonction | Image | Nom | Parti politique | |
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Président du Conseil des ministres | Charles de Freycinet | Union des gauches (Gauche républicaine) |
Ministères
modifierSous-secrétariats d’État
modifierFonction | Image | Nom | Parti politique | |
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Sous-secrétaire d’État à l'Instruction publique |
Edmond Turquet (du au ) |
Gauche radicale | ||
Sous-secrétaire d’État à la Marine |
Amédée de La Porte (du au ) |
Extrême gauche | ||
Sous-secrétaire d’État aux Finances |
Paul Peytral (du au ) |
Extrême gauche | ||
Sous-secrétaire d’État à l'Intérieur |
Jean Bernard (du au ) |
Union des gauches (Gauche républicaine) |
Bilan
modifierLe gouvernement installe pour la première fois le général Boulanger, proche de Clemenceau et de Jules Ferry au ministère de la guerre. Celui-ci applique strictement la loi du 22 juin 1886 d'exil des membres des familles ayant régné sur la France, qui contient également une disposition permettant de les radier de l'armée.
Boulanger entretient un ferment de division chez les républicains et Jules Ferry s'oppose à lui malgré la popularité naissante du général, qui donne naissance à la vague boulangiste. Par ailleurs, le gouvernement fait adopter la loi Goblet qui laïcise, notamment, le personnel de l’enseignement public. Elle complète les lois Ferry. Le ministre des finances, Sadi Carnot, lance un emprunt de 500 millions de francs sous forme de rente 3% (loi du 1er mai 1886). Le cabinet prépare également la transformation de la caisse des retraites en caisse nationale des retraites pour la vieillesse.
Malgré cela, le gouvernement est accusé par presque tous de ne pas agir vraiment et de surtout gérer le quotidien. De plus, Freycinet ne parvient pas à coordonner efficacement les ministres, surtout Boulanger[4].
Fin du gouvernement et passation des pouvoirs
modifierDès , le ministre de l'Intérieur, Ferdinand Sarrien est mis en minorité sur sa gestion de la grève à Vierzon. Il souhaite alors démissionner, suivi par Sadi Carnot, Jules Develle et Charles Baïhaut. Mais après l'intervention du Président Grévy, seul Baïhaut démissionne. Le vote du budget est marqué par la quasi absence politique du gouvernement, qui laisse la Chambre voter un budget sans rigueur, malgré les réticences de Carnot. En novembre, Freycinet obtient la confiance par 24 voix de majorité pour garder les troupes au Tonkin[4].
Le , à la suite de l'adoption de l'amendement Colfavru portant la suppression des sous-préfets, Charles de Freycinet remet le la démission du gouvernement au président de la République, Jules Grévy.
Jules Grévy tente de faire du replâtrage sans Freycinet, les radicaux demandant à ce dernier de rester sans succès. Freycinet recommande Charles Floquet mais Grévy est réticent à celui-ci. Consultant les présidents des deux chambres, il appelle Floquet le 7, qui refuse et recommandant plutôt René Goblet[5].
Le , Jules Grévy nomme René Goblet à la présidence du Conseil des ministres.
Notes et références
modifier- Origine populisme, p. 164-165.
- Membre du cabinet précédent ayant conservé son poste
- Membre du cabinet précédent ayant changé de poste
- Origine populisme, p. 187-188.
- Origine populisme, p. 188.
- Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6).