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Grottes de Gargas

cavité touristique dans les Hautes-Pyrénées, France

Les grottes de Gargas[N 1] [ɡaʁɡas], appelées parfois grotte des mains mutilées, sont situées sur la commune d'Aventignan, dans le département français des Hautes-Pyrénées.

Grottes de Gargas
(ou grotte des mains mutilées)
vue intérieure de la grotte (avant 1910)
par Félix Régnault.
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Commune
Massif
Vallée
Voie d'accès
Caractéristiques
Type
calcaire
Longueur connue
700 m
Température
11 °C
Occupation humaine
gravettien ancien
Patrimonialité
Site web
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Pyrénées
(Voir situation sur carte : Hautes-Pyrénées)
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
(Voir situation sur carte : Occitanie (région administrative))
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)

C'est l'une des plus célèbres grottes ornées du Paléolithique supérieur en Europe.

Situation

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La grotte de Gargas est située dans le sud-est de la commune d'Aventignan, dans le département français des Hautes-Pyrénées en Midi-Pyrénées, région Occitanie, à 6 km au nord-ouest de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)[1].

Histoire

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Après l'occupation préhistorique développée plus bas, il semble que la galerie inférieure ou/et le porche de la grotte se soit comblé après le départ des gravettiens. Subséquemment, la grotte est restée inaccessible pendant une très longue période.

Les traces de nouvelles incursions humaines datent du XVe siècle : des graffitis datant de cette période attestent de visites humaines dans la grotte. Les parois de Gargas conservent de nombreuses traces dont la date précise n'est pas connue : graffitis, dessins de croix et d'arbalètes, formule chrétienne d'imploration accompagnée d'un nom…

Connue par la tradition populaire locale probablement depuis la fin du Moyen Âge, la grotte est mentionnée pour la première fois en 1575 par François de Belleforest, puis décrite de manière explicite et détaillée en 1758 par Marc-François de Lassus.

Fouilles

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La grotte a fait l'objet de recherches scientifiques dès la fin du XIXe siècle, notamment de fouilles par É. Cartailhac et H. Breuil. De 1884 à 1887, Félix Régnault y découvre les « oubliettes », cheminées naturelles remplies d’ossements du début du Quaternaire, et trouvre les empreintes de mains en 1906.[réf. nécessaire]

 
Félix Régnault devant l'entrée de la grotte de Gargas.

Occupation préhistorique

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L'analyse des différentes couches de dépôt accumulées sur le sol de la grotte révèle outre l'activité et la présence humaine, un usage par les animaux, principalement des ours. On retrouve d'ailleurs de nombreux ossements de plantigrades réutilisés par les femmes et les hommes utilisant cette grotte[2].

La grotte de Gargas a livré des indices d'occupations (ossements, industrie lithique, art mobilier) allant du Moustérien au Moyen Âge mais elle est surtout célèbre pour ses peintures et gravures du Paléolithique supérieur.

Le niveau châtelperronien est marqué par une association lithique faite de formes moustériennes, de pointes du type de Châtelperron, de « lames à gorges » et de grattoirs du « type de Tarté ». Cette association a également été rencontrée à Châtelperron, Germolles, la Roche-au-Loup, la Ferrassie et Haurets (Ladaux)[3],[4].

Art pariétal

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Mains négatives réalisées au pochoir, dont certaines avec doigts tronqués.

Les peintures comportent 231 empreintes[5] de mains négatives réalisées par la technique du pochoir. Ces mains sont rouges (ocre) ou noires (oxyde de manganèse), des deux sexes, allant du nourrisson à l'adulte. Dans près de la moitié des cas, les doigts sont réduits à une phalange (à l'exception du pouce, toujours complet), ce qui a donné lieu à de nombreuses hypothèses : mutilations volontaires selon l'abbé Henri Breuil (amputations rituelles en signe de deuil ou pratiques profanes pour punir un délit ou marquer l'appartenance[6], pour des rites d'initiation chamanique[7]), pathologies (lèpre, maladie de Raynaud)[8], gelures (hypothèse invalidée par la présence systématique de pouces complets), etc. Une signification symbolique est également proposé par des chercheurs (hypothèse d'André Leroi-Gourhan (1967) d'un code de chasseurs[9], reprise par Marc Groenen (1988)[10], hypothèse de la signature du clan ou de l'artiste selon Michel Lorblanchet[11]), les différentes images étant obtenues en repliant un ou plusieurs doigts. Ces empreintes étaient faites au moyen d'un mélange d'oxyde de fer et de manganèse broyés et de graisse animale, ce mélange étant projeté autour de la main appliquée contre la paroi[12].

En 1991, Jean Clottes remarque de nombreuses esquilles osseuses insérées dans les fissures dans et autour du « panneau des mains », de façon similaire à celles trouvées dans la grotte magdalénienne d'Enlève à Montesquieu-Avantès. Une datation au carbone 14 réalisée sur une de ces esquilles donne une date proche de 27 000 ans BP, ce qui indique une fréquentation de la grotte à l'Aurignacien tardif ou au Gravettien ancien (Gravettien à burins de Noailles). Cette date est pratiquement la même que celle obtenue pour une main négative de la grotte Cosquer, où l'on trouve aussi des mains négatives à doigts incomplets ; noter qu'elle ne donne pas pour autant l'âge des peintures elles-mêmes, qui doit être corroboré par d'autres datations[13]. Si les peintures sont bien de cette période, elles ont sensiblement le même âge que celles de la Grande grotte du site d'Arcy-sur-Cure.

La grotte présente en plusieurs endroits des panneaux de tracés digités, étudiés par Leslie Van Gelder et April Nowell[14].

De nombreuses gravures figuratives sont également présentes dans d'autres parties de la cavité, accompagnées de signes. Les animaux figurés les plus fréquents sont le cheval, le bison, l'aurochs, le bouquetin et le mammouth.[réf. nécessaire]

Protection

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Grottes de Gargas, lithographie de Gorse (XIXe siècle).

La grotte est classée Monument historique en 1910[15],[16].

Tourisme

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À partir des premières années du XIXe siècle, Gargas est un point de visite des excursionnistes parcourant les Pyrénées, dans un mouvement précoce d'exploitation touristique du site.

De nos jours, les grottes de Gargas sont ouvertes au public[17]. Dans un souci de conservation, le nombre de places est limité et la réservation obligatoire.

Notes et références

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  1. Le pluriel montre que les grottes de Gargas sont connues de longue date. Autrefois, le mot grotte désignait indifféremment une grotte ou une salle souterraine. Les grottes étant généralement composées de plusieurs salles, on parlait des grottes au pluriel. Le pluriel atteste d'une certaine ancienneté dans la fréquentation des grottes. Bien qu'il fasse partie intégrante de l'histoire des cavités, ce pluriel n'est aujourd'hui plus compris et tend à disparaître.

Références

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  1. « Grotte(s) de Gargas, carte interactive » sur Géoportail.
  2. Jaubert, Jacques, 1957- ..., Bordes, Jean-Guillaume, 1972- ..., Ortega, Iluminada. et Société préhistorique française., Les sociétés du Paléolithique dans un grand Sud-Ouest de la France : nouveaux gisements, nouveaux résultats, nouvelles méthodes : journées SPF, Université Bordeaux 1, Talence, 24-25 novembre 2006, Paris, Société préhistorique française, (ISBN 978-2-913745-37-7 et 2913745377, OCLC 470621346, lire en ligne), « La grotte de Gargas (Aventignan, Hautes-Pyrénées) : nouvelles perspectives de recherche et premiers résultats sur les occupations gravettiennes. », pp. 301-324
  3. [Peyrony 1922] Denis Peyrony, « Nouvelles observations sur le Moustérien final et l'Aurignacien inférieur », Compte-rendu de l'Association Française pour l'Avancement des Sciences,‎ . Cité dans Pesesse 2018, paragr. 15.
  4. [Pesesse 2018] Damien Pesesse, « Le Périgordien, quelle erreur ! », Paléo, no 29,‎ , p. 179-199 (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté en ), paragr. 15.
  5. « Après 27.000 ans, les mains n'ont pas pris une ride », sur ladepeche.fr, .
  6. Henri Breuil et Émile Cartailhac ont initialement pensé à des doigts repliés mais ont abandonné cette hypothèse face aux échecs répétés dans leurs expériences pour reproduire fidèlement ces mains.
  7. Jean Clottes, J. David Lewis-Williams, Les chamanes de la préhistoire. Transe et magie dans les grottes ornées, Seuil, , p. 110.
  8. Ali Sahly, Les mains mutilées dans l'art préhistorique, M.T.E, , 319 p..
  9. André Leroi-Gourhan, « Les mains de Gargas : essai pour une étude d'ensemble », Bulletin de la Société préhistorique française,‎ , p. 114 (lire en ligne).
  10. Marc Groenen, « Les représentations de mains négatives dans les grottes de Gargas et de Tibiran », Bulletin de la Société Royale Belge d’Anthropologie et de Préhistoire, vol. 99,‎ , p. 81–113 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Michel Lorblanchet, Les grottes ornées de la préhistoire. Nouveaux regards, Errance, , 287 p. (ISBN 2-87772-112-4, présentation en ligne).
  12. Claudine Cohen, « La préhistoire en images, l’art pariétal et le thème de la main », séance publique de l’Académie des beaux-arts, 7 mars 2012.
  13. Jean Clottes, Hélène Valladas, Hélène Cachier et Maurice Arnold, « Des dates pour Niaux et Gargas », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 89, no 9,‎ , p. 270-274 (lire en ligne [Persée], consulté le ).
  14. (en) April Nowell et Leslie Van Gelder, « Entanglements: the Role of Finger Flutings in the Study of the Lived Lives of Upper Paleolithic Peoples », Journal of Archaeological Method and Theory, vol. 27, no 3,‎ , p. 585–606 (ISSN 1072-5369 et 1573-7764, DOI 10.1007/s10816-020-09468-5, lire en ligne, consulté le )
  15. Le Muséum de Toulouse et l'invention de la Préhistoire, 2010 (ISBN 978-2-906702-18-9)
  16. « Grotte de Gargas », notice no PA00095329, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  17. « Les grottes de Gargas », sur grottesdegargas.fr (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Pascal Foucher, Cristina San Juan-Foucher et Yoan Rumeau, La grotte de Gargas. Un siècle de découvertes, éd. Communautés de Communes du Canton de Saint-Laurent-de-Neste, , 128 p. (présentation en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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