H&M
H&M, sigle de Hennes & Mauritz, est une entreprise et une chaîne de magasins suédoise de prêt-à-porter pour femme, homme et enfant, fondée en 1947 par Erling Persson.
H&M | |
Logo d'H&M. | |
Point de vente H&M à Yoyo Park, un centre commercial de Zhengzhou en Chine. | |
Création | 1947 à Västerås |
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Fondateurs | Erling Persson |
Forme juridique | Offre au public de titres financiers |
Action | Bourse de Stockholm |
Siège social | Stockholm Suède |
Direction | Karl-Johan Persson, président du conseil d'administration Daniel Ervér (PDG) |
Actionnaires | Stefan Persson (41 %) |
Activité | Industrie vestimentaire |
Produits | Vêtements Chaussures Cosmétiques |
Société mère | Ramsbury Invest |
Filiales | H & M Hennes & Mauritz GBC (d) & Other Stories (d)[1] Collection of Style H & M Hennes & Mauritz CZ (d) Fabric Scandinavien (d) Arket |
Effectif | 101 000 (2023)[2] |
Site web | www.hm.com |
Capitalisation | 337,635 G kr () |
Fonds propres | 58,5 G kr ()[3] |
Chiffre d'affaires | 236 milliards de kr ((novembre 2023)[2] |
Bilan comptable | 118,8 G kr ()[3] |
Résultat net | 8,75 milliards de kr (novembre 2023)[2] |
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En novembre 2023, H&M est présente dans 77 pays[4], emploie environ 101 000 personnes et possède 4 369 magasins[2]. Elle est alors le 2e leader mondial de la confection textile et foulonnerie, derrière le groupe Inditex[5]. Acteur majeur de la fast fashion, l'entreprise fait l'objet depuis le milieu des années 2010 de nombreuses controverses.
L'enseigne propose des collections temporaires créées en collaboration avec nombre de stylistes de renom, de vedettes de la musique ou encore du sport.
Historique
modifierDans les années 1940, Erling Persson[6], un jeune suédois va chercher de l'inspiration aux États-Unis. Il en revient avec la certitude d'avoir trouvé une idée inédite : vendre de la mode féminine de qualité à des prix imbattables[7].
En 1947, il inaugure le premier magasin Hennes (« pour elle », en suédois) dans sa ville de Västerås, en Suède. En 1968, le rachat par Persson des magasins de Mauritz Widforss (sv) (magasins d'articles de pêche, dont la partie vêtements pour hommes sera intégrée à l'entreprise et la partie consacrée à la pêche vendue) marque le début de la chaîne Hennes & Mauritz pour femme et homme[6]. Le sigle H&M est donc l'abréviation de « Hennes och Mauritz », qui signifie : « Pour elle et Mauritz ».
Dans les années 1970, un département enfants et jeunes voit le jour.
En 1990, Stefan Persson, le fils de Erling, devient PDG et président du conseil d'administration en 1998. En 1992, H&M ouvre son premier magasin en Belgique. Le , H&M inaugure son premier magasin en France, rue de Rivoli à Paris.
Le , H&M lance une nouvelle chaîne de magasins appelée COS (Collection of Style) dans un magasin de Londres situé sur Regent Street. COS compte, en 2010, quinze magasins.
Le , le groupe Koweti Alshaya détenteur de la marque H&M, et celle de Starbucks, au Maroc, ouvre son premier magasin au Maghreb au Morocco Mall à Casablanca[8].
L'enseigne ouvre en 2013 son premier magasin en Amérique du Sud au Chili à Santiago au Costanera Center.
En , l'enseigne lance une offre de 700 produits de beauté à bas prix dans ses 205 magasins en France avant de l'étendre à l'international[9].
Le , H&M annonce un bénéfice net en baisse de 41 % au premier trimestre 2019 qui fait remonter son action sur les marchés financiers[10].
Le , Helena Helmersson (en) devient directrice générale (CEO) à la place de Karl-Johan Persson qui prend la place de son père Stefan Persson à la tête du conseil d'administration[11]. Le 31 janvier 2024, Helena Helmersson annonce sa démission[2].
H&M supprime plus de cent emplois du bureau de production du Bangladesh en raison des changements rapides dans le secteur de la vente au détail au milieu de la pandémie de Covid-19[12].
Implantations
modifierEn , on compte 241 magasins H&M ouverts en France. La France est alors 4e pour le nombre de magasins derrière l'Allemagne (418), les États-Unis (305) et le Royaume-Uni (245). La Chine est cinquième avec 205 magasins. L'entreprise tend à s'implanter sur de nouveaux marchés.
De plus, l'entreprise s'est implantée au Mexique depuis , ainsi qu'au Chili en . L'entreprise compte aussi neuf magasins sur le continent africain. En , H&M s'est considérablement développé et compte 2 839 points de vente répartis dans 53 pays et compte plus de 100 000 employés. Mais au début de la décennie suivante, les fermetures se multiplient : rien que pour 2021, l'enseigne ouvre une centaine de points de vente mais en ferme en parallèle 350, et même 700 sur deux ans[13]. En termes de chiffres d'affaires, ces fermetures sont compensée par la forte expansion des ventes en lignes depuis le début de la décennie[13].
En 2022, le groupe décide de se retirer du marché russe compte tenu du contexte de guerre avec l'Ukraine[14].
& Other Stories
modifierMarque de l'enseigne H&M, & Other Stories lance son premier magasin physique à Londres sur Regent Street au début de l'année 2013, en même temps que son site de vente en ligne[15]. La marque décline des collections de prêt-à-porter, d'accessoires, de lingerie, de produits de beauté et de bijoux[15],[16]. Des points de vente sont inaugurés au cours de la même année à Stockholm, Copenhague et Paris. Fin , & Other Stories dispose de neuf magasins dans neuf villes d'Europe de l'Ouest[17],[18], dont Berlin, où elle a deux boutiques. En 2017, H&M a fondé un nouveau concept store Arket[19].
H&M France
modifierEn 2016, la filiale française a réalisé un chiffre d'affaires de 1 233 millions d'euros, dégageant un résultat net de trente millions d'euros. Elle emploie 6 888 salariés[20] et son siège social en France est situé à Paris. Elle ferme en 2021 son unique entrepôt en France, situé au Bourget[21]. La marque affronte un mois de grève contre la fermeture de son unique entrepôt en France durant l'année 2021, lieu finalement repris par un logisticien avec la totalité des employés[13].
Dirigeants
modifierPrésident du conseil d'administration
modifier- Stefan Persson (1998-2020)
- Karl-Johan Persson (depuis 2020)
Directeur général
modifier- Erling Persson (1947-1982)
- Stefan Persson (1982-1998)
- Fabian Månsson (1998-2000)
- Rolf Eriksen (2000-2009)
- Karl-Johan Persson (2009-2020)
- Helena Helmersson (en) (2020-2024)[2]
- Daniel Ervér (depuis 2024)[2]
Controverses
modifierConditions de travail : durée hebdomadaire, salaires, risques
modifierLe , Canal+ diffuse Le Monde selon H&M, un documentaire de Marie Maurice qui dénonce des pratiques de la marque telles que l'exploitation d'ouvriers au Bangladesh, travaillant 80 heures par semaine, pour le salaire dérisoire de 30 € par mois, dans des bâtiments non sécurisés[22], son implantation en Éthiopie où les salaires sont particulièrement bas, sa collaboration avec Mohammed Al Amoudi, homme d'affaires à l'origine d'expulsions forcées de villageois dans le but d'étendre l'agriculture industrielle ; le documentaire lui reproche également de pratiquer l'évasion fiscale[23].
Lors de l'effondrement du Rana Plaza en , qui a fait 1 127 morts, des étiquettes de vêtements H&M ont été retrouvées dans les décombres de l'édifice (ainsi que des étiquettes Carrefour (marque Tex), Auchan (marque In Extenso), Camaïeu)[24],[25]. À la suite de cette catastrophe, le groupe H&M signe un accord sur la sécurité des bâtiments au Bangladesh. Selon le collectif Clean Clothes Campaign le groupe n'aurait pas respecté ses engagements dans la sécurité notamment dans les usines du Bangladesh[26].
Résidus de nonylphénol
modifierUne étude commandée par l'ONG Greenpeace a révélé que des résidus de NP et de NPE, nonylphénol fortement suspecté de provoquer, entre autres des cancers et stérilité, ont été trouvés sur les fibres des vêtements de quatorze grandes marques, dont H&M[27]. Le nonylphénol pourrait être un perturbateur hormonal[27]. La contamination des tissus se fait souvent dans les pays de fabrication des textiles (en Chine, en Inde, etc.), mais par la suite, le NPE se retrouve dans tous les pays acheteurs vêtements H&M, parce que le lavage des tissus libère du nonyphénol qui contamine alors l'environnement et toute la chaîne alimentaire[27].
Fast fashion
modifierConsidéré comme un acteur majeur de la fast fashion, l'entreprise est pointée du doigt depuis le milieu des années 2010 pour son impact social et environnemental négatif : méthodes de production peu scrupuleuses et conditions de travail délétères, pollution, incitation à la surconsommation, pratique du greenwashing[28],[29],[30]. En réaction, H&M lance des collections faite de matières recyclées, biologiques, à base de cuir vegan ou de déchets agricoles[13].
Racisme et homophobie
modifierLe , une polémique éclate sur internet lorsque le chanteur The Weeknd annonce la fin de sa collaboration avec l'entreprise, après avoir vu sur leur site web une photo publicitaire d'un enfant noir porter un hoodie sur lequel il est écrit « coolest monkey in the jungle » (« le singe le plus cool de la jungle »)[31]. La chanteuse Azealia Banks et le joueur de basket LeBron James annoncent également boycotter la marque[32]. La photo sera supprimée directement par H&M, laissant uniquement une photo du pull non porté[33], et H&M s'excuse publiquement le lendemain sur les réseaux sociaux puis à travers un communiqué[34][source insuffisante]. Certains considèrent que la publicité pour ce produit est maladroite[35]. Le , des manifestations organisées par des militants du parti d'extrême gauche Combattants pour la liberté économique ont lieu à Johannesbourg, en Afrique du Sud et des magasins sont saccagés. La communication de l'enseigne suédoise annonce que ses 15 magasins en Afrique du Sud sont fermés temporairement[36],[37]. Selon certains, la marque aurait délibérément publié une publicité raciste pour « obtenir plus de visibilité »[38].
H&M est l'objet de critique en 2018 pour faire fabriquer sa collection « Pride » au Bangladesh, pays où l'homosexualité est illégale[39].
Droit social
modifierEn 2020, l'entreprise est condamnée en Allemagne à payer une amende de plus de 35 millions d'euros pour avoir recueilli des informations de ses employés à leur insu[40].
Au Xinjiang en Chine
modifierAccusée en 2020 avec plusieurs dizaines de multinationales d'avoir des liens avec des usines chinoises pratiquant le travail forcé des Ouïghours, H&M annonce qu'elle rompt ses liens avec des fournisseurs du Xinjiang, épicentre du travail forcé[13]. En , H&M et d'autres marques de prêt-à-porter font l'objet d'une campagne d'appel au boycott en Chine, à la suite d'une déclaration quelques mois plus tôt dans laquelle H&M s'engageait à ne plus utiliser de coton provenant du Xinjiang, en réaction au génocide culturel des Ouïghours[41]. Dans les années 2020, pratiquement les trois quarts des matières nécessaires à sa production vient d'Asie[13].
Droits des animaux
modifierEn 2013, l'organisation PETA obtient l'arrêt de la production de vêtements H&M en angora après avoir diffusé des vidéos de violences infligées aux lapins sur le web[42].
Sponsoring
modifierH&M sponsorise des chevaux de sport[43]. Il est notamment le sponsor de la famille Philippaerts, et donc de la jument de saut d'obstacles rebaptisée H&M Legend of Love[44].
Notes et références
modifier- « https://hmgroup.com/brands/and-other-stories/ » (consulté le )
- « La PDG du géant de l'habillement H&M démissionne après des résultats décevants », sur bfmtv.com, (consulté le ).
- « Annual Report 2018 »
- Mirabelle Belloir, « H&M arrivera au Brésil en 2025 », sur lsa-conso.fr, (consulté le )
- « Les cinq plus grands détaillants de mode au monde », sur tharawat magazine,
- Olivier Bouchara, « Comment H&M est devenu une cash- machine », Capital, , p. 32–35.
- Lise Huret, « H&M », sur tendances-de-mode.com, (consulté le ).
- LE MATIN, « Officiel : H&M et Starbucks ne quitteront pas le Maroc (Alshaya Group) », sur Le Matin.ma, (consulté le )
- Thiébault Dromard, « Comment H&M veut bousculer le marché de la cosmétique », Challenges, (consulté le ).
- AFP, « H&M : bénéfice net en baisse de 41% », Le Figaro, (consulté le ).
- « H&M nomme une nouvelle PDG après un solide exercice 2019 », sur Fashion Network, (consulté le ).
- (en) Monira Munni, « H&M cuts 100 jobs from Bangladesh office », The Financial Express, (consulté le ).
- Laure Croiset, « H&M ajuste son modèle », Challenges, no 725, , p. 54-55 (ISSN 0751-4417)
- « Les Russes ne pourront définitivement plus faire de shopping chez H&M », 20 Minutes (consulté le ).
- Émilie Faure, « La griffe premium du groupe H&M inaugure, vendredi, son premier magasin parisien », Madame Figaro, .
- Carine Bizet, « H & M écrit une nouvelle page de son histoire », Le Monde, .
- Ilaria Casati, « & Other Stories : le néo cool de H&M », Elle, (consulté le ).
- Olivier Guyot, « & Other Stories ouvre en grand dans le Marais », sur Fashion Network, (consulté le ).
- « H&M ouvre sa première boutique Arket dans le Marais à Paris », sur yakoa,
- « H&M : bilans », sur verif.com (consulté le ).
- Damien Dole, « Entrepôt menacé au Bourget : «H&M veut bien les consommateurs français, mais pas les salariés de notre pays» », Libération, (consulté le ).
- « Vêtements H&M au Bangladesh : 16 heures de travail par jour pour 30 euros par mois », Sud Ouest, (consulté le ).
- « Le monde selon H&M », Temps présent, Radio télévision suisse, .
- Sophie Caillat, « Bangladesh : après la recherche des cadavres, celle des étiquettes », Rue89, .
- Justine Mazzoni, « H&M mouille la chemise pour redorer son blason », Le Point, (consulté le ).
- Isabelle de Foucaud, « Bangladesh : H&M épinglé sur la sécurité », Le Figaro, (consulté le ).
- « Des produits toxiques dans les vêtements de 14 grandes marques », Le Point, (consulté le ).
- Marie-Laure Zonszain, « Les effroyables conditions de travail des employées des usines H&M en Asie », Femme actuelle, (consulté le ).
- (en) Alden Wicker, « Fast Fashion Is Creating an Environmental Crisis », Newsweek, , trad. « Enquête. H&M, Zara, Topshop : la “fast fashion”, un fléau écologique », Courrier international, (consulté le ).
- Alexandra Pizzuto, « H&M, géant de la fast-fashion », Marie Claire, (consulté le ).
- « The Weeknd coupe les ponts avec H&M après une photo jugée raciste », sur Nightlife.ca, (consulté le ).
- Henri Margueritte, « The Weeknd et plusieurs célébrités boycottent H&M, la marque s'excuse », sur Le HuffPost, (consulté le ).
- « H&M : polémique autour d'une publicité jugée raciste », Le Point, .
- (en) « H&M issues unequivocal apology for poorly judged product and image », sur hm.com, (version du sur Internet Archive).
- Jade Toussay, « Des magasins H&M vandalisés en Afrique du Sud après une publicité jugée raciste », sur Le HuffPost, (consulté le ).
- « Afrique du Sud: manifestations contre une publicité «raciste» de H&M », RFI, (consulté le ).
- « "Singe le plus cool de la jungle": manifestations contre la pub raciste de H&M », L'Express, (consulté le ).
- « "Le singe le plus cool de la jungle" : H&M retire une publicité jugée raciste », sur Franceinfo, (consulté le ).
- (en-GB) James Clayton, « Pride clothes made in anti-gay countries », BBC News, (consulté le ).
- (de) Michael Kläsgen, « H&M speicherte, ob Mitarbeiter Blasenschwäche oder Krebs hatten », Süddeutsche Zeitung, , trad. « Le chiffre du jour. H&M condamné en Allemagne pour avoir surveillé ses salariés », Courrier international,
- Simon Leplâtre, « Appels au boycott en Chine contre les marques qui refusent l'utilisation de coton du Xinjiang, lié au travail forcé des Ouïgours », Le Monde, .
- Chloé Thoreau, « L'organisation de défense des animaux Peta fait pression sur H&M », Les Inrockuptibles, .
- (en) « Top Sponsorships - H&M We Love Horses », sur en.elevent.co (consulté le )
- (en-US) Lorraine Jackson, « This Love Note from Olivier Philippaerts to H&M Legend of Love is Simply Perfect », sur Jumper Nation, (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) Site officiel (international)
- Site officiel (France)
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :