Jean-Baptiste Silva
Jean-Baptiste Silva, né le à Bordeaux et mort le à Paris, est un médecin français.
Régent Faculté de médecine de Paris |
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Biographie
modifierMembre d’une famille d’apothicaires d’origine juive espagnole, et réfugiée depuis le XVe siècle à Bordeaux, où ils s’installèrent et officièrent par lettres patentes, Jean-Baptiste Silva est le fils de François Silva, médecin bordelais, et de Catherine Salazar. Sa sœur sera mariée à Nicolas Dinematin-Dorat. Il épousera Marie Madeleine Prévost, fille de François Prévost, procureur au châtelet de Paris, et d'Henriette Lefouin.
Jean-Baptiste Silva est probablement l’une des figures marquantes, « un de ces médecins que Molière n’eût pu ni osé rendre ridicules[1] » selon les mots de Voltaire qui le pratiquait.
Il a étudié la médecine à la faculté de Montpellier et fut reçu docteur en 1701, puis en 1712 à Paris[2], où son confrère, Pierre Chirac, le fit connaître à la cour du régent Philippe d'Orléans.
Ayant été appelé à donner son avis sur la maladie de Louis XV en 1721, il préconisa une saignée du pied qui réussit. Grâce à ce succès, il acquit une grande réputation et n’eut pas de peine à obtenir l’agrément de ce prince, en 1724, pour la place de médecin consultant, vacante par la démission de M. Boudin[3]. On lui doit à cette occasion, un Traité de l'usage des différentes sortes de saignées, principalement de celles du pied (1727), resté célèbre. Dès lors, la fortune lui sourit jusqu'à sa mort. Il devint médecin fort à la mode, surtout auprès des dames[4] :
« Malade et dans un lit de douleur accablé,
Par l'éloquent Silva vous êtes consolé ;
Il sait l'art de guérir autant que l'art de plaire[5] ».
Son nom passa bientôt dans les pays étrangers. Il fit le voyage de Munich pour l’électeur Charles-Albert, futur empereur. En 1738, la czarine Anne lui fit proposer la place de son premier médecin avec des avantages considérables, mais il ne voulut pas abandonner le pays à qui il devait sa naissance, sa réputation, sa fortune et les honneurs, car Louis XV lui accorda, en la même année 1738, des lettres de noblesse pour lui et sa postérité[6]. À sa mort, il était premier médecin de Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé[3]. Ses théories ont néanmoins été réfutées par plusieurs autres médecins. Un des opposants, le médecin de province François Quesnay, sortit de l'obscurité grâce à sa publication critique, malgré l'opposition des amis de Silva, entre autres le censeur royal, Burette[4].
Iconographie
modifierLe portrait de Jean-Baptiste Silva a été peint par Hyacinthe Rigaud en 1741 contre 600 livres, payés par Louis de Boullogne[7]. Deux versions sont connues : la première, anciennement à la Faculté de Paris a brulé dans un incendie[8]. La seconde, anciennement dans la collection de M. le comte de Seckendorff à Berlin avant 1940, est connue par le catalogue de l'exposition qui s’est tenue à Berlin en 1910 (no 117).
Une très belle gravure en fut notamment réalisée en 1742 par Georg Friedrich Schmidt[9], puis par Étienne Ficquet vers 1765[10], par Gilles Edme Petit (d)[11] et par Johann Martin Bernigeroth (de) sans date[12].
Il se peut qu’Antoine Forqueray ou son fils Jean-Baptiste Forqueray aient donné son nom à une pièce de musique pour viole, la Sylva (Ve suite)[13].
Notes
modifier- Antoine Laurent Jessé Bayle, Encyclopédie des sciences médicales, t. 2, partie 6, Paris, Au bureau de l’Encyclopédie, , 950 p. (lire en ligne), p. 203.
- (en) Harry Friedenwald, The Jews and medicine : essays, t. 1, Ktav Pub. House, , 817 p. (lire en ligne), p. 232.
- Encyclopédie des sciences médicales, t. 2, Paris, , 950 p. (lire en ligne), p. 1841.
- Christine Théré, Loïc Charles, Jean-Claude Perrot, François Quesnay : Œuvres économiques complètes et autres textes, t. 2, 2005, p. 1342.
- Voltaire, Dictionnaire philosophique.
- Il a préféré l’anoblissement à une pension.
- « Mr Sylva (Jean-Baptiste), docteur régent de la faculté de paris, médecin consultant du roi, &. Peint et gravé aux frais de Mr de Boullogne ». Voir Hulst/3, p. 199 ; Portalis & Béraldi, 1880-1882, II, p. 168, no 32 ; Ibid. III, p. 525 (n°53) ; Legrand, 1911, cat. no 125, pl. 24 ; Roman, 1919, p. 219.
- Huile sur toile. 79 × 64 cm.
- Jean Baptiste Silva, / Ecuyer, Docteur Régent de la Faculté / de Médecine en l’Université de Paris, / Médecin consultant du ROY. Et ordinaire / de S.A.S. Mgr le PRINCE DE CONDE. Au bas à gauche, quelques livres. Le signet de l’un d’eux porte, en caractères minuscule : Schmidt / sculp. Au bas à gauche, signé : Peint par Hyacinthe Rigaud, Chevalier de l’ordre de Saint-Michel. À droite : Gravé à Paris par G. F. Schmidt graveur du Roy en 1742. 47,5 × 34 cm.
- Dans un ovale, buste tourné vers la droite. Sur le plat du socle, de part et d’autre de l’ovale, respectivement à gauche et à droite : Hyacinthe Rigaud pinxit – Ficquet sculpsit. Dans le cartouche, en bas : JEAN BAPTISTE SILVA / Ecuyer Docteur en Médecine de la Faculté de Montpellier / Docteur Régent de la Faculté en l’Université de Paris / Médecin Consultant du Roy et de S. A. S. Monseigr. / le Prince de Condé. Né à Bordeaux le 13 janvier / 1682. Décédé à Paris le 19 août 1742. 17 × 12 cm.
- Dans un ovale, buste tourné vers la droite. Dans un cartouche sous l’ovale : Jean-Baptiste Silva, / Ecuyer, Docteur Régent de la / faculté de Médecine en l’Université de / Paris, Médecin du Roy et ordinaire / du Prince de Condé. À gauche du cartouche : H. Rigaud p. 1740. Sous le cartouche : Né à Bourdeaux le 13. Janvier 1682. mort à Paris le 9. Aoust 1742. En bas de l’estampe, dans un autre cartouche : Il charmoit les Esprits par ses traits éloquents / Et portoit dans ses mains les trésors de la vie / Admiré du Public, et admiré des Grands / Il se rendit célèbre et terrassa l’envie. / M. Daquin.
- Dans un ovale à droite. 14,7 × 8,9 cm.
- Pierre Nicolas La Font et Jonathan Rhodes Lee, Premier livre de pièces de clavecin (1759), Middleton (Wis.), A-R Editions, Inc., , 80 p. (ISBN 978-0-89579-843-5, lire en ligne), p. 14.
Bibliographie
modifier- « Note sur le médecin Jean-Baptiste Silva », dans Isidore Simon, « Les médecins juifs en France des origines jusqu'à la fin du XVIIIe siècle », Revue d'histoire de la médecine hébraïque, 24e année no 94, oct. 1971, p. 115.