Katoucha Niane
Katoucha Niane ou Katoucha Tamsir Niane, née le , à Conakry (Guinée) et morte le à Paris, dite « la princesse peule », est l'un des premiers tops models noirs, et fut l'égérie d'Yves Saint Laurent dans les années 1980.
Biographie
modifierFamille
modifierKatoucha Niane est née le , à Conakry, dans une famille d’intellectuels peuls[1]. Elle est la fille de Djibril Tamsir Niane, historien, écrivain et archéologue, diplômé en histoire médiévale de l'université de Bordeaux, recteur d'université et professeur honoraire de l’université Howard (Washington, D.C.). Elle est excisée à l'âge de neuf ans[1] pour se conformer à la tradition[2].
Sous la dictature de Ahmed Sékou Touré en Guinée, elle s'expatrie au Mali quelque temps. Elle y est abusée sexuellement par un oncle, à plusieurs reprises[1], avant de rejoindre, à douze ans, sa famille à Dakar.
À 17 ans, elle est enceinte d'une fille (Amy). On la marie d'office en sortant de l'hôpital pour pouvoir baptiser sa fille huit jours après sa naissance. Elle s'enfuit alors à Paris, où elle s'installe en 1980[1].
Carrière
modifierElle commence sa carrière de mannequin en France dans les années 1980, en étant mannequin-cabine chez Lanvin, puis en défilant pour Thierry Mugler. Surnommée « la princesse peule » dans le milieu de la mode, Katoucha Niane devient l'égérie d'Yves Saint Laurent[1], succédant à Rebecca Ayoko[3]. Elle devient un des modèles les plus demandées[1]. Dans la continuité, elle tente une carrière de styliste et réussit trois défilés, le premier grâce à son ami Raymond Visan, au Buddha bar, le second à l'Espace Cardin et le dernier à l'École des Beaux-Arts.
Elle était la vedette du film sénégalais Ramata (2009), réalisé par Léandre-Alain Baker, dans lequel elle jouait le rôle principal. Le film raconte l'histoire d'une femme sénégalaise qui, à 50 ans, tombe amoureuse d'un homme de 25 ans son cadet.
Mort
modifierElle est portée disparue dans la nuit du 1er au alors qu'elle rejoint son domicile, une péniche amarrée en bord de Seine à Paris[4] qu'elle partage avec son compagnon, l'architecte Victor-Laurent Cotte. Son corps est repêché le à Boulogne-Billancourt, non loin du pont du Garigliano (16e arrondissement de Paris). Les enquêteurs concluent à une mort accidentelle mais sa famille dépose une plainte pour meurtre[5]. Elle est inhumée le à Conakry.
Lutte contre l'excision
modifierEn , elle publie le livre Dans ma chair coécrit avec Sylvia Deutsch, récit de sa vie et témoignage de son excision. Elle s'engage dans un combat contre cette mutilation génitale féminine en créant une association, KPLCE (Katoucha pour la lutte contre l’excision) pour soutenir les victimes[2].
Publication
modifier- Dans ma chair, Michel Lafon, 2007, (ISBN 978-2749906669)
Notes et références
modifier- Astrid Faguer et Maud Gabrielson, « Katoucha, vies et mort d’une égérie Saint Laurent », Le Monde, (lire en ligne)
- Maurice Ulrich, « Katoucha Niane, l’inguérissable blessure d’une reine », L'Humanité, (lire en ligne)
- Emmanuelle Courrèges, « Splendeurs et misères d'une muse », Elle, no 3492, , p. 107 à 108 (ISSN 0013-6298).
- « L’ancien top-modèle Katoucha a disparu », Le Figaro, (lire en ligne)
- « Plainte pour meurtre dans l'affaire de Katoucha », Radio France internationale, (lire en ligne)
Voir aussi
modifierVidéographie
modifier- Jean Luret, Katoucha, le destin tragique d’un top model documentaire réalisé en 2009, retrace sa carrière.
Articles connexes
modifier- Rebecca Ayoko, autre muse d'Yves Saint Laurent
- Yves Saint Laurent (dernier défilé) auquel elle participe
Liens externes
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