Le Siècle
Le Siècle est un club français fondé en 1944 par le journaliste Georges Bérard-Quélin.
au 13 avenue de l'Opéra, à Paris.
Fondation |
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Type | |
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Forme juridique |
Association déclarée |
Domaine d'activité | |
Siège |
Paris (13, avenue de l'Opéra) |
Pays |
Fondateur | |
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Présidente |
Véronique Morali (depuis ) |
Site web |
RNA | |
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SIREN | |
OpenCorporates |
Cette association regroupe des dirigeants politiques, économiques, culturels et médiatiques. Ses membres sont en grande majorité des hommes parisiens[réf. nécessaire].
En 2020, il compte 766 membres et invités (membres non encore définitivement admis)[1]. Son unique activité est d'organiser chaque mois un dîner entre ses membres[1]. Il est régulièrement décrit par la presse comme un lieu élitiste[2],[3],[4].
Son président actuel est Pierre Sellal.
Histoire
modifierL’association Le Siècle est fondée à la Libération le et déclarée le par d’anciens résistants réunis autour du journaliste et résistant Georges Bérard-Quélin[5],[6]. Des rencontres avaient déjà eu lieu depuis le au domicile de Bérard-Quélin, et rassemblaient six hommes et une femme[7], Yvonne Dornès, féministe et franc-maçonne, créatrice de la revue Planning familial[1].
Si des dîners rassemblant des pans de l'élite existaient déjà par le passé, Bérard-Quélin souhaite que Le Siècle soit transpartisan et permette aux différents partis, qui étaient très opposés à la Libération, de se rencontrer et d'échanger[8], cela pour « favoriser la rencontre de celles et ceux attentifs à la vie publique » en un « lieu d'excellence démocratique »[1].
Le Siècle correspond à ce que l’histoire et la sociologie politique appellent des « lieux de sociabilité » des élites[réf. nécessaire] : Le Siècle est « un point de rencontre obligé pour ceux qui aspirent à diriger et ceux qui veulent continuer à le faire »[9].
Le Siècle rassemble peu d'individus sous la Quatrième République mais prend en importance avec les années[10]. Les premiers gouvernements de la Cinquième République comptaient 20 % de membres du Siècle dans leurs rangs environ. La proportion croît pour atteindre 58 % sous le gouvernement Raymond Barre 3. La proportion oscille entre le tiers et la moitié des ministres, avec un pic à 72 % sous le gouvernement Édouard Balladur[11].
Au , Le Siècle comptait 751 membres et 159 invités qui attendaient une décision sur leur admission en tant que membre[12]. Au , Le Siècle comptait 566 membres et 161 invités[12].
Les dîners du Siècle sont interrompus durant la crise sanitaire relative au coronavirus après le 831e dîner du , dont la tenue est critiquée par Mediapart pour son non-respect des règles sanitaires[13].
En , le constitutionnaliste Olivier Duhamel, président depuis 2020 et membre depuis 1983[Note 1], démissionne de la présidence du club à la suite d'accusations de viol et d'agressions incestueuses[14],[15]. Ce scandale entraine également la démission de deux de ses proches du conseil d'administration, Marc Guillaume et Jean Veil[1]. Nicole Notat et Denis Kessler sont rappelés au conseil d'administration pour les remplacer[1].
Objectif
modifierLa maire de Lille, Martine Aubry, a déclaré que l'objectif du Siècle était de faire communiquer des personnes avec des avis opposés. Elle affirmait ainsi que « c’était très intéressant. Je me retrouvais à des tables avec des gens extrêmement différents […]. L’initiative peut être perçue comme totalement élitiste, mais cela reste un vrai lieu de rencontre. J’y ai beaucoup appris. Car, pour moi, la vraie intelligence, c’est d’essayer de comprendre des gens qui ont une logique différente »[11].
Gaël Giraud, soupçonné à tort d'être membre du club, rapporte que des connaissances qui y sont lui ont rapporté que le but du Siècle était de discuter des sujets prioritaires à traiter dans les médias : « De quoi il faut parler et ne pas parler »[16].
Organisation
modifierLe Siècle est une association loi de 1901 ayant son siège au 13 avenue de l'Opéra, dans le 1er arrondissement de Paris[17]. Le conseil est composé de 15 ou 16 personnes choisies par cooptation.
Recrutement
modifierLe conseil d'administration, qui se réunit une fois par mois, décide du recrutement de nouvelles personnes en examinant le dossier de chaque postulant. L'acte de candidature ne peut être spontané. Le postulant est sélectionné par deux membres du Siècle, dont, obligatoirement, un membre du conseil d’administration. L’admission est soumise à un vote : chaque membre du conseil d’administration dispose d’une boule noire (refus) et d’une boule blanche (acceptation). Chaque boule noire vaut deux blanches. Théoriquement il faut donc avoir 67 % de boules blanches pour l’emporter, mais en pratique trois boules noires valent automatiquement décision de refus pour éviter les tensions internes. Le candidat ne devient pas membre à ce moment, il est simplement « invité », situation qui peut durer plusieurs années. Le statut de l’invité est à nouveau examiné : il peut alors être coopté comme membre ou remercié[18]. Le statut de membre n’est pas définitif.[réf. nécessaire]
Bien que présentes les premières années du Siècle, les femmes y ont ensuite été interdites de 1949 à 1983[19],[Note 2]. Cette interdiction entrainera la démission de Robert Badinter en 1979 et deux ans après l'arrivée de la gauche au pouvoir, elles y sont réadmises[1],[Note 3]. En 2011, Nicole Notat devient la première femme à être élue présidente[20].
Les Communistes en sont exclus jusqu'à leur entrée au gouvernement en juin 1981[1],[Note 4].
En 2020, aucune personnalité de l'extrême gauche ou de l'extrême droite n'a été membre du Siècle[1]. Les Verts ne sont pas non plus représentés[1].
On trouve dans ce club un grand nombre de noms du monde politique, de la finance mais aussi de la justice, ou encore le directeur général de Twitter France, la présidente de la CNIL[21],[13].
Financement
modifierLes membres du Siècle assurent le financement de l’association grâce à une cotisation mensuelle de 220 €[22]. Les convives règlent leur dîner [12].
Dîner mensuel
modifierDix fois par an, le dernier mercredi du mois, 280 membres du Siècle sont invités à dîner[1]. Ils se réunissent au Cercle de l'Union interalliée, au 33 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris. Jusqu'à fin 2013 l'Automobile Club de France, place de la Concorde accueillait ces rencontres[23]. Le repas coûte (en 2020) 82 €, à la charge des membres[1].
La soirée se déroule traditionnellement en deux phases[24] :
- de 20 h à 21 h : un apéritif ;
- de 21 h à 22 h 45 : un dîner, par groupes de 7[1], autour d’un chef de table, en général un « poids-lourd » du club[1], qui organise le débat. Les plans de table sont dressés par le secrétaire général[1].
Plusieurs scènes du film Fin de concession (2010) de Pierre Carles et Les Nouveaux Chiens de garde (2012) de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, évoquent ces dîners.
Personnalités liées
modifierSociologie des membres
modifierUne étude menée en montre que 50 % des membres du Siècle sont diplômés d'un institut d'études politiques. Environ 40 % des membres sont diplômés de l'École nationale d'administration (ENA). Plusieurs cumulent les deux écoles. Environ 25 % ont fréquenté une école d'ingénieurs ou une école de commerce[11].
En 2020, 20 % des membres étaient des femmes[1], contre 15 % en [25]. Mais en 2021, 50 % des membres du Conseil d'administration sont des femmes[26].
Emmanuel Ratier, journaliste et politologue classé à l'extrême droite[27],[28] qui a publié Faits et Documents et qui est l'auteur d'une enquête sur l'association, s’était intéressé de manière sociologique à la composition de ce club. Selon lui, seulement 15 à 30 % des membres du club seraient francs-maçons. Seul le pouvoir réel attaché au poste ou à la position des candidats entre en ligne de compte pour le recrutement des membres[29].
Les journalistes Jean Guisnel, Rémi Kauffer et Roger Faligot écrivent que l'attrait premier du Siècle lors de sa création était qu'il était ouvert à tous sous condition de vote, et ne requérait pas d'adhérer à une religion, à une philosophie ou à une obédience particulière[30].
Présidents
modifier- Alof de Louvencourt : 18 août 1944 – 31 décembre 1949
- Ludovic Tron : 1er janvier 1950 – 31 décembre 1965
- Pierre Moussa : 1er janvier 1966 – 31 décembre 1968
- Jacques Fauvet : 1er janvier 1969 – 31 décembre 1971
- Marcel Boiteux : 1er janvier 1972 – 31 décembre 1974
- Jérôme Monod : 1er janvier 1975 – 10 septembre 1975
- Pierre Moussa : 11 septembre – 31 décembre 1975
- Jean François-Poncet : 1er janvier – 10 février 1976
- Jacques Fauvet : 11 février 1976 – 31 décembre 1978
- Maurice Ulrich : 1er janvier 1979 – 31 décembre 1981
- Marceau Long : 1er janvier 1982 – 31 décembre 1984
- Simon Nora : 1er janvier 1985 – 31 décembre 1987
- Roger Fauroux : 1er janvier – 18 mai 1988
- Marceau Long : 19 mai 1988 – 31 décembre 1990
- Jean-Claude Paye : 1er janvier 1991 – 31 décembre 1993
- Jacques Rigaud : 1er janvier 1994 – 31 décembre 1996
- Jean Dromer : 1er janvier 1997 – 24 novembre 1998
- Gérard Worms : 1er janvier 1999 – 31 décembre 2001
- Louis Schweitzer : 1er janvier 2002 – 31 décembre 2004
- Renaud Denoix de Saint Marc[6] : 1er janvier 2005 – 31 décembre 2007
- Denis Kessler : 1er janvier 2008 – 31 décembre 2010[31]
- Nicole Notat : 1er janvier 2011 – 31 décembre 2013[20]
- Jean Veil : 1er janvier 2014 – 31 décembre 2016 (démissionnaire) [32]
- Patricia Barbizet : 1er janvier 2017[32] – 31 décembre 2019
- Olivier Duhamel : 1er janvier 2020 – 4 janvier 2021 (démissionnaire)
- Pierre Sellal : depuis le 13 janvier 2021[1]
Secrétaires généraux
modifier- Étienne Lacour : depuis le début des années 1990[1]
Invités ou membres notables
modifierMinistère des Finances
modifier- Presque tous les Inspecteurs généraux des finances en activité (114 sur 120 en 2009)[29]
- Thierry Breton (ancien ministre des Finances et grand patron)[6],[31]
- Alain Lamassoure (ancien ministre du Budget)[29]
- Pascal Lamy (ancien inspecteur général des finances, directeur de l’OMC)[31]
- Alain Minc (ancien inspecteur général des finances, essayiste, président de Sanef)[31]
- Christian Noyer (ancien directeur du Trésor, ancien gouverneur de la Banque de France)[33]
- Dominique Strauss-Kahn (ancien ministre des Finances, ancien directeur général du FMI)[6],[31]
- Jean-Claude Trichet (ancien directeur du Trésor, ancien gouverneur de la Banque de France, ancien président de la BCE)[31]
Dirigeants d’entreprises et d’établissements financiers privés
modifier- Jacques Attali (conseiller d’État, président de Positive Planet)[29]
- Claude Bébéar (ancien président d’Axa, président de l’Institut Montaigne)[6],[31]
- Antoine Bernheim (dirigeant associé de Lazard)[31]
- Daniel Bouton (ancien directeur du Budget, ancien président de la Société générale)[34]
- Thierry Derez (avocat, président de Covéa)[35]
- Jean-Yves Haberer (ancien PDG du Crédit lyonnais)[36]
- Philippe Oddo (entrepreneur et banquier français, associé-gérant du groupe Oddo BHF)
- Michel Pébereau (ancien président de la BNP Paribas)[6],[31]
- Jean Peyrelevade (dirigeant des banques Suez, Stern, Crédit lyonnais)[31]
- Édouard de Rothschild (banquier et homme d’affaires)[6],[31]
Personnalités du monde des affaires et dirigeants d’entreprises publiques
modifier- Jean-Paul Agon (directeur général de L'Oréal)[37]
- Delphine Arnault (administratrice de sociétés et fille de Bernard Arnault)[38]
- Bernard Bigot (haut-commissaire au CEA)[38]
- Pierre-André de Chalendar
- Pierre Bilger[31]
- Bertrand Collomb[31]
- Stéphane Courbit[20],[39]
- Serge Dassault[29]
- Étienne Davignon[31]
- Bertrand Eveno[31]
- Louis Gallois[31]
- Guillaume Pepy[40]
- Antoine Guichard (ancien PDG du Groupe Casino)[36]
- Philippe Jaffré (Elf Aquitaine, Zebank, Alstom)[31],[41]
- Denis Kessler (président de Scor)[42]
- Lisette Mayret[31]
- Jean-Marie Messier (ancien inspecteur général des finances, écarté après le scandale Vivendi)[6],[31]
- Arnaud de Puyfontaine (président du directoire de Vivendi)[31]
- Louis Schweitzer (ancien président du conseil d’administration de Renault, ancien président de la HALDE)[6],[31]
Journalistes, éditeurs, presse
modifier- Arlette Chabot[31]
- Emmanuel Chain (journaliste, producteur pour la télévision)[6],[31]
- Jean-Marie Colombani (journaliste, ancien président du Monde)[6],[31]
- Anne-Marie Couderc (Hachette Filipacchi Médias)[6],[31]
- Michèle Cotta (journaliste, ancienne directrice de France 2), première femme acceptée en 1983[6],[31]
- Teresa Cremisi (présidente des éditions Flammarion)[43],[31]
- Alain Duhamel (politologue, chroniqueur à RTL)[42]
- Olivier Duhamel[29] (universitaire, constitutionnaliste) (démissionnaire)
- Michel Field (journaliste sur Europe 1)[44]
- Franz-Olivier Giesbert[6]
- Claude Imbert (journaliste au Point)[6],[31]
- Odile Jacob (éditrice)[6],[31]
- Denis Jeambar (ancien directeur des éditions du Seuil)[6],[31]
- Laurent Joffrin (journaliste et directeur de publication de Libération)[6],[31]
- Serge July (ancien PDG de Libération)[6],[31]
- Étienne Lacour (secrétaire général du Siècle)[6]
- Maurice Lévy (PDG de Publicis Groupe)[6],[31]
- André Lévy-Lang[31]
- Serge Moati (journaliste sur France 5)[29]
- Denis Olivennes (directeur d’Europe 1)[20]
- Sylvie Pierre-Brossolette[31]
- Bernard Pivot[31]
- Patrick Poivre d'Arvor (journaliste et ancien présentateur télévisé à TF1)[6],[31]
- Alain de Pouzilhac (ancien PDG du groupe Havas)[6],[31]
- David Pujadas (journaliste et présentateur télévisé, LCI)[6],[31]
- Alain-Gérard Slama (journaliste au Figaro et à France Culture)[44]
- Anne Sinclair[31] (journaliste et ancienne présentatrice télévisée à TF1)
- Marc Tessier (ancien président de France Télévisions)[6],[31]
- Gérard Worms[31]
Personnalités politiques
modifier- Christine Albanel
- Fadela Amara[37]
- Benoist Apparu[38]
- Martine Aubry[31]
- Robert Badinter (démissionnaire)[31]
- Michel Barnier[29]
- Jacques Barrot[29]
- François Bayrou[29],[45]
- Éric Besson[31]
- Michel Bon[31]
- Jeannette Bougrab[38]
- Hervé de Charette[29]
- Jean-Pierre Chevènement[31]
- Jean-François Copé[6],[31]
- Rachida Dati[46],[31]
- Laurent Fabius[6],[31]
- Luc Ferry[31]
- Aurélie Filippetti[47]
- François Fillon[31]
- Élisabeth Guigou[31]
- Adeline Hazan[29]
- Patrick Hetzel[48]
- Martin Hirsch[29]
- François Hollande[29]
- Jean-Paul Huchon[29]
- Anne-Marie Idrac[42],[49]
- Lionel Jospin[6],[31]
- Jean-Pierre Jouyet[50]
- Alain Juppé[29]
- Bernard Kouchner[31],[42]
- Jack Lang[29]
- Noëlle Lenoir[31]
- Corinne Lepage[51]
- Emmanuel Macron[52]
- Charles Millon[29]
- Pierre Moscovici[29]
- Jean-Pierre Raffarin[6],[31]
- Jacques Rigaud[31]
- Nicolas Sarkozy[29]
- Jacques Toubon[29]
- Manuel Valls[29]
- Michel Vauzelle[29]
- Hubert Védrine[31]
- Henri Weber[29]
- Rama Yade[29]
Au sein des gouvernements Philippe et Castex
modifier- Édouard Philippe[22]
- Muriel Pénicaud[22]
- Jean-Michel Blanquer[22]
- Gérald Darmanin[22]
- Florence Parly[22]
- Élisabeth Borne[22]
- Sébastien Lecornu[22]
- Emanuelle Wargon[22]
- Amélie de Montchalin[22]
- Agnès Pannier-Runacher[22]
- Jean-Baptiste Djebbari[22]
- Franck Riester[22]
- Clément Beaune[22]
- Alexis Kohler[22]
Autres hauts fonctionnaires
modifier- Simon Nora[31]
- Renaud Denoix de Saint Marc (ancien vice-président du Conseil d’État, membre du Conseil constitutionnel)[6],[31]
- Richard Descoings (conseiller d’État, ancien directeur de l’Institut d'études politiques de Paris)[53],[31],
- Michel Gaudin (préfet de police de Paris)[29]
- Simone Rozès[31]
- Olivier Schrameck[31]
- Frédéric Mion (maître des requêtes au Conseil d’État, ancien directeur de l’Institut d'études politiques de Paris)[54]
- Pierre Marion (fondateur et directeur de la Direction générale de la Sécurité extérieure)[55]
- Louis-Charles Viossat[56]
Universitaires
modifier- Hélène Ahrweiler[31]
- Anne Levade (professeur des universités, constitutionnaliste)[57]
- Laurent Batsch (président de Dauphine)[58] et de la Fondation Dauphine.
- Christian de Boissieu (économiste)[59]
- Daniel Cohen (économiste)[29]
- Alain Cotta (économiste)[29]
- Élie Cohen (économiste)[29]
- Patrick Hetzel[48]
- Henri Loyrette (ancien président du Louvre)[42]
- Nicolas Molfessis (professeur des universités, civiliste)[60]
Gens de lettres, artistes
modifier- Karol Beffa (compositeur, pianiste, professeur à l’École polytechnique, à l’École normale supérieure[38] et au Collège de France).
- Yamina Benguigui (productrice de cinéma et femme politique)[38]
- Pascal Bruckner[61]
- Hélène Carrère d'Encausse[62]
- Françoise Chandernagor[31]
- Marc Lambron[63]
- Bruno Mantovani (compositeur, directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris)
- Jean Tulard[29]
Membres des organisations patronales et syndicales
modifier- Jean-Christophe Le Duigou (ancien dirigeant de la CGT du corps des finances, puis conservateur des hypothèques)[31]
- Nicole Notat (ancienne dirigeante de la CFDT, puis présidente de Vigeo Eiris)[6],[31],[20]
- Laurence Parisot (ancienne présidente du Medef)[20]
- Ernest-Antoine Seillière (ancien président du Medef)[31]
Monde judiciaire
modifier- Stéphane Noël, président du tribunal de grande instance de Paris[21],[13]
- Olivier Schrameck, membre du Conseil supérieur de la magistrature[21],[13]
Controverses
modifierLieu secret et collusion des élites ?
modifierSi le Siècle n'est pas secret, le club a vocation à être discret. Le journaliste d'extrême-droite Emmanuel Ratier avait affirmé qu’entre 1944 et un article paru en 1977 dans le journal L'Humanité, son existence n’aurait jamais été une seule fois mentionnée dans un article de journal ou dans un livre ; il reprenait à son compte la thèse de la collusion des élites proposée par Guy Debord dans La Société du spectacle[29].
En 2012, dans le film Les Nouveaux Chiens de garde, tiré du livre éponyme de Serge Halimi, les réalisateurs Gilles Balbastre et Yannick Kergoat dénoncent le Siècle comme un lieu de collusion entre élites économiques, politiques et médiatiques.
Les sociologues François Denord, Paul Lagneau-Ymonet et Sylvain Thine remarquent cependant dans leur étude du Siècle (2011) que « malgré le halo de mystère qui nimbe ses rencontres, Le Siècle n’est pas une assemblée de comploteurs. Rien de crucial ne s’y conclut et les exemples de transactions nouées entre deux coups de fourchette sont si peu nombreux que la presse les répète inlassablement [lorsqu'il y en a] »[11].
La journaliste du Monde Marie-Béatrice Baudet, dans un article sur le club en 2021, constate que des grandes fortunes françaises — Bernard Arnault, François Pinault ou Xavier Niel — n'en font pas partie[1]. Selon un communicant, « ils n'ont pas de temps à y perdre », et selon lui « viennent au Siècle, ceux qui espèrent rencontrer des gens intéressants ou ceux qui ont besoin de les rencontrer »[1]. Un avocat, membre du club, indique que « le Siècle fait fantasmer ceux qui en sont exclus. Oui c'est vrai on peut pousser une connaissance en espérant qu'elle vous renverra un jour l'ascenseur mais franchement les véritables manettes du pouvoir sont ailleurs »[1].
Une institution sclérosée ?
modifierAlain Minc, qui en est membre depuis le début des années 1980, regrette que « L'institution a du mal à se déverrouiller. Pour la génération Internet, Le Siècle c'est du paléolithique. Les patrons de start-up y sont rares »[1].
Contre-manifestation
modifierLes rassemblements du Siècle font l'objet de contre-manifestations par des militants. Ainsi, un pique-nique informel était proposé tous les mois, vers 19 h 30, de à par le journaliste et réalisateur Pierre Carles et par Michel Fiszbin, ancien président de Zaléa TV et cofondateur de l’association « Pour Voir, Pas Vu », sur la place de la Concorde. Cette contre-manifestation avait pour but de mettre en avant les invités du Siècle et de rappeler les règles de déontologie (Charte des journalistes[64]) aux journalistes présents[65].
Lors de la contre-manifestation du , plusieurs centaines de personnes manifestent devant l’hôtel de Crillon contre la tenue d’un dîner mensuel. Pendant plus de deux heures, les personnalités participant à ce dîner sont conspuées[66]. La police intervient pour mettre fin à la manifestation et interpelle une soixantaine de personnes (dont un client allemand de l’hôtel de Crillon)[67],[68].
Depuis , des moyens considérables de sécurité sont mis à disposition sur la place et dans le quartier alentour sur ordre de Michel Gaudin, alors préfet de police de Paris, également membre du club[29].
Affaire Olivier Duhamel
modifierEn 2021, le président du Siècle Olivier Duhamel est dénoncé dans un livre, pour des faits d'inceste, agressions sexuelles et viols sur mineur. Il reconnaît les faits, prescrits, devant la police et démissionne de la présidence[69].
Deux membres du conseil d'administration du Siècle, Marc Guillaume et Jean Veil, proches d’Olivier Duhamel, au courant de ces faits depuis des années, annoncent démissionner du club[1].
Le Siècle s’emploie à surmonter le scandale[1].
Pour le journaliste Laurent Valdiguié dans Marianne, cette affaire jette le discrédit sur le Siècle et remet même en question son existence[9].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Olivier Duhamel avait été coopté par Simon Nora et Jacques Rigaud, celui-ci avait été de 1969 à 1973 directeur de cabinet de son père, Jacques Duhamel, ministre sous la présidence de Pompidou.
- Dans un article du Monde du 10 février 2021, la journaliste Marie-Béatrice Baudet rapporte que l'interdiction faite aux femmes est officiellement mise en place pour s'aligner sur les clubs anglais mais serait selon un ancien « une demande des hommes qui trouvaient que leur compagnie perturbait les débats » et que « certains venaient avec leur conjointe ou bien leur maitresse, c'était ingérable ».
- En 1983, 8 femmes rejoignent Le Siècle dont l'auteure Françoise Chandernagor, la journaliste Michèle Cotta et la magistrate Simone Rozès
- Étienne Lacour indique « que [les communistes] étaient considérés comme l'oreille de Moscou et tout le monde craignait qu'ils ne respecteraient pas la confidentialité des débats ». En 1981, Anicet Le Pors, ministre de la Fonction publique, et Jean-Christophe Le Duigou, dirigeant de la CGT, sont les premiers communistes admis au Siècle.
Références
modifier- Marie-Béatrice Baudet, « Affaire Olivier Duhamel : Le Siècle, club de l’élite et temple de la bienséance, aimerait continuer à dîner en paix », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Enquête sur les cercles et les lieux de pouvoir », sur LE FIGARO, (consulté le )
- « À quoi sert encore Le Siècle », sur Les Échos, (consulté le )
- « Affaire Olivier Duhamel : Le Siècle, club de l’élite et temple de la bienséance, aimerait continuer à dîner en paix », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Le Siècle », sur lesiecle.asso.fr (consulté le ).
- Frédéric Saliba, « Le pouvoir à la table du Siècle », Stratégies, (consulté le ), p. 49.
- Vingtième siècle, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, (lire en ligne).
- Historiens et géographes, Association des professeurs d'histoire et géographie, (lire en ligne).
- Laurent Valdiguié, « Affaire Duhamel : Le Siècle, un lieu de pouvoir en pleine débâcle », sur marianne.net, (consulté le ).
- Jean-Paul Cointet, Bernard Lachaise, Jean-Marie Mayeur et Gilles Le Béguec, Un politique : Georges Pompidou - Association Georges-Pompidou, colloque, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-051568-5, lire en ligne).
- François Denord, Paul Lagneau-Ymonet & Sylvain Thine, « Aux dîners du Siècle, l’élite du pouvoir se restaure », sur monde-diplomatique.fr, (consulté le ).
- « Qu’est-ce que Le Siècle? – Le siècle », sur lesiecle.asso.fr (consulté le )
- « Une soirée au “Siècle”, sur l’air de l’orchestre du “Titanic” », sur mediapart.fr, .
- « Comment l’affaire Duhamel est devenue le scandale du Siècle », sur nouvelobs.com (consulté le )
- « Le politologue Olivier Duhamel accusé de viol », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- Gaël Giraud, « Chaos économique, blanchiment bancaire ? », Thinkerview, 25 septembre 2020 (page consultée le 28 septembre 2020).
- Moog 2006, p. 228.
- Faits et Documents no 295.
- Martin-Fugier 2004.
- Morgane Miel, « Dîners du Siècle : les femmes s’invitent à la table du pouvoir », sur madame.lefigaro.fr, (consulté le )
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- « Affaire Duhamel : Jean Veil, l’ami avocat qui savait tout », sur Le Monde.fr, (consulté le )
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- Anaëlle Verzaux, Laurent Macabies, Anthony Lesme, « Le dîner du Siècle, avec Dati, Chabot, NKM, Carolis… », sur bakchich.info, .
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Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Anne Martin-Fugier, « “Le Siècle” (1944-2004) : un exemple de sociabilité des élites », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, no 81, , p. 21-29 (ISBN 2-7246-2973-6, lire en ligne).
- Pierre-Emmanuel Moog, « L’annuaire des clubs de réflexion et d’influence : édition 2007 », L'Expansion, no 81, , p. 208-209 (ISBN 2-84343-450-5).
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- Pierre-Emmanuel Moog et fondation Prometheus, Les Groupes de réflexion et d’influence en Europe : 2008-2009, Paris, L’Expansion, , 2e éd., 523 p. (ISBN 978-2-84343-540-9, lire en ligne), « Le Siècle », p. 228-229.
- Emmanuel Ratier, Au cœur du pouvoir : enquête sur le club le plus puissant de France, Paris, Facta, , 589 p. (ISBN 2-9508318-3-4, présentation en ligne) ; rééd. Facta, 2011, 700 p.
- Emmanuel Ratier, Encyclopédie politique française, t. II, Paris, Faits et Documents, , 990 p. (ISBN 2-909769-12-7).
Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives aux organisations :
- François Denord, Paul Lagneau-Ymonet et Sylvain Thine, « Aux dîners du Siècle, l’élite du pouvoir se restaure », sur monde-diplomatique.fr, (consulté le ).
- Denis Kessler, « Le Siècle face à ses injustes critiques », sur lemonde.fr, .
- Véronique Chocron, « À quoi sert encore Le Siècle », sur lesechos.fr, .