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Loot box

objet virtuel payant au contenu aléatoire

Dans le monde du jeu vidéo, une loot box (qui peut être traduit par « coffre à butin ») est un objet virtuel, généralement présenté sous forme de coffre et contenant un ou plusieurs objets virtuels, lesquels offrent au joueur des améliorations dans le jeu pouvant aller de la personnalisation d'un personnage à l'acquisition de nouvelles fonctionnalités.

Représentation d'une loot box d'un jeu vidéo.

Une loot box peut être gratuite ou payante. Dans ce dernier cas, elle fait partie de la stratégie commerciale des éditeurs de jeux vidéo, leur permettant via une somme modique généralement de faire payer aux joueurs des évolutions qui leur auraient demandé des heures de jeu en temps normal.

Les loot boxes font l'objet de controverses sur le plan éthique[1] ; elles sont parfois associées aux jeux de hasard, notamment par la Belgique qui les a interdits sur son territoire.

Fonctionnement

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Historique

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D'abord apparues dans des jeux pour mobiles adoptant un modèle free-to-play, les loot boxes sont progressivement implantées dans des jeux à gros budgets payants de type AAA.

En , à la suite de la polémique engendrée par Star Wars Battlefront II, plusieurs entités gouvernementales questionnent et tentent de déterminer si la loot box se rattache aux jeux d'argent, et donc si celle-ci doit être régulée comme telle[2].

Dès la fin de 2017 en Belgique, la Commission des jeux de hasard ouvre une enquête sur plusieurs jeux « AAA » dont Overwatch, Counter Strike Global Offensive et FIFA 18[3]. En , le ministre de la justice Koen Geens déclare que ces « coffres à butin » enfreignent la législation belge[4].

En France, le sénateur Jérôme Durain (Saône-et-Loire) et l'association de consommateurs UFC-Que choisir saisissent l'Autorité de régulation des jeux en ligne[2],[5]. Celle-ci se montre alors préoccupée par la présence de plus en plus importante de loot boxes dans les titres vidéoludiques[6] et expose trois dérives sur cette tendance économique : le fait qu'on puisse pousser à leur achat pour progresser dans le jeu, leur aspect aléatoire et la possibilité de les revendre contre de l'argent réel[7].

Début 2018 en Allemagne, l'université de Hambourg réalise une étude qui démontre l’importance du hasard dans le jeu vidéo. Par la suite, la Commission pour la protection de la jeunesse du pays étudie « dans quelle mesure [la loot box] enfreint les lois protégeant les jeunes des jeux d'argent ». La commission souhaite rendre son verdict en mars de la même année, et peut bannir d'Allemagne ce modèle économique[8].

En Suède, le gouvernement souhaite dès 2019 modifier la loi sur les jeux d'argent, alors qu'il n'existe aucune régulation dans ce pays. En effet, dans une interview donnée pour la radio P3 News, le ministre suédois de l'administration publique, Ardalan Shekarabi, explique vouloir « reprendre le contrôle du marché des jeux d'argent [...] et assurer que les lois suédoises de protection des consommateurs s'appliquent à tous les acteurs qui ont des activités dans ce domaine ». À ce sujet, le ministre défend également que de nombreuses personnes souffrent d'une addiction au jeu d'argent ; et des modes de jeu tels que « FUT[Quoi ?] » dans FIFA 18 seraient capables de faire perdre beaucoup d'argent aux consommateurs[9].

Le est publiée la déclaration[10] d'un travail commun sur la « porosité entre jeux d'argent et jeux » de plusieurs régulateurs européens[11] avec le régulateur de l'État de Washington[12].

Législation par pays

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Belgique

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Dès fin 2017 en Belgique, la Commission des jeux de hasard ouvre une enquête sur plusieurs jeux AAA dont Overwatch, Counter Strike Global Offensive et FIFA 18 afin de décider si les loot box peuvent être assimilées à un jeu de hasard[3]. En , le ministre de la justice Koen Geens déclare que ces coffres à butin enfreignent la législation belge[4],[13]:

« Les jeux incluant des loot boxes payantes qui ont été analysés, tels que ceux actuellement en vente dans notre pays, enfreignent dès lors la législation relative aux jeux de hasard et peuvent être attaqués sur le plan pénal. Les loot boxes doivent donc être supprimées, sans quoi les exploitants s’exposent à une peine de prison allant jusqu’à cinq ans et une amende pouvant atteindre 800 000 €. Lorsque des mineurs sont impliqués, ces peines peuvent être doublées. »

Les jeux de hasard sont interdits aux mineurs dans la loi belge cependant, la Belgique ne dispose d'aucun système de classification qui interdit la vente aux mineurs de jeux-vidéo (le système PEGI est une recommandation sur l'âge et non une interdiction)[1]. Les loot boxes sont donc interdits depuis et plusieurs éditeurs comme Nintendo, ont retiré leurs jeux en contenant. D'autres (comme Blizzard) ont simplement rendu ces micro-transactions indisponibles.

En 2019 en France, un groupe de travail de l'Assemblée nationale se penche sur la légalité des loot boxes[14].

Critiques

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En 2019, un journaliste du site spécialisé français Jeuxvideo.com décrit les loot boxes comme « un vrai mal du jeu-vidéo ». Les chances de « gagner » (d’obtenir un objet virtuel désiré) seraient rarement claires. Il pense que tous les pays devraient les interdire aux mineurs, « en prenant exemple sur la Belgique »[1]. Selon lui :

« Aujourd'hui encore, en France, un joueur de 11 ans peut acheter FIFA 19, jouer à Ultimate Team[Quoi ?] et se retrouver devant une véritable roulette de casino s'il veut que son équipe évolue convenablement. Dans la plupart de ces titres, ne pas dépenser d'argent ralentit drastiquement votre progression, surtout lorsqu'il s'agît de jeux compétitifs. On ne peut raisonnablement pas demander à des enfants d'être assez responsables pour se « restreindre », et c'est d'ailleurs pour cela que les portes des casinos leur sont, légalement, fermées. Ainsi, je trouve réellement inconcevable que de nombreux pays n'aient pas encore pris une décision similaire, bien que la question soit souvent posée, y compris en France ou aux États-Unis[1]. »

Les jeux vidéo sont généralement considérés comme des jeux d'adresse plutôt que comme des jeux de hasard et ne sont donc pas réglementés par la plupart des lois sur les jeux d'argent, mais des chercheurs néo-zélandais et australiens concluent en 2018 que « les caisses à butin sont psychologiquement proches des jeux d'argent »[15]. Un rapport distinct rédigé par des chercheurs anglais en 2021 conclut également que les caisses à proies sont « structurellement et psychologiquement proches des jeux d'argent »[16],[17].

Les partisans des caisses de butin réfutent les plaintes selon lesquelles il s'agit de systèmes de jeu, les comparant à des jouets à collectionner déblocables tels que les Hatchimals[18], ou les boosters des jeux de cartes à collectionner physiques tels que Magic : the Gathering, dans lequel l'élément central de la stratégie du jeu est la création d'un jeu pour le jeu[19]. Aux États-Unis, les GCC ont déjà fait l'objet de poursuites pour savoir s'ils constituaient une forme de jeu, mais n'ont pas été jugés responsables[20].

Liste de jeux vidéo intégrant des loot boxes

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Liste non exhaustive.

Notes et références

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  1. a b c et d « Billet : Loot boxes, le monde doit prendre exemple sur la Belgique, et vite », sur Jeuxvideo.com (consulté le )
  2. a et b ChewbieFR, « Loot boxes : l'UFC-Que Choisir saisit l'Autorité de régulation des jeux en ligne », sur Jeuxvideo.com, (consulté le ).
  3. a et b « [MAJ] Pour la Belgique, les loot boxes relèvent bien du jeu de hasard et doivent être interdite », .
  4. a et b « Loot boxes : trois jeux vidéo contraires à la législation belge », sur gamergen.com (consulté le ).
  5. Jérôme Durain, « #lootboxes je dépose une question écrite @mounir et écrit à l'@arjel pour trouver le meilleur moyen d'éviter des dérivespic.twitter.com/1p65PW4wjq », sur Twitter, (consulté le ).
  6. pages 4 à 7 du rapport d'activité 2017-2018, Autorité de régulation des jeux en ligne.
  7. ChewbieFR, « L'Autorité de Régulation des Jeux En Ligne se penche sur les loot boxes », sur Jeuxvideo.com, (consulté le ).
  8. ChewbieFR, « Allemagne : les lootboxes dans le viseur de la Commission pour la protection de la jeunesse », sur Jeuxvideo.com, (consulté le ).
  9. Gianni Molinaro, « Loot boxes : La Suède envisage une classification en jeu d'argent rapidement », sur Gameblog, (consulté le )
  10. « Déclaration des régulateurs de jeux d’argent », sur le site de l'ARJEL.
  11. Lettonie, République Tchèque, Île de Man, France, Espagne, Malte, Jersey, Gibraltar, Irlande, Portugal, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Pologne et Autriche, selon un communiqué de presse du 17 septembre 2018 publié sur le site de l'ARJEL.
  12. « Jeu vidéo : les régulateurs de jeux d’argent veulent « engager un dialogue » avec les éditeurs », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « La Belgique considère que les loot boxes dans les jeux vidéo sont des jeux de hasard », sur RTBF Info, (consulté le )
  14. Julien Lausson, « Le gouvernement temporise sur les loot boxes dans les jeux vidéo - Business », sur Numerama, (consulté le )
  15. (en) « Video game loot boxes are psychologically akin to gambling », Nature Human Behavior ,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (en) « Lifting the Lid on Loot-Boxes », sur begambleaware.org (consulté le )
  17. (en) « Loot boxes linked to problem gambling in new research », sur bbc.com (consulté le ).
  18. (en) « EA: They’re not loot boxes, they’re “surprise mechanics,” and they’re “quite ethical” », sur PCGamesN (consulté le ).
  19. (en) « Opinion Piece: The Trouble With Loot Boxes », sur bestnewbingosites.co.uk (consulté le ).
  20. (en) « A Video Game ‘Loot Box’ Offers Coveted Rewards, but Is It Gambling? », sur nytimes.com (consulté le ).