MICA
Le missile français antiaérien MICA (acronyme de « Missile d'Interception, de Combat et d'Auto-défense ») a été conçu pour remplacer à la fois le Super 530D (moyenne portée) et le Matra R550 Magic II (courte portée), équipant les Mirage 2000 et le Rafale, pour les engagements au-delà de la portée visuelle (BVR). Le MICA remplit donc les missions qui nécessitent habituellement l'emploi de deux missiles, par exemple les AIM-120 AMRAAM et AIM-9 Sidewinder. Avec ses 112 kg, soit un poids de 50 kg inférieur à celui d'un AIM-120A, il affiche une portée comparable, qui est de 60 km pour la version IR et 80 km pour la version EM[4],[5],[6]. Il possède une grande manœuvrabilité grâce à ses gouvernes aérodynamiques et surtout à la poussée vectorielle dont il est le premier missile occidental à bénéficier, égale à celle de l'AIM-9 Sidewinder, pourtant plus léger de 27 kg[7].
MICA (Missile d'Interception, de Combat et d'Autodéfense) | |
Missile MICA IR sur un Dassault Rafale M. | |
Présentation | |
---|---|
Type de missile | Missile air-air et surface-air à moyenne portée |
Constructeur | MBDA |
Déploiement | 1996 (MICA radar) ; 2000 (MICA infrarouge) ; 2010 (VL-MICA) |
Caractéristiques | |
Moteurs | Moteur fusée à propergol solide[1] |
Masse au lancement | 112 kg[1] |
Longueur | 3,1 m[1] |
Diamètre | 0,160 m[1] |
Envergure | 0,480 m |
Vitesse | Mach 4[1] |
Portée | De 500 m à 80 km[2],[3] |
Altitude de croisière | Jusqu'à 11 000 m |
Charge utile | 12 kg d'explosif[1] |
Guidage | Inertiel, radar actif ou infrarouge passif suivant les versions |
Détonation | Fusée de proximité, ou impact |
Plateforme de lancement | Dassault Mirage 2000-5, Dassault Rafale, navires de guerre, Dassault Mirage F1, véhicules terrestres |
modifier |
Il est de type « tire et oublie », ceci permet au pilote de se concentrer sur d'autres menaces, à la différence des missiles de précédentes générations qui nécessitaient un guidage de l'avion tireur jusqu'à l'interception de la cible par le missile. Le couple Rafale/MICA a réalisé, avec succès, le , une première mondiale, en tirant sur un agresseur situé derrière le Rafale grâce à une désignation d'objectif transmise par liaison 16 depuis un deuxième avion, transformant ainsi l'agresseur en proie[4],[8].
Historique
modifierAu début des années 1980, les États-Unis proposent aux Européens de concevoir un missile air-air à courte portée pour remplacer leurs AIM-9 Sidewinder, pendant qu'ils étudient un missile moyenne portée qui succéderait à l'AIM-7 Sparrow. L'idée est de séparer les développements pour ensuite croiser les achats.
La France refuse cette proposition et décide de développer un missile capable des deux missions, grâce à deux autodirecteurs interchangeables : le MICA EM remplace le missile à moyenne portée Super 530D et le MICA IR remplace le Magic II (missile pour le combat rapproché). Le premier tir du MICA est effectué en 1992 et le missile entre en service en 1996[9].
Le coût total du programme MICA air-air est estimé aux conditions financières de 2009 à 1 674 millions d'euros. 570 Mica IR et 540 Mica EM sont livrés à l'armée de l'air française, les derniers en 2012, soit environ 1,5 million d'euros le missile[10]. Son emploi sous sa forme actuelle est assuré jusqu'en 2020–2025[11].
En 1995, le développement d'un missile complémentaire, le Meteor, est décidé pour engager des cibles à grande distance au-delà de la portée visuelle (BVR, pour Beyond Visual Range) et respecter les règles d'engagement (ROE, pour Rules Of Engagement) en vigueur à cette époque, par exemple pour l'attaque à une distance de 100 km d'avions-radars ou d'avions ravitailleurs. Les premiers exemplaires de série doivent sortir des chaines en 2012, alors que la première mise en service opérationnelle dans l'armée française est programmée pour 2018. Lors de la campagne d'essais CDG8 à bord du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, des tests de configuration mixte MICA/Meteor ont été effectués sur le Rafale M02, qui emportait pour la première fois un radar RBE2-AESA[12].
Un MICA-NG, pour « Nouvelle Génération », est en cours de développement pour une entrée en service vers 2025. Il ne contiendra pas d'élément provenant des États-Unis pouvant être pris en compte par les réglementations américaines sur le trafic d'armes au niveau international[13].
Description technique
modifierGuidage
modifierPendant la durée du vol, le missile utilise un guidage inertiel. En fin de course, le missile recherche sa cible avec un autodirecteur infrarouge ou électromagnétique[1]. Les deux systèmes sont interchangeables.
L'autodirecteur électromagnétique actif « AD-4A », fabriqué par Thales, travaille dans la bande Ku[14].
L'autodirecteur infrarouge est fabriqué par Safran Electronics & Defense[14]. Il a l'avantage d'être totalement discret[15]. Il est également utilisé pour des fins de veille infrarouge embarquée[16]. Ses capacités de détection dans deux bandes de fréquences infrarouges lui permettent de distinguer les cibles et les leurres.
Les deux versions du MICA (électromagnétique et infrarouge) peuvent être tirées à grande distance en fonction du contexte tactique, la version infrarouge étant particulièrement adaptée aux combats courte portée. En fin d'année 2010, MBDA annonçait un taux de réussite de 93 % sur plus de 240 tirs réalisés.
Le missile peut être utilisé selon quatre modes de fonctionnement du couple Rafale/MICA : les modes 1 et 2 sont utilisés pour les engagements air-air à longue distance et correspondent donc à des tirs longue portée pour les deux versions du MICA. Dans ces deux modes, le missile se dirige vers la position future de la cible, celle-ci étant mémorisée au moment du tir, puis lorsque l'autodirecteur est à portée de détection de la cible, celui-ci prend le relais pour assurer un guidage autonome jusqu'à l'interception finale. Le missile est donc dans ce cas, accroché après tir (lock-on after launch). Dans le cas du mode 1, la position de la cible future est réactualisée par liaison de données avec l'avion tireur, tandis que dans le cas du mode 2, la position future de la cible n'est pas rafraîchie pendant le vol du missile et la trajectoire est donc purement élaborée en fonction des paramètres mémorisés de la cible jusqu'à atteinte de la portée d'accrochage de l'autodirecteur et activation du guidage autonome final. Les modes 3 et 4 sont utilisés dans le cadre des engagements courte portée avec la version à autodirecteur infrarouge du missile. Dans le mode 3, le missile peut être employé pour des tirs à très fort dépointage avec l'utilisation d'un viseur de casque ; il est accroché pendant le vol et est donc tiré en mode Lock-on after launch. Dans le cas du mode 4, le missile est déjà accroché avant tir (lock-on before launch).
Charge
modifierLa charge explosive est fabriquée par TDA Armements[17] ; elle représente 12 kg d'explosifs, avec un effet de souffle et de fragmentation[1].
Propulsion
modifierLa propulsion est réalisée par un moteur fusée à propergol solide[1]. Bien que le poids du missile soit de 50 kg inférieur à celui d'un AIM-120A, il affiche une portée comparable qui est évaluée entre 60 et 80 km (un essai taïwanais le 8 mai 1998, le premier hors de France, a détruit un drone après avoir parcouru 67 km)[5] tout en obtenant une très grande manœuvrabilité grâce à sa poussée vectorielle et à ses gouvernes aérodynamiques.
Le missile est étudié pour générer une faible traînée aérodynamique.
Assemblage
modifierLe missile est fabriqué par la société européenne MBDA, dans l'usine de Selles-Saint-Denis (Loir-et-Cher)[18].
Versions
modifierLe MICA est le seul missile occidental à disposer d'un autodirecteur interchangeable, guidage Radar EM pour l'interception lointaine (500 m - 80 km) et à imagerie infrarouge (IR) pour le combat tournoyant et l'interception (500 m - 60 km)[6].
Cette version initiale du MICA à guidage Radar est entrée en service en 1996 sur Mirage 2000-5.
Grâce à ses deux systèmes de guidage, le missile MICA permet un haut niveau de flexibilité tactique grâce à sa capacité à répondre aux exigences opérationnelles de courte portée mais aussi au-delà de la portée visuelle (Beyond Visual Range)[19]. Le MICA air-air aurait été commandé par les Armées de l'air française, grecque, taïwanaise, qatari, émirienne, indienne, marocaine et par l'aéronavale française.
Un Rafale F2 tire un MICA le du Centre d'essais des Landes de la Délégation générale pour l'Armement à Biscarrosse[20].
Cette version a été mise en service en 2000, il s'agit du même missile dont on a changé l'autodirecteur EM (guidage radar) pour un autodirecteur IR (guidage Infrarouge).
Par rapport à la concurrence des missiles à guidage infrarouge le MICA-IR dispose d'un mode de tir longue distance, le missile est d'abord dirigé sur la position future de sa cible, avant que l'autodirecteur IR ne prenne le relais lors de la phase d'attaque, la sécurité du tir est assurée par une liaison avion-missile. Légèrement moins aérodynamique que le MICA-EM le MICA-IR reste capable d'intercepter une cible jusqu'à 60 km, sa maniabilité de 50 G à courte portée reste égale à 30 G à plusieurs dizaines de km. Par rapport à l'ASRAAM proposé par le même constructeur MBDA, le MICA-IR dispose en condition opérationnelle de plusieurs avantages :
- une plus grande agilité en combat tournoyant grâce à sa poussée vectorielle et à son empennage de plus grande dimension.
- une vitesse supérieure (Mach 4 vs Mach 3).
- une portée supérieure (60 km vs 35 km).
- Les autodirecteurs des MICA-IR sont intégrés à la fusion de données du système d'arme du Rafale et lui fournissent des pistes détectées sans même avoir été tirés.
À la suite de la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, un nouveau programme d'armement voit le jour sous la dénomination « MICA nouvelle génération ». Deux nouvelles versions seront développées : une version autodirecteur infrarouge (IR) et une version autodirecteur électromagnétique (EM), c'est-à-dire à acquisition radar. Il ne devra pas contenir de composants américains pour s'affranchir de la réglementation ITAR et permettre l'exportation sans accord du gouvernement des États-Unis[21].
Les capacités du MICA NG seront fortement augmentées afin de résoudre la problématique du développement des concepts A2/AD (déni d’accès et interdiction de zone) : accroissement des opérations en réseau, connectivité accrue, accélération du cycle de décision et d’engagement, évolution des moteurs M88, des capteurs et armements, avec en particulier le nouveau missile air-air Mica NG équipé d'un propulseur à double impulsions et commandé à 567 exemplaires par la DGA en [22],[23]
La quasi-totalité des équipements internes seront modernisés, mais l'aérodynamique, la masse, le centrage et les dimensions resteront identiques aux deux premières versions du MICA.
Le gain de place obtenu par la miniaturisation des composants électroniques permettra de doter le MICA NG d'un propulseur à double impulsion, augmentant la portée d'une vingtaine de km et de conserver une maniabilité de 50 G dans la phase terminale même en limite de portée (80 km pour la version IR et 100 km pour la version EM).
L'autodirecteur de la version MICA NG IR sera doté d'un capteur matriciel extrêmement sensible pour lui permettre de traiter des cibles furtives (avions, drones, missiles de croisière, etc.) et de résister aux dernières versions de leurres thermiques.
Le MICA NG IR permettra à l'armée française de disposer à partir de 2026 du missile IR, couplé au viseur de casque du Rafale F4 afin d'exploiter pleinement les capacités d'accrochage après le tir.
Le MICA EM devrait offrir une solution face aux futurs brouilleurs laser embarqués.
Les livraisons devraient avoir lieu entre 2026 et 2031[24].
VL-MICA (surface-air)
modifierLa version VL-MICA (Vertical Launch MICA), développée sur fonds propres par MBDA, est présentée à Singapour en février 2000. Une première campagne de tirs, en décembre 2001, permet de valider le concept du tir vertical. Le MICA surface-air, ou VL-MICA (Vertical Launch MICA) existe en version terrestre et maritime.
Dans sa version terrestre, le VL-MICA est un système de défense aérienne terrestre de courte portée permettant de lancer les missiles MICA. Sa fonction de tir vertical et sa capacité « tire et oublie » permettent au VL MICA d'assurer la défense aérienne d'une zone englobant des installations sensibles civiles ou militaires ou la protection de forces armées en manœuvre.
Le système est capable de prendre en compte tous les types de cibles aériennes, excepté les missiles balistiques, en particulier les avions ayant une faible signature radar, les hélicoptères, les drones, ou des munitions tirées à longues distances (stand-off) comme des bombes guidées avec précision, des missiles de croisière, ou des missiles antiradars. Il est particulièrement efficace contre les attaques saturantes venant de toutes les directions grâce aux capacités multicibles intrinsèques du missile MICA ainsi qu'au système de lancement vertical permettant de tirer une salve en un temps très bref dans tous les secteurs d'arrivée des menaces.
Le système VL-MICA terrestre se compose d'un véhicule terrestre de commandement et de conduites des tirs, d'un véhicule transportant un radar tridimensionnel assurant la détection des cibles (Ground Master 200 de Thales), ainsi que de deux à six lanceurs verticaux également intégrés sur véhicules. Le centre de commandement, appelé Centre des Opérations Tactiques (Tactical Operations Center), ou centre de commandement de l'unité antiaérienne (Platoon Command Post), permet de mener toutes les fonctions de commandement, de contrôle et de coordination locale des feux, telles que l'engagement des forces en temps réel, la planification d'une mission, la surveillance du système ou encore la connexion avec un niveau supérieur de commandement et de coordination dans le cadre d'un système global de défense aérienne. Ce centre des opérations tactiques contrôle à distance le radar tridimensionnel, ainsi que les lanceurs verticaux, ceux-ci pouvant être éloignés d'une dizaine de kilomètres du TOC afin d'augmenter l'étendue de la zone protégée[25]. Il peut également gérer en parallèle un missile à courte portée comme le MISTRAL[26].
Un module de lancement VL-MICA peut aussi être géré par la nouvelle version du système SAMP/T (SAMP/T-NG), disposant d'un poste de travail pour un opérateur pouvant commander d'autres vecteurs d’interception à courte portée (dont le MICA) et très courte portée (comme le MISTRAL par exemple), dans une bulle multicouche unique, en évitant la multiplication des radars[26].
En version maritime, le VL MICA est intégré à un système maritime de combat fournissant les coordonnées de désignation de la cible transmises par l'intermédiaire des radars de défense aérienne. Lancé d'un container utilisé à la fois pour le stockage et le tir vertical, le missile permet de couvrir une aire d'engagement de 360 degrés tout en conservant la furtivité du navire. Modulable et très compact, le système de défense naval VL-MICA peut être installé sur une large gamme de navires de guerre[27]. Ce n'est que le [28] que les armées françaises s'intéressent au concept et organisent le le premier d'une série de 14 tirs réussis au Centre d'essais de lancement de missiles à Biscarrosse, à partir du Conteneur lanceur autonome (CLA) ; l'Armée de l'air voyant là une occasion de recycler ses MICA air-air vieillissants (obsolescence du capteur infrarouge notamment, qui se dégrade par son exposition au jour lorsqu'il est monté sur un avion). Le dernier tir ayant quant à lui lieu le .
Depuis 2010, Le VL-MICA est déployé sur les Corvettes de classe Khareef de la Marine royale d'Oman. En 2012, le VL-MICA a également été déployé sur les Frégates de classe Sigma de la Marine royale marocaine[29]. Deux systèmes terrestres sont livrés à la France en 2024, neuf systèmes seront en service d’ici fin 2030 selon la Loi de programmation militaire, douze sont prévus à l'horizon 2035, en remplacement des Crotales NG de l'Armée française dans le cadre du programme « défense sol-air basse couche » (DSABC)[30]. Le VL-MICA a été commandé par quatre forces armées, tant en versions terrestre que navale.
Pays utilisateurs
modifierUtilisateurs actuels
modifierMarine royale saoudienne : 120 missiles MICA sont commandés en 2018 et, 95 sont livrés en 2022 et 2023 pour armer les 16 lanceurs VL-MICA des corvettes de classe Al Jubail[31],[32].
Garde nationale d'Arabie saoudite : 250 missiles MICA sont livrés en 2018 et 2019 pour armer des lanceurs VL-MICA[31],[33].
Forces de défense botswanaise : 50 missiles MICA livrés en 2020 après une commande en 2016, ils sont destinés à équiper des lanceurs VL-MICA[31],[34].
Forces de l'armée de l'air et de défense aérienne de la république de Croatie : des missiles MICA sont attendus pour équiper les douze avions Rafale livrés à partir d'avril 2024[35],[36].
Marine égyptienne : 100 missiles MICA livrés entre 2017 et 2023 pour équiper les 16 lanceurs VLS des corvettes de classes Gowind. Entre 2022 et 2023, 200 nouveaux missiles MICA NG sont livrés pour équiper les frégates de classe MEKO 200[31],[37].
Armée de l'air égyptienne : 150 missiles MICA livrés entre 2015 et 2019 pour équiper les avions de combat Rafale livrés à partir de 2015[31].
Force aérienne des Émirats arabes unis : 500 missiles MICA sont livrés entre 2003 et 2007 pour armer les Mirage 2000-9[31]. En 2021, 600 MICA-NG sont commandés pour équiper les futurs Rafale F4 émiriens[31],[38].
Marine des Émirats arabes unis : 20 missiles MICA sont livrés en 2013 pour armer les six lanceurs VLS des patrouilleurs de classe Falaj 2[31].
25 missiles MICA-NG sont livrés en 2023 pour équiper les 16 lanceurs VLS des corvettes de classes Gowind[31]. Les bâtiments devaient initialement être armés de missiles ESSM block 2, mais les États-Unis s'opposèrent à leur exportation en raison d'un projet de base chinoise aux Émirats[39]. Le MICA est également préféré aux missiles sud-coréens[40].
Armée de l'air et de l'espace : 370 missiles MICA-EM sont livrés entre 1999 et 2008, tandis que 730 missiles MICA-IR sont livrés entre 2004 et 2012[41], pour un total de 1 100 missiles MICA livrés en 2012 et destinés à armer les Mirage 2000-5 et les Rafale[16],[42].
En 2018 il est annoncé que 300 missiles MICA seront rénovés tandis que 200 missiles MICA-NG sont commandés pour être livrés à partir de 2026. En 2021, 367 nouveaux missiles MICA-NG sont commandés ainsi que 150 missiles MICA d'entrainement avec une livraison prévue entre 2028 et 2031 pour atteindre l'objectif de 567 missiles MICA-NG fixé dans la loi de programmation militaire 2019-2025. Ces missiles doivent armer les Rafale, les Mirage 2000-5 et les Mirage 2000D rénovés[43]. Les 56 premiers MICA rénovés sont livrés en 2022[44].
En janvier 2024 il est annoncé que les Crotale NG en service dans l'armée de l'air seront remplacés par 12 VL-MICA à l'horizon 2035. Les deux premiers systèmes permettent de remplacer les Crotale NG cédés à l'Ukraine sont livrés en juin 2024 afin de participer à la protection des Jeux olympiques et paralympique de Paris[45],[46].
Forces armées géorgiennes : un nombre inconnu de missiles MICA est commandé en 2015 pour équiper une batterie de lanceurs VL-MICA[47].
Force aérienne grecque : 100 missiles MICA-EM sont livrés en 2003 et 2004, et 100 autres missiles MICA-IR le sont ensuite en 2006 pour équiper les Mirage 2000-5 grecs[31].
Force aérienne indienne : 500 missiles MICA-EM et MICA-IR sont livrés entre 2014 et 2021 (493 selon le SIPRI)[31] pour équiper les Mirage 2000I/TI indiens, un tir réel ayant lieu dès septembre 2016[48],[49]. Entre 2021 et 2023, 350 nouveaux missiles MICA-RF et MICA-IR sont livrés pour équiper les avions Rafale[31],[50], tandis qu'il est annoncé en août 2020 l'intégration du missile MICA sur les SU-30MKI[51].
Marine indienne : des missiles A3SM MICA peuvent être tirés depuis les sous-marins de classe Kalvari en immersion[52].
Marine indonésienne : 40 missiles MICA sont livrés en 2019 et 2020[31] pour équiper les 12 silos de VL-MICA armant les frégates de classe Martadinata, un premier tir d'entrainement ayant lieu en avril 2023[53]. Des discussions sont en cours pour remplacer les missiles Sea Wolf vieillissant équipant les corvettes de classe Bung Tomo par des missiles VL-MICA[53].
Forces royales air : 150 missiles MICA-IR et MICA EM sont livrés en 2011[31] pour équiper les Mirage F1 modernisés au standard ASTRAC[54].
Armée royale : 200 missiles MICA sont commandés en 2020 pour équiper deux batteries de VL-MICA ; les 100 premiers missiles étant livrés en 2022[31],[55].
Marine royale : les frégates de classe Sigma sont équipées de lance-missiles VL-MICA[56].
Marine du Sultanat d'Oman : 60 missiles MICA sont livrés en 2013 et 2014[31] pour équiper les douze silos VL-MICA armant les corvettes de classe Khareef[57].
Garde royale d'Oman : 50 missiles MICA sont livrés en 2012[31] pour équiper des lanceurs VL-MICA[58].
Force aérienne de l’Émir du Qatar : 100 missiles MICA-EM sont livrés entre 1997 et 1999 pour armer les Mirage 2000-5[31]. Par la suite, 150 nouveaux missiles MICA-EM et 150 MICA-IR sont livrés en 2019 et 2020 pour équiper les avions Rafale[59],[31].
Marine du Qatar : 30 missiles MICA sont livrés en 2022 pour équiper les huit silos de VL-MICA armant les patrouilleurs de classe Musherib[31].
Marine de Singapour : 150 missiles MICA sont livrés entre 2017 et 2019 pour équiper les 12 lanceurs de VL-MICA des corvettes de classe Independence[31],[60].
Force aérienne de la république de Chine : 1 200 missiles MICA-EM sont livrés entre 1996 et 1998 (960 selon le SIPRI)[31] pour équiper les Mirage 2000-5[61]. Il est annoncé en janvier 2024 que Taïwan achètera des pièces détachées de missiles MICA à une entreprise française inconnue, à priori MBDA[62].
Armée royale thaïlandaise : 50 missiles MICA sont livrés en 2018[31] pour équiper des lanceurs VL-MICA qui remplacent des missiles Spada[63].
Futurs utilisateurs
modifierMarine bulgare : 8 missiles MICA sont commandés en 2022[31] pour équiper les huit lanceurs VLS des corvettes de type MMPV 90[64].
Marine nationale colombienne : des missiles MICA-NG sont commandés en 2023 selon le SIPRI pour équiper les douze lanceurs VLS des frégates de classe Sigma[31], alors que d'autres sources évoquent des missiles américains ESSM[65].
Marine royale malaisienne : 150 missiles MICA sont commandés en 2015[31] pour équiper les douze lanceurs VLS des frégates de classe Maharaja Lela[66].
Marine ukrainienne : les missiles MICA sont choisis pour équiper les corvettes de classe Ada[67].
Marine philippine : le système MICA VL a été choisi pour équiper les frégate de classe Miguel Malvar.
Notes et références
modifier- « Mica, Fiche technique », sur www.ixarm.com (consulté le ).
- « Mica », sur FFAA
- « Armement air-air », Ministère de la Défense
- « Première européenne pour le Rafale : tir "over-the-shoulder" d'un missile Mica », sur Défense, Ministère de la Défense.
- (en) « Dassault Mirage 2000-5Di/Ei », Taiwan Air Power, (consulté le ).
- Yannick Smaldore, « Forces aériennes Les missiles de combat rapproché de l'OTAN », DEFENSE EXPERT, avril-mai-juin 2020, p. 69
- « hors-série RAFALE 2010 : Le RAFALE au combat », Air et Cosmos, , p. 81,92 (ISSN 1240-3113).
- « Tir MICA depuis un Rafale F2 quand le chasseur devient la cible », sur www.armees.com.
- Belan et Mercillon 2006, p. 124.
- Xavier Pintat et Daniel Reiner, « Projet de loi de finances pour 2011 : Défense - Equipement des forces », sur Sénat français, (consulté le ).
- François Cornut-Gentille, « Avis présenté au nom de la commission de la défense nationale et des forces armées, sur le projet de loi de finances pour 2011 (n° 2824) Tome VII Défens Équipement des forces - Dissuasion c) Le missile air-air MICA », sur Assemblée nationale française, (consulté le ).
- Frédéric Lert, « CDG8 Un avant-goût du futur... », AIR FAN, no 404, , p. 19.
- Michel Cabirol, « Réglementation ITAR : États-Unis, ces amis qui ne veulent pas que du bien à la France », La Tribune, (consulté le ).
- « Mica, Équipements et munitions », sur www.ixarm.com (consulté le ).
- « Mica, Description », sur www.ixarm.com (consulté le ).
- « La DGA réceptionne le 1 000e missile air-air Mica », sur defense.gouv.fr, .
- « Mica, Architecture industrielle », sur www.ixarm.com (consulté le ).
- « Reportage : Au cœur d'une usine de fabrication de missiles », sur www.meretmarine.com, .
- « MICA », sur www.mbda-systems.com (consulté le ).
- (en) « MICA Firing Success from French Air Force Rafale », sur MBDA Systems, MBDA, (consulté le ).
- « "Nous ne sommes pas en train de fabriquer des robots tueurs" (Florence Parly) », sur La Tribune (consulté le ).
- « Qualification du Rafale F3-R », sur Mer et Marine, (consulté le ).
- « Mica NG : La DGA passe commande », sur Mer et Marine, (consulté le ).
- Laurent Lagneau, « Le programme de missiles air-air MICA nouvelle génération est lancé », Zone Militaire, (lire en ligne, consulté le ).
- « VL Mica », sur Products, MBDA Systems
- Nathan Gain, « Eurosatory 2024 : après le plus, le SAMP/T NG pourra aussi le moins », sur Forcesopérations, (consulté le )
- « VL MICA », sur Galerie, MBDA Systems (consulté le ).
- Carol Reed, « France Launches VL MICA » [archive du ], MBDA, (consulté le )
- Jean-Louis Promé, « VL-MICA (NAVAL) : Une déclinaison intelligente du célèbre MICA », dans DSI-Technologies, nº 13, septembre-octobre 2008, p. 48-49 (ISSN 1953-5953).
- Nathan Gain, « Eurosatory 2024 : les premiers VL MICA livrés aux armées françaises », sur FOB - Forces Operations Blog, (consulté le )
- « Arms transfer database », sur armstransfers.sipri.org (consulté le )
- « Arabie Saoudite : MBDA monte à bord des corvettes espagnoles de Navantia », sur La Tribune, 2020-10-20cest06:00:00+0200 (consulté le )
- (en) « SANG confirms VL MICA acquisition », sur Janes.com (consulté le )
- Michel Cabirol, « Armement : mais qu'a vendu la France au Botswana en 2016 ? », sur La Tribune, (consulté le ).
- « Et la Croatie volera en Rafale ! », sur La Tribune, 2021-05-28cest13:21:00+0200 (consulté le )
- « Armée : la Croatie a reçu ses premiers avions Rafale, les prochains livrés en 2025 », sur SudOuest.fr, (consulté le )
- Laurent Lagneau, « La marine égyptienne signe une commande pour le système français surface-air VL MICA NG de MBDA », sur Zone Militaire, (consulté le )
- « Rafale : le méga contrat avec les Emirats Arabes Unis est entré en vigueur », sur La Tribune, 2022-04-19cest21:51:00+0200 (consulté le )
- « Les Emirats Arabes Unis se tournent vers le missile MICA VL NG pour leurs corvettes Gowind 2500 », sur meta-defense.fr, (consulté le )
- « Pour équiper les corvettes émiraties, MBDA fait face à la concurrence inattendue de LIG Nex1 et d'Hanwha », sur Intelligence Online, (consulté le )
- « Projet de loi de finances pour 2004 : Défense - Air », sur Sénat, (consulté le )
- « Le 1000e missile MICA pour la DGA », sur www.dicod.defense.gouv.fr, Ministère de la Défense.
- « MBDA : la France commande 367 missiles Mica NG supplémentaires | Mer et Marine », sur www.meretmarine.com, (consulté le )
- « 56 missiles MICA déjà rénovés pour la France », sur www.journal-aviation.com (consulté le )
- Nathan Gain, « Une première capacité VL MICA attendue pour les JOP de Paris », sur FOB - Forces Operations Blog, (consulté le )
- Nathan Gain, « Eurosatory 2024 : les premiers VL MICA livrés aux armées françaises », sur FOB - Forces Operations Blog, (consulté le )
- « Armement : la France fait une belle percée en Géorgie », sur La Tribune, 2015-07-17cest12:13:00+0200 (consulté le )
- Defens'Aero, « Un Mirage 2000 modernisé de la Force aérienne Indienne tire son premier missile MICA EM », sur Defens'Aero (consulté le )
- « MBDA va signer un contrat de près d'un milliard d'euros en Inde », sur latribune.fr, .
- (en-US) Aninda Chakraborty, « Indian Air Force tests MICA air-to-air missile using Sukhoi jets », sur Airforce Technology, (consulté le )
- « Les Su-30MKI indiens vont être équipés de missiles air-air MICA français », sur meta-defense.fr, (consulté le )
- (en) « Scorpene Submarines — An Edge for Indian Navy’s Submarine Fleet Build-up », sur www.spsnavalforces.com (consulté le )
- (en-US) Fauzan Malufti, « Indonesian Navy Completes First-Ever Publicised VL MICA Firing », sur Naval News, (consulté le )
- « Upgrade des Mirage F1 marocains », sur AIR-DEFENSE.NET, (consulté le )
- Atalayar, « Le Maroc renforce son armée avec le système anti-aérien VL MICA et des véhicules tout-terrain Sherpa », sur Atalayar, (consulté le )
- (en-US) « SIGMA Class Frigates (FMMM) », sur Naval Technology (consulté le )
- « MBDA vend des missiles Exocet et Mica à Oman », sur La Tribune, 2007-12-06cet05:20:00+0100 (consulté le )
- (en-US) « Royal Guard of Oman carries out first operational firing od MBDA's VL MICA system | Press Release », sur MBDA (consulté le )
- Akramov, « Mise à Jour: Le Qatar fait le plein de missiles pour son Rafale », sur MENADEFENSE, (consulté le )
- Nurw, « DEFENSE STUDIES: Singapore Selects VL MICA for New Littoral Mission Vessels », sur DEFENSE STUDIES, 04 juli 2015 (consulté le )
- « Taïwan reçoit les missiles de ses Mirage 2000-5 avant l'armée française », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Laurent Lagneau, « Taïwan va investir au moins 300 millions d'euros pour maintenir à niveau sa flotte de Mirage 2000 », sur Zone Militaire, (consulté le )
- « Thailand receives first VL-MICA air defense system », sur Asia Pacific Defense Journal (consulté le )
- (en-US) Dimitris Mitsopoulos, « Bulgaria's First Modern Corvette Launched by Local Shipyard », sur Naval News, (consulté le )
- (en-US) Tayfun Ozberk, « Colombia taps Damen for frigate project », sur Naval News, (consulté le )
- (en-US) ESD, « LIMA 2023: MBDA Addresses Malaysia’s Missile Requirements », sur euro-sd.com, (consulté le )
- (uk) « У Туреччині спустили на воду український корвет "Гетьман Іван Мазепа" », sur Мілітарний (consulté le )
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Guillaume Belan et Patrick Mercillon, 1945–2005: La saga des missiles européens, Paris, TTU, , 176 p. (ASIN B00BDMIWYA, lire en ligne).
Presse
modifier- lieutenant Lise Moricet et Franck Fischer, « MICA NG – Le missile nouvelle génération », Air Actualités, no 721, , p. 52-53.