Mont-Blanc (département)
Le Mont-Blanc est un département français ayant existé de 1792 à 1815 et dont le chef-lieu était Chambéry.
Statut | Ancien département de la Première République, du Consulat, du Premier Empire et du royaume de France |
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Chef-lieu | Chambéry |
Population (1799) | 283 106 |
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Superficie (1799) | 6 404 km2 |
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Invasion de la Savoie par les troupes françaises | |
Création du département | |
Perte des communes du nord au profit du département du Léman | |
Perte du massif du Mont-Blanc au profit du département du Léman | |
Traité de Paris : suppression du département du Léman et réintégration de plusieurs communes | |
Traité de Paris : suppression du département |
(1er) 1800-1802 | Antoine de Sauzay |
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(Der) 1815 | Jean Louis Rieul de Viefville des Essarts |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La nouvelle circonscription administrative fait suite au duché de Savoie envahi en et définitivement incorporé à la République française par la loi du 27 novembre, selon les vœux de l'Assemblée des Allobroges.
Premier département du Mont-Blanc (1792-1798)
modifierDans la nuit du 21 au , les troupes françaises du général Montesquiou envahissent par surprise le duché de Savoie, dépendant alors du royaume de Sardaigne[1]. Le roi (de la dynastie des Savoie) est alors en résidence à Chambéry et est contraint de se réfugier côté piémontais avec son armée, de nombreux fonctionnaires et des membres du clergé[1]. Fin octobre, l’Assemblée des Allobroges, réunie dans la cathédrale de Chambéry, déclare la fin du despotisme, la suppression des corvées et de la gabelle, ainsi que la fin de la milice. Le , l'assemblée se dissout après avoir émis le vœu d'un rattachement du duché à la France. Les députés Doppet et Simond sont chargés d'aller porter ce vœu auprès de la Convention nationale à Paris.
Le suivant, les Savoyards deviennent français pour 23 ans, par le Décret portant sur la réunion de la Savoie à la France[1]. C'est ce texte qui crée le département du Mont-Blanc correspondant aux actuels départements de la Savoie et de la Haute-Savoie. On donne à ce département le nom du mont Blanc, le plus haut sommet de la région alpine.
Le nouveau département a pour chef-lieu Chambéry, qui accueille le Directoire départemental et le Conseil général. Il est divisé en sept districts, qui correspondent aux anciennes provinces du duché[1], eux-mêmes subdivisés en 83 cantons et en 652 communes :
- le district de Chambéry, composé de 22 cantons et 184 communes ;
- le district d'Annecy, composé de 15 cantons et 117 communes ;
- le district de Thonon, composé de 7 cantons et 64 communes ;
- le district de Carouge, composé de 8 cantons et 85 communes ;
- le district de Cluses, composé de 10 cantons et 61 communes ;
- le district de Moûtiers, composé de 10 cantons et 71 communes ;
- le district de Saint-Jean-de-Maurienne, composé de 10 cantons et 70 communes.
Chambéry accueille aussi le Tribunal criminel, alors qu'Annecy recueille l'évêché constitutionnel.
De 1791 à 1793, ces sept districts du département du Mont-Blanc fournirent cinq bataillons de volontaires nationaux.
Deuxième département du Mont-Blanc (1798-1814)
modifierÀ la suite de l'annexion du canton de Genève, le département du Mont-Blanc est amputé par la loi du 8 fructidor an VI () de sa partie nord (Bonneville, Cluses, Thonon-les-Bains), rattachée au nouveau département du Léman centré autour de la ville de Genève[1]. Sont ainsi transférés :
De plus, par la loi du 28 pluviôse an VIII (), le massif du Mont-Blanc passe lui aussi au département du Léman, mais le département du Mont-Blanc garde son nom[1] faute d'une solution satisfaisante. Sont aussi transférés les cantons de Chamonix, de Saint-Gervais (aujourd'hui Saint-Gervais-les-Bains), de Megève, de Flumet et de Sallanches.
Cette loi substitue également les arrondissements aux districts et divise le département du Mont-Blanc en quatre arrondissements :
- arrondissement de Chambéry qui est en outre le chef-lieu du département du Mont-Blanc (Chambéry est aujourd'hui celui du département de la Savoie)
- arrondissement d'Annecy (aujourd'hui chef-lieu du département de la Haute-Savoie)
- arrondissement de Moûtiers (aujourd'hui chef-lieu de canton du département de la Savoie ; il a existé un arrondissement de Moûtiers de 1860 à 1926)
- arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne (aujourd'hui encore chef-lieu d'arrondissement du département de la Savoie)
Au début du Consulat le département du Mont-Blanc comptait 283 106 habitants pour un territoire de 6 404 km2.
Troisième département du Mont-Blanc (1814-1815)
modifierSous la Première Restauration, le premier traité de Paris du ramène la France à ses frontières du avec quelques gains parmi lesquels la partie occidentale de l'ancien duché de Savoie. En conséquence, le département du Léman est supprimé et le département du Mont-Blanc récupère ceux des territoires qu'il avait perdus en 1798 et qui sont restés français ; mais les communes concernées ne sont pas énumérées par les historiens. Le département du Mont-Blanc conserve son chef-lieu à Chambéry (la deuxième ville en importance étant Annecy) et est administré par son préfet confirmé par Louis XVIII.
Les parties restant à la France sont les cantons de Frangy, de Saint-Julien, moins quelques communes, de Reignier, ainsi que celui de La Roche. L'arrondissement de Chambéry sauf les cantons de l'Hôpital-Conflans, de Saint-Pierre-d'Albigny, La Rochette et de Montmélian. Enfin, l'arrondissement d'Annecy à l'exception d'une partie du canton de Faverges[2].
Si l'ancienne appellation du département est conservée, le mont Blanc ne se trouve cependant plus en territoire français[1].
Le reste de l'ancien duché, la partie orientale, est rendu au royaume de Sardaigne : les autorités sardes sont privées de la capitale traditionnelle du duché, Chambéry : le Sénat sarde est ainsi contraint de sièger à Conflans (aujourd'hui Albertville). Les « Sardes » doivent aussi renoncer à recouvrer la commune de Carouge au profit de Genève qui rejoint bientôt la Confédération suisse.
Au deuxième traité de Paris du la France doit rendre à la Sardaigne la partie du duché de Savoie qu'elle avait conservée[1]. Celle-ci ne récupère cependant pas la commune de Carouge et quelques autres communes, cédées au canton de Genève par le traité de Turin de 1816[3].
La France supprime alors le département.
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
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mars 1800 | 1802 | Antoine de Sauzay | ||
1804 | Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau | Préfet de la Corrèze | Disgracié pour manque de rigueur dans les opérations de conscription | |
1804 | 1810 | Charles Poitevin de Maissemy | 1er Préfet du Pas-de-Calais | Préfet de la Somme (1810-1813) |
1814 | Antoine Bernard Finot |
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
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1814 | Antoine Bernard Finot | Préfet du Mont-Blanc | Confirmé par Louis XVIII en 1814 |
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
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1815 | 1815 | Jean Louis Rieul de Viefville des Essarts | Auditeur au Conseil d'État Sous-préfet d'Orange (Vaucluse) Préfet du Sègre Préfet de la Mayenne (1813) |
Refuse la préfecture de Maine-et-Loire (Cent-Jours) |
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
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Antoine Bernard Finot | Préfet du Mont-Blanc |
Liste des députés
modifierLe département envoie à la Convention nationale 10 députés (4 suppléants).
Notes et références
modifier- Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, lire en ligne), p. 12-13, « Le Mont-Blanc et le Léman, départements français (1792-1815) ».
- Jules-Joseph Vernier, Étude historique et géographique sur la Savoie, Le Livre d'Histoire - Res Universis, (réimpr. 1993) (1re éd. 1896), 137 p. (ISBN 978-2-7428-0039-1 et 2-7428-0039-5, ISSN 0993-7129), p. 117-118. Voir aussi le traité sur le site de « Recueil des traités et conventions entre la France et les puissances alliées en 1814 et 1815. suivi de l'acte du Congrès de Vienne. 1815 », sur Gallica de la Bibliothèque Nationale de France (consulté le ) : « Articles 7 et 8 », p. 10.
- Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, lire en ligne), p. 13, « De la Restauration à l'Annexion (1814-1859). L'achèvement du territoire ».
Bibliographie
modifier- « Mont-Blanc », dans Alfred Fierro, André Palluel-Guillard et Jean Tulard, Histoire et dictionnaire du Consulat et de l'Empire, Paris, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », [détail des éditions] (ISBN 2-221-05858-5)
- Christian Sorrel et Corinne Townley, La Savoie, la France et la Révolution. Repères et échos 1789-1799, Chambéry, Cundéra, , 380 p. (ISBN 978-2-86677-053-2)
- Article « Savoie » in sous la direction de Jean Tulard, Dictionnaire Napoléon, Arthème Fayard, 1987, 2e édition en 2 tomes 1999
- [Palluel 1986] André Palluel-Guillard (dir.), La Savoie de Révolution française à nos jours, XIXe – XXe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X).
- Joseph Dessaix, La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique illustrée de 112 vues, portraits, costumes, plans de villes et cartes géographiques hors-texte, entrepris vers 1854, réédité par Slatkine, Paris, 1995
- Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, vol. 3, t. 2, Chambéry, J.F. Puthod, .
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Le Mont Blanc, plus haut sommet français et le Massif du Mont-Blanc.
- Les Arrondissements de la Haute-Savoie et les Arrondissements de la Savoie.
- Histoire de la Savoie de 1792 à 1815 • Histoire de la Savoie de 1815 à 1860
- Rattachement de la Savoie à la France (1792)
- Histoire philatélique et postale de la Savoie
- Volontaires nationaux du Mont-Blanc pendant la Révolution
Liens externes
modifier
- Dossiers sur le site des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org :
- André Palluel-Guillard, « 1792-1799 : La Révolution en Savoie », www.sabaudia.org (consulté le ) - 8 pages ainsi qu'une chronologie
- André Palluel-Guillard, « La Savoie sous le Premier Empire », www.sabaudia.org (consulté le ) - 5 pages ainsi qu'une chronologie.
- André Palluel-Guillard, « La Savoie de 1815 à 1860 : La période sarde », www.sabaudia.org (consulté le ) - 5 pages ainsi qu'une chronologie.
- Archives départementales de la Savoie, « Fonds des administrations françaises de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) » (consulté le )
- Romain Maréchal, « La Savoie 1814-1815 : Le personnel politique », Dossiers thématiques : XIXe siècle, sur le site de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, : « ANNEXES complémentaires à l'ouvrage paru en 2016 : La Savoie occupée, partagée, restaurée 1814-1815 ».
- François d'Houdan, « Département du Mont-Blanc - Département du Léman » (carte), Atlas national de France, sur le site Camberi@, patrimoine de Chambéry numérisé, 1798-1800.