Palmer Raids
Les Palmer Raids désignent les tentatives menées par le département de la Justice des États-Unis pour arrêter et expulser des militants communistes et des activistes anarchistes américains. Lesdites tentatives se déroulèrent sous le ministère de Alexander Mitchell Palmer, procureur général des États-Unis. Les raids et les arrestations eurent lieu entre novembre 1919 et janvier 1920 dans un contexte de Peur rouge et d'attentats anarchistes. Plus de 500 citoyens étrangers ont ainsi été expulsés, y compris une forte proportion d'importants dirigeants de gauche. Le travail de Palmer a été ralenti par les fonctionnaires du département du Travail des États-Unis qui, ayant la responsabilité des expulsions, s'opposaient à ses méthodes[1],[2],[3],[4].
Contexte
modifierPendant la Première Guerre mondiale, une campagne nationale cible aux États-Unis les immigrés et certains groupes ethniques soupçonnés de ne pas être suffisamment fidèles aux intérêts américains. Certaines catégories de personnes sont plus particulièrement visées : les immigrés Allemands, soupçonnés de soutenir leur patrie d'origine, mais aussi les immigrés Irlandais, depuis que l'Insurrection de Pâques 1916 est venue fragiliser la Grande-Bretagne dans son effort de guerre.
En 1915, le président Wilson est mis en garde contre les Américains dits "à trait d'union" (Hyphenated Americans), les germano-américains, les irlando-américains, les italo-américains, etc. Selon lui, ils ont « versé le poison de la déloyauté dans les artères mêmes de notre vie nationale ». « De telles créatures de passion, de déloyauté et d'anarchie », poursuit Wilson, « doivent être écrasées »[5]. La Révolution russe de 1917 renforce en effet, la peur d'agitateurs issus de la classe ouvrière et la propagation des nouvelles idéologies que sont le socialisme, le communisme et l'anarchisme. La grève générale de Seattle en février 1919 vient conforter la crainte que le gouvernement américain porte aux agitations ouvrières, exacerbées par la guerre[6].
Les attentats anarchistes en avril et juin 1919 menés par des Galléanistes (en), des anarchistes italiens partisans de l'anarchiste radical Luigi Galleani, viennent renforcer de nouveau ce climat de tension[7]. À la fin du mois d'avril, une trentaine de lettres explosives sont envoyées à de nombreux notables, pour la plupart des fonctionnaires et des hommes d'affaires éminents, mais également des responsables au sein des institutions politiques et judiciaires. Seuls quelques-unes atteignent leur objectif, et si toutes n'explosent pas à leurs ouvertures, plusieurs personnes sont blessées, notamment une femme de ménage travaillant dans la résidence du sénateur Thomas W. Hardwick, dont les mains sont arrachées[7]. Le , une seconde vague d'attentats à la bombe a lieu, lorsque huit bombes d'une puissance importante explosent dans sept villes américaines, l'une venant endommager la maison du procureur général Alexander Mitchell Palmer. Des prospectus déclarant la guerre aux capitalistes au nom des principes anarchistes accompagnaient chacune des bombes.
Articles connexes
modifierNotes et références
modifier- (en) « Palmer Raids | History, Facts, & Significance », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- (en-US) Mark Kessler, « A. Mitchell Palmer », sur The First Amendment Encylopedia (consulté le )
- (en-US) History com Editors, « Palmer Raids », sur HISTORY (consulté le )
- (en-US) Matthew F. Simmons, « Red Scare | International Encyclopedia of the First World War (WW1) », sur encyclopedia.1914-1918-online.net (consulté le )
- « Kirk, Adam Kennedy, (24 March 1893–10 March 1975), retired », dans Who Was Who, Oxford University Press, (lire en ligne)
- (en-US) Charlene Fletcher Brown, « Palmer Raids | International Encyclopedia of the First World War (WW1) », sur encyclopedia.1914-1918-online.net (consulté le )
- (en-US) Avrich, Paul., Sacco and Vanzetti : the anarchist background, Princeton University Press, (ISBN 978-0-691-04789-8, lire en ligne)
Bibliographie
modifierEssais
modifier- (en-US) Charles H. McCormick, Seeing Reds, Pittsburgh, Pennsylvanie, University of Pittsburgh Press, 1 janvier 1997, rééd. 1998, 264 p. (ISBN 9780822939986, lire en ligne),
- (en-US) David Cole, Enemy Aliens, New York, New Press, , 344 p. (ISBN 9781565848009, lire en ligne),
- (en-US) Christopher Finan, From the Palmer Raids to the Patriot Act, Boston,, Beacon Press, , 368 p. (ISBN 9780807044285, lire en ligne),
Articles
modifier- (en-US) Donald Johnson, « The Political Career of A. Mitchell Palmer », Pennsylvania History: A Journal of Mid-Atlantic Studies, Vol. 25, No. 4, , p. 345-370 (27 pages) (lire en ligne),
- (en-US) John Braeman, « World War One and the Crisis of American Liberty », American Quarterly, Vol. 16, No. 1, , p. 104-112 (9 pages) (lire en ligne),
- (en-US) Paul L. Murphy, « Sources and Nature of Intolerance in the 1920s », The Journal of American History, Vol. 51, No. 1, , p. 60-76 (17 pages) (lire en ligne),
- (en-US) Patrick Renshaw, « The IWW and the Red Scare 1917-24 », Journal of Contemporary History, Vol. 3, No. 4, , p. 63-72 (10 pages) (lire en ligne),
- (en-US) William H. Siener, « The Red Scare Revisited: Radicals and the Anti-Radical Movement in Buffalo, 1919-1920 », New York History, Vol. 79, No. 1, , p. 23-54 (32 pages) (lire en ligne),
Liens externes
modifier- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en-US) « Palmer Raids », sur F.B.I