Polar Park (série télévisée)
Polar Park est une mini-série télévisée française en 6 épisodes de 52 minutes, créée et réalisée par Gérald Hustache-Mathieu et produite par Arte France et 2.4.7. MAX. Elle est disponible sur le service de vidéo à la demande Arte.tv à partir du et diffusée sur la chaîne de télévision Arte les 2 et . Au Québec, elle est diffusée sur Télé-Québec à partir du samedi . Les rôles principaux sont joués par Jean-Paul Rouve et Guillaume Gouix qui forment un duo d’enquêteurs composé du romancier David Rousseau et de l'adjudant de gendarmerie Louvetot cherchant à élucider une série de meurtres. Dérivée du film Poupoupidou sorti en 2011, du même réalisateur, la série en reprend les personnages et l'intrigue se déroule au même endroit, le village de Mouthe (département du Doubs), réputé être le village le plus froid de France[1],[2].
Genre |
Policier Thriller Comédie noire |
---|---|
Création | Gérald Hustache-Mathieu |
Acteurs principaux |
Jean-Paul Rouve Guillaume Gouix India Hair Firmine Richard |
Musique | Stéphane Lopez |
Nb. de saisons | 1 |
Nb. d'épisodes | 6 |
Production
Durée | 48-57 minutes |
---|---|
Production |
Médéric Albouy Marc-Antoine Robert Xavier Rigault |
Société de production |
Arte France 2.4.7. MAX |
Société de distribution | Arte |
Diffusion
Pays d'origine | France |
---|---|
Chaîne d'origine | Arte |
Diff. originale | – |
Site web | https://www.arte.tv/fr/videos/RC-024250/polar-park/ |
Synopsis
modifierDavid Rousseau, écrivain parisien en manque d'inspiration, se rend à Mouthe, le village de son enfance, après avoir reçu un message intrigant lié à un secret de famille. Peu après son arrivée dans la localité la plus froide de France, un meurtre particulier est commis. Pour cet auteur de romans policiers, c'est l'occasion d'explorer de nouvelles sources d'inspiration et d'échapper ainsi au syndrome de la page blanche. D'autres meurtres ont lieu qui reproduisent le même procédé, les victimes étant mises en scène pour reproduire des œuvres d'art, laissant penser que ces crimes sont la réalisation d'un tueur en série. David Rousseau se lance dans une enquête pour en apprendre davantage, venant perturber celle de l'adjudant de gendarmerie Louvetot qui est officiellement chargé des investigations.
Production
modifierFiche technique
modifier- Titre : Polar Park
- Créateur : Gérald Hustache-Mathieu
- Producteurs délégués : Médéric Albouy, Marc-Antoine Robert, Xavier Rigault
- Sociétés de production : Arte France, 2.4.7. MAX
- Diffuseur : Arte
- Décors : Marie-Hélène Sulmoni
- Costumes : Céline Guignard
- Photographie : Pierre Cottereau
- Montage : Claire Fieschi et Céline Cloarec
- Musique : Stéphane Lopez[3]
- Pays d'origine : France
- Langue : français
- Année de diffusion : 2023
- Durée moyenne d'un épisode : 52 minutes
- Lieux de tournage : Mouthe (Doubs, France), Chaux-Neuve, Consolation-Maisonnettes, Les Fourgs et autres lieux du département du Doubs.
- Format d'image : 16:9
Tournage
modifierLe tournage a eu lieu du 4 janvier au 31 mars 2022[4]. Outre les studios parisiens, les lieux de tournage de la série sont situés dans des communes du département du Doubs : Mouthe, Chaux-Neuve, Les Fourgs, Longevilles-Mont-d'Or, Labergement-Sainte-Marie, Les Hôpitaux-Vieux, Jougne, Pontarlier, Mouthier-Haute-Pierre, Les Gras, Morteau, Consolation-Maisonnettes, Malpas, Malbuisson et Besançon[5].
Bien que l'action principale de l'intrigue se situe à Mouthe, la plupart des vues aériennes du village et des scènes de rue ont été tournées aux Fourgs.
-
Le village de Mouthe en hiver.
-
Le village des Fourgs.
Lieux de tournage
modifierLieu dans la série | Lieu de tournage[5] | Épisodes |
---|---|---|
Polar Park | Parc polaire, à Chaux-Neuve | 1 |
Monastère du Val Dressé | Petit Séminaire de Consolation, à Consolation-Maisonnettes | 1 à 6 |
Village (vues aériennes et scènes de rue) | Les Fourgs | 1 à 6 |
Distillerie du monastère du Val Dressé | Distillerie Guy, à Pontarlier | 2 |
Bar des Flocons | Bar La Bousse, à Morteau | 1 à 6 |
Gendarmerie | Centre d'incendie et de secours, aux Fourgs | 1 à 6 |
Hôtel (extérieur) | Restaurant Chez JP, 74 Grande rue aux Fourgs | 1 à 6 |
Hôtel (intérieur) | Hôtel Les Sapins, aux Longevilles-Mont-d'Or | 1 à 6 |
Maison de Martial Tinguely | Maison face à l'Hôtel Les Sapins, Longevilles-Mont-d'Or | 1 |
Hôpital (extérieur) | Hôpital René Salins, à Mouthe | |
Bibliothèque | Bibliothèque Parmentier, à Paris | 2 |
Lycée Buzz Aldrin | Collège La Source, à Mouthe | 2 à 4 |
Bains nudistes | Piscine Aqua2Lacs, à Malbuisson | 4 |
Piscine | Piscine Mallarmé, à Besançon | 1 et 2 |
Plateau de télévision | France 3 Franche-Comté, à Besançon | |
Bord de rivière | Rives de la Loue, à Mouthier-Haute-Pierre | 4 |
Bowling | Le Komplex, à Pontarlier | 6 |
Casse auto | APRC, à Clichy-sous-Bois | |
Camping | Camping du Lac, à Labergement-Sainte-Marie | |
Maison d'Aurélie Poulidor | Chez un particulier, rue des Forges, à Jougne[6] | 4 et 5 |
Douane | Poste-frontière des Fourgs - L'Auberson | 6 |
Ferme de Pierre Escale | Lieu-dit Champagne-Dessous, aux Gras |
Musique
modifierLa bande originale de la série a été écrite et composée par Stéphane Lopez, qui était déjà l'auteur de la musique du film Poupoupidou. La chanson Change your mind a été composée par Dimitri Leroy et Jérémy Barlozzo, qui en sont également respectivement guitariste et chanteur, paroles également de Jérémy Barlozzo. Par ailleurs c'est Karina Ramage[7] qui prête sa voix à la chanson de Niki (Falling, composée par Stéphane Lopez, Dimitri Leroy et Jérémy Barlozzo, paroles de Gérald Hustache-Mathieu) et aux chansons Whispers of Owls et Whispers in the woods du générique de fin[8] (toutes deux composées par Stéphane Lopez et paroles de Gérald Hustache-Mathieu).
Le tueur en série utilise des morceaux de musique classique dans sa préparation des scènes de crime : l'opéra La Wally d'Alfredo Catalani chanté par Maria Callas (L'homme à l'oreille bandée de Van Gogh), Barcarolle d'Offenbach, extrait des Contes d'Hoffmann (Marilyn Monroe de Andy Warhol), Suite orchestrale n°3 en ré majeur de Bach (David de Michel-Ange), deuxième mouvement de la Symphonie n°7 en la majeur, op.92 de Beethoven (Femme étendue lisant de Picasso), Le Beau Danube bleu de Johann Strauss (Compression de César), Sérénade de Schubert (La Cène de Léonard de Vinci).
Distribution
modifier-
Jean-Paul Rouve interprète le romancier David Rousseau.
-
Guillaume Gouix interprète l'adjudant Louvetot.
-
Firmine Richard interprète la commandante Bellerose.
-
India Hair interprète la professeure de français Aurélie Poulidor.
- Jean-Paul Rouve : David Rousseau, romancier parisien.
- Claire Romain[9] : Claudine Rousseau, la mère de David.
Les gendarmes
modifier- Firmine Richard : la commandant Bellerose.
- Guillaume Gouix : l'adjudant Louvetot
- Julien Drion : McCree
- Jérémy Barlozzo : Barlozzo
Les moines
modifier- Olivier Rabourdin : Frère Auguste
- Jean-Claude Drouot : Frère Joseph
- Nicolas Pignon : Père François
- Pierre Porquet[10] : Frère Giacomo âgé
- Teddy Cannelle : Frère Giacomo jeune
Les habitants de Mouthe
modifier- Soliane Moisset : Niki, bibliothécaire et chanteuse au Bar des Flocons.
- Gaspard Meier-Chaurand : Hugo, un employé de la bibliothèque.
- Raphaël Thiéry : le serveur du Bar des Flocons.
- India Hair : Aurélie Poulidor, professeure de français au lycée Buzz Aldrin.
- Céleste Pierron : Lola, une lycéenne, petite amie de Victor.
- Paul Barrier : Victor, un lycéen, petit ami de Lola.
- Émilien Toinard : James, un lycéen.
- Eve Arbez : la maitresse d'école.
- Nélia Anderes : Charlotte Bourgoin, une écolière.
- Christelle Grillot : Mme Bourgoin, la maman de Charlotte.
- Adel Djemai : Lyès, médecin légiste à l’hôpital de Mouthe.
- Florent Brischoux : l'interne de l'hôpital
- Karim Barras : Godo.
- Pierre Lottin : Ulrich Becherel.
- Féodor Atkine : le chaman, père de Niki.
- Clara Ponsot : Christina, la réceptionniste de l'hôtel.
- Julian Aventurier : Julian, un écolier.
- Marc Kolodziej : Martial Tinguely, facteur et première victime (tableau de Van Gogh).
- Lisa Livane : Ginette Tinguely, la maman de Martial.
- Milo Hustache-Mathieu : le voisin de Martial Tinguely.
- Aliénor Bouvier : Roselyne Langevin, égérie du fromage Belle de Jura et seconde victime (tableau d'Andy Warhol).
- Maxime Chaptal : Pierre Escale, amour de jeunesse de Claudine Rousseau.
- Catherine Droz : Mme Escale, la mère de Pierre.
- Anne Le Ny : Anita Vita.
- Antoine Laethier : Christian Biagini, garagiste et troisième victime (sculpture de Michel-Ange).
- Claude Bourgeois : Jean-Pierre Cottereau, le témoin interrogé par les gendarmes devant sa ferme, dans le 5e épisode.
- Gérard Bôle du Chaumont : le cowboy.
- Charles Bulle : le gérant du camping
- Darko Bulatovic : le patron de la casse auto
- Christophe Bailly : le caissier de la station-service
- Yves Jeanbourquin : le conducteur du pick-up, dans le 6e épisode
- José Perez @Hola Monsieur : le youtubeur
France 3 Franche-Comté
modifier- Jérémy Chevreuil : joue son propre rôle de présentateur du journal télévisé régional.
- Jérôme Rousselet : Bertrand Neau, envoyé spécial.
Épisodes
modifierÉpisode 1
modifier- France : 1,567 million de téléspectateurs (première diffusion)
Lors d'une sortie scolaire au Polar Park, Charlotte, une des élèves, s'éloigne de sa classe et découvre une oreille coupée dans la neige. En parallèle, l'écrivain David Rousseau arrive de Paris au monastère du Val Dressé pour rencontrer Frère Giacomo qui a des révélations à lui faire sur sa mère. Mais, à peine arrivé, Frère Auguste lui annonce la mort de Frère Giacomo dont l'enterrement est en cours. Après s'être entretenu avec le Père François qui dit ne rien savoir du secret de sa mère, il quitte le monastère.
Sur la route du village de Mouthe, il passe devant le Polar Park et aperçoit les gendarmes qui rapportent l'oreille coupée dans un sachet transparent. Il va dîner au Bar des Flocons et, sur le chemin du retour, s'arrête à la vue d'une voiture de gendarme gyrophare allumé. Les gendarmes ont en effet reçu un appel anonyme leur demandant de se rendre dans cette maison : poussé par la curiosité, David Rousseau s'introduit dans la maison à la suite de l'adjudant Louvetot et tous deux découvrent une scène de crime. La victime, le facteur du village Martial Tinguely, a été mise en scène pour ressembler au tableau de Vincent Van Gogh Autoportrait à l'oreille bandée et à la pipe. L'écrivain expose une théorie selon laquelle ce crime ne peut être que l’œuvre d'un tueur en série à l'adjudant Louvetot qui en fait part à son tour à la Commandante Bellerose.
Au Bar des Flocons, David Rousseau fait la connaissance d'Aurélie Poulidor, professeure de français au lycée Buzz Aldrin et grande admiratrice de son œuvre. De retour au monastère, Frère Auguste lui révèle que lors de sa dernière retraite sa mère aurait eu une liaison et serait tombée enceinte. Se faisant passer pour l'inspecteur Magnus Hørn censé collaborer avec l'adjudant Louvetot dans son enquête, il rend visite à Mme Tinguely, la mère de la victime. L'adjudant Louvetot retrouve Lyes, médecin-légiste à l'hôpital de Mouthe et amant du gendarme, qui lui explique que la mort a été provoquée par des injections d'un anesthésiant. Peu après, l'adjudant reçoit un appel téléphonique pour l'informer qu'une clé de casier de piscine a été retrouvée dans le corps du facteur. Le casier est vide mais une nouvelle victime est découverte flottant sur le bassin de la piscine et maquillée pour ressembler à la sérigraphie Diptyque Marilyn d'Andy Warhol.Épisode 2
modifier- France : 1,360 million de téléspectateurs (première diffusion)
Épisode 3
modifier- France : 1,009 million de téléspectateurs (première diffusion)
L'adjudant Louvetot adhère finalement à la théorie de l'écrivain et fait part à son tour à la Commandante Bellerose des soupçons qui pèsent sur Hugo. David Rousseau se rend à nouveau au monastère où Frère Joseph lui montre un dessin d'Adam et Ève réalisé pour les étiquettes de bouteille d'absinthe et pour lequel sa mère a posé en compagnie de l'homme dont elle serait tombée enceinte et qui serait don le père de l'écrivain. L'adjudant Louvetot prend Hugo en filature, ce qui le mène jusqu'au monastère où se trouve déjà David qui décide de l'accompagner dans sa traque. Restant dissimulés pour pouvoir observer les faits et gestes d'Hugo, ils le prennent en flagrant délit de vol. En garde à vue, Hugo indique au gendarme qu'il a dérobé au monastère de l’élixir de clairvoyance pour lui permettre d'écrire plus facilement sa thèse et pour en revendre une partie, mais qu'il n'a absolument rien à voir avec les meurtres.
Au bar des Flocons, David échange avec Niki sur les découvertes qu'il a faites sur celui qui serait son véritable père, qui pourrait être Frère Giacomo. En interrogeant Charlotte avec l'aide de David Rousseau sur le suspect qu'elle a dessiné, Louvetot comprend qu'il ne s'agit pas d'un moine mais d'un homme vêtu simplement d'un sweat à capuche. Bellerose suspend Louvetot durant 24 heures pour avoir arrêté Hugo qui semble innocent. Un appel du tueur avec une voix trafiquée lui annonce un autre meurtre avant minuit. Louvetot pense que le tueur a dû laisser un indice pour faire deviner qui sera la prochaine victime et retourne au garage pour s'en assurer : grâce à Niki, David devine comment trouver l'indice qui cible Aurélie Poulidor. Arrivés chez elle, ils la retrouvent transformée en tableau de Picasso et tombent nez-à-nez avec une personne au visage dissimulé et portant un sweat à capuche blanc, qui parvient à s'enfuir.Épisode 4
modifierÉpisode 5
modifierÉpisode 6
modifierPersonnages
modifierDavid Rousseau
modifierDavid Rousseau est un écrivain parisien à succès, auteur de polars. Il a un fils prénommé Milo qui a 13 ans et qui vit au Canada avec sa mère dont David est séparé. Ses polars sont centrés autour du personnage de l'inspecteur Magnus Hørn et portent des titres farfelus tels que Trappistines et cocaïne, Drôle de brame, Orange balsamique, Requiem pour un surfeur, L'Orfèvre du samedi soir, La Vierge aux parasols, La Groupie du botaniste... Il souffre d'hyperacousie. Un oncle du côté de son père avait une ferme à Mouthe dans laquelle David venait passer ses vacances chaque hiver, où son oncle l'accueillait avec sa femme et leur chien Scooby. Il conduit une Peugeot 504 cabriolet blanche.
Adjudant Louvetot
modifierL'adjudant Louvetot travaille à la gendarmerie de Mouthe sous les ordres de la Commandante Bellerose. Il est homosexuel et vit en couple avec Lyes, le médecin légiste de l'hôpital de Mouthe, mais il n'assume pas de rendre sa relation publique. Il pratique le tir à l'arc.
Niki
modifierElle s'appelle en réalité Igritt. Sa mère souhaitait l'appeler Ingrid en hommage à Ingrid Bergman mais c'est son père qui a fait enregistrer sa naissance à la mairie et, ayant mal compris, lui a attribué le prénom d'Igritt. Elle est élevée par sa mère après que son père a quitté cette dernière quand Niki avait trois ans. Détestant son prénom, elle a décidé de se rebaptiser Niki après être tombée en admiration, à l'âge de 13 ans, devant la sculpture Gwendolyn de Niki de Saint Phalle, située à Bâle dans le parc du musée Tinguely. Elle travaille à la bibliothèque de Mouthe et chante le soir au Bar des Flocons.
Hugo
modifierCollègue de Niki, il s'occupe des prêts à la bibliothèque. Certains le surnomment Psycho Hugo. Il est fan de films de vampires et de Brigitte Fontaine et a écrit une thèse intitulée L'art de poétiser la mort dans la peinture et la sculpture ou les poires putrides sentimentales.
Références artistiques et culturelles
modifierGénéralités
modifier- L'histoire de la série évoque la structure du grand thriller Seven de David Fincher[12] (enquête sur un serial killer méthodique).
- Le titre de la série fait référence au Parc polaire (Polar Park en anglais) de Chaux-Neuve, un parc animalier situé à quelques kilomètres de Mouthe dans lequel ont notamment été tournées les premières scènes du premier épisode.
- Les paysages enneigés et la tenue des gendarmes portant une chapka en fourrure sur la tête évoquent l'univers de Fargo. La statue géante d'ours blanc au bord de la route sur un piédestal en pierre, indiquant l'entrée du Polar Park, rappelle la statue géante du bûcheron sur le même type de piédestal dans Fargo[13].
- Les œuvres d'art utilisées pour mettre en scène les victimes sont Autoportrait à l'oreille bandée et à la pipe de Vincent van Gogh, Shot Sage Blue Marilyn d'Andy Warhol, David de Michel-Ange, Femme couchée lisant de Pablo Picasso, Compression Helsinki de César Baldaccini et La Cène de Léonard de Vinci.
-
David de Michel-Ange.
- Plusieurs passages liés au monastère sont soulignés par une suite rapide de notes au métallophone qui évoque le gimmick mystérieux composé par James Horner pour le film Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud.
- Le serial killer de la série met en scène ses meurtres en prenant pour modèles des œuvres d'art célèbres. Dans un parfait jeu de miroir, Gérald Hustache-Mathieu met en scène la série en prenant lui aussi des œuvres d'art en références. Toutes issues du cinéma ou de l'univers des séries qui ont construit sa cinéphilie, il puise en elles des éléments pour les revisiter et les amalgamer à son propre univers. On peut y voir un processus de création qui part autant de l'imaginaire de l'auteur et d'une pure invention originale, que d'une matière préexistante, comme le pratiquent les musiciens avec les samples de morceaux d'autres artistes, ou, dans l'art plastique, la technique du collage (comme le fait par exemple David Lynch reprenant pour la "Black Lodge" le motif des chevrons du sol de la scène du miroir dans le film Orphée de Jean Cocteau, ou le geste des mains du mime Baptiste dans Les enfants du Paradis de Marcel Carné que Laura Palmer reproduit dans une scène devenue culte : "Meanwhile..."). C'est d'ailleurs un processus créatif commun aussi dans les Beaux Arts : s'inspirer de l'œuvre de ses maîtres à la manière des peintres (Picasso revisitant Cranach, Poussin, Vélasquez, Rembrandt, David, Delacroix, Courbet ou reprenant "Le déjeuner sur l'herbe" de Manet pour le "re-créer" avec son propre style).
Premier épisode
modifier- Un des premiers plans du premier épisode montre la voiture de David Rousseau sur une route formant un virage dans la forêt et passant devant un panneau « Bienvenue à Mouthe 905 Habitants ». C'est une référence à un plan du générique de la série Twin Peaks de David Lynch, avec une route formant un virage dans la forêt et le panneau « Welcome to Twin Peaks Population 51,201 ».
- Sur ce même panneau, on peut lire « Village de Fabien Franck, champion olympique de saut à ski », faisant référence à un panneau existant réellement à l'entrée de Mouthe qui indique « Mouthe Village de Fabrice Guy, champion olympique 1992 »[Note 1].
- La découverte d'une oreille humaine coupée évoque l'ouverture du film Blue Velvet de David Lynch[14].
- Lorsque David Rousseau, incarné par Jean-Paul Rouve demande au restaurant le plat du jour, il le demande "sans frite [...] car on n'aime pas les frites" fait penser au film Les tuche dans lequel Jean-Paul Rouve incarne Jeff Tuche qui est, avec sa famille, un grand amateur de frites.
Deuxième épisode
modifier- La scène où Hugo, surnommé Psycho Hugo, est chez lui vêtu d'un simple slip blanc est une référence au film American Psycho.
- La scène ou David Rousseau écoute la chanteuse Niki dans une ambiance bleutée est une autre référence à Blue Velvet de David Lynch.
- La scène où David Rousseau fait des recherches à la bibliothèque tandis que l'adjudant Louvetot passe en revue ses pièces à conviction fait référence à une scène équivalente dans le film Seven de David Fincher.
- La réceptionniste de l'hôtel, Christina, porte un tee-shirt avec le visage de célèbres tueurs en série du cinéma et la date correspondante de sortie du film : Freddy Krueger, Michael Myers, Pinhead (Hellraiser), Ça, Jason Voorhees...
Quatrième épisode
modifier- David Rousseau se retrouve avec une bûche dans les bras, comme la femme à la bûche de Twin Peaks.
- Lors des hallucinations de David Rousseau, Aurélie Poulidor apparait dédoublée, debout, habillée en bleu et parlant d'une seule voix, comme les sœurs jumelles dans Shining de Stanley Kubrick. Dans cette scène une hache est posée contre la fenêtre, rappelant également la célèbre scène du même film avec Jack Nickolson.
- Le Manuel des codes secrets, fictif, utilisé par David Rousseau a une couverture rappelant celle de l'authentique Bible des codes secrets d'Hervé Lehning, paru en 2020.
- Lyes, le médecin-légiste, est aperçu en train de jouer à Assassin's_Creed_Valhalla.
Cinquième épisode
modifier- Le scénario évoque de nombreux éléments du film Misery de Rob Reiner (admiratrice séquestrant un romancier et le forçant à modifier la suite de ses romans).
- Au bowling, on peut apercevoir un joueur en peignoir comme the Dude dans The Big Lebowski des frères Cohen.
- La scène de la rencontre entre Amélie Poulidor et Godo par l'entremise d'Ulrich Becherel est calquée sur la scène d'ouverture de Fargo où Jerry Lundegaard fait la connaissance de Carl Showalter (Steve Buscemi) et Gaear Grimsrud (Peter Stormare). Comme Carl Showalter dans Fargo, Godo reproche à l'arrivante d'avoir une heure de retard tandis qu'elle répond qu'elle pensait que c'était l'heure convenue. Nombre de correspondances apparaissent entre ces 3 paires de personnages : Poulidor/Lundegaard l'instigateur insensible des drames à venir, Becherel/Grimsrud le taciturne capable de brusques éclats de violence, Godo/Showalter plus vif d'esprit mais qui finit victime de ses complices.
Sixième épisode
modifier- La statue du champion de saut à ski Fabien Franck est dans le style des sculptures d'Alberto Giacometti. "L'homme qui marche" devenant "L'homme qui saute à ski".
- Les fugitifs portant des perruques et lunettes de soleil peuvent évoquer les protagonistes du film Thelma et Louise de Ridley Scott.
- Dans l’avant-dernier plan, la vue extérieure de l'appartement de Louvetot où joue le groupe "Gendarme" est une référence directe au tableau Nighthawks d’Edward Hopper.
- Dans la dernière scène, les boites de conserve dans le container reproduisent une œuvre d'Andy Warhol, Campbell's Soup Cans. Cette référence se retrouve également dans le film Seven sur la scène de crime symbolisant le péché de « Gourmandise », mais le réalisateur a précisé dans une rencontre avec des élèves qui a suivi une projection dans le cadre du festival Séries Mania que c'est dans ce deuxième cas une heureuse coïncidence à laquelle il n'avait pas pensé.
Accueil
modifierCritiques
modifierLa série reçoit des critiques positives d'une presse unanime. L'Obs écrit : « Intrigue bien troussée, clins d’œil savoureux et un duo Jean-Paul Rouve-Guillaume Gouix complémentaire : tout fonctionne dans cette série de Gérald Hustache-Mathieu. »[15]. Télérama la décrit comme une « série savoureuse et bien ficelée, à la croisée des frères Coen, de David Lynch et de Jacques Tati. »[16]. Le magazine de cinéma Première la qualifie de « jubilatoire »[17] et le quotidien Les Échos de « délicieusement décalée »[18]. Pour le quotidien Le Monde, « tout est très fluide dans ces six épisodes à la fois tendus et drôles, qui s’amusent du mélange des codes du polar et une forme de burlesque. »[2]. Pour la radio France Inter, c'est « un choc thermique réussi, dans lequel Jean-Paul Rouve en écrivain fatigué nous rappelle l’excellent acteur qu’il est. »[19] et pour la RTBF « une série truffée de références artistiques, aussi directes que subtiles, qui saura satisfaire les amateurs d’art en tout genre. »[20]. L'hebdomadaire La Vie indique que « cette nouvelle série française constitue l’une des excellentes surprises de cet automne » et que « Jean-Paul Rouve nous offre une magnifique interprétation dans le rôle principal avec cet auteur de polar à la fois blasé et sans gêne. »[21]. Le magazine mensuel Les Inrocks va dans le même sens en écrivant que « Polar Park est la belle surprise automnale d’Arte » et que « la série de Gérald Hustache Mathieu, qui regarde du côté de Twin Peaks et de Fargo, est une belle ode à celles et ceux qui vivent à côté de leurs pompes. »[22].
Spectateurs
modifierAu , le site SensCritique attribue à Polar Park une note de 7,1/10 sur 2 500 avis de spectateurs[23]. Le site IMDb, quant à lui, affiche une moyenne de 7,3/10 d'après 640 avis[24]. Sur Allociné, elle obtient une note moyenne de 4,1/5 avec 1 188 notes[25].
Audiences
modifierLa diffusion des trois premiers épisodes sur Arte le réalise d'excellentes audiences pour la chaîne avec en moyenne 1,46 million de téléspectateurs, soit 7,6 % de part d'audience[26]. Selon Médiamétrie, le premier épisode a été suivi par 1 567 000 spectateurs (7,6 % de part d'audience), le second par 1 360 000 spectateurs (7,4 %) et le troisième par 1 009 000 spectateurs (7,9 %)[27]. Selon la chaîne, il s'agit d'une « audience exceptionnelle […] constituant un record pour la case série en 2023 » qui souligne également l'« audience numérique remarquable de plus de 2 millions de vidéos vues sur arte.tv, » entre la date de mise en ligne le 25 octobre et la diffusion sur la chaîne le 2 novembre[27]. La diffusion des trois derniers épisodes le 9 novembre a réuni en moyenne 975 000 téléspectateurs, soit 4,6 % de part d'audience : le sixième épisode a été suivi par 781 000 spectateurs (6,9 %).
Distinctions
modifierRécompenses
modifier- Festival Séries Mania 2024 : Prix Vidocq
Sélections
modifierAutres saisons
modifierCertains médias parlent de saison 1[29] à propos de cette mini-série ; toutefois Arte n'a, pour l'instant, pas produit ses propres séries sur plusieurs saisons[30].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Fabrice Guy est né à Pontarlier, mais a passé son enfance à Mouthe.
Références
modifier- « Jean-Paul Rouve mène une enquête gelée dans la bande-annonce de Polar Park », sur Premiere.fr, (consulté le ).
- « « Polar Park », la série policière d’Arte qui conjugue meurtres froids et humour », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Stéphane Lopez », sur SoundCloud (consulté le ).
- « SCRIPTOCLAP - Polar Park », sur SCRIPTOCLAP (consulté le ).
- « Infographie. Série Polar Park avec Jean-Paul Rouve : les lieux de tournage dans le Haut-Doubs », sur estrepublicain.fr (consulté le ).
- « Doubs. À Jougne, sa maison est devenue le décor d’une série télé avec Jean-Paul Rouve », sur estrepublicain.fr (consulté le ).
- (en) « karina ramage biography », sur Last.fm (consulté le ).
- « Bande originale de Polar Park (Série • -2023) », sur cinezik.org (consulté le ).
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- « PIERRE PORQUET », sur nawak.com (consulté le ).
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- « Du film « Poupoupidou » à la série « Polar Park » | CNC », sur cnc.fr (consulté le ).
- Louis Verdoux, « Rétro Coen : Fargo - Critique du film », sur LeMagduCine, (consulté le ).
- « « Polar Park » : serial killer et burlesque, le combiné nordique gagnant de Mouthe », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « « Polar Park », sur Arte, bon « Fargo » made in France », sur L'Obs, (consulté le ).
- « Polar Park(Série) : la critique Télérama », sur telerama.fr, (consulté le ).
- « Polar Park sur Arte : une série jubilatoire [critique] », sur Premiere.fr, (consulté le ).
- « « Polar Park », une série vraiment givrée », sur Les Echos, (consulté le ).
- « "Polar Park" et "Nolly"... Quelles sont les bonnes séries à venir vues à Séries mania ? », sur France Inter, (consulté le ).
- « Polar Park : Jean-Paul Rouve mène l’enquête dans un thriller scandinave à la française », sur RTBF (consulté le ).
- « Télévision : nos cinq coups de cœur de la semaine », sur La Vie.fr, 2023-10-26cest11:21:52+02:00 (consulté le ).
- « La série “Polar Park” est la belle surprise automnale d’Arte | Les Inrocks », sur lesinrocks.com (consulté le ).
- « Polar Park », sur SensCritique.com (consulté le ).
- « Polar Park » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
- « Polar Park » (fiche série), sur Allociné
- « Audiences : TF1 leader avec Vise le cœur, carton pour Polar Park sur Arte », sur TV Magazine, (consulté le ).
- « Audiences : succès exceptionnel pour la série Polar Park », sur arte-magazine.arte.tv (consulté le ).
- « Polar Park », sur Festival Séries Mania (consulté le ).
- AlloCine, « Polar Park S01 » (consulté le ).
- « « Polar Park » : une saison 2 est-elle prévue sur Arte ? », sur femina.fr (consulté le ).
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- (fr) Site officiel