Renault Trafic I
Le Renault Trafic I est un utilitaire léger et un minibus 8/9 places du constructeur automobile français Renault produit de 1980 à 2004 (2001 pour l'Europe)[2],[3]. Il est restylé en 1989 et en 1994. Le Trafic remplace l'Estafette. Les concurrents français sont les fourgons Citroën C25 et Peugeot J5.
Renault Trafic I | ||||||||
Un Renault Trafic I de 1986. | ||||||||
Appelé aussi | Opel Arena Chevrolet Trafic Chevrolet Space Van Inokom Permas Tata Winger Vauxhall Arena Winnebago Le Sharo/Itasca Phasar Itasca Phasar |
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Marque | Chevrolet Inokom Opel Renault Tata Motors Vauxhall Winnebago Industries (en) Montevideo[1] |
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Années de production | 1981 - 2004 Europe : 1981 - 2000 Phase 1 : 1981 - 1989 Phase 2 : 1989 - 1994 Phase 3 : 1994 - 2000 |
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Production | Environ 950 000 exemplaire(s) | |||||||
Classe | Utilitaire léger | |||||||
Usine(s) d’assemblage | Creil Batilly Luton Santa Isabel |
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Moteur et transmission | ||||||||
Énergie | Essence / diesel | |||||||
Moteur(s) | Essence : moteur Cléon-Fonte: 1 397 cm3 moteur Cléon-Alu: 1 647 cm3 moteur F: 1 721 cm3 moteur Douvrin 1 995 cm3 2 165 cm3 Diesel : moteur F: 1 870 cm3 moteur Douvrin: 2 068 cm3 moteur 8140 Sofim: 2 445 cm3 |
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Position du moteur | Longitudinale avant | |||||||
Puissance maximale | 48 à 101 ch DIN (35 à 74 kW) | |||||||
Transmission | Traction Propulsion Intégrale |
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Boîte de vitesses | Manuelle à 4 ou 5 rapports | |||||||
Masse et performances | ||||||||
Masse à vide | 1 200 à 1 300 kg | |||||||
Châssis - Carrosserie | ||||||||
Carrosserie(s) | Fourgon (à partir de 5,3 m3) Plateau-ridelles Micro-car Châssis-cabine |
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Châssis | Winnebago LeSharo | |||||||
Coefficient de traînée | 0,42 (phase 2 et 3) | |||||||
Suspensions | Lames | |||||||
Freins | Hydraulique à tambours | |||||||
Dimensions | ||||||||
Longueur | de 4 335 à 4 832 mm | |||||||
Largeur | de 2 110 à 2 150 mm | |||||||
Hauteur | de 1 965 à 2 428 mm | |||||||
Empattement | de 2 800 à 3 200 mm | |||||||
Voies AV/AR | 1 560 mm / 1 520 mm | |||||||
Chronologie des modèles | ||||||||
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Historique
modifierContexte
modifierAu début des années 1970, la gamme utilitaire de Renault se limite à la Renault 4 Fourgonnette et à l'Estafette, cette dernière ayant été introduite en 1959. Avec le temps, l'Estafette commence à montrer des signes de vieillissement, d'autant que Peugeot avec son J7 offre une alternative plus moderne qui gagne en popularité. En 1973, Renault décide de renouveler l'Estafette et lance une étude de marché pour mieux comprendre les attentes des clients. Cette étude révèle que la tendance est à une charge utile supérieure à 1 000 kg, soit au-delà de la capacité maximale de l'Estafette.
Développement et conception
modifierSur la base de ces résultats, Renault élabore un cahier des charges clair : concevoir une Estafette plus moderne et capable de transporter une charge utile de 1 000 kg. Fidèle à la traction, Renault mise sur cette solution qui permet un plancher bas et plat, offrant ainsi un volume utile optimisé et une facilité de chargement accrue. L'ambition grandit avec l'idée de développer une version à propulsion, destinée aux marchés africains et américains[4]. Le rêve de pénétrer le marché des vans nord-américain se profile, notamment grâce à un partenariat avec American Motors Corporation, qui vend la Renault 5 depuis 1976[5]. Ce projet ambitieux nécessite des investissements importants. Renault se tourne alors vers Peugeot pour partager les coûts de développement. Les relations entre les deux constructeurs français sont alors positives, avec plusieurs projets communs comme la Française de Mécanique ou le moteur V6 PRV. Cependant, Peugeot, engagé dans la reprise de Citroën, possède déjà le C35, un modèle susceptible de faire doublon avec le futur projet. Peugeot décline ainsi l'offre de Renault, qui poursuit le projet seule.
En 1973, Renault officialise le lancement du développement de deux nouveaux utilitaires légers : le Trafic et le Master, ayant pour but de remplacer respectivement les Estafette et Super Goélette. Alors que le Master est développé par la division Renault Véhicules industriels issue des anciennes équipes Saviem, le Trafic est développé dans les bureaux d'études de Renault. Le développement conjoint de ces deux véhicules permettrai à Renault de proposer une gamme complète d'utilitaires capables de transporter de 800 à 1 800 kg de charge utile.
En 1975, Renault confie la direction du style du Trafic à Jacques Nocher, bras droit de Robert Opron et ancien designer du Citroën C35. Nocher décide d'aligner le capot et le pare-brise pour conférer au futur utilitaire un design distinctif. En 1976, la maquette définitive du Trafic est soumise à la direction pour validation. Le Trafic I est le premier utilitaire de Renault à intégrer des éléments issus de la grande série automobile. Il partage ainsi certaines pièces mécaniques avec les Renault 18 et Renault 20[6].
Présentation, lancement et améliorations
modifierPhase 1, de à
modifierLa production du Renault Trafic I commence en , puis la commercialisation débute deux mois plus tard, en septembre de la même année. En , les poignées chromées sont remplacées par des poignées en plastique gris, plus économiques et résistantes. Parallèlement, le losange de la calandre et les monogrammes sont agrandis. En , un nouveau changement esthétique s'opère avec l'apparition d'un monogramme rectangulaire « Renault » écrit en majuscules, apposé sur le capot, afin de renforcer l'identité de la marque. En est ajouté d'un bandeau plastique encadrant les phares avant et la calandre. La même année démarre la production en Argentine dans l'usine Renault de Córdoba, afin d'alimenter le marché sud-américain[7]. L'année suivante, en , le monogramme « Renault » est retiré du capot, qui adopte une forme bombée[8].
Phase 2, d' à
modifierAu cours du mois d', le Trafic subit un important restylage avec une refonte complète de sa face avant, désormais inclinée dans le prolongement du capot et intégrant les phares et les clignotants. En , Renault change de logo en abandonnant le « Vasarely ». Ce changement concerne également le Trafic, qui arbore le nouvel emblème sur sa calandre à partir de . À cette occasion, les monogrammes à l'arrière deviennent chromés.
En 1994, un accord est signé avec le constructeur chinois Sanjiang pour constituer une coentreprise Sanjiang-Renault pour assembler localement en CKD dans un premier temps, produit localement dans une nouvelle usine le modèle Trafic Phase 2 à raison de 15.000 exemplaires par an. La production en CKD commence en 1995 avec des kits importés de France. La production locale n'a commencé qu'en 1998. Entre 1995 et 2004, date de l'arrêt de la production, seuls 4.112 exemplaires ont trouvé preneur et ont été assemblés ou fabriqués. Renault a voulu introduire l'Espace en Chine qui sera assemblé en CKD. Moins de 2.000 exemplaires ont été assemblés. Renault s'est retiré de Chine en 2004 après ce cuisant échec[9].
Phase 3, de à
modifierDébut 1994, le trio Fiat, Peugeot et Citroën lancent la commercialisation de leur seconde génération commune d'utilitaires, les Ducato II, Boxer I et Jumper I. Renault modernise légèrement le design extérieur du Trafic en , en adoptant une nouvelle calandre, et les feux arrières deviennent bicolores rouge-noir.
- Début 1997[10] : une part de la production est achetée par GM. Le Trafic devient alors Opel Arena ou Vauxhall Arena, et il est fabriqué en France à Batilly mais aussi à Luton, en Angleterre. Toujours dans le cadre des accords avec General Motors, le Trafic fabriqué en Argentine est exporté vers le Brésil sous les appellations Chevrolet Trafic ou encore Chevrolet Space Van à partir de 1997[7].
- Le Renault Trafic I et son clone allemand l'Opel/Vauxhall Arena sont tous transformés (stickers, découpes de carrosserie, habillage fourgon, aménagements fourgon, conversion pour le transport de personnes à mobilité réduite) en France par Renault Pro+ sur ses sites de Qstomize. Les modèles construits à Batilly sont transformés sur place à Batilly, mais les modèles produits à Luton sont transformés à Verneuil-sur-Avre.
- La production pour l'Europe s'achève en 2001[2],[3], celle pour l'Amérique du Sud en 2002[7],[3]. Des kits sont assemblés en Chine jusqu'en 2004[9].
Les différentes versions
modifier- Version Autobus de 1980 à 2001
- Version Plate-Forme/Châssis de 1980 à 2001
- Version Fourgon de 1980 à 2001
Comprendre la désignation
modifierExemple : Renault Trafic T150 ; Renault Trafic T493 ; Renault Trafic P113
Lettre | Famille | Carrosserie | Moteur |
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T = Traction P = Propulsion V = Intégrale |
1 = TM* - 800 kg - court 4 = TM* - 1 000 kg - long 5 = TP** - < 9 places - court TM* : Transport de marchandises TP** : Transport de personnes |
1 = Tôlé normal 2 = Tôlé surélevé 3 = Mixte normal 4 = Mixte surélevé 5 = Vitré normal 6 = Vitré surélevé 9 = Plancher/Châssis nu |
0 = Renault 847- C1J 1 = 841/A1M 2 = 829/J5R 3 = Renault 852 - J8S 4 = S8U - 8140 8 = F1N A = J7T B = S8U - 8140 |
Caractéristiques
modifierLe Trafic modernisa le concept d'utilitaire léger en proposant des versions traction (T) ou propulsion (P) à partir de (la traction permet d'abaisser la hauteur du plancher de chargement et la propulsion assure une meilleure motricité quand le véhicule est chargé) déclinées en de multiples variantes (tôlée, vitrée, surélevée, rallongée, bâchée ou carrossable) offrant des charges utiles allant de 800 à 1 400 kg (soit des P.T.A.C. allant de 2,1 tonnes à 3 tonnes. Les ensembles mécaniques étaient issus des Renault 18 et 20 à essence ou diesel, cette dernière motorisation ayant manqué à son prédécesseur. En revanche, l'essieu arrière est désormais rigide.
Au lancement, le styliste Marc Held[11] présente le Trafic van « La Méridienne » dessiné en collaboration avec Chausson.
Durant sa longue commercialisation, il subit deux restylages (face avant et tableau de bord) et fit l'objet de nombreuses modifications techniques (moteurs, éléments mécaniques, équipements de confort et de sécurité).
En 1985, la nouvelle version 4x4 reçut une transmission à quatre roues motrices enclenchables.
Dimensions
modifierRenault Trafic I (traction) | ||
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Court | Long | |
Longueur | 4 434 mm | 4 834 mm |
Largeur | 1 905 mm | |
Empattement | 2 800 mm | 3 200 mm |
Voies avant / arrière | 1 560 / 1 520 mm |
Chaîne cinématique
modifierMotorisations
modifierModèle | Construction | Moteur | Cylindrée | Puissance | Couple | 0 à 100 km/h | Vitesse maximale | Consommation et émissions de CO2 |
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Renault Trafic I 1.4 (boîte méca. 4) |
- 1989 | 4 cylindres en ligne C1J |
1 397 cm3 (1,4 L) |
34,5 kW (46 ch) à 4 750 tr/min | 98 N m à 2 500 tr/min | NC s | 109 km/h | 11,2 L/100 km ?g/km |
Renault Trafic I 1.6 | 1983 - 1986 | 4 cylindres en ligne A1M |
1 647 cm3 (1,6 L) |
46 kW (63 ch) à 5 000 tr/min | 118 N m à 2 750 tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km |
Renault Trafic I 1.7 | 1991 - 1994 | 4 cylindres en ligne F1N |
1 721 cm3 (1,7 L) |
51 kW (70 ch) à ?tr/min | NC N m à NC tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km |
Renault Trafic I 2.0 | 1989 - 1990 | 4 cylindres en ligne J5R |
1 995 cm3 (2,0 L) |
61 kW (83 ch) à ?tr/min | 144 N m à 2 750 tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km |
Renault Trafic I 2.2 95 | 1989 - 1994 | 4 cylindres en ligne J7T 780 |
2 165 cm3 (2,2 L) |
70 kW (95 ch) à ?tr/min | 159 N m à 2 500 tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km |
Renault Trafic I 2.2 103 | 1994 - 1997 | 4 cylindres en ligne J7T 600 |
2 165 cm3 (2,2 L) |
76 kW (103 ch) à ?tr/min | NC N m à NC tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km |
Modèle et boîte | Production | Moteur | Cylindrée | Puissance | Couple | 0 à 100 km/h | Vitesse maximale | Consommation et émissions de CO2 |
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Renault Trafic I 1.9 D | 1997 - 2001 | 4 cylindres en ligne S8Q 606 |
1 870 cm3 (1,9 L) |
48 kW (65 ch) à NC tr/min | 120 N m à 2 250 tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km |
Renault Trafic I 2.1 D 58 | - 1994 | 4 cylindres en ligne JS8 |
2 068 cm3 (2,1 L) |
NC N m à NC tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km | |
Renault Trafic I 2.1 D 65 | 1994 - 1997 | 4 cylindres en ligne J8S 758 |
2 068 cm3 (2,1 L) |
48 kW (65 ch) à 4 000 tr/min | 125 N m à 2 500 tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km |
Renault Trafic I 2.5 D 75 | 1987 - 2001 | 4 cylindres en ligne S8U 750 |
2 445 cm3 (2,5 L) |
55 kW (75 ch) à 4 000 tr/min | NC N m à NC tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km |
Renault Trafic I 2.5 TD 95 | 2 445 cm3 (2,5 L) |
NC N m à NC tr/min | NC s | NC km/h | NC L/100 km NC g/km |
Autres appellations
modifier- Chevrolet Trafic et Chevrolet Space Van au Brésil
- Winnebago Le Sharo / Itasca Phasar aux États-Unis (camping-car sur base Trafic)
- Opel Arena en Europe, sauf au Royaume-Uni où il est vendu sous l'appellation Vauxhall Arena)
- Inokom Permas en Malaisie
- Tata Winger en Inde (Trafic I phase 3 vitré minibus et ambulances)
Galerie
modifier-
Opel Arena
-
Vauxhall Arena
-
Tata Winger
-
Inokom Permas
Notes et références
modifier- https://web.archive.org/web/20161120150303/https://www.colibri.udelar.edu.uy/bitstream/123456789/640/1/M-CD4451.pdf
- Renault, « Rapport annuel 2001 » [PDF], sur bnains.org, (consulté le )
- « Rapport annuel d'activité 2002 » [PDF], sur bnains.org, (consulté le )
- Guillaume Billaroch, « Renault aux USA, épisode 3 – Le Trafic », sur Lov4wheels, (consulté le )
- Loïc Ferrière, « La Renault 5 au pays de l'Oncle Sam », sur Planète Renault, (consulté le )
- Richard Pizzol, « Renault Trafic, 40 ans de succès », sur Caradisiac, (consulté le )
- (es) Martín Simacourbe, « 8 clones que produjo la industria argentina », sur Autoweb, (consulté le )
- Alex Renault, « Renault Trafic I (1980-2000) », sur L'Automobile Ancienne, (consulté le )
- (en) « Sanjiang Renault Trafic Times Two »,
- L'argus, 24 décembre 1996
- L'argus, 29 juillet 1982.
- Manuel de réparation, M.R. 223 (carrosserie) T1-T4-T5 ()