Roche métamorphique
Une roche métamorphique est un type de roches dont la formation a pour origine la transformation à l'état solide des roches sédimentaires, magmatiques ou encore métamorphiques dans un régime de contraintes au cours d'un temps long, en raison des modifications des paramètres physico-chimiques du milieu dans lequel elles évoluent (notamment la pression, la température et la teneur en eau). Cette transformation, désignée sous le terme de métamorphisme, se traduit par une modification de la texture, de l'assemblage minéralogique à l'équilibre ou de la composition chimique de la roche. La roche originelle d'une roche métamorphique est appelée le protolithe.
En raison de leur diversité et de la complexité pour déterminer leur origine, la classification des roches métamorphiques n'est pas clairement définie et se base sur différents critères qui amènent à plusieurs types de classification.
Nomenclature
modifierLes roches métamorphiques ne font pas encore l'objet d'une nomenclature claire, universellement acceptée. À l'usage, le nom que le géologue donne à une roche métamorphique prend en compte ses principales caractéristiques, qu'il s'agisse de sa structure, de sa composition minéralogique ou de son protolithe, ce qui engendre une certaine confusion. Si le protolithe reste identifiable, il est pratique d'attribuer à la roche le nom de son protolithe affecté du préfixe « méta- ». Dans le cas où le protolithe est peu identifiable et où l'origine de la roche métamorphique est connue, son nom est affecté du préfixe « ortho- » (roche orthodérivée) si elle est issue d'une roche magmatique, ou du préfixe « para- » (roche paradérivée), si elle est issue d'une roche sédimentaire ; ainsi, un paragneiss est un gneiss ayant pour origine une roche sédimentaire, tandis qu'un orthogneiss est un gneiss originaire d'une roche magmatique[1],[2].
Classification
modifierFaciès
modifierLa classification des roches métamorphiques par le biais des faciès métamorphiques utilise l'assemblage minéralogique à l'équilibre des roches étudiées. Chaque faciès métamorphique correspond à un champ de pression – température donné au sein duquel est présent un unique assemblage minéralogique à l'équilibre donné. Les limites entre les différents faciès correspondent à des réactions chimiques par le biais desquelles apparaissent ou disparaissent certains minéraux index. Le nom des faciès est tiré de ceux des roches de la séquence basique (roches de composition basaltique ou gabbroïque)[3].
Séquences
modifierLes séquences métamorphiques sont un ensemble de roches métamorphiques de différents degrés métamorphiques, dont les compositions chimiques sont voisines, et étant issues d'un même type de protolithe. On distingue[4] :
- la séquence arénacée, issue des roches sédimentaires gréseuses
- la séquence carbonatée, issue des roches sédimentaires carbonatées
- la séquence pélitique, issue des roches sédimentaires argileuses
- la séquence basique, issue des roches magmatiques basiques
- la séquence granitique, issue des granitoïdes
Séries
modifierLes séries métamorphiques correspondent à la succession de différentes roches métamorphiques le long d'un gradient pression – température. On distingue trois principaux gradients : le gradient haute pression – basse température, le gradient moyenne pression – moyenne température et le gradient basse pression – haute température[5].
Types de roches métamorphiques
modifierLes types de roches métamorphiques sont déterminés à partir d'éléments observés, tels que les structures ou les minéraux, sur ces dernières. Les grands groupes de roches métamorphiques se répartissent entre les schistes, les gneiss, les marbres et les métabasites.
Formation
modifierLes roches métamorphiques sont issues de la transformation de roches préexistantes subissant une importante modification des conditions physico-chimiques de leur milieu. Ce phénomène, nommé métamorphisme, se subdivise principalement entre le métamorphisme régional et le métamorphisme de contact. Le métamorphisme régional s'effectue à grande échelle et correspond à d'importantes modifications des conditions de pression et de température qui induisent la cristallisation de minéraux métamorphiques et la déformation au sein de la roche qui voit le développement d'une foliation. Le métamorphisme de contact est généré par une très forte hausse de la température dans la roche encaissante au contact d'une intrusion plutonique[6].
Notes et références
modifier- Walter Schumann (trad. de l'allemand), Guide des minéraux et roches, Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « Les guides du naturaliste », , 399 p. (ISBN 978-2-603-01655-8), p. 305.
- Christian Nicollet, Métamorphisme et géodynamique, Dunod, , p. 44
- Christian Nicollet, Métamorphisme et géodynamique, Paris, Dunod, coll. « Sciences de la Terre », , 2e éd. (1re éd. 2010), 304 p. (ISBN 978-2-10-054821-7, lire en ligne), p. 32 – 33.
- * Alain Foucault et Jean-François Raoult, Dictionnaire de géologie : géophysique, Préhistoire, paléontologie, pétrographie, minéralogie, Paris, Dunod, (réimpr. 1984, 1988, 1995, 2000, 2005), 7e éd. (1re éd. 1980), 388 p. (ISBN 978-2-10-054778-4), p. 219
- Christian Nicollet, « Cours de métamorphisme », sur christian.nicollet.free.fr, (consulté le ).
- « Les roches métamorphiques », sur www2.ggl.ulaval.ca, Université de Laval, (consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- [Bucher & Frey 2002] (en) Kurt Bucher et Martin Frey, Petrogenesis of Metamorphic Rocks, Berlin/Heidelberg/Paris etc., Springer Science & Business Media, , 7e éd., 341 p. (ISBN 3-540-43130-6, présentation en ligne, lire en ligne).