Rodolphe Bresdin
Rodolphe Bresdin est un dessinateur et graveur français, né à Montrelais le et mort à Sèvres le [1].
(lithographie, 1861, Brooklyn Museum).
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Bresdin, Rodolphe |
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Biographie
modifierToute l'existence de Rodolphe Bresdin est marquée par la misère et la maladie. Son père vit de son métier de tanneur, mais lui veut devenir artiste. Champfleury raconte ses débuts misérables dans Chien-Caillou. Autodidacte, il commence par l'eau-forte et se met ensuite à la lithographie[2]. Selon Beraldi, il était très lié au peintre et graveur Adolphe Hervier[3].
Il aurait pris part aux journées de 1848 et à la Commune de Paris[4]. Il vit un temps près de Tulle en Corrèze dans une cabane.
Vers 1860, on le retrouve à côté de Bordeaux. Il se marie le avec Rose Cécile Maleterre née à Albi le , avec laquelle il vivait depuis plusieurs années. Ils ont au moins quatre enfants mais Bresdin est toujours plongé dans la misère[5]. C'est dans cette ville qu'il initie Odilon Redon à la gravure et à la lithographie. Bresdin n'utilise ni papier ni crayon pour ses lithographies, il pointille directement sur la pierre, à l'aide de la plume seule[réf. nécessaire].
Rodolphe Bresdin travaillait dans des pièces closes, caves ou greniers, à la chandelle, ce qui lui abîma la vue[6]. À Henri Boutet qui s'étonnait qu'il ne travaillât pas au jardin, « d'après nature », Bresdin répondit : « D'après nature ! Vous vous moquez de moi ? Le véritable artiste ne doit pas même regarder la nature. Il a tout en soi. »[6]
Entre 1873 et 1877, il séjourne à Montréal (Québec). En 1878, il est balayeur à Paris, puis en 1880 devient « sous-cantonnier » à l'Arc de Triomphe[6].
Rodolphe Bresdin meurt seul à Sèvres, son épouse est dite vivant à Paris à une adresse non connue. Rodolphe Bresdin est enterré dans la fosse commune du cimetière de Sèvres. Son épouse meurt à Paris 14e le .
Analyse des œuvres
modifierRodolphe Bresdin est fasciné par Rembrandt et Dürer[4].
Ses œuvres fantastiques, d'une étrange minutie — qui constituent aujourd'hui encore une énigme et résistent à bien des interprétations —, ont notamment séduit Charles Baudelaire, Théophile Gautier, Joris-Karl Huysmans, Robert de Montesquiou et André Breton qui en fit un « protosurréaliste ». Odilon Redon, qui a laissé de lui un émouvant portrait, organisa vingt ans après sa mort, en 1908, une exposition rétrospective au Salon d'automne qui fut une révélation pour beaucoup.
Postérité
modifierInfluence
modifierSon influence a été grande sur quelques artistes contemporains comme Odilon Redon[7], Jacques Moreau, dit Jacques Le Maréchal, Roger Langlais, Georges Rubel, Jean-Pierre Velly ou Philippe Mohlitz[réf. nécessaire].
Conservation
modifier- Mon rêve, publié dans l'Art Moderne, 1883, eau-forte, planche: 22 x 14 cm, château-musée de Nemours[8].
Rétrospectives
modifierEn 1963, la Bibliothèque nationale monta une grande rétrospective, puis Roger Cornaille et Jean-Pierre Rosier de la librairie parisienne Le Minotaure contribuèrent encore à le faire reconnaître. Dans les années 1990-2000, trois grandes expositions ont été organisées en France, dont une par la BnF[9].
En 2007, le musée d'arts de Nantes consacre une exposition à l'artiste à l'occasion du don d'une vingtaine de gravures par Madame Gallico-Bresdin[10].
Hommage
modifierNotes et références
modifier- Biographie sur le site de la Bibliothèque nationale de France.
- Archives de l'Art.
- Cité par Henri Beraldi, « Hervier » in Les Graveurs du XIXe siècle : guide de l'amateur d'estampes modernes, vol. VIII, Paris, Conquet, 1885-1892, note p. 111.
- Marie-Hélène Prouteau, La ville aux maisons qui penchent, Suites nantaises, chapitre «La Cité lointaine», La Chambre d'échos, 2017.
- Jean et Bernard Guérin, Des hommes et des activités autour d'un demi-siècle, éd. B.E.B., 1957.
- Nicolas Devigne, Contacts photographie-gravure. Jeux et enjeux, Gravelines, Musée du dessin et de l'estampe originale de Gravelines, , p. 119
- Odilon Redon, À soi-même : et autres textes, (ISBN 978-2-35583-245-1 et 2-35583-245-5, OCLC 1108717016, lire en ligne), p. 99 notice sur Bresdin
- « Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais - », sur rmn.fr (consulté le ).
- « BnF Essentiels », sur BnF Essentiels (consulté le ).
- Catalogue général de la BNF, http://catalogue.bnf.fr, consulté le 31 janvier 2018.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Robert de Montesquiou, L'inextricable graveur Rodolphe Bresdin, Paris, H. Floury, 1913, 48 pp. Consultable sur Gallica.
- Jean Adhémar et Alix Gambier, Rodolphe Bresdin : 1822-1885 (catalogue de l'exposition à la Bibliothèque nationale), Paris, Bibliothèque nationale, , 47 p..
- Dirk Van Gelder (trad. du néerlandais de Belgique par du néerlandais par J. Amiel et M. Stordiau), Rodolphe Bresdin, Paris, Éd. du Chêne, , 208 + 159, 2 vol. (ISBN 2-85108-113-6).
- François Fossier, Rodolphe Bresdin : un graveur solitaire (catalogue de l'exposition au Musée d'Orsay), Paris, Réunion des musées nationaux, coll. « Les Dossiers du musée d'Orsay », , 64 p. (ISBN 2-7118-2323-7).
- Maxime Préaud, Rodolphe Bresdin, 1822-1885, Robinson graveur (catalogue de l'exposition à la BNF), Paris, Bibliothèque nationale de France, , 182 p. (ISBN 2-7177-2105-3).
- Cyrille Sciama, Rodolphe Bresdin, fantastique et onirique (catalogue de l'exposition au Musée des beaux-arts de Nantes), Montreuil, Burozoïque, , 16 p. (ISBN 978-2-917130-04-9).
- (en) Trevor Dance, Rodolphe Bresdin: An Incorrigible Bohemian, Londres, Unicorn Publishing Group, 2016 (ISBN 978-1-910787-07-6).
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Exposition de 2000 sur le site de la BnF.