Roukiata Ouedraogo
Roukiata Ouédraogo est une actrice et humoriste franco-burkinabé[1], née en .
Naissance |
Burkina Faso |
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Nationalité |
Burkinabé Française |
Profession | Actrice, humoriste |
Biographie
modifierJeunesse au Burkina Faso
modifierRoukiata Ouédraogo, née en [2] au Burkina Faso, grandit à Fada N'Gourma[2] puis dans les faubourgs de Ouagadougou[3] quand elle entre en classe de quatrième[2]. Sa famille est originaire de Somiaga[2]. Son père est fonctionnaire et sa mère, femme au foyer, est impliquée dans le monde associatif[2]. Son père et son frère ont fait du théâtre amateur[4], le premier étant un ami proche de l'acteur Sotigui Kouyaté[2]. Plus tard, Roukiata Ouédraogo estime que leur mort a sans doute joué un rôle dans sa propre volonté de faire du théâtre[4]. À l'âge de 14 ans, elle vit elle-même une expérience théâtrale au sein d'une troupe scolaire qui se produit dans tout le pays[5]. Elle explique par ailleurs que son intérêt pour la mode lui vient indirectement de sa mère, à force de la regarder se préparer quand elle était enfant[6]. Durant sa jeunesse, elle a une petite activité économique comme coiffeuse et elle commence également à imaginer des vêtements[2]. De par ses origines, elle parle à la fois français et bambara[7] sans oublier le moore qui est sa langue native.
Arrivée en France et activités diverses
modifierEn [8],[9], après l'obtention de son baccalauréat[2], elle quitte son pays natal à l'âge de 20 ans pour s'installer à Paris avec comme premier objectif d'étudier le stylisme[4]. Elle vit chez son frère, arrivé en France avant elle[2]. Une conseillère d'orientation la décourage en lui expliquant qu'elle n'a pas les moyens financiers suffisants et qu'elle devrait plutôt faire du travail social[4]. Elle obtient alors le BAFA et devient éducatrice dans des centres sociaux[8],[6]. Durant un temps très court, elle travaille aussi comme caissière et comme femme de ménage[8]. Plus tard, elle commence une carrière de mannequin après avoir été repérée dans une rue[6], notamment pour la marque Nivea[2], pour une publicité de la marque Ushuaïa[5] ou encore pour la marque de perruques Nu Ji. Elle travaille également comme danseuse[10]. Guidée par des ambitions artistiques, elle s'inscrit dans une école de maquillage puis exerce ce métier pendant douze ans[4], y compris pour le cinéma ou pour de grandes marques de cosmétiques[6], dont Black Up et Make-up Art Cosmetics[2]. Elle tente de mettre sur pied une entreprise de création textile au Burkina Faso, mais le projet n'aboutit pas[8].
Le , elle lit la dictée lors de la Journée internationale de la francophonie[11].
Carrière de comédienne
modifierEn , elle fait un stage au Cours Florent alors qu'elle n'envisage pas encore le théâtre comme une carrière possible[10], souhaitant seulement se sentir plus à l'aise pour prendre la parole en public[8]. À l'issue de ce stage, elle intègre directement la deuxième année de formation de cette école[10], avec pour professeurs Fabienne Luketti et Georges Bécot[12]. Elle continue à travailler comme maquilleuse durant les week-ends pour financer ses études[2]. À la fin de son cursus en , elle monte la pièce Yennenga, l'épopée des Mossé, qu'elle joue d'abord au sein de l'école en fin d'année[2] puis au Théâtre de la Passerelle à Paris[13] avec le soutien de ses formateurs[10]. Elle s'inspire de la légende de Yennenga, une princesse amazone du XIe siècle[4]. La pièce est un succès et Roukiata Ouédraogo part en tournée en France et en Europe[6]. Elle l'interprète aussi à l'ambassade du Burkina Faso en France lors de la Journée de l'enfant africain, ainsi qu'à la maison de l'UNESCO[5]. En , elle présente ce spectacle au Burkina Faso accompagnée de quatre danseuses[8], dont à l'espace culturel Gambidi[14] à Ouagadougou en septembre en présence de la télévision nationale et du ministre de la Culture burkinabé[2]. Ce dernier invite la comédienne à se produire en décembre de la même année devant plusieurs chefs d'État africains[6].
En , elle joue dans le spectacle Article 13 (qui fait référence à la Déclaration universelle des droits de l'homme[5]) avec la compagnie d'art de rue Carabosse ; cette expérience lui permet d'obtenir son statut d'intermittente du spectacle et d'abandonner son activité de maquilleuse qu'elle continuait d'exercer jusque-là[8].
Fin [8], elle crée un nouveau one-woman-show intitulé Ouagadougou pressé[3], qui parle notamment d'elle-même et d'immigration[10]. Ce spectacle est notamment montré dans divers Instituts français en Afrique de l'Ouest puis à travers la France en [10]. Entre-temps, elle obtient son premier rôle au cinéma en apparaissant dans Samba d'Éric Toledano et Olivier Nakache[15].
Elle participe également à l'émission Le Parlement du rire sur Canal+[4].
En , elle crée son troisième spectacle, Roukiata tombe le masque[3], à l'affiche au Théâtre du Point-Virgule, dans lequel elle aborde notamment les différences culturelles entre l'Afrique et la France ainsi que des sujets plus graves comme l'excision[4].
À partir d', elle tient régulièrement des chroniques humoristiques sur France Inter dans l'émission Si tu écoutes j'annule tout[4] et continue lors de la saison suivante quand l'émission est renommée Par Jupiter ![9]
En , le producteur Pascal Guillaume voit Roukiata tombe le masque et décide de la produire[8]. Aux côtés de Stéphane Eliard et Ali Bougheraba, elle réécrit son spectacle et le monte sous un nouveau titre : Je demande la route[8]. Elle le joue de janvier à à Paris au Théâtre du Lucernaire[15], puis en juillet au Théâtre du Train Bleu dans le cadre du Festival Off d'Avignon[16].
Vie personnelle
modifierElle est mariée avec Stéphane Eliard, qui est également son metteur en scène[2].
Théâtre
modifier- : Yennenga, l'épopée des Mossé, d'elle-même, Comédie de la Passerelle à Paris[10] puis tournée en Europe et au Burkina Faso
- : Article 13, de Jorge Vargas, Compagnie d'art de rue Carabosse[8]
- : Ouagadougou pressé, d'elle-même et Stéphane Eliard, tournée en Afrique et en France[3]
- : Roukiata tombe le masque, d'elle-même et Stéphane Eliard, Théâtre du Point-Virgule[3]
- : La Buffle, de François Ha Van[12]
- : On dirait l'Odyssée, de Yeelem Jappain[12]
- : Je demande la route (réécriture de Roukiata tombe le masque), d'elle-même, Stéphane Eliard et Ali Bougheraba, Théâtre du Lucernaire (et Théâtre du Train Bleu, Festival Off d'Avignon, en juillet[16])
Filmographie
modifierSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
Cinéma
modifierLongs métrages
modifier- : Samba d'Éric Toledano et Olivier Nakache : une migrante à l'association
- : Femmes, entièrement femmes (docufiction sur l'excision ; initialement intitulé L'Amour en cage[2]) de Philippe Baqué et Dani Kouyaté : Bintou
- : Je compte sur vous de Pascal Elbé : une cliente de la banque Lerbier
- : La Vie de château de Modi Barry et Cédric Ido : la femme de la fin
- : Les Promesses de Thomas Kruithof : la voisine des Kupka
Courts métrages
modifier- : La Danse des masques de Vaber Douhouré[12] : Marie[5]
- : Marie et les Gargouilles de Nicolas Trame : Marie
- : Writing Further Situations de Virgile Fraisse : Sandy[12]
Télévision
modifier- : Le Passe-muraille (téléfilm) de Dante Desarthe : la femme dans le métro[12]
- : Paris, etc. (série télévisée), saison 1 : une jurée[12]
Doublage
modifier- : Mbëkk mi, le souffle de l'océan (documentaire) de Sophie Bachelier[5]
- : Essi dans la forêt des monstres[12] (livre de coloriage animé) de Marguerite Abouet (textes) et Catherine Blancard-Parmentier (dessins), éditions Wakatoon
Documentaires
modifierRoukiata Ouedraogo a participé à plusieurs documentaires :
- : Femmes, entièrement femmes de Philippe Baqué et Dani Kouyaté
- : Le Lucernaire : 50 ans de théâtre de Sébastien Tézé
- : Graines d'espoir de Pierre Beccu
Chroniques humoristiques
modifier- : Plus d'Afrique, émission de télévision diffusée sur Canal+ Afrique[12]
- Depuis : Si tu écoutes j'annule tout, puis Par Jupiter !, puis C'est encore nous !, émission de radio diffusée sur France Inter
Publications
modifierRoman
modifier- : Du miel sous les galettes, Genève et Paris, Slatkine et Cie, 269 p. (ISBN 978-2-88944-139-6)[17] ; rééd. Pocket (no 18280), , 233 p. (ISBN 978-2-266-31420-6).
- : Un espoir rêvé, Paris, Rageot, , 278 p. (ISBN 978-2-7002-7907-8).
Bande dessinée
modifier- : Ouagadougou pressé, scénario de Roukiata Ouedraogo, dessins d'Aude Massot , éditions Sarbacane, 167 pages (ISBN 978-2-377-31775-2)
Distinctions
modifierNotes et références
modifier- « Invité du jour - Pour Roukiata Ouedraogo, la BD 'Ouagadougou Pressé' est "une histoire de rencontres et de partages" », France 24, (consulté le ).
- Abdel Pitroipa, « Roukiata Ouédraogo : actrice sinon rien », sur jeuneafrique.com, .
- Léo Pajon, « Humour : Roukiata Ouedraogo, féminin singulier », sur jeuneafrique.com, .
- Astrid Krivian, « Ils nous font rire #2 : Roukiata Ouedraogo, humoriste et chroniqueuse », sur lepoint.fr, .
- « Roukiata Ouedraogo », sur africultures.com (consulté le ).
- « Le long chemin de Roukiata Ouedraogo, de Ouagadougou à Paris », sur francetvinfo.fr, .
- « Roukiata Ouedraogo », sur lesagentsassocies.com (consulté le ).
- « Roukiata Ouedraogo - Biographie », sur roukiataouedraogo.com (consulté le ).
- Elise Koutnouyan, « Mon été à Paris (5/5) : avec l'humoriste Roukiata Ouedraogo, l'inspiration se trouve en forêt », sur francetvinfo.fr, .
- Landry Ponou, « Roukiata Ouedraogo, la battante », sur jeuneafrique.com, .
- BS. Sidwaya, « Journée internationale 2019 de la Francophonie : La dictée rend hommage à la princesse Yennenga », Sidwaya, (lire en ligne).
- « Roukiata Ouedraogo », sur agencesartistiques.com (consulté le ).
- « Accueil », sur Théâtre de la Passerelle (consulté le ).
- « ECG | Espace Culturel Gambidi », sur Espace Culturel Gamb (consulté le ).
- « #Unjouruneactriceafrofrançaise #43 : Roukiata Ouédraogo », sur lafrolesite.wordpress.com (consulté le ).
- Jean-François Cadet, « Roukiata Ouedraogo trace sa route », sur rfi.fr, .
- « Du miel sous les galettes », sur slatkineetcompagnie.com (consulté le ).
- « Annie Ernaux reçoit le Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco 2021 | Actualités littéraires | Librairie Gallimard de Montréal », sur www.gallimardmontreal.com (consulté le ).
- Marie Alfred Ngoma, « Sélection du Prix de la presse africaine 2020 : "Du miel sous les galettes"de Roukiata Ouedraogo », sur adiac-congo.com, .
Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la bande dessinée :