Spoy (Aube)
Spoy est une commune française, située dans le département de l'Aube en région Grand Est.
Spoy | |
L'église. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Aube |
Arrondissement | Bar-sur-Aube |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Région de Bar-sur-Aube |
Maire Mandat |
Thomas Gagnant 2020-2026 |
Code postal | 10200 |
Code commune | 10374 |
Démographie | |
Population municipale |
149 hab. (2021 ) |
Densité | 14 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 13′ 44″ nord, 4° 37′ 16″ est |
Superficie | 10,36 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Bar-sur-Aube (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bar-sur-Aube |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
modifier |
Géographie
modifierSpoy est une localité de la Champagne humide traversée par un affluent de l'Aube, le Landion.
À une altitude de 188 mètres, Spoy se situe à 49 km de Troyes et 11 km de Bar-sur-Aube.
Hydrographie
modifierLa commune est dans la région hydrographique « la Seine de sa source au confluent de l'Oise (exclu) » au sein du bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le Landion et divers autres petits cours d'eau[1],[Carte 1].
Le Landion, d'une longueur de 24 km, prend sa source dans la commune de Champignol-lez-Mondeville et se jette dans l'Aube à Dolancourt, après avoir traversé six communes[2].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 842 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ailleville_sapc », sur la commune d'Ailleville à 5 km à vol d'oiseau[5], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 833,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,7 °C, atteinte le [Note 2],[6],[7].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Spoy est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bar-sur-Aube, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[11]. Cette aire, qui regroupe 43 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (77,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (63,8 %), forêts (20,2 %), zones agricoles hétérogènes (9,8 %), cultures permanentes (3,7 %), zones urbanisées (2,4 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
modifierSpoy est jadis mentionnée sous diverses appellations :
- Cypetum,
- Cepeium,
- Cepoi.
Ces termes renvoient soit à un tronc d'arbre, soit à la viticulture.
Histoire
modifierAu Ier siècle, les Romains construisent un pont de pierre sur le Landion. Il facilite le passage de la voie qui, reliant Lutèce à Bâle, se dirige ici vers Proverville et Bar-sur-Aube, au sud-est.
Au XIIe siècle s'élève l'église paroissiale consacrée à saint Didier. Fondues au XVIIIe siècle, ses cloches sont localement célèbres pour la grande pureté de leur son.
Une verrerie s'installe en l'an VI, qui correspond à 1797 et 1798. Le deuxième maire exerce la profession de maître verrier.
Entourée de vignobles, la commune héberge plusieurs producteurs de champagne.
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].
En 2021, la commune comptait 149 habitants[Note 7], en évolution de −12,35 % par rapport à 2015 (Aube : +0,74 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Lieux et monuments
modifierPont romain
modifierLa voie romaine qui reliait Lutèce à Bâle franchissait le Landion, en direction de Bar-sur-Aube, sur un pont en arc construit en pierre au Ier siècle. Restauré en 1971, l'ouvrage est classé monument historique deux ans plus tard[20].
Église
modifierPlacée sous le vocable de saint Didier, l'église a été édifiée au XIIe siècle[21]. Le porche à pans de bois et le clocher aujourd'hui disparu furent élevés à l'époque romane. Les chapelles latérales ont été ajoutées aux XVI e et XVIIIe siècles. À l'intérieur, des peintures murales sont visibles sous un badigeon. On admire aussi un retable du XVIe siècle ; des peintures sur bois, dont l'une représente le Christ en croix ; une statue en pierre de sainte Marguerite, sculptée au XVIe siècle. Quelques œuvres ont disparu, parmi lesquelles une cuve baptismale du VIe siècle et un bénitier de 1731. L'édifice a subi un incendie en 1778 et le clocher, fragilisé, a été démoli en 1880. L'église a récemment été rénovée.
Abritées sous un appentis du cimetière, les trois cloches émettent un son d'une pureté exceptionnelle. Baptisées Marguerite-Guillelmine (la plus grosse), Marie et Germaine (la plus petite), elles ont été fondues au 4e quart du XVIIIe siècle par Bollée, J.F. Michaut et Petitfour. Toutefois, depuis leur début (1677) jusqu'en 1792, les registres paroissiaux de Spoy ne consignent que deux bénédictions de cloches :
- « L'an mil sept cent cinquente un le neuf novembre, la plus petite cloche du clocher de cette paroisse a eté benie par moy prestre curé de Spoix soussigné, et a eu pour marraine la tres S(ain)te vierge marie mere de dieu, et pour parrain Monseigneur Gilbert de Mommorin de S(ain)t Herem, illustrissime et reverendissime Evesque duc de Langres, pair de france, commandeur des ordres du roy (...). Lemoine curé de Spoix »[22] ;
- « benediction de la grosse cloche - Cejourdhuy trois octobre de la presente annee 1757 a eté benite par moy prestre curé de Spoix soussigné, la grosse cloche du cloché de ce Lieu, Laquelle a eté nommee Marie Louise par M(aî)tre Jean Loüis baudin juge d'urville demeurant a spoix et par honneste et discrette personne d(emois)elle Marie jeanne boisfranc Epouse de M(aî)tre nicolas Capon nott(ai)re et procureur fiscal de ce lieu qui se sont soussignés (...). Lemoine curé de Spoix »[23].
Réserve naturelle
modifierLa commune accueille la réserve naturelle régionale de la Pelouse de la côte de l'étang.
Personnalités liées à la commune
modifierCharles-Louis Bombonnel, né à Spoy le et décédé à Dijon le , fut chasseur de fauves en Algérie. Le récit de ses chasses a été publié par Hachette en 1860. Il a inspiré à Alphonse Daudet le personnage de Tartarin de Tarascon (1872).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Spoy sur le site de l'Insee
Notes et références
modifierNotes
modifier- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Fils de Jean Lambert précité.
- Fils de Théodore Tapprest précité.
- Cousin germain d'Ambroise Bernard précité, tous deux petits-fils du couple Jean-Baptiste Bernard / Catherine Boulanger.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- « Réseau hydrographique de Spoy » sur Géoportail (consulté le 18 mai 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- « Fiche communale de Spoy », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
- Sandre, « le Landion »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Spoy et Ailleville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Ailleville_sapc », sur la commune d'Ailleville - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Ailleville_sapc », sur la commune d'Ailleville - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Bar-sur-Aube », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Site officiel de la préfecture de l‘Aube.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Musée du patrimoine de France.
- [1].
- Archives départementales de l'Aube. Spoy, baptêmes mariages et sépultures de 1697 à 1770. Vue 122/266 (folio droit).
- Archives départementales de l'Aube. Spoy, baptêmes mariages et sépultures de 1697 à 1770. Vue 157/266 (folio gauche).