Toile de Jouy
La toile de Jouy est une étoffe de coton dite indienne[1] sur laquelle sont représentés des personnages avec décors ou des paysages.
Les dessins sont le plus souvent monochromes, rouges ou violets (aubergine) sur fond écru ou bistre mais peuvent se décliner dans d'autres coloris, rose, bleu clair ou marine, vert clair ou foncé voire beige ou gris. Parfois, les couleurs sont inversées, c'est-à-dire qu'on peut avoir des dessins de teinte écrue ou bistre sur des fonds colorés.
Histoire
modifierÀ l'origine, ce type de toile fut créé dans les ateliers de la manufacture Oberkampf fondée en par Christophe-Philippe Oberkampf dans la commune de Jouy-en-Josas (actuellement dans les Yvelines en France). L'emplacement fut choisi en raison de la présence de la Bièvre et de ses qualités chimiques propices au lavage des toiles. Cette manufacture devint rapidement l'une des plus importantes indienneries du XVIIIe siècle et a laissé son nom dans l'histoire de l'art décoratif.
C'est surtout la variété de ses motifs imprimés qui fait sa renommée, et ce grâce à des artistes, des peintres reconnus, comme Jean-Baptiste Huet.
Ce que l'on appelle aujourd'hui toile de Jouy n'est en fait qu'une petite partie des productions de la manufacture. Oberkampf produisait également des tissus polychromes dont les décors, témoins des goûts du temps, étaient somptueux.
Le terme de toile de Jouy n'est pas la marque déposée d'un produit uniquement fabriqué à Jouy-en-Josas. Même du temps d'Oberkampf, d'autres manufactures, comme celles de Mulhouse, produisirent des tissus identiques et le terme est devenu en quelque sorte un nom générique.
La technique utilisée pour l'impression était, dans un premier temps, l'application sur les toiles de coton pré-traitées de planches de bois gravées et enduites de teinture. Dix ans plus tard, en , les planches de bois furent remplacées par des plaques de cuivre flexibles, ce qui a permis de les disposer sur des tambours cylindriques et ainsi d'augmenter la production en la mécanisant. La fabrication de cylindres en cuivre pour impression de toiles « de Jouy » fut l’activité de la fonderie « Thiébaut et Fils » pour laquelle une mention honorable sera obtenue en [Quoi ?][2].
Les toiles étaient étendues dans les prairies autour de la manufacture, plusieurs fois selon l'avancement de la production, après le lavage des toiles dans la Bièvre, puis après l'application des produits de fixation, enfin après la teinture.
Postérité
modifierGalerie
modifier-
Toile de Jouy tendue sur un fauteuil.
-
Cabinet de toilette du château de Valençay.
-
Toiles de Jouy.
-
Le Lion amoureux ou Léda, conçu par Jean-Baptiste Huet pour Oberkampf à Jouy-en-Josas vers , coton tigré imprimé au rouleau ‒ Musée royal de l'Ontario.
-
Imprimé floral (–).
-
Les Travaux de la Manufacture ().
-
Textile imprimé, XVIIIe siècle.
-
Textile imprimé, fin du XVIIIe siècle.
-
Scènes romaines, XIXe siècle.
Notes et références
modifier- Une indienne est une étoffe de coton peinte ou imprimée, initialement fabriquée en Inde, puis copiée par les manufacturiers européens.
- Charles Bernard Metman, La petite sculpture d'édition au XIXe siècle de à (thèse pour le diplôme), Paris, École du Louvre, , 276 p..
- Jean Peyrard, « Liste des variétés enregistrées en auprès de l'AIS », Iris et Bulbeuses, Société française des iris et plantes bulbeuses, nos 153–154, , p. 8.
- « Toile De Jouy (R. Cayeux, 2004) », sur iris-bulbeuses.org, Société française des iris et plantes bulbeuses (version du sur Internet Archive).
- Valentin Clolus, « À quoi font référence les motifs sur le maillot extérieur des Bleus ? », sur footpack, (consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Josette Brédif, Toiles de Jouy, Paris, Biro, coll. « Textures », , 183 p. (ISBN 2-87660-041-2).
- Sarah Grant (trad. de l'anglais par Catherine Pierre-Bon, préf. Anne de Thoisy-Dallem, photogr. Christine Smith), Toiles de Jouy : Les toiles imprimées en France de à [« Toiles de Jouy : French printed cottons »], Lausanne, La Bibliothèque des arts, , 144 p. (ISBN 978-2-88453-162-7).
- Aziza Gril-Mariotte (préf. Étienne Jollet), Les toiles de Jouy : Histoire d'un art décoratif, – (texte remanié de Les toiles imprimées à la manufacture de Jouy-en-Josas, – : Apparition et développement d'un nouvel art décoratif, thèse de doctorat en Civilisations et humanités, Aix-Marseille I, , no 2007AIX10113), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Art & société », , 279 p. (ISBN 978-2-7535-4008-8).
- Azuza Gril-Mariotte, Oberkampf, – : Les toiles de Jouy, une aventure humaine, industrielle et artistique (exposition, musée de la toile de Jouy, – ), Jouy-en-Josas, Musée de la toile de Jouy, , 64 p. (ISBN 978-2-9554234-0-0).
- Mélanie Riffel et Sophie Rouart (photogr. Marc Walter), La toile de Jouy, Paris, Citadelles & Mazenod, , 216 p. (ISBN 2-85088-191-0).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Site du Musée de la toile de Jouy
- Iris.bulbeuses.org : Au pays de la toile de Jouy
- Portail des sites spécialisés Toiles de Jouy