chaloir
Étymologie
modifier- (Date à préciser) Du latin calere (« être chaud, désirer »), dans le sens d’avoir de la chaleur « humaine ». Voir chaloir en moyen français.
Verbe
modifierchaloir \ʃa.lwaʁ\ intransitif impersonnel 3e groupe, défectif (voir la conjugaison)
- (Littéraire) Importer, dans le sens d’être important ; faire attention.
J’écris ces mémoires en pleine vie, ainsi que du fond du tombeau. Je ne veux ni flatter, ni dénigrer. Peu me chaut de plaire ou de déplaire.
— (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Salons et Journaux, Grasset, 1917, réédition Le Livre de Poche, page 307)Vous appellerez cela « vol », sans aucun doute, mais peu me chaut.
— (Jean Ray, Harry Dickson, La Bande de l'araignée, 1932)Je vivais pour mes enfants, ne faisant aucune visite et me soustrayant aux réunions en nombre où il m'eût été possible, chacun s'exprimant alors comme il lui chaut, de saisir les divers aspects de mon mari en tant qu'homme mêlé à d'autres hommes, […].
— (Suzanne Martinon, Eux et nous, Paris : Librairie Plon, 1937)Ils font tout ce qu’ils veulent ! si un jour ça leur chaut, ils garderont les soldats trois ans à la caserne.
— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 81)
Notes
modifier- Il est considéré comme un verbe défectif, impersonnel, qui s’utilise surtout dans : peu me chaut, il ne m’en chaut. On trouve toutefois quelques utilisations aux autres temps & autres modes :
- Les goûts du juge se confondaient avec ceux dʼune élite très étroite : la peinture informelle, la philosophie pour matheux, les livres qui ne consolent pas, le portaient au comble du bonheur. Que pouvait-il lui chaloir la vue dʼun amandier en fleur soulignant la montagne de Lure ? — (Pierre Magnan, Le tombeau dʼHélios. Paris : Gallimard, coll. « Folio policier » no 198, 1980, réed. 2001, page 98)
- Vous y pouvez étudier la physique ou, pour mieux dire, les physiques dans toutes leurs branches, et, pour peu qu'il vous en chaille, la métaphysique ou les métaphysiques, […]. — (Anatole France, La révolte des anges, Calmann-Lévy, 1914, page 12)
- […], j'étais armé autant que Surcouf le Corsaire, dont je venais de quitter la ville, et peu me chalait de voir tomber la nuit sur mon manteau!. — (Jules Barbey d’Aurevilly, L’Ensorcelée, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, 1854, page 7)
- Il vous faut donc du même pain qu’à moi :
J’en suis d'avis ; non pourtant qu’il m'en chaille,
Ni qu'on ne puisse en trouver qui le vaille: […]. — (Jean de La Fontaine, La Gageure des trois Commères, XVIIe siècle) - Or il ne me chaudrait, insensés ou prudents, Qu’ils fissent à leurs frais messieurs les intendants à chaque bout de champ… — (Mathurin Régnier, Satires)
[…] ; Dieu déclare qu'on lui vient donner des coups de dague, et cependant il ne nous en chaudra ?
— (« De la Prédication à Genève », dans Le Protestant de Genève, no 11 du 1er mai 1832, Imprimerie A. L. Vignier, p. 300)- Il est venu tel qu'il était, on s'en souvient ; et ce que vous pouvez bien penser de cet appareil pas forcément gracieux, il ferait beau voir qu'il s'en chalût : c'est en lui-même qu'est l'aune de son jugement sur lui […]. — (Renaud Camus, Éloge du paraître, POL Éditeur, 2011)
- Néanmoins, nul n’ignorait son aversion pour les mendiants et les larrons et beaucoup soupçonnaient ses belles dents d’hypocrisie. Pour ma part, peu m'en chalut, car il ne m'avait jamais offensé. — (Cyril Sche Sulken, La Chair des Anges, Hystéries éditions, 2017)
Synonymes
modifierApparentés étymologiques
modifier- achalandage
- achalander
- achaler
- chaland
- chalandise : zone de chalandise
- nonchalance
- nonchalant
- nonchaloir
Vocabulaire apparenté par le sens
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « chaloir [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « chaloir [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « chaloir [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « chaloir [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (chaloir), mais l’article a pu être modifié depuis.
Étymologie
modifier- (Date à préciser) Du latin calere (« être chaud, désirer »).
Nom commun
modifierchaloir *\Prononciation ?\ masculin
- Soin, effort.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
Verbe
modifierchaloir *\Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)
- Chauffer.
- (Impersonnel) Chaloir, importer.
Mors est ne li puet mais chaloir
— (Roman d’Eneas, ms. 60 français de la BnF, f. 169v. c.)- Il est mort, ça ne peut plus l’importer
- (Pronominal) Inquiéter, faire du souci.
Dérivés
modifier- challon, bois de chauffe
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- De l’ancien français.
Verbe
modifierchaloir *\Prononciation ?\
- Importer, dans le sens d’être important ; faire attention.
Or il ne me chaudrait. Qu’ils fissent à leurs frais messieurs les intendants.
— (Mathurin Régnier)Si vous ne savez pas mourir, ne vous chaille [qu’importe]…
— (Michel de Montaigne)S’ainsi était, toute peine fatale
— (Ronsard, Je voudrais être Ixion et Tantale)
Me serait douce et ne me chaudrait pas.Prends tout en gré, ne te chaille de ton martyre, tu t’en viendras enfin au royaume de Paradis.
— (Message reçu par Jeanne d’Arc de "ses voix célestes".)