boche
Étymologie
modifier- (1862)[1] Première attestation sous la forme tête de boche (« tête de bois, personne stupide »)[2] dans le patois messin ; étymologie discutée :
- peut-être issu de caboche (« tête ») par aphérèse[1] ; contre cette hypothèse le fait que si boche, caboche signifie « tête », tête de boche est une redondance peu usuelle ;
- variante dialectale de bois, bûche, bûche signifiant aussi « personne stupide, lourde »
- Le sens de « allemand », attesté en 1886[1], est issu du précédent ou aphérèse de alboche (« allemand », attesté avant 1870[1]), ce dernier étant :
- dérivé de allemand, avec le suffixe -boche[1] ;
- la déformation de altdeutsch[2][3] (« vieux allemand ») selon une enquête et un article de L’Est républicain datant de 1914 ; altdeutsch était entendu par les Français comme Alldoche devenu Alboche[3].
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin et féminin |
boche | boches |
\bɔʃ\ |
boche \bɔʃ\ masculin et féminin identiques
- (Populaire) (Péjoratif) Allemand.
Sous la lumière de la suspension, Puech regardait sa femme maigrie, pâlie, les yeux creusés. Boche ! Il en avait tué des Boches ! Il avait tué des hommes qui avaient quitté leur travail pour venir tuer et mourir; on lui avait donné une médaille ; on lui avait coupé une jambe.
— (Marcel Martinet, La maison à l’abri, 1918)Les Boches préparaient un « sale » coup, et Luc, de quart au périscope, avait donné l’alerte à sa tranchée. Presque aussitôt le bacchanal se déchaîne : les obus pleuvent, les parapets sautent.
— (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 155)Leurs premiers mots furent des moqueries à l’encontre du boche, du chleuh, du vert-de-gris, du doryphore, chacun y allant d’un sobriquet le plus méprisant possible pour qualifier l’allemand pincé par une étrille.
— (Philippe Lhommet, Cauchois d’hier et d'autrefois, TheBookEdition, 2013, page 153)Je dis pas que, moi, je serais allé jusqu'à fricoter avec les Boches. Même si les Français étaient des veaux, j'aurais pas pu m'empêcher d’être de leur côté. On a sa fierté.
— (Tony Cartano, Schmutz, Grasset, 1987)Cet été 1911 était aussi chaud politiquement. Les Allemands, que l’on commençait à surnommer « Allémoches, billes de bois, billes de boches » ou simplement « Boches », avaient des exigences pressantes.
— (Édouard Bled, J’avais un an en 1900, Fayard, 1987, Le Livre de Poche, page 193)
- (Auvergne) (Désuet) Boule de bois.
Variantes
modifierSynonymes
modifier- Allemand
- Alboche, alboche (Péjoratif)
- Casque à boulons, casque à boulons (Péjoratif)
- casque à pointe
- Chleuh, chleuh (Péjoratif)
- Doryphore, doryphore (Péjoratif)
- Fridolin, fridolin (Péjoratif)
- Frisé, frisé (Péjoratif)
- Fritz, fritz (Péjoratif)
- Teuton, teuton (Péjoratif)
- Vert-de-gris, vert-de-gris (Péjoratif)
Dérivés
modifierApparentés étymologiques
modifierTraductions
modifierAdjectif
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
boche | boches |
\bɔʃ\ |
boche \bɔʃ\ masculin et féminin identiques
- (Populaire) (Péjoratif) Relatif aux Boches, aux Allemands.
La même vision s'imposait à eux, les poursuivait : celle de leur enfant cloué au sol et qui se retournait d'un effort désespéré, la bouche grande ouverte, les yeux fous. Et ils songeaient aussi aux parents boches, peut-être deux pauvres vieux paysans comme eux…
— (Ernest Pérochon, Les Gardiennes, 1924, réédition Les Moissons, 2021, page 54)Quand tu auras comme moi quinze mois de front et que tu auras abattu ton cinquième avion boche, tu pourras en causer.
— (Marcel Proust, Le Temps retrouvé, chapitre II, Gallimard, Paris, 1927, page 143)Il y a eu un soviet boche à Givet, qui a condamné ses officiers à mort.
— (Marcel Berger et Paul Allard, Les dessous du traité de Versailles, 1933)Quand l’officier boche m’a giflée pendant l’interrogatoire, j’ai eu cette même impression de souillure indélébile…
— (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 271)Je vais à communion dans un petit village perdu et démoli par les obus boches.
— (Correspondance d'Eugène Defat, 17 août 1915, in Louise Monaux et Bruno Deblander, 14-18, Apocalypse en Belgique – Récits de patriotes, Éditions Racine, 2013, page 93)
Prononciation
modifier- Belgique, Brabant wallon : écouter « boche [bɔʃ] »
- France (Vosges) : écouter « boche [Prononciation ?] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « boche [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « boche [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « boche [Prononciation ?] »
- France (Saint-Étienne) : écouter « boche [Prononciation ?] »
Voir aussi
modifier- boche sur le Dico des Ados
Références
modifier- ↑ a b c d et e « boche », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ a et b Stéphanie Dalbin, Visions croisées franco-allemandes de la Premiere Guerre mondiale, 2007
- ↑ a et b Gabriel Langlois, Origine du mot « boche », 1915
Étymologie
modifier- Du latin bucca.
Nom commun 1
modifierboche *\Prononciation ?\ féminin
- (Anatomie) Bouche.
- Li cons Rolans a sa boche sanglente,
De son cervel li est rompue la temple ;
L’olifant souc à travail et à pene :
Karlles l’oï qi l’entent à grant peine. — (La Chanson de Roland)
- Li cons Rolans a sa boche sanglente,
Variantes
modifierDérivés dans d’autres langues
modifier- Français : bouche
Nom commun 2
modifierboche *\Prononciation ?\ féminin
- Variante de bouge.
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage