James Guillaume - Estudios Revolucionarios (Francés)
James Guillaume - Estudios Revolucionarios (Francés)
James Guillaume - Estudios Revolucionarios (Francés)
MWM
^iUM
m^.:
Y~S>
va.
2009
witli
funding from
University of
Ottawa
littp://www.arcli ive.org/details/tudesrvolutiOOguiluoft
tudes
rvolutionnaires
Ce volume
rie)
en
juillet
1908.
A LA
MME
LIBRAIRIE
BIBL.10TnKaUE HISTORIQlJE
I.
Louis ROSSEL.
1844-1871.
et
Un
fort
Mmoires
volume
et
in-18,
Correspondance,
orn d'un portrait
Prix
III.
50
1789-1794.
IV.
fr.
James
Deuxime
GUILLAUME.
srie.
Un
fort
tudes rvolutionnaires,
3 fr. 50
vol. in-iS. Prix..
.
^^l'
BIBLIOTHQUE HISTORIQUE -
N 2
tudes
rvolutionnaires
PREMIRE SRIE
James GUILLAUME
Membre
P.-V.
i55,
PARIS. I"
STOCK, DITEUR
RUe SAINT-HONOR
Devant
le
(prs la Civette)
Thtre-Franais
1908
Tous
droits rservs.
De
cet
ouvrage
il
a t tir part,
numrots
et
PRFACE
Sous
nis en
le tiTQ 'tuclesi^voliitionnaij'e^, ie
ru-
rents recueils.
Sur
les vingt-trois
premire
la
srie, vingt et
un ont
cette
t publis dans
de l'histoire de
la
Rvolution
PREFACE
VI
traits,
et
additions,
d'in-
La deuxime
srie paratra
incessamment.
TUDKS RVOLUTIONNAIRES
l'occasion
une
normale de
place d'honneur en tte
histoire de V Ecole
et
dont
il
a t fait
un tirage part ^
et
Il
1. Paul DniTiY, L'Ecole normale de l'an III (avec un supplcmont contenant un rsum do l'histoire de l'Ecole normale de 1810 a 1813), Paris, Hachette et G', 1895, grand in-8
de 252 pages.
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
2
ses
travaux antrieurs,
me;
et
il
la tche qu'il a
vre durable
et dfinitive
son livre le
assu-
une uclasse au
pri-
I.
en onze
Les origines
II.
du
prairial et du l^"" messidor an II
le projet du 6 vendmiaire an III;
III. Le dcret du 9 brumaire an III
IV. Le choix des
professeurs;
le conflit
V. Le choix du logis
avec les Finances et les Travaux publics;
VI.
Les projets
1'
III
X. La dissolu-
XI. Dpenses
et rsultats.
de ces chapitres, remplis de choses presque toutes entirement nouvelles. Mais je dsire signaler ce qu'on peut appeler la dcouverte de
M. Dupuy, l'explication qu'il a donne, pices en
main, de la gense de l'Ecole normale de l'an III,
ds avant
On savait
que,,
thermidor,
le
que Ikirre avait annonc ce projet dans son rapport du 13 prairial sur la cration de l'Ecole de
Mars; on savait galement qu' la mme p(jque
le Comit d'instruction publique avait discut un
projet de dcret relatif ce cours
normal des-
que
c'tait
iution, la
Sorbonne,
le 3
mars
1893.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
4
(les
blic
du 14 pluvise an
11
chaque
avait
district
nomms par le Comit de salut pupour faire ces huit cents citoyens les cours
ncessaires sur l'art de raffiner le salptre, de
fabriquer la poudre, de mouler, fondre et ft^rer
la dure des cours fut limite
les canons
teurs furent
blic
dont
les
cours
commencrent respectivement
le l^^ le 11 et le 21
pour
ventse
fut alloue
le 30, et les
les
III
Ds
le 11
ventse, en
ellet.
membres,
liouquier,
Tbibaudeau et Coup
un projet de dcret
employs pour les armes, la poudre et le salptre ; et, le surlendemain, un projet de dcret
sur les instituteurs mettre en rquisition
fut en eiletluau Comit, adopt par lui, et transmis d'urgence au Comit de salut public. Celuici, de son ct, s'occupait prparer, en ce mme
moment, la cration, comme pendant l'Ecole
des armes, de l'Ecole de Mars, qui fut dcrte le
13 prairial, a Celte seconde exprience se fit dans
des conditions analogues celles que nous avons
notes pour la premire. Chacjue distri(.'t devait
TUDES RVOLLTIU.NNAIRES
En
trois
dcades
furent
structeurs
4,000
les
rassembls,
un camp
approvisionnements assurs.
atteint
'.
fait.
11
les
fini, le
pour
des Sablons,
Quatre mois
et
ECOLE NORMALE DE
l'ancien Comit. M.
Dupuy
AN
a bien
III
montr com-
changement;
il
reconnat ce qu'il y a de lgitime dans les reproches adresss par Romme, le 27 germinal
an
III,
l'institution
constate en
thermidorienne. Mais
mme temps
il
grandissante,
vcut,
en
la veille
son Essai sur l'Histoire (jiiraledes sciences pendant la HooliUion, a compar l'Ecole normale
de l'an
III
tie tout
levant
si
haut
France entire
et
immense couvrit la
l'avenir
. Arago a
son clat
(jue
claira
male
sor-
'
la
premire
fois
les
pre-
le
n'avait parl.
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
cliarg-s
de renseigne-
Convention jeta
sur les fonctions enseig"nantes un clat inaccoutum . C'est ce double jug-ement deBiot et d"A-
rago
qu'il
l, la
Dupuy
comme
male.
action immdiate,
le
trouble et la fivre
l'"'",
comme
Arbogast, Riihl
alsaciens
et
lorrains,
III
chapitres
traits,
II et III. il
un peu pousss
la
mes
l'instruction publique
dor:
le
souple
et
au lendemain du
pompeux
9 thermi-
On trouvera peut-
tanisme,
le
le
charla-
jusqu' la mauvaise
le dtail des faits,
foi
quand on a
suivi de prs
la
rieux et trs
tre,
1.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
10
aux chapitres
amu-
comme
Berthollet.
Laplace,
une erreur
fait
qu'une seule
le(;on
c'tait
il
en*
teur de Paul
et
rapacit l'au-
de
bton
le
II
IIl
procs-verbal
(juelle
nt; lui
a pas
On remplirait plusieurs numros de cette Revue si l'on voulait citer et commenter tout ce que
la publication de M. Dupuy contient d'intressant et de in.'uf. Xous renvoyons donc nos lecteurs au livre lui-mme; ils y trouveront, en
mme temps que l'histoire spciale de l'Ecole
normale, un tableau saisissant de ces lamentables journes de l'hiver etduprintemps deFan III,
o Paris avait faim, et o la raction s'apprtait,
en frappant les derniers Montagnards, ces hom-
mes
illustres
vertus
tuer,
comme
par leurs
blique
1.
Mmuires de Barras,
t.
1'',
p. 232.
n
LE VANDALISME DE
CHAUMETTE
ChaumetlG est. parmi les hommes de la Rvoun de ceux qui ont t le plus en butte
aux haines posthumes, et sur le compte desquels
on a le plus invent de fables ridicules. Je veux
montrer l'un de ses calomni-ateurs pris en flagrant dlit d'inexactitude, dans une circonstance
o les documents permettent
ce qui n'est pas
lution,
toujours
faits
le
cas
de
pour
se dfendre.
Dans
le
opres par
le
les
destructions
un
mois aprs
firent
tomber
les
an
II,
les ttes
1. Lecture
faito l'assemble gnrale de la Socil de
l'histoire de la Rvolution, la Sorbonne, le 14 mars 1897.
LE VANDALISME DE CHAUMETE
brcs de la
phrase
commune
de Paris,
on
13
cette
lit
qui
Ghauniette,
faisait
prtexte de planter
des
arracher des
pommes de
les
arbres
terre,
sous
avait fait
double accusation,
Chaumette
1"
et,
L'histoire
all-
a enregistr la
aux yeux de
les
Musum
la postrit,
convaincu
mes de
terre
pom-
des
D'avoir
fait
II
Pour suivre l'ordre chronolog^ique, nous devons commencer par l'allgation relative la
mnagerie.
le
Conseil gnral de la
ETUDES RVOLllONNMRES
li
requiert que ces animaux soient relgus dans le cabinet d'histoire naturelle, en indemnisant le propritaire, ou que ces animaux soient tus i.
proposition? Xous
amen
le
penser
curit publique.
L'arrt du Conseil
dans
dire
le
au Jardin des
transform en
Plantes,
Musum
d'histoire naturelle, et
1.
Affichea de la
Commune,
c'est--
rcemment
tout
n"
12:2,
du
du
2"=
ou bien
-;
mois, l'an 2^
Le procureur de la commune requiert que tous les animaux dangereux, teLs que
lions, lopards et autres, ([ue l'on fait voir dans les foires
et places publique-:, soient tus ou placs la mna^ferie,
sauf inJemiiil. Adopt. Le Moniteur s'exprime ainsi
Sur le rquisiloii'e du procureur de la commune, le (Conseil
gnral arrte que tous les animaux dancrereux, tels que
lopards, lions et autres, que l'on fait voir sur les places
publiques, seront tus ou envoys la mnagerie Versailles, sauf indemnit aux propritaires . Comme il n'y avait
pas encore de mnagerie Paris, le rdacteur du Moniteur
a cru bien faire d'ajouter, de sa propre autorit, les mots
Versailles, sans s'apercevoir que cette addition tait absurde.
Le texte des Affiches de la Commune montre bien qu'il s'agissait du Musum, et l'ordre des administrateurs de police Baudrais et Fontes, dont il sera parl tout l'heure et
qui fut donn en excution de l'arrt du Conseil gnral,
ne laisse aucun doute sur ce.point..
.,
2. Bernardin de Saint-Pierre, qui vai succd au murLe Journal de
la Montiir/ne dit
>
LE VANDALISME DE CHAUMETTE
15
videmment on ne devait
mettre mort que dans le cas o il ne serait
pas possii)lc de les conserver vivants. En fait,
aucun animal ne fut tu tous ceux qu'on saisit furent conduits au Musum.
Ce fut seulement onze jours aprs la dlibrails
les
donnrent,
la
la
Concorde).
quatre animaux appartenant un industriel forain nomm Marchini, un ours blanc, un lopard, une civette et un singe, et les
fit
conduire
animaux appartenant
curieuse'
16
TUDES RVOLUTIONNAIRES
Procs-verbal.
l'an deuxime de
Rpublique franaise, une et indivisible, en excution d'un ordre le radmiaistr,.tion de police en date
l'hier, dment en forme, scell et |sign Baudrais et
Fontes, administrateurs du dpartement de police, portant que les animaux vivants qu'on fait voir la place
de la Rvolution et autres places publiques seront enlevs, sauf indemniser les propritaires, et ces animaux seront conduits l'instant au Jardin des Plantes
o ils seront pays ainsi que les cages qui les renferment et que les propritaires recevront en outre une
indemnit qui paisse leur permettre de gagner autremont leur vie; ledit ordre demeure annex au prsent
procs-verl)al. Pour mettre ledit ordre excution,
nous, Simon-Toussaint Charbonnier, commissaire de
la
accompagn du cicommissaire du comit civil de ladite section, nous sommes transport place de la Rvolution en sortant du pont-tournant gauche, dans une
choppe dans laquelle il y avait (piatre animaux trangers vivants, appartenant au citoyen Dominique Marchini, rue de Lille, n" 633, section de la Fontaine de
Grenelle, auquel parlant nous lui avons donn lecture
police de la section des Tuileries,
toj'en Flexinville,
il
'
.s
c'-
Procs-oerbaux du Comit d'instruction publique de la Convention nationale. Paris, 1804 (p. 818), ainsi que la loltrede Desfontaines qu'on trouvera plus loin (Ibid., p. 816.)
1. C'est l'ours Idanc que le procs-verbal appelle ainsi.
LE VANDALISME DE CHAUMETTE
17
ainsi
les
Charbonnier, commissaire
Les professeurs du
Musum
de police.
n'avaient nulle-
ve dans un
comme
le
carton
procs-verbal de saisie
tudes rvolutionnaires
18
citoyen
'prsident
du Comit a'instruc-
iion publique.
Rpublique une et
indivisiljle.
Gitoj-en prsident,
La
LE VANDALISME DE CHAU.METTE
19
Salut
et fraternit.
Le citoyen Desfontaines.
secrtaire
du Musum
d'histoire naturelle.
P.
S.
l'instant
j'allais
fermer cette
lettre,
j'apprends qu'il est encore arriv au Musum un chattigre, un ours marin maie, ileux singes mandrils et
trois aigles
4.
que
'.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
20
Le
hrumaire.
21
blique
nomma
Musum
pour se rendre au
et
confrer sur
sieurs
le
l'utilit
d'histoire naturelle
animaux vivants
'
Les commissaires
quelle
les
quatre
somme
s'l-
vera
la
<(
LE VANDALISME DE CHAUMETTE
21
le
cas o la Con-
une
mnagerie ? Desfontaines rpondit ces questions par une lettre en date du 17 frimaire (publie dans les Pi'occs-cei'baux du Comit d'invention nationale se dciderait former
Ds
la
rception
de
cette
t. Il,
rponse,
le
p. 818).
Comit
il
d-
Homme
1.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
23
blir
Convention adopte
le
projet
la
si
utile d'ta-
mnagerie de
Versailles.
tre logs,
pende
frais,
Musum
sous les arcades qui sont au rez-de-chausss du cabinet d'histoire naturelle, sur la cour. On peut
y tablir dix-huit loges.
Au
tion
li-
Ce projet de rapport ne fut pas discut au Comit ni prsente la Convention. Les professeurs
du Musum avaient prpar eux-mmes, de leur
LE VANDALISME DE CHAUMETTE
cot,
somme
articles,
rie tait
23
et
la
mnage-
commu-
le
niqurent au Comits Le 17 nivse, sur une lettre crite par le reprsentant Couturier, en mission
dans Seine-et-Oise,
transport au
Musum
le
Comit autorisa
animaux de
des quatre
le
la
le
Musum
d'histoire naturelle,
il
a t
nationale au
publique
nom du Comit
Mais Fourcroy ne
le
fit
la
arrt
Conven-
d'instruction
pas de rapport
1. Voir le texte de ce projet dans les Procs-verbaux du Comit d'instruction publique de la Convention, t. III, p. 319.
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
2't
force excutoire
un autre arrt (cit par Thihaudeau dans son rapport du 20 frimaire an III)
qui chargea la Commission executive des travaux
collections, et par
publics d'examiner avec les professeurs l'emplale plus commode pour y construire une
mnagerie. La construction fut commence pendant l't de l'an II, et elle tait presque acheve
lorsque le dcret du 20 frimaire an III vint sanctionner les mesures prises par les deux Comits ^
Pour en revenir l'arrt de la commune du
2 du deuxime mois, on voit que Chaumette, bien
loin d'avoir voulu la destruction des animaux
rares de la mnagerie du Musum, a fourni, au
contraire, cette mnagerie ses premiers pen-
cement
sionnaires.
III
Examinons
sente Chaumette
pour
les
vril 1838.
LE VANDALISME DE CHAUMETTE
SOUS prtexte
A premire
On
blable.
nmne
la
de planter des
25
pommes de
terre.
a fait
au Conseil gnral de
com-
la
'd'illettrs,
dit
jusqu' ce qu'un
Moniteur,
le
oi^i il
j'ai
vrai
simplement
fois
en-
contraire.
C'tait
la
question
l'an
II,
Paris,
gnral de la
contre
les
bouchers,
qu'on accusait de cacher la viande et de la rserver pour des pratiques privilgies, des aristocrates qui la payaient au-dessus du
maximum.
dfendu
la viande domicile chez leurs clients. Et comme d'autres dnonciations taient encore produites, et que l'irritation allait croissant, Chaumette prit la parole
pour rassurer les citoyens mcontents et inquiets
l'avenir
TUDES RVOLUTIONNAIRES
26
(lit-il
un complot l'affanier Paris.
Il existe
Ce complot est tram par les puissances trangres,
qui, ne pouvant nous battre avec leurs armes, cherchent nous diviser par la famine... Gitoj'ens, vos
magistrats veillent: ils sauront djouer ces manuArme^-vous de la plus grande confiance; songez
que vos lgislateurs sont sages et prvoyants, et que
le sol fcond de la libert est toujo irs dispos nous
ouvrir ses trsors.
vres.
Le
Cuiiseil
gnral dcida,
la suite
de ce dis-
mettre en culture les terres des jardins de luxe qui sont dans la commune de Pa-
faire
ris
Cliaumette avait dj
voter la
fait
mme
pro-
Cette fois,
-.
il
en fut
2.
LE VANDALISME DE CHAUMETTE
autrement
envoys
27
dans
les
TUDES RVOLUTIONNAIRES
28
Il
parmi
se trouva,
les
reu
le
mandat, dresser
partenant
nation
la
*,
prtendirent mettre en
an IL
Les limites du mandat donn aux commissaires des seclions sont indiques dans l'adresse du Conseil gnral aux
sections, du 18 ventse, qu'on trouvera la page 30.
2r.
floral
1.
LE VANDALISME DE CHAUMETTE
29
dre
les
res
en
Le
potagers.
ventse,
17
un
citoyen
nomm
du Xord, qui
cher
les
mencer
lui
haricots. Or
comment
les
qu'on y
lit,
de faire ense-
de terre et en
rclamations de Geor-
de Chaumette
et
pommes
?
du Conseil gnral
Voil
comment Chaumette
et
TUDES RVOLUTIONNAIRES
30
Citoyens, le printemps approche, [et ces vastes jardins des aristocrates migrs, des moines fainants, ne
sont pas encore dfrichs, n'ont pas encore expi, par
une culture
pas suffisamment entendu. Une commis.le Conseil gnral de la commune ; des avis ont t envoys dans les sections pour
avoir la liste exacte de ces jardins et aviser aux
moyens de les cultiver promptement, et dans beaucoup
d'endroits on s'est amus runir minutieusement tous
les petits carrs de terre enchsss entre de grands
murs, et par cette raison striles. On a perdu cette
inutile perquisition le temps qui aurait d tre employ planter et semer. On a mme t jusqu' bouleverser ces jardins, dont on devait se borner prendre l'indication et, comme ces esprits malfaisants qui
abusent des ides les plus salutaires, on a cherch par
ces destructions odieuses faire manquer une mesure
rvolutionnaire et la faire regarder comme une vexa-
qu'on ne
s'est
sion a t
nomme par
tion inutile.
LE VANDALISME DE CHAUMETTE
pi'oprits particulires,
31
t
chargs
Le mot
\.
comme on
la
Convention,
t.
IlL
p. 547).
TUDES RVOLUTIONNAIRES
32
ment striles sont utiles tt on tard et doivent tre conservs avec soin. Veillez ce qu'aucun terrain (jui peut
produire ne soit inculte et en friche vous aurez rempli votre but; c'est ce que le Conseil gnral de la
:
commune
Le
saient de mettre dans leurs jardins des terres provenant de lessives de salptre, les avertit que cet expdient rendrait leur culture inutile, parce que cette
terre, dpouille de tous les sucs propres la vgtation, sera longtemps strile .
manire ne
me semble
l'quivoque.
IV
Que faut-il conclure de ceci ?
Eugne Despois a crit, propos des nombreux
rapports faits par Grgoire la Convention, que
les
le
plus naturellement du
pu
, et
sortir
que
cet
homme
du style exaspr
rvolution-
Mais
il
ne s'agit
'2.
LE VANDALISME DE CHAUMETTE
pas, cette fuis, (riino simple hyperbole
33
:
si
l'un
pas
dcharge de Grgoire,
le
la mmuire,
que nombre de ses collgues, ardents jacobins
veille,
Fourcroy et Lakanal, par exemple,
la
en
ture; mais surtout ils taient souills par la flatterie envers un tyran (Henri IV) trop longtemps vant par les
Franais, et dont la prtendue bont, compare celle des
autres despotes, n'est que dans le rapport de la mchancet
la sclratesse.
Dans le rapport mme du il fructidor an II, Grgoire, parlant de ladestruction des spultures des rois Saint-Denis,
dit que la massue nationale a justement frapp les tyrans
jusque dans leurs tombeaux . Il plaide, il est vrai, en faveur de la conservation des livres, des estairipes, des tableaux, et s'lve contre les ignorants et les fanatiques qui
les dtruisaient quand il s'y trouvait un signe rappelant la
royaut mais voici l'argument qu'il emploie: Vous proscrivites avec raison les objets qui rappelaient l'esclavage des
peuples. Sans dciute, il faut que tout parle aux yeux le langage rpublicain; mais on calomnierait la libert en supposant que son triomphe dpend de la conservation ou de la
destruction d'une ligure o le despotisme a laiss quelque
empreinte... On a mme dchir l'estampe qui retraait le
supplice de Cliarles 1", parce qu'il y avait un cusson. Eh!
plt Dieu que, d'aprs la ralit, la gravure pt nous retracer ainsi toutes les ttes des rois, au risque de voir
cot un blason ridicule C'est le style, non pas o exaspr o
seulement, mais sanguinaire . Grgoire en tait coutumier, tmoin certaines phrases, trop connues pour qu'il soit
ncessaire de les repro luire ici, de sou Essai hhlorique sur
les arbres de la liberl (publi en germinal an II).
;
m
LA DESSE DE LA LIBERT A NOTRE-DAME
(FTE DU 20 BRUMAIRE AN
II)
dans
de l'vque Gobel
une actrice
On
nom
de cette
LA DESSE DE LA LIBERT
c'est
tion
NOTRE-DAME
35
que le texte du procs-verbal de la Convensemble lui donner raison. Par une erreur
sing-ulire.
en
procs-verbal
ce
efi'et,
appelle
vre de
la
nature
, qui,
d'un bonnet rouge, fut invite prendre place ct du prsident. Mais comment
et coiffe
pu s'introduire dans un document officiel ? Parce que l'auteur du procsc'est Frcine, comme le montre l'criverbal
ture de la minute conserve aux Archives
n'a gure fait que copier et amplifier le compterendu du Moniteur (la comparaison des deux
textes met ce point hors de doute); et c'est l.
dans la relation plus ou moins fantaisiste d'un
journaliste,
qu'il
puis
cette
appellation
par tous les documents contemporains, les comptes-rendus des autres journaux (Journal de la Montagne, Pre Duclwsne.
inexacte,, contredite
Rcolutions de Paris,
la
les
etc.), le procs-verbal de
sance du dpartement du 17 brumaire, et
arrts de la commune.
J'ai
montr
ailleurs
(Procs-verbaux du Co-
publique de la Conventioiiy
mit
d''
t. II,
instruction
Gossec, est
un Hymne
me
le
point spcial
TUDES RVOLUTIONNAIRES
36
ce propos.
11
la fin
par
les
L\ DESSE DE LA LIBERT
NOTRE-DAME
37
commune;
demande contenue
sans difficult
il
accda
lui
la
prsentrent,
le 14
bru-
Convention
l'eii'et
nommt
dits artis-
de demander que
arme
Au
se
excita
le
drais,
officier
tistes
par
la
enthousiasme
puis Bau-
les ar-
lecture de la
Le
la
premire
38
TUDES RVOLUTIONNAIRES
en musique par
toyen Gossec . L'hymne souleva les applaudissements des reprsentants et des trihunes. Les
*
demandrent et obtinrent la
permission de donner un chantillon de leurs
talents ils jourent une symphonie et le a ira.
lves, leur tour,
de la Montagne, a song
Les artistes, crit-
Moniteur,
LA DESSE DE LA LIBERT
NOTRE-DAME
30
sembl extraordinairement et assist d'une dputation del commune de Paris, ainsi que d'une
dputalion du dpartement de la Nivre; et l ils
avaient dclar que. soumis la voix de la
philosophie, la volont du peuple franais qui
ne permet plus aucune religion dominante, ils
venaient abjurer le caractre de prtre, et dposer leurs lettres de prtrise dans le sanctuaire
des
lois .
rendu
le
Le Conseil avait
pris acte
du dcret
Puis, usant aussidu droit que lui accordait ce dcret, le dpartement avait dcid qu'une fte patriotique
serait clbre dans la ci-devant glise mtropolitaine, le dcadi 20 brumaire, dix heures
du matin; que les musiciens de l'Opra y participeraient; que ceux de la garde nationale, qui
devaient jouer ce jour-l au Lyce des x\rts, seraient invits changer leur destination et se
runir Notre-Dame. Le Conseil gnral du dpartement, accompagn de la dputation de la
tt
TUDES RVOLUTIONNAIRES
40
commune
et
vention pour
lui
Le
la
deux heures,
prsenter
le Conseil
communication
ment,
s'y
et,
la
il
gnral de
ordinaire, reut
oKicielle de l'arrt
associant,
Con-
citoyen (lobel et
du 17 brumaire,
soir
le
du dparte-
commune
'
impudemment
ap-
ses dlibrations.
2. Les musiciens de la garde nationale taient des instrumentistes mais, dans certaines circonstances, ils devaient
tre assists de choristes.
;
LA DESSE DE LA LIliERT
crit
NOTRE-DAME
d'urgence aux
former que
dcadi
bert et de la Raison
prochain la
'
fte
de la Li-
ci-
donner
le
nom que
le
musiciens
assez singulire
ils solli-
ilu
le
Conseil
accordait
les
Notre-Dame
liaison
ei{\x
le
\q
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
42
lit
111
La
seule relation
possde de
la fte
du lecteur
Cette distinction ayant t demande par ceux qui l'ob11 faut bien admettre que les membres de l'Institut
national de musique, Gossec, Mcliul, Lesueur, Catel, Jadin,
Duvernoy, Devienne. Lefvre, Ozi, etc., portrent rellement
le bonnet ronge qui leur avait t donn
c'est donc la tte
orne de cette coiffure qu'ils figurrent le surlendemain la
crmonie de Notre-Dame
2. Moniteur du 20 brumaire an II.
1.
tinrent,
LA DESSE DE LA LIBERT
Pu
il-
tement
NOTRE-DAME
^3
et la
rait, le dcadi suivant, une fte patriotique dans la cidevant glise mtropolitaine. Un peuile immense s'y
rendit. On y avait lev un temple d'une architecture
simple, majestueuse, sur la faade duquel on lisait ces
mots A la philosophie... Le temple sacr tait lev sur
la cime d'une montagne. Une musique rpublicaine,
place au pied de la montagne, excutait, en langue
vulgaire, l'hyume que le peuple entendait d'autant
mieux qu'il exprimait des vrits naturelles, et non
des louanges mystiques et chimriques. Pendant cette
musique majestueuse, on voyait deux ranges djeunes
filles, vtues de blanc et couronnes de chne, descendre et traverser la''montagne, un llambeau la main,
puis remonter dans la mme direction sur la montagne. La Libert, reprsente par une belle femme,
sortait alors du temple de la philosophie, et venait sur
un sige de verdure recevoir les hommages des rpublicains et des rpublicaines, qui chantaient un hymne
en son honneur en lui tendant les bras. La Libert
descendait ensuite pour rentrer dans le temple, s'arrtant avant d'y rentrer, et se tournant pour jeter encore
un regard de bienfaisance sur ses amis. Aussitt qu'elle
fut rentre, l'enthousiasme clata par des chants d'allgresse, et par des serments de ne jamais cesser de
:
On
i.
de
la foule
des musiciens, et
la Convention
au
vu
populaire,
mence en
1.
et
la
sa prsence.
crmonie
fut
recom-
TUDES RVOLUTIONNAIRES
44
D'abord, la belle
ple
femme
qui
sort
du tem-
non pas
rement sur ce point, qu'il faut se garder d'attribuer une personnalit de pures conceptions de
notre esprit
lasser de
rv'anmoins, on peut se
demander
s'il
n'y avait
\. On a vu que, dans la sance de la commune du 17 brumaire, il avait d'abord t question d'lever dans la ci-devant glise une statue de la Libert en place de la statue de
la Vierge.
-2.
C'est sans doute avec intention que le rdacteur des
Rcolullons de Paris a crit, dans son article, la philosopliie , la libert , la i nature , sans employer de majus-
cule.
LA DESSE DE LA LIBERT
NOTRE-DAME
45
de jeunes
rie
qui sortait
filles
du temple de
la Philosophie, et qui,
hommages
tournures de langage,
ils
et qui,
mme
au moment
ris,
la re-
quen
faire place
nelle vrit
tholique
Eh
ne
fut
bien, non.
La crmonie de Notre-Dame
eut Pide de
transporter Pglise
mtropoli-
Comment un
qu'ici
fait si
n'avait-il pris
TUDES RVOLUTIONNAIRES
46
festation
IV
Ce document n'est point indit il est
prim, et la plupart des historiens l'ont
im-
cit.
il
donne tout
le
dtail de ce
Otti'
les
il
Ifi,
le
inf-
second volume de
LA DESSE DE LA LIBERT
ter
NOTRE-DAME
Pour clbrer
triomphe
le
que
la
47
lieu
Raison a rem-
frande A LA Libert,
<ame: que l'administration des travaux et tablissements publics de la municipalit fera toutes les dispositions convenables pour cette lte; qu'elle aura lieu
dix heures du matin; qu'elle sera annonce au bruit
du tambour et du canon; et que la dputation du dpartement de la Nivre est invite y assister.
Et sur l'observation faite, ue les musiciens de la garde
nationale doivent se runir, dcadi prochain,
Arts, pour y excuttr les plus rares
au Lyce des
morceaux de musique,
le
le lieu
dsign pour
patriotique.
les
citoyens Peyrard et
Lemit, deux de ses membres, commissaires pour rdiger un projet de ftes civiques clbrer en l'honneur
de la Libert, dans le courant de chaque mois *. Les
artistes soat invits leur communiquer leurs vues
sur cet objet.
parle
le procs-verbal, et que les musiciens de l'Opra sont invits venir excuter Notre-Dame?
VOffrande
premire
fois
la Libert,
reprsente pour la
l'Opra le 30
septembre 1792,
dans
Cette
la
culte de la
Raison
TUDES RVOLUTIONNAIRES
48
une scne lyrique . dont l'ide tait venue Gardel, matre de ballet de l'Opra, et
GosseC; au moment du grand lan qui, en
aot et septembre 1792, fit courir la frontire
des milliers de volontaires. La circonstance
qui lui donna naissance est raconte dans une
note manuscrite signe De la Barre et date de
septembre 1833, qui se trouve dans un carton
tait
de la Bibliothque nationale ^
Les acteurs de TOpra, sortant de prsenter
Au
Chron se mirent
et
de Gardel, matre de
chanter des
Lays
et
airs patrioti-
neurs sous
teurs
demanda
la Marseillaise,
le
30 juillet,
le
Un des
specta-
LA DESSE DE LA LIBERT
NOTRE-DAME
49
genoux
et
y a dans
cette scne de quoi faire quelque chose pour
dit Gosse c
Il
l'dpra .
gramme,
un pro-
J'rande la Libert.
plus simples
-,
et l'on voit
en danger.
chante
Il
cette poque
les
couplets populaires
dant ce temps,
la
population s'attroupe,
les jeu-
dont
et
scne
le
Franais rvre,
la
et
milieu de la
la Marseillaise.
la Libert,
devant
elle.
s'lvent
Dans
1.
fond,
un chur cinq
pianissimo par
2.
le
rorchestre.
de
parfums
longs accords
voi.x,
accompagn
chante lentement,
TUDES RVOLUTIONNAIRES
50
Amour
sacr de la patrie,
Conduis, soutiens nos Lras vengeurs!
Libert, libert chrie.
Combats avec tes dfenseurs etc.
!
sin sonne, le
retentit
par trois
chante tout
et le canon d'alarme
AuiC armes, citoyens!
tambour bat
le
fois.
peuple.
un
loin d'tre
puis
les
annonces du Moniteur
la
pra: 2 un
hymne
que avaient t
vait se clbrer
LA DESSE DE LA LIBERT
NOTRE-DAME
51
les
comme
le
fait
VOJJYande
et,
',
D'autre
enfants
blanc,
filles
por-
Descend, Libert,
Quant
tille
de la nature
ma-
et
les
chants de
la
Rvolution
la
sance de la Convention
TUDES RVOLUTIONNAIRES
52
de reprsenter la
femme vivante
non par
inspire, ainsi que
,
et
LA DESSE DE LA LIBERT
Quand
NOTRE-DAME
53
Libert,
Temple de
la
rbymne de
Chnier
difices,
on
le
voua Tou-
sans y russir; sans doute elle ne fut pas grave; la Bibliothque nationale, les cartons qui
contiennent la musique des hymnes et chants
patriotiques de la Rvolution renferment tous
les airs
Chnier
On continua de
la
Je l'ignore.
Mar-
TUDES RVOLUTIONNAIRES
54
tacles
Opra National.
opra, et VOffrande
Ou bien
Demain
la Libert
Miltiade Marathon,
Opra National.
VOffrande
les
la Libert
la
encore dans
du rgime
fin
Jacobins contre
les
la Libert,
t le pro-
2.
LA DESSE DE LA LIBERTli
refours, un
NOTRE-DAME
55
Raison
))
pour en faire
la
Dbauche
IV
LA CONVENTION ET LES ERREURS JUDICIAIRES
l^'
janvier 1899, a
Une Socit
un
protectrice contre
la justice,
en France,
ration au
malheureux
emprisonne arbi-
dont
le
pendant deux mois. L'Association leur accorda une indemnit, qui fut de deux cents livres
pour deux d'entre eux, et de quatre cents livres
pour le troisime elle dcida en outre qu'il leur
cret
comme monument
serait remis,
dentde
la Socit,
dut subir
le sort
de leur inno-
demanda
Cette association,
le
ajoute
dEstre,
M. Paul
car nous
le rj^ime de la Terreur
compltement de vue cette poque.
Ses fondateurs ne furent pas davantage pargns le duc de Charost, Boucher d'Argis, et un
autre de leurs collgues, Fagnier de Mardeuil,
que Lalaya
la pcrdfjns
II,
l'un le o
floral,
l""
floral.
cette plaisanterie
gr de M.
d'Estre
veut dire que la Rvolution dtruisit VAssociaiion de bienfaisance judiciaire parce qu'elle
nom duquel
ne
cette So-
reussent
si
TUDES RVOLUTIONNAIRES
58
quelque peu son opinion sur le rgime de la Terreur . c'est--dire sur le gouvernement convenII. Ce fait, c'est qu'il y a eu une
qui fut justement celle de la Terreur,
poque
o les accuss reconnus innocents taient
indemniss aux frais du trsor })uhlic lorsqu'un
accus tait acquitt par le tribunal rvolutionnaire, la Convention lui allouait par dcret une
indemnit. Et il ne faut pas croire que les acquittements fussent rares, et que par consquent
les indemnits fussent une mesure extraordinaire,
vote dans quelques cas exceptionnels. Tout au
contraire
il est peu de sances de la Convention, dans les mois qui prcdrent le
thermidor (car aprs thermidor il n'en fut plus
tionnel de l'an
rendu un ou plusieurs
dcrets de ce genre. Qu'on ouvre au hasard les
ainsi),
il
n'ait
on y trouvera,
date du 23 prairial an II, le
la
La Convention nationale, aprs avoir entendu le rapport de son Comit des secours publics sur la ptition
du citoyen Louis-Ange Pitou ', domicili Paris, le1. Il s'agit du fameux chansonnier Ange Pitou, que le jugement du tribunal rvolutionnaire dsigne ainsi Ag de
vingt-sept ans, n Villainville, district de Ghteaudun,
:
homme
II
avait
59
La Convention nationale, aprs avoir entendu le rapport de son Comit des secours publics, sur la ptition
du citoyen Franois Torchepot, maire de la commune
de Blis-et-Born, dpartement de la Dordogne, lequel,
aprs un mois de dtention, a t acquitt et mis en
libert par un jugement du tribunal rvolutionnaire de
Paris, du 27 prairial prsent mois,
Dcrte que, sur la prsentation du prsent dcret,
la trsorerie nationale paiera au citoyen Torchepot la
somme de deux cents livres, titre de secours et indemnit, et pour l'aider retourner dans son domicile,
loign de cent trente lieues.
trois
impri-
le
ils
taient prvenus d'avoir conspir contre la sret du peuple franais, en tenant des propos tendant la dissolution
de la reprsentation nationale, etc. trois des accuss avaient
t condamns mort, les trois autres avaient t acquitts.
Le 19 messidor suivant, le Comit d'instruction publique
reut une lettre par laquelle Pitou lui demandait un emploi dans ses bureaux: la demande fut renvoye Mathieu,
inspecteur du Comit, et j'ignore s'il y fut donn suite.
;
TUDES RVOLUTIONNAIRES
GO
an
et
II,
comme prvenus
vendu un
des denres
que
tions,
bleau
le 14
le
Tableau du maximum
marchandises, divis en cinq secpublic avait pu prendre pour le ta-
crit intitul:
et
officiel
du
maximum.
ventse devant
le
Ils
comparurent
tribunal rvolutionnaire.
commis Monborgne,
demeurant
rue Saintg de cinquante-trois ans,
imprim
d'avoir
l'crit: le
et le jeune A. Martainville, g de
quinze ans, demeurant au coll5ge de l'Egalit,
et le colfurent convaincus de Tavoir rdig
porteur Lefvre, demeurant rue des Sept-Voies,
fut convaincu de l'avoir cri et vendu; mais,
Jacques,
tentions contre-rvolutionnaires,
quitts et mis
lequel
ils
en libert.
Comme
ils
le
furent acfait
pour
ils
et le scell
Gl
les
Des
torrents
de
furent
sang'
cliamps de bataille
sur les
et
chafauds
l'aveuglement de
dclar, par
le
sur
verss,
la
les
des
fureur
La Convention avait
du 1^'" lloral,
vertus du peuple franais,
la lutte.
farouclie dcret
Tgalit devant la
ment,
le
loi
la
et
que la justice et la
du jour dans la Rpublique franaise (2 germinal an II).
Xous n'avons donc que faire de l'exemple de
et
montrer
nocents
que surent
d'avant thermidor.
l'tre
les
conventionnels
DE M. ARTHUR CHUQUET
M, Cliuquet
dit
',
que
Aussi doit-on
tout
lui
que les historiens militaires avaient ddaign jusqu'ici d'honorer de leur attention. Ces renseignements sont emprunts, nous dit l'auteur,
au livre d'ordres de l'Ecole, qui existe aux archives historiques du ministre de la guerre; aux
blic,
il
l'cole de mars
cinthe Langlois S qui fut envoy
C'3
comme
lve
dans
suite
l'atelier
comme
Rouen.
Les principales questions que sont amens se
au sujet de l'Ecole de Mars, ceux qui tu-
poser,
vantes
1
tut l'intention
2 L'Ecole de
Quelle
Mars
comme
g-arde
prtorienne de
une sorte de
Robespierre? Est-il vrai
qu'il y ait eu un complot, qui devait clater le
10 thermidor, jour fix pour la fte de Bara et de
Viala, et que l'Ecole de Mars dt y jouer un rle
important ?
3
Que
quelques
En
hommes remarquables?
avec quelques autres pices le carton 293A contient (cahier 2444) l'tat des instructeurs de l'Ecole. La plupart des
arrts ont t rdigs par C.-A. Prieur, y compris celui du
14 prairial qui nomme Peyssard et Le Ba-; reprsentants
prs l'Ecole
cet arrt-l porte les signatures de G.- A.
Prieur, Robespierre, Garnot et Billaud-Varenne.
;
Z 28488,
28-30).
TUDES RVOLUTIONNAIRES
G4
Sur
la
dit de la mrvolutionnaire
dont
l'Ecole
thode
de Mars fut
une des applications avait dj t expos en dtail par M. Paul Dupuy dans son excellent livre
Ecole normale de Van III.
couverte
)).
car
signale (que
de ventse sur la pou-
normale
et des Ecoles
le
premier en
et
le dire,
qu'il a
pierre, tout en se
LCOLE DE MARS
On pouvait
65
les do-
cuments.
Le 29
floral
an
le
11,
baudeau
et
poudre
Le projet de dcret
prsent le surlendemain
et le salptre .
1" prairial au Comit, qui l'adopta et le transmit au Comit de salut public. Le o prairial, le
Comit d'instruction constata dans son procsverbal que le Comit de salut public avait approuv le projet ^
Or. c'est Barre qui dirigeait
lut public la section de
au Comit de sa-
l'instruction "publique
de Mars?
11
ce fut l'initiative
1. M. Paul Dupuy a racont ces faits dans son livre, justement dans les pages qu'a vises M. Ghuquet (note de la
p. 11), et
mme
publi
le texte
du projet de dcret du
1" prairial.
4.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
66
que qui
fit
natre dans
cerveau de Barre
le
l'i-
,de d'une autre institution dducation, institution que, dans son rapport,
il
associa d'ailleurs
lit,
leur
les plus
les ii.oyens
Barre,
ici.
prsentait
comme venant du
ide,
Co-
celle de l'Ecole
le
tous au centre
le
Comit d'instruc-
du 18
que de voir
le
l'cole de mars
67
Comit de salut public se rserver aussi, vu l'imle dcret sur l'Ecole normale.
M. Chuquet a jug bien svrement le rapport
du i3 prairial. Admettons, si l'on veut, que ce
rapport soit long, dilfus, trs mal compos,
plein de digressions et de redites, videmment
rdig en toute hte mais on y trouve autre
chose que les petites habilets d'un style brillant et ces airs de bravoure o Barre excellait (p. 20). Le problme qu'avait rsoudre le
portance du sujet,
par
et
les
du
vide qui
menaait
la
Rpublique dans
ment
On y explique
les
est trs-nette-
trs clairement ce
que
Comit de salut public en appelant au camp des Sablons six jeunes gens de seize
dix-sept ans et demi, de chacun des districts
pos.
voulait faire
le
de la Rpublique.
esprits
Il
mthodiques
s'agissait de
et froids qui
prouver ces
calculent lente-
humain
ce que
le soleil
de l'Afrique est la
rompant avec
un soldat, en un trs court espace de temps, tout ce qu'il avait besoin de sad'enseigner
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
68
voir
et le
maire an
III,
et qu'elle est
Il
s'agissait
les
tour de rle les fonctions de dcurions, centurions et millerions, durant l'espace d'une dcade,
et
le
le stjldat et l'officier
et,
pour mieux marquer que le commandement temporairement confi un citoyen ne fait pas de
lui un individu d'une essence suprieure, <( tous
les lves, sans distinction de rang, devaient
manger la gamelle dans la dcurie dans laqiudle ils taient attachs . Si le Comit a voulu
qu' l'Ecole de Mars les fonctions fussent temporaires et de courte dure, il a eu pour cela des
raisons politiques, que Barre explique en ces
termes Les lves apprendront par ce moyen
que la place d'officier ne donne aucun droit
tre toujours officier, et ceux qui commandent
apprendront obir. Il faut qu'elle cesse, cette
manie d'avoir des places, parce qu'elle a manqu
de nuire fortement aux progrs de la Rpubli:
que...
Nous avons vu
le
moment, dans
la
Rvo-
et
ne serait plus rest de gouverns. Les jeunes lves retireront du moins de cette ducation
rvolutionnaire le principe de la stabilit des ril
L'COLE DE MARS
publiques: c'est que les
69
assurment discutable
hardie, et
il
mais
elle est
neuve
que
et
le
parmi
pour une
dans
les villes, et
Aprs avoir
dit
que
l'ide de
lEcoie de Mars
fut
(p. 13). 11
commis de
que Souberbielle,
premier chirurgien de l'hpital, fut propos par
Robespierre lui-mme; et que Le Bas, un des
deux reprsentants du peuple chargs de la surposs par l'imprimeur Nicolas
TUDES RVOLUTIONNAIRES
70
qu'en
raux
effet
et
il
est
probable
sous la
tente,
bons rsultats, la condition qu'elle ft bien dirige mais il ne parat pas avoir conserv cette
croyance jusqu'au bout, puisque le 6 tbermidor,
dans un discours aux Jacobins, cit par M. Chu;
quet
(p.
164-),
suffisamment
justifie.
II
Parmi
les
les
thermidoriens,
L'COLE DE MARS
qui le premier
71
sance du 9 thermidor
la
dit-il.
que
la tte projete
les Comits.,
manuvrer
devant
avait
faire
le
mais je crois
qu'il ne doit pas y avoir de fte demain. Et la
Convention dcrta l'ajournement de la fte.
Un an plus tard, l'assemble donnait une
sorte de conscration cette fable, en applaudissant le rapport lu par Courtois la veille du
premier anniversaire du 9 thermidor, rapport
A Timitation de
o se trouvait ce passage
Catilina, qui, pour mieux frapper ses coups,
la
Durance que
pour clairer
vont devt'nir
les
les
TUDES RVOLUTIONNAIRES
72
la
jorit de la
du
ma-
le te
pouvait es-
sa faveur
le
de salut public
et c'est
il
exposait la
dissoudre ou purer
Convention et s'emparer
du pouvoir, c'est une hypothse qui n'a pas la
moindre vraisemblance et que dnient tout ce
qu'on sait du caractre de l'orateur jacobin. Ma-
dame
Jullien (de la
la
Drme) crivait
le 10
f-
sur Charlotte,
Robert Lindet
Robespierre
journe du 10 aot
qu' celle du 2 septembre. Il est propre tre
chef de parti, comme prendre la lune avec les
et
a t aussi tranger
la
*.
Courtois, dput de l'Aube. Paris, de l'Imprimerie nationale, germinal an IV. Pages 33-3i.
1. Journal d'une bourgeoise pendant la Rvolution, p. 346.
73
l'cole de mars
ment digne de
foi
qui put
me
renseigner cet
gard.
Mais, tout en croyant la ralit d'un complot
tram par
le
dictateur
M. Chuquet ne
Mars au nombre des complices; il dmontre aisment que Robespierre n'avait pu songer
s'appuyer sur les lves
de l'Ecole de Mars,
cette poque
manier
le
fusil
et
qui n'avaient
mme
leurs,
. D'ail-
devaient assister la fte; les autres, qui n'avaient pas encore reu leur costume, ne pouvaient tre admis y prendre part, et le reprsentant Peyssard, dans un ordre du jour, les
avait exhorts supporter cette contrarit sans
murmurer. Le chapitre
est,
intitul
Le 9 thermidor
fait
concluant.
pitre,
s'est
TUDES RVOLUTIONNAIRES
74
prcision
question o
propos d'une
et
comment
en termes vagues
Un
quand
de faire parti-
pr-
la
M. Chuquet
article
du projet
raient
aux
commune;
ftes nationales
et
du canton
assiste-
de la
et
rapport du 7 mai
'
que
le
plus magnifique de
1. 18 floral.
M. Chuquet a l'habitude de remplacer
partout les dates du calendrier rpublicain par les dates
grgoriennes. Ce systme, qui peut se justifier lorsqu'il
s'agit des dates de batailles, pour lesquelles les historiens
trangers emploient le calendrier traditionnel, a de srieux
inconvnients lorsqu'on l'applique l'histoire intrieure,
liarleiiientaire et administrative
il oblige retraduire en
stylu rpublicain chacune des dates donnes par le livre,
pour pouvoir retrouver, dans les documents originaux, le
dcret ou l'arrt cit. En outre, pour certaines dates devenues classiques, la traduction grgorienne semble un
travestissement
il faut un certain effort pour reconnatre
le rapport du 18 floral dans le rapport du 7 mai
et si
un auteur parlait de la loi du 10 juin 1194 et de la journe
du 5 octobre 1793, ce n'est qu'aprs une opration assez
complique que j'arriverais comprendre qu'il s'agit de
la loi du 22 prairial et de la journe du 13 vendmiaire.
;
2. Pourquoi M. Chuquet appelle-t-il Bara le petit tambour I (p. 15) ? La lettre de l'adjudant gnral Dosmarres,
du 18 frimaire, lue la Convention le 22 frimaire an II,
parle de Bara en ces termes Cet enfant m'a accompagn
depuis l'anne dernire, mont et quip en hussard toute
:
75
l'cole de mars
martyrs
Convention,
le projet
en avant
de
la
etc.
On pourrait
que
les
taient portes
discut,
adopt
le
dejiuis,
l'assemble
1793;
il
et
est
puis,
il
ajoute
L'Ecole de
comme
11
si
la
il
y avait des
La fte de
Bara
rarmoe
et
a vu avec tonnenient un enfant de treize ans affronter tous les dangers, charger toujours la tte de la
cavalerie .
TUDES RVOLUTIONNAIRES
7G
fut
17 prairial
',
et
fte ,
Tadopta
et
Le
plan de
en dcrta l'impression
autorits constitues,
le
aux armes
et l'envoi
et
aux
aux
socits
du 14
pour
que deux ftes ne se succdassent pas quatre
jours seulement d'intervalle, il proposa que la
fte fixe au 30 messidor ft renvoye au 10 thermidor; sa proposition fut dcrte. Un membre
qui n'est pas nomm fit observer qu'aucune place
n'avait t rserve dans le cortge aux lves
de l'Ecole de Mars, et proposa un dcret qui fut
sur-le-champ vot en ces termes
sidor serait l'anniversaire
juillet
et
Sur
la
proposition d'un
membre,
la
Convention na-
assistera a fte
neur de Bara
du
10
Mars
et de Viala.
l'a
l'cole de mars
c'tait dessein qu'il n'avait
pas
figurer les
fait
lves de l'Ecole
rflexions, jointes
l'avaient
cueillir,
77
aux
ses
amen
cette
conclusion,
demanda que
le
et Viala:
en consquence,
ravant, et qui appelait la crmonie les lves de Mars, ft rapport. Mais Le Bas rclama le
maintien du dcret
de l'institution
d<'S
Depuis
le
commencement
lves de Mars,
camp
leur
encourage chaque jour, elle deux les germes du vrai rpublicanisme; vous ne la leur ravirez point. La Convention donna raison Le Bas contre David, et
le dcret fut maintenu '.
On me permettra de critiquer aussi les mots
de programme trac par David et remani par
esprance
les
veloppe en
Payan
D'abord, en parlant de
Payan
tout
crets.
nute de la proposition relative la prsence d'un dtachement de l'Ecole de Mars la fte elle n'est pas signe, et
je n'ai pu en dterminer rcriture.
;
TUDES RVOLUTIONNAIRES
78
tait
fixe
trois
heures;
le
1. La
Mars
il
la
L'COLE DE MARS
dor relatif
la
79
m
Quant
la
rponse que
la vie intrieure
complte,
pouvait
sur
de M. Chuquet
le livre
:
Que sait-on
presque tous
les
points,
le dsirer.
qu'on
la liste
tements,
camp
d'aprs
le
registre
d'inscription
du
des Sablons
districts de la
Vende, envoyrent leur contingent, l'exception de ceux de la Corse (l'le tait ce moment
en pleine rvolte);
la liste des instructeurs,
instructeurs
mme
des
fortifications,
dresse
la
Charmoy;
celles
TUDES RVOLUTIONNAIRES
80
au camp. 11 nous
rgime de l'Ecole
minutieusement le
emplacement du camp des Sablons; division des
dcrit
les
principaux-
nous suivons
les
maniement du
d'infanterie,
fusil,
leurs
de la pique,
exercices
manuvres
vaux de
est
lves dans
fortification.
de la conserver).
Je dois M. Chuquet la connaissance des
noms
maire an
m,
et
ms
fants de Mars i le programme de leurs lchons, afin de guider leur auditoire; et que les lves qui dsiraient conserver la collection de ces feuilles la firent coudre et mettre en
cahier: Nous avons eu entre les mains un de ces exemplaires , dit-il en note. Il n'aurait pas t inutile d'ajouter
L'COLE DE MARS
81
un des
offi-
Tarme du gnie
, et
du jacobin Hassenfratz,
qu'il appelle pourtant un homme probe et intelligent , prend-il le ton du persiflage? Quelle
force ont donc certains prjugs, et quel empire
exercent encore certaines modes, pour qu'un
historien aussi srieux que M. Chuquet n'ait pu
quoi, lorsqu'il s'agit
s'en affranchir!
lisant
dont
il
disposait, quel
les
sources
et
les
de Yiala,
gnies
bustes colossaux
tion,
TUDES RVOLUTIONNAIRES
82
quelles relations,
aux joies
fortifiantes de la vie
foi
du camp,
commune que
le
lecteur.
On
sait
officier qui
L'COLE DE MARS
83
auquel
et
tion.
fut
il
t nomm commandant de
Comit de salut public '. Le 9 therdestitu et mis en tat d'arresta-
avait
d'honneur,
l'Ecole par le
midor,
Jemappes
la
lll.
sont un peu
le
Comit
Meuse,
et le
nez. qui
avec
le
la leve
du camp.
ct du gnral se trouvaient
deux repr-
Le Bas
et
public du 14 prairial). Le Ras, aprs son arrestation et sa mise hors la loi le 9 thermidor, fut
remplac par Drivai (lo thermidor), puis par
Guyton-Morveau (26 thermidor) Le 21 fructidor, sur la motion de Panis, la Convention dcrta que les reprsentants prs le camp des
M. Chuquet date (p.35)Jn \~ mai la nomination de BerLe n mai 1194 correspond au 28 floral an II cette
date est donc impossible. Faut-il lire 17 Juin, ce qui correspondrait au
prairial ? Si la date et t donne en style
rpublicain, une erreur se ft moins facilement produite1.
tche.
i>'J
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
8i
Moreau
et Bouillerot qui
prsidrent au licenciement de
au 15 brumaire).
y aurait une observation faire sur les listes
du personnel que nous a fait connatre M. Chuquet. C'est que les listes des instructeurs, dresses en brumaire an 111, nous donnent l'tat de
ce personnel au moment de la fermeture de
l'Ecole or. aprs le
tbermidor, en excution
d'un dcret provoqu par Tallien, le personnel
avait t pur
un certain nombre d'instructeurs, nomms en messidor, n'taient donc
plus l en brumaire, tandis que d'autres, qui
figurent dans les listes de brumaire, ne sont entrs en fonctions qu'aprs le 9 thermidor. D'au-
l'Ecole (du 3
Il
listes
furent
l'cole de mars
85
sonnel de TEcole, l'un avant, l'autre aprs l'puration mais M. Chuquet ne pouvait donner
;
qu'il a trouv,
que ce
est dj
et
ce qu'il nous
donne
IV
En
du camp,
ma-
la
me
que
le parti
montagnard
raisons politiques, prolonger l'existence de l'Ecole et qu'il songeait se servir d'elle contre ses
au contraire,
se dbarrasser
vite
12 thermi-
dor, avait
servir le
le
au plus
dnonc
reprsentant Peyssard
et
ment,
et aient
la
Convention
la
mois encore ,
cela est certain; que les coryphes de la raction aient vu de mauvais il les jeunes soldats
faveur d'tre runis plusieurs
ni l'autre
la
disait
que
le
permettrait
et
que,
TUDES RVOLUTIONNAIRES
86
aussitt le
leurs foyers
camp
lev,
ils
retourneraient dans
homme
d'un
ce savant,
comme
le
veut
M. Cbuquet, que
ralises
Une des
le
l'cole de mars
87
soit d'infanterie,
mme
me
comme
si
la
porte lui en
au conmise en relief,
commente et discute avec toute l'ampleur que
la question mrite. O est. en (;ffet, l'intrt
chappait. Je
traire,
la
voir
souligne,
une
tentative faite par la Rpublique pour former
des dfenseurs de la patrie en employant une
mthode toute dilfrente de celle de la monarl'Ecole de
qu'oire
chie.
Mars
Cette tentative
Morveau
C'est
a-t-elle
qu'elle fut
russi
Guyton-
du
jusqu'au 15 vendmiaire
dire Guyton,
sans
discuter,
sans apporter de
preuve
ni
:
TUDES RVOLUTIONNAIRES
88
Mais
le
En
Il
maniement
le
des ar-
pas tromp.
s'tait
s'tait
tromp,
il
et
M. Chuquet
commet
ici
jamais Barre, comme il le lui fait dire, n'a prtendu qu'aprs trois ou quatre mois d'apprentissage les lves de l'Ecole de Mars en sortiraient
officiers. Il a dit prcisment le contraire; il a
dit que, dans l'Ecole royale militaire, on acqurait le droit d'tre plac officier dans les
armes, sans avoir appris l'tre tandis que
les lves de l'Ecole de Mars rentreraient dans
leurs familles, et apprendraient ainsi que celte
ducation nationale ne donne pas un privilge,
;
L'COLE DE MARS
89
admis
ou genres d'instruction ;.et
c'est dans ce sens seulement que Barre a pu
dire que cette ducation prcoce avait le double objet de former en mme temps des officiers
le
d'autres degrs
et
la
chaumires
les lves
de
levs
bataillon,
nes et
armes
nistration, figure
parmi
les
partement de Maine-et-Loire
dans l'admi-
notabilits
du d-
{Dictionnaire
de
TUDES RVOLUTIONNAIRES
90
le dveloppement de l'art
dramatique ou musical ; un troisime, Langlois, dj nomm, dont les Souvenirs sont V une
des sources o a puis M. Cliuquet, fut lve de
David et se consacra la gravure. Et naturellement, cette poigne de noms . comme dit
M. Chuquet. est bien loin de comprendre tous
ceux qui, parmi ces 3,400 jeunes gens, purent
se distinguer un titre ou un autre
il serait
Strasbourg- pour
mme,
des historiens
qui
thon,
disant
l'on veuille
qu'il parat
nonce Cou-
extraordinaire que
En terminant,
ves que
livre
de
j'ai
et quelles
que soient
les rser-
du
VI
DEUX LETTRES DE
VALENTIN,
ANCIEN LVE DE L'COLE DE MARS
J.-B.
Nous avons reu communication de deux autographes fort intressants, qui appartiennent la
collection de notre collgue M. Nol Ciiaravay.
Ce sont deux lettres adresses Lamartine,
en 1847, par Valentin de Lapelouze, ancien directeur-grant du Courrier franais, et ancien
chef de bataillon de la garde nationale, Paris.
Un
publi dans la
II
voys par le district de Bruyres (Vosges) TEcole de Mars. Ils savent que ce jeune homme,
aprs le licenciement du camp des Sablons, servit
l'arme du Rhin
comme
l'Empire
les
il
secrtaire aide de
qu'employ
remplit sous
le
ensuite
Consulat
le
colonel
J.
fille
de Lapelouze.
nom
il
celui de
92
sa
TUDES RVOLUTIONNAIRES
femme;
il
fut g-rant
fit
retir
de
la
vie
publique,
mourut
il
Paris
en 1858.
I
vieil-
vnements.
Je donne d'abord
le texte
compagnant de quelques
de la lettre, en
l'ac-
A Mondeur
et
Monsieur,
prim suivant
l''"
Paris, le
lgion.
183
DEUX LETTRES DE
J.-B.
VALENTIN
93
fait
TUDES RVOLUTIONNAIRES
94
Le criminel Hanriot
et le
Gatilina
Robespierre avaient
si
omme
sa cration.
La
par
vrit est
la
au
camp
un
On
formes en bataille. Aprs l'allocution des reprsentants, les dispositions des lves se manifestrent par
Il est
portes par
DEUX LETTRES DE
J.-B.
VALEXTIN
95
district; trois de ses frres, partis comme volontaires, taient devenus officiers dans les armes rpublicaines, et deux d'entre eux venaient de succomber en Vende;
greffier
du
TUDES RVOLUTIONNAIRES
96
mme, pronona un
Un
nom
de la
nation.
Tout
DEUX LETTRES DE
J.-B.
VALENTIN
97
que cette
pour ntre
in-
struction.
que des murmures sur le systme que l'on semvouloir continuer s'taient manifests dans le
camp; nous y avions t dans une claustration rigouC'est
blait
vaux de
frise,
de
3.
du camp
\. Ce
n'est pas la Montagne qui tait offusque, mais
bien les thermidoriens. Comme Valentin le dit lui-mme un
peu plus loin, l'enthousiasme de l'Ecole pour les vainqueurs
du 9 thermidor n'avait pas tard se refroidir, et bientt
les lves de Mars passrent pour jacobins.
2. La fte de Bara et de
Viala, qui devait avoir lieu le
10 thermidor, avait t ajourne indfiniment, et ne fut jamais clbre. Valentin a ici une nouvelle dfaillance de
mmoire.
3. Le dcretdu 13 prairial, qui avait cr l'Ecole de Mars,
avait prvu qu'elle ne devait avoir qu'une existence temporaire il disait que les lves resteraient sous la lente
.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
98
qu'il ne ft
Barre,
motifs
si
vraisemblaliles. qu'ils
acquirent
pour ne parler que de faits ma connaissance particuque le marchal Oudinot pas^a d'un bataillon
de la Meuse au commande uent du rgiment de Picardie, et que Dumortier, tu quelques jours aprs sa
promotion entre Bitche et Wissembourg, changea ses
lire,
aussitt le
, et que,
retourneraient dans leurs foyers . Ce fut
donc en excution du dcret constitutif de l'Ecole, et nullement parce que les lves auraient tenu des propos empreints d'un I esprit de raction , que la Convention ordonna la leve du camp.
I. Sur les raisons qui firent crer l'Ecole de Mars, voir,
dans la Rvolution franaise d'octobre 1899, l'article L'Ecole
de Mars et le livre de M. Arthur Chuquet (reproduit ci-dessus). On ne saurait affirmer que l'ide d'une application de
la c mthode rvolutionnaire d'enseignement l'art militaire vint de Carnot
mais il est certain qu'elle eut sa
pleine approbation.
camp
lev,
ils
99
caines.
Eh bien, Monsieur, j'ai entendu beaucoup de gnraux de ces armes affirmer que nos victoires d'alors
sont dues principalement cette rnovation presque
totale du corps d'officiers. Si les anciens fussent rests leur poste, ils se seraient battus mollement,
pour une cause qu'ils ne regardaient pas comme
la leur, et en aspirant plutt la dfaite qu' la
victoire; la confiance du soldat leur et manqu, tandis qu'au contraire l'arme fut pntre d'une foi entire dans ses nouveaux chefs, pris dans ses rangs et
souvent nomms ou dsigns par elle-mme. Ce nouveau sang introduit dans les veines de tous produisit
cet lan, cet enthousiasme qui devinrent irrsistibles,
aussitt qu'un court apprentissage eut appris chacun
le
ils
seraient attachs
TUDES RVOLUTIONNAIRES
100
reur, et le gnral
nit pas d'autres
Pourtant 1
mois d'existence *. C'est qu' cette grande poque, qui
grandira encore dans l'avenir, tout se faisait, pour
ainsi dire, la vapeur; le temps manquait pour suivre lente. nent et pas compts les anciennes mthodes. J'ai conserv les programmes des tudes que des
professeurs minents nous faisaient suivre dans une
immense haraque en toile peinte aux trois couleurs,
o nous tions 3,500 assis sur des gradins demi-circulaires comme la Chanbre des dputs, ayant devant
nous une statue de la Libert de vingt pieds de haut.
L, toutes les matires de l'art de la guerre et celles
qui s'y rattachent nous taient dveloppes et expliques
voil pour la thorie. La pratique avait son
tour sur le terrain, tant dans l'enceinte du camp que
sur des positions extrieures que nous allions chercher
au loin, ayant dans ces occasions-l pour chefs, dans
tous les grades, des lves dsigns par les lves euxmmes, ce qui communiquait tousune vive nulation.
C'est ainsi, si j'ose me citer, que le 30 vendmiaire
an III, une fte militaire donne au Champ de Mars,
en clbration de l'expulsion des ennemis du territoire
franais, et en prsence de la Convention groupe sur
une assez haute montagne, je commandais l'attaque *;
la dfense et la garde d'un fort qui avait t lev sur
le bord de la Seine, o dbouche maintenant le pont
;
L'Ecole de Mars n'a eu que trois mois et demi d'exisnon cinq mois.
2. Voil une affirmation qui me semble ne devoir tre accueillie qu'avec rserve. Le compte-rendu que donne le
Moniteur de la ft;le du 30 vendmiaire an III nous apprend
que la redoute dont on avait simul l'attaque et la dfense
avait pour agresseurs la premire et la deuxime milleries,
qui l'enlevrent avec beaucoup d'entrain le correspondant
de Lamartine aurait donc eu, s'il fallait l'en croire, deux mille
lves sous ses ordres, et aurait t le hros de la journe.
Peut-tre Valentin commandait- il une des deux milleries.
1.
tence, et
DEUX LETTRES DE
J.-B.
YALENTIN
101
mais j'ai prfr m'adresser vous-mme, convaincu que je suis que vous aurez gard ma requte
dans les ditions de votre histoire qui ne peuvent
manquer de se succder. Je suis, d'ailleurs, devenu
moins curieux que d'autres de me faire imprimer c'est
une jouissance qui a eu le temps de s'puiser chez moi
ler;
6.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
102
vingt-deux ans que j'ai dirig l'ancien Courde 1820 1842. Encore une fois. Monsieur,
pardonnez ma loquacit les vieillards sont causeurs,
et je vais arriver ma soixante-dixime anne. Ce
chififre ne me dplat pas et ne m'inspire aucun regret
car c'est par lui que j'ai vu de grandes choses, bien
plus grandes encore mes yeux, quand je les compare
aux ignominies du temps qui court.
dans
les
rier franais,
Veuillez Lien agrer avec bont, Monsieur, l'homde mes sentiments respectueux.
mage
V. DE
Lapelouze.
commandement par
sit l'Ecole
lentin
le
r-
salle de la Convention, on
rcit de Valentin.
DEUX LETTRES DE
VALENTIN
J.-B.
103
il
fut
Grce
Valentin, nous le savons maintenant avec certitude. Les lves millerions et centurionsn'avaient
d'autorit
les
circonstances exceptionnelles o
le
gnral
et
les
il
semble que
manuvres.
Quant la fte du 30 vendmiaire, dont le
Moniteur a donn la relation, Valentin en complte la physionomie par une anecdote caractristique, et qui est videmment vraie: il nous
montre les deux reprsentants Merlin (de Tliionville) et Milhaud servant d'aides de camp volon conserver l'entire direction des
qui
taient chargs du
commandement. Ainsi
des lves qui comman-
l'autorit
de ces officiers en herbe tait prise assez au srieux pour que des hommes de guerre comme
Merlin et
le
que
les rsultats
Il
faut croire, en
somme,
TUDES RVOLUTIONNAIRES
104
si
II
lui
les rectifications
Voici la
deuxime
et
enthousiaste
il
professait
une admiration
Monsieur de Lamartine.
Paris, 26 juillet 1847.
Monsieur,
DEUX LETTRES DE
J.-B.
VALENTIN
105
sagiter
les
mino-
disparatra dans un avenir prochain, et votre livre restera comme votre discours. Le ddain de ces
prtendus hommes d'Etat, qui affectent de ne voir que
de la posie dans vcs nobles paroles, ne fait que rappeler la belle strophe de Lefranc de Pompignan. Continuez, Monsieur, de verser la lumire sur ces misrables contempteurs de toutes les ides gnreuses et
rit,
1.
la lettre
du
fO juillet, et
avait rpondu.
2, Il
TUDES RVOLUTIONNAIRES
106
ouvrage que
M. de Lamartine
aux
de Baden-Baden K
il
fait
DEUX LETTRES DE
J.-B.
VALENTIN
107
de la probit et de la loyaut, qui ne sont que des devoirs remplir, et c'est par l que l'ancien Courrier franais a pu acqurir quelque intluence, bien plutt que
dans
mon
repos cela
me
suffit.
Et comment sortir
Vous
tes
dsesprant pour qui tient une plume, et si j'avais encore la mienne en main, je la dposerais bien vite, en
abaissant mon impuissance devant vos minentes facults. Je ne serais pas mme un soldat, devant un
gnral tel que vous.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
108
onner
cette
lue
m'en
hommes
et les
il
jours chre
il
que
jsuite,
il
m'a inculqu
lui:
Madame Geofcette
La conduite
.
maxime
la plus
V. DE
Lapelouze.
III
Et maintenant, Lamartine
lettre
comme
a-t-il
imprim
de Valentin de Lapelouze du 10
il
l'avait
annonc
celui-ci? TSon.
la
juillet,
DEUX LETTRES DE
A-t-il
au moins
correspondant
J.-B.
fait les
109
que son
Non. Dans
rectifications
demandes
lui avait
VALENTIN
dins, les
il
se hta
d'oublier sa
promesse.
Mais,
si
cette ngligence
toute naturelle, et
la
mme anne
1847,
l'erreur
TUDES RVOLUTIONNAIRES
110
IV
11
est
Yalentin avait connu, dans sa premire jeunesse, l'abb Georgel, qui dirig-ea ses lectures et
tiste
mit sa bibliothque
la disposition
de l'enfant.
une
un illettr,
enseignements et les
se trouvait avoir
reu
hommes
les
de l'an-
les
beaucoup de constatations de ce genre, et on s'aperoit que nombre de personnages auxquels la lgende a fait
une rputation fcheuse ou effrayante taient
non seulement des honntes gens, mais des hommes intelligents et instruits, des caractres doux
et humains.
Sur le rle jou comme journaliste par Valentin de Lapelouze l'poque de la Restauration,
son arrire-petit-neveu a dj donn des dtails
qui ont fait voir dans le directeur-grant du
Courrier franais un lutteur aussi nergique que
choses del Rvolution, on
dsintress.
fait
termes
DEUX LETTRES DE
On
doit
nistrateur
homme
J,-B.
VALENTIN
111
d'intelligence et de
perscutions
et les
pouvait, videmment,
leur
chemin
soit
douzaine
soit
dans
les
d'officiers
nistrateur,
il
dans l'arme,
Il
carrires civiles.
un magistrat, un
faut ajouter
une notice
trs
artiste.
M. Flix Bouvier
nourrie
Aces noms,
l'a dit
dans
du journaliste
celui
il
le
chose inattendue
et
piquante,
homme
mais l'exera
avec probit
qui
fit
il
Et,
faut y ajouter
un mtier dcri,
et
magnificence
112
suite,
TUDES RVOLUTIONNAIRES
rconcili avec la roulette.
il
jolie
sortit
la
chance
Anglaise qui
les
fut
deux mains
VII
PROPOS
D'UN
DOCUMENT NOUVEAU
L'Amateur d'autographes,
priodique que M. Nol Cliaravay dirige avec autant de comptence que de zle, a publi, dans
son
numro du
en fac-simil, grce
phrase
et la
suscription:
Paris du
15.
Citoyen,
La Convention
nationale a charg son Comit d'in de lui faire incessamment un rapsuppression des acadmies . Je suis charg
struction pu])lique
port sur
114
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
\
^
-^^^
i. I
"^
(!
LAKANAL ET
115
Votre concitoj'en
Suscription
sciences.
Au
citoyen
Boulevard de
Suscription do
la
la
Lavoisier,
Laknal.
de l'Acadmie des
lettre de
Lakanal Lavoisier.
fixe
TUDES RVOLUTIONNAIRES
116
rcntion nationale
la suite de sa rponse.
La
observations.
a pas d'autre
conu
sur la question,
qui
est
ainsi
membre, la Convention
Comit d'instruction publi
que lui fera, dans le dlai de huitaine, un rapport sur
la suppression de l'Acadmie de peinture, sculpture,
Sur
la
proposition (Tun
le
On
non des
en gnral; mais Lakanal en pre-
acadmies
i.
Proet^s-verbal de hi Convention,
t.
XV,
p. 23.
117
tmoin la faon dont il a transmis l'Acadmie des sciences celui du 14 aot 1793 K
Je ne sais pas quel est le membre de la Convention qui a propos le dcret du l"" juillet, les
journaux n'ayant fait, dans leur compte-rendu
de la sance, aucune mention de la proposition,
et la minute du projet de dcret n'existant pas
aux Archives nationales.
Au Comit d'instruction publique, certains des
membres eurent l'ide de proposer que le Comit
crets,
mesure de sup-
7.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
118
dmies. Voici en
effet ce
moires de Grgoire
le
qu'on
membres
mme, dsigns
seraient, par l
la
perscution... Tout ce qu'il y avait de gens senss au Comit furent davis que, pour conserver
'
les
hommes
et les choses,
mes
la
il
et
de
proposer nous-m-
cits de
mdecine
et
d'agriculture
-.
119
l.
La Convention
dcrta,
le 14
aot,
sur
le
Mais
elle
publique, dont Lakanal fut cette fois l'organe, que les savants auxquels elle avait renvoy divers objets d'utilit publique continueraient s'en occuper . (C'est ce dcret dont
il existe, sur le registre de l'Acadmie des sciences, une version inexacte). Le 20 aot, sur une proposition faite par
Romme en son nom personnel, elle dcrta que le Comit
lui prsenterait, dans le plus court dlai, un tableau des
travaux qui ont t commencs par les acadmies supprimes, et qu'il importe de continuer, raison de leur iitilit,
ainsi que sur les sommes consacrer indispensablement
pour ces travaux . Enfin, le 11 septembre, sur le rapport
fait par Fourcro_v au nom du Comit d'instruction publique,
elle dcrta que les citoyens attachs jusqu' prsent au
travail des poids et mesures , c'est--dire douze membres
de l'ex-Acadmie des sciences (Borda, Lagrange, Laplace,
Lavoisier, (^assini, Mcliain, Delamhre, Monge, Coulomb,
Haiiy, Brisson et Vandermonde), continueraient, a titre de
Commission temporaire, les oprations qui leur avaient t
respectivement confies
TUDES RVOLUTIONNAIRES
120
membres de
dmicien
et
de
s'offrait
Il
donc tout naturellement au choix de ses collgues. Nous voyons par sa lettre qu'il accepta,
particulier ait
Il
est
engag
le
Comit reprendre
En
effet,
l'instruction
nationale,
uvre de
Sieys et de
Daunou. mais qui avait t lu la tribune par Lakanal, parce que Sieys et Daunou avaient des raisons pour ne pas se mettre en avant, avait t
reu avec tant de dfaveur qu'il avait d en rester un prjug contre celui qui l'avait prsent
l'assemble. Quoi
qu'il
en soit
de la
pour
le
et
1.
Lanthenas ont
Il
procs-verbaux
121
ou
l^""
juillet,
que
le
dans
la huitaine .
Mais
il
ne faudrait pas
s'imaginer qu'il s'agt l d'une mesure prsente l'improviste et qu'on allait voLer
au pas de
examen
Des
le
11
novembre prcdent,
la
Convention
demandant
la
TUDES RVOLUTIONNAIRES
122
Rome.
justement vacante.) En cons-
quence,
le
25 novembre.
un rapport o
Romme
lut l'assem-
il
Rome, obligs de
commis sur
jet
le
Bassville; David
15 mai
fit
123
rapport, la Convention, le
juillet,
accorda aux
le
cadmie de peinture
dans
le dlai
et
sculpture ft prsent
demand
le dlai
dans une converque cette rclamation fut adresse Lakanal; car on n'en trouve
aucune trace dans les comptes-rendus. Mais, le
surlendemain 17. un des plus ardents ennemis
des acadmies, l'artiste Sergent (celui-l mme
mer.
Il
est
sation, et
probable que ce
non
fut
la tribune,
Moniteur
1.
'),
perdit patience.
le fait
Dcret du
parler:
4 juillet 1793.
Voici
comment
le
TUDES RVOLUTIONNAIRES
124
Sergent.
Dcrt
'.
Naturellement,
du dcret,
dpit
le
en
Lakanal
fait,
Lakanal
barbarie
on
se
rappelle
que
les
anciennes
acadmies
bommes comme
res
que
le
foi,
Sergent, au
monuments dont
noncer
1.
Moniteur
la
il
nom
de la Commission des
Convention (2o
juillet)
que
dj
'
125
le
10 aot, l'occa-
somme
rpublicaine, et qu'une
de cent mille
li-
dans les ventes particulires. Mais on s'tonne moins, quand on rflchit que Lakanal
d'art
tait,
comme
le style ecclsiastique, si
l'expression
l'enflure
vait
et la
virulence en sont
l'occasion,
Lakanal pou-
qui nous
lorsqu'il
maux compagnons
en vint
de l'homme
il
y eut dans
c'est la vtre.
126
TUDES RVOLUTIONNAIRES
Cassini.
, crivit, le
28 septembre 1793,
rillustre astronome,
membre
Acadmie des
une
sciences,
de la ci-devant
(Mmoires manuscrits conservs l'Observatoire) qu'elle tait d'un style peu prs semblable celui qu'emploie l'empereur du Maroc
lorsqu'il crit au dernier de ses vassaux
. Co
jour-l. c'est Lakanal qui fut le barbare .
dit
'
VIII
MICHELET. QUINET, ET LA RVOLUTION
FRANAISE
documents indits
fort
intressants, on
y
trouvera, entre autres choses, des jug'ements sur
Michelet contenant plus d'une vrit qui n'avait
Madame
portait
un vrai
culte
(p.
puissant qui
fit
Paris,
les
ftes
Armand
sublimes de la Rvolution
et
TUDES RVOLUTIONNAIRES
128
l'idal
de justice
hommes
et
voir, et elle
par exemple,
comme
queMichelet
et
avait le don de la
finement dit!
grande, trs humaine, mais plutt confi-
et
piti trs
ne dans
le
domaine de Thistoire;
il
s'indignait
aimait
le
le
monde
bizarre
, et
en toutes choses,
il
il
tait
atta-
de
lit
la Rvolution
tait
la
ment l'rudition
et la
Il
possdait magistrale-
le
(p. 187).
Voici
N'est-
un dernier
une
129
fond de
Toujours proccup de ses ides intrieures, il disait en riant (c'tait Yeytaux)
qu'il se faisait un devoir de ne pas couter quand
forme
lgre,
rhomme
on
jamais,
De mme,
il
affirmait qu'il ne
(P. 183.)
Forcment,
le
livre,
le
lui parlait.
lisait
entrevoir
laisse
il
met en
et ce paral-
peu connus
Madame
Merlin.
l'homme
suite,
de
ei
tandis que
tant
de
fut
Michelet sa
s'est
tabli
on a d-
pouill le proscrit
on a report
besoin
(p.
l'poque
on
le
En
1831,
Michelet
fait
tout ce qu'il
et
peut
f-
marche avec
il
fut
ensuite
sentant du peuple
TUDES RVOLUTIONNAIRES
130
une
Yeytaux avec son ami, Michelet, moiti converti PEmpire libral, trouvait toujours quelque excuse ingnieuse opposer par exemple,
la
les chemins vicinaux qui transformaient
France, le progrs des paysans qui lisaient Boi
Quinet, on
domaine.
les
11
le sait, fut
signala
le
Il
vieil-
attei-
sociale et
la
dans un tout
philosophie
Enfin,
un
le
premier,
acte, la Philo-
il
131
rfuta la
me
l'utilit
du des-
reprocherais
France
mars 1855.)
Vous avez port un coup
Augustin Thierry
Lui seul est digne de sentir et d'apprcier la profondeur du coup.
Les autres,' bien plus blesss peut-tre, feront moins
terrible.
Un
particulirement
point
intressant
pour
V Histoire de
let.
la
et
la
comment
Il
divergence
fit
la
question religieuse
passer
mme un
et
y
un
cette
nuage, bientt
TUDES RVOLUTIONNAIRES
132
et
et
il
la destruction
regrettait que
me
livre
du catholi-
Rvolution et
la
comme
la
reli-
licisme
lui.
est l'adversaire
seulement, mais
Quinet avait
dit,
la Rvolution
mouvement o
1.
Madame
lettre,
sans
Celte
peuple
la reproduire.
Lettres d'exil,
2.
le
t.
I", p. 57.
est trs exacte
remarque
le
mouvement contre
moment
la
toujours au
triste, sec,
Le culte de
la
Raison excita un
curiosit populaire,
culte de
officiel,
par la crainte
'
133
qui
manqua
l'Etre-suprme. Celui-ci,
l'autre
fois
nonant leurs propres ides pour se plier celles de leurs adversaires, ce qui semble marquer
que le catholicisme n'aurait pu tre vaincu que
par une autre forme du christianisme. (Ibid.,
pages 255-250.) Dans la loi. libert des cultes;
dans la ralit, interdiction de tous les cultes.
un mouvement essentiellement populaire et
spontan, l'tude critique des faits le dmontre.
1. La prvention aveugle ici Quinet.
Quelque antipathie
qu'en puisse avoir pour les ides religieuses et politiques
de Robespierre, il est impossible, moins d'y apporter un
parti-pris peu philosof'hique, de ne pas constater que la
fte du 20 prairial n'eut rien de triste ni de i sec , et
qu'elle excita un enthousiasme universel.
2. Les rvolutionnaires parisiens, Chaumette, Momoro et
leur amis, le savaient bien, et c'est l)on escient (voir cidessus, p. 44, l'extrait d'un article de Momoro dans les
Rvolutions de Paris) qu'ils avaient substitu une i femme vivante aune statue: ils voulaient prcisment viter le
risque de remplacer une idoltrie par une autre. Gomment
Qainet peut-il leur en faire un grief?
les cultes fut
TUDES RVOLUTIONNAIRES
13i
D'o
il
la
galement contre
A
8
d'aucune Eglise,
mai
le
Et en 1869, Quinet
lui
ayant object
Je
ne
bien vaste,
elle
Mon cur
est
nous diffrons. En quoi ? Surtout en ce que je vous marquais en 1866. Vous avez sans nul doute conserv cette
lettre. Elle parlait du culte de la Rvolution, non chrtien. C'est le point capital, sans parler des nuances politiques. Celle-ci n'est pas moins que le christianisme,
que vous gardez, que je supprime. L'paisseur du christianisme, rien de plus, riende moins; travers, nous nous
entendons. Je vous serre la main, et de cur. (P. 325.)
esprits,
fois
nir
135
ces-
ser de s'aimer.
rempli
:
le
raconter
pro
la
Grande Amiti qui unit Edgar Quinet et Michelet pendant cinquante ans . Qu'elle soit remercie pour ce livre de sincrit gnreuse et do
foi
en l'avenir.
IX
UN MOT LEGENDAIRE:
N'A
<-
LA REPUBLIQUE
'
damn
ni de sa captivit de
rectifient sur
plusieurs points
pisode
-.
ce
m'oblige
qui
cette partie de
mon
passer
sujet.
sous
silence
Je dirai
toute
seulement
\.
faite
l'assemble gnrale
l'histoire de la Rvolution, la
Sorbonne,
de la Socit de
le 29 aril 1900.
ce sujet les Procs -verbaux du Comil d'inslruclion publique de la Convention nationale, t. III,
pages 16-26, 230 242, et t. IV, pages 379-39i.
2.
On peut consulter
137
UN MOT LGENDAIRE
en prison,
publie en 1888 par son dernier biographe et
son diteur, M. Grimaux, de l'Acadmie des scien-
XoUce autobiographique
ces
V.
crite
attendu l'poque de
la
armes contre
la
il
pa-
royaut
avec
l'in-
au progrs
et c'est
pour cela
au Comit d'instruction publique en septembre 1793); d'autre part, la ralisation de ce systme de mesures dcimales dduites de la grandeur de la terre, ce bienfait
de la Rvolution ^ dont il disait Jamais rien
projet, prsent
1.
Edouard GpaMAUx,
Lavoisier,
Paris, 1888;
:2'
d.,
1896,
p. 383.
2. Cette notice autobiographique (manuscrit autographe),
o Lavoisier parle de lui-mme la troisime personne, est
8.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
138
de plus grand
et
Une anecdote
demand au tribunal un
ait
quelques expriences,
pondu
vants
r-
sa-
qu'il
et
lui
ait
prendre
il a cru la ralit de
en mettant nanmoins en
doute l'authenticit de la rponse prte au tribunal. Il a crit, en effet
laiss
la
demande de
celle-ci
sursis,
tmoignages
tion nationale,
1.
UN MOT LGENDAIRE
Et
il
ajoute en note
139
La rponse dont
les
du
l'article Lavoisier
quant
Dictionnaire de la Conversation
Le chef de
et,
elle
ne
cette hor-
'.
Michaud],
la perspicacit habituelle
fois,
a partag l'er-
lui
pour
licit
mme
d'avoir
demand
froidele
sau-
sa mort. Pour
n'i-
note.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
140
magina
floral
an
II il
ce
qu'en
rien de
lui-mme menac de
que
le
s'crie
Fourcroy
:i
ce
temps
celui
de cette
illustre victime ?
Le juge-bourreau
annonc que la Rpublique n'avait plus bede savants, et qu'un seul homme d'esprit suffisait
n'avait-il pas
soin
commentaire de Pouchet ce
sujet
le
1. Au printemps de l'an II, Fourcroy est occup, en collaboration avec David et Barre, faire prendre par le Comit de salut public cette tonnante srie d'arrts sur les
beaux-arts, les lettres et les sciences, qu'on appelle les arre'ts de floral.
2. Notice sur la vie et les travaux de Lavoisier. Paris, impri
merie de la Feuille du cultivateur, l'an IV', p. 46.
UN MOT LGENDAIRE
141
On
a prtemlu que Lavoisier avait implor un surpour terminer certaines expriences. L'homme qui
avait nglig de prendre un dfenseur n'a pas d descendre la prire. Quant cette rponse prte plus
tard par Fourcroy au prsident du tribunal, que la
Rpublique n'avait plus besoin de savants, et qu'un
sis
>
seul
homme
uue telle phrase n'appartient pas certainement au langage de floral, o Robespierre n'tait pas encore le
tyran qu'on renversera le 9 thermidor, et o la pense
ne serait venue personne, pas mme aux fidles de
Robespierre, de supposer UN homme la tte des affaires
2.
en quelque sorte
preuves qui
lui
il
et matrielles,
manquaient, je
et recueillies, et je
ne possdait pas
palpables
vous
les
les ai
cherches
apporte.
Nous allons, si vous le voulez bien, passer rapidement en revue les rcits que nous possdons
du procs de Lavoisier ^, et les versions successives
de l'historiette suspecte, et nous arriverons, par
cet examen, en dterminer l'origine et en
dmontrer la fausset.
Pouchet exagre un peu. Il est vrai qu'au procs Lavoiqu'un dfenseur d'office, comme tous ses co accuss
mais il avait rdig peu auparavant une dfense
dtaille, qui fut publie sous le titre de Rponse aux incul'
1.
sier n'eut
;
les
fense a t rimprime
de Lavoisier.
2.
Georges Pougiikt,
par Grimaux au
Les Sciences
pendant
t.
VI des uvres
la
Terreur, ^ d.,
p. 43.
3. Je laisse de ct le compte-rendu donn par le Bulletin
du tribunal rvolutionnaire, compte-rendu o, naturellement,
on ne voit pas figurer la prtendue demande de sursis.
TUDES REVOLUTIONNAIRES
142
II
meux
avait t prononc,
Hoffinhal, et
prsents
le
si
mot
fa-
puisque ni
ville,
il
Dumas
ni
ce fut Coffinhai.
Fouquier n'taient
vice-prsident,
qui
raux,
et ce fut le substitut
le rquisitoire.
dans
tort
de ses
:
joints
et
oculaire
par un dcret de
impliqus
qui,
l'affaire,
Convention rendu
la
le
19
flo-
sants
blis
il
notifi
a quelques
petit-fils*.
remplies de dtails prcis et curieux dans lesquelles l'auteur raconte le transfert des fermiers
gnraux de
l'htel
des Fermes, o
dtenus, la Conciergerie,
les interrogatoires
!.
le
du 18 dans
les
II.
taient
cabinets des
ils
16 floral au soir;
auwiiV
sicle,
UN MOT LGENDAIRE
juges Cellier
et
Dobsen, dont
143
les
accuss, dit
n'eurent qu' se louer ; les dmarches de Dobsen en faveur des trois adjoints,
le commencement de l'audience du 19. la lecture
Delahante,
ment o
pass
jusqu'au mo-
sauvs
par le dcret librateur. Mais si un fait aussi
notable qu'une demande de sursis s'tait produit
les trois adjoints la quittrent,
aprs la condamnation,
il
ne
s'est
il
l'et
mentionn
car
et
dire.
sujet
mand
et refus
il
:
ne
dit rien
TUDES RVOLUTIONNAIRES
14
crit-il
o l'on s'occiipciit de ce
Au luoiiient
prtendu jugement, on porta au tribunal un rapport
fait par le citoyen Halle au Bureau de consultation, o
il y avait un tahleau des ouvrages et du mrite de Lavoisier, capable de faire impression sur des tres penmais il ne fut pas mme lu par ces hommes,
sants
qui n'taient que des instruments aveugles, stupides
1
et froces de la cruaut et de la
mort
2.
bien significatif.
Maintenant viennent ceux qui prtendent savoir ce qu'ont ignor et l'exact Lalande et le mi-
son discours apologtique. Celte cantate est inLa mort de Lavoitiier, hirodrame, mis
titule
:
1. Le rapport de Halle avait t fait la demande de Lavoisier lui-mme. La minute de la lettre de Lavoisier au
Bureau de consultation, en date du 29 germinal, se trouve
aux archives du Conservatoire des arts et mtier.
2. Magazin encyclopdique, t. V, p. 187.
UN MOT LGENDAIRE
en musique par
le
14.")
citoyen Langl.
Il
en existe un
cherchons
Le second Coryphe.
Qu'il
Et
le
Rponse
tard, en
une forme vague, par Quenard ^.
dans la Notice sur Lavoisier crite par lui pour
la Collection de portraits d'hommes de la Rvolution, de Bonneville. Quenard s'exprime ainsi
plus
demand un
Il avait
un der-
pondit-on
3.
loin qui
1789.
3.
an VII,
t.
IL
d''
ta
Hvoliition.
Paris,
ETUDES REVOLITIONNAIRES
146
Il
est rpt
auteur est
de l'anecdote pour
blable, en attribuant
donne en outre
la
la
le texte
France;
un d-
le seul
mme
Il
une phrase
indite. Ainsi,
mesure que
le
temps
Ce
fut le 16 floral
>
fut traduit
crifice
mi
patrie.
Un
La Rpublique
chimistes.
Le cours de
lit
iVa pas
la justice
besoin de
sarants
et
de
2.
UX
essarts,
Quenard
li7
-MOT LEGENLiAlRE
et
dant
la
1803}, a
ne
dit
pas un mot de
la
sursis et de la rponse
du prsident.
n'et pas
rapporter, car
il
il
11
prtendue demande de
Si Biot
manqu
et
de la
cite
la page pr-
il
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
148
III
sous le rgne de Louis XVIII, voici venir un historien qui possde, nous dit-on, des renseigne-
ments
universelle de
Michaud
l'article Lacoisier.
a rdig sa
Un
citoyen
coui"ageux^
M.
Halle,
UN MOT LGENDAIRE
149
ration, qui avaient t suspendues en effet par son emprisonnement, lorsqu'elles promettaient les plus beaux
rsultats. Tout fut inutile. Le chef de cette horrible
troupe rpondit d'une voix froce qu'on n'avait plus besoin de sava7its, et le coup fatal fut port le 8 mai 1794.
Un
la conviction ? Je dois
n'apporte pas
sis se
ici
piration est
un
nom
propre
priphrase,
d'o
le
indique bien
les
1. Dans la premire
de toutes les versions de l'anecdote,
que l'on trouvera plus loin, version qui vit le jour sept
mois seulement aprs la mort de Lavoisier, et dont toutes
les autres sont issues,
on avait eu soin de dire, pour ren-
TUDES RVOLLTIONNAIRES
150
sans se compromettre,
cilier
dans
le
vague de
en se rfugiant
l'expression.
Je regrette que M. Grimaux, l'minent biographe de Lavoisier, sans entrer dans ces considrations, ait cru devoir s'incliner devant l'autorit
l'a
dcid a
mme
lui-
pecte.
a-t-il crit,
comme une
rejeter le fait
lomnieuses dont
les partis
vaincus,
par Cuvier.
finhal
ne
ne se trouvait indiqu
s'il
Et plus loin
me
les partis
La rponse de
Cof-
doute aprs la phrase de Fourcroy . Je me permets d'esprer que lorsque M. Grimaux reprendra l'tude de la question, en tenant compte du
silence deDelahante, de Lalande et de Biot, des
objections de Pouchet, et surtout des faits dcisifs
que
j'ai
il
sera
M. Grimaux parle
comme
si c'tait
ici
la rponse de Goffinhal ,
que Fourcroy et attribu le
Fourcroy ne nomme personne;
de
Goffinlial
propos du juge-bourreau .
mais Dsaudray, dans la note de sa cantate excute le mme
jour et dans la mme crmonie, dsigne expressment Dumas. Et c'tait bien Dumas que Fourcroy avait en vue, puisque
comme on le verra tout l'heure c'est Dumas qui
est nomm dans le document dont Fourcroy s'est servi.
2. Depuis que cette lecture a t faite, nous avons eu le
'
UN MOT LGENDAIRE
ai
151
montr, en vous
les lisant
la
lieu le procs de
Fou-
nombre d'anciens
juges et jurs du tribunal rvolutionnaire, procs o une multitude de tmoins vinrent appor-
charge des accuss une quantit d'imputations vraies ou fausses. Si l'histoire du sursis
demand par Lavoisier et refus par le tribunal
ter la
comme
celle-l?
Or,
o on parla du
gnraux.
Dobsen, ancien
procs des fermiers
celui-l
juge au tribunal rvolutionnaire.
mme qui avait sauv la vie Delahantc et ses
l'audience du 2 floral an
III,
clies
dilf-
la [{volution franaise.)
12
TUDES RVOLUTIONNAIRES
rents dtails
et
inutile d'insister
Il
me parat
davantage.
IV
Mais nous avons maintenant nous demander
de qui pouvaient tenir l'anecdote ceux qui les
premiers,
le
mme
jour, dans
un hommage
so-
lennel la
1.
Histoire parleynenlaire
2. IfAcL, p.
3.
du
deBnchez etHonx,
t.
XXXV, p.
154.
125.
UN MOT LGENDAIRE
153
le
ments o
citer sont
que je vais
parmi
les plus
connus de l'poque r-
volutionnaire.
le
vandalisme,
an 111, c'est-dire dix-huit mois avant la crmonie du 15 thermidor an IV, et sept mois aprs la mort de
lu la Convention le 24 frimaire
C'est
puis
ici
la
source originelle
laquelle ont
l'arrangeant
ou en
passions politiques
1.
la
ou
le
Dumas
Coffinhal, et
3.
On
le vandalisme, p. 2.
a vu que Dsaudray, dans son Hirodrame, entre
toutes les injures qu'il pouvait adresser Dumas, a choisi
celle de vandale. Si cette pithte s'est offerte sa muse, c'est
9.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
154
Mais
fourni
il
Dumas
mes
d'esprit.
fallait pi us
Chez Robespierre, on
qu'un
hom-
i.
fabriqu au lendemain
haine
la
et la peur, le
mme
de thermidor par
mot que Fourcroy devait
le fait:
c'est que,
le falsifi-
en combinant
cet endroit avec l'extrait du rapport du 24 frimaire an III pour en composer sa phrase oratoire, Fourcroy s'est permis d'y introduire une
chose qui n'y tait pas et qui le dnature, mais
qui servait son dessein. Sous la plume de Gr-
de Robespierre,
o l'on disait
homme
qu'il
ne
d'esprit, n'avait
l'a
fallait
qu'un
Rapport sur
le
van-
vandalisme,
Sance du
et
sur
les
moyens de
14 fructidor, l'an II
155
UN MOT LGENDAIRE
humaine, ce
Et maintenant que la dmonstration est acheve, j'ose croire que personne ne refusera son
c'est
l'homme qui
fit
la
Convention, aprs
thermidor, cette srie de rapports tissus d'injures et de faussets, qui ont fourni aux ennemis
de la Rvolution tout un arsenal d'accusations
ineptes et odieuses, c'est l'vque Grgoire.
X
A
PROPOS DE LA CONDAMNATION
DES FERMIERS GNRAUX
(-19
On
sait
jugs par
an
11
que
FLORAL AN
le
gnraux
le
furent, en rponse
jurs par
II)
nemis de
la
. et
application de l'article 4 de la
tre
P"^
disait
de la
i""**
Toute manuvre, toute intelligence avec les ennemis de la France, tendant soit faciliter leur entre
dans les dpendances de l'empire franais..., soit leur
fournir des secours en soldats, argent, vivres et munitions..., seront
Tous
punies de mort.
les historiens,
ceux
mme
qui tiennent
157
et (le
tait inique.
En
renvoy
les
effet. Jit-nn. la
comme prvenus
nal rvolutionnaire
crimes
Dupin.
et dlits
Convention avait
numrs dans
le
le
tribu-
de divers
rapport de
un autre terrain
sans aucun indice,
il
plicit
il
de Fouquier .
Moi aussi, j'avais cru jusqu'ici que
'
tait imaginaire.
un
la
crime de
France, dont
le
je
trouve dans
pseudonyme de Gabrielle-Anne de
Dash,
Cisternes, ne
(Juand
Le
frre
il
le
'
ferme gnrale,
M. Paulzo.
et fort riche ^:
il
tait jircsident
de
la
2.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
108
en
et.
effet,
lui
il
s'tait
position de fortune...
curieux entendre, lorsqu'il parde l'ancien rgime. Il avait connu tout ce qui a
laiss un nom dans les diffrentes conditions et dans
tous les partis. Il avait mme eu l'honneur d'tre reu
assez intimement chez M. le prince de Gond, qui devint chef de l'migration, et qui M. Paulze envoya trois
millions en secret, sans exiger aucune reconnaissance.
Ces trois millions n'ont jamais t rembourss'.
lait
Habemus
les
petite-nice,
qui
tire vanit
du
fait, et
ne re-
financier.
Paulze
chef de V migration^
c'est--dire l'alli des ennemis de la France. Coffinhal et les jurs
du tribunal rvolutionnaire ne
comme
condamns du
innocents,
il
et
se trouvait au
la vracit,
19 floral an
159
que parmi
y eut des
Lavoisier tait du nombre,
II. s'il
moins un coupable.
\1
FRAGONARD ET LA TERREUR
Monsieur
le
directeur,
mars
et li avril 1900),
il
FRAGONARD ET LA TERREUR
161
un de
ses amis, o
il
passa l'an-
I.
En lisant ces lignes, on ne pourra faire autrement que de les interprter de cette manire
:
ce sont les rvolutionnaires qui ont priv Fragonard de sa place de conservateur du muse du
Louvre; c'est par eux qu'il s'est cru menac du
sort de son ami Hubert Robert; et c'est pour
fuir la Terreur qu'il s'est rfugi Grasse.
1. F. Rabbe continuait
ensuite en ces termes * L son
pinceau ne resta pas inactif. Outre les dessus de porte et
trumeaux de chemine dont il orna l'appartement de son
hte, il peignit fresque le grand escalier qui part du
vestibule, le couvrant d'attributs rvolutionnaires, haches,
:
faire
TUDES RVOLUTIONNAIRES
162
ne
ont enleve.
A aucun moment,
avant
le 9
ther-
midor, la scurit de Fragonard n'a t menace; on le voit remplir avec zle les devoirs de
sa charge
de cette poque,
comme une
1.
2.
Ibid.,
mme
cote.
1694, n 3640.
FRAGON'ARD ET LA TERREUR
163
numrs
dtail
le
des
faits, et
au contraire de M, Portalis
ne
je
il
O M. Roger
se
tromper,
dit-il,
quand il place au dbut de l'anne 1794 larede Fragonard Grasse... c'est quand il le repren un mot, fuyant la Terreur. Le contraire est
c'est
traite
sente,
plus vraisemblable.
(15
se placer.
du
d'hypothse
g-ros
comme
volume de M. Portalis
si
entre l'autorit
'
164
il
TUDES RVOLUTIONNAIRES
encore indcis
se sentait
vraisemblances
mais de certitudes.
s'agit pas de
sont l'vidence
contestation possible.
et
Il
ne
de probabilits.
gnaler.
de
lettres, et
la
Rvolution
hommes
FRAGONARl) ET LA TERREUR
Grasse, co
iio
165
il
loisirs,
le
lis s'est
est
fix
les terle
com-
minuit
ss en
novembre
faire toucher
TUDES RVOLUTIONNAIRES
166
David
le
faire partie de la
'
sous
le
Dj son
vieil
ami Hubert
Robert tait squestr Saint-Lazare... Enfin, la misre aidant, notre artiste, rellement terroris, ac1.31 janvier ilGi.
Le Jury des arts fut nomm par le dcret du 25 brumairo
an II (15 novembre 1793), c'est--dire deux mois et demi
avant l'installation, en pluvise, de Fragonard comme con2.
servateur.
3. Erreur: les sances du Jury des arts, nomm le 25 brumaire an II (15 novembre J793), n'eurent lieu que prs de
trois mois aprs cette nomination, les 17, 18, 19 et 20 pluvise an II (5-8 fvrier 179i).
4. .l'ai plac les mots qui prcdent entre crochets pour
indiquer qu'ils ne sont pas une citation textuelle, mais un
rsum du texte de M. Portails.
5. M. Portails ne dit ni par qui ni quelle date. L'igno-
rerait-il ?
FRAGONARD ET LA TERREUR
1G7
M. Maubert,
On
1.
an
II
voit
(novembre
(fvrier,
2.
tt,
laurats
Pache
et le
I,
et
brumaire an
tificats
(28
II, 15
ventse
et
novembre
24
TUDES RVOLUTIONNAIRES
168
interversion involontaire
attribution aux terroristes de ce
biographe
des thermidoriens,
prise et du prjug,
des poques, cl
qui est le fait
le
est arriv
moment
On
un
livre dfinitif .
et
sentiront-ils se
indispensables?
Un
II
Monsieur
Voulez-vous
le
me
directeur.
permettre de dire
mon
tour
FRAGOXARD ET LA TERREUR
1 Quelle est
y a deux points lucider
date du sjour d'Honor Fragonard Grasse ?
Il
la
2*^
169
Pendant ce sjour,
trait
de Robespierre?
baron Roger
Fragonard passa
mro de mai);
ils
le
Un
et
par
cor-
le
de vos lecteurs
(nu-
quit,
et
constate de
numro de mai
',
15 thermidor an
II,
Fragonard avait
t destitu
par
et
1. Il s'agit de la correspondance qu'on vient de lire,
dont j'tais moi-mme l'auteur.
i'. Ainsi que je viens de le dire, c'est moi qui tais
ce correspondant.
10
TUDES RVOLUTIONNAIRES
170
Mais
j"ai
feuil-
un
met nant l'hypothse de M. Perroud; ce fait,
c'est que /a destitution de Fragonavd et de quatre autres des sept incmbres du Conservatoire limins en therniidor an II n^ a pas t suioie d^ effet, et que l'aimable peintre n'a pas cess de siger au Louvre pendant les onze mois qui se sont
couls de thermidor an II jusqu' l'entre en
fonctions du second Conservatoire, dont il fut
membre comme il l'avait t du premier.
Les archives du Muse du Louvre possdent les
registres des procs-verbaux du Conservatoire.
Le premier de ces registres, qui est intitul Registre des dlibrations et procs-verbaux du
letant de vieux registres,
Conservatoire
du.
Musum
fait
surprenant, qui
va
du 12 pluvise an II (sance inaugurale) au 25
nivse an IV. 11 est complt par un Registre de
prsence aux sances du Conservatoire, allant
du 21 pluvise an II au 25 messidor an lY. Ces
deux registres permettent de constater, sance
aprs sance, la prsence ou l'absence d'IIonor
Fragonard. Or, voici ce qu'ils nous apprennent.
Pendant les mois de pluvise, ventse et germinal an II, Fragonard assiste rgulirement aux
sances du Conservatoire, qui ont lieu ce moment tous les jours except le dcadi. Le 20 germinal il est envoy en mission; le 4 floral il est
de nouveau prsent. Le 5 floral il n'y a pas de
qui contient 28G feuillets cots et paraphs,
sance
le
Conservatoire, ce mois-l.
chme
le
FRAGONARD ET LA TERREUR
comme
quintidi
le
sances des 19
les
dcadi
et
171
Frag^onard
manque
A partir
de prai-
26 floral.
rial, les
les
l'une et l'autre; le 11
le
14 et le lo
il
il
est absent,
il
assiste
mais
le 13,
est prsent.
thermidor an
C'est le 15
tous les
II
le
Musum
que
trois
noy
(les
du Comit d'instruc-
KTUDKS RVOLUTIONNAIRES
172
tinuer se runir
cinq des sept
comme
si
membres qu'on
ner ne cessent pas d'y siger, tandis que les quatre membres nouveaux dsigns au procs-verbal
les
celles
le
du 25 thermidor
29 fructidor,
dessin d'un
la
fin
il
mme
except
sa signature
rvolutionnaire,
membres
II,
et des 15 et 17 fructidor;
enjolive
emblme
de l'an
II (3^
le
du
niveau.
sans-culot-
de
prsence sont: Bonvuisin. Lesueur. \Vicar, Fragonard. R -G. Dardel, David Le Roy, Lannoy,
tide),
les
Picault et Dupasquier.
Il
se
malgr
la singularit
de la chose,
conclure de ces faits
vote de son arrt pris ab irato sous
faut bien,
rendre l'vidence,
qu'aprs
le
et
FRAGONARD ET LA TERREUR
173
aux Archives nationales. Cette dmission fut accepte (procs-verbal du Comit d'instruction du
17 thermidor an II), et Lesueur et Wicar cessrent de siger au Conservatoire. S'ils assistrent
exceptionnellement la sance de la
3'
sans-
culottide de l'an II, ce fut simplement pour demander qu'il leur ft donn copie certifie de
l'extrait de l'arrt du Comit d'instruction publique par lequel leur dmission de membres du
Conservatoire a t accepte
Quant
l'an III
ne
Fragonard.
comme
en l'an
manque qu'une
II.
il
est
toujours
en
l.
En vendmiaire an III. il
En bru-
Il
En ventse
l*'' et le 7; en floral,
le 29; enfin
pas la sance du 4 messidor an
n'as-
nal, le
il
siste
III.
est la
qui
Fan
II.
111.
le
mmes mem-
sin,
10.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
174
Fragonard
Grasse.
monde
reur, nous
sommes
nard
la bienveillance
aux
FRAGONARD ET LA TERREUR
175
tinction
accepte de tous
les patriotes
sans dis-
par l'artiste
confirmer la
me semble
qu'au dbut de
ces deux
la
hommes
eflet,
partageait Tenthousiasme
patriotique de l'im-
et
il
n'y a rien
1. Voici la lgende de ce portrait, le seul ma connaissance, parmi les portraits de Robespierre excuts durant
la Rvolution, qui le reprsente de face et non de profil ou
do trois quarts:
Maximilien-Marie-Isidore Robespierre,
dput de la province d'Artois.
Du
TUDES RVOLUTIONNAIRES
176
d'tonnant ce qu'il
ait choisi,
pour personnifier
d'une part
les aspirations
du
fait l'aptre
parti populaire,
de la tolrance,
et,
d'autre part,
l'-
le phil-
l'a-
M. V. Sardou
pense que
pas
choisi
un
tel
vaincu de thermidor
moment pour
.
Cet
glorifier
argument ne
le
subsiste
FRAGONAKU ET LA Ti'.HREUR
177
tre
cru,
au contraire,
l'y
il
Que
la
aprs 1830.
Peut-tre un jour un nouveau biographe de
Fragonard. reprenant pour la corriger l'uvre
du baron Portalis.
qui, ainsi que l'a dit avec
faire
connatre
sera-t-il en
la
*,
mesure de nous
ni
en 1794,
ni
Agrez,
etc.
J.
1.
L'auteur de
inmc.
la lettre
du
2t
Guillaume.
XII
DAUBENTON
ENCORE UNE LGENDE CONTRELE BERGER
RVOLUTIONNAIRE
On
lit
an XI, 1803.
in-l(i), p.
54
Voil,
que
je
la
lgende
propose de soumettre un
examen
me
critique.
Lecture
faite
l'histoire de la Rvolution, la
Sorbonne,
le 23
mars
1902.
LE BERGER DAUBENTOX
179
minal an VIII
p. 23:
Il
(Paris,
Baudouin,
du 15 gerOn y lit,
in-i*^).
moutons
et les
de la plus gnreuse, l'octognaire Daubenton eut besoin, pour conserver la place qu'il honorait depuis cinquante-ieux ans par ses talents et par ses vertus, de
demander une assemble qui se nommait la section
des Sans-culottes un papier dont le nom tout aussi extraordinaire iaii certificat de civisme. Un professeur, un acaquelques gens
dmicien, aurait eu peine l'obtenir
senss, qui se mlaient aux furieux dans l'espoir de les
contenir, le prsentrent sous le titre de berger, et ce
fut le berger Daubenton qui obtint le certificat ncessaire pour le directeur du Musum national d'histoire
:
naturelle.
Avant
tait
c'-
munir de
nom
extraordinaire
la libert, tout
tait,
un papier au
En
ralit,
que de ce qu'on
il
TUDES RVOLUTIONNAIRES
180
Un homme dont
l'opinion
((
o rsidait
La
le
fonctionnaire ou l'employ.
1793,
il
lui
senter au ministre de l'intrieur deux reprises dj, en juillet et en octobre, l'tat trimestriel,
certifi
il
par
lui,
et,
au pra-
LE BERGER DAUBE.NTON
demand
lable,
et
le voir, tait
181
n'avait pu qu'accorder
d-
commune
avec
le
et
plus
mme
Daubenton et ses collgues sous la protection directe del Convention; et qui eut os
lever le moindre doute sur le civisme du directeur de ce Musum qu'elle venait de combler de
ses marques de faveur'? Yeut-on savoir quels
plaait
qui
l'habitaient ?
Voici
ce
qu'crivait,
en 1792, Bernardin de Saint-Pierre dans son Mmoire sur la ncessit de joindre une mnagerie
Ce
c'est celle
soulager.
menac par
dre
comme fa
crit sous
l'or-
la Restauration
11
un
TUDES RVOLUTIONNAIRES
183
affirmer
de
le
homme
Mais
s'tait
possder, se ft lev
pour
le
comme un
seul
dfendre.
Un
naires.
de la Convention
En consquence,
commune de Paris
le
Conseil gnral de la
prit, le 12
frimaire an
II,
un
ar-
rt portant que tous les certificats de civisme dlivrs jusqu' ce jour seraient regards
nuls
que tous
vraient
les citoyens
prsenter
leur
comme
demande au Comit
r-
ferait
fallut
fonctionnaires,
'
LE BERCER DaUBENTOX
183
Culottes.
nom
extraordinaire
n'y
. Il
a vraiment pas
10 aot beaucoup de
le
noms
qu'elles
Royale devint
la section
celle
de la Place-
l'Homme;
alors le
nom
prit
triotiques .
fois la
la section
plus pauvre et
trouve dans
le
Moniteur. Le 20 nivse an
II,
une
le
pr-
quinze ans
TUDES RVOLUTIONNAIRES
184
l'histoire de ce
jeune
brave:
unique, et son pre est aux frontires il a
le t2 mars dernier, pour courir la dfense de la Rpublique. Les commissaires chargs de
l'enrlement l'ont d'aLord refus cause de son jeune
ge et de la petitesse de sa taille ; mais il leur observa
que son patriotisme avait toute sa crue, que son amour
pour la libert ne serait jamais plus brlant, et que,
s'il tait trop petit pour atteindre l'ennemi d'aussi loin
que ses camarades, il tomberait sur lui pour le co'mbattre corps corps. En un mot, il versa tant de larmes
et fit tant d'instances qu'il obtint de partir pour tre
tambour dans l'arme du Nord. Il s'est trouv dans
toutes les actions les plus chaudes, et la dernire fut
auprs de Yalenciennes, dans le bois de Bonne-Esprance l, de vingt tambours qui battaient la charge,
dix-neuf furent tus d'abord, et cet enfant fut bless
d'une balle au milieu de la jambe. Le cqmbat dura quatre heures encore aprs sa blessure, et, sans songer
sa douleur, il continua de battre la charge sans interruption, jusqu' la droute entire des esclaves.
Il est fils
quitt sa
mre
Mais ce n'est laque la premire moiti de l'histoire de Pajot. A Tinlrpidit vont s'ajouter la
sensibilit et la bienfaisance. Le jeune tambour
est renvoy Paris en cong de convalescence,
et se
prsente sa section
les
besoins et
le
dnuement dans lesquels il tait revenu de l'arme, faisait une collecte en sa faveur. Dans cette mrne sance,
on vint prsenter deux enfants mles qu'avait mis au
monde, le jour mme, une de nos concitoyennes, indigente et pauvre
comme
lui
la
moiti
LE BERGER DAURENTON
185
..
'.
et
livres.
portion
civiques
la plus
igno-
et
opprimant
la
comme compose
portion la plus
tait
le
forme,
cur bien
et je les
aime,
et les
sarcasmes par
me gnent nul-
ces braves
sans-culottes,
et
leurs
numros
TUDES RVOLUTIONNAIRES
186
lge du
nom
la cration; et
ais
Si
'.
j"ai
c'est
que je viens de raconter nous replace bien dans l'atmosphre ardente de l'poque; il nous rappelle que nous sommes en pleine
crise de fivre hroque, de cette fivre dont
l'me de Cuvier
me de fonctionnaire plutt
n'a jamais connu les gnque de savant -
que
le trait
reux accs.
Prors-verbaux du Comit d'insti'uc{io?i publique de la Cont. IV, pages 627-633.
2. Geors^es Cuvier fut sous Napolon conseiller de l'Universit, et charg, de 1809 1813, de diverses missions pour
la rorganisation de l'instruction publique, dans les pays
italiens runis l'empire, puis en Hollande et dans les dpartements de la Basse-Allemagne, et enfin Rome: sous
Louis XVIII, devenu conseiller d'Etat, il fut deux reprises prsident de la Commission de l'instruction pulilique,
(fonction quivalente, ce moment, celle de grand-matre
de l'Universit), et sous Charles X directeur des cultes non
catholiques (il tait protestant). Dans le domaine scientifique, attach la vieille orthodoxie biblique, Cuvier combattit avec une obstination passionne les thories de Lamarcket cell s de Geoffroy, ces prcurseurs de Darwin qui,
ds ce moment, avaient tabli le principe de l'unit de composition organique et montr que les espces sont variables
et drivent les unes des autres.
1.
vention,
LE BERGER DAUBENTON
187
s'est
cette
mme
comme un
les
ait
couru
le
aristocrate?
quelques gens
contenir
le pril
couru par
le
bien
directeur du
Musum,
si
t souponne, se serait
parce que
vu refuser un
de civisme? Ajouterons-nous
Biot, qui,
le
foi
certificat
l'invention de
montrer
la fausset
TUDES RVOLUTIONNAIRES
188
fournir.
Il
a publi,
comme
la
pice l'appui de
la
document
Copie figure
utile
pour
l'bistoire de
du certificat de civisme
DE DauBENTOX
{sic)
La
certificats de civisme
mune
relatif aux certificats de civisme n'est que du 12 frimaire. On peut lever cette difficult de deux faons, en supposant: ou bien qu'en transcrivant la pice, Cuvier a fait
une erreur de copie, et qu'il faut lire deuxime dcade ou
t troisime dcade au lieu de
premire dcade ou bien
qu'une premire dcision concernant les certificats de civisme, dcision dont les journaux n'auraient pas parl, aurait t prise par le Conseil gnral dans une sance an;
trieure celle
du
12 frimaire.
LE BERGER DAUBENTON
189
membres de la dite
assemble lui done lcolade avec toutes les acclamation dues a un vrai modle d'humanit ce qui a t tmoign par plusieures reprise.
et le prsident suivie de plusieurs
Si'j7i:
R.-G.
Dardel,
prsident.
que vous
allez
i.
un
trait de lu-
de la section. Ce
celui d'un
hommes
le droit
inconnu: car.
le portait,
de prononcer sur
instruits
Il
il
ne se ft
a cru que ce
un sans-culotte
des
prsiillettr,
dupe d'un stratagme grossier, et qui. en donnant l'accolade Daubenton. a cru embrasser
un berger.
Or, celui qui prsidait ce soir-l la section des
Cuvier a tenu reproduire
d'orthographe et
uvre d'un
scribe peu lettr. C'est un procd de polmique un peu puril
et qui ne prouve pas grand chose. Au dix-huitime sicle,
l'orthographe des acadmiciens et des belles dames laissait
aussi parfois beaucoup dsirer. Qu'on voie, par exemple, au
tome II des Procs- uerhau.v du Comit d'instruction publique de
la Convention, p. 326, et au tome III, p. 6.'}2, deux billets de
l'abb Morellet, directeur de l'Acadmie franaise, et une
lettre de Thrsia Cabarrus, comtesse de Fontenay.
1.
mme
les sin^jularits
les fautes
d'criture de l'original,
11.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
190
V,
il
en devint
le
collgue de
Fragonard, de Wicar.
ron. etc.
le
membre
se de Versailles.
les flicitations
de l'assemble.
me
dans l'extrait
du provnrable naturaliste
est-il appel le berger Daubenton ?
L'explication de cette circonstance se trouve
dans un rcit de la scne rdig plus tard par un
demanderez-vous.
cs-verbal de la section,
le
au Musum
1.
et
et
rpublicaine,
rempli de talent
(Rapport de David.)
LE BERGER DAL'BENTOX
191
s'occupa
crite
par
pour
lui
sur
comme
cale,
l'art
parmi
^,
les
sons
le
hommes
nom de
populai-
res d'alors
lu
en
de tous les
comme
membres
sa-
et
utile et philanthrope:
bienveillance dont
il
ne
en novembre
1793.
du
reste.
crdil)ilit
la
TUDES RVOLUTIONNAIRES
192
Un
le
flatta
davantage dans sa
Le
fils
d'Etienne Geoffroy,
Isidore
Geoffroy
sum en
Le
ces termes
berger
Ta
r-
Daubenton, ainsi
qu'il se qualifia
en souve-
procs-verbal de
le
rie
C'est
Daubenton
lui-mme
qui,
savant aimait
le
plaisir
ajouter son
surnom
(le
mot
nom
cette pithte,
ce
fmincnt naturaliste l'occasion prvue d'une ovation douce son cur. Il n'avait
nullement capter la bienveillance d'un auditre pour
toire hostile
1.
Vie.
Hilaire,
travaux
bien loin de
l,
et jlocirine scientifique
Etienne Geoffroy
1847, p. 58.
LE BERGER DAUBENTON
193
mes de science!
Dans l'ouvrage
qu'il
a consacr son
pre,
le
mcontent,
jeune Etienne Geoffroy, qui tait li avec
les plus
section
et
sit
rcit,
crit,
il
ne
TUDES RVOLUTIONNAIRES
194
((
fut oubli
Il
du
nonciation,
porte devant
2.
entre
la
dlivrance
section dans un
daterait de nivse ou
M.
le
en chec.
4.
Vie,
travaux
Hilaire, p. 57.
et
LE BERGER DAUBENTON
Mais
do pluvise.
le
fait
que
195
dnonciation
la
membres
de
la Socit
dj les royalistes
an
III,
un
moment o
nombreux
lves
remplissaient l'amphithtre
du Musum '; il parlait de Buffon. et des convenances du style en histoire naturelle: il critiquait cette phrase si connue
Le lion est le
roi des animaux, et, la blmant comme con:
il ajouta
Il n'y a pas de
nature . A l'oue de ces mots, l'auditoire clata en applaudissements, et l'amphithtre retentit d'acclamations qui durrent
prs d'un quart d'heure. Si l'impression produite
par cette parole de Daubenton fut si considrable,
traire la vrit,
roi
dans
c'est
la
que ce
TUDES RVOLUTIONNAIRES
196
un
simple
et loyale
trait effet,
mais
la
turaliste .
Une circonstance
qu'il
me
reste
mentionner
nous explique pourquoi, entre plusieurs qualifique Daubenton aurait pu prendre devant
une assemble de rpublicains, il clioisit celui
catifs
de berger
c'est que,
en frimaire an
l'art
II,
nouveau sa pense
ne donner, pour
et
il
il
tait
justement occup
et les
LE BERGER DAUBENTON
197
*.
le
voyez, de la lgende
la qualification
vention,
XIII
LE SAINT-SUAIRE DE BESANCON
Au lendemain de
oij
la
docte assem-
un silence qui
tait peut-
la
Besanon.
\.
2.
La
Petite Rpublique
du
26 avril 1902.
*. carton 1248.
LE SAINT-SUAIRE DE BESANON
199
le
cV instruction
:
de la
trs
temps
sainte guenille
fourni
lait
qui avait
long-
si
enregistrs au Comit
le n*'
d'in-
dans une chemise sur laquelle l'employ du Comit a crit cette analyse
:
nille.
TLDES RVOLUTIONNAIRES
200
Dans
partie suprieure
la
de la chemise, une
Demander le
autre main a ajout ces mots
suaire ce qui indique que la sainte guenille
:
simples rgles
mentale
et
de l'investigation expri-
mthodique
DPARTEMENT DU DOUES
PROCS-VERBAL
DE RECONNAISSANCE
Du
EXPOS
Pendant plusieurs
sicles la
comme une
relique
jour.
LE SAINT-SUAIRE DE BESANON
201
stetor).
TUDES RVOLUTIONNAIRES
202
j)lus
ce linge prtendu
gomme.
Appliquant ensuite sur le linge dit suaire la dcoupure ou poncis. il a t reconnu qu'il lui tait parfaitement conforme pour la longueur, la largeur, le dessin,
les nuances, la couronne d'pines, les plaies au ct,
dans les mains et les pieds, les traces du sang sur la
barbe, et enfin dans tous ses dtails; tous remarqurent encore que les bras et les doigts des mains
et des pieds avaient t tracs au crayon. Qioique
cette conformit parfaite ne devait (sic) plus laisser
aucun doute sur la fausset de la prtendue relique,
sur l'artifice des prtres sclrats qui avaient tromp
le peuple jusqu' prsent, les prtres prsents s'expliq:irent encore avec plus de particularit ils taient
:
instruits.
Froissardey
dit
Voil bien
la
planche au saint-
je n'y
crois pas
mais
d'ailleurs, ja-
au cul
prsents
La
LE SAINT-SUAIRE DE BESANON
203
croire.
Je n'ai ja-
mais cru davantage que mes confrres ce bienheureux saint-suaire; une preuve certaine de ce que j'avance, c'est qu'il
me
de prcher contre
les
mmes
dis-
cours.
Sur quoi les commissaires, considrant que le premier devoir des bons citoyens est d'clairer le peuple,
d'arracher le bandeau dont le fanatisme et la superstition se sont servis pour voiler la vrit
Qu'il est de la plus grande importance d'achever
enfin de dsabuser, par tous les moyens possibles, les
victimes de l'erreur et ceux de nos concitoyens qui
ont eu le malheur d'tre les dupes de la friponnerie
que l'intrt, l'amour de dominer et la sclratesse
firent commettre
Dclarent que le prsent procs-verbal sera remis
;
204
TUDES RVOLUTIONNAIRES
au directoire du
district, qui
est invit
prendre les
arrts ncessaires pour qu'il soit connu de tous les citoyens ; qu'il est galement invit d'en adresser copie
crtaire du district.
l'an.
Proudhon
les glises
LE SAINT-SUAIRE DE BESANON
205
Froissardey.
Extrait
du Procs-verbal de
populaire
la Socit
et
mon-
cond de
la
se-
Rpublique franaise
Un membre du
district a ensuite
fait lecture
la
l'homme, qui ont prouv aux spectateurs que les prtres avaient toujours employ toutes les ruses imaginables pour assujettir le peuple la crdulit et l'erreur, dont ils tiraient le plus grand parti pour s'en
engraisser.
Plusieurs
membres
et,
aprs une longue discussion, la Socit a dlibr l'im]iression du procs-verbal du district, et qu'il serait
invit d'en faire une descrij)tion exacte.
Pour extrait conforme
Extrait
du Registre des
Delgky,
arrts
du
a t
fait
une
et
secret, gn.
district de
la
Besanon.
Rpublique fran-
indivisible.
12
206
TUDES RVOLUTIONNAIRES
elle
invite l'administration
Doubs
national
le
substitut de l'agent
le le
la voie
lui de la
LE SAINT-SUAIRE DE BESANON
207
elle
Sign au registre:
Brgand,
Extrait
prsident;
et
TUDES RVOLUTIONNAIRES
208
la
Charge en outre
commune
Sign
prsident
taire gnral.
De l'imprimerie de Briot.
le
21 floral,
2"
et indivisible.
Citoyens reprsentants.
restait encore
LE SAINT-SUAIRE DE BESANON
les
209
impur d'absurdit
et d'igno-
minie
la raison, la philosophie en a fait justice, et
nous vous l'adressons, citoyens reprsentants, avec le
procs-verbal ([ui a t dress lors de son heureuse
;
translation.
le
au rcolement
et constater l'identit
Brgaxd
On
lit
en marge
Insertion au Bulletin et
renvoi au
Isor,
le 5 prairial, l'an 2.
C'est le
que le contenu
Besanon
de
fut com-
de la lettre du
district
le
TUDES RVOLUTIONNAIRES
210
membre
et rap-
en cette
qualit,
de prairial la
La correspondance
trait assez
de miracles.
du mensonge.
On avait imagin de
LE SAIXT-SUAIRE DE BESANON
211
moule dcoup qui servait y renouveler chaque anne l'empreinte dont on admirait la conservation miraculeuse.
On vous
adresse aussi
le
les prtres, et
qui
qu'ils n'a-
dans
le
le
Saint-
mancipa
la
France rvolutionnaire.
Qu'est devenue la sainte guenille de Besanon ? Le procs-verbal de la Convention est muet
cet gard; quant au procs-verbal du Comit
d'instruction publique (sance du 23 prairial), il
nous dit que le Comit passa ddaigneusement
l'ordre du jour. Le seul renseignement que j'aie
et je n'en garantis pas l'authonpu recueillir
TUDES RVOLUTIONNAIRES
212
ticit
ris
nous
on y
lit
est fourni
ce qui suit
par
le
Journal de Pa-
du 3
frairial.
de
la
...
La
charpie
d'un linge ci-devant appel Saint-Suaire, que les administrateurs de Besanon ont envoy Paris ^
de Turin?
i.
2057,
prairial l'an
2.
Page
XIV
L'HYMNE A L'TRE-SUPRME
DU 20 PRAIRIAL AN
LA FTE
A
'
II
suprme
(20 prairial
quelles le livre
culte de la
les
1.
si
Raison
an
II),
instructif de M. Aulard,
et le culte
Le
de r Etre-suprme,
volution franaise
ici
sous ce
litre n'a
et
Mhul.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
214
Pierre, et celles,
non moins
M. Julien
lumires nouvel-
utiles, de
les
diffi-
lucider
quelques-uns des
points
demeurs
obscurs.
Par un arrt du 26
floral
an
II,
le
Comit de
de prendre les
mesures ncessaires pour Texcution du dcret
sur la fte du 20 prairial , et avait charg l'architecte Hubert, le beau-frre du peintre Da'
Ce fut Marie-Joseph Chnier qui reut la mission d'crire les paroles des chants destins
la solennit
du 20 prairial;
et ce
toine Jullien
L'HYMNE
turellement
lui tre
LTRE-SUPRME
215
mem-
fils,
puis les
filles
cutive de l'instruction
montagne
La Commission exe-
serait occupe,
foule con-
fuse,
section,
par
Plan lu
la
Convention
le 18 floral
prcdent,
et
adopt
elle.
2. On trouvera une citation de son plan, relative aux strophes faire chanter sur la montagne du Champ de Mars par
les dlgus des sections, dans une tude reproduite plus
TUDES RVOLUTIONNAIRES
216
fut
il
les
belliqueux
et
^
;
et
graver aussitt
l'Institut
national
les parties
vocales la gravure
fit
copier
La Commission executive de
blique
fit
l'instruction pu-
gramme
dtaill
de la
fte,
crmonies
ce
et
programme
de Chnier sur
l'air
des Marseillais
et
les
le
l'hymne
l'tre-suprme
dernires pages
quatre
217
mme
Ds
le
membres du Comit
qui
mme
lu le jour
nom
de
l'assemble,
Robespierre,
que seul
))
le
corps de musi-
Il
mme
*,
le
qu'il vit
Commission executive - et
doute que le chur
compos par Gossec ne pourrait tre chant que
par des artistes, Robespierre indiqua un moyen
fort simple de supprimer la difficult c'tait de
renoncer l'hymne de Chnier et de Gossec, et
d'en composer sur-le-champ un autre plus sim-
ce jour
comme
la
13
TUDES RVOLUTIONNAIRES
218
mettant d'obir.
Le temps pressait. Fort heureusement, le lendemain matin, un jeune pote dj connu par
quelques essais lyriques, Thodore Desorgues,
d'Aix en Provence, vint apporter Gossec les vers
il
Il
res. Quoiqu'il
en
soit,
les
communiqus au Comit de
Celui-ci les adopta le jour mme,
rent
salut public.
17 prairial,
musique
ses
membres
le
19
221)
et,
envoy
l'Institut national
'
1. G'est-'dire
pour tre mis en musique, de faon
pouvoir tre chant . Ce serait tort qu'on voudrait voir
autre chose dans cette formule. Il est certain qu'au moment
o les vers de Desorgues furent communiqus au Comit de
salut public et o celui-ci les adopta, la musique sur laquelle ces vers furent chants les 18, 19 et 20 prairial n'tait
pas encore compose
Gossec ne se serait pas risqu une
seconde fois l'aventure qu'il avait courue avec Chnier
l'hymne
l;i
fte
tements
219
l'tre-suprk:me
du 20 prairial
et
envoy dans
les
dpar-
par ce vers
tait
sur
criti^s
patron
le
d'un
vers de
mme
coupe
que celles de Chnier. Gossec composa sur-lechamp la musique du nouvel hymne, seize mesures six-huit, en ut majeur, d'un
lent
{Larghetto)
cette
musique
mouvement
tait
crite
stitut
musiciens
soit
que l'Institut
l'et
demand
du soir
les citoyens et citoyennes devaient
y apprendre, sous la direction de musiciens envoys par rinstitut national, Pair de l'hymne
PEtre-suprme, et rpter galement les trois
res
Barre
le
l'Institut national
TUDES RVOLUTIONNAIRES
220
les
et copi;
vers
on y
le faire
le 18 prairial
ci-
chant
nies, et
tre
le 30 prairial, que
Commission executive venait de faire para;
il
tait en outre
ainsi libelle
muni d'une
lettre de
crance
tres stances.
l'hymne
l'tre-sltrme
221
Liber U. Qalil.
Citoyen prsident,
L'Institut national dpute vers la Section de
de ses membres,
citoyen
pour y
l'hymne adopte par le Comit
de salut public, le 17 prairial, pour tre chante la
fte de TEtre-suprme.
...
le
enseipjner au peuple
Salut et fraternit.
Au nom
de l'Institut
Vexy,
secrtaire.
les sections,
faction gnrale
mandats
la satis-
Comit de salut public, afin de montrer ce Comit quel zle les musiciens avaient apport aux
prparatifs de la fte. Ces pices, remises la section de l'instruction publique
du Comit, furent
que lorsque le Comit de salut public eut supprim sa section de l'instruction publique la
du dcret du 7 fructidor an II. La chemise qui contient les pices porte le titre suivant, crit par un employ de la section de Tinstruction publique
suite
ti
Lettres de d[iutation des artistes de l'Institut namal de mnsi([ue pour enseigner anx citoyens, dans
ZZZ
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
les sections, le
20 prairial dernier
le
Tmoignages
par
les
Mhul'
et
Guthmann
la section de la
Duret
fit
la rp-
de l'hymne de Gossec.
\.
les
dputs furent
-.
accompagn de plusieurs
lves,
qui
la section de Popincourt,
l'hymne de Desor-
t cliantes avec
par
le
accompagnement de violon
citoyen Levasseur
etc..
Coca,
l'hymne
de musique, et
a l
ofiFre
tre-suprme
223
et
fte
citoyens et
ci-
dans
la salle
de thologie
'.
chant
fois
et fait
"^
et
citoyens et citoyennes
La
fte
du 20
l'air
aux
la
un temps
population de
Paris.
deux points principaux. Ce programme avait annonc qu'aux Tuileries, aprs le premier discours du prsident de la Convention, on excuterait une symphonie; et qu'au Champ de Mars,
quand tout le monde serait plac, le corps de
musique excuterait seul un hymne la Divinit
mais, la
demande de Robespierre,
il
Le sige de
ainsi
le
peuple et
da collge de Na-
varre.
2.
3.
4.
Professeur de clarinette.
Professeur de solfge et de clarinette.
Flix n'est pas nomm dans l'ouvrage de M. Constant
Pierre.
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
224
les
musiciens runis,
et
non par
musiciens
les
il
aux
hymne,
se serait
trouv faire double emploi avec les trois strophes de Chnier sur l'air de la Marseillaise^ qui
taient, elles aussi,
une invocation
la Divinit.
compte-rendu de la
publi
par les citoyens Bontemps et Barry,
fte
membres de la section de Guillaume Tell *
Voici
des
extraits d'un
Toutes
immense de citoyens de
la ville et
une multitui'e
le jardin [des Tuileries], la Convention nationale est descendue, entoure d'un corps nombreux de
plissant
musique, par le balcon du pavillon de l'Unit, sur l'amLes musiciens se sont placs sur toute
l'tendue de la rampe droite, "et les musiciennes, vtues de blanc, pares de couronnes de fleurs et de rubans tricolores, sur la rampe gauche. Les reprsen-
phithtre.
vers,
rptaient en
chur
le
peuple entier
les couplets.
Le prsident est ensuite descendu, suivi d'une dputation de reprsentants et de commissaires des sections, pour aller mettre le feu un colosse informe
1
Prcis de la fle clbre Paris le 20 prairial, l'an 2^ de la
Rpublique franaise une et indivisible, rdig par les citoyens
.
Bontemps
et
Barry.
l'hymne
225
l'tre-suprme
Aussitt
gresse, et
le
le
pi'sident,
tant
On
dans
po
ir le
Champ
de
la
Runion %
fait
en circulation
il
nous
dit,
en termes explicites,
aux Tuileries,
tier
et
rptaient en
mode d'excution
chur
les
couplets
et ce
est
la
pre-
1.
Le Champ de Mars.
13.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
226
numro du 30
prairial an
II, p.
tre
aprs
le
l'estrade
du Pa-
discours de Robespierre
Champ
avec
les
mres
montagne
le
les
spectateurs reprenaient
le
l'Etre-suprme,
refrain
'.
le
l'hymne
Cet
hymne
l'tre-suprme
227
et
les
Moniteur
le
numro du
Marseillaise
TUDES RVOLUTIONNAIRES
228
nest
Hamel
ils
foi
les artistes
le
de l'Opra
peuple entier
La Harpe
compos un
ces mots
chant. Mais le
quelque
cliose d'inexact.
l'hymne
l'tre-suprme
excutrent
l'hymne
l'univers
au
229
Desorgues
pour
de
Moniteur,
Pre de
le
reste,
que
l'hymne l'Etre-suprme de Chnier, musique
lui
aussi,
de
Gossec,
20 prairial
avait
et
rellement
pens
excut
le
'.
Parmi les dpenses de la fte de l'Etre-suprme, il en est une qui fut l'occasion d'un
change de lettres entre l'architecte Hubert et
la Commission executive de l'instruction publique ce sont les frais de gravure et d'impression
de l'hymne l'Etre-suprme de Chnier et Gossec, ainsi que les frais des copies faites pour
:
l'excution de ce
mme hymne,
pdie le 23 fructidor an
par Hubert
1.
Le culte de
la
la
II.
Commission
Raison
et le
culte de
l'Etre-suprme, 1892,
314.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
230
Administration
Pans
r.
de
la
uulilique
^
,,
.
Rpublique
i.i
des Bliments
'
une
1 1
et
la
t>
Ro-
iiuhvisi])Ie.
Citoyens conmiissaires,
Il vient de m'tre remis deux minuires, l'un des
dpenses faites pur la Socit de gravure et vente de
musique pout- la gravure et l'impression de l'Hymne
l'Etre -suprme, par Glinier, qui devait tre chant
1
la fte
et l'autre
et commandes par
montant 220 livres
les
8 sols.
certifis
en ont t
tirs.
J'attendrai sur
le
Salut
et fraternit.
Hubert
3.
les
C'tait le
membres
nales.
2. C'est
H.
I,
carton
84.
Cette
pice et
mai
1894.
l'hymne
231
l'ktre-suprme
sidor
la
graves
et
de tout ce
dont
et
le
mission de l'instruction
fait la
publique,
frais
comme
Comou-
de la Rpubli-
sommes faire
payer dijjrents artistes, fournisseurs et autres citoyens, pour travaux par eux faits pour la
fte C Etre-suprme, dress par Hubert (18 fructidor an II), comprend en consquence les postes
suivants A la Socit de gravure et vente de
musique pour gravure et impression de l'Hymne
:
elle
vocale
-,
1. Ceci explique pourquoi on ne trouve, dans les bibliothques, aucun exemplaire de ce tirage de l'hymne de
Chnier et Gossec. Les exemplaires dposs la Commission
executive de l'instruction publique furent sans doute dtruits aprs le 9 thermidor, lors de la proscription de Joseph
Payan et de l'emprisonnement de JuUien fils et de Fourcade.
2. La musique inslruntentale ne fut donc pas copie. On
trouvera plus loin, dans une autre tude (pages 282-285), une
TUDES RVOLUTIONNAIRES
232
Desorg-ues excut,
180 livres;
pies,
elle
.
pour
Si les
videmment
les ci-
que par
les
choristes de l'Opra,
plus considrable
en outre,
fut
les frais
beaucoup
de copie,
comprendre aussi
L'Institut national
fit
formes diffrentes
h}'pothse qui donnerait en partie l'explication de cette circonstance. {Note crite en 1908.)
l'hymne
233
l'tre-suprme
y a aussi les parties d'orchestre, au nomde dix-huit, pour deux clarinettes, deux
lies. Il
bre
Comit
la fte
et
cet avis
la
doit tre chante par le ou par les dessus
seconde strophe quatre parties, ou en chur ^
et de suite alternativement. Entre la quatrime
'
s'entendre d'une
stance
de qua-
tre vers.
par le
dessus (si l'on fait chanter cette stance
2. Lire
par une voix seule) ou par les dessus (si la stance est
chante par un chur de voix de femmes, l'unisson) .
3. En chur signifie ici l'unisson , par opposition
aux mots quatre parties s.
4. Voici, autant qu'il est possible de s'en rendre compte,
le sens de ce Nota, un peu confus comme rdaction. Deux
cas sont prvus ou la mlodie seule sera chante ou bien,
si l'on dispose de chanteurs exercs, on pourra chanter en
parties. Dans le premier cas, la premire stance sera chante
par une voix seule, la seconde stance sera chante par tout
l3 monde l'unisson, la troisime de nouveau par une voix
seule, la quatrime l'unisson, et ainsi de suite. Dans le
second cas, la premire stance sera excute par les dessus,
chantant la mlodie seulement, l'unisson; la seconde
:
TUDES RVOLUTIONNAIRES
234
On y peut voir
les
telle
mme main
-
Cette
au-dessus
uvre musi-
qu'elle a t
imprime,
ainsi
deux
stro-
chur guerce
rier, sur un mouvement de marche anim
second chur avait eu primitivement pour parophes de huit vers
").
Puis venait un
les les
le Mnestrel,
3.
il
LHYMNE
235
L'TRE-SUPR.ME
les
pour guide,
ta loi
Rveille
la gloire
de
arts.
fraternels,
et tes autels.
annonce cet
hymne de la faon suivante N" 3 Le mme
hymne, grand chur, musique de Gossec ;
mais l'intrieur de la livraison (page 5) on a
employ la mme formule que pour le prcdent
Hymne l'Htre-suprme, envoy par le Comit
La couverture de
la
livraison
:
((
2.
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
236
On observera que
morceau contient deux strophes ' des paroles
dans
ce
la
planche 4 ci-contre
-.
de l'hymne, qui n'en font qu'une pour la musique du g-rand chur \ Le premier morceau du
grand chur occupe les pages 5, G et 7 de
la livraison; en haut de la page 8 commence le
second morceau, que prcdent ces mots Strophe ajoute .
Cette belle composition de Gossec, qui n'avait
pas t excute en cette journe du 20 prairial
pour laquelle elle avait t crite, fut, ds le
mois suivant, chante, sur les paroles de Desorgues, dans les ftes rpublicaines, avec l'approbation du Comit de salut public on la voit
figurer aux programmes des concerts donns,
:
le 11 et le
3.
Lire
deux stances
l'hymne
pour clbrer,
ries,
l'tre-suprme
le
237
premier, la victoire de
de Bruges
saire du li juillet
-.
pour
Mouvement anim
de marche , en mi bmol
premier, devait se chanter, deux fois de
suite, sur les quatre dernires stances (cinquime et sixime
strophes). Grce des parties vocales et instrumentales manuscrites retrouves la Itibliothque du Conservatoire,
M. Pierre a pu reconstituer intgralement la musique du
deuxime morceau, qu'il a publie en une feuille autographie il a reconstitu aussi, mais seulement de fatjon incomplte, la musique du troisime morceau. (Constant Pierre,
Les tlijmnes et Chansons de la Rvolution, 1904, pages 308-310).
Lorsque Gosscc publia le grand chur dans la quatrime livraison de la Musique l'usage des ftes nationales,
il
supprima le deuxime et le troisime morceaux toutefois il avait hsit un moment sur la suppression du
deuxime car, dans les parties vocales ci-dessus mentionnes (l)ibliolhque du Conservatoire), on trouve des exemplaires do la musique de ce second morceau laquelle
avaient t adaptes, comme paroles, les cinquime et
sixime stances de l'hymne de Desorgues, preuve vidente
trime, le
majeur comme
le
TUDES RVOLUTIONNAIRES
238
comme
dit
j'ai
de
la
que Gossec crivit au dernier moment sur les paroles apportes par
Desorgues, et qui consistait en une mlodie simple, pouvant tre chante l'unisson par le
peuple. Si je suis entr dans tant de dtails
ce sujet, en appuyant mes dires de tant de documents, c'est que ce fait incontestahle a t ni
dans plusieurs histoires de la Rvolution des
crivains insuffisamment informs ont si hien
emhrouill une question l'origine fort simple,
qu'il tait devenu trs difficile d'y voir clair.
ce jour-l est celui
les rcits
faits
de la solen-
^.
Je supprime ce qui concerne Toulongeon, Charles No qui a fait de la fte, dit le conventiounol Baudot,
une description romantique et mme romanesque ,
Mignet, Thiers, Tissot, Bchez et Roux, Louis Blanc et Ernest Hamel (j'ai dj parl de ces trois derniers) je ne repro1.
dier,
<r
L'HYMNE
L'TRE-SUPRME
239
Cependant.,
comme quelques
auteurs ont
fait tat
d'un passage de la seconde dition de son Histoire des sectes religieuses, passage o l'on ne
un tmoignage ayant
une valeur quelconque, nous allons reproduire
saurait srieusement voir
les
voque de
Blois, la fte
l,
par l'ancien
du 20 prairial
duis que les passages concernant l'vque Grj^oire, le musicien Zimmermann, Lamartine, Michelet, et le littrateur
P. Ildouin.
parhint du peuple,
1. Dans l'avant-dernire stance, o,
Ghnier l'appelle l'Hercule franais et lui souhaite de
t terrasser ses rivaux, debout sur les dbris des tyrans et
des crimes .
2. Histoire des sectes religieuses..., par M. Grgoire, ancien
TUDES RVOLUTIONNAIRES
240
sement
se complique encore,
snile de la
ici,
d'alfaiblis-
il
le
prendre garde
et
tance...
En
1841, le musicien
la
Zimmermann
qui
lui
renseignements
indications
videmment
exactes
>
sont
mles
Cet
au
moment o M.
L'HYMNE
A L
241
'TRE-SUPRAIE
gi-anuue du dictateur [Robespierre] exigeait la prsence du directeur de l'Institut de musique; M. Sarrette obtint de sortir de Sainte-Plagie *, mais pendant
quinze jours il fut escort d'un gendarme, qui, aprs
l'avoir suivi tout le jour, se couchait encore, lui troisime, dans lachambre conjugale.
tt l'uvre, et le
14
TUDES RVOLUTIONNAIRES
242
il
parodier
'
'^,
danger que courait son ami Ghnier, lui donna asile chez
cacha dans la charnire occupe habituellement par
Gatt'l [le jeune proesseur d'iiarmonie]. C'est l que ("hnier
composa le lameux Chant du Dpart, que plus lard Mhul
mit en musique. {Note de Zimmermann.) Le Chant du Dpart ne fut pas mis en musique plus tard , mais bien
dans le courant de floral; il a t grav ds les premiers
jours de messidor, et a figur au programme du concert du
16 messidor an II il a t publi, paroles et musique, avec
les noms de Ghnier et de Mhul, dans laquatrimelivraison,
parue en messidor, de l'Ouvrage priodique de chansons et
romances civiques, dont il forme le n" 14 (voir Gonstant
Pierre, Le Magasin de musique l'usage des ftes nationales
et du Conservatoire, !895, p. 132).
Parodier , dans la terminologie musicale, dsigne
1.
l'action de substituer des vers nouveaux, de mesure identique, aux vers sur lesquels a t crit un air.
2. Gossec ne parait pas s'tre occup du tout de la rptition de l'hymne l'Etre-suprme. Les musiciens qui furent envoys aux Halles (section des Marchs) sont, d'aprs
le
lui et le
les Lettres
(il
y avait
clarinettistes).
3. Lesueur ne figure pas parmi
dputation dans les sections.
les
musiciens envoys en
LHYMNE
A L'TR
E-SLPRME
243
Le
prairial,
2(1
entijnner
la ca-
mille voix
l'hymne l'Etre-suprme.
On
l'crivain s'est
en note quelques-unes
lev
commises par
des inexactitudes
examiner deux
que les paroles
de l'hymne de Clinier ne furent envoyes Sarrette par le Comit de salut public que le 13 prailui ^;
faut encore
il
Il
dit
le 21 floral,
rerait.
3.
en
1894;
72-80).
et
MM.
.Julien
Constant Pierre
t signales
Tiersot [Mnestrel du 29 avril
{B.
pages
4-6,
244
TUDES RVOLUTIONNAIRES
la
musique de
les parties
hymne
le
16 prairial
tait dj grave, et
pie en
si-
par
11
le
musique devait se clianter n'auraient t communiques au Comit qu'aprs coup, et celui-ci aurait alors ac-
cette
du
l'hymne de Desorgues,
l'hymne
nier.
Nous sommes
l'tre-suprme
245
dj
dit,
liynine
fit
l'Etre-suprme, je
musique trop difficile de Gossec, qui n'aupu tre chante par le peuple.
Lamartine, dans son Histoire des Girondins, a
arrang les choses selon sa fantaisie. Il savait
probablement que Tliymne Source de vrit,
c'est la
rait
qu'outrage l'imposture
mais
il
long
les trois
Marseillaise;
il
les
les
de Robespierre.
Michelet, au tome YII de son Histoire de la R-
Une montagne
sj'uibolique s'levait au
la
Champ
de
Convention
deux mille cinq cents personnes, envoys des sections, mre et llUes, pres et fils, en
charpes tricolores, qui devaient chanter l'hymne
l'Etre- suprme. Au plus haut, une colonne tait charge de trompettes, dont la voix perante diriget, annont les mouvements dans l'espace immense. L'hymne
chant, le coup d'il fut un moment ravissant les jeunes filles jetrent des lleurs au ciel, les mres levet les musiciens,
14.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
246
rent leurs
l'Etre-suprme avec
Le
la
les
des Marseillais.
l'air
littrateur
de Gossec
Ils
sont assez
qu'avait dj donns
semblables ceux
Zimmermann.
et s'en dis-
Gossec, ainsi que Chnier, avait t mis en rquisicomposer l'hjanne de rigueur en ces sortes
de solennits. Quatre jours avant la crmonie *, Robespierre fit appeler prs de lui Sarrette, le grand directeur de la partie musicale des ftes nationales, et lui
demanda si tout tait prt. Oui, citoyen reprsentant,
lui rpondit Sarrette. Voici les paroles de l'hymne
mis en musique par Gossec et qui sera excut par
tion pour
tous les artistes de l'Opra. Il convient de faire observer qu' cette poque il existait entre le proconsul
et Chnier sinon une guerre dclare, du moins une
guerre sourde, et que ce dernier, en enveloppant sa
pense des formes potiques, avait laiss percer sa
haine contre la puissance criminelle, sa piti pour l'innocence malheureuse et proscrite, dans l'avant-dernire strophe ^ de son hymne ainsi conue
:
1. Hdouin place donc, comme Zimmermann, et probablement d'aprs lui, la conversation entre Robespierre et
Sarrette au 16 prairial.
2.
C'est--dire
stance
l'hymne
l'tre-suprme
247
A peine
Robespierre
quer un
homme,
tel
cult rsultait
TUDES RVOLUTIONNAIRES
248
prit, et
o il
Dieu protecteur de Tinnoccnce. 11 suffit, pour
montrer l'inanit de cette invention, de faire remarquer que Robespierre lui-mme, dans son premier discours du 20 prairial, a prcisment exprim les ides qui, ce qu'on voudrait nous faire
croire, auraient excit sa colre on trouve, en
C'est lui
effet, dans ce discours cette phrase
:
p. 299.
l'hymne
l'tre-slpr.me
249
remords et l'pouvante, et dans le cur de l'inle calmeet la fiert . Ernest llaqu'il est absurde de prtrs
bien
montr
mel a
tendre, comme le veut Ildouin, trouver dans les
vers de Chnier une attaque contre Robespierre;
et il et pu ajouter qu' supposer que cette attaque s'y trouvt, ou que Robespierre et cru Ty
le
nocent opprim
montrer
irrit
devant Sarrette.
XV
LE
TIMOLON
DE
Marie-Joseph Chnier,
M.-J.
CHNIER
membre
'
de la Conven-
Timolon,
qu'il venait
II,
de compo-
actuel). Ceux-ci la
soumirent l'examen de
l'ad-
Commune
chargs de
dramatiques, Baudrais
de police
l'autorisation
faites eut
la
et
251
drais. Froidure, et
police,
de salut public
(,9
germinal). En
mme
temps,
Commune
le
mme
jour
cri-
il
gereuse
comme dan-
1'
de la Rpublique franaise.
Je vous adresse, citoyen, la dcision des administrateurs de police relativement la pice de Timoleon de
Ghnier. Je vous prie de la lire avec attention la reprsentation de cette tragdie produirait, je pense,
;
ner
Payan.
Salut et fraternit.
Au
public
retrouve dans
fut
comme on
la pice.
le
ces papiers,
n'amena
Rapport
pas.
fait
au nom de
la
le
et ds
Moniteur,
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
2o2
la suite
En
lon,
sement
d'une
Orange,
il
Commission rvolutionnaire
dans sa lettre le paragraphe
glissa
Payan
mme, au
car
le
ami et compatriote
le conventionnel Jullien (de la Drme) fit entendre contre l'uvre de Chnier une protestation
vhmente. C'est le Journal universel d'Audouin,
soir
thtre, son
lloral.
253
Chnier
On
Au Thtro-Franrais
Il
hsite frapper
Tiinolou revit.
un despote profane.
subit,
15
TUDES RVOLUTIONNAIRES
254
mand
acte de cette
Que
tes applaudissent.
tre
Il
1.
est intressant de
rendu,
fait
versions fantaisistes
tard de cet
qui
donnes plus
furent
Voici celle
pisode.
d'Etienne et
On
premire re-
la
mme
le
personnage
de,
les citoyens
Timophane,
n'en fallait
pas davantage pour alarmer le farouche Robespierre.
Un grand nombre de dputs de ses amis assistrent
la rptition gnrale, et Julien de Toulouse (sic), l'un
d'eux, l'interrompit tout coup, en s'adressant avec
violence Chnier Ta pice est un manifeste de
rvolte, s'cria-t-il ; mais cela ne m'tonne point, tu
n'as jamais t qu'un contre-rvolutionnaire dguis.
Ces messieurs enjoignirent aux comdiens de suspendre la premire reprsentation, et, sur leur rapport,
;
il
ticle a t
255
Comit de salut
formellement
On
virs
*.
-.
Et,
mme
les
Julien de Toulouse
fut,
quelque
temps
aprs
(stc),
rien,
prsentant.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
256
plus.
Ils
redoutent
le
spectacle du triomphe de i-
le
le
tyran...
rpublicain sincre,
La lutte entre
et Timophane,
tion, tout
s'il
copier
les
auteurs de l'Histoire
Franais, outre
Jullien (de la
du Thtrede confondre
dme
Timophane recevait
le dia-
Prten-
'.
I
Michelet, dans son Ilisloive de la Rvolution franaise
(t. VII, p. 316), a aussi narr cette anecdote. Il n'a pas, naturellement, confondu Jullien (de la Drome") avec Julien (de
mais le mobile qu'il a prt au conventionnel
Toulouse)
montagnard est prcisment le contraire du sentiment qui
dicta en ralit sa protestation, t Cette tragdie d'un frre
1.
257
sa pice
mais un ausemblables sacrifices sans
en garder au cur un profond ressentiment. Et
lorsque, un mois plus tard, le pote ayant com-
Chnier
avait brl
pos un
bymne
l'Etre-suprme. le Comit de
comble
qui
tro])
Clinier ne vit
dirigeaient alors
le
avait
gouvernement rvolu-
Aprs
le
thermidor,
membre du Comit
premire
fois
lorsqu'il
fut
redevenu
d'instruction publique,
la
nom
de ce Comit
mes
violents;
il
dans
nationales, qu'il
fit
un rapport sur
la Convention
les
ftes
ven-
le
c'est
que
TUDES RVOLUTIONNAIRES
258
l'tat des
On y trouvait souvent l'ignorance et le dlire, lorsque des enfants stupides dirigeaient la Commission
d'instruction publique, et, devenus dj des censeurs
royaux, touffaient avec un soin scrupuleux dans les
ouvrages dramatiques totis les germes de raison et de
^
libert.
On
sait
que
le
manuscrit;
mois auparavant.
Mais
ennemis du pote,
est glorifi
contre
Chnier
un
de l'atroce
l'appui
lui.
fratricide,
calomnie
Peut-tre
Timolon ne
crit son
et-il
un argument
qu'ils
lancrent
biographe Arnault
que
se ft pas retrouv.
Cette
Drme),
XVI
MARIE-JOSEPH CHNIER ET ROBESPIERRE
RPONSE
A M. A. LIEBY
M. A. Lieby m'a
dans
le
dernier
fait
riionneur de discuter,
numro de
la
Rcohition
ran-
revue
la Rvolution
franaise
(14
septembre
1902i, intitul
260
TUDES REVOLUTIONNAIRES
aisc,
<i
261
mrite l'expos
remercier bien vi-
qu'il
le
proscription.
de ce qu'on a appel le culte de la Raison il tait l'auteur de l'Hymne la Libert chant la fte fameuse de
Notre-Dame le 20 brumaire, et d'un Hymne la Raison
chant le 10 frimaire Saint-Roch. Or Robespierre tenait
distinguer du prcdent culte celui dont il inaugurait
l'institution , et
on conoit qu'il n'ait pas voulu admettre, comme pice destine rester l'hymne officiel du nouveau culte, les strophes d'un pote connu pour avoir clbr la Raison d'Hbert et de Ghaumette . L'ordre donn
par Robespierre Sarrette apparat, ainsi interprt,
comme dgag de tout parti-pris hostile envers le pote
Robespierre, dans ces circonstances, put agir dans la srnit de sa conviction de pontife, sans aucun dessein d'tre
dsagraljle Chnier, comme aussi sans aucun souci du
mcontentement qu'il pouvait lui causer .
M. Lieby terminait son article par quelques rflexions
sur le Chant du Dpart, et rappelait que ce pome avait t
excut dans deux concerts officiels, en messidor, et avait
paru, sous le nom de l'auteur, au Moniteur du t thermidor,
preuve que Chnier n'tait pas rellement menac.
L'argumentation de M. Lieby, au sujet de l-'hymne
l'Etre-suprme, me parut dcisive, et j'crivis aussitijt l'article qu'on va lire (paru le 14 octobre 190:2) pour donner
mon entire adhsion l'opinion exprime par le jeune
professeur d'Aix
en ajoutant, dans une seconde partie,
quelques dtails sur la date laquelle a d tre compos
le Chant du Dpart.
15.
;
<i
TUDES RVOLUTIONNAIRES
262
et d'im-
un
dtail
les
diquer
plus brivement possible par quels motifs et dans quelle mesure je rectifie, aprs avoir
lu son article, mon premier jugement.
qu'il falJ'avais pens
et je pense encore
lait se dfier des rcits de Zimmermann et de
Hdouin \ du dernier surtout, et ne les accepter
que sous toutes rserves ; dans Fattitude prte
Robespierre l'gard de la personne et de
liiymne de Chnier, j'ai cru voir une lgende
d'origine thermidorienne . M. Lieby me donne
raison pour l'essentiel: il admet qu'il ne dut y
avoir ni chez le Comit de salut public, ni chez
le
Robespierre, de
pote
parti-pris
hostile contre
le
l'hymne de Chnier comme une attaque Robespierre, c'est mconnatre toute vraisemblance;
et que ni la personne de Chnier ni sa posie
lyrique ne furent proscrites ou menaces pendant
la priode qui prcda le 9 thermidor. C'est l
la conclusion que j'avais tire de l'tude minutieuse des faits; cette conclusion est galement
celle de M. Lieby.
1.
et 246.
ser; et que
ment en
263
Ihyume du
ment,
J'ai
qu'il se
fait,
spare de moi.
moi
aussi,
un nouvel examen de
comme
M. Lieby
la
et
sa suite, la conviction que Tordre dut tre etiectivement donn par Robespierre Sarrette de
faire faire d'autres paroles.
Quant
la
musique,
j'incline croire
d'exiger que
le
TUDES RVOLUTIONNAIRES
264
pour toutes
de la scne en-
concordance,
ne
rien
prouverait
mes yeux,
si
ou prouverait simplement que le second narrateur avait lu le rcit du premier et s'en tait in. Cette
'
elle existait,
ou tout au moins
le second indique, comme motif de l'irritation de Robespierre,
une stropbe de Chnier qui aurait renferm une
allusion hostile; tandis que le premier nous dit
que Robespierre s'indigna qu'un Girondin, un fdraliste et t charg de l'hymne national.
L'argument qui m'a touch est tir de la logique
spir
mais
puisque
si
l'hommage national,
comment le Comit de
d'adresser l'Etre-suprme
phes chantes au
Champ
mauvais que
de Mars sur
les stro-
l'air
de la
Marseillaise eussent pour auteur le mme Chet sa rponse me panier , M. Lieby rpond
que Robespierre, lu prsident de
rat topique
la Convention le IG prairial, et appel en celte
haranguer le peuple la fte de l'Etresuprme, a pu avoir une bonne raison pour re-
qualit
doce
cette
raison,
c'est
que
Chnier tait
avait t
1. M.
Lieby avait crit: Notons d'abord... la concordance de ces deux tmoignages pour toutes les parties essentielles de la scne entre Sarrette et'Robespierre .
le
265
celui dont
il
inaugurait l'institution
devait d-
la
seconde partie de la
fte,
le
organisateurs de la
pierre,
'
dehors de
lui .
De plus, M. Lieby fait remarquer, avec beaucoup de justesse, que si Robespierre n'avait
donn aucun ordre direct d'adopter un autre
hymne que celui de Chnier. s'il s'tait born
demander que la musique de l'hymne permt de
le faire excuter par le peuple entier, on ne voit
1. Voir plus loin, p. 286, le texte du passage du rapport
Peut-tre
de David qui a t paraphras par Chnier.
Robespierre ignorait-il encore, ce moment, que les trois
strophes fussent de Chnier, puisque le programme officiel
do la fte (Dtail des crmonies...) n'en donnait pas le texte
et n'en indiquait pas l'auteur. Opendant il est plus probal)le que le prsident de la Convention fut instruit <!e ce dtail. Les strophes furent imprimes part, avec le nom de
l'auteur, et distribues dans les sections le 19 prairial.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
266
Il
m'avait paru
peuple entier.
le
rette.
se
demander
si la
et
que trop
difficile, et si,
par consquent,
les vers
rette perdu,
amenait
le
du matin chez Gossec le pote Desorgues, qui proposait au compositeur de mettre en musique des
paroles qu'il avait faites sur le sujet l'ordre du
. Mais je reconnais que cette faon de se
jour
'
tions fondes,
1.
Ceci est la version de Hdouin d'aprs celle de Zimle sait, Sarrette aurait lui-mme fait appeler
mermann. on
Desorsues.
267
hymne adopt
par
le
cartant
les
vers de Chnier.
Voici, en rsum,
comment on
peut,
me sem-
d se passer. Le 16
du programme rdig par la Commission executive de
l'instruction publique et imprim sous le titre de
Dtail des crmonies et de l'ordre observer
dans la fte de rEtre-suprcinc. programme la
suite duquel se trouvait l'hymne de Chnier. Mcontent la pense que 1 Etre-suprme pourrait
tre clbr par un pote dont le nom avait t
associ aux crmonies de brumaire, il intima
ble-t-il,
se figurer ce qui a
mme
temps lui expliqua que l'hymne denon point par les choristes des
thtres seulement, mais par le peuple luimme. Il restait bien peu de temps pour faire
composer des vers qui pussent remplacer ceux
de Chnier; Desorgues tira Sarrette d'embarras
en lui fournissant des paroles de mesure identique, une parodie , sur laquelle Gossec crivit
sur-le-champ une mlodie simple, pouvant se
chanter l'unisson. Sarrette soumit ds le 17
prairial les nouvelles paroles au Comit de salut
public, qui les approuva. Et la musique du nouet
en
TUDES RVOLUTIONNAIRES
268
vol
hymne
il
sion do
reste acquis
^I.
et,
le
19 prai-
ticulirement significative
que
tout ce qu'on
ou de
tel
des
membres de
thermidorienne
II
article.
M. Lieby parle
comme
l'a
fait
voir M. Constant
ajoute
Faut-il penser
que
II; et
il
le
le
269
tmoig'nag-ed'Ar-
deux versions
Dans sa Notice place en tte
contradictoires
des
uvres compltes
de
Chnier
M.-J.
(d.
entendu pour
champs de Fleurus,
Et,
le
le
le
Champ du Dpart ^,
la
premire
jour
mme de
fois
dans
les
la victoire .
Mhul lui donna connaissance de Thyinne qu'il venait de composer sur la posie de Chnier, l'poque des rptitions de Mlidore et Phrosine ^
Je ne vois, pour moi, aucun motif de ne pas
accepter les diverses indications d'Arnault, qui
ne sont nullement contradictoires entre elles. Les
faits qu'il cite
trouve une dforsynchronismes mentionns par lui sont de ceux qui avaient d se
graver trs naturellement dans sa mmoire. La
et
il
n'est pas
probable
qu'il s'y
les
d'impression.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
270
'
musique du Chant du Dpart, nous dit-il, fut compose un moment o il voyait Mhul tous les
jours, pendant que l'on rptait.l/e'/Zc/ore et Phrosine ; or. la premire reprsentation de cet opra
eut lieu le 17 floral an II; il en rsulterait que
les vers de son hymne de
premire
moiti de floral.
guerre dans
Nulle date ne s'accorde mieux avec le caractre
du morceau. C'tait le moment o la Rpublique
remettait en mouvement ses hroques armes,
o la nation entire s'associait, par la fabrication des armes et du salptre, l'effort suprme;
l'enthousiasme dbordait,
la rsolution
les
de vain-
rpublicains,
conscients de
du Dpart signale bien l'ouverture de cette campagne du printemps de l'an II, qui allait, par
une srie de succs inous, aboutir si rapidement
la libration du territoire '.
Le 3 floral, le Comit de salut public avait
ordonn que la compagnie de musiciens cre par
son arrt du 30 du premier mois, en ce moment
l'arme de l'Ouest, se rendrait sans dlai l'ar-
me du Nord;
et
il
avait en
mme
temps charg
On
il
t modifie ultrieurement
celui de Bara.
par l'adjonction du
nom de Viala
271
musiciens galement destine cette arme. Sarrette, remis en libert tout exprs '. organisa
compagnie
cette
mais, une
le
plus rapidement
qu'il put
forme, on la garda
au programme sous
la
dsignation de corps
).
Chant du Dpart, qui n'avait pas encore t excut publiquement Paris, mais que les musiciens de l'Institut national avaient d dj rpter et apprendre, et qui fut imprim dans la
quatrime livraison (celle de messidor) de VOavrage priodique de chansons et romances civiques, in-8. Si, le 8 messidor au soir, pour clbrer la victoire de Fleurus, les musiciens nouvellement arrivs l'arme reurent l'ordre de
durent,
le
champ
de bataille,
il
faire enten-
n'y a l rien
le IG
messidor, dans le
la
'2.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
272
tionales. F
^^
diffrentes,
1291). Or,
in-8*',
'
c'est--dire l'dition
Chant du Dpart
le
et cette fois
tait
excut de nouveau,
comme
l'au-
gasin de musique... les morceaux suivants excuts au concert du peuple hier 26 messidor: la
Bataille de Fleurus, de
Lebrun
du Dpart, de Chnier
et
et Catel; le
Chant
Mhul...
moment o
hymne
fut grav
l'anogarder
pour la premire fois, avait tenu
nyme, c'est bien certainement parce qu'alors il
Si
1.
Chnier, au
son
fles
nationales
rial
il
373
cru menac; un sait qu'aprs le 22 praiavait quitt son domicile, et qu'il avait
demand
tional de musique, o
fut
il
logdans
la
chambre
champ de
quand un dut
jugea
j)rocder
un nouveau
tirage,
il
qu'il
Chant du Dpart
Wisser longtemps
il
a exagr
anonyme
l'anonymat
P. S.
Au
stant Pierre
Chnier a
(1802),
que,
dit,
un mois avant
en 1802, ce sont
TUDES RVOLUTIONNAIRES
274
rmonies de
1.
la
Rvolution franaise.
Hymnes
XVII
L'HYMNE] A L'TRE-SUPRME
ET LE CHANT DU DPART
A
UN SIMPLE MOT
L'OCCASION D'UN ARTICLE DE
M.
J.
TIERSOT
me commume
du 14 aot
L'Hymne l' Etre-suprme, M. Julien Tiersot
avait mis une hypothse qui lui paraissait de nature concilier certains tmoignages contradictoires. Il croyait avoir
trouv, dans le plan de David et dans le Dtail des crmonies, e?, indications permettant d'affirmer que rft'x hymnes
l'Etre-suprme, et non un seul, taient prvus ds l'origine pour la fte du 20 prairial l'un tait destin tre excut par les artistes, sur la montagne du Champ de Mars,
tandis que l'autre devait tre chant par le peuple, aux
Tuileries. Celui du Champ de Mars, disait M. Tiersot, c'est
l'hymne de Chnier, Source de vrit', qu'outrage l'imposture
celui des Tuileries, c'est l'hymne de Desorgues, Pre de l'univers, suprme intelligence. Ces deux morceaux, loin que l'un
ait t substitu l'autre, ont toujours d coexister, parfaitement distincts et ayant leur place marque deux moments diffrents de la f!e le Petit chur (Desorgues), chant
1.
1903,
intitul
TUDES RVOLUTIONNAIRES
27G
demandant
si
prsenter. Je dus
lui
lui
hymnes
l'Etre-suprme.
celui
de Chnier
nombre d'observations
et
un certain
gnaient
les
et contredits.
par
tembre
1903.
UN SIMPLE MUT
A M.
277
TIERSOT
me
borner
du Conservatoire, croit que l'hymne l'Etre-suprme de Desorgues ne fut pas crit pour remplacer celui de Chnier. Les deux morceaux,
dit-il, loin que l'un ait t substitu l'autre,
ont toujours coexist, ayant leur place marque
deux moments dilierents de la tte. Une fois
lanc sur cette fausse piste, M. iersot s'est trouv
jet dans d'inextricables difficults. Il n'a pas
russi, il ne pouvait pas russir tablir le bienfond de son hypothse; mais il aura obtenu ce
rsultat, que la question, prcdemment lucide
et simplifie la suite des explications
chang'es
et d'incertitudes
parviendra ressaisir
le
fil
conducteur
et re-
1"
L'hymne de
M.-J. Chnier,
musique de Gos10
TUDES RVOLUTIONNAIRES
278
sec,
OU
grand chur
le
16 prairial le seul
rt au
hymne
programme de
La musique vocale en a
a t jusqu'au
la fte
de l'Etre-suprme.
position de Rohespierre.
le
Il
20 prairial;
la suite
lut public
le-champ, rpt, ds
le
(celle des enfants des coles), qui eut lieu le 18 trois heu-
res? de graver un feuillet de musique de fprmat in-8, contenant une mlodie de seize mesures, avec basse chiffre,
et les paroles de huit strophes, et d'en imprimer quelques
centaines d'exemplaires. Si l'on accorde au musicien toute
la matine du 17 pour crire sa mlodie, il restera au graveur un aprs-midi, une nuit et une matine pour s'acquitter de sa tche.
UN SIMPLE MOT A M.
res,
par
les
:279
rue Joseph,
runis
tions,
TIERSOT
.1.
enseign
dans
les
II
Maintenant
je
question de la fte du 20
la
ou
plutt,
comme
la
je
le
disais
collaboration de
ceux qui voudront bien m'aider dans la recherche do la vrit. Ces deux hypothses sont relatives, l'une, ce qu'est devenue la musique crite
par Gossec pour V Hymne la Libert de M.-J.
Chnier, chant dans la salle de la Convention
le 18
an II
On
brumaire
;
Notre-Dame le 20 brumaire
du Chant du Dpart.
musique de V Hymne la Libert
et
l'autre, l'origine
sait
que
la
TUDES RVOLUTIONNAIRES
280
davantage dans
la
musique ma-
musique de V Hymne
la
mme
les parties
le sou-
du 20
brumaire
cV instruction
{Procs-verbaux du Comit
publique de la Convention,
II,
t.
p. 803).
Mais
il
qu'il
ne
fallait
pas se
presser d'admettre, sans autre examen, la destruction de cette musique. Gossec, maintes cir-
les
vnement de
la Rvolution, et
ne pas hsiter
les
UN SIMPLE MOT
A M.
J.
TIERSOT
281
crit en 1782
transform
en un
pour le cur de Gag^ny. fut
Hymne la Libert, paroles de Varon et que le
fameux
salutaris
trois voix,
(3
Triomphe
de Roucher; en l'an
il
tion
1.
Le premier vers
Triomphe au magistrat qui
Hymne
sait
mourir pour
elle
sait
mourir pour
elle
16,
282
TUDES RVOLUTIONNAIRES
patriotique
imprim
II
dans
glise Saint-Roch K
Eh
bien, je
me
suis
demand
si
la ci-devant
de
mme
pour
la faire
chanter
la fte
de l'Etre-suprme
montagne
la
Mais
la
et
rptes par
le
peuple entier.
ajouta au
1.
programme un numro de
M. A. Lieby, dans un
plus
un
du
que
UN SIMPLE MOT A M.
hymne
J.
283
TIERSOT
mu-
que la musique de
que ce n'tait pas
autre chose que celle de l'Hymne la Libert
chant le 20 brumaire Notre-Dame, et que c'tait Gossec lui-mme qui, ne doutant de rien,
avait eu l'ide de taire excuter cette belle composition, avec de nouvelles paroles, dans un nouveau cadre, plus grandiose encore que le preniier.
On sait que le grand chur de Gossec
un Lcwse compose de deux mouvements
sique. Je suis tent de croire
cet
hymne
^/le^iio,
Descends, Libert,
mais
ses
il
se
fille
de
la
nature, etc.;
Au
Qu'
tes pieds,
Bientt sur
le
desse,
ils
guerre.
tombent dsormais
la
paix.
Arms d'un
glaive humain,
Suive au tombeau
le
sanctifiez l'effroi
le
dernier esclave
dernier roi
TUDES RVOLUTIONNAIRES
284
Hymne
Source de
et
il
mes dans
blie en
de marche,
se trouve
le
Y;
l'an
chantes sur
les
elles
la
et,
au Conservatoire, on peut
notes de ce
Mouvement
venger
les
Sois toujours
Ecrase
les ligues
mutines;
De
De
la
Je n'entrerai
au
indiquer sans
ceci
si
n'aurait plus se
demander comment
s'est faite
UN SIMPLE MOT
cette chose trange,
la Libert ait
A M.
que
la
J.
285
TIERSOT
musique de l'Hymne
musique n'aurait pas disparu, elle serait devenue celle de l'Hymne l' Etre-suprme (grand
cette
chur).
Il
composition (voir
p. 231, n. 2),
existaient dj.
tre, la
laisser
excuter
la
fte
de
l'Etre-suprme
1.
J'avais,
au tome IV des
'
l'Institut na:
c'est
que la
du
Comit
Procs verbaux
d'instruclion publique de la Convention, rejet comme inadmissible cette date du 15 prairial (voir ci-dessus, p. 244);
elle le serait
en
effet,
si
l'hymne de Chnier,
cette date,
286
TUDES RVOLUTIONNAIRES
III
L'autre hypothse, je
l'ai
dit,
est relative
du Chant du Dpart.
Dans le Plan de la fte l'Etre-suprme lu
l'origine
la
le
18 floral, se trouve
devait
tre
tagne qui leur est dsigne les mres avec leurs filles
se rangent de l'autre ct; leur fcondit et les vertus
de leurs poux sont les seuls titres qui les y aient conduites. Un silence profond rgne de toutes parts les
accords touchants d'une musique harmonieuse se font
entendre. Les pres, accompagns de leurs fils, chantent une premire strophe ils jurent ensemble de ne
plus poser les armes qu'aprs avoir ananti les enne.
leur fcondit
Nos
purg la terre des tja-ans coaliss contre nous, reviendront s'acquitter d'un devoir cher leur cur ils fermeront la paupire de ceux dont ils ont reu le jour .
;
UN SIMPLE MOT
A M.
J.
TIERSOT
287
Le peuple rpte les expressions de ces sentiments sublimes, inspirs par lamour sacr des vertus.
Une troisime et dernire strophe est chante par le
peuple entier, Touts'meut, tout s'agite sur la montagne: hommes, femmes, filles, vieillards, enfants, tous
font retentir l'air de leurs accents. Ici, les mres pressent
les enfants qu'elles allaitent; l, saisissant les plus jeunes de leurs enfants mles, ceux qui n'ont point assez de
force pour accompagner leurs pres, et les soulevant
dans leurs bras, elles les prsentent en hommage l'auteur de la nature; les jeunes tilles jettent vers le ciel
les fleurs qu'elles ont apportes. Au mme instant et
simultanment, les fils, brlant d'une ardeur guerrire,
David crit
Ils jurent ensemble de ne plus poser les armes qu'aprs avoir ananti les ennemis de la Rpublique...
Les fils tirent leurs pes, ils jurent de les rendre partout victorieuses, ils jurent de faire triomplier la li-
Chnier chante
D'anantir
les
oppresseurs.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
288
David
et la libert.
Chnier
Si
notre destine
Beaux de
David
gloire et de libert...
Chnier
fcondit...
la vie,
David
jour.
Chnier
Et rapportant sous
la
chaumire
Quand
les tyrans
ne seront plus.
UN SIMPLE MOT
Dlgu ds
tion
le 3 floral
comme un
M.
par
et
TIERSOT
289
Comit d'instruc-
le
J.
avec Robespierre,
s'tait
et
abouch avec
sans doute
il
dut
en reut-il de lui? Je
l'ignore
Je suis dispos
me
reprsenter
strophes
les
mres,
les
jeunes
filles, les
les
vieillards,
guerriers,
les
pouses,
comme une
les
tentative
galement dans
le
Plan
elles
auraient t cri-
en un projet
la
comme
comme posie,
comme musique, on
fois
colossal
action
et for-
aurait
cment trs simple
reconnu que le pome de Chnier serait trop
mulong, et surtout que la musique de Mhul
sique savante, avec des formules harmoniques
compliques
serait trop
difficile
on se serait
connue
Champ
de
jNIars, et
17
TUDES RVOLUTIONNAIRES
290
qui sont
comme une
version abrge du
Cliafit
du Dpart ^
S'il
pr
i.
le
Voici
le texte
20 prairial,
La
Les Femmes.
Entends les vierges et les mres,
Auteur de la fcondit
t
Avant de dposer
glaives triomphants.
|
Jurons
Jurez
d'anantir le crime
et les
tyrans.
UN SIMPLE MOT
A M. J.
TIERSOT
291
fin
de prairial
comment, pour
la
vers de
Thymne
que, furent
fte
projete de Bara et de
fut aussi
officiel,
l'organisateur, les
dont Mhul
demands un
fit
la
musi-
versificateur obscur,
Il
relatifs
TUDES RVOLUTIONNAIRES
292
il
vandalisme
longtemps. Je
me
me hantent
depuis fort
maindmon-
et
couvrira-t-il
un jour.
XVI H
COURT REMERCIEMENT
A M.
A.
LIEBY
numro de
la
dans
le
TUDES RVOLUTIONNAIRES
294
tous
les
dtails
de la question.
minutieux examen
si
renseign,
limite
mes
qu'en
a fait
Et,
aprs
un
deux hypothses,
exacte que je
leur
avais
le
critique
dans
la
assigne
et
la
comment
les
lecture de l'arti-
M. Lieby.
La premire hypothse
savoir que
Gossec
Hymne
gramme
dfinitif.
COURT REMERCIEMENT
M,
A.
295
LIEBY
y a deux raisons pour cette affirmation. D'une part, nous ne connaissons aucune
circonstance antrieure l'occasion de laquelle
encore servi.
Il
tible de s'adapter
s'y
brumaire
an II. l'Institut national de musique excuta
pour la premire fois VHijmne la Libert dans
strophes. D'autre part, lorsque, le 18
mme
la salle
prsent
de
la
Convention, cet
hymne
fut
Cbnier,
et
Rvolution,
pagne.
le
le
Tyrte de
la
{Moniteur.)
Quant
seconde
la
comme Ta
ft
hypothse,
j'ai
voulu,
comme
gine du Chant
hors de doute
V.
du Dpart.
1. Je
ne veux pas discuter nouveau ce point spcial,
sur lequel M. Constant Pierre est d'accord avec moi. Je re-
TUDES RVOLUTIONNAIRES
296
J'ai
moutr
qu'il
ne saurait tre une concidence fortuite, entre les vers du Chant du Dpart et
les tableaux dcrits dans le Plan de David pour
la fte de l'Etre-suprme. Sur ce point, M. Lieby
lire, et qui
puisqu'il
je crois,
not de frappants rapports entre diverses strophes du Chant du Dpart et le canevas des trois
le Plan (de David) pour
montagne symbolique du
Champ
de la Runion
ajoute,
il
est vrai,
comme un
garde
que le
COURT REMERCIEMENT
ceau
j'avais
));
A M.
297
mule
LIEBY
A.
Je suis dispos
du Chant du Dpart
cipe] de ralisation de
floral] sera
la
conception qui
[le
le
18
Plan
fte
elles
du 20 prairial.
Cette supposition,
l'appui
de laquelle je
n'ai
d'ajouter
crivant
le
rpublicain
prme.
On
qui
s'appela la fte
de l'Etre-su-
le voit,
1.
ne
M. Lieby a
me
17.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
298
comme
conclusion, un
m'tais r-
, je
minimum
j'avais
crit
minimum,
l'occa-
C'est ce
nullement aven-
cette seconde et
dbat,
cit
que
j'ai
et lucids
par
plaisir
louer,
ma
lui
parce
que ces
thse finale. Je ne
hasar-
me
qu'il
tiens
donnerait moins
la
volon-
tielle,
COURT REMERCIEMENT
A M.
A.
299
LIEBY
proposition-l,
il
M.
ne l'acau con-
Lieby
la traite,
traire,
ml au
Chant du Dpart)
avait
la
Convention
trois strophes
seillais,
il
et
(du
commandes, sur
l'air
des Mar-
avec la
ce point
'
ceux des
commune
origine
11
le
Chant
TUDES RVOLUTIONNAIRES
300
me
si
judicieux
qu
et si
bien
remercier de la
srieuse attention qu'il a bien voulu accorder
inform,
il
ne
reste
le
j'avais exposes.
XIX
UN DERNIER MOT
DU
"
PROPOS
CHANT DU DPART
fois
"
de plus, dans la
TUDES RVOLUTIONNAIRES
302
nion
Mes
autres
deux. J'en
ai dit
combats de Boussii
UN DERNIER MOT
A M.
A.
LIEBY
303
cette
potique de David.
Je tiens faire bien
opi-
Dpart n'a pas t nonce sous une forme absolue, mais au contraire avec une restriction
expresse Je regarde
comme un
ii-je dit
fait acquis, jusqu' preuve du contraire... Aussitt que M. Lieby aura administr la preuve du
:
contraire, je m'inclinerai.
II
Il est
l'article
la
de M. Lieby,
plume du musicien
TUDES RVOLUTIONNAIRES
304
mal comprise, a
part de M. Pierre, une hypo-
donn
de la
lieu,
thse selon laquelle Chnier aurait pu se trouver' cach par Sarrette ds le mois de floral.
il
hypothse tout
fait
comme
UN DERNIER MOT
A M.
A.
305
LIEBY
continuait
Or,
Adam
ami,
dit-il,
en entrant,
Chnier.
Mon
vous tes
perdu; Robespierre a repouss vos paroles uniquement parce qu'elles venaient de vous et
cause de vos opinions;
il
faut fuir la
mort qui
TUDES RVOLUTIONNAIRES
306
VOUS attend.
ble?
Fuir,
y a encore
Il
dit Chnier,
est-ce possi-
ch
ici
le
cacher
fait
la fte
puis
Adam
continue ainsi
il
quitt jusque-l
ne
l'avait pas
sur
lui.
Un
et,
dans
plus belles odes qu'ait inspires l'ardeur patrio1. Autre erreur d'Adam. Sarrette avait obtenu sa libration dfinitive, la retraite du gendarme qui le gardait et la]
leve des scells apposs dans son appartement, ds le 21 floral, quinze jours aprs sa libration provisoire, et un moij
avant la
fte
de l'Etre-suprme.
UN DERNIER MOT
tique:
La
victoire
A M.
A.
LIEBY
307
rire.
che^
lui
m
Outre
tain
le rcit
d'Adam,
Zimmermann,
galement
il
sa suite, M. Lieby,
dans
les
celles
comme
vraisemblables
certaines
parties
des
1. J'ai montr
{Rvolution franaise d'octobre 1902) qu'au
tmoignage de Chnier lui-mme, il n'y eut de perscution
dirige contre lui qu'en messidor, et qu'elle vint du Comit
de sret gnrale, non de Robesrjierre (voir ci-dessus
p. 273, note): ce serait donc en messidor seulement, non en
prairial, que Chnier aurait eu se cacher chez Sarrette.
Mais, ce moment, le Chant du Dpart tait compos dj,
et appris par les excutants.
308
TUDES RVOLUTIONNAIRES
et.
en bonne critique,
dancieuses, accueillies
carter d'emble
1.
plus
Puis
de Robespierre
2. On trourera, la fin du volume, une correspondance
change entre M. Charles Vellay et moi, l'occasion des
dernires lignes de cet article.
!
XX
LES SEXTILES DE L'RE RPUBLICAINE
On
sait
comme
que
calendrier rpublicain,
tout
le
srie des
le
annes de
l'poque ac-
diminuant,
de 5 heures 48 minutes
45 secon-
des,
2.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
310
joutait
ceux-ci
anne sextile.
Pour dterminer quelles annes devaient tre
s'appelait
sextiles
du
et
recevoir
4 frimaire
an
II,
un jour de
base suivante
minuit,
avec
le
dcret
et 10,
le
la
plus,
l'Observatoire
de
Paris
dut recevoir un
le
jour
noxe d'automne, et l'quinoxe de l'automne suivant arrivant tantt dans le trois cent soixantesixime jour aprs celui-l, tantt dans le trois
le jeu naturel du
du phnomne qui-
dplacement de l'heure
deux ans aprs la fte des Terminalia, qui avait lieu le sixime jour des calendes do mars (24 fvrier). Lors de la
rforme julienne, l'astronome Sosigne ne crut pas devoir
modifier l'poque de l'intercalalion il plaa donc le trois
cent soixante-sixime jour aprs le sixime des calendes de
mars. Pour ne rien changer au nom des autres jours et
l'ordre des sacrifices que l'on offrait en fvrier aux dieux
infernaux, on comptait deux fois [bis) le sixime [sextiis)
jour des calendes
il y avait donc, dans les annes o se
;
et c'est
donna
et
311
la
devait indiquer
quelle
anne se
consquent,
lui
aussi,
une dure de
trois cent
soixante-cinq jours.
nombre de
312
TUDES RVOLUTIOXXAIRES
premires annes de
la
Rpublique
annes
les
XL
fli-
tuait des
intercalaire se plaait
automatiquement, sans
qu'il ft ncessaire de recourir une rgle.
Le rapport qui prcdait le dcret du 4 frimaire disait
:
En
suivant
un point
fixe
le
dans
premire disposition que la concordance avec les observations astronomiques rend ncessaire, la priode
sera de quatre ans. Ce n'est qu'aprs cent vingt-neuf
ans environ
qu'on devra retrancher le jour ii.tercalaire Tune de ces priodes.
*
Romme, on le
annes sextiles se suivraient
que
les
313
ment ncessaire,
serait appele la
Franciade^
Mais une tude plus approfondie de la quesentreprise l'anne suivante par l'astro-
tion,
nome Delambre
du nombre
il
se
fois
publicaine.
18
TUDES RVOLUTIONNAIRES
314
secondes avant minuit, mais o en ralit il pouvait aussi bien arriver quelques minutes aprs mi-
ce qui et entran
conformit de
il
1. Les annes sextiles sont distingues par la lettre S
y en a 48 en deux sicles. Si j'ai pu dresser ce tableau,
c'est, pour les annes XV GVIII, grce l'obligeance de
M. Lwy, directeur de l'Observatoire de Paris, qui a bien
voulu faire relever pour moi, dans la collection de la Connaissance des temps, au Bureau des longitudes, les poques
des quinoxes d'automne pendant le xix"^ sicle de l're
vulgaire et, pour les annes CIX GG, grce M. Rocques-Desvalles, calculateur titulaire au Bureau des longitudes, qui a t assez aimable pour me communiquer le
placement des annes sextiles pour la priode au del du
xix<^ sicle de l're vulgaire, placement qu'il a dtermin en
calculant lui-mme les quinoxes.
;
LES SEXTILES DE
XLI
LXXXI
XLII
XLIll
LXXXII
LXXXI II
XLIV
S.
S.
XLVI
LXXXVI
LXXX VII
S.
12
LXXXIX
CXXIX
XC
xci
XCII
13
XGIV
LV
XCV
LVI
14
LVI II
LIX
5
LX
LXXI
15
LXII
LXIII
6
17
10
CXXX IV
CXXXV
GXXXVI
XCIX
G
CXL
CI
S.
25
S. 26
S.
27
GLI
CXIII
CLIII
CXIV
CL IV
LXXV
CXV
CXVI
CXVII
19
LXXVIII
CXVIII
LXXIX
cxix
LXXX
cxx
CLXXII
CLXXIII
S.
33
S.
28
CLXXVII
CLXXVIII
s.
34
S.
35
S.
36
29
GLXXIX
CLXXX
GLXXXI
S.
42
S.
43
S.
44
S,
45
S.
46
S.
47
CLXXXVIII
GXG
s.
37
s.
38
GXCI
CXCII
CXCIII
CXGIV
GXCV
CXCVI
CXCVII
GXGVIII
CLIX
CLX
41
CLXXXIV
GLXXXIX
CL VII
CLVIII
s.
S.
GLXXXII
CLXXXIII
CLV
GLVI
40
CLXXIV
CLXXV
CLXXVI
CLXXXV
CLH
LXXVI
LXXVII
32
CLXXXVI
CLXXXVII
CXI
S.
CLXIX
CLXX
CLXXI
ex LVI
CXLVII
CXLVIII
CXLIX
CL
CXII
18
s.
CLXVI
CLXVII
CLXVIII
CXLV
LXXI
S
31
GXLI
CXLII
CXLIII
CXLIV
CIV
CV
GVIX
ex
s.
CXXXVII
S. 24
LXXII
LXXIII
LXXIV
9
23
GVIII
S
LXX
8
CLXI
CLXII
CLXIII
CLXV
CXXXIII
CXXX VI II
CXXX IX
CVI
CVII
LXVIII
LXIX
cxxxi
CXXXII
315
CLXIV
CXXX
22
cm
LXVI
LXVII
7
XCVI
XCVII
XCVI II
Cil
LXIV
LXV
S.
XCIII
LIV
LVII S
2J
LXXXVIII
LI
S.
S.
s. 30
CXXIV
CXXV
CXXVI
cxxvii
CXXVIII
LU
cxxi
CXXII
CXXIII
20
LXXXV
XL VU
LUI
S.
LXXXIV
11
XLV
XLVI II
XLIX
ERE REPUBLICAINE
GXCIX
s.
39
ce
S.
48
316
TUDES RVOLUTIOXNA.IRES
tile
Romme
le
rapport de
au sujet du commencement
si l'on s'en rapporte au chiffre
de l'an CXLIY
donn par le calcul auquel s'tait livr Delambre, l'quinoxe devra tomber ail h, 59 m. 40 s.
du soir, le lendemain du cinquime jour complmentaire de l'an CXLIII; en consquence,
l'an CXLIII aura 365 jours, l'an CXLIV en aura
366, et il y aura un cinquime intervalle quinquennal entre la 34 et la 35 anne sextile,
comme il est indiqu dans le tableau si au contraire l'observation venait constater que l'quinoxe est tomb en ralit au del de minuit
(voir p. 313)
:
(comme
complmen-
et l'an
l'intervalle
317
A Delambre
et les trois
se joignirent
faits
Romme, ramenrent
comme
dterminer
le
commencement de
fallait
l'anne.
Il
de
de-
une priode
fixe
sage,
il
demanda
et,
pour
la
commodit de
l'u-
anne sextile
non pas l'an III
comme l'indiquait l'Instruction qui accompagnait
le dcret du 4 frimaire. Le premier jour de l'anne serait, non plus le jour de l'quinoxe, mais
tout simplement le jour qui suivrait le trois cent
soixante-cinquime de l'anne prcdente, ou le
position de l'quinoxe, la premire
ft l'an
IV de la Rpublique,
si
et
l'anne prcdente
II
Romme
vant
se
chargea de porter
la
question de-
18.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
318
Daunou,
jNIassieu,
moment de
Bailleul,
C.-A.
Grgoire,
Le Comit
Romme
G.
dans
lui
que
arrte
fera
les sextiles
de
le
reprsentant du peuple
un rapport sur
l'ordre
tablir
jugera
Romme convoqua alors une assemble de gomtres et d'astronomes, devant laquelle Delambre exposa son projet, qui fut adopt. Romme,
raconte Delambre ^ voulut le rdiger lui-mme
il s'y trompait toujours,
et je lui faisais mes
observations; enfin, quand il ne resta plus que
quelques lgres imperfections, j'y donnai mon
;
assentiment. La
compli-
miques
Romme
tenu garder
certains mnagements on ne pouvait pas avouer
tout simplement qu'on s'tait tromp, sans branler la confiance du public et de la Convention
;
d'ailleurs
tait
l'endroit
rapport ne devait donc pas parler d' abroger certains articles du dcret, mais de les
le
\.
1814.
Astronomie thorique
et
pratique,
t.
ait
s'y
319
reprendre plusieurs
fois
avant d'ar-
Delambre,
et qui
l'air
Ce fut
le
la
il
avait t charg
fait
[lar
au Comit
arrt du 20
qui ramne la concidence de l'anne civile avec l'anne moyenne astronomique. Le projet de dcret qu'il
a lu, la suite de ce rapport, a reu quelques amendements, et a t adopt comme il suit, pour tre prsent la Convention nationale (Suit un projet de dcret en sept articles, qui sera donn plus loin, p. 324).
Ce projet de dcret est le rsultat d'une confrence
o ont t appels Pingre, Lagrange, Laplace, Lalande,
Messier et Nouet, pour examiner les calculs et les propositions de Delambre sur cette question importante.
Le Comit arrte que le rapport et le projet de dcret
seront imprims et distribus la Convention nationale pour prparer la discussion.
Le Comit rapporte son arrt du 6 nivse, qui
charge la Commission d'instruction publique de faire
graver et imprimer deux calendriers perptuels en
forme de tableaux, prsents par Thuillier de Versailles, et Nouet, attach comme astronome l'Observatoire 1. La Commission est charge de suspen:
1. Il
TUDES RVOLUTIONNAIRES
320
(Ire
fait
Romme.
et
projet de dcret
prsents
la
Convention
G. Romme, sur les sextiles de l're de la Rpublique ; imprims par ordre du Comit d' instruction publique. De l'Imprimerie nationale, floral, l'an III. (Bibliothque nationale,
Le
38
1441,in-8.)
Un degr
nire
qui fixe
le
commencement
de l'anne.
321
dans
...
Dans
mais insuffisante.
Dans le premier, on ajoute un jour tous les quatre
ans, ce qui suppose l'anne de 365 jours 6 heures
minute seconde. Dans le second, on ajoute un jour tous
les quatre ans; on excepte, sur quatre annes sculaires, la premire, la deuxime et la troisime qui sont
communes; la quatrime seule est bissextile: cette double correction suppose l'anne de 365 jours 5 heures 49
minutes 12 secondes.
La-longueur moyenne de l'anne, dtermine sur
deux sicles d'observations exactes, est entre 365 jours
5 heures 48 minutes 48 secondes, et 305 jours 5 heures
48 minutes 50,4 secondes. Les deux corrections julienne et grgorienne sont toutes deux trop fortes.
Dans la premire limite de l'anne moyenne, le calendrier julien compte, en trente-six sicles, 900 jours
intercalaires le calendrier grgorien en compte 873
on ne d jit en compter que 872.
Dans la seconde limite de l'anne moyenne, le calendrier julien compte, en quatre mille ans, lO jours
:
!.
Gart tait
le
chef de la
l'instruction publique.
2. Barthlmy, alors dans
tait accaljl d'infirmits; il
(30 avril 1795).
Commission executive de
sa quatre-vingtime anne,
le 11 floral an III
mourut
322
TUDES RVOLUTIONNAIRES
intercalaires
1.
Pingre, Lagrange, Monge, Guyton, Dupuis, Ferry.
(Rapport sur l're de la Rpublique, prsent la Convention par G. Romme, le 20 septembre 1793.)
2. L'usage s'est introduit d'crire les annes de l're rpublicaine avec des chiffres romains, en rservant les chiffres arabes pour les annes de l're chrtienne. Mais auj
temps de la premire Rpublique on employait ordinaire,
ment
323
le
l'viter.
et
d'avance
le
une
dis-
Le
ans,
ans,
rait,
plus souvent,
ils
naire public,
On lvera tous
les
inconvnients, dit
Romme
TUDES RVOLUTIONNAIRES
324
On ajouterait un
riode, qui et
d tre
une anne
sextile, serait
ordinaire K
Voici le projet de dcret qui rsumait les propositions contenues dans le rapport
PROJET DE DCRET
La Convention
mire Franciade 2.
Art. 2.
Les annes sextiles se succderont de
quatre en quatre ans, et marqueront la fin de chaque
Franciade.
Cette dernire disposition tait une innovation tandis
la correction de la quatrime anne sculaire existait
dj dans le calendrier grjrorien.
2. D'aprs le dcret du 4 frimaire, comme la premire anne sextile devait tre l'an III, la premire Franciade, ainsi
qu'il a t dit plus haut, tait cense avoir commenc un an
avant l'tablissement de l're rpublicaine
la seconde
Franciade devait commencer avec l'an IV et se terminer
avec l'an VII, et ainsi de suite. Le dcret propos faisait
concider le commencement de la premire Franciade avec
le commencement de l're rpublicaine.
1.
que
LES SEXTILES DE
Art.
3.
o2o
ERE REPUBLICAINE
communes
Art.
cles,
anne
4.
la
Il
commune
Art.
5.
Il
i.
renferme,
et faire
Tous
les ans,
(jui
en font
la base.
Art.
6.
il
annuaire pour
un
usages civils calcul sur des observations exactes, il servira de t}q>e aux calendriers
qui se rpandront dans la Rpublique.
Art. 7.
La Commission d'instruction publique est
charge d'acclrer, par tous les moyens qui sont
sa disposition, la propagation des nouvelles mesures
les
du teuips.
Elle est autorise renouveler tous les ans la uo1. Le 19 floral, cet article, tel que l'avait adopt le Comit d'instruction publique, tait rdig sous cette forme
19
336
TUDES RVOLUTIONNAIRES
menclature des objets utiles qui doivent accompagner l'annuaire pour chaque jour, et sur lesquels il
doit tre fait des notices instructives pour l'usage des
coles
1.
III
On a vu que,
le
pression
uqaes
membre
le
2;
culirement
le
lerions
anti-clricalisme
1'
M.-J. Chnier,
ancien
membre du Comit
(de la Cte-d'Or).
Il
s'y
qu'il
ans ,. Ceux,
renouveler cette nomenclature tous les
qui, de nos jours, croient ncessaire de reproduire telle
quelle la nomenclature de Fabre d'Eglantine vont donc :
et du Comit d'inrencontre des intentions de
de
Romme
struction publique.
2. Massieu, Grgoire, Villar, Wandelaincourt, et Lalande
(de la Meurthe).
327
tions
deRomme
et des illustres
astronomes dont
tait l'organe.
il
Romnie demanda
qu'au moins, pour l'honneur de 1 astronomie, on imprimt le rapport ce qui fut adopt i.
:
la
mauvaise
foi ?
qu'une chose
1.
Mmoires de Grgoire,
t.
I", p. 341.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
328
(le
prvoir l'avenir de
si
dans
rapport et dans
le
Mais
projet de
le
y avait
il
dcret,
on se trouvait dj au
demandaient que
mune
l'an III
dcision;
cette
ft
ils
et
que
vaise
par
foi.
la
le
vrit
le
le projet
mau-
lui,
Il
contraire la
pour que
pt s'ouvrir plus
le
tt.
imprimer l'avance
le
il
dbat
la
prit sur
rapport
et
Convention
lui
de
faire
le projet
de
aux reprsen-
Romme, en
des adhsions
et
il
du Comit de sret gnrale, o sigeait Chnler depuis le 15 g-erminal. On lit dans le procs-j
verbal de la sance du Comit d'instruction du
26 floral
329
Le citoj-en Romme demande tre autoris communiquer au Comit de sret gnrale le projet de dcret qu'il a prsent sur l'ordre des sextiles, et que le
Mais
le
le
dcrt d'arrestation
tait
suite,
il
1'"
prairial,
niers Montag"nards
taire.
le
On
sait
les der-
une Commission
comment
se
termina
mili-
la tragdie.
les
sur
le
le
prai-
qu'elle
non alines, en
sition d'entendre
mme
murmures
un rapport sur
temps
propo-
la
les ftes
dca-
ddaigneusement l'ordre du
un mot pour rappeler le projet sur l'ordre des sextiles, imprim
par ordre du Comit d'instruction publique et
daires
et
passait
distribu la Convention
le
nom
d'un terroriste
Delaml)re
et
les as-
TUDES RVOLUTIONNAIRES
330
les articles 3 et 10
du dcret du
loi.
an II
La question des
4 frimaire
l'an
L'an
XV
IV
ne manque pas de gens, mme parmi les
rpublicains, qui. ne saisissant pas la porte de
l'tablissement du calendrier dcimal, le consiIl
drent
peu
ridicule. Je
1.
En
I80i, le
XV
au
31
dcembre
1808.
331
Romme
et
dant,
il
de Fabrc d'Eglantine
mment amus
en
me
les
ren-
Je voudrais montrer,
ceux-l
polon,
mmes
rdigrent
les
rtablissement du
non seulement
nom
par
tmoignage de
le
le
rapports
calendrier
concluant au
grgorien,
que
le
de
supriorit,
TUDES RVOLUTIONNAIRES
332
il
fallait qu'il
supprimt
commmorative de
l're rpublicaine,
la destruction
de la monar-
chie.
11 commena par arrter (7 thermidor an VIII)
que l'observation du dcadi ne serait obligatoire que pour les autorits constitues et les
fonctionnaires. Aprs le Concordat, cet arrt
mme fut abrog. Du moment que le gouver-
nement de la Rpublique, aprs avoir reconnu que la religion catholique, apostolique et romaine tait la religion do la grande
majorit des Franais
eussent
la
dclarait vouloir en
il
fallait
possibilit
que
les fonc-
d'aller
la
messe; on plaa donc dans laloi relative Torganisation des cultes, du 18 germinal an X (8 avril
Le repos des
1802j, un article 57 ainsi conu
fonctionnaires publics est fix au dimanche .
Le mois suivant, un arrt des consuls, du
1.3 floral an X (3 mai 1802), prescrivit que ds:
les
333
avait
on
tive
comme
rpublicain,
auquel
on
feignit
le
calendrier
de reprocher,
comme
ni
exactement
ni
dans
les
plus tard.
Le 28
floral
19.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
334
il
fallait,
du 22 septembre 1792.
Deux commissaires du gouvernement, Regnaud
Saint-Jean-d'Angly) et Mounier, furent
cbargs de prsenter au Snat un projet de s A
natus-consulte dont l'article 1"" disait
compter du 11 nivse prochain, 1" janvier
1806, le calendrier grgorien sera mis en usage
dans tout l'Empire franais . Le rapport
l'appui, lu au Snat le 13 fructidor an XIII
(31 aot 1805), tait l'uvre de Regnaud, qui
Delambro avait probablement prt le concours
de sa plume. Regnaud tait un serviteur dvou
de Napolon; mais, pntr des ides piiilosophi(de
de d'Alembert et
de Lavoisier qu'il
que
il
la ncessit des
momentanment en usage
11
'.
tue
par
sciences,
il
les
reprsentants
comme
de l'Acadmie des
celui
blis
335
dj rtablie ; et
il
marquait, en
mme
temps,
en disant
fait [)erdre
les
plus usuels, c'cst--ilire cette correspondance conle ([uantinie ilu mois et celui de la dcaile.
stante entre
soit
pas douteuse
Les avantages qui restent encore au calendrier franais ne seraient pourtant pas ddaigner: la longueur
d'hui proposer
le
calendrier romain,
s'il
tait
parallle
nouveau.
recommander
faire agrer.
:
TUDES RVOLUTIONNAIRES
336
un quinoxo on
aprs
un
solstice,
d'hiver.
le solstice
raille les
trente et
tait le
Sans
n'est
placement de
doute
pas
le
la fte
de Pques.
il
n'a
Le
pour
i)remier et
Ge_. dfaut,
les
Il
le
les sextiles,
337
a rgl ce calen-
cents uns.
Regnaud
mort
a t
condamn
a donc d
de l'impression y
tre distribu au
prairial et
non
indique)
il
commencement de
il
Romme
imprim en
est
tromp.
s'est
le
Mais
la fin.
tie
de la distribution du
1^'
prairial, c'est--dire
mme
de la sance
clestes ,
il
TUDES RVOLUTIONNAIRES
338
commencement
de l'anne.
de dire que
On
et les
l'quinoxe
clestes.
On
qu'on
fit
le fait que
souvenir
au
l'quinoxe d'automne
crime irrde la fondation de la Rpublique,
il
n'y
missible aux yeux d'un empereur.
avait rien, dans le choix de cette poque pour
le commencement de l'anne, qui fut de nature
contrarier bien profondment soit les liabitu-
le
339
Le nouveau calendrier, continue le commissaire, ayant t repouss par une partie des
Franais, et les peuples trangers n'en ayant
point adopt l'usage,
il
fois,
ce qui est
tions sociales,
le
La
lieu de
<>
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
3'i0
manque,
si
les
j'ai
Elle et attendu du temp--. qui fait triomraison des prjugs, la vrit de la prvention, l'utilit de la routine, l'occasion de faire adopte^'
par toute l'Europe, par tous les peuples civiliss, un meilleur
l'abror/ation.
pher
la
de
la lettre
tre ans, et
et
s'il
commencer Tanne au
fait
ou l'quinoxe du printemps,
Napolon n'en aurait pas propos l'abrogation.
solstice d'hiver
Regnaud
vient de
lui-mme
que d'ordonner que la prochaine anne sextile, au lieu d'tre l'an XV,
le dire
serait l'an
cilit,
XYl
placer
le
et
on et pu. avec
la
mme
fa-
commencement de Tanne
Il
comme
la plus
peuples civiliss, de
ter
un jour
le
341
le
intgrante.
la
re-
donn en 1793,
lui fut
et
dont l'abrogation de
la
di-
avantages.
n'est-il
Ici.
pas vrai,
la
Pourquoi
de rpliquer l'orateur
Tavoir
abroge en l'an X, cette division dcimale? C'est
parce que vous livriez la France l'Eglise.
:
Mais
la
:
du gouvernement imprial
c'est l'orateur
nous le dit,
comme conclusion de son rapport, en des termes
bien remarquables
qui
Un
rendue
savantes, sentira
tutions
le
sociales, de
besoin de perfectionner
rapprocher les peuples
les insti-
en leur
TUDES RVOLUTIONNAIRES
342
le
temps.
afin de ne pas s'isoler au milieu de l'Europe alors les travaux de nos savants se trouveront
prpars d'avance, et le bienfait d'un systme commun
sera encore leur ouvrage.
en ce moment,
:
Il
ne s'agit point
ici
calendriers possibles,
d'examiner quel
le
plus naturel et
de tous les
plus simple.
est,
le
343
demande
fut accueillie
Laplace
bissextile
au
lieu de
rel,
mme dans
le
calendrier grgorien,
le
mot
sextile
que l'anne ainsi dsigne se distinguait de l'anne commune par l'addition d'un
sixime jour complmentaire.
2. Il est superflu de faire remarquer que la Conventionn
s'carta jamais des bons principes , sauf le jour o elle
se laissa entraner des mesures contre-rvolutionnaires
par certains meneurs thermidoriens et royalistes qu'elle
s'occupa toujours de l'instruction et du progrs des lumires , et montra toujours aux savants de la considra-
TUDES RVOLUTIONNAIRES
344
si
chang par
tiels,
l'on
l
offrirait
conservait
le
nouveau calendrier
cilit
de retrouver
time du mois
. Il est
vrai qu' la
fin
quan-
de Tan-
rompre
L'usage d'une petite priode
indpendante des mois et des annes, telle que la
semaine, ajoute Laplace, obvie cet inconvnient
et dj l'on a rtabli en France cette priode qui.
depuis la plus haute antiquit dans laquelle se
perd son origine, circule sans interruption travers les sicles, en se mlant aux calendriers
ne, les jours complmentaires venaient
la srie dcadaire.
peuples.
On
sent,
tion et de la dfrence . Il ne faut pas oublier que l'illustre Laplace, chancelier du Snat imprial, accepta de Napolon le titre de coante et de Louis XVIII celui de marquis.
LES SEXTILES DE
4o
ERE REPUBLICAINE
Laplacc ne croit pas que cet isolement put cesser tant que ce calendrier serait
conserv. En effet, l'instant o son anne coml'Europe
mence
et
se rapporte
commencement de
En consquence,
quelle parle
le
leur anne
la
au notre
le
commission au nom de
la-
du projet de snatus-consulte, aprs avoir rassur le Snat sur un pril que pouvait redouter
l'opinion
On
poiirrait craindre
que
le
drier ne ft bientt suivi du rtablissement des anciennes mesures. Mais l'orateur du gouvernement a pris
soin lui-m.ne de dissiper cette crainte.
11
les
diver-
Celui
l'orgal'orga-
Tavnement
4 juillet
concerne
les poids et
du
1837
Rvolution en ce qui
mesures. Mais aucune loi
loi
340
TUDES RVOLUTIONNAIRES
de l'article 57 de
Le
la loi
est-il
ceux
de
au contraire,
par Regnaud (de Saint- Jean-
que
publiant en 1821,
second volume de son
Histoire de l'astronomie au dix-huitime sicle,
en pleine Restauration,
le
au
Mmoires de l'Acadmie des scienmmoire d'une grande rudition, o Gassini indique un dfaut du calendrier grgorien et un moyen pour corriger ce dfaut. Gomme nous
Le volume
[des
pensons que
de
le
son remplacement
p"ar la
mesure dcimale du
particulirement une
ce
347
n'est qu'en
hebdoma-
daire, qu'on pourra mettre un terme l'quivoque dangereuse entretenue par ceux qui, sous le
un
loisir
mer
le
dimanche K
1. J'ai mentionn ailleurs la cration du calendrier nouveau, invent par Romme pour dtruire le dimanche: c'tait
son but, il me l'a avou. Le dimanche, lui dis-je, existait
avant toi, il existera encore aprs toi. {Mmoires de Gr-
goire,
t.
I", p. 341.)
XXI
LA DESTRUCTION DES
lis dans le Figaro du 17 mars 1907 un arappartenant la srie des Promenades dans
Paris qu'y publie notre distingu confrre
M. Georges Gain. Dans cet article, intitul Au-
Jo
ticle
tour du Yal-de-Grce
Tauteur
aprs s'tre
apitoy sur les malheurs de l'adorable jeune
femme dont Louis XI Y avait fait la duchesse
de la Vallire. et qui prit trente ans le voile
noir des carmlites
pleure sur
la triste desti-
1.
%
|l
^
|^
14 avril 1907.
349
on en fitune prison. Lors du stupide dcret d'ocdes tombeaux et mausoles des ci-devant rois, le commistobre 1793, ordonnant la destruction
inhum
, etc.
comme
on
voit,
que
tombeaux
se
qualifie de stupide, a t
dans un moment de juste colre, aprs que Barre, au nom du Comit de salut public, eut mis sous ses yeux, avec la preuve
crite des trahisons royalistes, le tableau des
atrocits commises par les ennemis de la Rpublique, et en particulier par le gouvernement
britannique. Par farticle lY de ce dcret, la Convention dnonce, au nom de f humanit outrage, tous les peuples, et mme au peuple anglais, la conduite lche, perhde et atroce du
tion vota ce dcret
gouvernement britannique,
nat,
et
pour
le poison,
l'incendie,
triomphe de
la
tyrannie
et
nier, elle
ordonne que
les
tombeaux
et
inauso20
350
lcs
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
des ci-devant rois, levs
dans
de
l'glise
10 aot prochain
Les destructions
article
prescrites
commencrent
par ce dernier
Saint-Denis ds
monuments.
le
6 aot,
et
des
mieux assurer
la conser-
monuments dsignal
savant bndictin Domj
quatre commissaires,
Poirier, l'antiquaire et
le
mie de peinture
et sculpture,
noir,
oprations.
Le
transmise
le 11 oc-
351
mois de Tan 2)
la Commission rpondit aussitt par une lettre
signe de son prsident, L.-A. Mercier, et de son
secrtaire, l'abb Mulot, ex-membre de la Lgislative, en faisant observer que la cause du retard venait de ce qu' il a,vait t ncessaire,
pour pargner les finances de l'Etat, de faire dresser un aperu des dpenses indispensables pour
la conservation des objets d'art que ces tombeaux
renferment , et en assurant la Convention de
tobrp seulement (20 jour du
1''
de Leblond,
de Childebert
se des
et le faire
monuments
transporter de l au Mu-
franais
plomb ne
La
ment prescrite par le dcret sur
des tombeaux des rois, comme le
fonte des cercueils de
fut nulle-
la destruction
ges
Cain,
elle s'tendit
1.
tous les
tombeaux o
l'on croyait
Archives nationales, FIT, carton 1326. Voir les Procsdu Comit d'instruction publique de la Convention,
verhau.v
t.
II, p. 610.
Vandalisme rvolutionnaire.
352
TUDES RVOLUTIONNAIRES
pouvoir trouver
le
le
Il est
incri-
ler ni altrer on
royaut, dans
les bibliotbques.
cabinets, muses
publics
les collections,
ou particuliers,
non
les
graphiques, plans,
instruments
ai'ts,
Si
reliefs,
modles,
et autres objets
machines,
l'histoire et l'instruction.
M. Georges Gain
tait
le
premier venu,
je
apprciation
rat
c'est
pa-
un
membre
tion, c'est
reurs et
353
iiO.
XXII
LAVOISIER
ANTI-CLRICAL ET RVOLUTIONNAIRE
reu en dpt
tait servi
les
papiers de Lavoisier;
il
s'en
qu'il
2.
fille,
libre-penseur,
et
la
et l'-
Grimaux communi-
cation de ceux des papiers de Lavoisier qui pouvaient clairer certains dtails de sa conduite en
1793, lors de la suppression de l'Acadmie des
sciences et de la cration de la Commission temet il voulut bien me
permettre de copier et de publier, au tome II des
Procs-verbaux du Comit cV instruction publique
de la Convention, quelques documents qu'il n'a-
trois billets
de Fourcroy, six
Lakanal, au
Cgmit d'instruction publique, aux membres de
la Commission des poids et mesures, etc.
Dans une de mes visites, fouillant avec lui
dans le tas de ces papiers, non classs, o j'avais
fait dj plusieurs trouvailles, je mis la main sur
un cahier compos de quelques feuillets de gros
papier, sur lesquels Lavoisier, d'une criture rapide, avec de nombreuses ratures, avait jet quelRjlexions sur le plan
ques notes intitules
:
TUDES RVOLUTIONNAIRES
356
M.
Talleij-
rand-Prigord.
Ho ho!
fait l
j'ajoutai
Lavoisier
l'avez dit
huitime sicle
nous
fait
or, le
du dix-
dbut de ce manuscrit
saire rsolu
Grimaux
prit le papier
me
que je
rpondit
anti-clrical,
comme
on
dit aujourd'hui.
mon
Voulez-vous, dis-je
interlocuteur,
a crit
la
pense.
Volontiers,
tion
c'est
avec
pourrait
la famille, qui
atl'aires
et
trouverait certainement
convaincu de
une rvlation
illustre ft
philosophique par
dont j'aurais
des
faire
m'a
me
la responsabilit.
promesse demande, et
j'emportai chez moi le prcieux manuscrit, que
je devais rendre le lendemain son dpositaire.
Je
Une
fois
vant
frimaux
fis
les
ma
feuillets
Grimaux
la
do Lavoisier, je
me
disais
mais un moment
viendra peut-tre o il changera d'avis. Eu attendant, comme je dois lui rendre l'original, il
faut aviser un moyen d'authentiquer ma copie. Ce moyen, c'est de faire photographier le
manuscrit.
Sans perdre de temps, ma copie acheve, je
courus porter le cahier de Lavoisier mon ami
Paul Dupuy, rue d'Ulm. l'Ecole normale. Je
la publication de ces
pages
tude,
il
me
ma
sollici-
immdiatement avoir
celles
devait suf-
tristi([ues;
le
Il
jour
mme.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
38
(1^''
discrte,
les
opinions
que
Lavoisier
Grimaux.
J'allai
il
le
fallait
ma-
plan de Talley-
l'assentiment de
trouver celui-ci, et
lui parlai
de
lieu de
me bor-
ner une allusion, je citasse, dans mon Introduction, le texte mme du passage o Lavoisier
comme
mon
contenu des
deux premires pages du manuscrit de Lavoisier.
Introduction,
je
publiai le
II
Rjlcxions sur
l'atti-
le plus
aime,
et le
prouver.
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
360
M. Henry Roujon a bien voulu rappeler que j'aune lecture faite en 1900,
annuelle
de la Socit de l'histoire
sance
la
de la Rvolution, la Sorbonne, et publie dans
la Rvolution franaise du 14 mai 1900, la fausset de la lgende attache la condamnation
deLavoisier. Le grand chimiste n'a pas demand
vais dmontr, dans
de sursis, et
le
La
Rpublique na pas besoin de savants. Seulement, M. Roujtm semble croire que mon intention a t de
me
l'apologiste
faire
du tribunal;
crit,
blique de l'an
J'en suis
Mais
la
si le
II
mot
lution.
Mais
c'est
la
t frappe en lui, je le
t frappe en Michel
sis Cloots,
cet,
en
au
nom
rpte,
comme
Lepeletier, en
en Camille Desmuulins,
Rommc, en
de la Rvo-
mme
Rvolution
qui a
elle
Anachar-
en
Condor-
pour cela
qu'il
et
au progrs;
travailla avec
et c'est
tant d'ardeur.
la
la
disait
ce bienfait de la Rvolution
et
'
dont il
de plus
III
C'est la
le
le
en octobre
1. Considrant du
dcret de la Convention du 11 septembre 1193 sur l'tablissement d'une Commission temporaire
des poids et mesures. Ce considrant a t rdig par Lavoisier. {Procs-verbaux du Comit d'instruction publique de la
Convention,
t.
II,
pages 372
et 384.)
disait
Vous tes pri, citoyen, de vous rappeler que
la Commission des poids et mesures s'assemblera dornavant les 2, 5 et 8 de chaque dcade, 7 heures dcimales
trs prcises (4 h. 48 minutes aprs midi, vieux style). Sa
premire assemble, c'est--dire celle du i (dimanche 13
octobre, vieux style), se tiendra dans le local prcdemment
occup par l'Acadmie des inscriptions et belles-lettres.
(Proc'es-verhaux du Comit d'instruction publique de la Conven2.
tion,
t. II,
p. 388.)
21
TUDES RVOLUTIONNAIRES
363
Dimanche,
M. de Lavoisier
aurait-il assez de bont pour m'accorder cet gard une grande svrit et me dire avec franchise tout ce qui a pu lui dplaire dans ce long travail.
J'oserais
mme
lui
demander une
critique dtaille,
si
Talleyrand-Prigord.
minute de
au verso.
1.
Les mots de
lgislature actuelle
4,
3 et 6, 7 et 8
montrent que
cette
manuscrit ne
coiiipreiul
les
pa-
dans
la partie
perdue.
manu-
manuscrit)
1
I
Rflexions sur
le
L'ducation publique telle qu'elle existe dans presque toute l'Europe a t institue dans la vue, non de
former des citoyens, mais de faire des prtres, des
moines et des thologiens. L'esprit de l'Eglise a toujours rpugn toute innovation, et p)arce que les premiers chrtiens parlaient et priaient en latin, parce
que les pres de l'Eglise ont la plupart crit en latin,
on en a conclu que dans quelque pays que ce ft, quelque changement qui pt arriver dans le langage vulgaire, il fallait prier en latin jusqu' la consommation
des sicles. De l, le systme d'ducation de l'Europe
entire, qui se trouve presque entirement dirig vers
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
364
3
i
car le motj
1. Remarquable est une ngligence
de style
se prend en bonne part, et l'intention de Lavoisier tait,!
tout au contraire, de qualifier durement l'poque pendantj
laquelle le christianisme avait fait rtrograder l'esprit humain. Il voulait dire: sera jamais mmorable...
t. Je donne plus loin, en regard des pages 372 et 373, le
fac-simil, lgrement rduit, de cet alina, qui se trouve
dans la seconde moiti de la page i du manuscrit.
3. Ici se plaaient les pages manquantes, 3-8; elles taient
consacres, comme le fait voir le contenu de la page 9, auj
cole; primaires, et Lavoisier commenait ensuite y parler du programme des coles de district.
:
ici et plus
ont t biffs sur l'original.
Au commencement de cet alina, le sens indique qu'il faut supi)ler les
mots que l'ducallon.
2. L'article 4 du litre Ecoles de district ! du projet de
dcret de Talleyrand indique, dans le programme de l'enseignement des coles de district, c un cours d'humanits,
ou lments de belles-lettres .
1.
loin(p,
3f>7),
TUDES RVOLUTIONNAIRES
366
il
fait
nombre des
sujets serait d'abord f irt infrieur cedes places, mais bientt il s'en formerait, car c'estj
une des lois de la nature que partout o il y a des fonclui
se
il
les exercer.
Le plan de M. l'vque d'Autun a un avantage inapprciable, dont peut-tre lui-mme n'a pas senti toute
c'est qu'il porte en lui-mme le germe de
son perfectionnement. Le sort des professeurs dpendant trs principalement de l'aftluence de leurs lves
et du succs de leurs leons, il en rsultera par une
consquence ncessaire que [ le sort fixe des professeurs sera mdiocre, mais ils jouiront, en outre, d'une
rtribution par chaque lve elle sera modique, il est
considrable
vrai, mais elle deviendra d'un objet
en proportion de la clbrit qu'aura le professeur; il
rsulte de cet ordre de choses, dont on ne saurait trop
faire l'loge] l'opinion publique, sans avoir besoin d'tre aide par aucun autre secours, d'tre seconde par
aucune force, suffira pour rformer tout ce que l'instruction publique pourrait avoir de vicieux. Le professeur qui n'aura pas pour lui l'opinion publique verra
dserter ses coles tous auront l'envi l'un de l'autre
intrt de plaire soit par le fond mme de la doctrine
qu'ils enseigneront, soit par la manire de la prsenter.
l'tenilue
'
i'^
Il
mme
que
1.
En
biffant, Lavoisier a
t biff
dans
rattach directement
les premiers mots de la suite de la rdaction: t l'opinion
publique , etc., aux derniers mots du membre de phrase
une consquence ncessaire que...
finissant par
l'original.
le
TUDES RVOLUTIONNAIRES
368
fection proportionn
res
du
aux connaissances
et
aux lumi-
sicle.
ne faut donc point prtendre dans le premier mo un degr de perfection imaginaire, dsirable
sans doute, mais qui ne peut tre que l'ouvrage du
temps. C'est assez d'avoir plac dans la machine ellemme une force rayonnante il faut la laisser agir,
l'abandonner ses propres efforts et s'en fier l'artiste
habile qui en a rgl les mouvements.
Ce serait ici le lieu de parler de l'Institut national
tabli Paris, de l'enseignement des sciences danslacapitale. Mais personne peut-tre ne connat encore assez
l'encyclopdie des connaissances humaines pour tra15 avec certitude un plan gnral d'enseignement
cer
de toutes les sciences. Celui de M. l'vque d'Autun
est au niveau des connaissances acquises il serait injuste d'exiger davantage. Il a l'avantage de profiter de
tout ce qui existe, de mettre en uvre tous les matriaux utiles rassembls depuis tant de sicles; il
associe au succs de l'entreprise les deux plus puisIl
ment
humaine
l'amour-propre et l'intrt.
Ceux qui ont rflchi sur la marche des connaissances humaines savent assez qu'il n'existe encore de cours
lmentaire d'instruction bien fait (jue pour quelquesque l'art d'enseiunes des sciences mathmatiques
gner est encore dans son enfance ; que la logique des
sciences est peine connue. Mais le temps de dvelopper ces ides n'est point encore arriv. Le moment
prsent offre assez de choses faire sans anticiper sur
l'avenir. Faisons donc seulement des vux pour que
l'Institut national soit dcrt tel peu prs que
M. l'vque d'Autun le propose, et bientt la France
i^ sciences
sera le sjour des arts, des
et de Tindustrie.et elle surpassera par sa force, par sa population,
par ses productions et par ses richesses toutes les nations de l'univers.
;
LAVOISIER ANTI-CLRICAL ET
R VO
aussi
la
nouvelle dition du
leyrand fut-elle en
premire '.
tout
rapport de
Tal-
point conforme la
IV
Je voudrais signaler un autre crit de Lavoisier sur l'instruction publique,
qui fut
imprim
j'ai
Dans
petit,
le
2L
TUDES RVOLUTIONNAIRES
370
Bureau de coDsultation,
une initiative prise par le chimiste
Hassenfratz, chargea cinq de ses membres, LaLe 10
juillet 1793, le
s'associant
Desaudray, Hassenfratz et
plan d'ducation
l'usage des artistes [artisans] , et dcida de
faire une dmarche pour obtenir de la Convention une ducation particulire propre ceux
qui se destinent aux arts mcaniques . Le
2i juillet, Lavpisier lut au Bureau, qui l'adopta,
un mmoire sur cette ducation spciale. Les
commissaires prparrent ensuite un projet de
dcret ils furent amens largir le cadre de
voisier,
Fourcroy.
ce projet,
ment
et,
au
ils
rdigrent,
un plan gnral
d'en-
seignement pour toutes les connaissances humaines . que le Bureau entendit, discuta,
amenda et adopta les 31 aot, 9 et 10 septembre 1793. Le mmoire de Lavoisier et le projet
de dcret furent imprims, et prsents le 24 septembre, par une dputation du Bureau, au Comit d'instruction publique, qui arrta d'en faire
mention honorable son procs-verbal. Le mj
moire de Lavoisier, intitul
Rflexions si
:
nationale par
et
mtiers,
le
est
vant; quant au Projet de dcret, uvre collective de Lavoisier et de ses collgues du Bureau,
il reproduit dans ses grandes lignes le plan de
Condorcet, avec quelques additions et modifications. Ces
deux
pices, ont t
rimprimes par
Lavoisier.
que
les
ajouter
hommes
.
runis en
socit
, et
ce
peuvent y
dit-il,
un vritable
de
cours de connaissances physiques . Peu de
temps aprs sa naissance, il commence un cours
((
faire,
l'aide de ses
sens,
d'optique et de perspective
mme
plan
il
et
372
TUDES RVOLUTIONNAIRES
dans cette premire ducation que des ides jusparce que tu ne les reois que des choses, et
que les hommes n'y mlent ni leurs prjugs ni
leurs erreurs. Le moment approche o l'on
viendra t'arracher des mains de ta divine instites,
un cours de
vrits
le sort qui
t'tait rserv...
continuation
Les arts offrent l'enfant, comme supplment ses organes qui sont ses instruments
naturels , des inlruments nouveaux, grce auxquels
offets
il
:
le
maillet,
le
marteau,
couteau, le
en s'en serprincipes lmentaires de
bois
on lui enseigne les
vant,
il
apprend
les
le
;
de travailler le
premires notions de l'art de travailler les
mtaux, en l'armant de tous les instruments
du forgeron et du serrurier. Le dveloppement des principes qui servent de base l'a-
l'art
Il
beaucoup
aux connais-
sances de gomtrie pratique... La physique exprimentale doit entrer dans le plan d'une du-
i^
.^.'y f*-^
/ y"
^
^
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i j.
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*-
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W.
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^-e >^.
/*/*-'<
f"
-^>]iim)immigimBm
y/
/^
La botanique
et
l'histoire
et
Elles sont
il
faut que
sache s'en servir. C'est cet instrument qui tablit une relation entre les hommes de tous les
ges et de tous
un prservatif
contre l'abus du pouvoir
contre la superstition,
c'est le
sible
Et
conclut
et
En dirigeant
mes, mais on oprera une perfectibilit graduelle dans les qualits intellectuelles de l'espce
374
TUDES RVOLUTIONNAIRES
les artistes .
les arts
mcaniques
il
devra enseigner
calcule
la
forces,
les
et
thodique et lmentaire
mcaniques
cer
((
commen-
les
puis
le
profes-
se classer, se dcomposer
machines; que ces oprations se rapportent toutes des combustions, des dcom-
tives
comme
les
Il
aura
l'attention de
sont
rserver pour la
fin
les
instructions relatives
parti-
TUDES RVOLUTIONNAIRES
376
culicrs.
Il est, enfin,
comme
mixtes, qui
grammaire gnrale,
et
aux
filles:
car,
il
soient enseigns
on
les
principes leur en
de ce
d'agrment
universits ,
II
)).
Les
hommes
qui se livrent ce
grand
art,
indpendants
d'hommes
mais
aux
frais
de
Toutes
les
et
On ne
par
est
il
de grands progrs,
retard
mme
c'est
front.
si
la
11
runion
et le
est [donc] n-
nissent en assembles
dtermines,
mme
les
entre elles
Et,
et
s'adressant
la
Convention.
Lavoisier
tion
ETUDES REVOLUTIONNAIRES
378
publicainc du 24 juin
Grimaux,
blie par
dans
armes pour la dnotamment le 10 aot i793
s'est
glorifi d'avoir,
fense de
quand
la libert,
Si mai 179S
quand
et
d'Etat de la Gironde.
la
mort
la
afin d'achever
lui
demander un
de sa
sursis
une exprience.
Rvolution franaise.
XXllI
LES QUATRE DCLARATIONS
DES DROITS DE L'HOMME, DE -1793
M.
DARD SUR
HRAULT DE SCHELLES'
Le
rapporteur de
titre de ce livre
le
la constitution
Un
de 1793
-.
manire d'envisager
le
i.
2.
Un picurien sous
14 juin 1907.
Terreur Hrault de Schelles, d'aprs
des documents indits. Paris, Perrin, l vol. in-8 cu de 388
pages, avec gravures.
la
vrage
se
agrable,
valoir les
cause de ce procd
mme,
381
l'ou-
lit
il
partial, car
sans
sait
il
refuse de s'associer
aux jugements
sommaires d'un Taino, empaillant dans sa collection de crocodiles le jeune patricien lanc
dans l'assaut rvolutionnaire et englouti par la
Terreur ; d'un Ernest Daudet, qui fait de Hrault un aptre du terrorisme perscuteur et
brutal , et d'un troisime qui l'appelle le plus
misrable des lites qui collaborrent la Rvolution franaise ; et pourtant on sent que,
malgr les apparences, il n'a pas, lui non plus,
il admire M. Paul Bourget et
l'esprit libre,
et qu'il nourrit contre la
M. Albert Sorel,
Rvolution,
celle des
la vraie,
la
Rvolution populaire,
lorsque l'auteur
TUDES RVOLUTIONNAIRES
382
ment impudemment
raissent une
-t-il parler
bouil'onnerie
de la politique
de la constitution de 1793?
il
aura
383
et,
de la Convention.
comme, d'autre
sait
que Hrault
unique,
comme
il
part,
non
de la Dclaration pla-
le croit)
il
compos seul
la
1793;
avait antrieurement
le
mai par la Convention .
Les brouillons raturs de la D-
Et plus loin
il
du 29 mai et du
aux Archives natio-
fer.
On peut voir
main d'Hrault de
qu'ils sont
Schelles.
TUDES RVOLUTIONNAIRES
384
droits,
s'agit],
Quelques jours
[c'est
toujours de
et la
Convention
aprs,
[le
10 juin], sous
le
comme
rapporregard du perptuel
teur
prsentait
il
il
droits, dj vote
le
99 mai
recherche,
et qui
scrire en tte le
dut
lui coter,
il
nom
laisse in-
de l'Etre-suprme
Pour lucider la question et faire bien saisir
1
il
faut,
dans
l'histoire
Le Comit de constitution, lu
bre 1792 et dissous
le
le
il
octo-
Le
avril, la
un nouveau
385
de Cambon,
priorit
19 et 22 avril,
et
adopt
toutefois l'article 6
aprs
avril,
il
sera parl
Le 21
avril,
un autre
qui l'adoptrent,
qui
tion,
tait
projet
do Dclara-
et,
le
2i,
il
elle.
discuter la constitution
commenta
15 f-
vrier).
communes.
Le 29 mai, Barre, dans un rapport prsent
au nom du Comit de salut public, insista for-
des
tement sur
la ncessit
la constitution, et
il
de terminer d'urgence
montra
aux
articles
si
que
la
lois. 11
proposa
TUDES RVOLUTIONNAIRES
386
blic,
le
seuls arti-
par
proposition fut
vote
comme premier
pas vers
constitution, Barre
acclamation. Puis,
l'achvement de la
donna lecture de
la
rdac-
-dire du projet
du 15 fvrier amend
et dj
Mathieu
et
Couthon.
On
sait ce qui se
la
Dclara-
etj
Le 18
juin, Robespierre
fit
observer que
plu4
mme
387
l'altraient
en consquence, sur sa proposition, la Convention chargea le Comit de salut public de prsenter un nouveau projet de Dclaration (le troi-
sime
').
C'est ici,
et
seulement
qu'intervient H-
ici,
se
runirent
de
entendre, par
comme
parce que, en la relisant, on l'a trouve trop sche, est une uvre collective qui a
la rdaction
substitue
(21 et 24 avril).
TUDES RVOLUTIONNAIRES
388
prambule
et
trente-cinq
articles
elle
;
fut
le ct
droit s'abstint.
les le brouillon,
de la Dclaration,
il
ne tenait qu'
lui
de con-
portant sur
le plat
monte du bonnet de
aux Archives la cote
sur-
volume a reu
Les corrections du
la libert (ce
ItE
i.
8).
successifs
la
modifier
le
sens et la porte.
copie
littrale
ce n'est que
du prambule du projet de
et
ces changements,
videmment dlibrs en
commun,
389
le feuillet copi, et
Hrault a
crit
la
la justice
conu
le
de Robes-
projet
En
l'homme
et
du citoyen.
quence,
les
En cons-
le
texte pri-
employe Robespierre
d'une
1.
a,
flatterie.
le
prambule de Robespierre
la place
22.
Je
TUDES RVOLUTIONNAIRES
390
Il
me semble
sur
le
deux
articles
(voir p.
le
libre exer-j
391
qui disait
en discussion,
le
Quand
la Dclaration
ne
devait
et
Le 18
du
juin,
lui
non
plus,
un seul mot
relatif
culte.
comme
la
Convention discutait
l'article
qu'aux droits numrs et garantis par cet article on ajoutt la libert des cultes ; mais le
392
TUDES RVOLUTIONNAIRES
peuple franais n'en reconnat d'autre que celui de la libert et de l'galit Robespierre fit
le
moyen d'anantir
la li-
la libert
il
ses collcsTues
La
un
blement,
le
manire, sont tellement incapables (sic) d'tre interque la ncessit de les noncer suppose la prsence ou le souvenir rcent du despotisme.
dits ou suspendus,
plusieurs
ot
on
393
relg-ua
les
le droit
de ru-
Le
droit de
par
la voie
Dans
l'article
IG,
s'agissait de
il
dfinir le
droit de proprit.
te la Dclaration
d'abord
Le
liomme de disposer
biffe
fut
et
Le
homme
qui
lui est
On reconnat
l le
fameux
article
Dclaration de Robespierre, o
du projet de
le droit
de pro-
une discussion
qu'il et t
et,
aprs
bien intressant de
la
l'ar-
394
TUDES RVOLUTIONNAIRES
le libre
reste-t-il
tel
de madame de
aventures d'Adle de
Bellegarde et de Julie de Morency, et les descriptions complaisantes du boudoir du bel
Hrault et des appartements de Montbard o
Sainte-Amaranthe, sur
le tripot
les
APPENDICE
A
nier
au
le
la suite
do la publication de l'article
Un
der-
reus,
terminent (voir
p. 308), la lettre
Paris, 21
suivante:
mars
1907.
Monsieur,
la Rvolution franaise
plus la force de la vrit . L'austrit de Robespierre nous pouvante; son gnie et sa vertu sont trop
loigns des habitudes de notre temps pour qu'il ait
encore des fidles. N'importe! D'nergiques paroles,
comme les vtres, sont ncessaires, et on les entend
trop rarement pour qu'on oublie do les applaudir
quand on a la bonne fortune de les entendre.
Veuillez agrer, Monsieur, l'assurance de
ma sym-
pathie.
Charles Vellay.
396
TUDES RVOLUTIONNAIRES
mars
1007.
Monsieur,
ne faut pas qu'il y ait de malentendu. Je ne
un fidle de IJobespierre. J'honore sa
sincrit, son dsintressement, son courage
je ne
Il
suis point
puis
m 'associer
erreurs
que
dplore que
ce
considi-e
je
comme
ses
aveugl
l'gard d'hommes comme Cloots et Ghaumette. Je
hais le mensonge
c'est pourquoi je proteste de
toute mon nergie contre les outrages et les calomnies des thermidoriens
et je dfendrai avec la
mme impartialit la mmoire de Ghaumette ou de
Babeuf.
;
et je
la passion l'ait
Guillaume.
recevais de M. Char-
je
dcembre
1907.
moment
sous
pierristes ?
le
titre
de
APPENDICE
397
et
l'exprimera librement.
tche sera la
publication d'une grande dition des uvres de Robespierre. L'dition de Laponneraye est rare, et
d'ailleurs elle est trs incomplte. La ntre comprendra environ huit ou neuf grands volumes in-8", avec
Enfin, la
les
uvres judiciaires,
les
uvres
littraires, les
u-
Notre groupement tout entier serait heureux de vola chose vous intresse en principe,
je vous donnerai tous les dtails qui pourraient vous
tre adhsion. Si
paratre utiles.
ma
rponse:
23
398
TUI),ES
RKVOLITIONNAIRES
Paris, 10 dcembre 1907.
Vous vous rappelez sans doute. Monsieur, qu' propos d'un article publi par moi dans la Rvolution franaise vous m'avez crit, et que je vous ai rpondu que
je n'tais pas robespierriste . C'est vous dire que
je ne saurais faire partie d'un groupement qui se donne
pour but la glorification de Robespierre. J'estime que
des livres comme celui d'Ernest Hamel ne sont pas
de l'histoire.
Dans ma rponse, j'ajoutais que ceux qui va ma
sympathie sans rserve, dans la Rvolution, ce ne sont
pas les chefs de file, qui tous, par quelfjue ct, prtent la critique ce sont les obscurs sans-culottes,
c'est la grande masse populaire anonyme.
Gela ne veut pas dire que les travaux d'un groupe
de fidles ne puissent avoir leur utilit; et les documents que vous publierez contribueront sans doute
dissiper quelques erreurs, et accrotre nos connaissances. Aussi lirai-je avec intrt
en me plaf-ant au seul point de vue que la tournure de mon esprit me permette d'adopter, celui de la critique
historique impartiale et objective
les rsultats de
vos recherches, en gardant envers votre Socit Robespierriste, comme envers toutes celles qui se don:
nent une tiquette spciale non ractionnaire, une attitude de neutralit sympathique.
Veuillez agrer l'expression de mes meilleurs sentiments.
J.
FIN
Guillaume.
Prface
I.
IL
Le vandalisme de Ghaumette
La desse de la Libert Notre-Dame
du 20 brumaire ati II)
propos d'un
livre rcent)
m.
IV.
V.
La Convention et
L'Ecole de Mars
VI.
Deux
VIL
Lakanal
VIII.
Michelet, Quinet,
IX.
X.
XI.
XII.
XIII.
12
(fte
34
le
livre de
56
M. Arthur
Ghuquet
62
de l'Ecole de Mars
et
1)1
113
127
<>
136
lo6
160
178
19S
TUDES RVOLUTIONNAIRES
400
XIV.
L'Hymne
l'Etr-e- suprme
la fte
du
20
prairial an II
XV.
XVI.
XVII.
XVIII.
XIX.
213
part
XX.
XXI.
XXII.
XXIII.
259
275
293
301
Appendice
250
309
348
354
380
Guillaume
395
A.
Pichat.
'^
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^.
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