Sol de Tunisie N°1
Sol de Tunisie N°1
Sol de Tunisie N°1
ANNEE 1969
S O L S DE TUNISIE
BULLETIN DU SERVICE PEDOLOGIOUE
SOMMAIRE
M. HAMZA
L'Etude des sols en Tunisie
A. MORl
La dfinition (ou codification) des horizons typiques
21
51
M. ELFEKIH
Le palmier dattier : Ecologie et condition de culture
R. BELAID
L'Erosion dans le Bassin-versant de l'oued Miliane
67
D. 1. DlMOV
Hydrogne changeable dtermin par quatre mthodes
77
REPUBLIQUE TUNISIENNE
DIRECTION H . E . R .
-
MlNlSTERE DE L'AGRICULTURE
SERVICE PEDOLOGlQUE - T U N I S
Direction, rdaction, impression et diffusion Service Pdologique. Avenue de la Rpublique TUNIS . PORT. l1. 246.232
INTRODUCTION
M. HAMZA
(1)
V. AGAFONOFF : Sols types de TUNISIE. Annales du Service Botanique et Agronomique Tome XII-XII1 (1935-36)
pdologiques proprement dites ont commenc ri paratre sous forme de rapport contenant : - une tude gographique - une tude climatique - une tude gologique - une tude pdoagrologique et la vocation culturale des sols. Aussi, parmi les tudes spciales effectues, nous pouvons citer : - Les premiers essais de construction de tabias en courbe de niveau entrepris i Kasserine pour la lutte contre lrosion. - Lenqute dans les oasis o leau utilise a une forte teneur en sel et les essais dirrigation avec une eau salure croissante dans les planches dessais de Ain Zerig. - Lenracinement de lolovier. - Essais de cultures resistantes aux sels dans les planches dessais de Ain Zerig et de Ksar Rhilane - Etudes des plantes en relation avec le milieu et contribution i ltablissement des cartes botaniques et phytosociologiques de la TUNISIE. Donc. avant son indpendance, la TUNISIE possdait dj un certain nombre de documents pdologiques non ngligeables. Cependant, la plupart des tudes effectues repondaient surtout aux problmes damnagement des ressources hydrauliques. Parmi les quelques tudes rgionales portant sur linventaire des sols du pays, les plus importantes concernent les rgions suivantes : - La plaine de Kairouan - LOffice dEnfida - Bled Sisseb - La haute valle et la basse vaIlCe de la Medjerdah - Le plateau de Kasserine - et la plaine de Maknassy Et surtout la carte pdologique de la rgion Nord de la TUNISIE au l/S.oOO~ (feuilles de Bizerte et de TUNIS au 1 /200.000) Aprs lIndpendance, le dpart de lancienne quipe a amen lAdministration Tunisienne faire appel, en 1958, IORSTOM pour prendre en charge la section du point de vue personnel des cadres en fournissant des Ingnieurs Franais dont le Chef de la section et en assurant la formation des Pdologues Tunisiens: et, ce nest quen 1961 que lAdministration Tunisienne a pris en main la direction de cette section. Pendant cette priode qui a suivi lindpendance du pays, les tudes pdologiques ont jou un grand rle dans lAgriculture Tunisienne; car, elles constituaient un lment de base et intervenaient dans tous les programmes de mise en valeur agricole. Tous les primtres de mise en valeur devaient tre cartographis: et, quand la section ne pouvait pas absorber toutes les demandes, elle avait recours A des Socits prives dont les Ingnieurs travaillaient sous son contrle, La section de Pdologie fut, en quelque sorte, charge de linventaire et de la cartographie de tous les sols du territoire et toutes les chelles : ce qui explique dune part limportance accorde, jusquii nos jours, 6 la cartographie Pdologique en TUNISIE
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et le rle prpondrant quelle a jou au sein de la section. La superficie totale couverte slve 7.000.000 ha environ et, selon les chelles, se rpartit comme suit : au 1/200.000e : 1000.000 ha au l/lOO.OOOe : 3600.000 ha au 1/50 .000e : 2000.000 ha au 1/20 .000e : 300.000 ha et au 1/10 .O00 : : 100.000ha et 1/5 .O00 (cf carte ci-jointe) La section de Pdologie a, en outre, tabli des cartes densemble du pays: La carte Pdologique au 1/ l .OOO.OOOe de la TUNISIE publie en 1959 (1) La feuille Nord de la TUNISIE au 1/500.000, actuellement sous forme de maquette et en voie dimpression. Dautre part, de grands efforts furent dploys dans le choix des mthodes dtude des sols et dans lemploi des chelles. Les amliorations apportes sont les suivantes: - Dtermination de critres valables pour le classification des sols de TlJNISIE - La mise sur pied de lgendes de cartographie bien adaptes la nature et la diversit des sols du pays. - Ladaptation chaque type de carte et chaque chelle dune lgende propre et caractristique. Enfin la recherche et lexprimentation pdologiques restes embryonnaires du fait de lurgence accorde la cartographie pdologique furent rorganises et renforces afin daboutir une meilleure connaissance des problmes que pose la mise en valeur des sols de TUNISIE. Les sujets de recherche traits ou entrepris touchent plusieurs domaines de la science du sol:.
Typologie et gense des sols: - Monographie des sols de TUNISIE - Les sols rouges de TUNISIE - Les vertisols dans le Nord Tunisien - Les sols sals de TUNISIE - Les sols de bourrelets marginaux des Sebkhas de TUNISIE - Les sols doasis - Essais de synthse de lvolution pdologique et gomorphologique au Quaternaire Tunisien Evolution du sol sous irrigation - Evolution du sol irrigu leau sale
(1)
P. ROEDERER (1959) : Notice explicative de lesquisse prliminaire des sols de TUNISIE au i/lOOO.OOo
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- Evolution dun sol gypseux irrigu leau sale - Contrle de lvolution du sol dans les primtres irrigus de TUNISIE
Relations sol-plante - Etude de laptitude des sols de la rgion de Bj la culture de la Betterave - Les sols agrumes - Les sols oliviers - Etude agrologique de quelques palmeraies dans le Sud Tunisien Reconstitution et correction des sols. - Utilisation des terrains sals - Essai damlioration des sols alcalis sals par amendements minraux et organiques Kairouan. - Etude des cultures fourragres en terrain sal autour des oasis. A ces deux activits essentielles de la section, lacartographie pdologique et la recherche et exprimentation pdologiques, viennent sajouter les tudes et recherches gomorphologiques et les travaux de Laboratoire. La gomorphologie fut introduite en 1963 la section de Pdologie pour contribuer, la fois, une meilleure connaissance des problmes de formation des sols et de leurs interactions avec le milieu et pour rsoudre certains problmes relatifs lrosion et aux travaux de CES en TUNISIE Parmi les tudes gomorphologiques ralises, nous pouvons mentionner : - Etude du bassin-versant du Moyen Miliane - Etude de lrosion dans la rgion de Medjez-El-Bab - Carte et notice de lrosion de la TUNISIE au i/5.Oe - Etude des bassins-versants de la rgion des Matmata pour la construction de G Jessours D (terrasses) Quant aux travaux de Laboratoire, ils son1 reprsents, jusquii lheure actuelle, paides analyses effectues en serie en vue de complter ltude morphologique des sols suile terrain. Quelques mthodes danalyses telles le dosage des sels solubles, la dtermination de la texture, lanalyse du complexe absorbant, ont fait lobjet de mise au point particulire afin de mieux les adapter aux types de sols du pays. Entre autre, quelques tentatives ont t effectues pour rechercher de nouvelles mthodes danalyse intressant le dosage du gypse et du calcaire et la dtermination de lhumidit des sols gypseux. Enfin, parmi les travaux de Laboratoire effectus, nous pouvons citer lanalyse des eaux rsiduaires pures qui constitue, depuis quelques annes, une activit rgulire di1 Laboratoire. En conclusion, les travaux dinventaire. de cartographie et de recherches raliss jusqu prsent sur les sols de TUNISIE sont encore loin de rsoudre tous les problmes de mise en valeur poss par ces sols.
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En effet, plusieurs domaines dtudes et surtout de recherches restent encore approfondir, i savoir : - LEtude de la pdognse des diffrents types de sols du pays (en particulier le problme du gypse dans les sols du Sud Tunisien). - Etude de lvolution des sols sous irrigation (volution de la salure et de la fertilit). - Amlioration de la fertilit des sols - Les exigences daphiques des cultures etc.. . Tant de sujets quil faut bien tudier et qui, une fois rsolus, pourraient apporter une grande amlioration a lAgriculture Tunisi.enne et permettraient, aussi, la rcupration de grandes zones du territoire qui, i lheure actuelle, sont mal exploites ou incultes.
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A. MORl
ORSTOM de TUNISIE
Pdologue de la mission
Tout travail classificatoire comprend : dtermination de la succession des horizons de lunit, tude des rapports entre caractres intrinsques et extrinsques de lunit, afin davoir une ide prcise des processus physico-chimiques qui ont prsid la formation du sol ou la manifestation de ses caractres.
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coordonnes
Zone de dpart dun Oued Relief gilgah en voie de destruction-Fentes de retrait importantes. Cultures annuelles. O - IO cm : Argileux - brun gris - humide - structure lments granulaires calcaire AP
10
mes de plus 10 - 15 cm, consistance et compacit leves - fentes de retrait importantes - taches et amas - inclusions de cailloux (AB) racines pntration verticale. 60 - 130 cm : Argileux - brun gris - structure lments prismatiques, (10 m ) i
-10-
- 60 an
aux faces gauchies, lisses, brillantes, inclines; de plus en plus dveloppes vers la base de lhorizon. Taches et amas - inclusions racines 130 - 155 cm : Argileux - jaune - nombreuses ((coules))et ((marbrures)) fonces Amas et nodules calcaires de 1 2 an - racines (B)vh ca 155 - 180 cm : Argileux - jaune - structure i tendance prismatique 2 faces lisses i peu dveloppes - amas et nodules calcaires. (B)h c :
Rsultats danalyses :
AP O Argileux % Limon % Sables trs fins /, Sables fins Sables grossiers (B) v ca
(B) h ca
61 17 7 5 196
174 13,4
CO3 Ca
(mmhos/cm) (ES).
23,4
261
30,O
1
I
28,7
++ ++
+
c _1
S 0 4 -CO3 H -
PH eau
8.4
-1 1-
8.8
8,9
AP
Ca
++
33,8
29,4
28,7
Mg i + Mg C + / S
K
Na Na S
i
-1-
/s 58,7 57,9
Remarques
1") Noter l'accroissement des teneurs enCi- et Na des horizons (B)vca et (B)hCa 20) Noter l'accroissement rgulier et progressif des taux de Mg et Na changeables L'augmentation est sensible au sein des l'horizons (B)v et (B) vca. 3. - Horizons caractres vertiques:
Caractristiques gnrales :
Cet horizon est situ, en rgle gnrale sous l'horizon de surface. Comme pour tous les horizons de vertisols, il comporte un fort pourcentage d'argile : 59 "/O pour le profil de rfrence (il semble que 40 "4 d'argile corresponde un minimum). A l'tat sec, l'horizon prsente une forte consistance et compacit alors que la structure est marque par de gros blocs sans forme dfinie, dlimits par des fentes de retrait. On peut noter une sous-structure lments lamellaires qui est pius visible l'tat humide lorsque l'horizon est plastique. (La capacit de retention est souvent suprieure 50 "/, ou gale). La couleur (comme pour tous les horizons de vertisols) est situe au code Munsell dans les teintes 5 Y ou 2,5 Y (il existe quelques rares vertisols de teinte rouge); les intensits et les chroma sont videmment lis la prsence ou l'absence de tirsification marque
dans l'horizon par une augmentation du taux de matires humiques (plus de 2,5 de Co/"").
Laccumulation des sels solubles est excessivement rare au sein de cet horizon. Le complexe absorbant a les caractres de ceux de tous les horizons de vertisols: forte capacit dchange (50 - 70 meq / 100 g); le calcium est le cation le plus reprsent mais laugmentation des teneurs en Mg et Na changeables est dj sensible au sein de cet horizon. Les proprits prcdentes de lhorizon sont rattacher la forte teneur dargile de type montmorillonite (de 65 90 ?( dargile) Hypothses relatives au procesus de formation:
Les alternances dhumectation et de dessication sexerant sur un milieu particulirement riche en argile gonflante sont, sans aucun doute lorigine des phnomnes de foisonnement et de retrait qui se manifestent au sein de cet horizon. (A. MORI. 1966). Symbole :
Le caractre ((feuillet))ou lamellaire de la structure semble correspondre le mieux
UTILISATION :
La forte compacit et consistance, ltat sec, de cet horizon constitue un inconvnient pour le dveloppement des racines de vgtaux : la vigne est la seule des cultures arbustives pouvoir se dvelopper; mais cet inconvnient peut disparatre sous irrigation. On peut penser remdier h cette structure dfavorable par le maintien de cultures fourragres racine pivotante qui pourront provoquer une dsagrgation de cet horizon et auront lavantage supplmentaire dempcher une rosion (par dcapage) de lhorizon superficiel. - Il conviendra de prendre des prcautions pour linstallation de routes, pistes et voies ferres, de mme que pour celles des lignes tlphoniques ou lectriques; linstabilit de cet horizon (et surtout de lhorizon sous-jacent) ncessite de prvoir des soubassements ou des renforcements plus importants que partout ailleurs.
Les mmes prcautions sont iI prvoir pour les constructions surtout celles implantes sur des pentes apprciables.
40) Horizon caractres vertiques accentues (structure ((miroirs de glisserneiit H) Caractristiques gnrales (morphologiques et physico-chimiques):
La position de IhoriLon au sein du profil est trs prcise, il sagit dun horizon de moyenne profondeur, entre 60 et 120 an environ. Comme pour tous les horizons de profils de vertisols, cest un horizon ii forte teneur en lments fins et plus particulirement en argile; le profil de rfrence en contient 61 (,: cest l une teneur habituelle, les chiffres observs sont couramment compris entre 50 et 75 0. La teneur en calcaire est assez variable 26 ( mais on note une moindre teneur en calcaire pour les horizons de vertisols ayant t soumis ri un processus de noircissement (la teneur en calcaire peut parfois tre nulle).
(
~
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La forte teneur en argile (et nous verrons quil sagit dune argile de type montmorillonite) est A lorigine de la structure qui donne A cet horizon une particularit propre : structure marque par des faces de glissement A surface gauchie, lisses et brillantes parfois stries, inclines A plus de 40 et se recoupant pour donner ce que certains ont appel des ((miroirs de glissement)). A ltat humide, lhorizon prsente une trs forte plasticit et ltat sec une non moins forte consistance et compacit (saison sche). Pour ce profil de rfrence, on note une trs faible accumulation de sels solubles, et cela est frquent; mais il est un fait que ce sont les caractristiques du complexe absorbant qui refltent le mieux les proprits de cet horizon : diminution du taux de Ca changedble et augmentation correliative du Mg et Na changeables; haute valeur du p H/eau : 8,8. Elles sont sans doute en relation directe avec les caractristiques physiques particulires de cet horizon. La couleur est directement lie la prsence ou A labsence des phnomnes de noircissement qui se traduisent par un pourcentage de matire organique, relativement pour le profil de rfrence. (Des lev pour un horizon de profondeur moyenne; 1,4 4 rsultats danalyse observs par ailleurs montrent quil sagit essentiellement dacides humiques ((gris))qui ont la proprit dtre fortement lis la matire minrale). Les analyses minralogiques rvlent la prsence de forte quantit dargile de type montmorillonitique (70 - 95 A). Hypothses relatives au processus de formation de lhorizon: Les Caractristiques de lhorizon telles que : compacit, plasticit, structure A miroirs de glissement sont, sans doute, produites par le processus de vertisolisation (dformation dune masse argileuse plastique) li aux alternances dhumectation et de dessication sexerant sur une masse argileuse. La dformation atteint, du fait de la pression de la masse argileuse sus-jacente, dans cet horizon, une intensit maximum. Elle est A lorigine des dcollements par solifluxion sur une surface topographique A pente suffisante.
Symbole :
Dans les descriptions de profils, nous dsignons cet horizon par le symbole (B) Y. Le choix de lhorizon gnral de type (B) est command par le fait que lhorizon tire sa particularit, non pas dune profonde altration physico-chimique, mais dune simple transformation de ses caractres de structure, consitance et compacit. Nanmoins, pour les horizons ((noircisD, on peut se demander sil est lgitime diitiliser (B) : laccumulation de matires humiques, certes faible commanderait la dsignation de (AB). Si cette seconde solution ntait pas retenue, le processus de tirsification qui confre A lhorizon certaines proprits, pourrait tre signal par la lettre (minuscule)
c
& o u n.
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Uilisation :
Les alternances dhumectation (e:i saison humide) et de dessication (saison sche) entrainent une forte plasticit et compacit (la porosit parait trs faible): de plus, la prsence dune structure miroirs de glissement n entrave (sans lempcher) le dveloppement des racines (on note souvent dans cet hori7on, un feutrage de racines ((plaques)) wr les surfiaces de glissement). Cest 1A un inconvnient insurmontable pour les cultures arbustives, hormis la vigne; mais lirrigation dappoint permet dviter cet inconvnient. De plus, cet hori7011est rli lorigine des phnomnes de solifluxion lorsquil sagit de sols situes sur des pentes moyennes (on y pensera pour le choix des techniques de lutte contre lrosion). Il est dconseill dinstaller, au sein de cet horizon, de conduites deau ou autres peu rsistantes, des drains de poterie: les mouvements internes atteignant une grande intensit au niveau de cet horizon, rendront les dformations ou les ruptures frquentes.
Cas Particuliers : Horizon caractres vertiques faiblement accntus (Structure
A faces de glissement).
Il sagit dun horizon prsentant des caractristiques gnrales trs voisines de lhorizon prcdent {mais une teneur en lments fins plus faible) 1 occupe la mme position au sein du profil. 1 1 comporte des caractristiques communes, mme compacit et consistance A ltat 1 sec, mme plasticit A ltat humide: il se particularise par une structure A faces de glissement ne sentrecoupant pas pour donner des miroires de glissement. Il existe une trs forte correlation (ou liaison) entre la prsence de cette structure et une position du profil dans le paysage qui dnote u n pdoclimat relativement plus sec: pentes moyennes - position convexe des pentes.
50) Horizon hydromorphe redistribution du calcaire des vertisols aux caractres accentus et facis noircis : Caractristiques gnrales (morphologiques et physico-chimiques): La position de cet horizon dans les profils des vertisols noircis est bien dtermine : cest toujours un horizon profond, succdant lhorizon miroirs de glissement et assurant prwfiis la transition avec le matriau originel sous-jacent (marne ou argile calcaire). Il sen suit que cest frquemment rli ce niveau que se marque la discontinuit lithologique par la prsence dun cailloutis ou dun passage ondul. La proprit essentielle confrant rli lhorizon sa physionimie propre, en plus de la position dans le profil, est rli coup sr son aspect bigarr d aux coules ((brunes))OLI ((fonces))se dtachant dans un fond de couleur jaune clair. Cest un horizon constamment humide, plastique et adhsif, de texture argileuse (Dans le profil de rfrence 61 puis 65d dargile) o lindividualisation de calcaire (la teneur en calcaire est gnralement forte: 30 puis 29 :O dans le profil de rfrence) a lieu sous forme de taches et damas calcaires.
-1s-
La forte teneur en argile est, sans doute, comme pour tous les hori~ons vertisols, des une des causes de la forte plasticit, de Iadhsivit et de la structure massive de cet horizon. Notons (et le profil de rfrence le montre) que la structure ii miroirs de glissement, caractristique de lhorizon sus-jacent est souvent prsente bien qual tenue au sein de cet horizon. En revanche. le noircissement nintresse que particulirement ou pas cet horizon : la teneur en matire organique y est plus faible que dans les horizons sus-jacents noircis. Lexamen des rsultats danalyses relatifs aux sels solubles revle une faible accumulatio: des sels wliibles (cond. (ES) : 2,7 puis 3.8 nimhos/m), et cest l une ObSerVdtion asse7 constante pour ce type dhorizon (elle est dans dautres profils plus kleve. de 6 A 12 mmhos/cm). Il sagit de chlorure de sodium, parfois de sulfates. Mais il nen reste pas moins vrai que les caractres de la dynamique des sels revels par les chiffres en dions changeables, visibles dans les autres horizons des vertisols, sont quelque peu conservs au sein de cet horizon, qui conserve par ailleurs les cdractristiqiies physiques propres aux vertisols : forte compacit. forte plastivit ct forte adhsivit. Ces chiffres montrent en effet une faible augmentation (progressive et rgulire) de la teneur du Mg changeable et parfois du sodium changeable, marque de plus par Iaugnentation du pH - eau quand la salure nest pas trop forte. (11 y a inversement. diminution du pH ds quil y a accumulation de sels solubles). Hypothses concernant les processus de formation : Il est vident que les caractristiques physiques de lhorizon dcoulent du processus de vertisolisdtion quon a djh dcrit par ailleurs et qui se manifeste encore dans cer horizon. Lindividualisation du calcaire qui confire A lhorizon une particularit certaine est safis aucun doute lie A un processus dhydroinorphie faible (la forte humidit et la prsence de nappe. observes dans Ihoriion le confirment). La faible accumulation des sels est probablement partiellement A lorigine de cel, par un dplacement dquilibre des solutions et dune prcipitation du calcaire SOUS forme damas et de nodules calcaires. On ne peut encore connatre le processus qui est ; lorigine de la coloration en jaune i de lhorizon: t\t-ce de A une individualisation du calcaire ou plutt ti Lin changenenl doxydation du fer (et du manganse).
Symbole :
11 doit tenir compte de la particularit essentielle de lhorizon A savoir une indiviaccompagne dune dualisation du calcaire sous linfluence dune faible i~~~~oi?ior~)lii~J salure plus ou moins forte. En consquence on proposera h.ca . Lorsque lhoriion prsente encore des carac-V ca. tres vertiques accentus, on pourra ajouter la lettre V II sagira le plus souvent dun horizon de type gnral (B) ou (BC). Le \ynbolc sera donc (B) hca,
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Lorsque la salure atteint un degr apprciable, il sera prfrable de substituer S A h. (Enfin, lorsquune discontinuit lithologique est prsente, on la signalera par un chiffre romain prcdant le symbole).
Utilisation :
Les observations de profils montrent que les racines de crales ne pntrent que peu dans ces horizors, sans doute, A cause de leur forte compacit mais aussi la faible hydromorphie, constamment prsente. Cela ne saurait constituer un inconvnient majeur. On pensera A la prsence dune faible salure lors de lirrigation. Lhydromorphie marque la profondeur ii laquelle les nappes stagnent le plus souvent, cest une indication prcieuse pour le drainage. De mme, cette hydromorphie pourrait constituer un inconvnient, certes mineur, pour linstallation de conduites car elle favorisera la corrosion.
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(cahiers O . R . S . T . O . M . - Srie Pdologie 1965, I I I No 3 ) Cours de Pdologie - Centre de formation de Bondy (1957 - 1958)
G. AUBERT et J . BOULAIME (1967) : La Pdologie - (collection que sais-je - Paris) La Classification des sols prsente dans la 7 Approximation (U.S.D.A.) O (Traduction ronotype)
F. A . O.
Septembre 1967 - Compte rendu paru dans le Bulletin de la Socit Internationale de la Science du Sol)
E.S.51
A . MORI
: Lkgende des cartes pdologiques employe au S . Pdologique : Les sols vertiques, les vertisols et les sols tiraifis de la Tunisie du
-
Nord (confrence de Pdologie Mditerranene MADRID 1966) Carte Pdologique de reconnaissance h lchelle de l/lOO.OOOO de LU . R . D . de Memel Bourguiba (coupure 1 /50. OoOO de Ferryville)Carte non publie.
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K. BELKHODJA
INTRODUCTION
Limportance du sel dans les eaux et les sols, agissant comme facteur limitant dans lagriculture, nchappe plus personne, et revt un caractre particulier en Tunisie o le sel est largement rpandu. A part quelques rgions priviligies du Nord, le sel se trouve en quantit plus ou moins grande dans les eaux de surface et de profondeur, avec les dangers et les limitations que leur utilisation comporte par irrigation, et affecte les sols sur des tendues normes, (environ 1,5 millions dhectares). Ainsi aprs lrosion sur les reliefs, et les croutes calcaires ou gypseuses affleurantes, la salinit vient rduire, en troisime position, les surfaces agricoles utiles, ou bien diminuer leurs possibilits culturales. Dans cet article nous nous sommes limits prsenter les principaux types de sols sals ou halomorphes dans les diffrentes rgions de la Tunisie et nous naborderons pas le problme de leur classification ni de leur utilisation. Ce travail est loin dtre exchaustif, des travaux ultrieurs permettront de mieux caractriser ces sols ou den dcouvrir dautres. Il faut ajouter que nous avons mentionn, plus particulirement nos propres observations et fait appel le moins possible celles de nos collgues par le simple souci de prsenter et de discuter du concret, vu et touch. Cela nempche que tous nos collgues ont particip cet article par les discussions et les tournes sur le terrain que nous avons eues ensemble. Quils mexcusent si leur nom nest pas cit pour ne pas surcharger la bibliographie, et quils trouvent dans cette modeste revue des sols halomorphes de Tunisie lexpression de mon amiti et le point de dpart de dveloppements plus complets.
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Lhalomorphie ou sodisation traduit linfluence predominaiite que revt la prsence en excs dans le sol de lion sodium associ soit des cations formant des sels solubles (salinisation) soit au complexe absorbant principalement largile (alcalisation). La salinisation et Ialcalisation introduisent des caractres morphologiques et physiochimiques spcifiques qui servent reconnatre et differencier les sois qui en sont affects. 1 ) Lobservation A lobservation on peut reconnatre la salinisation par lapparition defflorescences blanches, sales au got, la surface du sol ou sur les parois dun profil, dune croute saline blanche et brillante dans les cas les plus accentus, de pseudomycelium et damas salins blancs, ou bien dune structure poudreuse soume en surface forme de petits agregats argileux mls de cristaux de sel et parfois de gypse. On reconnait galement la salinisation par la prsence dune vgtation typique qui sen accomode ou par labsence de toute vgtation dans les cas les plus accentus comme les Sebkhats. Lalcalisation se traduit souvent par une structure large dans les sols texture fine avec des formes plus ou moins gomtriques prismatiques ou cubiques a ltat sec et massive continue (ou fondue) lments plastiques et collants A ltat humide. Dans la plus part des cas cest par lanalyse chimiques et les tests physiques quon peut prciser la salinisation et Ialcalisation travers le profil du sol ou les deceler quand elles ne sont pas apparentes ou peu nettes.
saturation en eau. Sur cette solution on dtermine et on dose les cations et les anions qui constituent les sels solubles (1 5). b) Lalcalisation se mesure par la quantit de sodium fix sur le complexe absorbant. Les analyses comportent lextraction et le dosage des cations fixs sur le complexe et la capacit dchange totale des bases de ce complexe (T). Ceci permet de faire le rapport des cations fixs entre eux et principalement le sodium par rapport la totalit des cations fixs Na/T. Dans certains cas ce dernier rapport est calcul partir des rsultats du dosage des cations de lextrait de la pte sature. Le calcul est .bas sur la notion dquilibre qui existe entre les cations de la solution du sol et ceux fixs sur le complexe absorbant suivant lquation de Gapon :
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Na
- K
Na
C a x $ Mgx
v Ca + Mg
2
complexe absorbant Solution du sol Do lon tire le taux dabsorption du sodium (SAR) et le pourcentage de sodium changeable (E. S . P)
Les tests physiques permettent principalement de prciser ltat de dgradation de la structure et de son instabilit suivant la mthode mise au point par M. HENIN et ses collaborateurs (8). Deux tests sont utiliss, lun sadressant juger de linstabilit dagrgats structuraux, sous leffet de lagitation et de liquides tension superficielle diffrente (eau, alcool, benzne). et lautre consiste en une percolation dans un permeamtre.
< >
La valeur de 4 mmhos/cm a t adopte cause de leffet depressif qui commence apparatre partir de ce seuil.
De mme pour lalcalisation, la valeur de 15 50de Na changeable apparat comme une limite partir de laquelle la structure commence se dgrader Ces limites sont constamment remises jour et modifies. Ainsi dans la 7 Approximation de IUSDA les horizons de diagnostic halomorphes sont ainsi dfinis.
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HORIZON SALIQUE Cest un niveau denrichissement secondaire en sels plus solubles dans leau froide que le gypse de plus de 15 cm dpaisseur. II renferme au inoins 2 de sels, le produit de lpaisseur en pouces par le pourcentage poids de sels est gal ou suprieur A 24 5 pouces. (Ainsi un horizon de 20 cm dpaisseur doit renfermer 3 de sels pour tre m appel salique tandis quun horizon de 15 c dpaisseur devrait renfermer 3 ), Si les sels solubles sont exprims en milliquivalents par litre de lextrait de saturntion le pourcentage poids de sel peut tre valu de la manire suivante: deau A la saturation x 1.000 Meq/l de cations solubles x 0,058 x
O,>
01)
O O
HORIZON NATRIQUE
Cest un horiion argillique qui possde une structure prisintique ULI plus coininunement colomnaire et une saturation en sodium changeable suprieure i 15 )<). Si lhorizon sous jacent renferme plus de 15 de sodium changeable dans lune ou I autre de ses parties, on considre comme natrique un lioriron sous jiicent ar$lique qui renferme Na 4 Mg > Ca H changeables. En Tunisie les Pdologues ont adopt les normes suivantes: pour quun sol soit class comme salin il faut que la conductivit lectrique soit suprieure ii 4 mmhos dans les 60 premiers centimtres ou suprieure A 8 mmhos dans lensemble du profil pdologique. Dans le cas des sols salins hydromorphes A nappe il faut que la salure dpasse en toute saison I O mmhos/cm. Quant ii lalcalisation elle est decele la fois par des valeurs de PH leves, un rapport Na/T supkrieur A 13 - 15 (1 et surtout par ltat de dgradation de la structure. Daprk M. IiENIN (8) les indices dinstabilit structurale. 1s et de permabilit K peuvent peiinettrc de deceler lalcalisation et non de la mesurer. Ainsi a-t-il t propos telle que quun critre de Ialcalisation soit une valeur de Na ou Mg suprieure B I O log 10 1s 1 I,7 ou log 10 K < I ou une stabilit structurale suprieure ii 40. Stabilit St 20 (?,5 1 log 10 K - 0,837 log 10 1s) La valeur de 10 a t retenue i de sorte que lon soit certain que la dgradation soit bien due i Ialcali\ation ( 1 3). Si les chiffres trouvs sont infrieurs B ces normes la salure oit Ialcaliution apparaissent B des niveaux infrieurs dans la classification. Ces nomies sont bideinment pratiques A la fois pour le cartographe et lutilisateur. Cependant plus particulirement dans le cas des sols halmorphes les rwltats analytiques chiffrs doivent tre traits avec prudence. Trs souvent les rsultats ne sont p a s complets, les analyses comme celle du complexe et le test HENlN son1 longues et couteuses. Ainsi, cest par des rapports. des extrapolation7 quon est ameni. dans bien dec ca; A se prononcer sur certains sols. Si bien que cest par lanalyse critique des rsultats quon arrive A dterminer leurci limites de validit, leur vritable signification qui sont fonction des mthode\ et Egnlement d u soin et de la precisioii de loprateur. Les chiffres ne sauraient en aucun cas constituer le seul critre de diagnostic, ils permettent de prciser et de mieux inteipreter lobservation sur le terrain.
(( ),
Nous aurons loccasion de montrer que surtout dans le milieu Tunisien lhalomorphie peut revtir des formes trs diverses et que les analyses permettent de saisir ii un instant donn un phnomne fluctuant, qui volue plus ou moins rapidement suivant les conditions locales du milieu qui elles non plus sont loin davoir t statiques.
Elle comprend la rgion de Sedjenane, la Kroumirie, et une partie des Mogods. Elle reoit une pluviomtrie trs importante suprieure 1 m ce qui permet une importante vgtation forestire (chne, lige, zen. . .) La lithologie comprend des roches peu ou non calcaires non salifres ii lexception du Trias gypseux et salin. Lvolution du relief tout au long du quaternaire a t marque par la solifluxion. Prs de la cte et dans les valles les versants se raccordent assez brutalement aux terrasses o linfluence de leustatisme se remarque trs nettement. Les sols volus prsentent des caractres dhydromorphie assez nets. parfois hrits de priodes encore plus humides. On y observe des sols bruns forestiers, des sols lessivs (en argile et en fer) et mme des sols podzoliques. Les sols hydromorphes prsentent une gamme varie ( gleypseudogley mouvement du calcaire) pouvant aller jusquaux sols tourbeux. Lhalmorphie a t surtout observe dans les sols hydromorphes des plaines ctieres par A. FOURNET (6). A Tabarka et J. LECOQ ii Sedjenane, o le phnomne est complexe (cf. P. 46). La tourbire observe Dar Fatima prs dAin Drahani installe dans un barrage cre par la solifluxion prsente des caractres assez particuliers car elle est acide, sale et sulfureuse. Des analyses sont en cours pour la caractriser. Sa salinit provient vraisemblablement des argiles du Trias qui se trouvent dans le bassin versant.
-25-
-~
La &ne Sub humide de Bizerte Mateur et du Bjaoua Comme dans la zne prcdente leffet de Ieustatisine se traduit par le passage brutal des versants solifluxion aux terrasses rcentes qui stendent largement et rejoignent les dpressions actuelles. Le raccord se fait par une frange submerge temporairement (comme dans le cas du Lac Ichkeul). Que ce soit sur les versants marneux encore soumis la solifluxion ou sur les terrasses et dans les plaines, les sols sont marqus par la vertisolisation. Sur ces sols apparaissent souvent des caractres de salure soit dorigine gologique (marnes sales) soit ds la remonte de la nappe phratique. Cependant les qualits chimiques des nappes ont une grande importance et varient suivant les terrains et les sols quelles ont traverss. Cest ainsi que dans la rgion de lOued Melah (sal) prs de Mateur, deux types de nappes existent. Une nappe centrale qui se localise dans les alluvions de lOued et se raccorde au Lac Ichkeul. Sa direction est Ouest Est et provient des formations argileuses Danomontiennes sales. Deux nappes priphriques qui descendent des reliefs direction N E et S E. traversent des formations calcaires, grseuses et des sols rouges et ne sont pas sales Au contact des formations colluviales de pente et des alluvions de plaine dont la structure et lorientation sont diffrentes les nappes priphriques remontent et induisent la formation de sols hydromorphes.
2)
4,4
38 157 93 97 8 3,6
l1
48 15 16,l 16 1,3
p a p p e Sud-Est
.---
Nappe N . E
____ _ _
53 109
--
182
2,O
3,3
379
-_.-
Dans les znes de contact priphriques lexcs deau se traduit seulement par des caractres dhydromorphie, dans la zne basse de raccordement de la plaine au lac, la remonte de la nappe se traduit la fois par des caractres dhydromorphie et des caractres de salure et daicalisation. Dans cette zne lexploitation des donnes des puits buss montre linfluence du rgime doscillation de la nappe sur les caractres dhydromorphie.
-16-
Diagramme c h i m i q u e de5
CJUX
des nappes
Diagramme ch,'m/'gue d e
Ss2urC.e.
fexlrai't
dcpte
-t3 7
T--1
--l-----l----
OUED MELAH
Nappe centrale
Nappe N N E
..
Surface
5 6
_ _ _ Profondeur
3.15 Conductivite n o m b r e s en chiffres
7 -g- N a p p e S O
-27-
z
/
151
/ %
l
/
/ /
\
100
I
I %
5c
10
O' N
'
'J'
F' M
'M'J
J L 1A ' 5
r
Courbes de f a p i u v l o m c ~ i r e f-0-1
/;;a-
po transpiration dc flatcur
P r o f o n d e u r par r a p p o r t a la s u r l a c e d u
501
++-+
t-+-+
t E x t r a i t s e c en
3.
CI
CI]
meq.
-28-
Le niveau de la nappe centrale se situe en fin dt (Septembre) au point le plus bas et amorce ds lors une remonte graduelle jusqu atteindre le maximum la fin du printemps (Mai). L comparaison des courbes de prcipitations et dvapotranspiration potentielle a avec le rgime doscillation de la nappe nous montre une variation inversement proportionnelle avec un lger dcalage. Le maximum de prcipitations se situe entre Novembre et Fvrier. IETP tant A son niveau le plus bas, mais la nappe natteint son plafond quau mois dAvril Mai. (moyenne de trois annes conscutives). Alors que la variation de lextrait sec est parallle celle des chlorures, les deux (extrait sec et chlorures) varient de faon inverse par rapport au niveau de la nappe montrant ainsi 1influence.de la dilution et de la concentration saisonnire de la salure. Le puit bus observ et cit se trouve prs dun profil) o la nappe se situe 150 m, ce qui correspond au niveau moyen de la nappe au mois de Mars. Lhorizon 60 - 90 nest satur par la nappe que quelques mois dans lanne (2 4) on y observe quelques tches de rduction. Il correspond la franges capillaire et la .zone doscillation de la nappe. Lhorizon 90 - 140 est satur entre 8 et 19 mois dans lanne. Sa couleur est gris olive avec quelques taches ocres. Le fer est en grande partie ltat rduit et se roxyde partiellement le long de voies prfrentielles daration (fentes de retrait, passages de racines). Le reste du profil est constitu par un gley, constamment satur par la nappe et o le fer est rduit. Ces observations concordent avec celles de G. NOVIKOF (II) dans la Gara Mabtouha, et de M. MORI (12) dans la Gara de llchkeul.
3)
LA ZONE SEMI
- ARIDE SUPERIEURE :
Cette zone est trs varie au point de vue gologique et c1imatique;laltitude relativement leve de la dorsale et des hauts plateaux du Kef et leur exposition aux vents humides font quils reoivent des prcipitations moyennes de 500 600 mm par an, alors que les reliefs peu levs et les plaines sont plus secs avec 350 - 400 mm par an. Les sols halomorphes y sont localiss dans les plaines, dont en distingue plusieurs sortes suivant leur origine et leur rgime hydrologique. a) Les plaines en fond de barque dallure uniforme sont souvent peu larges, remblayes par des colluvions et alluvions quaternaires et sont peu ou non affectes par la subsidence. Lhydrologie superficielle et subsuperficielle entretient dans les zones les plus basses des nappes phratiques, se rapporchant saisonnirement de la surface mais sans prsenter dartsianisme (les merjas) SOUISSI A (14).
________ __ 151 creus et observ en Mars. 1965.
0) Profil
-29 -
La crote qui tapisse les glacis environnants continue au fond de certaines plaines en gardant un facis dhydromorphie typique. La salure et lalcrilisation affectent les sols par la concentration des eaux des nappes qui se rapprochant de la surface. Les sols sont soit des alluvions recentes soit danciens sols caractres dhydromorphie ancienne (encroutement calcaire ou engrogement superficiel noircissant). Ainsi dans la plaine des Zoiicirine il y a un passage graduel des 501s hydromorphes aux sols halomorphes sous linflucnce de la nappe. de la topographie et des pandages alluviaux des diffrents oueds Le Floch (10). b) Les plaines exoreiques draines par les oueds importants (Mellegue. Medjerda, Miliane. Siliana. . .) sont constitues par des terrasses tages dont les plus basses sont encore inondables ou affectes par la nappe, Les sols de ces terrasses recentes sont peu volus et gardent encore des caractres de salure et surtout dalcalisation. Leffet de la salure apparait trs rapidement dans les zones les moins bien draines, dans les mandres et les embouchures souvent barres par des cordons littoraux (Garaa Mabtouha, plnine titique, bas Miliane, Cirombalia, Soliman). Sur les terrasses rcentes de la Medjerda, les sols sont lourds, affects une profondeur plus ou moins grande par lhalomorphie. Dans la moyenne valle de la Medjerda ri Bou Salem, les sols de la parcelle exprimentale (CGR-S Pdo) reprsentent un cas moyen
O - 15 Beige gris, argilo-limoneux. structure massive en prismes larges, compacte.
15 - 20 Beige gris argilo-limoneux structure large prismatique, quelques fentes de
retrait. 30 - 100 Gris lgrement bruntre, argilo-limoneux structure massive, faiblement m fissure, en prismes de 10 25 c de large, sous-structure en plaquettes gauchies faces lisses.
1O - 130 Brun gris marmoris, argilo-liinoneux, quelques fentes fines. structure cubique 0 faces brillantes.
130 - 170 Brun gris marmoris, argilo-limoneux, frais traces de pseudogley radiculaire le long de certaines pores - pseudomycelium blancs petits amas calcaires.
170 - 200 idem avec nombreux mycelium blanc sale radiculaire plus accentu.
Jusqu 2,50 m le mme horizon continue avec des bigarrures et des pseudcrmycelium blancs.
Sels Solubles
~ _ _ _ _
A
-
STF
SF
SG
PH CO3
Cd
__
___. .
_ .
-~
_ .
___
Traces 8,86
17.7
2,60
$5
Ca
Mg
O - 15
1
1
24,9
1
1
1
1
1 37,6
40
1 45,9
38
1 1
220 - 250
11,58
Dans la plupart de ces sols la conductivit de lextrait de pte sature varie de 2 8 mmhs et le rapport Na/T slve partir de 60 cm audessus de 10 pour atteindre 1 m des valeurs entre 14 et 23 /,. La salinit semble de principalement au chlorure de sodium mais on remarque aussi des taux relativement levs de bicarbonates.
-11-
Le pH est alcalin, suprieur a 8 et atteint mme des valeurs de 9 et plus: on remarque que lorsque le taux de bicarbonates augmente et que les chlorures restent faibles le pH slve; par contre la salinit leve tend A baisser le pH. Aussi pour les valeurs de salinit faibles, les bicarbonates semblent jouer un grand rle dans lalcalinit du sol. Dans les horizons superficiels lquilibre entre la solution du sol et le complexe absorbant est constamment perturb par la dilution de leau de pluie et llimination en profondeur des sels solubles. En profondeur la solution du sol semble tre en quilibre avec le complexe, Ihumidit est persistante et les traces de pseudogley et de gley en temoignent. Il se peut que cette hydromorphie fut plus forte et fonctionnelle alors que la Merdjerda navait pas encore approfondi son lit et quon se trouve actuellement dans la frange capillaire suprieure dune nappe profonde. Les courbes de salinit et dalcalisation des diffrents sols de cette parcelle sont parallles. Aux fortes salures correspondent les forts pourcentages de sodium changeable. Cependant on remarque ici les forts pourcentages de Mg changeahle qui accompagne le Na. c) Les plaines endoreiques sont constitues par des dpressions fermes, affectes par la subsidence recente qui les aurait soustraites ii des systmes exoreipues avec lesquels elles communiquent pisodiquement. Ceci expliquerait limportance de leur sedimentation qui ne provient pas uniquement des collines encroutes environnantes. La nappe deau apparait saisonnirement en surface, elle nest pas de uniquement au ruissellement mais se trouve constamment alimente par les remontes deau artsienne . riche en sels qui se dposent A leur surface. Les sols oni un rgime de Sebkha A crote saline estivale, et sont aurols de sols sals et alcalis. Cest le cas de la Sebkha Sedjouini et Kourzia. Autour de ces Sebkhas des collines argileuses, appeles bourrelets, gardent encore en profondeur des caractres de d u r e et dalcaiisation et mme une individualisation du gypse, tmoin dune ancienne salinisation plus accentue . Certains auteurs comme A. JAUZEIN (9) attribuent ces collines A une ancienne dflation eolienne, mais ils pourraient tre aussi danciennes terrasses dformes par la notectonique quaternaire et recente, et lrosion leur donnerait leur modle bomb actuel. Les sols provenant du colluvionnement de ces matriaux sont pour la plupart dessals, alors que ceux qui sont soumis A lrosion restent plus sals. (J. BOURALY)
4) La zone semi - aride infrieure Elle constitue le Nord du Sahel caractris par une pluviomtrie de 300 - 350 min. Elle est forme par une ancienne surface encroute par la puissante dalle inoulouyenne (fini villa franchien) ondule. Le fond des valonneinents est occup par des terrasses l-. luviales rcentes peu larges qui ont t plus ou moins bien draines, comme en tmoigne lexistence de sols noircis anciennement hydromorphes et actuellement recouvert par des dpts recents. Les parties les plus basses de ces valles o le mauvais drainage persiste (Foss di: Djemmal; basse valle de lOued Hamdoun et Oued Melah, Sahline. . .) sont affectes par la nappe.
-il-
Les caractres de salure et dalcalisation sont trs inarqus A ct de caractres dhydromorphie ancienne ou actuelle. Le profil suivant nous en donne un exemple Profil BK 60.X = 275 Y = 568,5 Z = 11 Zone terminale des mandres de lOued Hanidoun O - 20 Beige grisatre, sdbio-limoneux, structure nuciforme friable quelques nodules calcaires 20 - 60 Beige ocre, texture quilibre, structure polyedrique grossire, nombreux nodules calcairp friables de 0,2 2 cm de diamtre. 60 - 100 Beige ocre avec des plages gris verdatre - argilo-limoneux structure polyedrique, tins nodules calcaires durcis, pntrs doxydes de fer et marganse (rouille et noir), cristaux de gypse lenticulaire. Cil1 N a j T meq 1 des
Ce profil a t observ en hiver 1964, il se peut que la salinit augmente beaucoup plus en t. A partir de 20 cm la salure et Ialcalisation deviennent trs importantes. Elles se superposent A un sol trs commun dans la rgion, du type brun nodules calcaires, remani en surface. Dans les mandres de lOued,la nappe est afileurante et la salinit est encore plus accentue.
La majorit des sols de la plaine sont affects par la salure et l'alcalisation A des degrs divers qui ont une double origine. D'une part les matriaux argileux proviennent des roches marneuses riches en gypse et en sels (marnes de 1"ocne)trs fortement rodes sur l'ensemble des bassins r'ersants. D'autre part les eaux de ruissellement et d'infiltration s'enrichissent en sels. tiu contact de ces formations et se concentrent encore plus lorsqu'elles s'approchent de la surface du sol en y sjournant. Le profil suivant est un exemple moyen des sols du Kairouanais. Il a t observ dans la plaine alluviale du Merguellil, remanie en surface par de petite oueds Profii 1 Chbika Malouch 0 - 20 Beige brunatre argilo-limoneux, structure polyedrique grossire se dbitant en plaquettes. 20 - 70 Beige brunatre argilo-limoneux structure en plaquettes gauchies ii faces lisses, cohsion faible consistance forte, porosit nulle, nombreux pseudomyceliums blancs en profondeur. 70 - I l 5 Couleur bigarre brun fauve, argileux, structure massive t r h compact, porosit nulle, trs nombreux pseudomyceliums. 115 - 160 Alternance de sable argileux massif et lits d'argile de quelques mm ii 5 cm, gris verdtre A structure feuilletel taches ferrugineuses et nombreux psei.1doniyceliiim 160 - 180 Brunatre, argilo-limoneux, structure massive, trs compacte, porosit nulle, nombreux pseudomyceliums.
Sels Solubles
Complexe absorbent
I~
a p
Dans ces sols du Kairouanais et aussi de la plaine de Gainouda, des caractres vertiques apparaissent chaque fois que la texture devient fine, probablement lies ii la natute du matriaux riche en argiles gonflantes et a la dynamique hydrique saisonnire. Mais trs souvent A ces caractres physiques le salure et surtout l'alcalisation se surimposent. Certains sols du Kairouanais ont jusqu'ii 38,6 9; de sodium changeable. Le Mg est aussi trs largement reprsent et peu atteindre 43 et mme lorsque Na/ T est de 3,4 ou 3,9 Mg peut atteindre 16 et 18 00 (profil BK Kairouan 169).
-5.1-
_--__
STF 20
.. . _
__
_ _ ~ _ _
- . . -
L 25
SF
16 14
SG Co3Ca
_____
So4 1,6 3
C1 424 536
Conductivit 22 46
Crote Pseudosable
24 23
11
23,2 13
29
13
Les crotes superficielles se forment aprs des piuies fines qui dtruisent la structure en pseudosable (la stabilit structurale tant trs faible, largile alcalise se disperse trs rapidement devenant gluante). Le phnomne sapparente ,4 la battance des sols limoneux mal structurs en surface. Il se produit une diminution de la salinit de la crote et le sel vient cristalliser au milieu des agrgats soit en veines soit en cristaux bien individualiss. En t lorsque la crote clate par dessication et que lhorizon de surface est dessech, le vent une prise importante, sur la surface du sol (terrain peu couvert, tendue plane) et peut dplacer les morceaux de crote superficielle et remanie lhorizon de pseudosable. Le tamisage ,4 sec de cette formation a donn les rsultats suivants Henriet El Batene (BOURALY) (4)
0,65
de Salicorne
0-9
__
Associs aux sols halomorphes du Kairouanais, des sols profonds pseudosable stendent largement entre la Sebkha Kelbia et Sidi-El-Hani et recouvrent des sols anciens A erote calcaire, Ils ont t considrs comme des sols apports par le vent, accumuls en dunes ou bourrelets (lunettes) ou tales sur de vastes zones par saupoudrage. Ces sols sont soumis 21 des phnomnes drosion hydrique accentus surtout ceux en bordure de la Sebkha Kelbia. Ce remaniement a pour effet de dessaler les colluvions alors que les partie5 rajeunies gardent encore A la fois la structure en pseiidosable efleurante et une salure encore leve. Le profil suivant nous en donne un chantillon. Profil Sahel 231 x 264 Y = 546 Z 66 Vgtation quelques touffes de Lygeum spartum 0 - 18 Beige jaune fauve - Sablo-limoneux. structure lamllaire, friable poreux, debris de coquillages - nombreuses racines. 18 - 50 Beige lgrement brunatre argilo-sableux, structure polyedrique fine, tendance ii une macrostructure prismatique, cohsion et consistance fortes - quelques myceliumsblancs aplatis.
:
50 - 160 Beige fauve - argilo-limoneux structure large prismatique friable se rduit en pseiidosable form dargile entourant de petits cristaux de gypse et de sel. Nombreux amas gypso-salins.
On remarque que dans les deux premiers horizons, la salinit et Ialcalisation sont moins fortes que dans lhorizon A pseudosable , cela serait d ii la fois au lessivage et au remaniement superficiel. On remarque ici que le taux de Mg et de Na varient en sens inverse, dans le complexe absorbant.
___ ____
Profondeur
PH
Co3Ca
Gypse
Cond. 30
CI
O - 20 70- 115
3,82 6 238
1,3
242 343
-___
37 67 298
13
-
115 - 130
130- 150 150- 180 180 - 200
880
16 112
234 2,4
- ~ _ _ _
40,2
87 4
I ? ____ . 20,7 ? 64
Ce profil est complexe, on y distingue plusieurs sols superposs (un sol encrotement gypseux, un sol A accumulation calcaire nodulaire et des alluvions recentes) et lensemble est affect par la salure.
-37-
6) La zone aride infrieure : Elle prsente de grandes analogies avec les basses steppes de la zone bioclamatique prcdente. L encore les sols halomorphes sont localiss dans les zones dpandage des oueds et lis a la prsence de nappes phratiques. Alors que les sols limoneux et lourds de lOasis de Gafsa sont saliniss cause de lirrigation sans drainage, la bordure ouest de lOasis de raccorde progressivement la Sebkha El Melah, par les valles entaillant les surfaces crote gypseuse. Le profil suivant reprsente un terme de passage P. 48 Gafsa S . O (Belk.) O - 30 Sable ocre lgrement limoneux 30 - 55 Sable limoneux consolid par du gypse microcristallis 55 - 150 Crote gypso-saline dure Crote gypseuse compacte humide 150 Sels solubles
-~
Profondeur
O - 30
PH
9,1
Cond.
CI
CoH 31 Ca
1 1
Mg
Na
8,65
30 - 55
835
2,1
40,440,5 26,4
55 - 150
150 -
6,7 12,9
La salure est trs leve, de mme que le pH dans les horizons superficiels - alors que lencrotement gypseux est beaucoup moins sal. En bordure de la Sebkha nous retrouvons galement les sols pseudosable, mais cette fois il est form de petits cristaux de gypse salis par du limon. Profil 22 G S O (Belk.) O - 30 Beige,sable gypseux faiblement limoneux, ameubli par les travaux culturaux .quelques racines dolives. 30 - 1O Beige, cassure blanchatre, sable limoneux compact se reduit en poudre A la 0 moindre pression, quelques fentes verticales de retraction - quelques myceliums gypso-salins le long des fentes. 100 - 200 Idem compact sans fentes - Frais en profondeur.
Cond. 5,6
18
C1 5 99 37
79,8
130
L -
15
10
La pluviomtrie actuelle ne semble pas pouvoir dessaler le sol bien que la permeabilit soit bonne et que la denivellation soit importante par rapport la Sebkha. On ne remarque quune faible migration du sel dans lhorizon moyen ou il cristallis sous forme de mycelium avec le gypse. Dautres profils comportant du sable gypseux sali par du limon sont couronns par un encrotement gypseux polygon. Ces sols quon retrouve autour de la Sebkha El Guettar et plus au Nord autour des Sebkhas de la plaine gamoudienne semblent constitus de rsidus de formations de fond de Sebkha plus ou moins oliss et ayant subi une phase de remaniement par leau du gypse sous forme dencrotement. Bien que deniveles en y retrouve encore des traces de salure parfois importante. 7) La zone saharienne L encore les sols haiomorphes apparaissent trs troitement lis lhydrologie, la comparaison avec la carte hydrogologique du Sud montre que la localisation des sols les plus sals est lie des zones dartsianisme des nappes profondes. Il a t dalleurs tabli par R. COQUE (1960) (5) pour le Chott El Djerid que ce ne sdnt point les apports superficiels (pluviomtrie et dbit des drains des Oasis) qui sont responsables de la dynamique de Sebkha mais plutt un quilibre entre le dbit artsien et lvaporation. La prsence de sources (Aiouns) lintrieur du Chott El Djerid est un argument qui taye cette hypthse. Les sols doasis situs en bordure du Chott recelent une nappe dorigine mixte, une partie provenant de Iartsianisme capt par le systme des foggara du Nefzaoua et par les failles qui affectent le flanc sud des montagnes bordant le Djerid. et une partie de leau dirrigation quils reoivent de la surface. La salinit apparait ici en liaison directe avec la nappe, son coulement plus ou moins rapide et avec le travail de lhomme M. EL FEKIH (7). Cest ainsi qu Tozeur la salure est lie lentretien plus ou moins parfait et aussi la situation du sol par rapport au niveau de la Sebkha. Dans les parcelles de lOasis bien entretenue (travail du sol irrigation et drainage) les sols sont reprsents par le profil 113 (M. FEKIH). Vgtation Palmier Dgla Alig, figuier pchers.
-39-
Noir trs organique, sablo-argileux, structure grumeleuse fine trs poreux, calcaire, racines denses, frais 20 - 40 Gris ple,faiblement organique, sableux fin, structure grumeleuse grossire, amas gypseux friables mal individualiss 40 - 115 Gris pale - tches gris cendr tales dans la partie infrieure, sable fin, compact massif, amas gypseux 1 15 - 150 Gris clair blanchatre, sable gypseux, massif trs dur, nombreux nodules gypseux, frais. Horizon hydromorphe ii encrotement en formation 150 - 170 Blanchtre. sablo-limoneux, massif, trs dur, sans racines. gypse microcristallis consolid. 170 - 190 Noir mouchetifinement sableux et gypseux, structure diffuse, amas et nodules gypseux abondants, frais. Horizon hydromorphe gley.
~
O - 20
Nappe
120 cm.
Mg
Na
O - 20
20 - 40 40- 115
115 - 150
150 - 170
I
2,06 5,O
39,6 0,62 0,62 5,7 6,4 20 1,4 28,5 17,O 36,5 34,O 26,5 78,3 10,5 0,26
53
40
45,5
48,s
7.8
i
33,O
32,O 75,7
170- 190
8,251 8,2
1 36
1,6
Dans les parcelles dlaisses, les palmiers sont disperss et une vgtation spontane halophile revient, compose dArthrocnemum glaucum et Atriplex halimus - T 92.(7) O - 45anNoir fonc, organique, sable faiblement argileux, structure polyedrique fine, trs poreux, calcaire, pseudomyceliums et amas blanchatres. 45 - 115 Gris mouchetures brun ple, sable fin, structure grumeleuse grossire, compact, Amas gypseux, humide. 115 - 155 Gris ple taches rouille, finement sableux et gypseux structure massive dure, compact. Amas et nodules abondants - trs humide. 155 - 190 Blanc ros ple, limon gypseux, trs dur, compact, crote gypseuse de nappe.
-41)-
Nappe
200 cm.
I
Profondeur
PH ICoCalSoCa M O Cond. Ci
l-
1 3 1
1
CoH
Ca
175
2,60 I33,O
j l
533 277,:
933 366,i
,
On remarque ainsi que lorsque le soi est bien entretenu la salinite baisse en surface et se maintient en profondeur en quilibre avec celle de la nappe, alors que le sol dlaiss voit rapparaitre une concentration de sels en surface. Lhalomorphie dans les Oasis est directement lie laction de la nappe, lorsque ctdle-ci est convenablement rabattue par drainage et le sol irrigu rgulirement la salinit baisse normment, mais peut rapparaitre chaque fois que lintervention de lhomme cesse. Dans lextrme sud les sols affects par la salure ont t observs soit sur la plate forme saharienne, l o des sols peu profonds sont plaqus sur la crote calcaire ou calcaro gypseuse soit dans les dpressions fermes, affectant les sols encrotement gypseux, soit dans les creux interdunaires. Dans les dpressions, la nappe prsente des caractres artsiens accentus. Dans les endroits relativement drains la salinit apparait comme un caractre rsiduel de lancienne activit hydrologique responsable des encrotements gypseux et que le climat actuel narrive pas liminer. Dans les znes sans drainage et artsianisme des nappes la salinit est un facteur dvolution rcente et actuelle. Ainsi la pointe extrme Sud Saharienne, la rgion de Fort Saint est forme dune cuvette plane lgrement gondole et constitue de niveaux faiblement emboits dont les plus anciens portent un sol crote gypseuse, les plus rcents portent des sols sableux racines ptrifies et lamelles dencrotement gypseux,et le niveau le plus bas et le plus rcent un soi de Sebkha (Sebkha Mzezzem) encrotement gypso salin superficiel surmontant un horizon noiratre sulfures. Les niveaux crote gypseuse prsentent des caractristiques assez particulires dont le profil suivant nous donne un chantillon assez typique: Belk (1967) F S 4 - Surface ensable jonche de caillouties et dclats de silex. O - 5 cm.Crote gypseuse blanc clatant, vacuolaire, lgre (aspect de popcorn) 50 - 20 Fauve ocre sableux, trs gypseuse, frais friable Idem gypseux 20 - 35 35 - 60 Idem gypseux 60 - 90 Crote gypseuse, compacte massive, blanc grisatre. Le sable est consolid par le gypse avec des passages bien cristalliss.
-41-
Profondeur PH
So4 C o c a Cond. 3
CI
Ca
Mg
Na
O-5
8,3 8,45
60,8
38,9 31,3 23,l 33,4
16,O 120
33 47 30 33
55
123
5 - 20 20 - 35
35 - 60
50,O 510
70,O 800 67,O 780 43,O 415
186,5 584
-
8,5
8,35 8,35
60 - 90
433 107
506
Lencrotement profond est gypso-salin, alors quen surface il est en grande partie dessal. Lffet des orages aurait pour effet dliminer une partie du sel de la surface mais nest pas capable de mobiliser le gypse qui se trouve presque cuit sous le soieil saharien. Ce qui expliquerait laspect spongieux de la surface de lencrotement. La salure dans ce cas est un effet rsiduel de Ihydromorphie qui a rgn et se trouve encore dans la dpression de Fort Saint (qui se constitue en Lybie vers Ghadams). Le gypse et le sel amens ensemble actuellement vers la surface, comme on le constate en ce moment la Sebkha Mezezzem, auraient rvolu du fait de la nouvelle position topographique et lamlioration relative du drainage. Si plus au Nord, dans le centre et la rgion des Chotts le climat a permi llimination plus ou moins complte du sel, sous le climat saharien le rmaniement parait tr6s faible le sol garde encore un stock apprciable de sels solubles que ce soit pour les sols encrotement et crote gypseux ou dans les sols ayant subi une action plus faible de leau, racines, gypsifies comme le profil suivant. Profil Belk 1967 ES SIA Ensablement superficiel nombreuses racines ptrifies casses et granules blancs gypseux O - 15 Beige blanchatre sableux monoparticulaire, encrotement gypseux discontenu 15 - 45 Beige jaune sablo-limoneux quelques racines ptrifies fines, frais 45 - 65 H,orizon discontinu lamelles subhorizontales dencrotement gypseux 65 - 200 Beige clair sableux, fines lamelles subhorizontales gypseuses et nombreuses grosses racines et fines ptrifies dans toutes les directions. Autour des racines croissance de roses de sable.
-42-
1
1
5 - 15 15-45
1
1
3,3 3.3
2,l
1 1 1 1
2 3
1
62
41
51
8,501 127
65 - 200
__-
73 91
4 /Trace
1 1
20
1 8,581 0,42
8,62 0,85
11,O
____-
72
Malgr une denivellation de 2 m. par rapport au bas fond tout proche et malgr la texture grossire et la bonne permabilit,la salure et la prsence de chlorures, reste encore assez importante. 8) Les sols halomorphes des zones littorales (Tabarka, Sedjenane, El Alia, Porto Farina - Basse valle de la Medjerda Tunis et banlieu Sud, Soliman - Cote du Cap-Bon Sahel Nord Hergta Monastir Sahel Sud et rgion Sfaxienne - zone du Golfe de Gabs Djerba). Toute ces rgions littorales constituent lexutoire normal des eaux superficielles (Oueds exoreiques) et des nappes phratiques, coulement subsuperficiel. Cet coulement est souvent gn sinon bloqu par ldification de dunes et cordons littoraux difis tout au long du quaternaire en liaison avec les regressions et transgressions marines. Ce blocage se traduit sur les sols actuels par une remonte du niveau de la nappe qui se consentre en sels chaque fois quelle sapproche de la surface. Outre ce phnomne fondamental, des contaminations secondaires des sols du littoral peuvent se produire par le sel marin soit apport par les embruns lors des temptes hivernales, phnomne quon observe particulirement dans la rgion de Bou-Ficha, soit par des incursions marines dans les Sebkhas par rupture des cordons littoraux en des points privilgis lors de ces temptes (Cap-Bon). II est remarquer galement que les mouvements des mares sensible sur la cte Sud cre des znes submersion temporaire par la mer. Dans la basse plaine de Tabarka (Nord O. ) la nappe phratique une composition variable suivant son origine, elle est plus ou moins charge suivant son niveau par rapport la surface et les terrains o elle scoule (0,4 7 g / 1 de sels solubles). Lorsque lle sapproche du complexe dunaire ctier elle est contamine par la mer et son rsidu sec monte h 12 et mme 25,24 g / 1 (profil 1 Fournet) (6). Le profil o a t observe cette nappe a les caractres suivants: Na Co 3Ca M .O Cond 18 0 - 10 gris noiratre lhono-argileux, nuciforme grossier 1,7 3,5 20 5,8 1,9 14 22 10 - 85 noiratre argilo-limoneux prismatique grossire 21 27 7-9 85 - 120 jaunatre argilo-limoneux en plaquettes 6,2 13,5 23 120 - 200 jaune argilo-limoneux en plaquettes
-43 -
25,240-_/ 1 __ g La salinit et lalcalisation se surrimposent une ancienne pdogense de type hydromorphe accumulation organique en siirface et mouvement du calcaire en profondeur. Dans les 7ones littorales de la cte Est on retrouve ce mme phnomne de la surimposition de la salure ri un ancien sol hydromorphe d accumulation calcaire pouvant aller jusqu lencrotement dans la plaine de Soliman et ceci jusquau Sahel. A partir de cette zne et plus au Sud, les sols hydromorphie ancienne sont souvent encrotement gypseux depuis Ksour Essaf jusqu Djerba. Si le blocage par les dunes peut saliniser danciens sols volus, les alluvions rcentes subissent galement le mme phnomne soit dans la basse plaine de la Medjerdha o lcoulement des eaux est gn la fois par la topographie plane et le barrage ctier, ainsi que dans le bas Miiiane dans la banlieu Sud de Tunis (Rads, Zahra, laniniam-Lif). Le profil est peu diffrenci, texture hetrogne le plus soiivcnt fine.
l
1360
,-
Fi 1
residur]
- _-.
6200 -
1928
12958
.__.
- -.
III CONCLUSIONS GENERALES Bien que linventaire de tous les types de sols halomorphes en Tunisie est loin dtre tennin et que cette tude ne saurait prtendre h tre exhaustive,il est possible de mettre en vidence quelques caractres gnraux de ces sols. Les sols halomorphes appabaissent trs varis si en considre lorigine du sel, les causes de son accumulation dans le profil, sa dynamique et les matriaux ou les sols qui en sont affects. a) lorigine du sel: La source principale se trouve dans les matriaux sdimentaires qui forment les assises gologiques de la Tunisie. Les marnes et argiles des divers tages stratigraphiques renferment des quantits plus ou moins importantes de sels solubles accuinuls au cours de leur sedimenttion marine ou lagunaire. Lrosion de ces formations arrache des matriaux dj sals et alcaliss et la circulation de leau mtorique ou souterraine senrchit en sels leur contact. De nombreux Oueds et sources portent le nom de Malah (sal) du Nord au Sud. Ces eaux superficielles ou souterraines scoulent vers les fonds de plaines o elles se rapprochent de la surface et sy concentrent. Dans les bassins nonnalement exoriques trs souvent les barrages littoraux contribuent A bloquer lcoulement et produisent un talement de leau et de la nappe formant des lagunes et Sebkhas ctires. Des contaminations par leau de me1 peuvent seffectuer dans certains cas soit par phnomne dinterface entre la nappe phratique et la mer, soit par perce des cordons lors des grandes temptes soit par les embruns accentuant ainsi la salinisation. Dans les bdssins endoreiques. la siibsidence est gnratrice dun alluvionnement intense et dun artsianisme des nappes phratiques qui nourrit coiistaimnent la surface en eau qui vient sy concentrer.
-44-
La salinisation des sols peut tre de galement A laction de lhomme par irrigation leau sale sans drainage adequat.
b) La dynamique du sel:
Le sel du fait de sa grande solubilit accompagne leau dans ses dplacements. Dans le plupart des cas, l o elle se trouve en excs le sel saccumule. Le rgime climatique mditerranen scheresse estivale favorise sa concentration chaque fois que les eaux se rapprochent de la surface. Cependant si dans le Nord humide lexcs deau hivernal favorise la dilution ou le lessivage du sel, plus au Sud la salinit se maintient i un niveau lev toute lanne. Ceci une grande importance pour la mise en valeur et lirrigation leau sale.
c)
Les sols affects par lhalomorphie sont trs divers, on peut les subdiviser en deux catgories suivant quils aient eu une volution pdologique antrieure ou non en place. Les sols ayant en une volution pdologique ancienne ou rcente autre que lhalomorphie sont affects par lhalomorphie : soit cause dune dsorganisation plus accentue du rseau hydrographique. - soit cause de laridification plus grande du climat actuel. Cest le cas de sols hydromorphes anciens, et la salure apparait comme le phnomne le plus rcent dune srie volutive gochimique qui travers les paloclimats plus ou poins agressifs du quaternaire a mobilis et accumul le fer, le calcaire le gypse et en dernier lieu le sel. Ce qui tmoigne de la faiblesse du climat actuel. Ce cas est observ El Alia dans le N de la Tunisie. - Soit cause dun changement relatif de topographie qui fait que ces sols soni affects par une nappe superficielle (cas du Sahel). Ceci est trs couramment observ dans les basses plaines orientales subsidentes. Les sols affects par la salure et observs jusqu prsent sont donc soit des sols recents (non volus et peu volus sur matriau rod, alluvial, colluvial, olien et marin), soit des sols anciennement volus de type ydromorphe (tourbeux, gley, pseudogley, noircis, encrotement calcaire ou gypseux) des sols de type isohumique accumulation calcaire nodulaire ou diffuse et des sols vertiques plus ou moins accentus.
d) Caractres chiques des s l halomorphes: os
La nature des sels solubles dpend dans chaque cas de lenvironnement gologique et de la nature des nappes. Dans la majorit des cas ce sont les chlorures qui dominent nettement les autres sels. Les carbonates ne sont pas reprsents, les bicarbonates le sont faiblement. Les sulfates existent en trs faible quantit dans le nord et peuvent manquer sauf dans le cas o le bassin versant comporte des affleurements triasiques gnralement gypseux. Mais mesure quon se dplace vers le Sud la part des sulfates augmente la fois dans la gologie et dans tous les sols. Dans le Nord les sols sont pour la plupart chlorurs dans le centre chlorosulfats et dans le Sud suivant les cas sulfatochlorurs ou chlorofortement sulfats.
-45-
Le pH des sols halomorphes est variable et oscille autour de 75 et peut dpasser 9. Ses variations sont dinterprtation difficile. On remarque cependant que plus la salure est leve plus le pH tend diminuer, et que pour des salinits faibles (taux de chloru res bas) le pH est dautant plus. leve que le taux de bicarbonates HC03 est lev. Le complexe absorbant est gnralement satur et comporte une proportion encore importante de Ca ct du Mg et du Na. Les taux levs de Na dans le complexe accompagnent gnralement les salinits leves, alors que des fortes teneurs en Mg peuvent tre prsentes mme en labsence de salinit trs forte.
e) Essai de rcapitulation des types de sols halomorphe Observs en Tunisie
On pourrait dabord subdiviser les sols salins o la salure existe seule ou domine et les sols alcali suivant quils subissent ou non laction de lhydromorphie actuelle. Cette subdivision dj propose par P. RODERER (13) et G. NOVIKOF (11) lavantage de serrer la ralit dune part et dtre intressante pour la mise en valeur dautre part.
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- Sols faiblement sals en surface moyennement sals en profondeur avec des caractres dhydromorphie faibles, heritage probable dune ancienne nappe plus importante avec accumulation de gypse peu accentue dans le Nord (Valle de la Medjerda) plus accentue dans le centre (plaine de Kairouan). Lalcalisation dans le sens dune dgradation de la structure pourrait tre attribue ii la fois au sodium et au magnesium (dont laction devrait tre prcise). - Sols faiblement sals en surface moyennement sals en profondeur sur bourrelet marginal de Sebkha pseudosable dtruit dans le Nord peu gypseux (Sedjoumi) pseudosable argileux conserv moyennement gypseux dans le centre (Kelbia), et pseudosable gypseux dans le Sud (Gafsa Guettar). Dans tous ces sols lalcalisation semble tre un caractre rsiduel, du sol tmoin dune salinisation plus accentue dans le pass.
Les Sols alcalis hydromorphes:
- Sols fortement sals structure souffle ou en pseudosable en t, moyennement sals en hiver, et pouvant tre soumis un engorgement superficiel deau douce. La structure en pseudosable ou souffle tant diie A une cristallisation rapide et fine de sels au sein de lhorizon superficiel auparavant transform en boue. Ces sols forment des auroles autour des garaas du Nord (Lac Ichkeul) et des sebkhas. - Sols fortement sals de bourrelet olien encore fonctionnel form de pseudosable argileux et des cristaux de sel (zone de Hergla) et de gypse dans le Sud (Gafsa Guettar). Trs souvent on trouve des associations de sols halomorphes qui se differencient par la microtopographie et se disposent soit en auroles autour des zones les plus basses (Sebkhas) ou en succession dans le cas des zones dpandage.
f) Place des sols halomorphes dans les classifications trangres
Les sols halomorphes de Tunisie malgr la diversit des facies ne peuvent tre intgrs que dans quelques catgories des classifications gnrales. Ainsi la plupart des sols salins et mme de certains sols alcali sals seraient rattacher aux solontchaks. Cependant ni les solonetz ni les solods nont t reconnus en Tunisie o aucune migration dargile na pu tre decele mme dans le Nord. Mme lhorizon de diagnostic natrique de la 70 approximation amricaine serait difficilement applicable si lon tient le prsenter comme un horizon argillique denrichement en argile par lessivage. 1 na pas t reconnu en Tunisie de sols alcalins noirs et carbonate de soude. 1 Dans le cadre de la classification AUBERT (1965) (1) les sols halomorphes de Tunisie seraient rpartir dans la sous classe 1 dans le groupe des sols salins et dans les sous classe 2 dans le groupe des sols alcali non lessivs.
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IV - B I B L I O G R A P H I E
(1) AUBERT G. 1965 cahiers de pdologie no 3 ORSTOM PARIS (2) BELAID R. et BELKHODJA K. (1967) Essais de synthse de lvolution gomorphologique et pdologique du quaternaire de Tunisie. Colloque gographie maghrebine. CERES - Tunis. (3) BELKHODJA K. (1966) - Les sols de bourrelets marginaux de Sebkha en Tunisie. confrence de pdologie mditeranienne Madrid. (4) Bouraly J. (1958) Note sur le transport par le vent des agrgats argileux des sols s l s alcali de Heriet et Batene (Kairouan Ouest) - Archives SEPHAR - TUNIS a ( 5 ) COQUE R. (1960) - La Tunisie presaharienne (tude gomorphologique). (6) FOURNET A. (1959) - Etude pdologique de la plaine de Tabarka - Archives SEP HAR TUNIS (7) FEKlH (EL) M. (1964). Etude pdologique des Oasis du Djerid (Toreur Cedada). Archives SEP - HER TUNIS (8) HENIN S. et Al. (1960). Le profil cultural - PARIS (9) JAUZEIN A. (1961). Contribution et ltude gologique des confins de la Dorsale Tunisienne - Annales Mines et Gologie - TUNIS. (10) LE FLOCH J. (1961) - Etude pdologique de la plaine de Zouarines - Archives SEP - HAR - TUNIS (1 1) NOVIKOF G. (1963) - Contribution a ltude des relations entre le sol et la vgtation halophile de Tunisie - Annales IN RAT vol 34 - TUNIS. (12) MORI P. (1962) - Etude pdologique du primtre de lOued Melah et Sedjenane. Archives SEP - HAR - TUNIS (13) ROEDRER P. (1964) - Note sur les sols halomorphes - Etude spciale - SEP - HER TUNIS (14) SOUISSI A. (1965) - Etude pdologique de IURD du Kef - Archives SE pdo - HER TUNIS (15) US SALINITY - Laboratory Staff (1954) - Diagnosis and improvenent of saline and alkali oils - Agriculture - Handbook no 60 Riverside USA (16) USDA (1967) - Supplment au systme de classification (7 Approximation) - 2 dition - USA
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M. EL FEKlH
- Dveloppement - Varits
La famille des palmiers est la seule parmi les Monocotyldones qui soit compose despces arborescentes. Le palmier dattier (Phoenix dactylifera), de la tribu des phoenices, est un arbre tronc ou stipe qui peut atteindre 30 40 m. sans ramification. A sa base, il porte des rejets (appels jebbars ou fassils) servant la multiplication, et de nombreuses racines adventives. Les feuilles, ou palmes, sont longues de 1 2,5 mtres, limbe divis en deux ranges de folioles plus ou moins troites selon les varits. Lors de la croissance du palmier dattier, les feuilles infrieures se dsschent. On les coupe leur base et le palmier ne porte quun bouquet de feuilles vertes. Le palmier dattier est dioque. Ds lge de 3 4 ans, les arbres commencent fleurir. Linflorescence porte des milliers de fleurs enfermes dans une bracte appele spathe la fcondation est ralise artificiellement par lhomme. Un pdicelle de fleurs mles mures est introduit et fix lintrieur de linflorescence femelle ds lclatement du spathe. Chaque fleur fe melle donne une baie ovode qui formera la datte. La reproduction du palmier dattier se fait par drageonnage. A lge de 3-4 ans, le rejet est spar du pied mre et plant dans un trou. La premire anne son dveloppement est minime. La seconde anne, il commence k se dvelopper, et si les conditions sont bonnes, il commence fleurir a la troisime anne de transplantation. On ne laisse les fleurs arriver au stade de fructification que lorsque le palmier atteint lge de six ans. La pleine production de larbre se situe entre lge de 15 et 50 ans. Quant aux varits de palmier dattier du Sud Tunisien, ellessont de deux grandes catgories : Varits littorales et varits continentales. Les varits littorales sont cultives dans les zones cotires de Gabs, Zarzis et dans
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lle de Djerba. Leurs fruits narrivent pas maturit, cest--dire au stade datte, cause du degr hygromtrique lev de latmosphre et de la somme de tempratures insuffisante dans ces zones. Les fruits sont consomms quand ils deviennent jaunes et sucrs. ils ne se conservent pas, et ont une faible valeur conomique. Les principales varits littorales sont : Lemsi == fruit rougetre et produisant 100 kg/ arbre. Rechti .=-- ii gros fmit jaune fonc et produisant 150 200 kg/ arbre Kenta = petit fruit beige donnant 50 150 kg/ arbre. Bouhattem: fruit court, fin et jaune Iguioua: fruit allong, verdtre rougetre. Production 60 kg/ arbre. Corne de Gazelle: fruit mince et allong; production 100 150 kg/ arbre Ammari : fruit jaune et noirtre; production 100 150 kg/ arbre Smetti: fruit allong, rougetre; production 100 150 k g / arbre . Hammouri : fruit court et rouge; production 200 kg / arbre Quant aux varits contin entales, elles sont cultives au Djerid et au Nefzaoua. Leurs fruits arrivent maturit, se conservent bien et ont une valeur conomique leve. Aussi cette tude concerne -t-elle principalement les varits contin entales qui sont essentiellement: Deglat nour: fruit brun fonc et transluside; production: 100 kg/ arbre Allig ou Ftimi : fruit allong, brun noir fonc; production : 100 150 kh / arbre Kentichi: fruit petit brun clair, aspect dshydrat; production: 120- 160 kg/ arbre Les varits communes, au nombre dune dizaine, et de valeur commerciale peu importante, sont consommes localement. Remarquons enfin que le Deglat Nour est la varit noble, se conservant bien, bien apprcie et la plus intressante sur le plan conomique puisque cest la varit quon exporte principalement.
30) Besoins du palmier dattier en temprature
Si les fortes tempratures conviennent au palmier dattier, do sa culture dans les aires dsertiques arides ou semi-arides, les faibles tempraturespeuvent laffecter gravement. En effet, pour son dveloppement, le palmier dattier peut tolrer des maxima absolus de temprature atteignant 45 c 5 5 O c. Par contre, il ne peut supporter des froids rigoureux. Une temprature de-IOO c ne laffecte pas gravement. II semble quil faut des tempratures de lordre de 15 c pour quil y ait danger. Les palmes se dsschent alors et le palmier commence dprir. Sil nest pas mort, il reprend vigueur au printemps prochain, mais sa production reste faible. Dans le Sud Tuniseien, ces basses tempratures ne sont pas atteintes: - 3 O c au Djerid - 7Oc Kebili - 9Oc Ksar Rhilane Mais pendant les stades de floraison et de fructification, il faut des tempratures suprieures 180 c.
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Pendant la fructification et la maturation des fruits, cest--dire de Mai i Octobre, la quantit de chaleur (somme de temprature) doit tre leve; la somme des tempratures moyennes excdant 1 O c doit atteindre 1500 c ii 1800 c. 8 Pour la varit Deglat Nour, ces chiffres sont dpasss au Djerid (1820) et au Nefzaoua (18600). A Metlaoui, cette coiidition est encorc satisfaite (16709. A Ksar Rhilane, cette somme natteint que 15300 et les dattes mrissent mal. 40) Besoins du palmier dattier en eau Dans les zones continentales de culture du palmier dattier. on ne peut compter sur leau de pluie. La pluviomtrie est faible et irrgulire, avec une moyenne annuelle de lordre de 100 mm. La culture ncessite donc lirrigation pendant toute lanne. Dans le Sud Tunisien, les eaux dirrigation proviennent de sources naturelles ou de sondages profonds.
Dans le Djerid, o on dispose de 1600 1/s pour 4500 ha environ,le dbit fictif continu nest que de 0,331 i/s/ha, ce qui est issufisant.
c) Rpartition des doses deau au cours de lanne Il ne suffit pas de disposer de la quantit globale ncessaire deau, il faut savoir la rpartir le long de lanne selon les besoins du vgtal. Cette rpartition peut se prsenter pour la varit Deglat de la manire suivante:
-53-
_.-____
Mois
Dcembre Janvier
Fvrier Mars
Avril Mai
_____
Dbit fictif continu en i/s/ha Quantit deau correspondante en m3/ha
Juin-Juillet Aot-Sept
Octobre Novembre
030
0,70
0,85
0,90
0.70
2.000
3.600
4.500
9.400
3.500
Nous voyons que selon la saison, les besoins du palmier vont du simple au double. Ainsi, lorsquon dispose dune source deau O. dbit connu, la dtermination de la surface A planter en palmier dattier doit tre base sur la valeur du besoin de priode de pointe. Le surplus deau dont on peut disposer pendant les autres priodes de lanne doit servir O. dautres fins. En effet, en hiver (dcembre, janvier), priode de repos vgtatif, les besoins du palmier-dattier sont faibles: 2000 m3/ha pour le deglat, 1500 m3/ha pour 1 Alig et 1000 m3/ha pour les varits communes sont 2 apporter en quelques irrigations abondantes 1 et espaces (tour deau de un mois). Ces irrigations servent beaucoup plus au lessivage des sels solubles quO. lalimentation des arbres. Le surplus deau peut tre employ pour des cultures fourragres et marachres dans des primtres entourant les oasis. Ali dbut du printemps (Fvrier-Mars), il y a une reprise de la vgtation, puis la floraison. Les besoins du palmier dattier augmentent : 3600 ni3/ha pour le deglat, 2.400 m3/ha pour IAlig et 1800 m3/ha pour les varits communes. Les cultures fourragres et marachres peuvent encore disposer dun dbit suffi sant pour assurer leur dveloppement. A la fin du printemps (Avril-Mai), priode de fcondation et de fructification,le:; besoins augmentent encore sans atteindre encore les besoins maxima. Mais. cest pendant les mois de Juin, Juillet, Aot et Septembre que se situe la priode de pointe. En effet la formation des fruits et lvapotranspiration intense lvent les besoins du palmier 2I 2.300 m3/ha/ mois pour le Deglat, Li 1.800 ni3/ha/ mois pour 1Aiig et 1200 m3/ha/mois pour les varits communes.Pendant lt, la frquence des irrigations doit tre leve. Le tour deau doit tre de 6 ii 10 jours au maximum. A lautomne, la maturation des fruits (Octobre Novembre) ncessite encore des quantits deau importantes, analogues O. celles du dbit de printemps. Il faul alors profiter du surplus deau de cette priode pour faire un semis prcoce des fourrages afin que la germination ait lieu avant les tempratures nocturnes trop basses de lhiver. En somme, la culture d u palmier dattier ncessite des quantits leves deau, un soin A apporter 2I leur rpartition et O. la dtermination des frquences et des doses dirrigation. Ces dterminations exigent la connaissance des sols de la palmeraie. Nous allons voir les caractristiques gnrales des sols des Oasis contimentales dii Sud Tunisien.
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Horizon de surface : Gnralement dune trentaine de centimtres, il correspond lhorizon de travail du sol. Il est meubl et humifre. Cest le lit des cultures annuelles. - Horizon moyens: Ils sont caractriss par une densit maximum de lenracinement du palmier dattier. De profondeur variable (30 h 1.50 cm), peu humifres, ils commencent A tre affects par lhydromorphie. Ils sont souvent gypseux (amas et encrotement).
-
Horizons de profondeur: Ils sont rarement sains en raison de la prsence de la nappe qui dtermine une hydromorphie et une salinit dintensit variable. On y trouve le pseudogley, le gley, les amas, encrotements et crotes gypseuses. Lenracinement y est soit totalement absent, soit de faible densit et en mauvais tat.
a) Texture du sol : Le palmier dattier russit sur des sols texture trs varie. Les sols lgers sont trs intressants, bien quils ncessitent des irrigations frquentes, pour deux raisons : - Ils se rchauffent vite et permettent une reprise de la vgtation rapide la fin de lhiver. - Les dattes sont de bonne qualit et trs sucres. Les sols limoneux (Maroc) et texture quilibre conviennent au palmier dattier quand les eaux ne sont pas trs charges en sels solubles (1,5 3 g/i). Mais les irrigations frquentes de ces sols provoquent le tassement des horizons moyens et infrieurs. Ce tassement est dfavorable lenracinement du palmier. Les sols argileux sont aussi favorables que les prcdents tant quon vite le tassement, la stagnation de la nappe et les eaux trop charges en sels solubles (2 g/1 au maximum). On peut pratiquer des irrigations avec des doses importantes et de faible frquence. Les sols des oasis du Sud Tunisien sont en gnral finement sableux, donc de texture moyenne. Les sols sableux sable grossier et trs filtrants sont assez largement reprsents, tandisque les sols argileux sont rares (au Djerid, du moins).
b) Profondeur de sol sain et enracinement : Aprs de multiples observations de profils dans les diverses Oasis du Djerid et du Nefzaoua, nous avons retenu la valeur minimum de 80 cm de profondeur de sol ncessaire au bon dveloppement de lenracinement du palmier dattier. Sur cette profondeur, ce sol doit tre sain, cest A dire il doit tre bien ar; il ne doit tre affect ni par une
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hydromorphie intense, ni par une salure leve, ni par une concentration et induration de gypse, ni par un tassement important des lments texturaux. Tous ces phnomnes rendraient le sol asphyxiant ou impntrable par les racines. Dans un sol sain, les racines adventives du palmier sont rectilignes et ne ce concentrent pas prfrentiellement un m niveau donn du sol. Elles prsentent une rpartition homogne entre 30 et 100 c de m profondeur . Elles ont alors une densit moyenne, un gros diamtre (1 i 1.5 c de diam mtre). Si les conditions restent favorables, elles senfoncent jusquh 180 c et au delh leur densit diminue progressivement, mais leur diamtre peut rester important. Ainsi larbre prospecte une couche paisse de sol et salimente A partir dun volume considrable de terre. Il prsente alors un aspect vigoureux, avec des palnies vert fonc. Sa croissance est rapide. La production du Deglat peut atteindre le quintal par arbre; celle de IAIig est alors de lordre de 150 kglarbre. Profd type: D5 Localisation: Nord de loasis de Degache, a lest de Zorgane. Topographie: plane. Le profil est dans la partie haute de loasis o la pente gnrale est dirige vers le Chotte Djerid.
Vgtation : Strate suprieure : mlange de Deglat et dAlig de densit moyenne. dge, entre 40 et 60 ans, et dtat vgtatif moyen i cause de lirrigation insuffisante. Strate moyenne : figuriers. Grenadiers. Pchers. Oliviers et plants de palmiers dattiers Strate infrieure: chiendent, oxalis et gramines adventices (le binage ne se fait quune anne sur quatre). Description : O - 35 c : Brun noirtre (10 y R 2/2 A ltat sec) sablo - argileux - structure grum meleuse fine nuciforme moyenne-assez coiiipact calcaire - nombreuses racines fines dannuelles et quelques racines moyennes de palmiers dans la partie infrieure sec - Limite infrieure nette et rgulire - Horizon de labour (Ap) humifre. 35 - 65 cm : Jaune brun (5 y 5/6 h ltat sec). sablo-argileux; polydrique grossire trs poreux - calcaire - Racines moyennes et grosses de palmiers extrmement nombreuses sec. Limite infrieure peu nette. 65 - 95 cm : Brun jaune (5 y 4/4 ltat frais); sablo-argileux; fondue; poreux; calcaire - Racines grosses de palmiers trs nombreuses; Frais - Limite infrieure diffuse. 95 - 200 cm : Blanchtre - sableux - monoparticulaire trs friable. Drainage interrie Quelques bon - Racines moyennes de palmiers assez denses jusqu 140 cm. poches horizontales de sable grossier avec graviers, cailloux et pierres vers 1 10 cm.
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Interprtation :
Le sol est sain sur toute sa profondeur mais la parcelles ne dispose pas dune quantit suffisante deau, ce qui fait que lenracinement ne dpasse pas 150 m. Il est humifre et bien structure dans les horizons de surface tandisque les horizons profonds prsentent un matriau trs peu volu.
A 21
Capacit
Co3 Ca so4 Ca 2H20 Total 17,2 200 233 0,52 052 Traces
_____
M.0
c) Hydromorphie et enracinement :
Une hydromorphie lgre et temporaire est sans gravit pour le palmier dattier. On observe des racines bien constitues, de densit moyenne. Un pseudogley ne constitue pas lhorizon i densit maximum denracinement. Ainsi par exemple, lorsquun pseudogley se manifeste dans un horizon de profondeur, les racines se concentrent dans les horisons moyen et subsuperfiel et quelques unes seulement descendent en profondeur. Si le pseudogley affecte les horizons moyens lenracinement prsente le maximum de densit dans les horizons subsuperficiels. Les parties ariennes de larbre ne prsentent aucun symptne visible. LAlig et les varits communes saccomodent bien de cet tat dengorgement temporaire. Ils gardent un aspect vigoureux et leur production reste importante. Mais mme ces varits, plus rustiques que le Deglat, sont sensibles i une hydromorphie intense. Dans un horizon gley, les racines ont une densit faible. un diamtre rduit, ne dpassant gure 0,5 cm.Leur tat est dprissant . Elles sont flasques et prennent une allure tortueuse. Leur couleur devient gris noirtre dans une gaine de sol grise ou de gypse gris blanchtre. Elles pourrissent et restent tmoins dun engorgement persistant A leur niveau. Les parties ariennes manquent de vigueur. Les palmes infrieures ont un aspect jauntre et se desschent vite. Enfin les rendements sont fortement diminus.
Profd type : T 141 Localisation: Nord de lOasis de Tozeur Vgtation : Strate suprieure : mlange de Deglat et 1Alig de 30 ans en moyenne. Densit leve et tat bon Strate moyenne : Figuiers - bananiers Strate infrieure : mas - gramines adventices A recouvrement total dans les parcelles non travailles.
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Description : O - 2 0 cm : Noir; humifkre; sablo-argileux: rumelcuse: tres poixxn: iiizubie: ( A p) Racines ct radicelles dairniielles t r k abond;intrs - sec L h i t c in& rieure inai dfinie. Brun noir; sablo argileux: grumeleuse nial dveloppe dans la partie iiiirieure, assez dur, poreux; amas gypseux blancs en tte dpingle. abondants - Racines grosses et moyennes trs denses entre ?O - 60 cm ct de faible densit aprs 60 cm. Frais - Liinite infrieure diffuse - une hydromorphie temporaire de pseuduglcy affecte la partie in trieiirc: de cet horizon. 130- 175 cm : Gris brun fonc. Finement sableuh. Iolydrique grossii-c, mou; pureux; dbris de petits cc)quillages tei.iestrt)j et de briq Lie, & ionsiriiction jaunes - Racines tines dc faible dcnsiti-humide. Liiiiiie infirietire i nette et passage brutal Ihorimii infirieur. tiorircir; : p:t:11Jopley. Gris A tches circulaires gris noir ct A trainL;es brun ciait ; iiinites inal i 17- - 200 cm : dfinies. Finement sableux - structure diffuse; amas gypseux extr6me mmt abondants - Racines fines raws - huniidc - horizon hydloiiioi~phe : ~ley i intense
. I
Rsultats danalyse
. . _
Grandornhie Profondeur m
. .
__
-_-
p !-I
1p , 5 1.95 R, I O 8.00
SF SG S1
. .
-~
. .
1.
53 10 53 13 54 15 52 23
75 77 80 83 49 19 79
12.6
11.9
8,05 7,90
31.7
36.8 j6.
.:S.? 34.0
_ -
Interprtation : La texture prsente une prdominance de sables fins, ce qui est 12 cas frquent (Ian les sols de loasis de Tozeur. La salure est faible et augmente avec la profondeur des horizons. On remarque un net lessivage du gypse (mais ni du calcaire ni de largile), des sels solubles et de lazote qui se concentrent dans les horizons profonds xw-m aux battements de nappe. Lhydroniorphie affecte ce profil ds les horizons moyens et son intensit augmente avec le profondeur, comme le montrent la couleur, lindividualisation du gypse et ltat de lenracinement.
Gypse et enracinement : Le gypse diffus, pulvrulent, en amas ou A ltai de nodules est sans inconvnient tant quil nest pas ciment et indur. Lencrotement gypseux provoque le mme effet que le pseudogley. Moins bien ar quun Ii:irimn sain, il provoque une diminution du nombre et de la taille des racines. d)
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Quand les horizons sus-jacents sont humides, ces racines vitent de pntrer dans lencrotement Eause du dbut dinduration et peut-tre aussi de la pauvret en lments nutritifs. Elles restent localises au dessus de lencrotement. La crote est analogue par ses effets au gley, avec cette diffrence que les racines ny pntrent pas du tout. En effet, lenracinement du palmier-dattier est trs sensible la compacit. Quand les racines se trouvent en prsence dun horizon tass et dur, elles stalent horizontalement au-dessus de la couche indure et forment un lit racinaire son contact. Il ny a que quelquFs racines fines qui y pntrent. PmfdtypeT 179 : Sud de loasis de Tozeur Vgtation : Strate suprieure: Deglat de 15 30 ans et quelques uns dge suprieur 60 ans Densit extrmement leve - aspect jauntre. Strate moyenne: Figuiers - abricotiers - pommiers - pchers Strate infrieure: gramines adventices recouvrant le sol.
Description : - 35 cm : Brun fonc - sableux polydrique consistance moyenne - friable poreux Racines et radicelles dannuelles abondantes dans la partie suprieure Quelques racines moyennes de palmiers la base - Frais Limite infrieure nette passage brutal lhorizon infrieur. Horizon de labour humifre (Ap) m 35 - 100 c : Noir fonc - Sableux Polydrique - friable peu poreux amas gypseux et gypse finement microcristallis abondants. Racines moyennes et grosses de palmiers trs denses, de repartition hornogtine dans lhorizon. Humide - Limite infrieure nette - Passage sur 3 m lhorizon infrieur. 100 - 150 cm : Gris, ple : sableux - polydrique mousse moyennement dveloppe; friable; consistance leve; peu poreux amas gypseux extrhentent abondants gros modules gypseux blancs de faible densit et assez friables. Racines fines et moyennes de palmiers de faible densit humide - Limite infrieure nette; Passage brutal lhorizon infrieure Horizon gypseux encrotement peu dvelopp et pseudogley. 150 - 200 cm : Blanchtre - gypseux - massive - consistance trs leve compact - Rares dbris de poterie - pas de racines;humide - crote gypseuse de nappe. Interprtation : Nous avons i un sol hydromorphe et gypseux, ncessitant un drainage et un ameubIl lissement jusqu 150 cm. aurait t prfrable de planter cette parcelle qui se trouve dans la partie sud basse de loasis en Alig - Cette varit seraii.,moins affecte par hydromorphie et la salure qui caractrisent les zones relativement basses.
O
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e) Salure du sol Le palmierdattier est larbre le plus tolrent vis- vis de la salure. Nous avons retenu la valeur de 20 mmhos/cm au dessus de laquelle il ne faudrait pas envisager la plantation de Deglat. Les varits communes peuvent tolrer des salures pouvant aller jusqu 50 mmhos/cm. Ces estimations ne sont pas encore confirmes par des exprimenta-. tions En sol trs sal, ie rejet a un dpart trs lent ou meurt. La croissance du jeune arbre est trs ralentie en prsence de salure forte. Larbre adulte souffre. Il a un aspect gnral jauntre. Les palmes se desschent leur extrmit. La production reste faible. La qualit, des dattes est mdiocre. Dans une mme parcelle A sol sal, plante en Alig et Deglat, les Alig prsentent une meilleure reprise et sont plus vigoureux. Dans les oasis du Sud Tunisien, lirrigation ii leau sale entraine videmment une salure gnrale des sols. La conductivit de lextrait satur ne sabaisse jamais au dessous de 3 mmhos/cm. Les valeurs frquentes se situent entre 8 et 25 mmhos/cm. Ces chiffres levs ne prsentent pas de dangers majeurs. En effet les cultures sont adaptes cette salinit. Dautrepart, la texture dominance sableuse, la prsence de gypse et labsence de carbonates de sodiums sont autant dlments favorables pour pallier leffet nocif des chlorures et au risque dalcalisation des sols. Les sols doasis prsentent deux types de profils de salure 10) Sois cultives et bien entretenus: La salure est trs faible en surface (3 mmhos/cm) et elle augmente en profondeur pour atteindre une conductivit de 15 mmhos/cm. 20) Sois non cuitivs ou m l entretenus : a Ils sont trs fortement sals en surface, puis la conductivit diminue progressivement vers la profondeur pour atteindre une valeur gale la conductivit de la nappe phratique. En effet il y a une concentration des sels en surface. Leur remonte seffectue par les solutions qui svaporent en dposant les sels solubles, ou par lintermdiaire des plantes halophiles qui tendent remonter les solutions, mais nabsorbent par leur enracinement quune proportion minime de ces sels. Il rsulte une conductivit extrmement leve sur les 20 premiers cm (30 130 mmhOs/cm)
profil type :T 321
Localisation: Sud de loasis de Tozeur, proximit de la zone prchottense. Nappe: plan deau 2 m.le 14/6/65
Vgtation : Touffes de rejets de palmiers disperses; aeluropus; salicorne et jonc A recouvrement faible..
Description : En surface mince pellicule saline blanchtre et friable O - 20 cm : Rose; sable fin - farineuse sur les cinq premiers centimtres puis particulaire; consistance faible, poreux; Racines et radicelles de vgtation halophile denses.
Gypse finement microcristallis trs abondant, en mlange avec des cristaux de CI Na dans la partie suprieure. Frais - Passage progressif sur 4 cm lhorizon infrieur. 20 - 65 ~m : Gris noir - Finement sableux; grumeleuse mal dveloppe; consistance moyenne leve - poreux - Racines trs rares - amas blancs gypseux abondants - gypse finement microcristallis trs abondant. Dbris de poteries; humide. passage diffus lhorizon infrieur. 65 - 120 cm : Gris - Finement sableux - fondue. Consistance leve; peu poreux - Fins amas gypseux trs nombreux; nodules gypseux trs nombreux; quelques nodules gypseux encore friables; gypse micromicrocristallis cristaux individualiss trs abondants - Humide. Limite infrieure nette et passage brutal lhorizon infrieur. 120 - 200 cm : Blanchtre avec taches noires par endroits dans la partie suprieure gypseux; massive compact; humide - crote gypseuse de nappe.
Rsultats danalyse :
Granuiom~e
Profondeur
I -
____-
Interprtation : Il sagit dune zone trs sale,trs gypseuse et hydromorphe. Elle est en tat dabandon depuis longtemps; sa remise en valeur ncessite: - Un raclage de la pellicule saline superficielle - Un ameublissement jusquau niveau de la crote gypseuse (120 cm) - Un rseau de drainage bien tudi. - Des irrigations de lessivage des sels solubles - Enfin des fumures assez abondantes. Cette rcupration est possible puisque des expriences en cours Helba (Tozeur) Bou Chemma (Gabs) et Douz (Nefzaoua) montrent quen un temps relativement court on peut faire descendre la salure un niveau assez bas permettant des cultures fourragres et des plantations de palmiers dattiers de varits communes et mme dAllig. Ces considrations nous amnent parler des rgles gnrales dentretien des sols dOasis.
f) Entretien du sol :
La majorit des sols des Oasis anciennes du Djerid et du Nefzaoua prsentent un profil compact ds les horizons moyens. Ils sont pauvres en matire organique, souvent hydromorphes et assez sales. Ces dfauts auxquels il faut ajouter la densit de vgtation trop
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forte et les irrigations non rationnelles et souvent insuffisantes ont pour consquence une moyenne de production mdiocre aussi bien du point de vue quantitf que qiialit4. En effet. actuellement, les Oasis sont conduites de la manire suivante : - On irrigue lt comme lhiver, la nuit comme le jour, avec toute la quantit deau dont dispose la parcelle, sans tenir aucun compte des besoins du palmier dattier. - Le drainage est ou inexistant ou dficient. Le rseau de drainage qui a t ralis dans les oasis est remblay par manque dentretien priodique. - On fait un binage sur 20 i 30 c toutes les quatre annes. m - Les fumures organiques sont trs rares par manque de fumier, et les fumures minrales sont presque inconnues dans toutes les Oasis. - La rgnration de la palmeraie se fait par pied isolment. A chaque palmier qui atteint un ge trop avanc (plus de 100 ans) on garde un ou deux rejets. et mme plu?. qui le remplacent. Cela a entrain une densit de plantation leve et htrogne. Les techniques ncessaires pour la bonne exploitation des Oasis peuvent tre rsumes dans les points suivants:
- Ameublir le sol sur 1 m 50 ou 2 m : Cela lui confre une permabilit suffisante polir que leau et lair puissent circuler, et pour permettre A lenracinement du palmier de disposer dun volume de terre important exploiter. - Assurer une protection contre les vents. On a remarqu quune nouvelle palmeraie mal protge au moment de la plantation manifeste un retard dans le dveloppemerit vgtatif important par rapport une palmeraire bien protge. - Installer un rseau de drainage bien tudi (Profondeur; espacement etc. . .) et faire une dessahisation pralable par quelques irrigations a forte dose si le sol est trop sale au dpart. - Assurer une densit de plantation adquate: 8 Y 6 m. ou 10 y 10 m. dans la mesure o on compte faire des cultures intercalaires.
Travaux dentretien annuels :
- Binage annuel ou mieux un labour. Dans une palmeraie A plantations alignes. on excute ce labour en utilisant les animaux domestiques (le chameau par exemple). Il faut viter le passage de machines lourdes sur les parcelles, car cela provoyucrait un tassement du sol, tassement qui est dj favoris par les irrigations frquentes et la texture finement sableuse. - Pratique dirrigations rationnelles: doses et frquences en fonction du soi et des besoins saisonniers de larbre. - Fumure minrale, surtout azote et phosphate, chaque anne. Des fumures organiques priodiques toutes les deux quatre annes seraient trs utiles. - Irrigation abondante en hiver pour provoquer le lessivage des sels solubles qui se concentreraient dans les horizons moyens du sol.
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6) Conclusion
Nous esprons que ces quelques observations auront contribu, comme les autres tudes sur le plan agronomique, aider au ramnagement des oasis anciennes du Sud Tunisien, amnagement qui ne manquera pas damliorer nettement la production de dattes en Tunisie.
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BIBLIOGRAPHIE
1
C. R. U. E. S. 1.
Raction du palmier dattier lirrigation. Note Technique N o 1 (Mai 1967) Communications orales
BEN SALAH A.
EL FEKIH M.
- 1958)
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R. BELAID
FACTEURS DE LEROSION Le bassin-versant de lOued Miliane se caractrise par des ameurements rocheux dominante peu permable : alternance de marne et de calcaire, de grs et dargile parfois gypseuse, argiles de lEocne, du Miocne et du Pliocne souvent sales; seuls les affleurements.calcaires parfois massifs mais lapiazs et trs souvent casss, diaclass constituent des versants de roches de permabilit assez bonne. Mais ce nest pas directement sur ces roches que lrosion sexerce, part dans certaines znes parfois trs tendues dans ce bassin-versant. Cest sur des produits daltration et de dsagrgation de ces roches, colluvionns alluvionns ou en place, et leurs caractres sont largement dtermins par lvolution morphopdologique quils ont subie pendant le quaternaire. En effet, cette volution aboutit la diffrenciation des formations superficielles (voir les formations quaternaires dans le bassin-versant du Moyen-Miliane, Nature de Tunisie No 1967). Pour lessentiel et dans loptique de ltude de lrosion qui nous proccupe, il importe de distinguer entre les affleurements gologiques et les formations quaternaires de permabilit assez bonne et celles de permabilit mdiocre. En effet nous pouvons aboutir la distinction suivante:
1
a)
Elles sont peu tendues constitues essentiellement par des aflleureinents calcaire4 qui lorsquils sont diaclass ont une bonnc perniahilit surtout lorsque Iwrs versants ne sont pas encrots. Ils sont couverts de rendzines et de sols forestiers certe peu epwis mais permettant une bonne infiltration surtout si le couvert vgtal periste fournissant une littire et entravant le ruissellement. Cest le cas du Djebel Mansour formC de calcaire crtac. A cela sajoutent les affleurements calcaires o se sont d\ eloppks des Karsts comme le Djebel Zaghouan et le Bargou-Seidj et ou la permabilit c\l bonne. Cest le cas aussi des cnes et glacis caillouteux forms au quaternaire rcent. qui sc troulent dans les Lnes de pimont et qui ne sont pas encrouts, et des glacis caillouteux soltanien\ du versant Nord de la Dorsale (Bou Kornine, Ressacs. Zaghouan. h - g ( u ) .
b)
Elles occupent la moyenne partie de la surface du bassin-versint d c lOued Miliaile. Ce sont les affleurements marno-calcaires du Jurassique wpkieur ct rlii r-rtac, les 21ternances dargile5 et de grs de IEocne, les sries dtritiqiicc dargiles el de ables de 1Oligo-Mio-Pliocne. et enfin. les roches htrognes mais U doininaiil de Sjpse. qui tc constituent les affleurements diapiriques du Trias. Toutes cc3 fotin~tionsde pennabilit mdiocre, iie sont pas couvertes de colluvions et les sols quelles portaient ont t pour la plupart compltement rods au inoins sur les plus fories pente\ ce qui iiiipente le ruissellement au dtriment de linfiltration, et aggrave 16rosion clatitant plus que la Vgtation y reste clairseme. Les bassins-versants des oueds C i urlt,i et Sidi Hainid en en offrent des exemples frappants. Les formations quaternaires prownant des matriaux que la fkigmentation et la Itration ont dvelopps sur les versants A certaines priodes et que lrosion. ii dautrcs priodes, a tals au pied de ces reliefs et dans les plaines se carncttriserit p i r une permabilit mdiocre. Ceci pour deux raisons majeures. --Les glacis, cnes et terrassesencrouts par lc calcaire et dont la croUte le plus souvent ches tendres (argiles, marnes) ou semi-tendres (alternances de calcairc et de marnes dargile et de grs), se caractrisent par une texture fine, Les sols qui se sont dveloppk leur surface sont le plus souvent mal structurs, se glacent en surface, se coinpacteni et se fendillent lors de la dessication estivale. - Les glacis, cnes et terasses encrouts par le calcaire et dont la crote le plus souvent superficielle ou faiblement couverte par des colluvions et pandages iilttrieurs i sa formation, rduit linfiltration et augmente le ruissellement. Cette crote est dautant p h s importante quelle recouvre des dpts fins mais galement des dpts caillouteux originellement permables. Ainsi, nous voyons quen gnral la permabilit est mdiocre pour unc Lirge partie des affleurements gologiques des versants et des formations qiiaternaires des pimonts et des plaines. En ralit, et dans le dtail la permabilit varie non mileinent dans lespace et A lchelle dun versant, inais galement dans le temps en fonction des saisons. du tapis vgtal, du degr dhumidification ou de h<icatioil dii sol
-b X -
Ainsi le facteur permabilit se combine au facteur pente pour aboutir des diffrenciations et des nuances en rapport non seulement avec le climat rgional ou lchelle du versant mais galement avec les microclimats et lchellede la portion de versant. Une tude srieuse de lrosion doit donc commencer ncessairement par un inventaire complet des processus et des formes quils engendrent donc par une carte de gomorphologie dynamique grande chelle. Nous navons pu faute de temps et de moyens, raliser cette cartographie que pour certains bassins-versants, et les chelles choisies ont t le 1/50.0000 et le l/lO.OOO~.Cette complexit se trouve augmente par lintervention de lhomme qui par ses techniques le plus souvent inadaptes la dynamique des versants aboutit ii lrosion anthropique, laggravation de la situation.
II
De ce fait le bassin-versant du Miliane prsente une grande diversit de processus et de formes drosion. Les ruissellements embryonnaires et diffus se combinent partout pour aboutir au dcapage des sois en surface, et lalimentation des eaux courantes en lments fins, sauf sur les dalles de roches dures o la fragmentation et laltration actuelles sont pratiquement nulles. Ce phnomne de dcapage acquiert de limportance surtout l o les sols sont mal structurs, battants en surface, et l o les formations sont encrotes, la crote formant obstacle lentaille linaire et aboutissant ainsi lrosion en nappe. Mais cest sur les versants forte pente, dvelopps eri roches tendres ou semitendres et qui ont acquis une forme convexe dans lensemble, grce la solifluction quaternaire, que, par suite du dsquilibre provoqu par lhomme (dfrichement, surpturage, labour. . .) lrosion ravinante est la plus spectaculaire dans la rgion. Cest le cas de la partie amont du bassin-versant de loued Guelta constitue par des affleurements marno-calcaires du Crtac infrieur et du Jurassique suprieur, de la totalit du bassin-versant de lOued Sidi Hamid constitu par des sables et argiles Mio-Pliocne et de quelques reliefs diapiriques argilo-gypseux du Trias. L, se sont dvelopps des %ad-land3incipients ou typiques o le dtail du rseau hirarchis de ravins reflte linfluence de lexposition et des microclimats quelle engendre. Les phnomnes de glissement, de solifluction sont trs localiss, le climat ntant pas suffisamment humide pour provoquer un engorgement en eau des formations superficielles, dautant plus que souvent linfiltration se trouve rduite du fait dune mauvaise structure des sols en surface, De ce fait la solifluction se localise sur les parties de. versant o la topographie aide, par suite de laccumulation des eaux de ruissellement dans un creux, limprgnation des colluvions comme dans le bassin-versant de loued Sidi Hamid, ou encore sur certaines colluvions suffisamment caillouteuses pour permettre une bonne infiltration mais reposant sur des formations peu permables qui servent alors, une fois humectes, comme plan de glissement comme cest le cas sur le versant Nord du Zaghouan. Certains phnomnes de solifluction revtent un caractre encore plus limit du fait quils ninterressent quune pellicule peu paisse de certaines formations argileuses souvent riches en gypse et en sels comme les affieurements dargile Eocne du piemont du Djebel Jehfa ou du synclinal de lOued Kebir.
Enfin les phnomnes de masse les plus importants, et les plus spectaculaires, sont les glissements, les boulements et arrachements qui se localisent le long des oueds et des ravins les plus importants et qui sont ds ii la nature particulire de lcoulement dans ces entailles, nature particulire dont la consquence la plus importante est le sapement des berges. Linventaire des processus drosion ne peut tre complet si lon ne signale pas ces formes particulires de canaux qui sont creuss sous la surface du sol, Ci la faveur de fentes de retrait qui souvrent lors de la dessication estivale, et qui conccntrent en SOUS sol leau qui ruisselle A la surface des mottes argileuses polygonales quelles dlimitent et dont la surface est le plus souvent glace (glaage, battance). Ce phnomne de ravinement en sous-sol se retrouve sur toutes les formations argileuses du bassin-versant de loued Sidi Hamid, du pimont du Djebel Jehfa o il est en bonne partie responsable de la destruction des tabias (leves de terre selon les courbes de noveau) qui y ont t difies; mais lexemple le plus parfait en est celui dvelopp dans les argiles Eocnes du synclinal de loued Kbir o le ravinement en sous sol exploitant les fentes de retrait aboutit llaboration dun rseau hirarchis de canaux Jusquawr oueds collecteurs principaux dans les berges desquels ils forment des ouvertures bantes do sort leau dcoulement charge des lments fins arrachs Ci la surface du versant et Ci lintrieur des canaux, Leffondrement de la crote de certains de ces canaux aboutit ii la constitution en surface de creux qui accumulent de plus en plus leau de ruissellement superficiel, slargissent, et lorsque le dblaiment des matriaux effondrs encombrant les canaux nest pas suffisamment rapide, les versants de ces creux se rajustent et finissent par constituer des formes en entonnoir rappelant les formes de dissolution sur certains versants constitus de roches solubles sous des climats humides. Nous rappelons enfin, lexistence galement de lrosion chimique, intressant les sels les plus solubles, qui naboutit pas des formes particulires, mais se reconnat lanalyse des eaux dcoulement.
C'est pourquoi, une tude dtaille de I'erosion dans le bassin-versant de l'Oued Miliane doit tre complte par une tude hydrologique prcise, afin de permettre la conduite des travaux de conservation des eaux et des sols, et de lutte contre les crues dvastatrices de cet oued, en toute connaissance de cause (voir chapitre l'volution gomorphologique actuelle et les problmes d'amnagement qu'elle pose. Le bassinversant du moyen-Miliane entre Pont du Fahs et le Djebel Oust, tude gomorpliologique - Archives du Service Pdologique 1965 par R. BELAID).
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,411 premier pian, ravines dissquant u n chaiiip iabour dans le seus de la pente, pr2.s d e 121 station gare de Bir Mchergn. t i lan-ikre plan, glissement de la berge de lOued Miliane taillee. dan\ les marnes Pliocnes.
Decapage du sol mettant nu la crote Tensiftienne qui fossilis un glacis au pied dii Djebel Fedj Halima prs tle Iiir Mclierga.
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Dcapage superficiel enlevant le soi labour sur le mme glacis que sur la Photo prcdente mais plus en aval o le sol est pliis pais.
Tabia emporte par suite dun impluvium trop grand prs de Pont du Fahs.
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Ravinement creris dans l a surfiire iiitrrtabia reliant les deux endroits les tabias ont cd. Pimont d u Djebel el Djehfa.
Le talweg principal ver\ Icqiiel ccrtairics tabias dirigent leurs eaux a t ractivit e t i l sest rcci-riici. ;i\ec L I I I C :liiiorc:tde ~~:ivinc r i~c Iiirnrcliiss. nts Piemont du Djebel cl i>ictiia.
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Sur 24 chantillons de 14 profils typiques des sols de forts du Nord de la Tunisie, on a dtermin lhydrogne changeable, par quatre mthodes : - Ba CI 2,0.2N tamponn pH 8,l la trikthanolamine - Ca CI 2,0.2N tamponn a pH 8,1 a la trithanokdmine - NH4C1,0.5N tamponn pH 8,l a la triethdnolamine - mthode Ollat (1) ou lhydrogne changeable est trouv par la diffrence de la capacit dchange (T) et la somme des cations changeables (S). Les taux dhydrogne changeable obtenus par les quatre mthodes se trouvent en corrlation trs hautement significative et diminuent dans lordre suivant des mthodes : - CaC12 - Bac1 2 - NH4C1 - mthode Ollat
Objet
Les chantillons analyss de 14 profils* proviennent de sols bruns forestiers et lessivs, rpandus au nord de la Tunisie, sous Chne Lige, pin Maritime, Chne Zeen et maquis dErica Scoparia et dOlea Europea. Ces sols sont forms sur roches mres provenant du Trias, Mio-Pliocne, grs, marnes et colluvions sablo-argileuses. et argileuses. Les caractristiques de ces profils sont exposes dans le tableau 1. Le pH est mesur llectrode de verre dans leau. La matire organique est dose par la mthode Tiurine (2). La texture est obtenue aprs attaque leau oxygne sur plaque chauffante, agitation pendant 2 heures, dispersion lhexamthaphosphate de Na et prlvement la pipette de Robinson. Les bases changeables et la capacit dchange sont determines par la mthode Ollat (1). Les sols, la vgtation et les roches-mres sont typiques et reprsentatifs pour le Nord de la Tunisie.
~~
* Jexprime mon profond remerciement MM. Dimanche, El Aouni et Hoeniche, Ingnieurs pdologues de 11.R .T ,,de mavoir indiqu les profils typiques pour ce travail.
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Pin Maritime, Chne Zeen et maquis dErica Scoparia et dOlea Europea. Ces sols sont forms sur roches mres du Trias, Mio-Pliocne, grs, marnes et colluvions sabloargileuses. et argileuses. Les caractristiques de ces profils sont exposes dans le tableau 1. Le pH est mesur llectrode en verre dans leau. La matire organique est dose par la mthode Tiurine(2). La texture est obtenue aprs attaque leau oxygene sur plaque chauffante, agitation pendant 2 heures, dispersion lhexamthaphosphate de Na et prlvement la pipette de Robison. Les bases changeables et la capacit dchange sont determines par la mthode Ollat (1). Les sols, la vgtation et les roches-mres sont typiques et reprsentatifs pour le Nord de la Tunisie.
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Mthodes
On a tudi quatre mthodes de dtermination de lhydrogne changeable. Trois consistent doser directement lhydrogne changeable dans le filtrat dextraction de : 1) B a c 1 2 0,2N pH 8,l 2) Ca C1 2 0,2N pH 8,l 3) NH 4 C10,5N pH 81 Les solutions dextraction sont tamponnes la trithanolamine, 10 ml par litre, et HCl selon le bsoin. La tchnique utilise est la suivante: - Cinq grammes de terre sont mis en contact pendant une nuit avec 100 ml de la solution dextraction, en agitant quelque fois la main - Filtration sur filtre bleu sans cendre - Titrage par HCl 0,lN de 20 ml des chantillons et ainsi que du tmoin constitu par la solution dextraction, en prsance de lindicateur mixte de bromocrsol vert et mthyle rouge. 4) Mthode Ollat (1). Cette quatrime mthode est indirecte et consiste en : - Dosage des bases changeables sur le percolat dactate dammonium, N et pH 7. - Saturation de la terre en Ca par CaCl 2 N et tamponne la trithanolamine et HN03 pH 7. - Lavage au Ca C1 20, 1N non tamponn. - Dtermination de la capacit dchange partir des dosages ffectus sur le quatrime percolat de KNO 3 N et neutre. - Lhydrogne changeable est dtermin par la diffrence de T et S. G edrotz utilise BaCl 2 pH 6,5, par plusieurs lavages pour doser lhydrogne changeable (2). Mehliche propose le BaCl 2 0,2N tamponn la trithanolamine pH 8,1(3,4);la mthode de Mehliche a t essaye par plusieurs auteurs : Innes et Birche(5) Barrows et Drosdaff (6), Pawluk et Carson (7) et dautres qui la trouvent satisfaisante. Le CaCl 2 N tamponn la trithanolamine et H N O 3 est utilis par Ollat (1) pour aprs la percolation CH 3 COONH 4, Nous utilisons saturer la terre en Ca + Ca CI 20,2N tamponn A la trithanolamine et HC1 pH 8,l pour lextraction directe de lhydrogne changeable. G edroitz emploie NH4Cl l,N pour le dosage des bases changeables (2) Daprs Barrows et Drosdoff (6), quand le complexe absorbant est satur en calcium le pH est entre 76 et 8,2 suivant la quantit de CO 2 prsente. Or les chantillons, no 5 avec le pH 7,O et no 6 avec le pH 7,6 manifestent une certaine quantit dhydrogne changeable. Cest pourquoi nous avons tamponn les solutions dextraction pH 8,l. En ce qui concerne les concentrations 0,2N Bac1 2 et CaCl 2 et 0,5N pour NH4C1, elles ne donnent pas de diffrences significatives vis--vis des concentrations 1,ON.
++
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Rsultats et Discussion
Les taux dhydrogne changeable obtenus par les mthodes tudies, sont exposs dans le tableau (1) Les quantits totales dhydrogne changeable extraites par les diffrentes mthodes sont les suivantes :
H en m,./l gr. de terre Mthodes Horizons organiques BaCl2 CaCl2 NH4C 1 Mthode Ollat 204.1 204.6 185.1 73.8 Horizons minraux 189.5 225.1 189.9 97.5 Total 393.6 429.7 375 .O 171.3
La mthode Ollat est applique pH 7, cette condition rend la comparaison trs conventionnelle; mais nous sommes obligs de lemployer parcequelle est pratique dans notre laboratoire et nous cherchons une possibilit de comparer les anciens rsultats aux rsultats dune des mthodes qui sera choisie plus tard. Lanalyse statistique, effectue daprs Snedocor (8) et Dospehoff (9) nous montre quelques particularits des diffrentes mthodes. Les quations de regression et les coefficients de corrlation sont exposs dans le tableau (2).
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La mthode Ollat donne des rsultais qui sont plus disperss, mais les corrlations sont hautement significatives. Les chantillons avec des numros dordre (Tableau 1) : 1, 2, 3, 5, 6, 7, 8, 11, 13, 15, 19, 21, et 24, treize en tout , sont rlativement plus riches en matire organique , et plus pauvres en argile et limon. TRS chantillons avec des numros dordre (Tableau 1): 4, 9, 10, 12, 14, 16, 17, 18,
20, 22, et 23, onze en tout, sont relativement plus pauvres en matire organique et plus riches en argile et limon. Nous considrons les premiers comme (( Organiques)) et les deuximes comme ((Minrauxu. Les coefficients b dquations de rgression (Tableau 2) des rsultats de H entre la mthode au Bac1 2 et les autres mthodes pour les deux groupes dchantillons diffrent considrablement.
BaC12 et CaC12: La diffrence entre le G b pour les chantillons dits ((organiquesH et les chantillons dits ((mineraux))dans les quations de rgression 1 et 12 (Tableau 2) est de lordre de O. 2477, ce qui est statistiquement significatif. Dans les quations 7 e: 8 (Tableau 2) cette diffrence est de 0.2316, elle aussi est significative. BaC12 et 3: Donnent aussi des diffrents coefficients ab de rgression pour les deux groupes dchantillons; mais il ny a que les rgressions inverses (X = NH 4 C1 et Y = Ba C 12) qui fournissent une diffrence significative. BaC12 et Mthode Oliat : Donnent une diffrence des coefficients b des quations de rgression peu prs de la mme valeur absolue que la prcdente, mais non significative pour les deux groupes dchantillons. On ne trouve pas de diffrence entre les cofficients b des quations de rgression pour les mthodes aux CaC12 et NH4C1, et celle dOllat. Il faut signaler que la mthode au NH4C1 trith. pH 8,l est dlicate; il faut titrer immdiatement aprs la filtration, sinon les rsultats changent considrablement.
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Conclusions :
Pour les types de sols de forts de Tunisie, et avec les techniques appliques dans ce travail, on peut conclure ce qui suit : 1) Lhydrogne changeable extrait par les mthodes tudies diminue quantitavement dans lordre suivant des mthodes : Ca C12 0,2N pH 8,l Ba C12 0,2N pH 8,l - N H K 1 0,s N pH 8,l - Ollat PH 790 2) Les taux dhydrogne changeable obtenus par les quatre mthodes se trouvent en corrlation trs hautement significative. 3) La mthode au CaCl 2 donne des rsultats plus levs que la mthode au BaCl 2, et pour les chantillons dits mineraux la difference est statistiquement significative. 4) Les mthodes au CaCl 2 et au BaCl 2 donnent des rsultats plus reproductibles et en mme temps plus elvs que ceux obtenus par la mthode au NH4C1 et par la mthode Ollat.
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. _
Roche Mre
'rofon. :n Cms
IH 112.1
MU
Ollat pH 7
A. L. S . m/ioOg de ter
T.
31.0 16.1
32.2 12.6
a1 311at I Bc 2 CaCl 2
lH
. -
~___
- __
11.65 1.12 12.M 2.82
.
S.
27.3 10.9 28.0 IO 9
7i
Triasique riasique
O - IO 10-100
_-_
11.02 2.32
22 IR 54 22 22 El 21 20 49 36 IR 47
__ . .
9 4 14.1 6 5 7 5 19 19
.
_.... ...
5 6
.. . . .
Chne Lige
Grk
25 - 40
'40
0-7 27 - 5 0
__ __
5.6 4.26
__
__
Triasique Grks Alter
- .
45.8 14.4 7
...... ...... ......
7
.. ..
__
0-5
O - IO IO - 25
383
11.9
.
10.0
11.6
128
.
8 9 IO
.
Brun Forestier
. . . .
5 - 45
6.2 6. I
5.7
- . .
17 64 69
7 64 6 26 4 24
....
............
__
0.2
II
.. . . .
Chne Lige
.. .
GrR
.-
0-2
..... ....
6.6
22 28 50 69 I I
.~ .
26.7
26.5
92
___.
__
5.9 21.9 28.5
.. .. .. .
du Mio
)<x)
4.8
0.47
IR
27.8
% 4 .
. -
__
13 14
.. .. .
Pliocne
__._
_-_
O-1 ' 100 0-3 3 - 20 50- 120
5.2 4.9 6.98 0.52 9.84 3.93 0.53 3.15
__._
__
__
6.3 5.0
11.0 2.5 2.4
__
15.7 15.8
- . .
Chne Liege
du Mio
19 16 56
22.0
30.0 20.x
2x 2 24 4
15 16 17
5.5
7. I
5.5
5.I
.
8.X 2.9
.- .
15.8 14 O h o
IR
i -~
19
1Biun -Fores-
- __
Marnes
IO - 20
6.6
33.4
0.0
15.4
Chne
5 180
.. .. ..
6.2 4.3
.
9 .40 0:41
- _ 30.5 68
10.8 7.5
2.5
7.4
-. .
~
20.0 25.2
22.0
3o.x
14.6 ?S. I
. .
15 200
4.9 5.0
5.h2 0.h7
9.8 13.7
-.-
18.X
22.x
18.2 23.h
15.9 27.8
__ .
I70 4.4
. -
0.50
7.4 14.3
__
18.7
30.4
35.2 35.2
29.3 31.4
Colluvion irg.
1 0
4.5
. .
10.45
10.2
36.4
TABLEAU (2) Equatioits et coefficients de correlations des regressm pour l'hydrogne changeabie (diquivalents pour 100 g de terre) determinrpar diffrentes mthodes
Y
CaCl 20,2N
<<
Y =bX-i-a
r + m
-
r -m
Signification
13
11
Y=O.9397X+O.9851 Y= 1.1874X+0.0079
0.9892f0.0436 O. 9805+0.0656
22.69 14.95
T . H. S T . H. S
d = 0.2477 md =O .O787 d/md=3.15 d = 0.1995 md= O .O959 d/md =2.08 d = 0.2131 md =O. 2260 d/md =O. 94
d = 0.2316 md-O .O787 d/md= 2.94
Organiques Minraux
13
11
13
<< <<
NH4C10,5N
<<
Y =O. 7274X+2.8 182 Y=0.9299x+ I .3645 Y =O. 5076X-2.2923 Y-0.7526X4.1016 Y=l.412X-O.6869 Y =O. 8096X+ O. 65% Y=O.7617X+ 2.2504 Y=0.7596X+f .71%
'
T. H. S T. H. S
Organiques Minraux
~
Ollat pH7
<<
T . H. S T. H. S
-__..
II
I -
0.8710+0.1637
Organiques Minraux
13
11
CaCl2 O, 2N
<<
BaCl20,2N
<<
O . 9892+O.O436
0.9805+0.0656
-
22.69 14.95
T. H . S
T. H . S T. H. S T. H. S
T. H. S
Organiques Minraux
13 11
<< <<
NH4C10,5N
<<
12.69 13.82
d est ngligeable
Total
~
24
<<
<<
Y =O. 7532X+2.1395
O .9728+ O. 0500
0.8651+0.1510
-
19.46
Organiques Minraux
13
11
Total
24
<<
AOllat pH7
Y =O. 6192X4.0683
5.73 4.35
T. H. S T. H. S
d est ngligeable
YzO. 587lX-3.1505
0.82301-0.1892
-
___
Y O. 5603X-2.8949
L
0.7869+0.1315
Total
~
24
NH4CIO. 5N
Ollat pH7
1
l
Y =O. 8639X-5.4934
__
_____.- -
0.87404-0.1034
-
8.45
T . H. S
___-_
Les correlations entre les taux d'hydrogne chanieable obtenus par les mthodes directes (BaCI 2 . CaCl 2 . NH4CI) sont trs hautement significatives et suprieures 0.97
Bibliographie
1) : Ollat Ch. et Combeau A. -Mthodes de dtermination de la capacit dchange et du pH dun sol. Rlations entre le complexe absorbant et le pH a-African soils, vol v No 3 1960, pp. 343-380. 2) : Arinouchkina E , V. - ~Roukovodstvopo himitchescomou analysou potchvn1.M.U.-1962. 3) : Mehliche A-Effect of type of soi1 collod on cation adsorption capacity and on exchangeable hydrogen and calcium as messured by different mthodes)) Soil Sci, 60. 1945, pp. 289-304. 4) : Mehliche A Determination of cation and anion exchange properties of soilsnSoil Science. 1948, No 66, pp. 429-445. 5) : Innes E. F. et Birch H. F . -A comparaison of mthodes for the estimation of the exchangeable hydrogne content of soils)) - J. Agr. Sci, 35. pp. 236-238 (1945). 6) : Barrows H. et Drosdoff. M. - A comparaison of mthodes for detemining the base-exchange capacity of some soils of Lower coastal plain of the Southeastern United States ((Soils Sci Amer. Proc; 22, pp. 119 - 122 (1958). 7) : Pawluk S . et Carson 1. A-((Evaluation of mthodes for determination of exchange acidity in soils)) - Canad. J. Soi1 Sci, 43, pp. 325-335 (1963). 8) : Snedecor C. W.-Statistical mthodes)) - Fifth Edition the Iowa State University Press, Amer. Iowas U . S . A. 9) : Dospehoff B . A. - ((Mthodika polevova opitan - Moscva 1965.
-xs-