Chapitre 3 - L'impressionnisme
Chapitre 3 - L'impressionnisme
Chapitre 3 - L'impressionnisme
CHAPITRE 3 :
L’IMPRESSIONNISME
I. LE GROUPE IMPRESSIONISTE
Lorsque l’on parle de l’impressionnisme, tout le monde sait à peu près de quels artistes
il s’agit :
-Edouard Manet
-Claude Monet
-Edgar Degas
-Berthe Morisot
-Alfred Sisley
-Frédéric Bazille
-Gustave Caillebotte
-Camille Pissarro
-Pierre-Auguste Renoir
-Mary Cassat
-Henri Fantin-Latour
Du coup, le terme d’impressionnisme semble désigner un groupe stable de peintres nés
spontanément. Pourtant, c’est petit à petit que l’amitié et le respect mutuel ont réunis ces
hommes et ces femmes. La majorité d’entre eux sont parisiens (sauf Fantin-Latour, grenoblois
et Frédéric Bazille, montpelliérain), sont nés entre 1832 et 1841 (sauf Camille Pissarro né aux
Antilles en 1830) et sont issus de familles bourgeoises aisée (sauf Renoir de famille limousine
modeste). Aux générations suivantes appartiennent Gauguin, Van Gogh, Seurat, Toulouse-
Lautrec, qui procèdent tous de l’impressionnisme au début de leur carrière.
Par contre, il est vrai que l’impressionnisme est l’un des premiers mouvements
artistiques établi sur la conscience qu’un groupe d’artistes avait de lui-même. Ces peintres
s’associèrent avant tout parce qu’ils partageaient les mêmes positions à l’égard des
institutions artistiques de leur époque, mais leurs styles restèrent souvent très différents.
Les plus jeunes des peintres impressionnistes – Frédéric Bazille, Claude Monet,
Pierre-Auguste Renoir, se sont connus en fréquentant, entre 1861 et 1864, l’atelier de Gleyre,
S1UE4b : Histoire de l’art
Enseignante : Eléonore Marantz-Jaen
professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Ils y apprennent les perfections classiques transmises par
un enseignement qui s’était figé en « académisme ». Ils s’y découvrent surtout un même
attrait pour la représentation directe de la nature, un même rejet de l’imitation conventionnelle
des maîtres du passé. Si bien que très vite ils se mirent à peindre ensemble, soit dans la forêt
de Fontainebleau, soit dans leurs ateliers parisiens. Ils se lient d’amitié avec Camille Pissarro
et Paul Cézanne qui, auparavant, avaient étudié à l’Académie suisse.
Tous admiraient deux peintres qui refusaient de sacrifier leur personnalité aux
contraintes officielles : Gustave Courbet et Edouard Manet. Le jeune Monet raconte d’ailleurs
avoir éprouvé une terrible émotion devant la Musique aux Tuileries de Manet, œuvre dont il
ne connaît pas encore l’auteur et qu’il découvrit lors de son exposition à la Galerie Martinet
en mars-avril 1863.
EDOUARD MANET, La Musique aux Tuileries, 1862, huile sur toile, 76 x 118 cm, Londres,
National Gallery
Courbet passait à cette époque trop de temps dans le Jura pour que se crée autour de
lui un cercle parisien. Il avait aussi tendance à vouloir imposer à tous ses conceptions en
matière de peinture. Manet au contraire ne rechignait pas à s’entourer d’amis nombreux et
divers, avec qui il fréquentait cafés et ateliers. Il devint ainsi la figure dominante de cette
génération, le père du mouvement impressionniste.
Les artistes se retrouvaient notamment au café Guerbois, établissement qui peut être
considéré comme le véritable berceau du mouvement impressionniste.
Ils commençaient à penser qu’il leur fallait assurer eux-mêmes l’exposition de leurs
œuvres, puisque le Salon ne le leur permettait pas ou, quand c’était le cas, dans des conditions
qui n’étaient pas satisfaisantes. En 1867, Monet émit l’idée d’organiser une exposition à leurs
frais. La guerre de 1870 retarda la réalisation du projet. En 1873, il reprit son projet. Deux
peintres connus au café Guerbois, amis de Manet – Edgar Degas et Berthe Morisot – se
joignent au groupe. Ensemble, ils créent une « société anonyme coopérative d’artistes,
peintres sculpteurs, graveurs, à capital et personnel variables », autrement dit le groupe des
impressionniste.
L’impressionnisme n’est donc pas un groupe stable ; encore moins une école. C’est
une attitude commune de quelques artistes devant les problèmes essentiels de leur art. Même
lorsque les moyens sont mis en commun, même si les artistes sont proches les uns des autres,
les résultats de leur peinture restent fortement individualisés. C’est seulement à la faveur de
courtes périodes de travail en commun, dans un site donné, qu’une vision collective se crée.
Les peintres qui ont participé à l’Impressionnisme ont quand même, chacun à leur manière,
été des initiateurs de l’art moderne.
Nous allons voir que l’impressionnisme est une peinture de la sensation, une peinture
de la perception puis nous nous intéresserons au phénomène des séries, initiées par certains
peintres impressionnistes.
V. LES SERIES
A la même période, Monet et Degas expérimentent la même méthode, celle de la série.
Par la répétition d’un même motif, l’artiste tente de saisir et de fixer les apparences du motif,
nuance après nuance, instant après instant. Le principe de la série brise l’idée de l’image
unique et cautionne celle de l’image multiple. De fait, c’est l’ensemble qui possède du sens.
La série témoigne d’une recherche plastique qui trouve sa justification dans la multiplication
d’expériences aussi bien formelles qu’esthétiques.
1. Claude Monet
Monet applique l’idée de série aux variations de la lumière et met en évidence le facteur
temps. Les séries Gare Saint Lazare (1877), Meules (1890-1891), Cathédrales (1892-1894),
Nymphéas (1899-1926) se développent à partir de la fin des années 1880 et ce, jusqu’à la fin
de sa vie.
Gare Saint-Lazare (1877)
CLAUDE MONET (1840-1926), Vue intérieure de la gare Saint-Lazare : la ligne d’Auteuil,
1877, huile sur toile, 75,5 x 104 cm, Paris, musée d’Orsay
CLAUDE MONET (1840-1926), La gare Saint-Lazare, arrivée d’un train, 1877, huile sur
toile, 82 x 101 cm, Cambridge (MASS), Fogg Art Museum, Harvard University
Art Museums
CLAUDE MONET (1840-1926), Arrivée du train de Normandie, gare Saint-Lazare, huile sur
toile, 1877, 59,6 x 80,2 cm, Chicago, The Art Institute of Chicago
CLAUDE MONET (1840-1926), La Gare Saint-Lazare ; la ligne de Normandie, 1877, huile
sur toile, 54,3 x 73,6 cm, Londres, National Gallery
S1UE4b : Histoire de l’art
Enseignante : Eléonore Marantz-Jaen
CLAUDE MONET (1840-1926), La Gare Saint-Lazare : les docks de l’Ouest, 1877, huile sur
toile, 60 x 81 cm, collection particulière
CLAUDE MONET (1840-1926), La gare Saint-Lazare : les signaux, 1877, huile sur toile,
65,5 x 81,5 cm, Hanovre, Niedersächsiches Landesmuseum Hannover
CLAUDE MONET (1840-1926), La Gare Saint-Lazare : les voies devant la gare, 1877, huile
sur toile, 60 x 80 cm, Japon, collection particulière
CLAUDE MONET (1840-1926), Extérieur de la gare Saint-Lazare : vue sur les tunnels des
Batignolles, 1877, huile sur toile, 60 x 72 cm, collection particulière
CLAUDE MONET (1840-1926), Extérieur de la gare Saint-Lazare : vue sur les tunnels des
Batignolles ; effet de soleil, 1877, huile sur toile, 61 x 80,5 cm, collection particulière
CLAUDE MONET (1840-1926), La Gare Saint-Lazare : sous le pont de l’Europe, 1877,
huile sur toile, 64 x 81 cm, collection particulière
CLAUDE MONET (1840-1926), Le Pont de l’Europe, gare Saint-Lazare, 1877, huile sur
toile, 64 x 80 cm, Paris, musée Marmottan
Meules (1890-1891)
CLAUDE MONET (1840-1926), La Meule, effet de neige le matin, 1890, huile sur toile,
65,4x92,3 cm, Boston, Museum of Fine Arts
CLAUDE MONET (1840-1926), La Meule, effet de neige, temps couvert, 1891, huile sur
toile, 66x93 cm, Chicago, The Art Institute
Cathédrales (1892-1894)
CLAUDE MONET (1840-1926), La Cathédrale de Rouen, le portail et la tour Albane à
l’aube, 1894, huile sur toile, 106,1x73,9 cm, Boston, Museum of Fine Arts
CLAUDE MONET (1840-1926), La Cathédrale de Rouen, le portail soleil matinal, harmonie
bleue, 1894, huile sur toile, 91x63 cm, Paris, musée d’Orsay
CLAUDE MONET (1840-1926), La Cathédrale de Rouen, le portail et la tour Albane, effet
du matin, harmonie blanche, 1894, huile sur toile, 106x73 cm, Paris, musée d’Orsay
CLAUDE MONET (1840-1926), La Cathédrale de Rouen, le portail et la tour Albane, plein
soleil, harmonie bleu et or, 1894, huile sur toile, 107x73 cm, Paris, musée d’Orsay
CLAUDE MONET (1840-1926), La Cathédrale de Rouen, le portail vu de face, harmonie
brune, 1894, huile sur toile, 107x73 cm, Paris, musée d’Orsay
Nymphéas (1899-1926)
CLAUDE MONET (1840-1926), Le bassin aux nymphéas, 1899, huile sur toile, 92,7x73,7
cm, New York, The Metropolitan Museum of Art
CLAUDE MONET (1840-1926), Le Pont japonais, 1918-1924, huile sur toile, 100x200 cm,
Paris, musée Marmottan
CLAUDE MONET (1840-1926), Le bassin aux nymphéas, 1900, huile sur toile, 89,2x92,8
cm, Boston, Museum of Fine Art
CLAUDE MONET (1840-1926), Nymphéas, 1904, huile sur toile, 90x93 cm, Le Havre,
musée des Beaux-Arts
CLAUDE MONET (1840-1926), Nymphéas, 1914, huile sur toile, 200x200 cm, Tokyo, The
National Museum of Western Art
CLAUDE MONET (1840-1926), Le Bassin aux nymphéas sans saules, matin (détail), 1916-
1926, huile sur toile, 200x1350 cm, Paris, musée de l’Orangerie
CLAUDE MONET (1840-1926), Le Bassin aux nymphéas avec saules, le matin clair aux
saules (détail), 1916-1926, huile sur toile, 200x425 cm, Paris, musée de l’Orangerie
CLAUDE MONET (1840-1926), Le Bassin aux nymphéas sans saules, les nuages (détail),
1916-1926, huile sur toile, 200x425 cm, Paris, musée de l’Orangerie
2. Edgar Degas
S1UE4b : Histoire de l’art
Enseignante : Eléonore Marantz-Jaen
A partir des années 1880, Degas décompose une posture, un geste en instants séparés
par un instant très bref. La série chez Degas est une sorte de « suite » qui montre le
mouvement étape par étape. Grâce aux travaux photographiques de Marey et de Muybridge
qui étudient le mouvement, Degas détermine la position des bras ou des jambes d’une femme
au tub et procède par séquences et plans.
EDGAR DEGAS (1834-1917), Femme dans son bain s’épongeant la jambe, vers 1883, pastel
sur monotype, 19,7x4,1 cm, Paris, musée d’Orsay
EDGAR DEGAS (1834-1917), Nu essuyant ses pieds, 1886, pastel, 54,3x52,4 cm, Paris,
musée d’Orsay
EDGAR DEGAS (1834-1917), Nu essuyant ses pieds, 1886, pastel, 53,3x52,4 cm, Paris,
musée d’Orsay
EDGAR DEGAS (1834-1917), Femme nue de dos se coiffant, 1898, pastel sur carton,
62,2x65 cm, Paris, musée d’Orsay
EDGAR DEGAS (1834-1917), Chez la modiste, 1882, Pastel, 75,9x84,8 cm, Lugano, coll.
Thyssen-Bornemisza