Mirville Des Esprits 3
Mirville Des Esprits 3
Mirville Des Esprits 3
DES ESPRITS
ET D E L E U R S
MANIFESTATIONS D I V E R S E S
Mmoireadressaux Acadmie
PAR
Js.-Es. D E M I R V I L L E
TOME T R O I S I E M E
Tous les dieux des nations sont de pauwes esprits (lilim mais le , Seigneur (lohim fait le ciel et a la terre. n (Psnuine xcv, v. 5.)
DEUXIEME
MEMOIRE
MANIFESTATIONS
HISTORIQUES
D A N S L ' A N T I Q U I T ~P R O F A N E ET S A C R ~ E
K A P P R O C H ~ E S DES FAITS DE L'BRE ACTUELLE
Il
P A RIS
VRAYET D E S U R C Y , R U E DE SEVRES, 4 9
1863
DES ESPRITS
M E M O I R E S A D R E S S ~ SA U X ACADEMIES
TOMB T B . 0 1 8 1 ~ ~ ~
M A N I F E S T A T I O N S HISTORIQUES
II
PAB1S.
- IMi'Bi>iERIE
D E 1. CLAYE, B U E SAINT-BENOIT, 7
TABLE SOMMAIRE
DES CHAPITRES DU T R O I S I ~ M EVOLUME
FORMANT LE TOME SECOAD
TROISIEME PARTIE
TRADITIONS ANT~DILUVIENNESET POSTDILUVIENNES JUSQU'AUX TEMPS HiSTORlQUES.
CHAPITRE Vil.
D E S ESPRITS
APRES
LA C H U T E
1.
- La Bible.
II.
- Spculationcllinograpl~iyuespralables. . . . . .
...........
des anciens.
IV.
- Les dynasties divines devant Io xvine sicle Boulanger et Volney y voient un grand mystre L'abb Foucher y retrouve les gnie
gouverneurs de la terre et des plantes 1)
34
..........................
a
L. I
V1
T A B L E S O M M A IRE.
VI.
- Dynastie des m h e s ( Repham- Les mines et les rcit1110dernes. - Les mneet la Bible. Aper tout nouveau. - Les khom ou morts rvivifi papyrus magique de M . Chabas. . . . 57 du
APPENDICE 1. - H ~ N O Cou, CONSIDERATIONS NOUVELLES SUR UN LIVRE H BIEN ANCIEN. - Des apocryphes en gnra Aper du Livre retrouv et ses mystres - Les bn-alei ou la grande objection. Ces bn-alei dans le Zohar. . . . . . . . . . . . . . . . 68
CHAPITRE VIII.
1.
- La
terre se rassoit. - Blessures et cicatrices. - Dghrescenc et modifications cosn~ologiques.- Reprise patriarcale dans l'Arabie Heureuse, appelke autrefois hir"n~u.oiv, c'est- -dir des bons esprits. Premier catholicisn~e.- Unitde la tholog!e La trinit croix et la tous les sacrements. - Jhov chez tous les peuples. . . . . . 89
II.
- Archologide la sainte Vierge. - Son immaculation proclam6e par toutes les nations, quarante sicle avant de lJ&tre par Pie IX. - Hathor, appelmr divine el dame du ciel; Anaitis, toildu m l n et lumir de la mer; Smi ai reine du monde et terreur des dmons Cybleseule mr de Dieu, Ma amala (immacule) mr de Dieu et des hommes, etc. - Le mois de mai consacr Maa -106
.........................
C H A P I T R E IX.
ESPRITS M A U V A I S A P K E S L E D ~ L U G E ,
OU
LA P ~ E M I E R EI O O L A T R I E .
1.
- Reprise
Idolitrie
120
II.
S TTI.
. . . . . . . 129 . . . . . . . . . . . . . . 4 44
T A B L E SOMMAIRE.
VI1
IV.
-
- Thoriet raison de l'idol trie - Individus et peuples soumis aux mbmes lois. -Esprits tutlaire orthodoxes et pa'iens. - Le palladium de Vesta et l'arche d u Seigneur. - Les crimes des nations amenant l'abandon des bons anges et ramenant les mauvais. - Les bons ne donnant jamais leur dmissiocomplt fit jugeant toujours en dernier ressort. - nglolog politique. . . . . . . . . . . . . . . 148
APPENDICE S. - L'idolAtrie devant, les apdtres, devant le noplatonisme devant les dieux eux-m&ines. )) . . . . . . . . . . . . . . 160
C H A P I T R E X.
M A R C H E D E L'IDOLATRIE,
$ 4. - Premir tape. Terre de Chus, terre de Cham el les deux gthiopies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
II.
- Deuxime!tapBABEL. - Son histoire racontsur une brique et sign par NABUCI~ODONOSOR (d6couverte rcente) Carlasire nouveau donnant 2 Babylone ou Babil une enceinte dcupl celle de de P a r i s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 477 - Troisim tape- Seconde Babel au Mexique. - G h t s transatlanliques. - Leurs yigante.ia ne sont pas des myilies. - &onnement du baron de H ~ ~ n ~ b o -tRenaissance aujourd'hui et rappari ld . n. tion des anciens phenoi116nas magiques, accordpar A i Maury el Littr Menace d'une quatrm tape L'allantide de Platon en voie de rhabilitalion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . '1 86
III.
APPENDICE K. PHIQUES.
.......................
L'ANTIBAPTR~~E PAYEN. M
- TATOUAGES~ R O G L Y HI 198
APPENDICE L. - LIVRESHERNILTIQUES ET LIVRES SACRES DE L'IDOLATRIE. Livres de Mercure ou de Tbaut, ou traditions patriarcales souilles Livres kabbalisliques. - La bonne kabbale et le Zohar. - Mystique des lettres. - Mauvaise kabbale. - Papyrus kabbalistiques trouvhier et nous montrant les paroles critesous nos yeux par nos tables. - M. Chowlson e l les livres nabatl16ens.- Livres sacr proprement dits. - Les Zends et leurs souillures. - u Le Zoroastre noir, pr de tous les grimoires, selon M. Lvy Les Ve'dus, dict par Brahm le foudroye', pendant les extases magntiquedes m diums. - Benjamin Constant maudissant ce que M. Guignault admire. - Les K i r q s , ou guerre mort de Confucius et de Eao-tseu. . 204
TABLE SOMMAIRE.
C H A P I T R E XI.
DU FTICHISME
4.
- Du
fkt,ichisme en gthral Les traphini idoltriques- Seraphims faits avec des thtes d'enfants. - Les alrunes du Proet les conseillre d'Odin.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
II.
- Traphimjuifs, Ephod, Urim et Thummim. - Traphimde Laban. - Esprits l'ingliquessuivant Louis do Dieu. - Urim'et T h u m n i m ne parlaient pas toujours, et leur silence dsolai grand le 3. prktre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ , - Cercles, tables, objets tournants. - Mystique du cercle. - Astres appeles roues terribles ou chars de Dieu. - Rhombes, cylindres et objets tournants. - Thologi lables antiques. . . . . . . 265. des
La pierre.- Dieu d'Isra devenu la pierre. - Pain des chrhtiens. - Pierres anime(FV-+u7.s: et parlantes. - Pierres et menhirs erratiques. - Blocs et monolithes du tournants. - Archologi g h n t et surintelligcnce du menhir. 279 Pierre de Cyble-Embarras qu'elle cause MM. Guignault et Lenormant. - Cos pierres taien t,ables atmosphriques Le contenu des d'un b6tyle. Imprccations. . . . . . . . . . . . . . . . . 296
511.
3 VI.
- ZoolAtric ou ftitichisme animal. Les b&es adorepar des gens ... qui ne ['taien pas. - Contagion zoolA\rique. - Majestueux systm selon M. Guignault. - Le bu Apis e l son triangle renvers Rapprochement avec la zool2trie moderne. - Le prsidende Brosses Retour au nagualisme. Dfinitiopar e l le serpent de Juidah. W. Maury.. 306
.......................
T A B L E SOMMAIRE.
IX
APPENDICE M.
T H ~ O L O G D'APIS, D U BOUC, D U CROCODILE ET DU IE La mr d'Apis l'est en mbme temps du taureau. Elle reste vierge et porte la lune entre ses cornes. - Le crocodile, embleme de Typhon et, devin comme lui. - Le serpent Chnoubis, rival du serpent,-soleil. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329
S E I ~ P E A T .
APPENDICE N.
VELUS.
Satyres vus et palpes. Qu'est-ce que le dcemonio merit./ic1.~10 psaume? du - Hommes et animaux retrouvs Voyageurs du moyen glargement rehabilils- Le Tfzotneth et ses profondeurs sataniques. Dgnresce p.is tra.~~sspi!cialisalion. Le Lvitiqu n'est posant des p r h i s s e s expliquees par sainte Hildegarde comme par l'histoire, et foudroyepar un analhm dont les effets sont permanents. Contagion zoauthropique. . . . . . . . . . . . . . . . . . 335 APPENDICE 0. LYCANTHROPIE (varitdu nagualisme) R A P P R O C H I ~ E D4genrescence physiologiques des Iycanthropes rapproche celle de Nabuchodonosor. - Hommes-animaux de satanissen Amrique. . . . . . . . . . . . . . . . . 357
D E S FAITS ANTIQUES.
C H A P I T R E XII.
COSMOLATRIE,
ou
CULTE D E S ESPRITS M A N I F E S T A N S LES P H ~ N O M E N E S D NATURELS.
1.
- CosmolAtrie en gnra Adoration prtendude la naturemat vielle. - Le coup de tonnerre de Dodone. - Les dieux crkant leurs symboles, et le symbolisme, dit-on, cranles dieux. - Vraie pti
(1
tion de principe.
.....................
372
II. - Grande modification et concession importante. - Concession d'une selon la thologiet selon la force occulte adore- LES FORCES, physique. - Proprie'timmanentes do la miitire ou nergie ind pendantes. - Le cardinal Cusa et le pr Kircher. . . . . . 379 do Faraday. - Grove, l'un des.premiors physiciens de l'Angleterre, justifl.int le moyen 3ge et s'exprimant comme lui. - Fluides impo~zde'rcibles, absurdes, selon lui. Tout ce que nous appelons ainsi n'est que l'effet matried'une cause immatrielle La hirarchi
8 III. - Aveu
T A B L E SOMMAIRE.
des forces et le docteur Forni dclaran la ngatiod'une simple que obsession entralne celle de Dieu l u i - m h e . . . . . . . . . . 384
IV. - Des lmen de leur culte. - Grande mprise Les interet ventions anormales des recteurs confondues avec la matir clmen taire dont ils disposent. - Le Jupiter de Dodone et le prince du monde de saint Paul. - Les cosmocru~ores du m h e ap tr et les dieux-dt~ient pa'iens. - Jupiter, Pluton, Neptune et Rhea rgis des sant les quatres grandes divisions du Cosmos. - Lquatre lmen principaitx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 391
mais aveugles, de MM. Creuzer et Guignault. - Puissances magiques intelligentes et naturelles de Gorrcs et des Allemands. - Leurs forces lmentair devineresses de la nature. - Haute magie naturelle de et M. $liphas Lvy Inintelligence normale et essentielle de la nature, et surintelligence ind@pendanle et anormale des kment. . . 399
APPENDICE P. MENTS
INTERVENTIONS S T ~ R I E U S E SDANS LES QUATRE ~ L MY - Le feu et ses mystres - La foudre, ses caprices, ses malices et ses choix. - Chronos, tout en foudroyant Jupiter, lui laisse le vain bruit et l'administration de son tonnerre. - M. Salverte et les 3trusques. - Paratonnerres compromis. - M. Poey, directeur de l'Observatoire de la Havane et M. le docteur Boudin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 415
PRIKCIPAU~
autre que le soleil souterrain o Vanti-soleil de justice; Proserpine, son pouse Yaiiti-.Vafa ou l ' d i - N o t r e - D a m e de la terre, les noms est de Muaa et de 76s.etant corrliitif dans la personne de Cyble- Ad (enfer) est en n l h e temps le c p u r de Jupiter et la prison de Pluton; cor Jovis et carcer Plutonis. - Volcans. - &ruptions mystrieusede croix, de spectres, etc. - Spectres rencontr dans les mines. Schelling affirme que le centre de la terre N'EST PAS M A T ~ R I E L . 434
L'air et ses myslres- L'cspril des Lempites, spirilus p r o c e l l u ~ w n . ~ - Trombes atmosphrique Job et de Pie IX. - Follets de l'atmosde phr ou lutins de Jupiter. - Pluies merveilleuses. - Haches de foudre etpluie de boucliers, de mdme origine, suivant M. Babinet, que nos a r o l i h s- Arolilhe espigle se mtamorphosan briques, en charbons, etc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 482
L'eau et ses mystdres. - Poseidon-Neptune. - Trombes marines. Christophe Colomb coupant une trombe, au nom du Verbe. - Peltier distingue les Preslers des Psoloens, ces deux variantes du typhon. Leurs caprices et la courtoisie de leurs choix. - Sirne et Tritons
TABLE SOMMAIRE.
v
Lii
modernes. Rochelle.
. . .. .. . . . ....... .. . .. .. .
- Catastrophe
tragi-comiquc du Sainl-Vincent de
4; :\
Fontaines sacries. Sources intermittentes. - Les sources paenne du Fatras. de Colophon, des Palices, d'Hagno, elc., rapprochede no;. fontaines sacres intermittentesaussi comme celles de Palestine. - N<pas confondre l'esprit d u lieu (bon ou mauvais) avec la puissancr . . . 4Sy suprieur(bonne ou mauvaise) qui s'exprime par lui.
ERRATA DU TOME I I I e
Page 28, lig. 5 et 6, au lieu de : ce qui s'est pu s'est du,
ses,
lisez : ce qui s'est pu, faire s'est dG faire. - livres kabaIistiffues - et d la divination. - lursqu'elles. - leurs.
Frirel, Frivet. il s'exp) ima, - il s'exprimait. vota: terrible, qvie Titc-Live - que Tite-Live et Denys prescrivant des sacrijces nous font entendre prescrivant. en f 9 , le royaume de Cas25 en 4295, dans leroyatirtille, me de Citslille.
TROISIEME PARTIE
TRADITIONS A N T ~ ~ D I L U V I E N N E S
H
'r
POSTDILUVIENNES
JUSQU'AUX
TEMPS HISTORIQUES
C H A P I T R E VI1
La Bible.
- Rhticences et sobri6t.e de
- Quinze sihcles
L'arr en est port monde est devenu 1 6 ~ chla ce 0 ~ ou vallde la mort, comme disaient tous les philosophes grecs. L'heure de l'exil a sonn pour ses matres l'humanit se et met en marche. Il va lui falloir dsormai promener toutes ses misre sur la surface du globe, le fatiguer de ses plaintes, 'arroser de ses sueurs et de son sang. Dpar navrant! douloureux plerinag qui ne devra plus s'arrte qu' la fin de tous les siclesur les confins d'un autre monde! Toutefois un grand bien demeure l'homme, l'esprance et, ce qui vaut mieux que l'esprance commandement et le dele voir d'esprercheminant dsormai sous le charme et sous la garantie de cette injonction paternelle, le pleri fatigu pourra du moins suspendre sa lyre aux saules de la rive, se retourner par moments, puis, las de chercher l'horizon les
DES E S P R I T S A P R L A C H U T E .
dernire lignes du paradis pleur rver rve encore aux promesses de l'avenir, puis reprendre sa marche abrit sous les ailes d'un chruet soutenu par l'amour d'une compagne. Que nous dira la Bible sur cet,t,epremir tap l'huinade nitvoyageuse? Peu de chose. Il lui suffira de nous donner une vingtaine de noms propres, quelques affirmations gnal giques parfaitement concordantes avec sa topographie et ses chiffres, puis trois chapitres, ou pluttrois simples sommaires de chapitres, qui sont au lecteur garce que les phares de nos cte sont pendant la nuit aux marins des grandes mers. Voiltout ce que dans sa sobrit plut dans ses rti ou cences calcules Bible consacre la mystrieuspop la renfermdans les quinze ou vingt sicle qui courent de la chute au dlugeu ~ ' c r i t u r e un auteur chrtiense dit borne signaler la naissance des patriarches antdiluviens leur vie plusieurs fois sc,ulair leur mort. Astres glorieux, et ils se lvent suivent leur longue carrir et se couchent. Pas un mot d e plus pour la plupart d'entre euxl. I) Dans ce parcours de deux ou trois lustres, trois noms, trois personnages seulement s'offrent nous avec un caractr profondmen accus deux premiers, Canen hbreQayin Les ou fils de la peine, et Seth ou Schkth (de Suth fondateur), ouvrent la double et adverse gnalog deux cit des mystiques. Quant au troisime Hanoch ou Hnoc (en grec EVOWLOV, interne), il constitue, comme on le sait, une indivii dualit si tranche que la tradit,ion nous le montre respect par la mort elle-mm et rserv pour les dernire heures de la terre. La race bni une race de pasteurs et de pontifes. Abel, est encore aujourd'hui les Jabel , hnos et Mathusael reprsenten meurs et les vertus agricoles. La race maudite, au contraire, est une race d'industrie. Ca travaille le fer et dcr loi la des poids et mesures; Tubalcain fond les mtaux Lamech,
4. Guillemin, A q e s de la Bible.
1, 87.
Q U I N Z E S I ~ C L E SEN T R O I S C H A P I T R E S .
leur disciple, est le second homicide. Tous repr&entent, cinq mille ans avant nous, les talents, les vices et les malheurs de nos citindustrielles et marchandes. Chose singulire d l'origine du monde, surgissent les mme problmes et nous voyons les socit primit,ives, si pures dans les champs, dg nrer comme aujourd'hui, dans les hnochiepopuleuses. Manquant absolument de documents sur les dix ou quinze sicle qui spareli l'apparition de l'humanit sur la terre de sa destruction dans les eaux, rien ne nous autoriserait h scruter les mystre antdiluviens la suite de la Bible ne si nous montrait chacune de ses lignes, d'une part les patriarches smitecontinuateurs de la pitdes fils de Seth, de l'autre les chainites continuateurs de Canfidlehritier de ses instincts et de ses pratiques sataniques. En dehors des prvarication norme vont tout l'heure qui attirer sur l'humanit le chtimengnra comme pour et en ouvrir l'effroyable dossier, la premihre gnrati acn'est cus que d'un crime ; mais ce crime est un fratricide, et la marche du proc peut nous donner encore une id exacte fort des rapports tabli entre l'homme et son juge. Saint Augustin a grand soin de faire remarquer que c'est le mm interrogateur qui, apr avoir cherch et questionnle pr sous une certaine forme corporelle1,~ cherche maintenant dans le mm lieu et interroge le fils. Et Qayin (irrit adressa la parole Hdbel , son frhre , et lorsqu'ils furent dans les champs, Qayin se jeta sur lui et le tua. Et l'hternel demanda Qayin : O est Hbelton : frr? Et il rpondi Je ne sais ;suis-je le gardien de mon frre Mais l'kternel lui dit : Qu'as-tu fait? la voix du sang de ton frr crie de la terre jusqu'k moi. Va, sois en horreur & la terre qui a ouvert son sein pour recevoir de ta main le sang de ton frre Lorsque tu la cultiveras, elle ne te prodiguera plus ses forces, et tu seras errant et fugitif sur la
terre. Alors Qayin dit k 17Eternel: Quiconque me rencontrera me tuera. - Non, dit l'kternel Et il lui fit une marque pour qu'on ne le tupas 2 . . . Peut-tr dira-t-on encore que toute cette scn ne s'est passqu'au fond de la conscience et de l'esprit du meurtrier? Mais lorsqu'une conscience se demande a elle-mm : O est , ton frr? 1) elle ne se rpon pas d'ordinaire : Je ne sais ; est-ce que je suis charg de le garder? C'est le contraire qu'elle se dit. Ce n'est pas davantage la conscience qui se condamne errer dornavan la terre, qui se pourvoit sur contre les conclusions de ce verdict, et qui se fait imprimer sur o le front la marque et le sceau de ce bagne L perptuit l'humanit va dsormai faire son temps. Un tel colloque, on en conviendra, justifie bien une fois de plus toutes nos dernire rflexion la n4cessit du langage sur extrieuet du miracle objectif. Passons maintenant l'examen de questions plus ardues.
...
Maintenant a-t-il existrellemen antdiluvien que des et faut-il en penser? Apr avoir gratifi l'homme d'une antiquit fabuleuse, la science incroyante et n~oderne avait revir de bord tout coup, et, peu soucieuse d'une contradict,ion si subite, s't,ai emparavec bonheur de la curieuse observation scieniiiique que voici. Dans les terrains gologiqueproduits par le dernier cataclysme, et pour cela mm appel& (Stiurieit~, terrains
LES A N T ~ D I L U V I E N S .
dans lesquels Cuvier et son col venaient de ret.rouver tant de races animales disparues, on n'avait jamais pu rencontrer aucun squelette humain ; d'ob l'on concluait, avec la prcipi tation et, ce qui est plus fcheuxavec la satisfaction ordinaire, que l'humanit ne dat,ait que d'hier et ne remontait pas au del du dluge L'objection cette fois paraissait bien fonde ne s'apelle puyait plus sur des chiffres bien groups de prtendue sur annales historiques, elle s'appuyait sur une videncmat rielle; on vous faisait descendre dans une mine, on en brisait les affleurements, et le coup du marteau du gologutai t,oujours suivi de cet argument sans rpliqu: Voyez, vous n'avez jamais t 1 1) l De bons chrtien alarmaient; en vain cherchait-on les s'en t,ranquilliser par cett,e considratio t,oute simple, qu'aux lieux oh l'on trouvait les mastodontes l'humanit n'taipeut-tr pas alors arrive que d'ailleurs on n'avait pas encore for le sol des peuples orientaux, et que, de l'absence de l'homme dans les pl trir de Montmartre, on ne pouvait nullement conclure son absence au pied de l'Hymalaya ou sur les bords de la mer Morte; en vain, se risquait-on encore soutenir qu'au milieu d'une dissolution semblable il tai peut-tr difficile de distinguer coup sur et premir vue tant d'empreintes malfici6es.Bien n'y faisait; d'un chton s'obstinait . trembler pour la Bible, et de l'autre & t,riompher 'contre elle.
1. On se rappelle encore l'homme fossile de Fontainebleau, si premptoi rement rintg Cuvier dans la classe des salamandres; cette grande par dconvenuavait kt le coup de mort pour l'hon'iiiie ternoin du dluge on n'osait m6me plus en parler, plus forte raison en poursuivre la recherche. Que voulez-vous '-> le vaudeville lui-mi5me s'tai empar de la mprise et et l'on y avait sifll du mi5me coup les ant,diluvien la Bible. Or, celui qui conna public parisien, sait parfaitement tout ce qu'un apophthegme de son 'Acadmides sciences, illustr par un couplet, peut entrane certitude de gnral deux autorit Ces runieconstituent, pour la foule, le summum de l'infaillibilit philosophique, e t cette fois-ci tout le momie avait partag sa ronliance.
D E S ESPRITS A P R g S L A C H U T E .
La critique, (t qu'on n'a jamais prise en dfaut nous a dit I) M. Renan, prenait cette fois son point d'appui sur les entrailles de la terre, et nous allons voir si malgr l'apparente solidit6 de ce terrain elle parvenait y construire quelque chose de plus durable que ses difice textes et de chiffres. de Pendant et malgr ces ngations savant distingu du un dpartemen la Somme, M. Boucher de Perthes, frappait de inutilement depuis une trentaine d'anne port,es de toutes aux les acadmies pour qu'elles s'ouvrissent son intressant dcouverte Elle co~isist,ait dans la rencontre toujours croissante au milieu des terrains diluviens4 de fragments de silex taill couteaux, en flches en hachettes, attestant de la en manir la plus irrfragablla contempora&it de l'ho~nrne et des races animales qui, dpos ces terrains n'avai'ent dans pas SUI-vc ce grand cataclysme. Cette dcouvert contrariait trop de prjug pour qu'elle n'all pas s'choue sur ces grve acadmiques s'taiei~ o chou tour non tour pas tant de vrit peu pr toutes les vrit premais du mier ordre. Celle-ci, grc l'excellente compagnie qui l'entourait, epeut-tr consenti prolonger son sommeil ; mais son heureux inventeur aurait prfrcrois, que l'on n'attenje d l'acco~nplisseinentde ses seize lustres, pour lui parpas donner, coinine tant d'autres, l'ine~~eusable ~ d'avoir trop to t t raison. Espron qu'en rcompens ses beaux travaux de et en retour de ses longs mcomptes Providence reculera la pour lui, comme pour fizchias l'aiguille de son cadran et laissera sa verte vieillesse tout le temps ncessair pour son rglemen de compte dfinit,i l'Acadmie avec Quant nous, fort de t,ous les prcdent mm ordre, du nous pressentions bien que la vrit devait se trouver une fois de plus du c6t du savant deonduit, car rien ne porte bonheur une vrit comme les sarcasmes pralable seulement nous ; &ions loin de nous dout,er que les faits expos M. Boupar
(( ))
4 . On appelle ainsi les termins formsous l'action du dluge recouet verts par tous les terrains post6rieurs.
cher de Pert,hes fussent susceptibles d'une si grande et si prochaine dmonstration Assurons-nous-en. 11 y a dix ans djque nous avions commenc trembler pour les dng teurs, en lisant un rapport de M. Pictet. de Genvesur quelques ossements humains recueillis par lui dans les djection du volcan de Denise, pr du Puy-en-Velay. Ces djection ktaient logique ment^ selon lui, de la mm date que celles du revers de la montagne7qui, bien videmmen diluviennes7 renfermaient toute une masse d'animaux du mm get perdus. Nous trouvions en mm temps fort Igjtiine conclusio~~s les de M. Pictet sur la raret de l'espc humaine, en Europe: cette poque et nous ne nous attendions gur ni lui non N plus probablement aux nombreux compagnons qui bientt grc aux dblaiet aux t,unnels des chemins de fer? allaient apporter tant de renfoit et de consolatioi~s son sujet isol Quel n'a clonc pas t notre tonnement lisant, il a trois en un ans, dans la Fievue cles D e u x ~Jfondes~, article de M. le Dr Littr dont nos lect,eurs connaissent djles dsolant principes mais en mm temps la franchise philosopl~ique. Cette franchise se montrait encore ici; de mm qu'il avait confessnous l'avons vu, la ralit de nos pl~nomn spirites, tout en leur donnant une explication impossible , de mm nous le voyions confesser de nouveaux faik cont.rariant, disait-il, une opinion recue, mais pouvant, selon lui, dcide grandes questions., N de Dans cet art,icle M. Littr nous reportait d'abord au m moire publi en 4849 par M. Boucher de Perthes, sous le titre de Antiquit celtiques et antdiluvien,nes1) puis il allguai l'mtorit de M. Rigollot, qui7 d'abord fort incrdul ces faits? s'tai forcde se rendre, lorsque ces hachettes vu (antdiluvienness'taieninultipliesous ses mains. En quatre mois il en avait trouv plus de quatre cents dans un terrain de mdiocrtendupr de Saint -AcheuI ; presque
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toutes avaient la forme d'un ovod t~raivA~ai~t~, d'autres resse~nblaient un poignard7 d'autres & une pyramide triangu laire, etc. M. Littr faisait remarquer a\-ec raison qu'l'poqu o les mastodo~~tes exhuin avec elles vivaient en Picardie, le climat y tai probablement t , o ~diffrent qu'mi printe~nps ~t el terneplanait sur le globe krt-estre; autrement dit que la nature &ait peu pr le cont,ruire de ce qu'elle est aujourd'hui. Passant ensuite aux ~orrobo~ateurs rcents Littr nous M. nlontrait M. Lund, (( infatigable cl~ercheurde clbri palon tologiques7qui7apravoir examinplus de hait cents cavernes en -Ainrique avait trouv des ossements Jmnains dans s i s de ces cavernes. 11 Mais l'Amriqu n'tai seule; (1 voici7disait-il, que l'on pas dcouvr maintenant, dans ceriaines localit l'Allemagne, de des tte qui n'ont plus rien de conmun avec celles des habitants actuels de cette c o ~ ~ t r ecerl;es, un fait,pareil ne se et, laissera pas ca~Ye facilement. 1) kcurter ! .. M. Littrk connat son terrain et possd . bien bien sa langue. Il citait encore M- Spring, professeur la Facult de mde cine de Lige avait trouv dans une grotte ossements, qui prks de Nainur7 et sur la montagne de Chauvaux, de noinbreux ossements lu-nains II d'une ,race toute cliffi~e~zt la 11 tre 1) de Quant aux crAnes exhuins environs de Bade, en Auaux tric,he7ils offraient selon lui une grande analogie avec ceux des races africaines et ngre tandis que ceux des bords du Danube et du Rhin prsentaien une assez grande ressemblance avec ceux des Carabe et des anciens habitants du Gilili et du Prou avait pu remarquer en outre un os On parit,a humain o l'on voyait une fracture opr un par instrument co~ltondant i,rouv daus le mm fragment de brbche. C1taii liacile 'u travail grossier. une rI'outcfois M . LitM ne se p r o ~ ~ o n ~ a i t eimre. Mais (1 qui 133,s ne c m p ~ x ! ~ ! d.i s i d -. i l A la vu!> ch1 l'e~h:?ma.tio:i ces vieux i de
tmoins que tou,tes les origines et m t e s les dureont besoin d'tr remanieset qu'il y a UN ,GE tudie introet duire, soit l'aurore de l'poquactuelle soit aussi , comme je le pense7 celle cle l'poqu l'a prcd qui Enh7d e p ~ k 4.85g7la cl6coitverte et la logique ayant march de coil~pagnie~ ngatiodevenait insoutenable, et, d&s la l'ann suivante on pouvait lire avec le plus grand intr clans le Sicl du '6 mars 4860, un art.ic1e cle M. Victor Meunier doiinant la non~enclatitre Lous les instxuments et crAnes de trouv R cles gologue paltr&s-clisiingu6s. 1) On ne dira plus7 ajoute cet crivain les 11zdies n'ont cpe t vues e ~ place par aucun gologue z Parmi ces derniers7 M. A. Gauclry se fiait remarquer par la prcisioi ses conclusions, ainsi pose de : u Nos pre ont t positive~xlentcontemporains du rhinocro~ i c l w r s i t ~ q ~ ~l'l~ippopotm~us de , majory de l'eleplizs F ~ x ' ~ n i g e ~ ~du s cervus somouensi~,et c l ' u ~ egrande espGce iu , de 60sy dtruiaujourd'hui ; u 2' Le terrain nomm dil~mvitm par nos gologue t a forni au moins en partie apr l'apparition de l'homme. Sa forination a sans doute tle rksultah du grand cataclysn~e rest dans les tradiLions du genre l~uinain.)J Mais quel type pouvaient appartenir ces criines et ces races? u Sous le rapport du profil de la face7 les races humaines peuvent se raiiger en dmx groupes. Dans 1'~mle profil est droit le front es1 promii~en incisives sont verticales. les l'angle facial est largement ouvert, c'est ce q ~ t e anatomistes les appellent le t,ype o ~ ~ ~ / t o y ~ ~ d h e . Dans l'autre, le front esi fuyant, les incisives saillantes, l'angle facial est oblique c'est le .type pognc~L/te.Le premier tend vers les dieux et 1e sccond vers la h t e ; I ' L ~monte A l'Apollon7 l'auke descericl au gxille. A celui-l appartiennent les races caucasicpies7 aux autres les races infrieures CI Or taus ces ossen~ents de l'poqu quat,ernaire. trouv
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avec les animaux, soit en Amrique soit en Europe, appartiennent tous au type prognathe. u Leur analogie avec la race ngr et avec, les Indiens d'Amriquest vident coinplte 1) et Quand on se rappelle que M. Le Cout,urier, de si regrett.ab1e mnioire crivai 4857 : Si l'hom~nefossile existe, il est en encore 2 trouver, II et qu'en 4.805, Cuvier prenait ceux de la Guadeloupe pour de inalheureux naufrags on con~prend 1) cette spirituelle conclusion de M. Victor P!eunier : Qu'on juge si le proc de cet llon~me fossile inrit d'tr revis C'tai une cause trangl mais non juge question de l'homme La fossile est l'affaire Lesurques de la palontologie 11 Effectiven~ei~t, continue-t-il avec M. Philippe de Filipi aont il reproduit le rapport, tel est le rsulta direct de l'observation qu'il faut accepter dans toutes ses consquence &.n Dans l'ann 4864. une coinmunication fut faite la Socit p h i l o ~ n a t h i c pde Paris, par le plus minen peut-t.r de tous nos palontologue act,uels, 31. Lartet. Il s'agissait d'une ca2 verne sit,u dans le dpartemen la Haute-Garonne, et dans de laquelle on avait trouv les ossements de dix-sept cadavres, accroupis encore aupr de quelques charbons cras de quelques amulettes grossires de quelques fragments de poteries et d'armes en silex, le tout en compagnie du grand ours spelus de l'lplt primiqeni,us, de l'miwochs, du meqaceros hibernicus ou cerf gigantesque, tous animaux class gnr lement parmi les races antrieureau dluge Quant aux
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4 . M. de Filippi termine, il est vrdi, cette phrase par quclques mots assez n ~ a l s o n ~ ~ m qui tendraient dduirde ces faits l'infrioritet la post ts, riorit de la r a w adamique ; mais il oublie que la. Bible elle-mhme, apr avoir dplor l'alliance des Sthite (ortllognatl~es) avec les filles de Ca'in (prognathes), nous montre pr6cisrneula terre occup une race maudite que par son crateu voit oblige d'exterminer, l'exception des Noachides. Or, se jusqu' ce que l'on retrouve en Orient les fossiles de cette famille sthiqu (unique comme puret) devient assez ditficile rie trouver autre chose que il et des types dgnkr maudits. 2 . La palontologipst l'tud animaux fossiles des
ossements humains de cette premir poque M. Lartet, dit ils appartiennent tous une race trs-petit , tandis que ceux qui avoisinent le dlug se trouvent dans les terrains form et par lui appartiennent tous A DES HOMMES DE TRS-HAUT
TAILLE
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Enfin cette ann mmeen 1862, M. le marquis de Vibraye. apr avoir mis sous nos yeux une partie de sa brillante collection, nous a cokmuniqu le rsulta fouilles qui lui o n ~ des procur ses richesses et qu'il a pris soin de diriger lui-mme Saint-Acheul (pr d'Amiens), Chit,enay (Loir-et-Cher) , ;L Arcy-sur-Cure (Aube), etc. Il est inutile d'ajouter que les conclusions de ce savant distingu sont semblables, quant au fond, toutes les conclusions prcdents Est-ce k dire pour cela que la dngat,i sera rendue h se 'vidence qu'elle aura gnraleme gnreuseme et et flch genou devant une videnc palpable? O 1 ne pouvait le si 1 l'esprer raison des prc6dents a donc vu avec regret en On des princes de la science gologiqu s'inscrire en faux contre tant de tmoignage physiques et humains, et compromettre tous les principes requs, plutque de concde un contein porain une part de gloire qui pourrait enlever quelque chose la leur 2. Mais, comme l'a trs-bie dit le marquis de Vibraye, un semblable dn d'une vrit flagrante a sans doute une raisi son d'tre et j'avoue que, pour l'honneur de la science, ou
. Nous devons tous ces dktails A son e x t r h e complaisance. 2. On a commenc par dever quelques doutes sur l'authenticit du diluv i w n l u i - m h e ; mais si ce doute est licite pour la premir couche, la plus rapprochde la surface de la terre, et qui renferme tous les souvenirs de l'poquceltique avec lesd6bris de nos animaux actuels, s'il l'est encore pour la deuxim couclie qui date de l'poqu Leai~i, renfvnne quelques animaux et mlang l'est, k la rigueur, pour la t r o i s i h e ciniclie, appelce dilivoilim s'il ronge, et remplie d'animaux connus et inconnus, comment ne cesserait4 pas de l'btre, lorsqu'il s'agit d u quatrim terrain, appel6 clllttvium inferieur, et dans lequel se trouvent tous les grdnd-i animaux perdus, tels que ceux que que nous avons nomm tout 2 l'heure ? Or, c'es! dans ce ilornier prcisL'mcn se rencontrent. le plus de hachettes et d'ossements humains.
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D E S E S P R I T S .kl'hhS L A CHUTE.
plut de quelques rares adeptes, je ne me sens nulle envie de chercher l'approfondir l. 1) : Laissons dire, reprend son tour M. Lartet, ces hommes i qui, retranch dans leurs thorie inflexibles, tournent le dos l'videncpour ne pas tr oblig d'admettre la vkritqui les irrite 2. Malgr ces derniers, en voil donc bien assez pour qu'il soit permis de parler des antdiluvien aujourd'hui, sans encourir aucune note d'hrs scientifique, ou de substitution de la lgend l'histoire. 1 a suffi de quelques heures et, de quelques dblai 1 industriels pour faire croule tout un chafaudag scientifique sur la prtendubase qui lui donnait toute sa forces.
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Les dynasties divines des ancie~is.- Les patriarches en tous lieux. -Spcula
Ce n'est donc plus l ce qui doit nous occuper. Il en est de et mm de la chronologie antdiluvienne nous laissons aux chronologist,es de profession le soin d'examiner la valeur des
4. Quelques observations, etc., etc. p. dernire 2. LOC.cil. 3 . Au reste, c'est peut-@treencore sainte Hildegarde qui, flans les Re'vla lions scientifiques, dicte recueillies pnr elle au sc sicle nous dpei et gnait le plus exactement tous ces faits tels qu'ils se droulen aujourd'hui sous les yeux de nos savants. Tout le peuple, dit-elle, fut submergti, car les eaux, en recouvrant toute In terre, en avaient fait une sorte de BOUE (velut lui~im) tellement profoiitle, qu'on ne pouvait plus gur reirouver d'autres s cadavres que ceux d'un certain nombre d'animaux. ( u v r e p. 956.) Nous en appelions tous les g o l o g (le b < ~ i l i l ? ; est-il po:sibie de u foi mieux peindre le DILUVIUM et les dvouvertemodernes? Qui donc,. en 4 'I 50, s'occupait des courants diluviens ~t des fossiles? Qui donc avait amen cette sainte abbesse, presque toujours en extase, an mm point o arrive aujourd'hui M . Boucher de Perthes? &cartez le surhumain, et vous vous trouverez en prsencd'un problm plus intressane l bien plus insoluble encore que celui des hach'-s ;'t des silex.
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attaques et des rponses y a longtemps que. .sous ce rapport, 1 1 nous soup~onnions aussi bien des mprises que nous penet sions avec le Dr Sepp que l'antiquit au contraire avait des notions claires et certaines sur la durhistorique des temps qui ont prc dlug 1) le 4. II est une autre question qui nous proccup davantage, et, c'est prcisme celle dont on s'occupe le moins autour de nous, c'est- -dir la manir dont l'ant,iquit remplissait cette mm priod la cratioau dluge de Partout, mm accord que sur le nombre des annes partout et toujours dans le mm ordre, des rgne de dieux, de demi-dieux, de hro ou de mnes L'insistance et l'assurance avec lesquelles toutes ces nations persistent nous' raconter ces singuliers rgne constituent certainement un des problnle historiques les plus bizarres qui se soient jamais dress devant la curiosit humaine. Voici qui est bien trangen effet, et si c'est encore la conscience et le gnihumanitaires qui, grc l'intuition primitive, sont parvenus inspirer un tel accord de rverie historiques, il faut convenir que la conscience de nos pre ne ressemblait gur celle de leurs enfants ; l'humanit depuis longtemps n'enfante plus rien de pareil. u Mais enfi11, s'criait y a pr d'un sicleun illustre et il infortunsavant 2, qu'est-ce donc que ces premiers gedes Indiens, dsign sous le nom de rgn des dives 3, et ensuite des Pri ; ou bien, chez les Chinois, ces rgne des Tien4 hoang, ou rois du ciel, parfaitement distingu Ti-hoang, des ou rois de la terre, et des Gin -hoang ou des rois-hommes, distinctions qui s'accordent merveilleusement avec celles des Grecs et des kgyptiens en rgn des dieux, des demi-dieux et des hommes ? n
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LU sikcle s'est couldepuis ce cri de dtresset nous le poussons encore tous les jours. Tout derniremen encore, M. Renan impatient s'criai Je n'essayerai pas de r : soudre ces nigmes Il semble que d'un bout l'autre du .. monde une volont perverse et la fatalit aient conspir pour se jouer des efforts de la critique, dans cet obscur ddal de non-sens et d'erreurs. Et pour M. Renan l'embarras se cornplique, lorsqu'il reconna que le fragment de Sanchoniaton qui renferme ces choses n'est pas, comme on l'avait faussement suppos l'uvr de Philon, crivai consciencieux, etc.1 11 Parmi tant de rcit similairei, choisissons les plus clbr et que les savants veuillent bien nous pardonner quelques d6tails trop connus, dans l'intr ceux qui les ignorent. de Lorsque le pr de l'liistoire, Hrodoteconsulta, quatre cent cinquante ans avant notre re les prtre gyptiens ils lui montrren la longue suite des statues de leurs rois et pon, t,ifespirumis, 116s les uns des autres " qui avaient rgnsur 'Egypte dater de Mens leur premier roi humain. Ces statues taien d'normecolosses en bois au nombre de trois cent quarante-cinq, dont chacun avait son nom, son histoire et ses annales. Jusqu'ici nous pouvons facilen~ent croire Hro dote plac sur un terrain d'autant plus rationael que chaque jour les Lepsius et les Rougviennent apporter une justihation de plus ses affirmations, soit en dcouvran paralllism le de quelques dynasties que l'on croyait hrditaire en soit rduisan anne les solaires en anne purement lunaires. Mais il faut convenir que ces historiens, que ces prtre si vridiquestant qu'il ne s'agissait que des hommes, devenaient tout coup bien suspect,^ lorsqu'ils remontaient l'histoire de leurs dieux. Ces mme prtres q u i montraient Hrodotdes annales si bien tenues sur les rois piromis, se vantaient de la mm
4. Memoire sur l'iIisio,it-e phewicienne, de Sanchonialon, t. XXIII, annce
4 S 3 , Acad. des iriser.
2. Le pirnmis e i i ~ i tl'iirchiprophet,e d u temple.
L E S IJYNASTIES D I V I N E S DES A N C I E N S .
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exactitude pour les annales historiques de leurs dieux. Or, k les entendre, on ne pouvait jamais arriver ces hommes qu'apr avoir travers les trois dynasties lmentair dieux, des des demi-dieux et des mneou hros C'taipour ainsi dire prendre ou laisser, pas de tout aussi historiques que les autres. millieu : les uns taien Hrodotn'est pas seul nous le dire. Diodore, la vieille chronique, hatosthn et Manthorpbtent mme asles sertions et paraissent souscrire avec plus ou moins de rsigna tion ces dynasties merveilleuses. Ces deux derniers historiens surtout ajoutent encore l'embarras gnra ce que tous les deux ne semblent d'abrod en avoir pris la plume que pour en faire justice. Le premier (hatosthne, &ronorne d'une poqu relativement bien moderne (260 ans av. J.-C.), semble ne cde qu' regret l'autorit des traditions; le deuxime prtr d'Hliopolis se t,rouvecharg,ver mm poque Ptolm la par Philadelphe, d'crirpour lui, et sur les documents cette fois les plus certains, l'histoire du nouveau pays que les vnemen l'appellent gouverner. Or, que fait cet historien choisi par la tout science et par l'autorit royale ? Il tudi d'abord les registres et. les archives, puis des archives il passe aux livres sacr conserv dans les temples l , les confronte avec elles, on et comme cette poqu n'avait pas encore invent la m t,hode de suppression pour tous les faits gnant il se voit forc de transcrire la totalitde ces annales indistinctement, et personne ne saurait l'en b l h e r , pour peu que l'on s'en tienne aux principes appliqutout l'heure par Freret et M. Le Bas aux prtenduelgenderomaines 2. Il est vrai d'ajouter que ces annales ayant depuis coinplte ment disparu, Manthon n'avait plus de pice justificaqui tives L produire, se vit class par la philosophie moderne parmi ces prtre rou de tous les gequi semblent n'avoir
4 . Ceux d'Agathodaemon,
eu d'aut,re but que d'ennoblir-leur origine et de t,ravailler pour leur couvent. Selon cette philosophie, Manthos'entendait probablement encore, deux ou trois sicle de distance, avec les prtre ; , conteurs d'Hrodot Diodore, ~ratosthn la vieille chronique et son diteu plus moderne, Le Syncelle, seraient alors tomb dans le mm pigsacerdotal et mritaien mm le mpris Mais il para qu'aujourd'hui on s'aperqoit que la fourberie, -s'il en faut une absoluinent~,- devrait remonter un peu plus haut qu' l'poqude ces prtre ; les monuments se retrouvent, et, comme toujours, nous forcent adresser des du excuses, sinon la vritconstate moins la vracit complt de ceux qui s'en disaient les interprte fidles Djla table d'Abydos taivenue, grc au gnide Champollion, justifier la bonne foi des prtre de Ptolm Depuis, ce furent les archives sacerdotales, compose dode cuments historiques, de lgendes de chants et de listes le hiratiqu des campagnes de royales : c't,~&;'tant rci Rams1; tan& le fameux Rituel fuizraire tantt enfin, le plus de tous les papyrus, celui du musde Turin, devant lequel, frapp d'admiration, Champollion avait dj se convaincre qu'il avait l i sous les yeux les dbri pu d'une liste de dynasties qui avaient embrassmm les temps mythologiques ou LES RGNE DES DIEUX ET DES HEROS, car le commencement de ce curieux papyrus nous prouve djd que les traditions mythiques et hroqu taien l'poqude Rams telles que Mantho nous les avait transmises; aussi voyons-nous y figurer, comme rois de l'gypte les dieux Seb, Osiris, Set, Horus, Thoth-Herm et la dess Ma, et. dj longue priodde sicle est attribu rgn de une au chacun d'eux 2.
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2. Ce passage est extrait d'un article de M. de Rouge, insr dans les Annales de philosophie c/z~tienne,,t XXXIl, p. 44-2.
LES I I Y N A S T I E S D I V I N E S D E S A N C I E N S .
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Selon le chevalier de Bunsen et M. de Roug runis Tout porte maintenant 26 croire, et par de fortes raisonsy que ces papyrus, ces rituels funrairesfaisaient partie de ces 1;vres sacr attribuh Thot11 , livres dont les Stromates de saint Clmen p. 268), nous avaient rv l'or(VI, toute donnance et que l'on portait solennellement dans toutes les processions 1. On en conviendra, tout ceci commence devenir fort intressan promet de le devenir bien davantage. et On comprend, toutefois, que pour une science qui, alors min qu'elle possd au Louvre une magnifique salle des dieux n'en veut & aucun prix, de telles richesses embarrassent ; autant qu'elles intressen car, enfin, nous voici revenus nos premire perplexitssi nous les acceptons depuis tel jour et depuis telle heure, si nous proclamons leur vracit jusqu' tel ou tel moment, comment les rejeter absolunient pour toutes les heures qui prcde Or, voil que toutes ces dy? nasties humaines ou divines nous arrivent exactement par la mm voie : les sources sont les mmes les autorit sont les memes, les monuments sont les mmes les attestants sont les mmes et nous cependant, pleins de respect pour tout ce qui suit la seizim dynastie, nous rejetons hardiment et avec le plus profond mpri tout ce qu'on nous dit des quinze autres qui la prcde immt5diatement ! . Tout cela n'est gur logique. Peut-tr avant de construire dans les galeries du Louvre cette magnifique salie des dieux, dont nous parlions t,out 'heure, et-i t plus sage de reprendre un peu l'examen de leurs thologiesFaute de le faire, il est assez simple, comme que l'histoire de ces dieux le dit quelque part M. de Roug soit une des parties les moins avance la science 2. 1) de Encore une fois, comment donc faire, avec tous nos principes, pour nous tirer d'un si mauvais pas ?
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1. M . de Rouge, Annales de philosophie clrretienne, t . X X X I I , p. 433. 2. h a 1 actuel de toutes les dcouvertes loc. cit.
IIES ESl'RITS A P R E S L A C H U T E .
2. - Essais d'explication.
Comme explication, les uns essayent encore de la fable pure et du mensonge intress ce sont les partisans du mythe; les autres. des attributs divins transform en'divinit dans le cl~apit~re et suivant nous allons presser un peu cette vrit incomplt; d'autres, auxquels cependant les vrais principes ne manquent pas, prfren comme les all goristes, remplacer les ralit spirituelles par les personnifications des forces naturelles et cosmiques ; d'autres, plus difficiles, auxquels ces forces suffisent encore moins, indiquent plut6t qu'ils ne la soutiennent la possibilit de forces naturelles suprieure antrieure la cratio l'homme, 1) dont et de le dveloppemen successif ef gradu aurait constitu comme il est permis de le supposer, les six jours ou poque la cra de t,ion gnsiaqu Cette dernir opinion, soutenue avec talent et esprit par le R. P. Pianciani, l'un des professeurs les plus dist,ingu collg du romain, ne manque assurmen d'orini ginalit ni peut-tr mm de quelque vrit seulement. il faudrait s'entendre au pralablsur la vraie nature de ces forces naturelles, et peut-t,r complte simplement cette tout. thoriet D'autres enfin, moins hardis et plus raisonnables, notre sens, trouvant dans l'poquantdiluvienn le temps tout ncessairpour y caser ces dynasties, rapportent tout aux patriarches et la double race des Sthite des Canites et Il y a bien certainement ici une base accept,able de vrit et ses dfenseur manquent ni de raisons pour la poser ni ne de talent pour la dfendre
1. Ainsi, pour le P. Pianciani, Vulcain ou le feu (I'Hphaisto e la vieille d chronique et de Nanthon serait identique h ce feu, pkre de la mer, qui, suivant les kgyptiens, aurait rgnen premier lieu sur la terre e t aurait t liieiiiht suivi des tnbreIl souponn encore une allusion h la plant S ( t ~ ; z e et ce qui confirnio le R. P. clans celte explication, c'est cette phrase, , fort singulir en effet, que l'on trouve dans la vieille chronique : la dur 011 du rgn dlHphaisto Vulcain, kchappe seule k tous les calculs, r i cause de son k l a t permanent et de jour e t d e nuit. (Essaide cosmogonie kgypiiciuw, Awwli dette science religiose.)
DYNASTIES PATRIARCALES.
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Il para difficile, en effet, de fermer les yeux sur les analogies frappantes qui viennent nous surprendre tout d'abord. Ainsi, en regard des patriarches mentionn la Bible, par au nombre de neuf ou de dix (suivant que l'on y comprend ou que 1'011 n'y comprend pas le premier homme), nous retrouvons en Chine, en Perse, en Chaldet aux Indes, les dix couples primitifs de l'espc humaine, ou, comme le disait Platon, ces dix fils de Neptune qui se partageaient l'Atlantide, II et qu'il nous semble difficile de ne pas reconnatr sous ces autres noms de, Adam, Abel, CanSeth, Hnoc et No Ainsi, la Chine, comme on le sait, a de grandes prtention au titre de peuple primitif; selon les uns, ce serait la premir des colonies smitegagnant immdiatement apr la dispersion le fond de l'Orient pour y constituer avec ses cent familles voyageuses un gouvernement tout spcial D'aulres, et parmi eux le chevalier de Paravey, soutenus par deux de nos plus savants orientalistes, le baron de Hammer et Klaprothl, retrouvent en ce pays les principaux traits des physionomies assyriennes , chaldenneet mm gyptiennes nouveaux t,itres confirmant tous ceux qui accusent un hritag commun, drivan d'une souche primitive. Rien ne parat. effet, plus biblique que ce pat,riarche en HOANG-TY f u m de terre rouge, lorsqu'on se rappelle que ou le nom d'Adam n'a pas d'auke signification que ce FOHY ou TOY-HAOU, laboureur, dsign divin comme pourrait 17t,r Abel, par le triple hiroglyphd'un p s t e u r , d'une houlet.te et d'une main de justice. Comment ne pas reconnatre outre, en le meurtrier d'Abel dans son frr HIUEN-IIIAO, noir voou
1. Voir, dans les Annales de philosophie, t. X I I I , la lettre du premier, et pour le second, les Mmoirerelatifs ci l'Asie, t. I I I , p. 261. 2. Hoang-ty, grande intelligence, sachant parler en naissant, et avant pour femme LOUY-TSOU, tsou, aeule et de louy, cause de son propre de mal.
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11ES E S P R I T S A P R E S L A CHUTE.
cifratezwnomm encore TEIXY, le possesseur, auquel on ou donne pour ministres les KIEOC-LY les neuf noirs, espc ou de dn~ons compagnons de TCIIY-YEOU, grand ennemi de le Hoang-ty. Ce sont, dit le Chou-King, ce sont ces Kiou-l qui excit,ent les troubles, corrompent les mceurs, forment des fourbes et des magiciens qui confondent, tout1. Rien n'est plus biblique encore que le rgn rparateu qui succd ce dernier,puisque ce rgn est celui d'un nouveau frr du noir voci[rateu.et que ce nouveau frr est CHY c'est- -dir le stable ou la pierre sur laquelle on assoit, ty mologie littralemen identique celle du nom de SETH(Si), qui offre partout, selon Court de Gbelin ide st,abiles de lit Stle de Colonne. de Il nous para bien difficile encore de se refuser l'vi dence, et de ne pas reconnatr dix patriarches dans leurs les dix KI ou rois, dont le septim a vc trois cent quarante ans, et dont le huitim avait un corps qui ne s'est pas corrompu. HENOCH, dont on a dit la mm chose, tait comme on le sait, notre huitim patriarche. N'oublions pas d'ajouter cette dsignatio celle des -Y, bons gnie ou demi-dieux qui TCHANG - CHINNONG, entourent ces personnages, et nous aurons l'homme assist et instruit par les bons anges. Rien ne ressemble plus encore, 011 voudra bien en convenir, au C m - SETHchinois, que ce deuxim patriarche des Chaldenque Brosappelle l'crivainet qui, chez les gytiens nomme Theth, Thoth2 ou Mercure, idense tit parfaitement tablipar la tradition des deux colonnes attribue l'un et l'autre, et par cette double qualification de scribe, qui seule tablitselon M. de Rougemont, de la manir lu plus inbranlabl que l'critura tinvent par Seth 3.
Grand littrateur effet, ou plut6t auteur bien merveilen leusement inspir puisque, d'un cbt nous pouvons lui attribuer une grande part dans la composition de tous ces livres du Seigneur 1) dont nous parle la Bible, et que de l'autre le Chou-King nous le reprsentcomme ayant prdi sa dynastie des CHIN-NONG succession de soixante-dix princes, une du prcurseur grand saint (le Messie) qui ne serait que le soixante-douzim apr Hoang-ty ou Adam 1. Fait norme dit le chevalier de Paravey, qui, lui seul, nous para aussi imposant que la prophtides soixante-dix semaines de Daniel. On ne saurait encore mconnat Hnoc dans 1'~doresch des Chaldensdans l'Idris des Arabes, dans l'Atlas des Grecs, dans le Cader Idris des Celtes, dans le Dakscha des Indiens, donnpartout comme les premiers inventeurs de cette astrologie qu'Eusb et Polydore Virgile rapportent h ~ t l a s - h o c h , lequel, dit le premier de ces auteurs, fut instruit par les c q e s de Dieu de tout ce que nous avons appris ainsi 2 . Enfin, quant Nod, le XIXUTRUS Chaldens nous est. des il tout aussi difficile de le mconnat O OS IRIS des Qgvpdans tiens, et lorsque ce bon Plutarque nous montre ce dernier faisant son entr dans une arche le jour mm que Mosassigne au dlugenous le rapprochons son tour du TY-Ko ou patriarche averti des Chinois 3. Il est donc tout simple que le YAO du dlug(ATo) lui succd comme premier empereur historique de la Chine, collat6ralement au MANES, premier roi purement humain &. des gyptien
4. Chou-King, Disc. prdliin-, p. cxxvi. 2. Eusbe Pr@., t. II, p. '19. 3. De Ty, patriarche, et de Cho, averti de Dieu. 4. Si nous voulions appuyer davantage sur le paralllism hbreet chalden nous pourrions, avec M. de Rougemont (Peuple primitif, t. III), rapprocher d'AiIa111 . h o n u s ou l'homme-lumire comme de notre SETH. fils
D E S ESPRITS A P R E S L A CHUTE.
3.
- Spiculutions ethnographiques
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Nous connaissons tout,efois les objections qui se prsentent et, par-dessus tout, la difficult de pouvoir renfermer dans une priod si peu longue tant de prtentionhistoriques exorbitantes; mais le Dr Sepp a, dans ces dernire annes la plus vive lumir sur ces priodeindfinies jet et, notamment sur celle de 432,000 ans, rclam les Babypar loniens; cette prtentiotai appuy les 120 saros des sur fragments de Brosechacune de ces divisions, disait-on, comprenant six nrode 600 ans chacun, ce chiffre de 432,000 ans paraissait pkremp toire. Or, le savant professeur de Munich l'a prouv;le saros se composant, d'aprPline, de 222 mois synodiques, c'est- -dir de 1 8 ans 6/10, on retombe dans les chiffres de Suidas affirmant que les 120 saros font 2,222 anne sacerdotales et cycliques, gale 1,656 anne solaires. C'tai cette grande priod l dont la n~ultiplication, par un chiffre toujours galamenait toutes les nations & l'attente d'un librateu vers l'an 4320 du monde. Nous en reprendrons les preuves quand nous en serons l'arrivhe du Messie.
d'Adam, le fils d'Alorus, appel ALASPARUS l'kcrivain (de al-sapher, ou i'homme aux lettres ou aux chiffres), puis J h o s le triste, selon la Bible, du troisim roi chaldeAL-MELEN aimai, fltri) (de Nous verrions encore dans son fils KENAN, le b&isseur biblique, le quatrim roi chaldeAMou MENON, qui prcisme dire architecte, et qui pourrait bien avoir bhti veut les villes de Pantibible et d'HnochieLe cinquim patriarche, MAHALABEL ou ou le grand louangeur, se confondrait avec MEGALABUS le grand parleur. Le sixime JAREDou dominateur, de la Bible, se retrouverait merveilleusement dans le sixim roi chaldeDAUNUS, la racine Din, dan, dont signifie prcisme dominer. Enfin, sous le dernier roi ~ D O K E S C H U S (de darasch chercher), nous rele trouverions, avec M. de Rouge, notre H ~ N O C Hcherchant Dieu, dans lequel viennent toujours se terminer ces collationnements , ncessairemenimparfaits dans le dtail mais toujours trs-frappant comme ensemble. 1. Qui ont trait aux divers peuples et aux lieux qu'ils ont habits 2. Vie de Notre-Seigneur Jsus-Christt. II, p. 41 7.
On voit qu'il ne s'agit que de s'entendre et que la conciliation est plus facile avec les chiffres rigoureux qu'elle ne l'est avec les paradoxes historiques. Et comment en serait-il autrement? Les langues, les dogmes, les rites tan parfaitement identiques leur berceau, comment ne serions-nous pas du mm geCe n'est, en vrit possible ; on pourra s'en pas assurer en lisant dans la Revue de Dublin (1861) une excellente rponsaux calculs errondu chevalier de Bunsen si bien accept le fameux ouvrage E s s q s and Reviews, par cit dans notre chapitre II, p. 72. Mais la Bible, dit-on, ne sort pas du plus rest,reint des cercles, et ne prononce pas un seul nom qui nous autorise tendr bien loin des patriarches l'influence qu'ils avaient pu exercer. - Encore une fois, la Bible ne dit que l'absolu ncessaire crit pour les Hbreuavec des matriau hbra ques, elle se restreint, pour la priodantdiluvienne pur an sommaire que les traditions juives devaient si bien complter Mais si l'on retrouve partout des antdiluvien si l'Am et rique elle-mm les signale dans ces mme conditions de terrains et de types que nous signalions tout l'heure, c'est l'videnc elle-mm qui se prononce et nous montre la terre universellement peuple pendant que la Bible se contente de nous nommer quelques patriarches, de distinguer les fils de Dieu des en,fants des hommes, et de nous affirmer qu'il y avait. dans ce temps-l DES GANT la terre. sur A ceux qui ne pourraient accorder une multiplication aussi considrablavec une durde douze quinze sikcles, nous rpondrionque le calcul a tfait et que de trs-habile statisticiens ont premptoiremendmontrque, d'apr le seul nonc des gnratio bibliques et la longvit patriarcale, le chiffre des hommes aurait pu, l'an 420 du monde, s'leve plus de 2 n~illions,en 1056 plus de 8 milliards et. demi et en 1656, poqu dluge plus de 550 milliardst. du
-1. Whiston, Histoire universelle, Lraduite de l'anglais, t. 1, p. 1183.
On voit que si, contradictoirement aux dcouverte rcentes on persistait k soutenir que la terre tai loin d'tr ce qu'on appelle peuple ne serait, assurmen faute de temps ni ce ni faute de possibilit Or. en pareille matir il nous semble que r e qui s'est pu s'est d Prenons ~'Egypte pour exemple. Parmi tous les mfaitdont 011 chargeait la mmoirdu pr Kircher, un des plus noirs peut-tr taila confiance avec laquelle il rtablissaitoute une figypte antdilu vienne et nous donnait jusqu'au moindre clt,ai sa primide tive organisation. Mais il ne faudrait pas confondre, comme on l'a fait, son id gnra d'une Egypte habite avec les ide t,rs-particuliret hs-contestables mm ses yeux, qu'il puisait dans les anciens aut,eurs et qu'il ne donnait que sur et, comme fables de barbares fonde quelques vrit dans tous les cas, importantes recueillir comme traditions et souvenirs postdiluviens de la vie patriarcale et primitive...1) Je sais parfiatement, dit-il , que les philosophes de notre . sicl vont traiter ces rcitd'apocryphes, je n'ai cependant pas voulu, pour leur complaire, omettre des rcitqui peuvent avoir leur intr J'avoue que, comme eux, j'ai cru ... pendant longtemps que tout cela n'taique de pures fables (inewzs nugas) jusqu'au jour o mieux instruit par l'tud des langues orientales, j'ai jug que toutes ces lgende pou4. vaient n'tr que le dveloppemen d'une grande vrit Et Kircher applique alors celui de sa ths l'immense rudit,io que tout le monde lui reconnat Puis il la rsum par un argument que l'abb de Fontenu, dans un savant m moire (lu l'Acadmides inscriptions la fin du dernier sicle) trouvait victorieux. Le voici : Si l'hgypte n'e pas t habit avant le d luge, et si les quinze sihcles qui l'ont prc n'avaientt
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SPI?CULATIONS
ETHNOGRAPHIQUES.
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que des sicle d'ignorance priv toute civilisation, corn-de ment pourrait-on s'expliquer qu'apr le cataclysme il e suffi d'un ou deux sicle pour que 17Egypt,e, encore ensevelie dans les boues du dluge s'lev cette grandeur et cet ta civilisation inouque personne ne lui conteste cette de ? p o c L'arg~tinent, en effet, n'est pas sans valeur, et Kircher le developpe for[, bien, en faisant remarquer que c'est notre imagination seule qui ne veut voir que de simples et grossiers pasteurs locaux clans ces patriarches instruits. illumin par Dieu, et que l'histoire apr tout la plus respectable nous reprsentcomme inventeurs de la mtallurgie de la musique, comme fondateurs de villes, etc., et par conskquent comme dou tous les moyens possibles d'influence de et. de rayonnenient sur une trs-vast kchelle. Si telle t,ai leur mission, comment donc l'kgypte, leur plus proche voisine, aurait-elle pu se soustraire au contact et h l'envahissement de populations que la science moderne vient d'exhumer sur une si vaste chelle qui eussent t et littra lement touff le petit cercle que nos prjug plaisent. dans se tracer autour d'elles? Nous savons bien qu'HrodoteStrabon et tous les Grecs afirnient que la mer couvrait autrefois toute i'Egypte, mais quelle date remonte cette premir occupation maritime, et qui nous dit qu'elle n'est pas de beaucoup antrieur cette premir priodde l'histoire? Kircher, d'ailleurs, donne encore de fort bonnes raisons pour borner cette occupation maritime au Delta. Quant la civilisat,ion du reste du pays, pour l'expliquer il fait appel tous les peuples voisins, aux Chalden surtout et aux Arabes, et leur emprunte ce que la science moderne appelle des rverie et ce qu'il nomme, lui, avec beaucoup de raison, des traditions mlange qui pourrait-on les deet mander, dit,-il, si l'on commentait par exclure les peuples les plus contemporains et, les plus proches ? Mais revenons aux dynasties divines. et cornmencons par
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signaler la concidenc de bon augure qui existe dans le nombre des quinze premire dynasties historiques de Man thon et des quinze clynast,ies antdiluvienne Arabes. Les des Arabes disent entre autres choses curieuses, mais suspect.es, que Seth, fils d'Adam, apr avoir eu vingt-neuf enfants, s'tai rfugi les montagnes et principalement Bablun, sur pendant que les fils de Cabil ou Cahabitaient les valles dans l'hist~orien Al~med-BenJoseph ElLiphas (Celepas Geraldinus, ou livre des divers noms du Nil), on retrouve toutes ces traditions gnral dj mentionne sur Cana et sur , Jared, auquel Set.11avait communiqule don de prophti la et science astronomique, puis sur Hanuch, Idris (Hnoch auteur de trente livres, Sabei d'origine, et qui, apr avoir institu rites, purifications, prire du premier toutes les ckriiionies culte, passa en Orient, y construisit cent quarante villes dont fidesse t,ai moins importante, et de lretourna en gypt, la dont il fut. le. roi; quant au clhrHerms ce fut lui, dit Abeneph, qui fit passer t,outes les sciences de la puissance h l'acte, c'est- -dir de l'ta latent 011 occulte l't,a manifeste et rationnel. II Selon ce systmece serait donc la double race de Seth et de Ca qui aurait rgn simultanmen oligarchiquemen t et en Egypte et saurait implant6 tout. ensemble, et suivant l'origine et le gni chacun de ces deux chefs, les sublimes vrit de et les erreurs monstrueuses que nous y retrouvons aujourd'hui. Quant l'Atlantide qui nous devient plus ncessair que qui jamais, quant cett,e Afrique complment,air serait rest ensevelie sous les eaux du dluge que le prtr de Sa et rvlai h Solon conformmen toutes les traditions antiques. il nous para moins dmontrque jamais qu'elle fut sortie, comme on le prtend cerveau de ce mm pretre, imposdu teur ou railleur. Nous sommes &onn surtout, que l'excellent. esprit de M. de Bougemont 1 ait pu voir une supercherie
dans une assertion qu'il dit lui-mm avoir et6 le produit de la foi de l'antiquit tout entire Une supposition qui donne son nom & toute une chande montagnes (l'Atlas), qui spcifi avec une grande prcisio un emplacement topographique (en pla~antcette terre h une petite clist,ance de Cadix et du dtroi Calp)qui prophtis de deux mille ans avant Colomb la grande terre &ans-oca~~ique situ delh cette Atlantide par non et laquelle 011 parvient, disait-elle, par les les pas des bienJ2et~eux,mais des bons esprits l v Sv.yshw (nos le Fortunes)une telle supposition, disons-nous, peut,fort bien n'tr qu'une chimr universelle, mais bien certainen~entelle n'est jamais sortie de toutes pice de la tt d'un flat,teur; ajoutez L cela que, d'apr M. de Rougemont, Thopompe : dans sa Jropidefaisait parler les prtre de la Phrygie et de l'Asie Mineure exact,ement comme les prtre de Sa Selon lui, ... c'tai continent unique, d'une grandeur indfinie conteun et nant deux cits belliqueuse et la pieuse; cet,tedernirconla tinuellement visit les dieux, la premir habit des par par au \es guerriers invuln~~ablefer, et ne pouvant tr bles.: ' mort,ellement que par la pierre et par le bois; ce qui, soit dit en passant, s'accorde merveilleusement encore avec les haches de pierre que la terre antdiluvienn nous prsentaujourd'hui. M. de Rougemont voit encore l une pure fiction de Tho pompe, bien qu'il reconnaisse que les mythes orphiques par-, par laient de terres brise le trident de Neptune II comme d'une vritparfaitement connue de leurs lecteurs. Mais on peut regarder, au ~ont~raire, comme certain, que tous les prtre avaient puis ces vrit ces fables la mm ou parlaient source qui les fournissait aux Chinois lorsqu'ils et d'une lsainte au del& des bornes du soleil Tchou par del laquelle taiensitu& les le hommes imdes mortels. Qui sait ce que l'avenir nous rserve si, paralllemen& et tant de rhabilitation historiques, nous ne serons pas forcds demain d'enregistrer k son tour cet,te grande r6habilit,ation
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t,opographique? Nous ne pouvons affirmer qu'une seule chose. c'est que la gographi tend en ce moment; on pourrait y dire qu'elle en prouvle besoin, pour se rendre un compte un peu plus satisfaisant de l't,roit parent6 qui para avoir reli si facilement et si complternen l'ancien monde au nouveau. M. Lartet insiste quelque part pour prouver l'ancienne liaison du sol britannique avec le ntre sur l'intermigration des espce animales qui n'a p u s'effectuer que par terre ferme; or, il nous para autrement difficile de s'en passer bien pour expliquer la transplantation de toutes les bte froce de l'Afrique sur le sol amricain deux choses l'une : ou tous De ces animaux, y compris le jaguar et la hyne ont tcr en double sur les deux continents, ou, s'il n'y a jamais eu de continent intermdiairet continu, toutes ont travers l'Oca en nageant d'l le bien la Mditerran arpenter en ou pour de l toute l'Asie et effectuer leur tour la traversde Behring, sans s'apercevoir des glaces et du changement de temp rature. pas Quand on rit de l'Atlantide, on ne rflch assez ce dilemme que nous ne pouvons. au reste, mieux lgitime qu'en le faisant suivre des paroles suivantes, emprunte aux Annales des -voyages (1858) : (1 Nos marins commencent, s'tonne du peu de profondeur que le sondage leur donne entre la ct occidentale de l'Afrique et les ledu cap Vert; ils soup~onnentici la prsenc de quelque ancien continent. n Attendons, et apr avoir constat l'ubiq~iitde l'homme antdiluvienretournons aux dynasties embarrassantes qui ont pu le gouverner en Orient.
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Qu'un peuple p r i d i f ait vc dans la Judequ'il soit rest concentr dans ce pays, ou qu'il ait, comme le voulait Kircher, rayonn dans une large partie de l'Afrique et de 'Asie, qu'il ait mme comme rassuraient Platon et Bailly. occupune vaste Atlantide disparue sous les flots, peu nous importe. Pour nous, l'essentiel est que ce peuple soit d'origine unique et ne parle jamais, sous des noms trks-divers, que des mme dieux, des mme hommes et des inme choses. Et c'est ce que nous voyons. Mais si cett,e confraternit d'origine explique suffisamment les dynasties humaines, il faut bien en convenir, elle est tout fait impuissante jeter le moindre jour sur les dynasties divines, et le mm problm recommence. Encore une fois comment expliquer une pareille mpris d'expression chez des peuples qui savent si bien et si finement distinguer les grands dieux des demi-dieux, les demi-dieux des hros ces hro leurs mnesL'adulation qui sufet de fira parfaitement tout l'heure l'explication de la hsilo latrie1 n'explique plus rien du tout, lorsqu'ils affirment que leurs plus grands rois n'ont jamais eu rien de commun avec les dieux, qui de leur ct n'ont jamais eu rien de commun avec les hommes. Ne pouvant rsoudrle problme le sixe sicl l'a supprim est triste de penser que celui qui le prc avait Il y mis plus de srieu paraissait s'en proccupe et davantage, En effet, alors qu'on tai pleine philosophie, c'est-ken dire sous le consulat de Volney, de Boulanger et de Frret cette grande question des dynasties divines avait t porte
1. Adoration des rois.
connue les autres, la barre de I'Acaduii inscriptions et des belles-lettres. Volney avait commenc par se plaindre de son oubli. u Qu'est-ce donc que tout cela ? disait-il. Si nous en croyons les Indiens, ils nous montrent dix matares ou apparitions de Wichno~, rponden dix rois ou patriarches antdilu qui aux viens. Ces analogies sont cependant tr- remarquables et mriteraien bien d'tr plus approfondies 4. Le savant et trs-incroyan Boulanger tai bien plus pressaut encore, et ne confondait pas comme Volney les hroet les dieux : il mrit, mention t,oute spciale une Si l'on doit, disait-il, ajouter foi aux traditions, au del du rgn des rois elles placent un rgn de hro de deiniet dieux; par delencore elles placent le merveilleux rgn des dieux et toutes les fables de l'iige d'or ... On est surpris que des annales aussi intressanteaient t rejete presque de tous les historiens. Et cependant les ide qu'elles nous pr sentent ont t autrefois universellement admises et rvr de t,ous les peuples; plusieurs les rvkren encore et en font la base de leur conduite. Cette considratiosemblerait exiger que le jugement q11011 en a p o ~ t t ait moins prcipits'il ne convient pas ?L la raison d'adopt,er des fables grossires elle ne doit pas non plus les mprise tout fait. ... Les anciens de cpi nous tenons ces traditions que nous ne recevons plus parce que nous ne les comprenons plus, ont d avoir des motifs de crdibilitque leur proximit des premiers Ages leur donnait et que notre loignemen nous refuse.. Platon, dans le livre IV des Lois, dit que longtemps avant la construction des premire villes Saturne avait tabl sur la terre une certaine forme de gouvernement sous laquelle l'hoinme avait ttrs-heureux Or, comme c'est de l'g d'or qu'il veut nous parler, ou du rkgne des dieux tant clb les anpar demies fables, et comme il en parle ailleurs avec plus de
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...
\ . Volucy, Recherches, 1 1, .
p. 179.
dtails voyons les idequ'il se formait de ces temps heureux, voyons & quelle occasion il amena cette fable dans un trait de politique,. Selon lui, pour avoir des ide nettes et prcise la royaut son origine et sa puissance, il sur sur faut remonter aux premiers de l'histoire et de la fable. Il est arriv autrefois de grands changements dans le ciel et sur la terre, et l'taprsendes choses en est une suite. Nos tradit,ions nous parlent de bien des merveilles, de changements arriv dans le cours du soleil, du rgn de Saturne, et de mille autres faits pardans la mmoirdes hommes; MAIS ON NE PARLE JAMAIS DU MAL QUI A PRODUIT CES REVOLUTIONS ET D E CELUI QUI EN A ETE LA SUITE. Il le faut dire cependant, CE MAL est le principe duquel il faut parler pour traiter de la royaut et de l'origine des puissances.. . Voyez maintenant (c'est Boulanger qui reprend) ce que Platon a p e n d de particulier sur ces rgne sans la connaissance desquels on ne peut, dit-il , raisonner avec justesse sur l'origine des rois; le voici : Longt,emps avant que l'homnie e bt des villes, il vcusous un genre de gouvernement qui lui rendit, la vie si heureuse et si douce que le souvenir s'en est perptu race en race et de s'est transmis jusqu' nous. La nature fertile offrait tout d'elle-mm et avec abondance. Voici comment cela est arriv Sat,urne, sachant que l'homme ne pouvait gouverner l'homme sans que l'univers ne se rempl d'injustices par l'effet de ses caprices et de sa vanitne voulut pas permet,tre qu'aucun mortel e la puissance sur les autres. Ce Dieu prit alors notre garle parti que nous prenons nous-mme l'gar de nos troupeaux. Nous n'tablissonpas un beuf ou un b lier & la tt de nos buf ou de nos bliers mais nous leur D'UNE ESPC donnons pour conducteur un berger ou U N ~ T R E D I F F ~ R E N T E LA LEUR ET D'UNE NATURE SUPERIEURE.C'est ce DE que Saturne fit alors l'gardu genre humain qu'il aimait. 1.1 chargea du soin de le gouverner et de le conduire non des rois et des princes, mais. .. (quoi donc ?) DES ESPRITS ET DES
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II.
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D E S E S P R I T S A P R ~ SL A C H U T E .
GI~NIES S d p x i , ) d'une nature divine et bien plus excellente ( que celle de l'homnie. Ces gnie travaillrenavec autant de pouvoir que de facilith notre bonheur, ils firent jouir toute la terre de la paix la plus profonde ... C'tai Dieu mm qui prsidai ces gnies tai premier matre pasteur sur il le le et le conducteur des hommes. Lorsque le monde cessa d'tr ainsi gouvernles b6te.s froce dvorre une partie des hommes. Ceux-ci dpourvu tout, occup leurs presde de sants besoins, le pass sortit de leur mmoire ne song ils rent qu'au prsent leur misr sollicitant peu peu leur et industrie, des inventeurs parurent successivement et trouv rent le feu, le bl vin, et la reconnaissance les divinisa.)) le (Plato, de Legibus, 1. IV. - Id., in Cri!,.,et in Politic.) ( La premir rflexio qui s e prsente reprend Boulanger, est que l' g d'or, le rgn de Satume et le rgn des dieux ne sont qu'une seule et mm chose. Mais ... que veut dire ce &gne dos dieux sur des hommes nus et priv toute indusde trie et de tout a r t ? Que signifie cette ancienne fable du langage et de la docilit des bte elles-mme ? D'ailleurs, pourquoi ces idesont-elles si universellement rpanduepar toute la terre malgrleur bizarrerie et leur singularit? Et Boulanger d'ajouter en note : L'auteur du livre de l'Ongine des lois, des sciences et des arts (le clb Goguet) n'a pu se tirer de ce chaos. Il a mieux aim nier l'existence de cet g d'or lm.. 1) Boulanger s'indigne de ce parti, mais lui-mm comment s'y prenait-il donc pour expliquer le mystr ? Il l'expliquait,, on ne le croirait jamais, il 17expliquaii par l'hypoths d'une immense mlancoli se serait suqui biteinent empar l'humanit & la suite du dluge l a ~ de m colie qui ne h i aurait plus permis de considreles temps passks q u ? ~ travers le prisme des illusions efc des regrets 2.
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)I
% Td.,
SIECLE.
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Nous croyons que la thoride Platon valait mieux. Mais revenons & 1'Acaclhie. Saisie de la question, mais peu touche apparemment, de cette explication par un spleen universel, nous la voyons donner la parole l'un de ses membres les plus distingus savant Foucher, dont la tolranc le philosophique ne le cdai gubre celle de l'abb Bergier, son collgu et mm son collaborateur la rdactiode 17Encyclopdie1 Boulanger, apr avoir commenc par gronder les dng teurs, le devenait lui-mgme; Foucher va commencer au contraire par gronder les croyants, et nous verrons par o il finira. Il raille d'abord les Grecs qui avaient eu la folie d'adopter les idegyptienneau sujet des dynasties divines, invention due quelques charlatans habiles qui avaient su mettre profit la prventio gngralee n se donnant eu$mme pour ces nouveaux dieux qu'ils annon~aient. . Cette profession de foi, bassur le principe des jonglealors la prcautiooratoire oblige ries tout prix, tai L'acadmicie en prenait ensuite une seconde. En remontant, disait-il, jusqu' la source, on trouve souvent que ces histoires viennent. d'une allgori orientale que les Grecs n'ont pas comprise; oui, souvent, le sens quivoqud'une expression trang fait natr roman tout entier, qui n'avait a un aucun fondement dans les mythologies de la Phniciet de ~ ' E g ~ p t Je 'econnais sans peine la soliditde cette obsere. vation; je dirai mm que c'est une des clefs les plus heureuses pour entrer dans le sens des fables.. 1) Trs-bien M. Foucher; mais voyons la suite : Je soutiens cepe11dant qu'elle n'a pas d'application possible la, question gnra nous connaissons, question traits que rieusement par des Grecs, tels que Solon, Pythagore, Platon. etc. D'ailleurs, quel int6r les Egyptiens auraimi-ils eu les tromper? E s t 4 vraisemblable qu'ils auraient entretenu
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leurs nouveaux concitoyens dans une erreur si grossir ? Sis taienpersuadds tous les premiers .de ce qu'ils dbitaien (p. 332). En parlant ainsi je choque peut-tr les prjug de plusieurs savants qui, d'apr les nouveaux platoniciens, naturalisei~ttout dans les fables gyptiennes ne voient dans et. les longs rgne des dieux que des rvolutiond'astres et des syst,me de cosmogonie. Mais M. Frreen fait l'aveu : les plus crduleet les moins clair prtre gyptiens des force de dbite fables au peuple, en vinrent les regarder ces du mm a i l que lui. 1 y a dans le fanatisme une sorte de rci 1 proca.tion par laquelle les esprits, agissant mutuellement les uns sur les autres, rendent la persuasion contagieuse. (P. 333.) On le voit, le systm des jongleries sacerdotales cornmen(;ait. d lors faiblir, et, comme aujourd'hui, tout e n cont,inuant, s'en servir, on le sentait s'effondrer sous ses pas. Frapp de l'impossibilit que les hgyptiens eussent seuls perdu tout souvenir du dduge, toute mmoirde l'histoire avant Sfns-Slismi Foucher passe ensuite au systn~ que nous venons de voir dveloppau xvne sicl par Kircher, et repris de nos jours par le chevalier de Paravey, systm qui consiste nous montrer toutes les nations s'appropriant une seule et mm histoire, celle des patriarches. N Pourquoi, disait Foucher (p. 363), pourquoi ne dirions-nous pas que ces personnages clbr qu'on faisait rgne la terre avant Mn sur taien patriarches antdiluviens les Nous ne serions pas obligd'avoir recours des dieux et A des hommes imaginaires. Les Egyptiens avaient raison de croire que cette espc d'hommes &tait suprieur cille qui a peupl le monde depuis le dlug...que la dur leur vie surpassait de bcau; de coup celle de ces derniers, et comme on avait perdu la connaissance des principaux 6vnements remplissait le vide on par des fables, et quelques milliers d'anne cocttaient rien ne pour allonger les annales; mais cependant comment parvinrent-ils regarder ces patriarches antdiluviencomme des dieux revtu d'un corps humain?... Nous ne connaissons de
DYNASTIES D I V I N E S D E V A N T L E XVIII' S I ~ C L E .
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l'ancien monde que le peu que la Gens nous en apprend. Mais les premiers hommes qui repeuplren la terre apr le dlug savaient des particularitque nous ignorerons touen jours :ce clexait tr le sujet de tous leurs entretiens. Les pre racontaient leurs enfants les vnemen plus remarles quables de la vie de leurs anctres les communications qu'ils avaient avec les anges et avec Dieu lui-mme e t c . ~ 363.) (P. Voille grand pas franchi, et de l aux thophanie n'y en il a plus qu'un seul. Aussi Foucher va s'enhardir. n Les allgo ristes, dit-il, ne voient dans les dieux d'figypte que l'action des lment influences des astres. Mais les Egyptiens ne penles saient pas ainsi, puisqu'ils croyaient que ces memes dieux VISIBLEMENT sur la terre. Ce n'est qu'en runis avaient R ~ G N E sant ce que les deux systme ont de vrai, qu'on peut se flaiter d'avoir saisi l'esprit de la religion gyptienne cet acet cord, il faut le dire, ne se trouve que dans l'hypoths des 1 (P. . THEOPUANIES 382.) Or, dans la religion gyptienne comme dans toutes les autres religions paennes les dieux ont. un double tat. 1'1~11 essentiel et l'autre accidentel. Dans leur taessentiel, ils sont constructeurs, conservateurs et gouverneurs du monde (redores d i ) ; dans leur tat accidentel, ils se revten d'un corps visible et viennent habiter sur la terre. u Il est hors de doute que les hgyptiens admettaient au moins des thophanie passagre pour les temps postrieur au r&gnede Mn Si ces visites anglique .. eussent t r serve seuls Hbreux aux comment toutes les autres nations auraient-elles pu les regarder comme L A chose du monde LA PLUS CERTAINE et prtendr avoir t en favorises Cela serait encore plus surprenant de la part des l?gyptiens qui mpri saient les tranger se piquaient de n'avoir rien appris de et personne.
1. Thkophanie, on le
des dieux.
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D E S ESPRITS A P R E S L A CHUTE.
u Cela pos ne vois pas pourquoi Dieu n'aurait pas je visit par ses anges ces familles disperses 384.) (P. Tout l'Orient tai imbu de cette doctrine. C'tai trala dition du genre humain. Nous en trouvons dans les livres saints une infinit d'exemples qu'on ne pourra jamais expliquer all6goriquement. Nous y voyons que les anges, revtu d'un corps apparent,, visitaient frquemmenles patriarches tant avant le dlug que depuis. Quelquefois ces apparitions ne duraient que quelques moments ; quelquefois les ministres divins conversaient plusieurs jours de suite avec les habitants de la terret. O11 croyait donc galemen partout que les esprits clestese manifestaient d'une manir sensible, avec cette diffrencnanmoinqu'ils n'taienpour les Hbreu que des craturesuprieure l'homme, craturequi s'annonqaient toujours comme ministres et serviteurs du Dieu qui les y envoyait, et que pour les autres peuples c'taiendes divinitproprement dites, qui venaient presque toujours D'ELLES-MME et sans tr envoye par un Dieu suprme2
(P. 305.) r Le systm des gnie gouverneurs du monde (c'est-hdire tout la fois des astres et de la terre 3) prit donc le dessus partout; aussi est-il le systm le plus naturel et le mieux assort,i la trempe de l'esprit humain, d'o je conclus qu'il a d entrer le premier dans l'esprit des peuples, et que l'autre est systm ( l'allgorisme un carde l'ancienne manir de penser. (P. 327.) Ainsi parlait l'abb Foucher, l'encyclopdiste en pleine
1. Saint Paul, ch. x m , v. 2, de l'&pitre aux Hbreuxles loue de leur antique hospitalite, car c'est ainsi, dit-il, c'est en la pratiquant, que beaucoup de vos preont re pour hdtes des anges memes, sans le savoir. B 2. Nous avons vu que M. Renan faisait lui-mm une distinction entre les anges paen pleins d'initialive, e t ceux des Hbreuqui n'en avaient aucune. Mais, dans tous les cas, c'taien toujours des anges continuellement drange'sce qui dbpla fort & M. Reynaud, qui tient ce qu'on ne les si ddranye jamais. Comment faire? 3. Voir la fin du chapitre v.
D Y N A S T I E S D I V I N E S DEVANT LE X V I I I ~ S I ~ C L E .
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Acadmie la fin du xvme sicle Nous doutons, il est vrai, h qu'il y rencontrAt beaucoup d'ch; mais tout le monde peut s'assurer, en lisant son loqe que son crdine souffrait nullement de sa franchise, et qu'il ne cessa pas un instant d'tr considkr comme l'un des membres les plus savants et les plus respectables. On n'taipas encore, ce moment, envoyde par la loi Charenton pour le seul fait d'une croyance quelconque aux esprits. Or, il est bien temps de le dire, celui qui, bravant de tels avertissements, n'a jamais c e s & de croire ces esprits ou y croire devant les faits modernes, doit entrevoir tout de suite une solution possible pour les dynasties divines : si nous disons entrevoir, c'est que, pour l'y voir tout entire il faut y joindre plus d'une consid4ration. Il faut se rappeler accidentelles de l'abb Foucher d'abord que les thophanie devenaient plus tard, sous sa plume, par suite d'&des plus profondes, de vraies thophaniePERMANENTES chez les peuples paen; quant la Bible, elle est, comme nous l'avons dit, tellement sobre de dtailsur les antdiluviensqu'il nous est impossible de connat,r toute l'tendudu r6le rempli et du pouvoir exerc par les conseillers divins des patriarches, soit dans la fondation et l'administration de leurs villes, soit dans leurs prgrinatio leur prise de possession des et contre plus lointaines. les Tout ce crue la foi nous enseigne, c'est que les patriarches taien intimement li leurs matre si divins, qu'on les nommait DIEUX eux-mmes 11 Il faut se rappeler encore : 1 que toutes les traditions juives ' nous donnaient le nom de chacun des sept anges cosmiques qui avaient t dparti sept derniers patriarches, en deaux hors des trois premiers att,ribu trois premiers sphiroth aux 2 O que chez tous les peuples on confondait (tout en les distinguant) le gni conseiller et le patriarche conduit. Nous avons dj que dans les Kings de la Chine les dix Ki (ou patriarvu
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ches) n e faisaient qu'un avec leurs Chin-non ou Tchang-y, dieux ou demi-dieux, suivant leur plus ou moins d'lvati hirarchiqu 3que chez les Chaldens dix Annedots di; les vins avaient exactement rempli le mm rl aupr de leurs dix rois, et que chez ce premier des peuples on spcifiai le bienfait par lequel chacun de ces Annedots ou gnieavait signal le rgn de son pupille ou plut& le sien propre ; l'un ayant enseign les lettres. tel autre l'agronomie, tel autre la musique, tandis que le dernier, qui avait apport l'astronomie sur la terre, l'avait enseign jusyu'& la translation myslrieus de son PUPILLE E d o r c s c l ~ m(/1&1zoch); que les thophanie P particulire des patriarches postdiluviens avaient ttrksprobablement prckd avant le dlug d'autres th5ophanies que l'abb Foucher appelle avec raison PEfiMmmms et qui, dit-il, M ~ R I T E N Tla plus s,rieus atfention (p. 3 0 9 ) ; 50et enfin que, suivant tous les peuples paen et nim suivant. les Hbreux interprte plus ou moins heureux de quelques passages bibliques, ces gniegouverneurs taien eux-mme intimement lis comme nous l'avons djfait remarquer et comme nous le dmontreronau chapitre S A U ~ I S M E avec les , astres et surtout avec les planteset (I que c'est lh qu'il faut, chercher l'explication de cette trang association de rois humains, d'esprits tutlaire de puissances sidkrales, dont on et ne se tirera jamais, tant qu'on ne voudra voir dans tout cela que de purs hommes ou de vraies allgories 1) Mais, dit toujours Foucher, il ne faut pas s'imaginer que ce fut le soleil ou le Syriu,s physique qu'ils adoraient; quelque u brut que soit un peuple, vous ne li ferez jamais croire une pareille absurditet si Monco-Capac et sa femme, en arrivant au Prou avaient dit : Nous sommes le soleil ou la lune , on se serait moqud'eux. Quel &ait donc leur systme .Le voici : ils regardaient les diverses portions du monde, bien moins comme la substance des dieux que comme leur habitation et le sig leur empire; le soleil-dieu, nioins comme le globe iude mineux qui nous claire comme un gni que divin qui regne
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dans cet astre, qui le gouverne, et qui dirige ses influences pour le plus grand bien de l'univers. (P. 324 .) Nous avons donn plus haut l'amendement trop peu connu,. grc auquel chacun des sept astres prpos gouverneau ment du monde pouvait se subdiviser en myriades de sousgnie tutlairesi Nous l'avons dit encore, tous les peuples considraien le premier g du monde jmqu'au dlugecomme ayant dur6 environ mille annesolaires; or, c'est pendant ces mille ans, nous dit Panodore, qu'eut lieu le rkgne des sept dieux qui rgnre le monde ; c'est, pendant cette priode sur que ces bienfaiteurs de l'humanit4 taien descendus sur la terre et avaient appris aux hommes calculer le cours du soleil et de la lune par les douze signes de l'dcliptique. Et si Panodore nous para trop vieux, comme l'abb Foucher t,rop thologienpour faire autorit nous ne pourrions mieux terminer ce paragraphe que par ces paroles de l'cri vain moderne qui a le plus tuditoutes les relie' vions antiques, de Creuzer en un mot : u C'est de la sphr des astres, oh rsiden dieux de lumire que la sagesse descend dans les les sphkres infrieure{Egypte, ch. IV, p. 441). Tous les dieux sont un seul dieu, comme tous les astres sont un monde unique (p. U8). Dans le systm des prtres toutes choses sans exception, les dieux, les gnies mes le monde entier, les se dveloppen solidairement dans l'espace et la dure.La . pyramide peut tr considr comme le symbole de cette magnifique hirarchides esprits. Nous autres Europen modernes, nous nous tonnonquand nous entendons parler des esprits, du soleil, de la lune, etc. Mais nous le rptero encore, le sens naturel et droit des peuples de l'antiquit tout L : fait trange nos ide mcaniqu de physique ent,ik& de et . rement matrielles, ne voyait pas dans les astres de simples masses de lumir ou des corps opaques se mouvant circulai,
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renient dans les cieux d'apr les lois de l'attraction ou de la rpulsionniais des corps vivants, animpar des esprits, comme ils en voyaient dans tous les rgne de la nature ... Cette doctrine des esprits, si consquente CONFORME A LA sr N A T ~ Edont elle tai empruntGe, formait donc une grande et unique conception, oh le physique, le moral et la politique se trouvaient fondus ensemble. ( Ib. p. 450 455.) Ceux cle nos lecteurs qui croient aux esprits comprendront maintenant que si la question des dynasties divines peut. jamais recevoir une solution, ce sera bien certainement par ces principes et clans cet ordre d'ides sinon clans tous les clve loppements de dtail que nous venons de leur soumettre1.
4. PATRIARCHE, ESPRIT ET P L A N ~ T E . M. de Paravey qui a si habi lement entrevu, relativement 21 la Chine, le rapport existant entre les patriarches et les dieux, comprendra la reraltLd de ces mme dieux, lorsqu'il des gnie tut 6tudiera plus 2 fond, dans le mm pays, la grande thori laires, el princJpalement le culte des anchtros, s a n s oublier les prfecture spirituelles qui sont confrceux-ci, et tous les pouvoirs qu'on leur accorde & ou qu'on leur retire, suivant leur bonne ou mauvaise administration. Il pourra s'expliquer alors comment, vritabledynastes, ces esprits taien cependant, en outre, attach aux plantes et pourquoi les patriarcheseui, pendant leur vie, n'etaient que de vritable saints mdiums et qu'on nous passe l'expression, devenaient, apr leur mort, des hroet les associ de certaines toile plutbt de ces esprits sidrauqui avaient tpendant ou leur vie le gknie protecteur et. spcia chacun d'eux. Il comprendra, par de exemple, pourquoi, Sou-fo-hy ou l'Abel chinois tan nomm en m8me temps des sacrifices, la plant Vrihas-pati le Vrihatas-pali ou le grand matr s'appelle son tour le prcepteu divin de Vrihatas-pati,, comment chacune des toile la grande Ourse (Saptarchis) rpon i chacun des sept de ricins ou patriarches, et pourquoi nous voyons sur les planisphre chinois sept lys ou personnages sacrs bien distinctement tabli au-dessous de chacune des sept toile la mgme constellation. Mais il renoncera, nous i'esde prons vain espoir d'une application gnra d'une concordanceparau et faite entre des noms aussi dbnatur le temps et par l'espace; en pareil par cas, il faut savoir se contenter des aperuet des principes. Au reste, lorsque nous parlons ici de principes, il va sans dire que nous ne professons ceux-ci qu'au nom des anciens et en leur en laissant toute la responsabilit
et fondeur de mtaux
des Chinois, les neuf ngre Ggyptiens sont agenouillsles mains liederrir le dos, et entour de couteaux et DE HACHES. C'est ce qu'on appelle la constellation des hommes typhoniens, c'est- -dir des hommes ngre qui ne font qu'un avec Typhon leur chef, comme les noirs indiens ne font qu'un avec les dives, et. comme les noirs pa-kouey des Chinois ne font qu'un avec leurs kouey ou mauvais esprits : lmures MANES, f a n t h e s , dont ils nous montrent aussi la constellade tion dans le cancer. Ces ide mort ou de m h e s taien aussi attache par les kgyptiens la mm rgio cleste et rendues soit par le cancer, soit par l'pervier par le soit chacal, animaux qui ne vivent que de cadavres; et comme dans les deux sphres 6gyptienne et chinoise, publiepar Kircher, on voit encore dans cette rgio (du Cancer) le fameux arbre liou porte pour fruits des tte de morts, il qui est viden l'arbre zacoun, si fameux chez tous les Orienque taux et q u i porte les mme emblmes rentre dans tout cet 1 ensemble d'ide. 1) Voici donc ce qu'on pourrait appeler la morale de l'histoire antdiluvienneinscrite dans Je ciel astronomique en caractre faciles dchiffrer Nous avons vu tout l'heure ce que la terre nous accordait depuis hier, comme preuve des existences antdiluviennes admirons maintenant la merveilleuse concordance de ces deux grandes autorits Organes des plus anciennes traditions, les spl~re dont nous parlons nous donnent comme submerge le Verseau par des races ngre et typhoniennes, des victimes humaines immoles IIACHES et des COUTEAUX homicides. des Organes de l'videnc leur tour, les entrailles de la terre rejettent, ?A ceux qui les perforent, une race nkgre et typhonienne submerg par le Verseau relet roulple ml avec les HACHES et les COUTEAUX dont quelques-uns se
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DEMI-DIEUX
O U G E A N T S D E V A N T L A SCIENCE.
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trouvent encore, enfonc dans les crknes de vraies victimes humaines. Que de lumire ressortent de ces trois tudes biblique. sidral gologique et compare Quel merveilleux accord!. ! Mais ce n'est assurkment pas tout; ces hommes coupables, ces ngre homicides nous reprsenten bien les antdiluviens mais ne nous rendront-ils pas leur tour quelques-uns de qui, selon la Bible, ont 'existsur la terre et que le ces gants ciel zodiacal nous indique dans la personne ATLAS ou cI'O~UON, dont les larges paulesont tout aussi monstrueuses que la massue dont 011 les arme? La preuve gologiquesans tr aussi complt cet gard laisse pas que de se faire pressentir sur plusieurs ne points et par certains rsultats Tous ces ossements, nous dit un savant djcitt,ous ces ossements trouvdans le dpartemen Gard, en Autriche, Lige du etc., etc., ces c r h e s qui rappellent tous le type ngre,.. e t qu' leur profil on prendrait pour des animaux, ont appart,enu une race de. HAUTE TAILLE.. . Tous nous rappellent ces &anges profils des bas-reliefs les plus anciens de 17kgypte, recueillis par Osburne et reproduits sur les nlonuments de l'antique 1 fitrurie.. . 1 y a sans doute un profond mystr dans l'apparition de types aussi diffrent peu de sicle apr le si d4uge;. .. et cependant, nul ne songera faire de ces Cuschites une race essentiellement diffrent ces Hbreuqui de sont issus de No LES CAUSES QUI ONT DIFFERENCIE LE TYPE AURONT AGI D L'ABORD AVEC U N E E X T R ~ M E ENERGIE. Peut-ktre faut-il provisoirement nous en tenir k la dist,inct,ion de M. Lartet, l'autorit par excellence, c'est- -dir haute taille pour ceux qui ont tentran les eaux par petite taille pour ceux qui auraient vcdans les du dluge sihcles antrieurs Le type ngr et le prognathisme hideux de ces derniers s'adapteraient trs-bie selon nous h la race
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terre, p. 134.
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maudite des CanitesC'est cette race errante et vagabonde qui aurait couvert la terre pendant que la race orthognathe restait et devrait tr cherchprobablement dans l'Orient ou les contre l'avoisinent. qui Et voyez comme tous les sicle s'entendent cet gard Au III= sicl de notre reTertullien affirmait que de son temps on avait trouvun grand nombre de gant Carthage ; et voici qu'en mai 1858 tous les journaux nous parlent d'un sarcophage de gant vient d'tr trouv sur l'emplacequi ment de cette mm ville. Il n'y a cependant pas un demi - sicl encore que ces gant taien relgu dans la Fable. Maintenant il ne sera plus permis de crier aussi vite au mensonge, lorsqu'on lira dans Philostrate (i qu'on avait t,rouv sur le promontoire de Sigun gande vingt coudede hauteur, un autre de douze coude dont le crntai rempli par un serpent, et que lui, Philostrate, ayant voulu remplir un auire c r h e semblable avec du vin de Crkte, fut oblig d'en employer deux amphores, mesure que le savant D. Calmet valu vingt-huit pintes de Paris. Ce passage est trop cu rieux pour ne pas le transcrire ici. CI - PEIOEN. Dis-nous , V., quelque chose de la grandeur de ces ossements et de ces sercar pents que l'on dit natr dans le corps de ces gants c'est ainsi que nos peintres reprsentenEncelade et ses compagnons. - V. Je ne sais pas au juste jusqu'o pouvait s'leve la st,aLure de ces hommes et jusqu'h quel point ils taien associ(concreti) 5, ces serpents. Je sais seulement que celui avait vingt-deux coudes gisait dans une Il que je vis Sig caverne pierreuse, ayant la l&te tournvers le continent et les pieds sur le promontoire. Quant aux dragons, nous n'en voyions aucune lriicc, et tout tai purement hunlain.. . lti Mais P6part.!lius de mes parents, me communiqua un un fait 6tonnant du mm genre, qui tai arriv quatre ans auparavant & Protsilas cultivant une vigne dans l'l Cos en de qu'il posskde lui seul; quelque chose se mit 5, IL, 'sonner sous
les instruments, qui laissrenvoir bientct un cadavre de douze coude dans le crilne duquel habitait un serpent. ~&tbsilas le fit recouvrir l'instant mme disant que c'taiun des Titans foudroy par Jupiter (comme on disait que ceiui du cap Sig tai gan par Apollon au sig Troie). ce tu de Quant celui que Messcratde Stire dcouvri Lemnos, il k tai norme l'ai vu, il y a un an, en revenant par mer de Je Iinbro. Tous ses os n'taienpas rassembls vertbre les taien spar c6tes par une certaine distance; la taille des de ce gan nous parut horrible tous, bien qu'elle fassez difficile valuer Mais ayant vers du vin de Crt dans son crne deux amphores ne purent y suffire. C'est h Nauloque, l'endroit o se trouve une fontaine dont Veau enivre les femmes ce point qu'elles paraissent- endormies... Si tu ne veux pas croire tout cela, montons en bateau, car ce cadavre est encore dcouvert d'ici Nauloque la navigation n'est pas longue et (Philostr . Heroica, p. 35). Grcaux gantde Carthage, peut-tr ne rejettera-t-cil plus avec trop de ddaicette assertion de Pline que dans 'l Crhte une mont,agne s'tanouverte laissa voir un de squelette que l'on dit tr celui d'Orion ou d'Otos, fils d'kPhialtes l 1) ; Et cet,te,autre de Plutarque, que Sertorius vit prks de la ville de T... le tombeau d'Antqui avait pr de soixante pieds de long, et qu'il lui fit l'instant immoler des hosties; Et cette autre de Phlgon A vu lui-mm celui d'Id QCI pr de Messneavec son nom inscrit sur sa t'$Le ; Et,, pour en finir, cette autre de Pausanias, qui nous montre le tombeau d'hstriupr d'fistre et celui de Gryonou ... d'Hillus fils d'Hercule, trouv h la porte du tmkne elc. Encore un peu de patience, laissons ouvrir quelques nouvelles tranch6es de cllcmim da fer, quelcpes nouveiies cgrernes pierreuses. Qui sait alors si quelque jour MAI. Cristoll,
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4 . Pline, IIisl.
nat.,
l.VII, ch.
xvi.
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D E S E S P R I T S A P R ~ SL A CHUTE.
Pictet et Littr ne parleront pas leur tour comme Philostrat,e et Phlgon si sur ce point encore toutes les fables et ne pourront pas redevenir de l'histoire? On pourrait mm dire que Philostrate, Pline, Pausanias et Plutarque seraient complternen justifi l'heure qu'il est, relativement Li tous leurs gant grecs, pour peu que l'on con sent ne pas travestir en exkrable faussaire un de nos plus respectables missionnaires apostoliques , M. l'abb Pegues , qui, dans son curieux ouvrage sur les Volcans de la Grc 1 , affirme que dans le voisinage de ceux de l'l Thron avait de a trouvdes cadavres de gant t&tenormegisant auprde ces pierres normes dont partout 17rect,io semble avoir n cessitl'emploi de forces gigantesques et que partout encore les traditions associent aux iddes de gants volcans et de (Je magie. Nous reviendrons plus tard i~ l'exanien de ces monolithes dont notre sicl regarde avec stupeur les proportions cra santes et les dispositions mystrieuses qui pour nous sont et et seront la dmonstratio ternellet historique de la ralitde tout,es ces forces que nous relguon dans la Fable. Moquons-nous tant que nous voudrons de Briar d'Orion, et mais alors gardons-nous bien de visiter et Carnac et Stonellonge qui seuls devraient suffire leur rhabilitation
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Place donc au grand soleil de la science, place donc, d aujourd'hui, aux gant ressuscits Mais, chose trang ces ! gantsont tout k la fois les GIBBORIM les forts, les ou BEPIIAIM les spectres, les NEPHILIM les tombants ou ou (irruentes) ,et cependant il s'agit bien primitivement d'hommes, puisque la Bible ailleurs les appelle les fameux n'y a Il pas nloyen de s'y mprendrlorsqu'elle nous donne plus tard
1.
DEMI-DIEUX OU
GEANTS.
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leur taille, leur signalement et certaines mesures de dtai relatives & leur ameublement, 4. Mais la lettre de la Bible a-t-elle tout dit ? et si elle a tout dit, que signifient alors toutes ces pitht qu'elle leur donne? Ne nous sera-t-il pas permis de dire avec le clb professeur Hanneberg que tout n'est pas tout fait clair dans l'critur ce sujet 2 et avec l'abb Glaire que la vraie signification de toutes ces pitht nous est peu pr inconnue s ? Et comment ne le serait-elle pas, lorsque la Bible se contente de dire des Nephilim : C'taien certains monstres de du genre des gant- monstra quda (nephilim) de genere giganteo i ? 1) Ainsi ce n'taipas des gants mais des monstres de la mm famille. Qu'est-ce dire? quand on traduit nephilim par gantson n'est donc pas tout fait dans le vrai? ! Quant aux nations, quelle diffrenc quelle prolixit et quelles folies dans les portraits qu'elles nous tracent de ces tre ! Pour les Indiens, ce sont les asouras, ou compagnons du serpent, serpents eux-mmes Ce sont encore les Rackasas et Yakchas, descendant de Khaca, et venus de la montagne qui porte ce nom; c i les Ougres (d'o probablement ogre) ou les terribles (dit le code sacr ou loi de Manou) sont des mh qui naissent de l'alliance d'un Kchatry avec une fille Soudr ce sont des tre froce dans leurs actions, se plaisant dans et la cruaut participant tout la fois de la classe guerrir et de la chsse servile. Pour les Pgyptiens, ce sont les assesseurs de Typhon figurant avec lui dans les dynasties divines. C'taien dit lh, V, Jablonski (Panthon 531, ces puissances titaniques con
1 . Nomb., 1. X I I , v. 33. 2. Thologimystique, t. 1, p. 41, le Dr Hanneberg est professeur de^ thologih l'universitd e Munich. 3. Les Livres sainls vengis, t. 1, p. 246.
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DES ESPRITS A P K E S L A C H U T E .
trites et tknbreuse(contritas uc tenebrosas) qu'ils invoqaient dans les lyphonia et qu'ils rouaient de coups en d'autres moments Pour les Chinois, ce sont les miuo-tsequi entourent le neuf noir Tchi-Yo; ils sont prcisme comme les Canite de la Gense En Phniciece sont les @nies des montagnes; chez les Scandinaves, les vanes, &nies de la geI6e et d'une grande force physique. Chez les Grecs, ce sont les Titans orphiques, sorte de monstres anguipde et de dragons volants. Dans Homre ' u n d'eux est cet dphialte, ou spectre envahisseur auquel nos langues mdicalemodernes ont conserv son nom d'fiphialte conjointement avec ceux de cauchemar ou d'incube. Dans l'Edda, ce sont les assesseurs d'Odin assis autour de lui sur les pierres des gants Dans Hsiode hommes ayant deuso voix2 sont appel ces et saint pour cela p L ' p ~ ~ a c fipiphane fait remarquer quelque part la singularit de cette expression. prhs de N'oublions pas encore que la vall des Gants Jrusalem s'appelait Gehennum (ghenne mm tymologi que gant) que c'tai eux, et dans leur tophef, qu'on imt~ inolait les enfants Moloch3. N'oublions pas surtout que tous les Orientaux appellent l'enfer m i u m giqanteum,, ce que nous traduirions volontiers par club des gants11 ce qui permet de comprendre pourquoi dans tous les livres sacrs notamment dans les litanies des Vdason trouve et comme dans nos livres saints des prire contre Faction et le retour des gant. 4
1. Nous en avons vu rudoyer; d'autres en ont entendu crier. 2. Qu'un hellkniste incroyant aille couteun instant les deux voix de quelques possdbde Morzine, et il comprendra sur le champ cette expression
incomprkhensible pour lui jusque-lk. 3. Josu SV, v. 8. ch. 4. Jablonski, 1 1 ch. II. . ,
DEMI-DIEUX
O U GEANTS.
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1 s'agit donc de rechercher maintenant quelle pouvait tr 1 la nature spcial leurs crimes, et de voir si, par hasard, de les phnomnmodernes ne pourraient pas nous expliquer un peu la terreur qui s'attache au souvenir et mm l'influence persistante d'hommes engloutis par le d luge. La premir de ces questions est facile traiter, et bien que la Bible, avec sa prudence ordinaire, ne nous parle que de dprdation d'homicides et de N toute chair ayant corrompu sa voie il nous est impossible "d croire que dans cette premir tapdu mal qui part du crime de Ca pour aboutir la submersion des gants antchristdu preces mier monde, la magie, qui est donn constamment dans la Bible comme la cause principale de tous les grands chitiments et de toutes les subversions d'empires 2, n'ait pas jou6 lemni rl exceptionnel et dcisi qu'elle doit jouer la fin des temps et la veille du cataclysme suprme Nous en avons pour gamnts plusieurs Pre de l'&$se, et entre autres saint Clmen d'Alexandrie, lorsqu'il nous assure que le dlugn'est arriv qu'en punition de la magie. cou tons-le : On nous a appris comment les incantations magiques peuvent forcer les dmon obiaux mortels, et comment, h l'aide de cette fournaise et vritablofficine de perversit mme esprits ont pu teindr les toute relia' sur (vion la terre et l a plonger dans une atmosphr d'impi6t C'EST POUR CES CAUSES et quelques autres que le dlug fut dcrt et les humains ensevelis sous les flots, l'exception de No&, dont un des fils livra encore au monde tous les secrets de cette magie primitive qui, restaurplus tard par un de ses petits-fils, Mezra etc., etc. 3 . ) )
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...
1. Gense ch. VI. 2. C't'st i cause des crimes de cette sorle, propter hujusmodi scelem, que je les ai d&rui[s, dit In Bible, en parlant de la n6cromancie et de la divination. (I~euLcr., XYIII, p. 10 et 1 4 .) ch. 3. De Rog., 1. IV.
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D E S ESPRITS A P R E S L A CHUTE.
Cependant., dira-t-on, l'idol2trie n'existait pas avant le d6luge, et saint Thomas est de cette dernir opinion ! Mais Cornelius Lapide a raison de le dire : Bien que l'idoltri ne fut pas constitu n'existkt pas comme culte, et on n'en tai moins idol&t,re.1) pas Un drglenie trang la fois si universel, dit & si et son tour Bossuet, devait avoir une origine commune. Montrez-moi-la donc autre part que dans le pchoriginel et. dans la tentation, qui, disant & l'homnie : Vous serez comme des dieux, posait d lors le fondement de l'adoration des fausses divinit Quoi qu'il en soit d'&nos et d'un faux ... culte, il serait toujours vrai que c,e faux culte aurait bientdt commencmm parmi les pieux et dans la famille de Seth l . Or, pas de fausses divinit sans magie (cela sera surabondamment dmontrsi la cit sainte des Sethites a flch et le genou devant Blial que l'on juge de ce que les faux dieux pouvaient obtenir de la citperverse des Canile*. C'est en raison de cette assimilation constante que saint Clmen traduit toujours gigantes, les gants serpentes' par et que le grand commentateur ajoute : Ainsi donc, serpents et gant signifient les dmon u &. Oui, si nous consult,ons les nations, toutes les accusent avant tout de magie transcendante. Les Chinois, les Perses et le livre d ' ~ n o c h M. de Rougemont, insistent spcia dit lement sur le culte des dmon sur les pratiques magiques et
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1. Bossuel, ,?&vat., p. 56. 2. Bayle consacre un grand article i ces hrtiqu 1 1 sicle qui pordu ~ lent le nom de Caniksen mmoir Ca leur patron. A les entendre, la de vraie lutte n'avait jamais exist qu'entre les gniede la race d'Abel et de les Canet ces derniers avaient t plus forts. Scette hypothse d i t Bayle, n'ost pas absolunent ncessairpour donner raison d'une infinit de problbmes historiques, elle est pour le moins la plus commode et la plus comprbhensible. N 3. Pe'dag., 1. I I I , ch. XII. 4. Gew?se, ch. v.
DEMI-DIEUX O U GEASTS.
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auxquelles on se livrait avant le dluge ces traditions conet cordent trop bien avec nos ide l'dtat psychologique de sur l'humanit primitive, pour ne pas trouver cranc aupr de de nous... Nous avons vu d'ailleurs que les telchines passaient de pour des magiciens; il en tai m6me des dactyles en Phrygie, d'apr Phrkcideet en Chine la magie des Taoss6 postdiluviens fait suite videmmen celle d'un monde ant rieur (Cornelius Lapide, Gense ch. IV), puisqu'on la fait remonter & Choo-Hao, qui est. bien videmmen Can1 Mais voici quelques dtail tir& du Chou-kinq, iie part. ch. xxvn, p. 291, et selon nous remplis d'intr Lorsque : les miao-tse (cette race antdiluviennet perverse, retir jadis dans les cavernes pierreuses, et dont on trouve encore, dit-on, des descendants pr de Canton) 2, eurent, selon les anciens documents et par l'instigation de Tchy-Yo (Satan), troubl la terre, tout fut rempli de brigands Le souverain seigneur (Chang-ty) jeta les yeux sur les peuples et n'y vit plus aucune trace de vertu. Alors il ordonna Tchong et & Ly (archanges) de couper les cbrnrnunications du ciel et de la terre et il n'y eut plus d lors ce qu'on appelle monter et descendre. Arrive, immdiatemen aprks, le dlug Yao. de Or, nous retrouverons peu pr les mme dtail juset qu'& ces expressions de monter et descendre, dans le livre 4. d'Hnocsur les causes et les effets du dlug Il y a plus, il est viden aujourd'hui qu'avant ou aprks le dlug le nouveau monde a connu les mme sc$nes, les mmecrimes, les mme monstres et qu'il leur a donn jusqu'aux mme p thtes
...
q3,
1. Peuple primitif^ t. II, p. 171. 2. Burnes vient de voir, auprsd Bamian, une montiigne toute criblke de ces grolles, avec deux colosses immenses taill dans la m h e roche. Ces miaol i e modeme:? passent pour les survivant;; de cette raco ipeu pi-& disparue. 3. Le P. Gaubil dit en noie, c'esl-h-dire mettre fin t la magie. i i. Qu'on se rappelle l'chell Jacob, couverte d'esprits qui monCent et de pi descendent.
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5.
Qu'on ouvre l'ouvrage de M. l ' a b 6 Brasseur de Bourbourg sur les antiquit mexicaines, ouvrage tout moderne et du plus haut int,rt y puisera une idjuste et des forces coloson sales qui ont d jadis leve cette ville de Palenqu dont les ruines gigantesques attestent l'importance, et du caractr que la tradition assignait L ces merveilleux constructeurs apappel chne ou serpents, dnominatioqui rappelle aussit,6t la nation des Hivim ou des couleuvres, mentionn par le 4. Deutronom mais dont le nom, si nous en croyons le chevalier de Paravey, est encore bien plus antdiluvien La R e w e des D e u x Mondes (du ler avril 1858) avait donc raison d'appeler toute l'attention des savants sur l'origine de ces Indiens du Nouveau-Monde et sur leur descendance probable des Indiens de l'Asie primitive. Au milieu, disait-elle, de l'incohrencde leurs traditions, ce qu'on peut remarquer, c'est l'id confuse d'me r antrieur k Inexistence des hommes et pendant laquelle des quadrupde d'une grandeur colossale, d'normereptiles, des gnie malfaisants et des gant prodigieux se disputaient la surface de la terre.. . Ces vagues rvlatio n'acquirent-elle pas aujourd'hui plus d'intr prsenc ces CES OSSEMENTS NORME nos en de que gologue exhument, dans toutes les parties du globe?. .. ON
GENS ET LES SOUVENIRS etc., etc. Puis la Revue nous parle de l'immense serpent de mle il pieds de haut, que ces hommes avaient simulsur un des pics des sources de l'Ohio, et dont. la tt se confondait avec ce pic pendant que sa gueule avalait l'u du monde. Suivant elle, ces milliers de ruines gigantesques aujourd'hui mises nu, ces immenses boulevards qui traversent toute
LES PREMIERS CHAPITRES DE LA
DU D ~ L U G E ,
1. Deu(e'ronome, ch. xi v. 23.
DEMI-DIEUX
OU GEANTS.
55
l'Amriqu septentrionale, sur les prolongements des montagnes rocheuses, sont de VRAIES CONSTRUCTIONS CYCLOPENNES La Revue tient ici le mm langage que la science : Les Titans, auteurs de ces constructions, dit Creuzer, . ces enfants d u ciel et de la terre, pour parler le langage de la mythologie, taien dou leur naissance par les pouvoirs sou verains, auteurs de leur tre de facult physiques et morales extraordinaires; ils commandaient aux lmen savaient , ils les secrets du ciel, de la terre, de la mer et du monde entier; ils lisaient dans les astres ... Il semble, en vrit qu'on ait affaire, non pas des hommes comme nous, mais des ESPRITS ELEMENTAIRES issus de la nature et ayant tout pouvoir sur elle Tous ces &es sont marqud'un caractr de MAGIE et de SORCELLERIE 1 . Pendant que l'abb Rohrbacher les assimile aux fils d'hachus, auteurs de ces murs cyclopens science s'crie la par l'organe de Petit-Radel, partout une immense maldictio plane'sur cette race gigantesque ! 1) Quant aux mur des populations actuelles, hritir101 1 destes de ces types vraiment surhumains, la Revue que nous les citions tout l'heure nous montre les Mdas Wabens, les Jesukas livr encore toutes les pratiques de la sorcellerie et de la magie et vivant dans une alliance intime avec les gnies. Tels sont (proportions part) les ngre cannibales et magiciens du xixe sicl ; tels sont les Indiens du NouveauMonde, et tels taien assurmen ngre du premier, reces trouvaujourd'hui et auxquels appartenaient sans doute (( ces masses d'ossements NORMESqu'un voyageur cklbre et moderne nous dit avoir t trouv derniremen en Am rique pr de Munte, prcisme lieu mm o la tradition, au fait dbarque gant les dvastateur ce pays de Un prsidendu tribunal de Washington proclamait tout
..
...
derniremenla race rouge indienne une race rejetet condamn sans appel Ce magistrat dfendai une mauvaise cause au point de vue hanglique mais au point de vue philosophique et biblique il signalait le plus grand mystr de la rprobatiodivine. Les anctre de ces races, dit M. Leblanc, possdaien sans doute le dveloppemen absolu de ces mme forces magiques, qui compromirent et brisren partout l'existence de toutes les socit faillirent perdre la Grce et rendirent qui pendant longtemps en Chine tout ordre social impossible pendant qu'elles en arrtaien le dveloppemen Afrique et en %. dans l'Amriqumridional Ne cherchons pas ailleurs le secret de la grande lutte engagen ce moment entre les ktats-unis d'AmriquePendant que ceux du nord se jettent avec audace dans toutes les tmrit spiritisme aux formes sduisantes d'un ceux du sud se dbatten contre l'occultisme dsastreupratiqu chez eux par leurs esclaves, devenus les plus grossiers et les plus terribles de tous les medium de la terre. Les peuples parlent donc ici comme la science : pour expliquer leurs misre si profondes et leurs menesi coupables, ils se voient oblig remonter au chapitre IV de la Gense de Ne trouvons donc pius mauvais que les crivain catholiques accueilleilt et dveloppences rapprochements cla tants. Laissons Gorres nous dire que l'inondation du d luge vint &pondre l'inondation de toutes les fureurs et de toutes les pratiques de l'enfer 2, et pardonnons au comte de Maistre d'avoir cri propos du mm chtimen: Nous parions souvent avec un tonnemen niais de l'absurdit de 1'idolAtrie; mais je puis bien vous assurer que si nous poss dions les connaissances qui garre premiers idoliitres, les NOUS LE SERIONS TOUS, ou peu prs,. .et si nos philosophes
))
du xviiie sicl les avaient possd PLUS, malheur EN l'univers ! ils auraient amen sur tout le genre humain quelque Calamit& CA UN ORDRE SURNATUREL. 'i Ainsi, tout nous dit que la magie a fait sombrer la terre dans les eaux du dluge comme elle l'avait fait sombrer dans la grande preuvde l'Eden, et comme elle la fera sombrer certainement encore dans les rvolutionet dans les flammes de la dernir poque Voilh la vritsur le rgn de ces demi-dieux ou gant (gibborim) que l'on peut appeler avec toute assurance les MEDIUMS GIGANTESQUES du vieux monde. Voyons maintenant les m&nes, ou ces mme gbants clevenus replzaim.
))
...
Nous ne nous rappelons pas que pour ce rgn des MANES on ait jamais essay d'une explication quelconque, et cependant cette singulir dynastie para occuper sur les monuments et dans les tra,ditions une place aussi considrablque les dynasties prcdente y a de plus sa charge cette Il circonstance agyraranle, que, plus rapproch temps hisdes immdiatemenle premier rgn hutoriques et prcda main, elle est d'autant plus inexplicable, et semble jeter la critique un df beaucoup plus audacieux encore que ne le font toutes les autres. Voyez-vous les admirateurs, les interprte des Hrodote des Manthon Le Syncelle , les studieux commentateurs des
1. Soires II, p. 256. t.
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D E S ESPRITS A P R E S L A C H U T E .
des papyrus et des stlesoblig d'enregistrer, au seuil rnm de la plus exacte et de la plus srieus histoire, et toujours sur la foi des mme historiens, toute une dynastie de mnes c'est- -dir d'ombres et de fantme!... C'est en devenir fou et dsespr la vrit de et Cependant on a l'air de s'y faire. A force de tolranc de lgret finit par vivre en paix avec cette monarchie sui on generis, on laisse tous ces revenants assis tranquillement sur leurs trnes entre l'extrm frontir de la fable et les premire assises de l'histoire, et on s'en tire en bafouant, pour leurs contes de la veille. des historiens admir pour leurs affirmations du lendemain. Toutefois, on en convient, la transcription est trs-exacte Il s'agit bien de mneset sans savoir un seul mot de copte, sans connat,r moindre hiroglyphe peut prdir la le on science que toutes ses investigations futures viendront augmenter, en les confirmant, tous les embarras des investigations passeet prsentesEt pourquoi tant d'assurance de notre part, si ce n'est parce que les papyrus ne pouvaient employer cet garque les expressions employepar toutes les nations du monde pour exprimer des idetoutes semblables ? Bosellini (t. 1, Storia degli n~onu~nenli Egiilo, p. 8), del1 apr avoir dit en note que Manethon et la vieille chronique par ~ sont d'accord pour traduire ~mne v x u aajoute q u e dans la dernir et si prcieus&dition des deux livres de Chro par niques d'Eusb Pamphilien, trouv Milan, et annot le cardinal Mai", vixuu est rendu par le mot urvagan, qui signifie proprement image extrieur d'une chose, d'o reprend possible Rosellini, on pourrait peut-&re conclure que s'il tai de rapporter ce rbgne une poqu historique quelconque, on pourrait croire qu'il s'agissait alors d'une forme de gouvernement thocratiqureprsentpar les images des dieux et des prtres 1) O donc Rosellini a-t-il vu des dynasties d'images, et com
ment n'a-t-il pas compris que image extrieursignifie litt ralement fantme ombre d'un homme ? Il suffirait pour s'en convaincre de jeter un coup d'i tant soit peu philosophique sur le spectacle que tant de nations nous offrent encore aujourd'hui. Ne voulant pas anticiper sur notre chapitre des deux ~cro mamies (ancienne et moderne), nous ne pouvons cependant, laisser clore celui-ci sans prsenter .comme simple indication, un apercu qui le complt aussi premptoirement Regardez donc autour de vous, dirions- nous nos lecteurs scandaliss tudieun peu srieusemen certains rites de la Chine ; essayez de vous rendre compte, par exemple, de ces dputaiionofficielles envoye encore, h l'heure qu'il est, par les empereurs de ce pays, aux chen et aux kouey gnie des montagnes ; expliquez-nous ces charges qu'on leur confie, ces enqute sur leur gestion, ces punitions qu'on leur inflige, ces rvocation qu'on effectue, ces distinctions que l'on accorde, ces nouvelles promotions qui s'ensuivent, et surtout ces engagements solennels que l'on contracte avec eux ; essayez de comprendre le premier mot tout cela. avant d'tr initi comme nos missionnaires cette doctrine que les chcn et les kouey sont des hommes d'un lude vie diffren celui dont de ils jouissaient quand ils &aient ~ e z ~ 2 ude leurs corps 4 , et, ,s pour peu que vous y regardiez srieusement vous verrez la liaison de toute cette organisation d'une politique invisible avec celle qui vous occupe en ce moment. Sans doute, et la rigueur, vous aimeriez mieux, comme nous, vous i~5signer des dmonqu' des revenants, mais n'oubliez donc jamais que l'un n'empch pas toujours l'autre, et que l'alliance troit existe pendant la vie entre le patron qui spirituel (bon ou mauvais) et son client constritue apr la mort une telle solidaritqu'on les dirait un seul et mm tre Veuillez examiner encore ce qui se passe l'heure qu'il est
4 . Nous donnerons, au chapitre Ncromancieles extraits des memoires sur les Chinois.
Afrique et dans I'Ainriqumridionalparmi les hbritiers directs des unie et des posL-diluviens. Tout homme qui vient de mourir, dit M. Leblancl , mm le plus affectionne pour ses proches et ses amis, se transforme soudain en un esprit mchant arm de pouvoirs surnaturels et transport6 du dsi nuire. La multitude des de morts se change en arm d'esprits malins et puissants, acharn la perte des vivants, dvoran entrailles des malades, les frappant leurs rcoltestroublant le repos de toutes leurs nuits par des apparitions, des sifflements aigus qui se propagent de village en village et arrachent aux populations des L cris d'6pouvante; alors, pour chappe ces ennemis invisibles, quelques-uns abattent et brlenleur propre cabane sur les cadavres de leurs morts, et fuient jamais le lieu habitpar le dfunt quelquefois encore ils changent de nom, de peur qu'en les appelant eux-mmes leur homonyme spirituel ne survienne tout & coup et ne les pouvanten s'crian: Me voici ! 1) Enfin changez les noms, remplacez les Chamans et les A+rois par ces milliers d'hommes distinguqui, de nos jours, apr avoir taussi savants et incrduleque leurs aveugles collgues croient vivre ou plut vivent dans les pratiques de l'union la plus intime et la plus continue avec leurs chers revenants ou esprits, et vous ne pourrez mcon ici natr une transformation positive de l'antique et terrible n6cromancie des anthropophages en une ncromanci civilise habile, sduisante ne tuepersonne de prime abord qui et sans l'avoir fait passer auparavant par Charenton, ncro mancie telle qu'il la faut enfin pour enlacer des ncromant en gants jaunes, pour se faire coute psychologues inofde fensifs, et pour laisser, surtout, quelque semblant d'excuse l'absurde et systmatiqu enttemen qui ose nier une telle masse de tmoignages
a 1
( 1 . Histoire des
religions, t. 111.
LES B A X E S ET LA- B I B L E ( ~ E P H A I ~ I ) :
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Mne de bonne compagnie en un mot, ces G ~ ~ N Tdu S xrxesi&cle savent se plier aux circonstances, se faire tous tous, et bien qu'ils ne s'appellent aujourd'hui ni Briarde ni lhach, tenons pour bien certain qu'ils n'ont ni moins de bras ni moins de coude ces derniers {L leur service, et bien que malh&reusement au ntre Tous obissen mm matre au
3.
- Les
Maintenant, si trouvant que ce ne sont l que des GEAM'S de boudoir et de gazette, on craignait de dshonore ~ i b l e la en faisant descendre ses rephainz au misrabl rl de revequ'en demandant notre tour nants, nous ne rpondrion l'explication des versets qui vont suivre. Quand le propht Isa veut dpeindr l'avance la des cente du roi de Babylone aux enfers, voici les couleurs qu'il emploie : L'enfer, troubljusque dans ses profondeurs, envoie a ta rencontre les gant (suscitavit i n occursum). Tous ces princes des nations se redressent sur leurs sige te et disent : Te voil donc semblable nous, tu as trejef.6 de ton spulcreet ton cadavre, etc. l. 1) . . Voilk bien l'identification des gantet des damns Mais que veut dire le mm propht lorsqu'il appelle le Seigneur fi le secours du pauvre, sa force dans les preuve son proet tecteur contre les trombes, (spes a turbine) ? Il nous para difficilede conserver le moindre doute sur la signification littralde cette expression devant le verset suivant : (1 CAR L'ESPRIT DES GEANTS (aritsim) est comme une trombe qui TRAPPE sua LES MURS et les renverse. En vrit nous tai s'il possible d'oublier, soit le tourbillon (turbo) violent et satanique qui, dans Job, vient bran
))
62
D E S E S P R I T S A P R E S L A CHUTE.
1er les quatre coins de la maison, soit la trombe qui, s'abattant hier sur notre presbytbre de Cidevillel, donnait le signal d'une grande preuvqui devait durer deux mois, le proph4te Isa nous ferait tout comprendre lui seul, oui, tout, lorsqu'il s'criun peu plus loin : K Tu as chang en tombeau la ville de ces FORTS (aritsim), tu as ruind la maison de ces tran gers ... mais tu humilieras dsormai leur tombeau, et TU
FERAS TAIRE LEUR VACARME
'.
Mais c'est ici que nous rclamontoute l'attention de nos lecteurs. Si l'on veut que cette nouvelle conjuration contre le tombeau de ces trangeret leur tumulte se rapporte leur ville et leur maison dtruitepourquoi donc ce futur succ dant immdiatemenau passQu'est-ce que ce tumulte qu'il faut dissiper pour humilier dsormaileur tombeau? Dira-t-on qu-i c'est leur race, comme il est dit au verset 5 ? Mais alors qu'on nous explique la continuation de la prir au verset 13, dans lequel, cette fois, le subjonctif imprati s'unit au futur : Ces anciens matre(ces aritsim) nous ont possd de toi, mais nous nous sommes souvenus loin de ton nom; Seigneur, fais que ces morts NE VIVENT PLUS, que ces GEANTS NE RESSUSCITENT PLUS POUR PERSONNE, mortuis non vivant et gigantes non resurgant; car c'est A CAUSE DE CELA, PROPTEREA, que tu as visit et bris ces nations. Adopterons - nous ici l'in ternu ou dans rternit sous-entendu par la plupart des commentat,eurs et en particulier par Cornelius? Mais cela n'a plus de sens, puisque le propht ayant djparl cent fois de leur ternitmalpeureuse, celle - ci ne saurait faire l'objet d'une nouvelle prire Qu'on se rappelle maintenant ces anciennes litanies du moyen Age et leur dlivrez-nousSeigneur, des gants 1)
LES M A N E S ET L A B I B L E ( R E P H A H I ) .
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qu'on se rappelle tous les livres des dmonologue les tusur multes et tapages nocturnes 1, et certes il devient bien difficile de ne pas retrouver encore une fois ici ces OBBOTHS ou revenants bibliques que le Deutronomdfende consulter. Qu'on nous explique enfin ce verset 18 du ch. IX des Proverbes, appliqu au jeune homme qui se rend dans la maison de la courtisane : Et celui-ci ne se doute pas que ldemeurent les gantset qu'il va avoir pour convives ceux qui ont t plongdans les profondeurs de l'enfer. Ah ! cette fois-ci Cornelius est oblig d'articuler le mot MANES, INFERI, et DAMNATI; ce sont, dit-il, les rnne infernaux et les danvis Nous voici donc encore, comme la Chine, en prsence-d vritableREVENANTS et de commensaux invisibles, et cette fois, c'est la plus haute sagesse qui proclame leur prsenc ! Eh bien! pour nous, c'est le tombeau de ces mdnes et de ces damnsdont le propht demande l'humiliation au Seigneur; ce sont leurs tumultes qu'il le prie d'apaiser tout de o suite et non pas dans l'ternit il n'y en aura certes pas; u que les morts ne vivent plus, Seigneur, et que les gant ne ressuscitent plus. Pour nous, ce sont les robustes, aritsim, qui de leur vivant taien gibborim ou des violents, et qui, devenant tout de des suite apr leur mort des rephaim, c'est- -dir des r4envoges (remissi), n'taienpas moins redoutables ces populations antiques qu'ils ne le sont aujourd'hui ii ces nations idol&tres que nous venons de voir glace d'pouvantet souvent dci me ces terribles MANES, dont elles ont elles-mme conpar stitul'autorit et les DYNASTIES formidables. De l vient, sans doute, que beaucoup de savants anciens et modernes, et presque tous les premiers Pres ont fait dri ver l'idoltri du culte des morts ou des ombres, e c h / i . Ce sont, dit l'abb Rohrbacher (Histoire de l'gYlise, part.. Ile, 6),
1, Enke autres, celui du savant Tyrrhze sur les tapages nocturnes el les esprits frappeurs, ouvrage crideux cents ans avant les n tres et concluant i i'alliance des revenants et de leurs dmons
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DES ESPRITS
APRES
L A CHUTE.
ce sont les mneou &mes des hommes morts, qui, unies d. leurs dmons fait partout le fond de l'idol&trie. Beauont coup d'tymologisteont mm cru devoir dfini mot myle thologie par discours des morts; effectivement, le mot [ ~ O o c ,que nous traduisons par fable, signifiait littralemen mort, car Philon de Byblos nous assure qu'il venait du mot, phnicie mouth employ dans Sanchoniaton comme synonyme de b i v a - r o ~ ,mort, ou royaume de Pluton. Voilh pourquoi encore saint Fulgence, vqu rpt-a sans cesse que toute l'idokitrie nous venait des spulcres N A ce point de vue, l'hhemerisn~e,cette doctrine incomprise aujourd'hui, s'explique parfaitement. En faisant de tous les dieux autant d'hommes, Evhemere avait tout la fois tort et raison; raison quand il disait : J'ai vu leurs tombeaux, donc ils ont vc tort, lorsqu'il s'arrtai l et ne soupqmnait ; rien de plus par del cette existence. Nous y reviendrons plus tard au chapitre ffrosrne
4 . KEALIT MANES. Rephaim, dit Cornelius (Deut., ch. 11, v. 4 O ) , DES vel rcmissi, parce que les esprits d e c e u t qui les voyaient etaient comme rendus i leur aspect. a Rephaim, disent d'aulres exegtes tai surnom le des Heven et des Chiuvim, ainsi nomm cause des serpents a l'instar desquels ils habitaient dans des cavernes; mais saint Bernard traduit rephairn par mortui damnati, morts damns(p 4 ) . Ou les appela encore '14 TORQUATI, les TORTURES, dout on fait a tort les torturants, comme on avait fait de Nephilim (les tombs) participe actif tombant. Mais on vient de le nous donner le vrai mot : morts, renvoys remissi. Quant aux deux expressions fournies par Rosellini, urvaqun, v&ua; elle signifieraient littralemen trombes et morts, ou trombes de morts. Qui sait si de ce mot urvagupz nous n'avons pas fait ouragan, comme nous avons tir videmmen sanscrit du ougr6 (gant notre O G R Equi signifie peu pr la m h e chose? M. l'abb , Glaire avait donc raison d'assurer que le sens d e tous les mots n'taipas plus t t si l'on avait accord quelque foi i encore &clairci; il l'eut t ces paroles si expresses, cette assertion si positive d'Orign : L'm des croyants et des mbchants, toute chargde ses forfaits qui 11emp6chent d e remonter vers les cieux, reste ballottsur la terre, tantot vivante autour des spultureso nous voyons si souvent les fantme de leurs omhres, tantbt en parcourant la terre, e t prsidancomme il faut le croire ces malfice t i ces adjurations d e tous les sicles Ailleurs il parle de e ces apparitions qui convertissent sur-le-champ ceux qui en sont les tk
REALITE D E S MANES.
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moins ... Nous avons vu, dit-il, en ce genre, TANT ET D E TELLES CHOSES, que, bien qu'elles se soient passeen notre prsence nous les rapporsi tions, nous-nous exposerions la risdes infidles Dieu, cependant, lit dans nos conscienc.es, il voit, par consquent que ce n'est pas sur des fables, mais bien sur des ralit que nous tablissonla doctrine de Jsus MULTA ENIM TALIA vinmus, q u e si memoraren(w\ DUNTAXAT GESTA IN NOSTRA PRESENTIA cachinmim tollerent infidelium; DEUS AUTEM TESTIS EST NOSTRE CONSCIENTLE canari me non falsis narratiunculis, sed veris. )) (Contr, Cels., 1. vu.) Il est vrai qu'Orign avait conclu d e ces. TELLES CHOSES que les gants comme l'avait dit Hsiode taien chang en dmons lh tai et l'erreur condamne mais s'il edit qu'ils revenaient souvent sur la terre, assimil il dans le vrai, car telle a toujours t la et associ leurs dmons eut t doctrine catholique. C'tai aussi celle del'antiquit tout entireL1arch6010gie gyptiennesres enrichie cetle ann h e d'un papyrus excessivement curieux : c'est le pam pyrus magique Harris. Ayant possbd mime avant l'Institut, un des rares exemplaires de la traduction de M. Chabas, nous serons heureux plus d'une fois d'en faire profiter nos lecteurs. En fait de documents sur l'ta me apr la mort, nous y trouvons des var... nou ..., donnent le nom de khou ou mort les suivants : les hiroglyphe revivifi Il y en avait de deux sortes : d'abord les khous justifis c'est- dire ceux qui avaient t innocent jugement d'Osiris; ceux-ci vivaient au de la seconde vie, m m onh; puis les klaous coupables qui taien nomm H'o~t-mtu khous morts une seconde fois, mut, en&,nam, c'taienles ou damns deuxim mort ne les anantissai la pas, mais ils subissaient ter nellement les tortures d e l'enfer et remplissaient le rble d e dmon tortuou reurs, avec la puissance de nuire aux lu et m6me aux hommes ... Les khous bons ou mauvais avaient la facult de prendre toutes les formes imaginables et de se transporter 2 leur gr e n tous lieux ... Leur existence admettait des phases analogues celles de la vie humaine, ... un lien tellement intime tai tabl entre les vivants et les morts, que l'on concoit que l'observation des crmoni funraire pris rang dans la loi religieuse imait mdiatemen apr le culte rendre la Divinit: Ne permets pas, dit une de ces prikres, ne permets pas que le venin maitrise ses membres, ... qu'il soit pe'ntrpar aucun mort, par aucune morte, que i'ombre d'aucun esprit le hante ... 0 toi qui entres, n'entre pas en lui, 6 toi qui respires, ne respire pas sur lui pendant les tnbre ton ombre ne le liante pas au lever que ... du soleil, ni quand il dispara On reconnaissait la prsenc d'un khou, dans le corps d'un vivant, aux (roubles pathoLo,qiques et intellectuels qui en taien la consquence et l'on disait d'une personne qui offrait ces troubles caractristiquesqu'elle avait u n lliou C'est ce qu'on a toujours appel hors de l'kgypte, 6tre possdd'un esprit, et si l'on ne se sert pas ici de cetle expression connue, c'est qu'il existe une grande diffrenc entre la nature des khous telle que nous l'avons fait connatre celle des. et,
II.
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D E S ESPRITS A P R ~ S A CHUTE. L
esprits incorporels, t d s que les anciens se les reprsentaientPour les Bgypdes tiens, ... ces khous taien &es de l'espc laquelle appartiennent les humains apr la mort; on les combattait l'itide de la puissance divine; le dieu Chons jouissait surtout d'un grand crdi pour ces sortes de dli vrance (a). Toutefois le khou en obissan injonctions du dieu n'en conaux servait pas moins la prcieusfacull inhrent sa nature d'occupcr tout autre corps son gr... Les vivants pouvaient venir en aide aux mnedans leur vie d'outre-tombe, au moyen de formulas ou d'amulettes mystiques. En voici une entre autres qui nous para tr remarquable : Hommes, dieux, lusesprits morts, amous,'ngres menti-u, ne regardez pas cette mpour exercer vos cruaut envers elle, etc. Les mnesde leur ctavaient le pouvoir de se manifester aux vivants, le pius souvent, comme les revenants des poque plus modernes, d'une mani& fcheusou nuisible. Ainsi, ils pouvaient ou entrer dans les corps, ou les hanter, ou les obsder contre ces redoutables invasions on employait encore des formules, des talismans, et en particulier les statues ou figures divines. M. Chabas ne pouvait appliquer ses lumire philologiques un sujet plus intressant est seulement triste qu'il les ait fait suivre de cette rflexio il : surann Telle fut, selon moi, l'origine des pratiques magiques, armes imaginaires, qu' toutes les poqueles hommes ont voulu mettre au service de leurs dsir de leurs besoins ... Si elles n'avaient tqu'imagiet naires, il n'aurait pas pu ajouter comme il le fait : Ces armes mystrieuses partout dfenduesous les peines les plus svre furent pas moins n'en tudi employe et partout. On vient plus vite bout de ce qui n'est que simple et pur zro Quant nous, l'tud des gffinl mne dmoniaques bien distinou si gu dmons des nous a clairc beaucoup de difficults C'est faute de cette tude nous ne saurions en douter, qu'on a si longten~ps confondu deux ordres de phnomkne qui, malheureusement, revenaient trop bien au m h e , quant au fond, mais qui offraient cependant plusieurs caractre trs-sp ciaux capables de rsoudr bien des difficults Est-ce dire pour cela que toutes nos communications spirites de NewYork, de Paris ou de Morzine soient toujours en ralitce qu'elles disent htre, c'est dire telle ou telle minvoque- Pas le moins du monde, et nous en avons de nombreuses preuves. Mais qu'il n'y ait jamais la d'me en compagnie de leurs dmons c'est ce qu'il ne nous est plus permis de professer, depuis que nous avons tudidavantage la question des lieux fatidiques ou hanls Seulement, de mbme que dans la ligne sainte nous retrouvons dans certains lieux sanctifi a vertu de leur patron sanctifiant et de son ange, de l mbme, dans la ligne dfenduet dans les lieux criminalise3 nous admettons l'influence fatale du patron criminalisant et de son dmon
REAUTE
D E S MANES.
'
67
1 n'y a pas que le chap. VI de la Genase qui ait ses rephaim ou ghnts, et 1 lorsque nous trouvons l'expression mystrieus la Bible monter et desde cendre, )) interprt tous les peuples, comme dans le livre d'Hnocet par dans le Zohar (a), par'une ascension et une descente des &mes,nous inclinerions croire que ce qui a lieu aujourd'hui par intervalle et tolrancmiraculeuse, pouvait avoir eu lieu primitivement comme habitude et facult naturelle.
(a) Les Ames, dit-il celui-ci, montent et descendent pendant douze mois apr leur mort... Elles peuvent souffrir dans plusieurs lieux A J fois, et souvent sous forme de bGtes, suivant a leurs fautes...
APPENDICE 1
CHAPITRE VtI
H E N O C H , O U C O N S I D % R A T I O NN O U V E L L E S S U R U N L I V R E S
BIEH
ANCIEN.
1.
apocryphe?
Mais d'o provenaient ces gants Quelle peut avoir t leur cause occasionneile? Ici Ja Bible se tait, onplutelle parle mots tellement couverts, qu'elle terai au lecteur respectueux jusqu'au dside soulever leur enveloppe, n'tai l'opportunit trs-rel la quesde tion en apparence la plus oiseuse. Toutefois cette mm Bible.nous signale par la plume d'un aptr (saint Jude, &.,v. 6 et 1 4 ) le livre d'un propht qui a dit la vrit sur ces choses et ce prophhte elle le nomme; c'est Hnoch Or depuis bien des sicle nous possdon livre d'Hnoch un Mall~eureusement'l$ &s e est formelle son egard, c'est un livre apoparmi les livres cryphe. Il peut donc tr classsans trop de tmri kabba1istique.s ou hermtiques mais s'ensuit4 qu'un tel livre ne soit par cela mm qu'un mensonge? NOUS pourrons nous assurer, et c'est une chose peu pr reconnue aujourd'hui, que toutes les productions hermtiqueet mystiques, regardejusqu'ici comme un mensonge alexandrin des premiers sikcles de l'figlise, n'en renfermaient pas moins toute la substance des anciennes doctrines thhrgiques des nations; les papyrus, les stGles, une foule de monuments viennent chaque jour justifier des reproducteurs qui dcidme n'taien faussaires que dans leur signature; c'taien des apocryphes si l'on veut, mais apocryphes n'ayant en d'autre tort que de donner leurs copies pour des minutes
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authentiques ; quant ces minutes elles-mmes tout fait prsume qu'elles avaient disparu dans le grand incendie qui, quarante-sept ans avant l'r chrtienne avait dvorles cent mille volun~esrassembl dans la bibliothqu d'Alexandrie par les soins de Ptolm Philadelphe. Pour nous en tenir aux annales gyptiennes connues toutefois de Mantho qui les avait compulsesleurs n~inutesen appelaient dj des minutes plus anciennes. C'est ainsi, par exemple, que l'auteur d u Pimandrc i, supposle troisim thoth, en appelait au deuximequi, son tour, en appelait un premier. Et nous verrons plus tard que ce que nous disons l peut s'appliquer 5 presque tousles livres sacr nations. des Restreignons-nous pour le moment ceux des Juifs et des chrtiens et commenGons par bien prcisece que la Synagogue d'abord et l'glis ensuite entendaient par cette expression : Livres apocryphes.)) Gnraleme le monde on se figure que cela ne s'entend que dans des livres condanznis pour leurs mensonges. C'est l une grande erreur; apocryphe vient du verbe X P ~ T C T M ,qui signifie cacher. Or, les apocryphes sont prcisme livres dont l'origine et le contenu des sont encore cachhs, autrement dit inconnus 011 douteux. Il y a tel livre apocryphe qui n'en a pas moins t trs-vn dans l'glise L'criturelle-mm nous parle du livre des gn6ration d'Adam (Gen. VI), du livre d e ~ h o va (Ex. xxxn , 2) .dont, par parenthseM. Renan fait le fond du Pentateuque; on rappelle encore un livre de Seth o se trouvait consignet prditl'toildes mages, si bien reconnue plus tard. Enfin Josusignale mm (xv, 15) une ville des lettres qu'on a suppos renfermer tous ces livres. Il n'est donc pas tonnan l'aptr saint Jude ait mentionn un que de ces livres, et que le Zohar, cette somme complAte et beaucoup plus antique qu'on ne le supposait de toutes les traditions, en ait appel&de son ct aux livres antdiluvien Seth et d'Hnoch de Tout fait donc prsume aujourd'hui que les uns et les autres ont en vue les mme traditions, invoquent les mme auteurs, que le thoth gyptie est, comme nous l'avons djdit, le trs-proch parent du seth ou theth hbraqu que l'adris ou l'idris des Arabes, c'estet -dir l'icrivain prdcesse d'Osiris planteur de vigne, est parfaiteprdcesse No plante de qui ment identique i l'crivai Hnoch aussi la vigne. Mais que pouvaient tr de tels crits Comment auraient-ils pu survivre au dluge Comment cette sagesse antdiluvienn aurait-elle
4. Livre att,ribu Thoth ou Herms
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pu traverser les abme diluviens et renatr aussitht apr cette submersion gnral Voil la question. Devons-nous croire que ces prcieulivres ont t comme le supposent quelques commentateurs, sauv dans l'arche mm qui sauva le genre humain ? ou bien devons-nous, avec deux grandes autorits les croire retrouv ces fameuses colonnes de Mercure ou de Seth sur que Josph nous affirme u avoir encore existde son temps ? Il nous a dit encore que ces colonnes taien recouvertes de caractrehirogly phiques qui, copi t reproduits depuis dans la partie la plus proe fonde et la plus secrt des temples gyptiens auraient t source la de la sagesse exceptionnelle des gyptiens C'est l ajoute-t-on , que tous les grands mystiques de l'antiquit Orphe Hsiode les les les Pythagore et les Platon, allaient puiser les lmen leur thologie de comme plus tard encore Hrodotet Solon allren y chercher de hauts enseignements historiques e t moraux. M. Guignault, dans ses notes sur Creuzer, ayant dit quelque part (( qu'on e ~ mieux fait, au lieu de torturer les textes, de s'en tenir celui de Josphequi attribuait l'rectiode ces deux colonnes au patriarche Seth nous serions fort notre aise pour le faire notre tour. Cette transmission de la sagesse patriarcale la sagesse paenn nous para tranchpar ce simple verset des Machabe beaucoup trop peu remarqu notre avis : Et (les Juifs) rpandiren partout ces livres, dans lesquels les nations puisrenbient le type de leurs idoles, et les ornements sacerdotaux de leurs temples ; ce qui explique la parfaite similitude des symboles, (( simillima senigrnata, I I selon l'expression de saint Clment Ce serait donc encore une fois aux patriarches antdiluvienqu'il faudrait remonter pour avoir le secret de cette renaissance immdiat apr le dluge toute la civilisation dtruite de toutes les antide et ques traditions historiques. Or parmi ces patriarches, nul ne fait, on peut le dire, une aussi grande figure que le patriarche Hnoch Josph et toutes les traditions lui attribuent non-seulement l'invention de l'crituremais encore des connaissances et une intuition suprieure mm celles de Seth; un aptreavons-nous dit, le cite comme prophteet la Bible, apr nous l'avoir montr marchant avec le Seigneur pendant trois cent soixante-cinq ans, nous dit qu'il fut enlevh au ciel2, privilg unique que l'aptr saint Paul rehausse encore en l'expliquant par
1. Mach., 1. 1, ch. ni, v. 49. 2. Gense ch. v, v. 23 et 24.
ces mots : Afin qu'il ne v la mort, ut non videret mortem l.n pas On sait enfin que, suivant tous les enseignements bibliques, ce prophtedont l'ggaler celui du monde, doit partager avec le Sauveur et le propht &lie les honneurs du dernier avnemen de la deset truction de l'Antechrist. Hnocest donc tout la fois, au point de vue chrtien plus la tonnant la plus grande de toutes les personnalithistoriques. et S'il est vrai maintenant que tous les livres prcit contemposes rains, figurent pour quelque chose dans les diverses parties du Pentateuque, par quelle inexplicable fatalit ce propht exceptionnel, cet initi tous les mystre divins', ce stnograph anges, serait-il le des seul des initi des prophte dont le monde ne possderai et plus une seule parole? Et notez bien que la destruction de ses livres ne saurait tenir au dluge pour peu que nous prenions en considratiol'affirmation des Machabeet celle de l'aptr saint Jude, qui para citer le de visu. Malheureusement, on ne conna plus d'autre livre d'Hnocque celui qui porte encore son nom, et qui, dans le monde thologique subit tel point cette mauvaise rputatiod'apocryphe, que le cardinal Cajetan et plusieurs thologien opinaient pour la non-canonicit6 de l'pt saint Jude, en raison mm de la citation que cet aptr de en avait faite. On ne comprenait pas qu'un aptr inspire eiit pu s'appuyer sur un livre apocryphe. Mais, depuis Cajetan, cette mm pt ayant t class dfinitivemen dans le canon des critures a bien fallu dire il a le livre d'Hnochque nous possdonsne peut tr celui que l'aptr saint Jude aura vu, et l'on a ajout comme Bergier (art. H noch) : Ce sont ces.paroles mme de saint Jude qui ont donn lieu de forger dans le second sicl de l'glisun prtendlivre d'Hnoch rempli de visions et de fables touchant la chute des anges et dont l'auteur para avoir t Juif mal instruit et mal converti, etc. un Que dirions-nous donc maintenant s'il venait tr soutenu e t prouv par la science, non-seulement que les premiers pre avaient eu raison de le respecter, mais encore que c'est bien ce m m livre vu, (apocryphe ou non) qui a t lu et citpar l'aptr saint Jude? On pense bien que nous ne prtendon nullement ici nous insurger contre une opinion trop gnra qu'elle n'ait pas aussi de trkspour grands droits notre respect. Notre seule prdtention serait donc de
4. Saint Paul, aux Hbreuxch.
II,
v. S .
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faire connatr quelques lmen nouveaux, qui nous paraissent leur tour dignes du plus haut intr Bergier ne se doutait gur que dans le sicl qui allait suivre le sien l'institut, par l'organe du plus savant de ses palographeet de ses philologues, viendrait venger les fragments incriminde la plus grave accusation qui pesait s u r eux jusque-l Ce fait remarquable, et cependant dj vieux, a pass trop inaperula thologi moderne l'a trop peu relevc? pour que nous ne nous sentions pas press de soumettre ces nouvelles pikces aux curieux, pour ne pas dire aux jurs sicl a pens Voyons donc ce que la science la plus clair X I X ~ du de cet ouvrage si maltrait dans les sicle prcdent Il est bon de savoir d'abord que Ludolf, savant Anglais, appelle pr de fa littraturthiopienne charg de visiter quelques manu scrits portant le titre d'Hnoch dpos la bibliothqu Mazarine et par le voyageur Pereisc, en avait proclam l'imposture et n'avait pas craint d e dclarebien hautement la face de l'Europe qu'il ne pouvait pas exister de livre d'Hnocchez les Abyssins. (( L'opinion de Ludolf, va nous dire M. de Sacy, devait tr adopt par tous les savants; elle le fut et on ne pensa plus au livre d'Hnoch Ce fut sur cet anathm formel et sur ces faux manuscrits que Dom Galmet basa toute sa fameuse dissertation qu'on lit au t. XXIII, p. 600 de la Bible de Vence. IL K'Y A PAS DE LIVRE D'HNOCH rpkte-t-i hartrop exactement la diment. T o m ceux que nous connaissons dcriven passion de N . 4 . pour ne pas lui tr postrieurstous, y compris celui que l'aptr saint Jude a u r a v u , sont l'ouvrage des premiers chrtiens mais comme cet aptr tai aussi, lui, trs-voisi de lapassion, il l'aura l u TRS-PE D E TEMPS apr sa composition. Vraiment, c'est ne pas y croire ! Voili le plus savant peut-tr de nos bndi tins qui va faire de l'aptr inspir un critique assez maladroit pour prendre un brouillon griffonne l a veille par le premier fourbe venu, ! pour un authentique divin contemporain du dlug Franchement, si telle avait tla critique des aptres toutes les calomnies de l'col rationaliste moderne sur leur facilitb admettre deviendraient assez Quant ces premiers chrtiensaccusde la difficiles rfuter fabrication de ce livre, comme de celle des vers sibyllins, il faudrait tout de suite leur donner leur vrai nom, et les fltri comme tan les plus grands imposteurs de la terre. Malheureusement pour Dom Calmet et pour Ludolf, ce pr de l a littraturthiopiennequelques anne plus tard, ce livre introuvable
tai bien positivement retrouvh par le chevalier Bruce et par Ruppel qui le rapportaient de cette mm Abyssinie o u il n e pouvait pas tre mais o ils l'avaient trouv figurant dans les kcritures canoi~iques de cette glise immdiatemenapr celui de Job. Quant l'appr ciation de M. de Sacy, nous tiondepuis longtemps trs-curieu de la connatre mais, perdue dans les archives acadn~iques nous n'avions pu nous la procurer qu' grand'peine; depuis nous en avons retrouv l'analyse dans les Annales de philosophie chritienne. (T. XVII, p. 69.) Dans cette notice, on voit percer tout la fois, il faut le dire, un double sentiment dont on a peine se rendre compte au premier abord; celui de la trks-grande importance attach manuscrit dcouvert au et celui de la rpugnanctrs-marqu que ce manuscrit inspire au c'est savant traducteur. On devine tout de suite que cette rpugnance et l'histoire des gant qui la fait natre M. de Sacy n'est pas seul l'prouver Parmi tous les interprtestranger surtout, c'tai qui reculerait le plus vite devant les fils d ' h m . I Je ne sais pourquoi, dit M. de Sacy, la traduction de Woide (l'anglais) n'a pas encore tpublieJ'imagine que la conduite des geants n'a pas plus content le Dr Woide que moi-mme C'tai prcisme la difficult l Bruce lui-mm , l'inventeur de l'ouvrage, en parie avec le plus souverain mpri Tout ce qu'il y : a d'important dire sur ce livre cl'H6noch, c'est que c'est un livre gnostique, concernant l'g des gantqui tombent sur les hommes ... pour les dvore A la fin, les hommes se plaignent de cette voracit et Dieu envoie un dlugqui noie les gant les hommes.. . Je crois et que ceci remplit les quatre ou cinq premiers chapitres. Ce n'est pas un quart de l'ouvrage, mais ma curiosit ne me conduisit pas plus loin ... La catastrophe des gantet l'quit qui avait accompagn cette catastrophe m'avait pleinement satisfait. .. Dans tout son contenu CE LIVRE RESSEMBLE FORT A L'APOCALYPSE. On voudra bien remarquer qu'ici ce n'est pas l'origine des gant qui rpugne mais bien les ganteux-mme ainsi que toute l'histoire biblique du dluget la similitude avec l'Apocalypse. Nous aimons croire que les critiques chrtienn'ont pas appuy leur rpugnanc les mme bases. sur Il n'en tai de mm chez M. de Sacy. Si, comme les autres, pas il tai dconcertpar l'histoire des gkants , cette contrariL du moins ne le rendait pas injuste et ne lui faisait pas mconnat l'importance archologiqudu manuscrit. Je ne sais sur quel fondement, dit-il, Bruce suppose dans son mmoirque le livre d'Hnoch
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cit par l'aptr saint Jude, est dirirent de celui qu'il a trouv en Abyssinie... En gnra parle d'une maniGre plus exacte... Mes Bruce lecteurs, en comparant les chantillon je vais leur donner de ce que livre curieux avec les passages que les anciens ont citdu livre d'Hnochse CONVAINCRONT que ce livre est INDUBITABLEMENT LE MM que celui que nous possdon aujourd'hui, et ils jugeront de l'opinion que l'on doit en avoir ... Mais on jugera peut-tr en mm temps, apr avoir lu ces extraits, que l'ouvrage ne vaut pas la peine qu'on s'occupe de le traduire ... Je ne pense pas absoluntent de m ml'antiquit de cet ouvrage, l'usage qu'en ont fait des crivain respectables (un aptr par ex.), l'autorit dont il a joui, les discussions auxquelles il a donn lieu sont un motif assez puissant pour que le public clairen accueille avec reconnaissance une traduction complte... etc. Le vu-d M. de Sacy a t rempli, et l'ouvrage entier a t traduit par Laurence, qui y voit A son tour un expos fidl de la doctrine des temps o il a t compos temps antrieur peut-tr ceux de Job et de Daniel ... Aveu bien remarquable que M. de Sacy complt encore par ces paroles : ON N E SAURAIT M ~ M ESUPPOSER que certains passages a l l i p i s par Laurence aient titi introduits par les clzritiens. Si ces textes avaient tdes interpolations faites au profit du christianisme, les auteurs de ces interpolations se fussent expliqu d'une manir plus claire et avec plus de dveloppement n Ainsi donc, avions-nous si grand tort, en parlant d'lmen tout nouveaux? Ce qui ne l'est pas moins, c'est la traduction totale du livre d'Hnoch entreprise pour la premir fois en franqais par notre respectable et savant ami, le chevalier Drach, qui a bien voulu nous en communiquer une partie et la rapprocher pour notre usage exclusif de quelques fragments du Zohar tellement conformes ceux-ci, qu'il devient vident notre clb dit hbrasanqu'ils ont tpuis la mm source. Or, nous avons dj ce qu'il pense de la haute vu antiquith du Zohar. Si nous consultons maintenant sur ce mm livre la critique ind pendante moderne, M. Renan, par exemple, n'osera probablement pas, apr ces paroles de M. de Sacy, revenir encore l'hypoths de la fraude de la part des premiers chrtiens mais il n'hsiterpas faire entrer ce livre, avec celui du propht Daniel, dans cet hri tage, indfin comme source et comme antiquit les Juifs ont t que recueillir chez les Perses. Mais comment s'y prendra-t-il pour faire concorder avec l'poqude Cyrus ces dtail la passion de Notresur Seigneur, dtailsi prci que Dom Calmet les croyait insr le d
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lendemain de cette passion, dans l'exemplaire vu par saint Jude? Nous ne voyons d'autre issue k c,ette difficultque celle qui consistecalqu son tour que sur toutes rait dire que cette passion n'a t ces spculation d'Hnoch ! de Voyez donc o l'on va faute d'une vrit L'col M. Renan proannonc dans ce livre, or, conzmo il n'y a cd ainsi : ce fait tai pas de prophti dans le m o n d e , ce livre est postrieu fait; mais au le voici bien positivement antrieu selon M. de Sacy, et pur de toute interpolation ... Alors ce sera ncessairemenle fait qui aura t invent apr le livre. Si ce ne sont pas l les paroles de M. Renan, ce sont les ncessit desalogique. Nous qui croyons la passion historique, nous sommes plus net, et s'il nous tai prouv que M. de Sacy a dit v r a i , nous ne voyons pas trop comment nous pourrions chappe ce raisonnement : la science la plus haute confessant que ce livre est bien le mm quecelui vu par saint Jude, et sans interpolation possible, et saint Jude, apdtre inspir et contemporain de la passion, ne pouvant en aucune fao(n'en dplais Dom Calmet) attribuer un patriarche antdi le luvien un rcide celte passion, cri lendemain mm de son est accomplissement, nous nous voyons forc de conclure que ce rci prophtique Mais y pensez-vous bien? va-t-on nous dire*; ce livre est apotel cryphe !. . et dclar par l'gglise ! C'est trs-vra, mais nous avons vu tout l'heure ce qu'il fallait entendre par ce mot dont saint Epiphane nous donne la ddfinition la plus juste, en nous disant: Un livre apocryphe est celui qui n'a pas td6pos dans l'arche (de l'glise parmi les autres bcrits inspirs De son cbt le Concile de Trente n'impose que deux conditions ceux qui traitent des apocryphes : 10 Qu'on ne leur accorde pas l a nzm autorit qu'aux saintes Ecritures : (( 2 O Qu'on ne les dfend pas avec opinitret(mordicus)., Nous sommes trop dispos sacrifier toutes nos opinions l'autoritcomptente pour ne pas aller au-devant de cette double injonction. Dans tous ces cas, nous resterions toujours moins favorable notre apocryphe1 que le clb professeur de Munich, le Dr Hanneberg, qui, apr avoir prouv l'extrm sagesse de l'gglise par sa longue hsitatio recevoir dans le canon beaucoup de livres de l'Ancien et du Nouveau Testament2, place le livre d'Hnochavec le
Dr Bergier. 2. Par exemple, dans l'Ancien, Tobie, Judith, Barruch, la Sagesse, \'Ec-
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PROCHE LE PLUS
troisim livre des Machabes la tt de ceux dont l'autorith SE RAPa de celle des livres canoniques : Livre, dit-il, sur la canonicit duquel nous voyons Origkne (et bien des Pres hsite longtemps, tant &ait grande la cons'ic/iration dont il jouissait dans Alexandrie! Pour tout dire en un mot, ce n'est donc qu'au ive siclepar cons quent apr de longues hisitations, que l'on a dcidme rang parmi les apocryphes ce livre dont les dveloppen~ent anglologi ques et kabbalistiques paraissaient quelques-uns contredire la n~ajestueuse simplicit de la Bible, et prsente -seulement quelques non dangers, mais encore quelques erreurs. Le livre d'Hnoc est donc tout simplement apocryphe, c'est- -dir respectable mais suspect.
3. - Aper du livre et de ses mystdves.
Il fallait bien qu'il y edans ce livre quelque chose d'ultra prodigieux pour que l'gglise, dont le surnaturel et le prodigieux sont le domaine exclusif, n'ospas apr de longues hsitation l'admettre parmi ses rvlatio canoniques. Contentons-nous d'en prsentela substance. Nous le voyons catholiques par excellence, d'abord rendre hommage aux deux vrit la Trinit et l'Incarnation du Fils de l'homme, dont le sang sera rpandu etc. Claire vue du Messie qui, pour un livre non inter pol suivant M. de Sacy et peut-tr antrieu Job et Daniel, ou tout au moins, selon M. Renan, puis comme eux & la grande source mazdenne n'en aurait pas moins djune trs-grand valeur au point de vue prophtique Il est remarquer que l'auteur d e la vision d'H6noch divise toute l'histoire du monde passet future en semaines analogues celles de Daniel, ce q u i , selon M. de Sacy, est incontestablement imit de ce prophte- Mais, reprend avec beaucoup de raison M. Danielo1, Daniel ne doit point tr l'inventeur de cette manir de compter, qui existait avant l u i , puisqu'il l'a employ a pu se faire comprendre. et Et pourquoi donc H4noch n'aurait-il pas pu comme lui s'en servir auparavant? Et pourquoi ne pourrait-on pas dire que c'est Daniel qui a imit H&noch,tout aussi bien que c'est Hdnoch qui a imit Daniel? 1)
clksiaste, les deux premiers livres des Machabesetc.; et dans le Nouveau, les Lettres de saint Jacques, de sain1 Jude , la deuxidme de saint Pierre, la deuxim et la troisim de saint Jean, etc. 1 . Deuxieme article, Annales de philosophie, p. 393.
Au reste, M. de Sacy lui-mm trouve remarquable tout le chapitre xci, qui n'est qu'une prediction abrg tout ce qui doit de arriver depuis Hnocjusqu' la fin du monde et l'tablissemen futur du rgn parfait de la justice. Comme nous, il voit les Juifs dans la qneratio perverse, et Jsus-Chris dans Velu rcompensde ses souffrances et de sa mort par sa rsurrectioet sa glorification. n Mais, il faut bien nous y rsigner nous retrouvons l encore toute cette personnification des toiles dont nous avons dj touchquelque chose proposdu mot ornatus ou sabaoth... Hnocici renchri sur Job, en nous les montrant non-seulement ripo11da11t leurs noms respectifs, mais doue primitivement par le Seigneur a d'une ltmir proportiomz l'amplitude de l e u r ORBITE. .. (c L'ange qui marchait devant moi, dit Hnoch dvoilces secrets et les noms de ces me derniers anges; ce sont encore les noms des justes qui demeurent sur la terre. Nous avions donc raison de dire tout l'heure que le patriarche finissait par se confondre avec son ange dans l'astre qui portait son nom. Ensuite Hnocnous montre ces saints vivant jamais dans la lumir du soleil, lunlir qui ne leur permettra plus de compter le temps et qui va toujours croissant dans le Seigneur. n A ceux qui trouveraient toutes ces ide vulgaires, nous pourrions faire voir qu'elles ont fourni au R. P. Gratry (qui certes n'a pas t les chercher l le plus loquen chapitre de son beau livre de la Connaissance de Z'n~e,~ pourrait facilement encore retrouver les On mme ide dans Terre et ciel de M . Reynaud, et si ce n'est pas un trs-gran honneur pour Hnoch devrait tre pour certaines perce sonnes, un obstacle de plus au rejet absolu du livre prophktique. Vient ensuite dans ce mm livre le chapitre des rvolutiondes luminaires, qui nous parat tout aussi bien qu' M. de Sacy, nous devons en convenir, rempli des ideles plus navemen primitives relativement celles d'aujourd'hui. Cependant il faut se mfie des expressions et de leur sens; ainsi en voici une qui scientifiquement parlant paratr scandaleuse, le vent pousse le soleil ; mais quand on vient rflch qu'en hbre c'est un mm mot qui ~ exprime le vent, l'esprit ou la force, T C V E on opte tout de suite pour ce dernier sens, qui certes est bien scientifique. M. de Sacy, malgr sa sv6rit cet gard n'est pas moins forcd d'ajouter : Cependant quelques assertions singulire qui mriteraien m examen plus srieu m'ont frapp citerai entre autres ce pasJe
4.
Le lieu de l'immortalit
) )
sage, duquel il rsult que l'auteur fait l'annsolaire de trois cent soixante-quatre jours, et semble connatr priode trois, de des de cinq et de huit ans, suivies de quatre jours complmentaires qui, dans son systmeparaissent tr ceux des quinoxe des solstices.)) et Quant ce qu'il appelle des absurdits de Sacy ajoute : Je ne M. vois qu'un moyen de les pallier, c'est de supposer que l'auteur expose un systm purement imaginaire et QUI A D U EXISTER AVANT QUE L'ORDRE DE LA NATURE EUT T ALTH l'poqudu dluguniversel. On pour rait fonder cette conjecture sur le chapitre LXXIX, dans lequel l'ange toutes Urie1 dit Hnoc: Je t'ai, Hnochmontr et rv choses. .. niais dans les jours des picheurs, les anne seront raccourcies, la lune changera ses lois et ne se montrera plus aux poque convenables.. . 1) Et nous aussi, nous accepterions cette hypothse car nous avons t singuliremen frapp d'un passage que M. de Sacy ne para pas avoir remarqu c'est celui de la vision du dluge dont fut favoris inclin que la destrucet No En ces jours Novit que la terre tai tion approchait; alors il vint ... Hnocet lui cria trois fois d'une voix forte : houte-moi, coute-mo coute-mo apprends-moi ce , ; qui se passe sur la terre, car la terre travaille et se trouve fortement .. branlAlors Hnocme levant dans ses mains, me dit : u J'ai consult le Seigneur sur cette perturbation de la terre, et il m'a dit qu'i cause de l'impitdes hommes le jugement est consomm... Ceux qui ONT DCOUVER SECRETS DE LA NATURE sont ju0 ' LES "es.. Ils ont connu tous les secrets des anges, toute la puissance occulte et oppressive des dmons toute la puissance des magiciens.. . Il y a un esprit (un dmon se tient debout sur la terre et qui s'efforce d'y qui dominer, ... etc. Apr cela il me montra les anges de punition tout prt ouvrir sous la terre toutes les puissantes eaux,. .. 1) etc., etc. Voil certes une pop magnifique, mais laissant de ct toute sa posi la svri ses enseignements sur ceux qui dicouvrent les et de secrets de la nature et des anges, pladtis-nou maintenant au point de vue scientifique, et restreignons-nous ce passage cosmologique qui nous a toujours paru digne de la plus grande attention. Qui donc a pu apprendre l'auteur apocryphe de la vision puissante que la terre s'tai inclin son axa, si ce n'est les mme livres sur inconnus et mystrieu dans lesquels Pythagore puisait comme le Zohar la connaissance parfaite de notre systm de Copernic? On est confondu d'tonnement disait M. d Charton, devant la profonde intuition qui sans instruments et sans matre avait enseign ce systm ces hommes. Or, M. gd. Charton ne pourra pas trouver mau
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vais que nous rapportions la mm intuition la rvlati non moins tonnantque nous trouvons ici. En effet, l'heure o cet auteur, quel qu'il soit, tenait la plume, nous ne pensons pas qu'on eencore pos le problm qui se pose aujourd'hui scientifiquement dans ces termes : Comment expliquer la constatation des dbri de vgta d'animaux sur des continents et sous des climats o il et leur serait absolument impossible de vivre aujourd'hui? Nous ne pensons pas surtout qu'on ait alors essay de l'expliquer par l'hypoths suivante, que nous trouvons dans plus d'un ouvrage srieu sur la gologi La position du globe terrestre, l'gardu soleil, a t : buidemment, dans les temps primitifs, diffrent ce qu'elle est de par aujourd'hui, et cette diffrenca d tr caus le diplacement de l'axe de rotation de la terre '. En raison de cette hypothse justifid'ailleurs par la diminution trs-rel priodiqude l'inclinaison de l'cliptiqueplusieurs et savants ont soutenu que les ple n'occupaient pas jadis la position qu'ils occupent aujourd'hui. D'autres, il est vrai, sans admettre le dplacemende l'axe, conviennent que par l'effet (TUNERVOLUTIO CO~NCIDANTAVEC LE DLUG la tempratur subi une brusque altration a abla suite de laquelle le froid a envahi les ples Il nous semble que le dplacemen la terre est infiniment plus de rationnel, e t que le froid accidentel des eaux n'aurait pu causer lui tout seul un effet aussi subit, et surtout aussi permanent. Sans avoir le droit de dfendr comme physicien une pareille thorie nous ne pouvons cependant fermer les yeux la solidit de et sa dfenspar M. Kle la valeur des arguments d'ruditio et de dialectique qu'il met en uvr ce sujet. Le physicien Oerstedt leur a rendu cette justice avant nous, et le clb Boucheporn, sans admettre toutes les causes alldgue ce gologue par admet pleinement la ralit diplacement %. du Ce n'est ni le lieu n i le moment d'entrer dans les dtail cette sur hypoths accept qu'il nous suffise d e l a voir si bien dfenduet ; cadrant si parfaitement avec ce dire des Egyptiens ~ r o d oeque t le soleil ne s'tai toujours lev o i ~ se lhve, et que l'cliptiqu pas il avait jadis coup l'quateurectangulairement3. Nous retrouvons
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2. Ibid., p. 70:
3. Voir Bailly, Astronomie ancienne, t. 1, p. 203, et t. II, p. 21 6. M. Klee a parfaitement raison de trouver insuffisante l'explication de tant de lumire
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encore ici la fable du Phathodes Grecs qui, dans son dsi savoir de les vrit6cachies, fit dvie soleil de sa route, ce qui fit dire le Xnophanque le soleil se tourna vers un autre pays. On reconna aussi la mythologie du nord, lorsqu'elle nous dit qu'avant l'ordre de choses actuel, le soleil se levait au sud, tandis qu' prsen se il lv l'est, et lorsqu'e,lle place l'est la zone glaciale (Jeruskoven) qui est actuellement au nord. Qu'il nous suffise enfin de remarquer combien cette hypoths expliquerait cette grande et gnra tradition de la submersion, en un seu.1 jour et en une seule nuit, de cette immense atlantide que nous montrions tout l'heure moins bien attest Platon (Tin~e) par qu'elle ne le sera peut-tr avant peu par la sonde de nos navigateurs contemporains. Nous le demanderons donc toujours : comment l'ig~~ora'nt auteur du livre d'Hnoca-t-il pu deviner une vrit savante et si actuelle? si Pour nous ce passage : (( gcoute, coute coute terre s'incline et la travaille beaucoup, est une des plus belles illuminations scientifiques et potique toute cette grande et primitive littratur de dj tant de fois admire l'on peut ajouter que l'ange qui se tient deet bout sur la terre pour la mieux dominer ne lui cd en rien comme grandiose et d'idet d'image. Quoi de plus saisissant encore que ce cri du ravissement extatique : Alors tombant sur la face, je sentis se dissoudre mon corps et se changer mon esprit : je m'criad'une voix haute et avec une d e n t i o n puissante : - Bndictio gloire, louange, et ce cri fut agr l'ancien des jours? ... )) par Singulir fraude, celle qui trouve de tels accents, qui dcouvr de tels secrets, qui s'exprime en propht et dcri aptr toutes les en consolations que l'humble trouvera dans les mditation la pssion de de Jsus-Christ singulir fraude qui, vengmm par la science actuelle des calomnies de tous les ordres, contiendra toujours et quelque point de vue que l'on se place, comme le dit M. Danielo, ( un trs-gran nombre de vrit morales et religieuses, et l'expos le plus fidl de la doctrine des temps ou il a t compos! 1) On voit donc combien se trompent encore les thologienattard qui regardent le livre d'Hnoccomme un recueil de fables absurdes, compos par quelque gnostique ou chrtiedu sicle ou qui, se mprenan bien plus singuliremen encore, ont conclu de la lecture de M. de Sacy (et notre grand tonnement l'abb Bertrand est M.
qui s'opr encore aujourd'hui, attendu qu'ils ne possdaien qui ait pu rien les mettre sur la voie d'une observation aussi fine. (Klee, Dluge p. 79.)
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de ce nombre1) que les savants traducteurs du manuscrit ethiopique ne tardren pas s'apercevoir que c'tai une sorte d'euvre toute gnoslique, II etc. M. l'abb Bertrand a sans doute voulu dire qu'ils ne tardren pas s'apercevoir que n c'tai le contraire, u et que saint tout Augustin semblait pressentir assez bien la date assignaujourd'hui lorsqu'il disait : L'glisn'a pas voulu recevoir ce livre dans son canon, cause de sa trop qrnnde antiquhi, ob nimiam antiquitatena2.)> Quant M . de Sacy, nous lui reprochons d'avoir gt son acte de justice archologiqupar des conclusions empreintes d'un philosophisme qui ne lui a permis d'apercevoir dans tout cela ( part l'inexplicable science des priodes qu'un amas d'absurditdcoura geantes. Si l'expression de philosophisme paraissait dplac en regard du nom de M. de Sacy, nous nous justifierions en laissant parler un de ses pairs, l'auteur de l'article Hnocdans I'Encyclopidie des gens du. monde : La seconde partie du livre, dit cet habile critique, n'est pas moins riche que la premi6re en ide po&iques, dga ge cette enflure qu'on ne trouve que trop souvent chez les pote de orientaux. Les tableaux sont trac grands traits.. . Certains passages nous rappellent les plus beaux morceaux de la posiromantique. Aussi ne pouvons-nous souscrira au jugement qu'un savant, illustre, M. de Sacy, a port sur ce livre, en disant qu'il est difficile de rien trouver de plus ridicule e t de plus ennuyeux, si l'on en excepte les livres des Saben:.. (1 Ce livre &tait connu et fort estim du temps de saint Jude, qui s'adresse des personnes qui en admettaient mm l'inspiration divine. .. Ce qui para certain, c'est que l'auteur n'itait pas chrtie comme l'ont cru quelques savants, car dans ce cas on trouverait bien plus d'allusions & la religion chrtiennePresque toutes ses ide religieuses paraissent puise dans l'Ancien Testament eu dans les autres religions de l'Orient. Tous ces noms qu'il donne aux anges sont aussi d'origine hbraq attestent que,l'auteur et tai Juif. Sa date trs-incertain est coup stris-ancienne; quant la version thiopienne nous croyous que c'est effectivement une traduction de l'ancien livre d'Hnoch puisque tous les diffrent manuscrits sont conformes entre eux pour le texte, tout en diffran sur la division en c,hapitres.
H E N O C H ET S O N L I V R E A P O C R Y P H E .
3.
- Les bd-aleilii
N. B. Nous croyons devoir prveni lecteurs et plus encore nos leenos trices qu'il s'agit ici, non pas de l'examen, mais de l'indication de l'une de ces questions dlicate pour lesquelles nous avons rclam quelque tolranc dans notre introduction. Si nous n'employons pas cette fois le latin, comme nous nous y sommes engag pour ces trs-rare rencontres, c'est qu'ici le principe entrevu demeure seul un peu dlicat puisque nous n'en discutons nullement les dtails D'ailleurs, cette fois encore, nous causons et ne soutenons rien. C'est une rvisioque nous demandons, non par aucun motif de curiosit mais dans un simple intrk d'claircissemenintellectuel plus tard indispensable.
Resterait maintenant examiner l'objection capitale faite au livre d'Hnochcelle qui a le plus contribucertainement son discrdi et donn qui probablement l'entretiendra toujours. Il s'agit de la rpons par ce livre la question que nous posions au commencement de cet quelle peut avoir t leur article : Mais d'o proviennent ces gants cause occasionnelle? La Bible, avons-nous dit, s'est contentde nous dire ce sujet (Gen., ch. VI) : Les gant existaient alors sur la terre, CAR APR QUE, postquam enirq, LES FILS DE DIEU, bn aleim (et d'apr quelques exemplaires des Septante, les anges de Dieu), eurent fait alliance avec les filles des hommes, les enfants de celles-ci furent ces hommes fameux et puissants, etc. Ce que cette expression, b~t-aleim caus de tracas et de fatigues a tous les commentateurs de la Bible, peut peine se comprendre; o les uns ont vu des patriarches (et c'est le plus grand nombre), d'autres ont vu des grands, des princes, d'autres des adamites, c'est -dir une race diffrente d'autres enfin s'en sont tenus et s'en tiennent encore la lettre la plus simple, et par consquen une sorte de complicitsatanique entre les deux et la terre. Voil donc quatre opinions en prsence mais la seconde tan une folie (une msallianc politique produisant des monstres, rnonstra une hrs forqmdanz de geizere giganleo!...), la troisim tan melie, il ne reste plus choisir qu'entre la premir et la dernire c'est- -dir entre les fils de Seth et les Esprits. Le choixn'a pas tdouteux, et depuis longtemps le premier parti; le plus commode sans contredit, et mme nous l'avouons, LE PLUS VRAISEMBLABLE, est devenu le refuge de toute la thologieQuelques habiles et rcent exgte entre autres M. l'abb Darras, ont cru et
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trouver la justification complt de cette thse et pour ainsi dire la solution de ce nu gordien, dans le verset 26 du chapitre IV de la Gense traduit jusqu' prsen : II naquit de Seth un fils qui par s'appela $nos, et qui fut le premier qui invoqua le nom du Seigneur; traduction visiblement absurde, laquelle il faudrait, dit-on , substituer celle-ci : C'est partir d'no les fils de Seth furent appel que fils de Dieu l. Nous laissons aux hbrasan soin d'apprcie cette version le toute nouvelle. En attendant, M. Glaire le remarque avec raison, les thologien sont bien loin de s'accorder ce sujet. Dans les premiers sicle de l'glise contraire, tous s'accordaient parfaitement : saint Justin 3, au Tertullien 31 Lactance 4, saint Ambroise s, Orign et Eusbe6Minutius Flix7 Clmen d'Alexandrie s, saint Cyprien 9, puis apr eux saint Irn Sulpice Svr s'expriment cet gar etc., avec autant d'assurance et de fermet que le fait saint Athnagordans ce passage : Vous le savez, nous N'AVANGONS RIEN SANS PREUVES, nous ne et faisons qu'exposer ce qu'ont exposles prophteIo. 1) Il a fallu qu'on atteign lve siclepour qu'on dicouvrit un solile ce cisme dans la traduction d'un verset des Septante, et qu'on accus malheureux solcismde l'erreur universelle du genre humain! mais le P. Kircher qui, du reste, ne dfen plus que nous Yauthenticitt? pas du livre d'Hnochdit fort bien : On discute sur cette expression fils de Dieu, mais il ne s'agit pas d'une expression, il s'agit de tout et l'ensemble des plus anciennes traditions hbraqu paennesIl est probable en effet que tous les dieux de la mythologie et leurs histoires ne reposaient pas sur autre chose. Tout en regardant comme apocryphe ce livre (qui n'en contient pas moins des vrit trs-conforme l'critur sainte), je regarde que ceux qui circonsc,rivent la discussion sur ce mot N'Y ENTENDENT RIEN DU TOUT, puisque bien certainement la tradition gnra ll1 tai ? Qu'est-ce donc, en effet, que la tradition, si la foi des sicle et de toutes les nations doit cdele pas un beau jour la critique indhpendante de quelques thologienqui circonscrivent froid la ques1 . Hist. de l'ggl., t. 1, par M. l'abbDarras. 7. In Octavio. 8. Pdagog.1. I I . 2. Apolog. ad sen. 9. De habitu virain. 3. In habitu mulier. 4. II, d e Origen. error. 10. Athen., XXIV. S. De Noe et arca. 4 4 . Kirch., Bd., t. II, p. 75, 6. Prpar.,I Vil[, ch.vui.
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H E N O C H ET S O N L I V R E APOCRYPHE.
tion, rduisen doctrine professpar toute la terre un simple une soleisme une simple mpris philologique? Ce n'est pas la premir fois que nous le remarquons avec tonne ment : des croyances traditionnelles et partage comme telles par les aptre et leurs successeurs vont en s'affaiblissant au prorata de l'loignemen leur berceau, pour s'accommoder insensiblement, de l'aide d'Aristote ou de tout autre, aux exigences intellectuelles des sicle suivants, et disparatr enfin dans ce qu'on appelle leurs grandes lumi?*es Nous avions toujours cru qu'en fait de religion les plus grandes , lumire taien prcismel'origine des choses. Nous sommes d'autant plus notre aise ici, que l'glise tout en laissant dans sa sagesse le livre d'Hnoc parmi les apocryphes ou douteux, n'a rien tranch par rapport aux. bmkleinz. Mais nous ne nous dissimulons pas cependant que l'hsitation ou plut la rpugnanc d'un saint Augustin et d'un saint Jrpour le livre d'Hnochse basait en grande partie sur la difficult pour eux d'accepter de telles consquences La majorit des thologienobi mm scrupule, et nous leur au en savons bon gr Seulement nous n'acceptons pas ce dilemme formul par le R. P. Pronn: (1 Ou c'taien bons anges, et alors de comment seraient-ils tombs ils taien Ou mauvais, et alors comment les appellerait-on des bn-alei ou fils de Dieu ?IIA ce dilemme nous rpondon que le mot ange est indiffremmenappliqu dans llcritur bons et aux mauvais esprits. Ils conservent leur dno aux mination primitive apr leur propre chute, et comme il est de foi qu'il en est tomb des neuf ordres, pourquoi n'en serait-il pas tomb d'une espc appelbn-aleim Comment es-tu tombe, Chrub1) pourrait donner lieu la mm objection. Le livre d'Hnoc ne pourrait tr hrtiq s'il inventait une seconde que chute pour ses gwgore tombs Or,pour personne la question ne saurait tr douteuse, et nous n'en voulons d'autre preuve que l'obissanc militaire de ces mme esprits Samyasa, l'antique chef de tous les anges dchus ce et mm h a s e l , l'antagoniste de Jhovah sur lequel tombait, comme ' o n sait, chaque anne l'anathm du grand prtre La fm de non-recevoir essayplut que formulpar saint Augustin nous para d'autant moins lgitime que plus loin l u i - m h r reconna principe des faits incrimin ici, et convient qu'il 1 le
aurait une SOUVERAINEIMPUDENCE A LES NIER, raison de leur ralisatio en Nous verrons et nous adopterons plus tard les restrictions qu'il y apporte. Ce qu'il y a de fort curieux, c'est de voir certains rationalistes se rapprocher beaucoup plus de l'interprtatio mystique que nos scrupuleux thologiensAu sicl dernier, le savant Fourmont crivai : (( Ce passage de Mosest, en effet, trs-difficile quel est donc l'auteur qui jusqu'ici en ait trouv le sens2? 1) Au commencement de celui-ci, Fabre d'Olivet rejetait l'explication sithique pour lui substituer cette traduction : Les influences spirituelles man d'klohim, lui, les dieux, ayant considr formes sensibles, etc. II les Aujourd'hui c'est M. Lacour qui vient nous dire malgr son rationalisme : Si l'on traduit bni-aleim par les grands, o n donne une acception inconnue au mot a l , 'dont le sens primitif est force, car, alors, que ferions-nous de la mm expression bien positivement appliqu dans Job V a r m i e des cieux, qui entonne des cris de joie?... Job tai cependant contemporain de Moseet certes il n'entendait par l ni distinction sociale ni noblesse ... La scn qu'il dcri ne se passe pas sur la terre, mais bien dans les cieux; les bn-aleim ou fils de Dieu, ne sont donc des trehumains ni dans Job ni dans MoseLes interprte qui ont vu dans les fils de Dieu des anges et des substances spirituelles ont r plus prks de la pensie de Moise que ceux qui en ont fait des grands seigneurs mauvais sujets, ou mm des enfants de Seth. D'ailleurs comment peut-on oublier qu' l'poqude la rdactiodu Pentateuque, et dans les siecles suivants, toute l'antiquit allgorisai ces interventions divines 3 ? II sur M. Lacour, en r e l a n p t ainsi les explicateurs semi-rationalistes, est aussi prcieu entendre que Dupuis l'taitout l'heure en grondant les allgoriste exclusifs propos de la chute et du serpent. Ces deux incroyants font preuve de logique en accusant leurs ennemis d'illogisme. Toujours est-il qu'il y a rvoltgnra contre les traductions acceptes puisque les thologienpressentent une grande erreur et que les savants n'en doutent pas. Pour prouver que ce doute n'est pas de leur invention, ils pourraient, nous l'avons dit, remonter jusqu'aux Phes, et faire voir que les partisans du sens rationml n'taienpas plus fermes sur ce point que sur les expressions r e p h a i m , nephilim, etc. Toute l'opposiQUOTIDIENNE ET PUBLIQUE l.
1 . Cit X V , ch. xxii:. 1. 2. Rflexion critiques sur l'origine des anciens peuples. 3. OEloim, t. 1, p. 203 et 208.
tion de saint Jr i la traduction du bni-aleh par anges roulait sur cette erreur, que les anges n'taien jamais appel dans l'critur fils de Dieu, mais le P. Montfaucon a dmontr surabondamment cette erreur. Saint Ambroise oppose la vertu des vierges cette faiblesse qui a fait tomber les anges sur la terre l . Lactance affirme que c'est la vraie cause provocatrice des gants qui ne sont pas des esprits ni des hommes comme les autres, mais de ces crature ayant une certaine nature mitoyenne (medium), source des tourments de la terre 2. Tous s'appuyaient sur l'aptr saint Jude, qui, non content de citer le livre du prophte para bien en ratifier tout le contenu qui en parlant, quelques versets plus haut, des ([anges prvaricateur qui n'ont pas conserv leur principaut non servaverunt principutum, v. 6. Mais l'autorit affirmative et peut-tr la mieux inform raison en de sa grande antiquit6 et de sa richesse traditionnelle, c'est le Zohar.
4.
- Les
Le Zohar ne pouvait certes pas rester muet sur le livre d'fInoch puisque selon M. Drac11 ces deux ouvrages sortent tous deux de la mm source, bien que le premier dj ancien cite le livre du prosi pht comme trs-antiqu et renfermant les plus hauts mystkres. Parmi ces b&-aleirn, dit notre missel synagogique, nuls ne se sont rendus plus coupables que les ischins, que Dieu prcipit qui et se n7liren humains. (Zohar, liv. de Ruth et Schadash, fol. 63, aux col. 3, dit d'Amsterdam.) Tout ce passage est remarquable, en ce qu'il nous montre l'exprestout specialement une dixim sous-division fils de Dieu appliqu sion de l'ordre des trnes (Zohm, part. II, col. 73.) Ailleurs encore, il nous montre Ca lui-mme ses fils, et, qui le croirait? les gants portant le mm titre de bn-aleimmais par extension et comme souvenir de leurs patrons tombds. (Zohar, part. III, col. 113, et part. 1, col. 184.) Or, quelque opinion que l'on se forme du Zohar, on ne peut s'empche de lui reconnatr pour le moins une grande autorit philologique , e t M. le Dr Dillemann , qui a publi une excellente traduction allemande du livre d'Hnochdclar dans la prfacque beaucoup
4 . De Castitate virginum. 2. De Divin, inslit., 1. II, ch. xv.
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de passages ne peuvent tr clairci par les Juifs les plus savants, que c'est- -dir les kabbalistes. Saint Paul et saint Chrysostome nous ayant dit plus haut que le d'enciel tai rempli d'tre innomtis l, il est certes trs-intressa tendre une autorit6 comme celle du Zohar insister avec autant d'assurance sur cette secte spirituelle appel ischins, hommes-esprits, les viri spirituelles, et non moins intressan les retrouver, chez tous de nos dmonologue moyen geportant le titre d'homunculi (moindu dres hommes), et dans les deux cas se montrant sous une apparence ga&Worme,,qui leur permet de s'immiscer dans nos affaires. Leur chef est ce mm Azcizel, dont le rejet ne profiterait gukre ici, puisqu'on le retrouverait formant dans la Bible l'objet des mme anathmes2 Il en est de mm du dser de la fameuse montagne sur laquellele et Zohar nous montre tous ces grands coupables enchan (concatcnati}, nous les retrouvons l'un et l'autre dans le Pentateuque qui est beaucoup plus d'accord avec les kabbalistes, malgrtoute sa rserve qu'on ne le suppose d'ordinaire. Rien nbest en effet plus biblique que ce long passage du livre d'Hnocenchanan ces coupables dans le dser tous et sur les montagnes du Nord, O<I tous les magiciens qui nient la famille d'en h,aut allaient les consulter. C'est l qu'ils tenaient leurs assises, et le mont Hermon tai pour ainsi dire la maladetla des anciens. encore chcique jour Josphnous affirmeque de son temps on dcouvrai les ossements norme (liants qui y taien ensevelis, et deux si des cles plus tard, saint Hilaire (qui n'tai un imposteur) manifestait pas son tonnemen cette conformit entre le livre d'Hnoc l'viclenc de et topographique. Dans la Bible c'est de l que vient Balaam, c'est l que Balac veut toujours le renvoyer, pour qu'il y retrouve l'inspiration de ses oiseaux. L'expression est singulireet le Zohcw nous dit que le texte hbreprimitif portait, de ses serpents; II serait-ce par hasard de ces serpents volants ou dragons ail dont nous avons parl plus haut et dont Saminael passait pour le chef 3 ? C'est- donc ces
4. Voir t. 1, p. 325 de ce Mm 2. II y a, dans ce rci d'Azazel, unmysthre impntrabl( Maimon., In more Nevochim, ch. xxvi, p. 8). Spencer le fait drive El (Dieu) et de de Azal (spar C'est, dit-il, l'antagoniste formel de Jhovah (II,p. 14, 89.) 3. Voilh, ajoute le m&melivre, pourquoi toutes les pratiques de magie s'appellent en hbre nehhaschiin ou uvre de serpent... car les magiciens ( sont tous entour de la lumir de ce serpent antique que tu vois dans le ciel comme une zone lumineuse compos de myriades de petites toile ... (Part. III, col. 302.) On conviendra que, malgrson mysticisme, le z o h w
esprits enchan dans les montagnes du dserqu'on envoyait le bouc missaird'Isral qui prenait alors leur nom, et s'appelait Azazel ... n (Part. 1, col. 122.) Mais, malheur, dit encore le Zohar (part. 1, col. 177), malheur ces hommes qui ne savent rien, ne font attention rien, ne regardent rien. ILS SONT TOUS AVEUGLES (dans le texte il y a bouchh), puisqu'ils ignorent combien ce monde est plein de craturediverses et invisibles qui remplissent jusqu'aux lieux les plus secrets. Quel serait l'tonnemende tous ces hommes, si leurs yeux pouvaient s'ouvrir ces choses !... I<suinons-nou ainsi, d'un cijt ; l'explication par un soltkisme, opinion commune formulpour ainsi dire de guerre lasse vers le ve sicl de l'glis des thologien par embarrasset prudents. De un l'autre, TOUTES LES TRADITIONS SACREET PROFANES, aptre tous les premiers Pre de &s, l $e ' second aujourd'hui par des traducteurs plus difficiles, par des commentateurs bien plus embarrass que les anciens, et enfin par la philologie moderne qui souffle sur c,es vaines traductions et les dclar insuffisantes. Donc tout en laissant notre livre d'H6noch au rang de ces apoc.ryphes provisoires, oc1 la prudence de l'glis plac l'a peut-tr y aurait-il matir et sujet quelque nouvel examen. Pourquoi n'en serait-il pas de cet apocryphe comme du livre apocryphe de la coupe magique de Joseph, qui n'empch pas cette coupe magique de des figurer dans la Bible, ou du livre apocryphe de l'toil nzaqes, )) qui n'empch pas l'toilde figurer son tour dans l'kvangile, etc. ? Nous aborderons au chapitre Hrosm cependant avec toutes les rserve voulues, la consquencdlicate mais trs-compatibl avec la parfaite immatirialiti des esprits, de la traduction que nous venons sinon de dfendre moins d'exposer. au Avons-nous besoin d'ajouter que nous ne cesserons un instant de nous abriter sous les grandes ailes de saint Augustin, de saint Thomas et de l'&lise? parle ici de la voie lacte'e comme la science la plus moderne, et cependant cette connaissance des nbuleuse ne l'empkche pas de signaler autre chose par del il s'agit bien ici de cet esprit astral des magiciens, le grand principe sidro-cosmiqudont nous reconnaissons nous-m+me la chute, chute dont l'pisod serpent gnksiaqu serait que la rp du ne tition emblmatiqu nanmoin et trks-historique sur notre globe. II
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CHAPITRE VI11
DES
P R E M I E R CATHOLICISME
\
La terre se rassoit. - Blessures et cicatrices. - D6g6116rescence et modifications Reprise patriarcale dans l'Arabie-Heureuse, appel& ancosmologiques. trefois 'ESa~pniv c'est- -dir des bons esprits. - Premier catholicisme. Unit6 de th15ologie. -Le JGhovali de tous les peuples, l a trinit& la croix, tous les sacrements.
4.
- La
Toutes les traditions l'attestent et toutes les sciences le d montrent : la grande menace ne s'est que trop ralis Le globe terrestre compte une rvolutiode plus, et son sein, jadis dchir le feu, tal par dsormaiaux yeux de ses enfants les vastes et profonds sillons creuspar les eaux vengeresses des iniquit paternelles. Malheur au voltairien qui s'crierai aujourd'hui comme son matr Le dlug un article de foi que la raison ne peut : est admettre ! n Sur ce point, comme sur une infinit d'autres, la foi ne saurait plus s'inquite c,emoment que de modre en la
ractio scient,ifique qui finirait par croire un peu trop aux dluges Le n6tre est bien le dernier. Nous en attestons les Pruviensqui nous disent : Les Incas, au nombre de sept, ont repeupl la terre, 1 les Mexicains, chez lesquels de Humbolclt nous montre un radeau portant un homme, une femme et leurs p i n s e compagnons, protg l'oiseau divin qui prcla marche des Azt par ques 2 ; nous en attestons les Indiens et leurs sept rischis sauv Vaiv-Saorent 3, les Chalden leurs sept coinpapar et les gnons de Xixutrus (No) Chinois et leur Yao, ou Niu, succdan comme No neuf prdcesseur kgyptiens et les leur Osiris entrant dans l'arche, au rapport de Plutarque, le mm j o b que No les Grecs enfin avec leur Deucalion, que M. Letronne nous dit signifier la lettre u fabricateur de coffre 5. De pareilles concordances ne se renouvellent pas deux fois et ne peuvent videmmen pas s'appliquer plusieurs cataclysmes. Ainsi donc, gantet patriarches, tout a disparu sous les flots; tout !... exceptle germe des patriarches et des gants celui du bien et celui du mal, celui des vertus surhumaines et des crimes infernaux, celui des joies lgitime de ces imet menses douleurs la conjuration desquelles n'a pas suffi le terrible et impuissant bapthme. Cependant les eaux retournent leurs sources, la terre se raffermit,, et, malgr l'inclinaison subite de son axe6 vers le sud, elle poursuit son cours accoutum
coste, 1. IV, p. 1 9. ' Mosdonne quinze petits-fils No itf~agavant VIIIe livre. Voir au chapitre prcden 5 Letronne, Zodiaques gyptiens . 6. Nous venons de voir, dans la note prcdent l'tonnant conformit de cette croyance scientifique avec la prdictioattribu Hnoch Il est vident un savant moderne, que la terre, partir de ce moment, a change dit
1. 2. 3. 4.
REPRISE PATRIARCALE.
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Quant la colonie sauve rfugi d'abord sur les platout teaux lev l'Asie tmoinjadis des flicit de la de et chute de son pre elle descend dans les plaines de Sennaas, rentre dans ses traditions, les propage, et reprend avec esp rance et courage cette longue tapd7.6den Golgotha, qui, malgrle terrible pisode se drouledevant elle jusqu' va la fin des sicles L'humanit rena donc son berceau; mais qui la reconnatrait Lorsque le Vendidad 4 nous montre plus tard les Aryas quittant lYAirey&na-Vaedj pour peupler la Sogdiane, il en donne pour raison que cette rgio n'tai plus celle de la flicit serpent,, par ses morsures, ayant engendr dans le ce beau lieu l'hiver, la maladie et, la mort physique en mm temps que la corruption du cu et celle de l'esprit. Ces nouveaux Aryas ne reconnaissaient dj plus ces montagnes sur le sommet desquelles les anciens Aryas se rencontraient et conversaient avec les Yazathas, ou esprits clestes dont ils partageaient la nourriture. Le mm livre signale un grand changement dans l'atmosphr de l'Asie centrale, de grandes ruption volcaniques, et l'croulemen tout un syst,m de de du montagnes voisines de la chan Kara-Koram 2 . A son tour, le Pen-Tsao (Y-King), apr avoir parl du d luge de Yao, dit que les livres du juste Fo-hy (Abel ou Seth), ayant t soigneusement conservet retrouvs
de position par rapport au soleil, et que, par consbquent, le pl est devenu l'quateur a voulu expliquer les squelettes d'blphant une espc On par capable de vivre sous un froid de soixante degrs mais c'est absurde. Il est viden qu'il faisait chaud dans ces contre qu'ils y ont tsurpris. N et Selon les ggptiens, la terre jouissait autrefois d'un printemps perptuel ce qui cadre parfaitement avec ce mot de Jrhmi: La terre a t dsol de fond en comble, (ch. XII v. '13 J. De ce changement de position de l'axe, on conclut ncessairemen changement de relations entre tous les astres au et la terre. Ainsi lorsque, ne voyant autour de nous qu'une ruine cosmologique, nous osons demander quoi donc pensait l'architecte, nous oublions que son ceuvre a t brise suivant lui, par notre faute. et, 4 . Un des livres sacres des Indiens. " WEckstein, Revue archologique8e anne . 1855.
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D E S B O N S ESPRITS DEPUIS L E D E L U G E .
avaient rtabl tout un monde nouveau sur le point central et culminant de l'Asie. 1) Il est impossible de dsigne d'une n~anir plus exacte ce nu des montagnes de Barnian et de Pamer, que de Huinboldt nlentionne comme le point le plus renfl du globe, 1) et qui, berceau primitif du genre humain, selon la Genkse (voir notre t. 1 , ch. YI), est devenu le point de dpar des trois grandes races par lesquelles celui-ci va se rkpandre nouveau sur la terre. Oui, nos anctre vcurenensemble sur les bords de l'Oxus, plateau de $'amer, dit le clb orientaliste de Berlin, M. Weber. Mais laissons sur les sommets les dbri vaisseau saudu veur, et descendons vers les plaines. Le pr de la nouvelle humanit6 para fixer d'abord sur se les confins de 17Egypteet de l'Arabie-Heureuse, et, certes il est sous le masque de l'Osiris difficile de ne pas le reconnatr gyptien est en mm temps Man4, et le premier Dyoqui nisius, dont Diodore nous vante le rgne2et dont le Dyonisius thbai fut plus tard qu'une parodie. ne L'un de ces deux personnages rinventan culture des la bls griice aux enseignements des gnie n clestes (ajoute 1) toujours l'Y-king) , et l'autre trouvant la vigne, concordent parfaitement avec le No gnsiaq trouva l'un et l'autre. qui Tous trois habitent l'Arabie-Heureuse3, et propos de cette pith mystrieus fait l'tonnemen M. Dureau de La qui de Malle4, nous demanderons pourquoi on l'applique toujours
1. M. Maury (article &ypte), tient suivre la chronologie de M. de Bunsen, qui le fait vivre 5867 ans avant J . 4 . ; la seule raison donn que le est rgn des dix dieux ou demi-dieux a dk se rapporter la caste sacerdotale. Il nous semble que les dix patriarches pouvaient rentrer pour le moins dans cet ordre'. Au reste, pour ce qui concerne M. de Bunsen et ses erreurs, voir, dans Dublin Review ('1861), la nouvelle traduction d'H6rodote avec les notes de l+iwlinson, IIe et IIP liv. 2 . L. 1, no 8, et 1. III, no 35. 3. Dyonisius tirait, dit-on, son nom de la ville de Nyse. 4. Annales des sciences naiure11es, t. I X , p. 64.
REPRISE PATRIARCALE.
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au mot s'uSxiy.m, littralemen qui signifie des bons esprils? Serait-ce parce qu'elle cadrerait trop bien avec la tradition chinoise sur les rvlateu bl avec cet autre propos de du et 'Isis gyptienn a Je suis la reine de ces contres : celle qui la premir ai fait connatr grains aux mortels.. . Je suis les celle qui se lv dans la constellation du chien.. Rjouis-toi gypte qui fus ma nourrice 1 ! n toi Mais laissons l les mystre et revenons l'histoire. Le grand plateau dont nous venons de parler tai donc le centre de ce grand empire d'Assyrie ou plutht d'Asie, que Jo3 d'un ct jussphe et Mantho nous montrent s'tendan 'qu'en Egypte et de l'autre jusqu'en Palestine.'~'est cette poqu probablement, c'est cet empire qu'il faudrait rapporter le dveloppe,men cette civilisation mre dont la 'de splendeur premir se retrouve encore, soit dans les dbri de son organisation politique, soit dans les merveilles de ses beaux-arts et dans la magnificence de ses temples, soit dans les t,races d'une science visiblen~entrvl dans toute la subliet mit d'un culte et d'une thologi traditionnels, que le genre humain livr lui-mm n'aurait jamais pu soupGonner. C'est l c'est dans cette reprise assyrienne des rvlatio patriarcales qu'il faut chercher le secret de cette similitude parfaite de thologie de mystres que nos savants dcon et certs'efforcent d'expliquer par mille causes diffrentes explications tout aussi malheureuses quand il s'agit de similitudes, que lorsqu'il s'agit de quelques divergences. Obligde sortir un instant de l'ordre chronologique pour confronter les dogmes d'aujourd'hui avec les dogmes primitifs, et cherchant dans les thorie modernes le secret de cette complt identit nous est vraiment impossible de le d il
1. Liv. 1, ch. xiv. On sait que l'toil chien tai du Syrius, toilde Mercure, appel partout le grand instructeur des premiers hommes. 2. Antiq. md., 1, 9, 1. 3. Mantho fait remonter la fondation de ce grand empire vers l'poqu de la we dynastie gyptienn(2,500 ans avant J.-C.).
couvrir dans aucun des principes si contradictoires propos pour l'explication des croyances ou plut ce qu'on appelle les superstitions gnrale De leur ct tous les livres sacrdes paen proclament partout une intervention surhumaine ou le prodige. Mais en partant de ce principe mi M. Littr (1 ce qui caracpar que trisle miracle, c'est l'immense disproportion de la cause et de Z'effet, on peut dire que ce sont des miracles-monstres qu'on nous propose pour remplacer nos miracles-proscrits. Au lieu de cette trs-rationnell et consolante merveille de pre ou de tuteurs instruisant leurs enfants, ou en d'autres termes, au lieu de cette ncessittho-moralqui faisait dire & Chateaubriand le surnaturel est tout ce qu'il a de plus naturel l'homme, que vient-on nous proposer? -Une nature et des jardins qui parlent, - un dser proclamant h lui seul l'existence d'un seul Dieu, - des crocodiles qui prophtisent - des puissances purement physiques, rvla symboles, des - des qrammaires, spontanmencloses des hallucinations universelles, - des maladies nerveuses enfantant de sublimes thodice etc. etc., En vrit c'est se demander, devant ce grand bazar de folies, quelles salles dsormaivont tr assez spacieuses pour y pouvoir renfermer tant de malades ... et de mdecins Si l'on ne devait entendre par les mots de culte et religion que la rsultantde nos instincts affectifs, de nos volitions crbral des cration et plus ou moins romantiques de nos imaginations, on pourrait peut-tr essayer de toutes ces pauvres Lioloqiesmais heureusement pour nous et trs-mal heureusement pour celles-ci, toute religion se compose en outre du s e n h e n t religieux : 4"d'une thologiec'est- -dir d'un ensemble de dogmes trs-troiteme unis ; 2' d'une masse de faits norme comme une chan montagnes, 1) de base et justification de cette thologidans le passdans le prsen probablement dans l'avenir. et Et d'abord une thologie
REPRISE PATRIARCALE.
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Que toutes les religions ne soient que des sectes plus ou moins altr d'une religion unique, c'est une vrittrop vidente trop tablipar le consentement des ruditde toutes les coles tous les voyageurs, par tous les archo par logues ; par tous les monuments interrog depuis un sicle pour que nous nous permettions de lui consacrer trop de moments. Pas n'est besoin aujourd'hui de longues tude historiques; il suffit d7entr'ouvrir le premier livre venu (Z'Lhzivers pittoresque, par exemple), pour rester blou devant cette irrfragabl dmonstrationNous nous garderions donc bien d'y revenir, si, depuis quelque temps, nous ne remarquions une certaine tendance l'obscurcissement systmatiqude cette blouissantlumire C'est ainsi, par exemple, que M. Renan, s'inscrivant centre la chose juge rangeait tout la l'heure parmi les choses douteuses^, et que M. de Rmusat accusait derniremen les catholiques d'agir cet gar comme un gouvernement aristocratique qui confrerai des titres de noblesse tout le monde, et par cela seul les dtrui rait partout 2. D Chose singulir ! nous remarquions, il y a quelques pages. cette inconsquenc se mit taxer de folie le genre huqui main au moment mm o l'on dcrta l'infaillibilit de la raison gnra ; aujourd7hui, c'est encore la mm contradicau tion. Apr mille ans et plus de guerre dclar catholicisme sur son exclusivisme prtend et la svri son de dogme : Horl'l?glise pas de salut, voici qu'on ne veut plus lui permet,tre aujourd'hui d'largi avec bonheur, devant les dcouverte chaque jour, le cercle de sa grande famille, et de L mesure qu'il les retrouve, les de proclamer gnreusemen titres et les droits de toutes ces filles prodigues qui ne les connaissaient plus ! C'est aujourd'hui le libralism philosophique qui s'inscrit cont,re l'antique fraternit religieuse et qui cherche rtrc m6nies portes que tout & l'heure il d6ces
1. Livre dj cit 2 Revue des Deux Mondes, -1er mai 1 857,
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D E S B O N S E S P R I T S D E P U I S LE D E L U G E .
clarait trop troitesA l'entendre, la vrits'y accrochait; serait-ce donc qu'elle y passerait trop l'aise aujourd'hui? de Ah ! c'est que rien n'est imposant comme 1'universalit. cet antique symbole essentiellement catholique1 burinsur tous les points du globe en caractre si profonds qu'il semble en faire partie ! Il manquerait donc une base essentielle notre uvre si nous ne signalions pas quelques nouveaux aperqus sur la trace ineffaqable laisspar la vritprimitive au fond mm de cette idoltri que nous allons traverser son tour, mais dont elle sort victorieuse, comme ces beaux fleuves dont le courant sait traverser d'impures et noires lagunes, sans rien emporter de leur dtritu de leur noir limon. et
2.
Voyons s'il n'y aurait pas en ce genre quelques nouvelles et conqute ajouter celles que tout le monde connat commenqons par la plus importante, celle qui regarde le nom mm de Jhovah Chaque peuple, nous l'avons vu, a saluson dehiurge, son pr et son roi des D i e u x , son alpha et son omgason terne et m2me son Jhovah Avant de nous informer si l'tr tholo gique auquel on rappliquait avait bien le droit de le porter (ce qui va devenir dans le chapitre suivant une question de personne), il est bon de prcise peu l'idqu'ils s'en forun maient. Or s'il est vrai, comme le prtenM. Renan, que la rv qui lation de celui qui a t est et qui sera, c'est- -dir de l'unit divine, tienne une disposition toute spcial de la race isralite pourquoi la transcription la plus exacte de ce nom mystrieu se retrouve-t-elle dans un livre chinois2?
1 . On sait que catholique veut dire universel. 2. Voir un mmoire l'Acadmie publi dans le Jo;d;-?udde lu et struction publique, le 13 mars 1857.
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PREMIER C A T H O L I C I S M E .
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Pourquoi M. de Roug vient-il de montrer le mm nom k 'Acadkmie dans le Panthogyptie ? Pourquoi le Ruder 1 des Indiens, ce dieu contemporain de MoYse, s'appelait-il aussi celui qui est dans l'hymne sanscrite qui porte son nom2 '? Voici donc, d son dbutla critique i ~ ~ d p e n d a n t prise, quoi qu'elle en ait dit, en flagrant dli d'erreur tout A fait capitale, et d'autant plus inexplicable pour elle qu'elle refuse aux Chinois et aux Ariens toute espc de relation avec les Hbreux Et cette notion de l'unit divine ne para avoir fait lort pas celle de la trinit des personnes. Champollion nous montre celle-ci en Egypte, le baron de Humboldt au Mexique, R musat la Chine, Lajard sur les bas-reliefs d e . ~ i n i ~ o ou sur ud les cylindres de Babylone et les cne de Perspolis comme tous les orientalistes auxJndes, les missionnaires au Thibet et au Japon, etc.; encore une fois cette ubiquit a t plac clans un tel jour, que nous croirions abuser du temps de nus lecteurs si nous insistions davantage 3.
4 . (Autre mmoire h 17Acad&nie, en 11 857.) M. d e Roug retrouve, en lu outre, l'unit divine exprimke hiroglyphiquemenpar un dard pcher et dvelopp trhs-categoriqucn~pnt par le texte suivant : i k l 6 imw ... gene~ raior, existens soins, qui fccit caduin et creaait terrain ... solu substantiel s t e m , crealor qui gelmit n w n - h a , etc., etc ... (Dieu un gknrateur la existant seul, ... qui a fait le ciel et cr terre ... seule substance ternelle crateu a engendrk les dieux, etc.) qui Ce texte est trhs-prkcieux, en ce qu'il prouve d'abord la vrit ce mot de de Bossuet : a les paenadoraient tout, et le vrai Dieu comme les autres, ensuite la subordination des autres dieux au Diou qui leur avait donn naissance. 3. Rig-Vida, ch. vin. Au reste, toutes ces recherches modernes ne donnent, en d6Enilive, que des rminiscenceou des confirmations. On avait un toujours su que le Baal de tous les Orientaux tai des noms de Jeliovah; que le Jv Phnicien des tait paraissait +tre Jhova(voir Montfaucon, Phe'w,., ou p. 400. ) ; que le Jupiter de toutes les nations ne signifiait que Jovis pa,ter, et que ce Jovis, ou plut ce lov ou h o , n'taiantre que Jhova(Seldenus, p. 3 0 ) ; que le Yahyah des Syriens tai bien l'Adona des Juifs, que si saint Jr6mlui-m&me le prenait pour le telragrammato:~. (Voir, ce sujet, le chevalier Drich, IIcirmonie, t.. 1, p. 497.) 3 . C'est, entre autres, la 1~imoii.rlides Indiens, le conciou siimeik, ou (rois en un, des 'hibtain o d m , iod et c e , ou les trois forces de le paix de l'Edda, etc., etc.
...
II.
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l'artout encore, c'est bien la seconde liypostase ou personne de cette irinit,sa,inte7 c'est le verbe ou raisun qui est venu, qui vient ou qui doit venir s'incarner et souffris pour le salui des hoimles. Que la raison I~u~mine, croyant une manatiode cette se raison divine dont elle n'est que Cimage, ait pells qu'elle devait ses seules forces la notion cle cette seconde personne divine, qu'elle a,it sa1~1 elle le p~incz$e actif de 1'~mivers en et de sa propre vie7 on peut, la rigueur, pardonner cette illusion cle l'orgueil; imis oh donc aurait-elle pu prendre cette partie ?a plus n~yst~i-ieusplus impntrab inystres du des savoir : (I la gdratiuperp4tuelle de cette seconde personne par la premir ? )I Tenons-nous-en l'kgypte et croyoiis-el1 M. de Bouglorsqu'il nous afirine et 110~1s prouve par LUI texte que I LIS analyserons tout l'heure que cette doctrine levi . tai profess les gptien toute antiquit1 par de Q L Ipo~mait ~ nous expliquer cncorc, par une seule de 110s prtendue causes, I'tesnell &iral conformit des rites et et surtout des sacim~ents Et pour ne parler ici que de ceux ? qui nous t~ouchent p1~1s de prs est-ce le pe~zchantde la nature OLI 1~ l~entede l'esprit qui part,out amait eniran le genre liuimin vers la confessio~zOLI vers le puin mystrieu Mais ? pseuo~~s-y bien garde et sigi~alollsencore ici un cl~angement cle front trs-complet 11 y a peu de te~nps encore c'tai une dcisiobien arrt q ~ la .confession, cette invetztion des ~ e le l'homne, disaitpri?Lws, tai grancl olxhcle ; elle dgradai on7 et S L I ~ ~ Oelle~ r ~ l u profond~ne nature. AujourLI lk~i t la cl'liui cp70n la retrouve partout et qu'elle para avoir t le complmen ce grand systm d'expiation , incoinprhen de sible sans la chute7 on se reto~rne on nous dit que le senet timent d'lti~miZitsus lequel tai fondla confession est apr tout bien plus naturel q~<on le pensait, bien 131~1s ne confornie aux instincts et aux besoins de notre nature 2. 1) Ce
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4 . Voir le Mmoirlu
i l'Acadmides inscriptions, le 4 & mars 4 851. 2. Voir le J O W I Z C ~ Savcmts, inai 4 857. des
sevireinent n'est pas I ~ e i ~ r e u x ~ si la confession rpon W L car L bcso,in, pourquoi clonc la satislaction cle ce besoin coilte-t-elle si cher la ~~~~~~~e cp'elle lie se l'accorde qu'en se faisant la plus grai~cle violences ? cles Quant A l'eucharistie rappelons en trs-pe de niots ce que tout le inonde sait aujo~~rd'lli~i, c'est- -dir que partout clans les mystre cle 17ant,ic~uii paenn se retrouvaient et le jus divin et le fwment s ~ c d que Baccl~ustai ; positiveinent et littsalenien dieu d u e i n sacr et du pain mang le Tout ceci est connu. On sait eiicore que chez les Chinois7 le prtr apr avoir rpandle sang d'un cipeau, et vers ce sang clans le c,a1ice7le jette sur un ~nannequin~ clisant : Que en' ton esprit rgn sur nous et cpe ta prsenc nous clair 1) l. Alors les assistant,^ s'agmouillei~t le prtr remplit son c.a; lice et le boit en clisant : Je bois le vin du salut et vers la fin on partage la viande c k l'agneau. Mais ce que 1'011 ne sait quc clcpuis le progr des tude modernes c'est que partout dans les deux niondes il y a souvenir et in~itatioil plus ou moins sacril6ge de 'ette gsanck et*divine institution. Cllez les Indiens7 par exemple, on clistribue dans les teinples une sorte de riz appel p a d j a d m a , qui signifie litti*alei1ien chine grdce, tradwt,ioil servile du mot eucharistie qui ne signifie pas autre chose 2. A ce riz mystrieuon peut encore joindre le soin des Ariens. Ainsi, d'apr les tl~orie modernes7 la t1-ai1ssubst~a~1t~iatioi1~ cessant d'tr le plus grand des mystres aurait t partout un produit spo~ztande la raison lmnaine ! Alors il faut tout con~plt,es apr avoir envoyle genre 1iuinain7de par la et7 nature, au confessionnal et h la sainte table il faut le faire assister, de par la mm loi7 la messe tout entire Eh biei~ ouij il est tabl ! clsorn~ai mille fois p r o ~ ~ v et que la messe d'Ecbatane et celle de Babyione ne s'loigi~aien pas
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4 . Voir BI3 Gerbet, D o p e gk?~e'?"&?6?', 4 50. p. % Lettre du P. Bouchet 2 Huet, ev6que dAvranches.
autant qu'on le pourrait croire cle celle cle Sxint-Pierre de Rome7 hie11 p ' i i y edt l'i@~ie1z.tre les deox l . Si IIOLIS IOL LIS en rapportons au Zenci-Avesta 2 : C l ~ a c p jour, cl~acun des prlre tai ol~lig ,dire cette m s e , ou d'adorer le feu de divin avec ZOUR ( c'est - k - dire l'eau I~ii ) avec HAVAN (calice sacrqui contenait le PERAIIOM (OLI baume divin) , (ou Quant aux avec ~ Z D en saltscrit m ~ ~ s a clmir sacre) signes extrieurs resseinbleill encore parfaitement ceux ils de llot,re inesse : tai116t le prtr Dsjzdi prie seul7 ou tant c'est un dialogue avec le cliacre msp; il prend le l m m , met le m i x l sur la pat,neles enlveles montre aux assistants, que 1e diacre engage & prier? en clisant que le fruit de cet.te mion sacr pourra tr utile aux absents. 1) On ne ne peut rien imaginer de plus solennel et de plus suhlii~e M . g s Gerhet, cpe toutes les prirequi prcde dit et suivent le sacrifice : O grancl Sauveur? cpi vas bnile (t inonde, lie te dto~~rn de moi ; prifie-moi sur la pas terre pour que je cleviein~edigne du ciel et extirpe chez moi la racine du mal et du pcllIl prie ensuite pour la 1) coininunion des saints et pour la ira~~sn~ission i n d u l p m s des aux assistants. Qu'oi~veuille surtoui, bien remarcper ceci : ce pain eucha'istique? qui avait la forme et l'paisseu cYun thaler, le p r h e le mangeait et buvait ensuite une goutte du hoin sacr r en ptan paroles : Je suis le 110m pus, c'est- -dir la ~ i e ces l ternell celui QUI ME MAXGE SERA SAUVE. C'tai le s t i m n t m du culte 3. )I Hnfin, il n'est pas j u s c p ' a ~ ~J?thioPiens, o se1011 le s
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4. Encore une fois, nous espron qu'on ne se mprendrpas sur notre intention re1alive1nent i cos assinlilations, et relativement surtout k leurs dates respecLi~res. 2. Le livre sacrdes Perses. 3 . Voir, pour tous cos passages, le Ze7~cl-iivesia, ou livre sacr des Persans, 1. 1, p. 2d 4 ; ch. P, p. 4 3, et ch. III, p. 206; voir encore le D o p e ' qexe?"atewde la pi@t catholiyz~e,par nIvGerbet, et le W Sepp, dans son
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PREMIER CATHOLICISME.
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Dr Sepp t 7 on ne txouve une cn bien antcl~rtien , car douze demi-dieux prennelit 1e repas clest avec Dieu le pke, et l'un de ces demi-clieux, s'tan indigne de cette tal~le sainte, en est expulscolnine Judas. NOLIS parlons pas du baptme la gnrali sa prane de tique est trop coimue pour en apporter toutes les preuves. C'est encore vrai> 1e Nil. le Gange, le Mississipi, avaient confr sacrement avant, le Jourdain. Seulement de qui t,ous ce ces peuples le tenaient-ils, si ce n'est cl'une kglise, d'une r primitive, de ce premier enseignenie~it catl~olicisine, du ~llatio en un mot de ce coi?z~ne~zce?nent auquel nous reportent toujours Ies vangile ? Quant aux rites7 l'analogie seule nous dit qu'ils doivent se inocleler sur les dogin& et sur les sacrements. Coil~inent L'eau bnite par exemple, et le culte de la croix7 lnancperaient-ils partout o se rencontrent le baptn~ tout le syset thne des expiations ? De l ce mot, de saint Clmen d'Alexandrie : Les inysire des 13breux leurs rites, leurs crfiionie tous les et autres sacren~entssont extrineinen semblables (SIMILLIMA) aux mystredes Egyptiens et 1-ciproquemen 1) 2. Mais parmi tous ces signes, le plus nniverse1 et, le plus significatif est sans contredit le signe de la croix. La croix ! ce signe abhorr de la nature, cet po~wantai terne la faiblesse Imnaine, cette imd~~sla chair et. de de de toutes les pI~iIosophieslioi-s m e seule, la voici qui se retrouve sur tous les points de la terre7 au milieu des inyrtes et des roses pae~mes coninle sous les cyp& du Calvaire, enfin comme l'tendargnr faxsous lequel toutes les naet !ions se sont vues concla~nnes alors inm qu'elles ne le coinpre~laient pas7 vivre, souffrir et, mourir.
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owrage , non traduit encore en f r a ~ ~ p i et, intitulh : Das I I e i d e n t h ~ ~.mcw s , Le Paganis?ne. 11. DCLS fIeicht/~11,117,. 2. Strom.. 1. Y.
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D E S BONS E S P R I T S D E P U I S L E D E L U G E .
Les rnoi~uments sont l : n~dailles cylinclres, bas-reliefs et statues7tout porte et fournit la preuve irrfragabl que, volona taireinent ou malgr lui, le genre lmii~ain toujours arbor6 le signe cp7i1 redoute, et qui7 nous l'affirmons, ne fut janiais celui de son amour ou de son choix. 11 n'y a que I~ienpeu d'annequ'un des princes de la la science contemporaine (M. Lctronne) soutenait que croix anscle nos gyptologue n'avait ja~naistadopt que par les seuls cllrtien cYkgypte7et cela7 disait-il7 dans le inin esprit de fraude pieuse qui leur a fait inventer les vers des Sibylles ; (1 s'il en taiautrement, disait-il, pourquoi n'en existerait-il aucune trace sur tant de J X O ~ L I inents de la Grc ou des chtes occic1entales de l'Asie Mineure 1 ? Patience7 1 . Letronne7 car il est cri la fraucle et la 1 que jonglerie ne doivent plus avoir aucun sens aujourd'hui, lorsqu'il s'agit de ; et clans le fait7 peine aviez-vous cess de parler7 que MM. Baoul Rochette et Layard allaient vous la inont,rersur des cylindres asiatiques et clans les basreliefs dcouvert M. Botta Khorsabad, pr de Ninive7 par o vous ne pourrez7 quelque efTort que vous fassiez7 dcou vrir la inoindre influence persico-gy~3tie11ile ce n'est pas elle Quant la fraucle pieuse et cl~~iieme qui a sculptle curieux du te~nple Pldes, qui rede prsent deux prtre ou personnages divins, l'un 2~ tt,d'per vier. l'autre tt d'il~is,qui tieimenL cl~acunau-dessus cTun n1yste7 plac debout, un vase d'o s'cliappLUI filet d'eau. Les cleux filets se croisent imnldiateinen se cl~angent et bientt en un jet coinpos de croix anse cpi descendent juscp' terre ... vrai baptm de croix qui fait dire avec grande 'aison .M. Layard : II Je me crois clonc foncl dire que clans l'Asie occicle~itale coinine en kgypte, la croix ans n'tai pas seuleinent un symbole cle vie, coinn~eon le croit assez
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4.
PREMIER
CATHOLICISME.
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gnraleme aujourd'hui avec Champollion et Rosellini, mais le symbole de la nouvelle vie spirit,uelle ou du salut; c'est l'ancien ttragramm transformant en croix ans 1) se l . On voit encore sur les t,ombeaux de Beit-ouali appartenant au rgn de Rams II, les vaincus de race asiatique portant tous au cou 1'ainulett.e de la croix que Rosellini prenait pour une chancrur vtemenet que Chainpollion remarquait de peine, mais qui, sur le t r h e de Rams I l , dans le grand spo d'Ipsainboul , ne peut plus laisser le moindre doute sur sa. nature talismanique; ceci n'empchai pas les profanateurs de sculpter le mm signe sur un autre marbre grec ddi Herm Clithonien, dieu infernal. On peut rappeler enfin le fragment de la salle des anctre de T1iout.hm sur III, lequel on voit propos i l'adoraiion des fidle le disque du , soleil dardant sur les assistants des rayons au bout desquels on voit des croix anses Quand on voit la croix, sinon son culte, intronis partout, on ne doit plus s'tonne voir tous les dogmes qui en de driven toutes les vrit annexes, <espect pour et ses ou le moins connus en tous lieux. Mais quoi bon rechercher tous les fragments du faisceau lorsqu70npossd le lien qui les enserre et les explique? Restons-en donc l et sachons accorder, de bonne grc nos ennemis d'aujourd'hui ce que les Tertullien, les saint Justin, les saint Augustin et les Clmen d'Alexandrie accordaient aux adversaires de leur temps, c'est- -dir la parfaite identitde tous ces dogmes et de tous ces rites 2 . Saint Augustin avait donc grandement raison de le dire : Ce que l'on nomme maintenant chrtiennn'a Jamais cess d'exister 3, et Mg1' Gerbet a pu complte cette belle penspar cette proposit,ion d'une vident justesse :
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D E S B O N S E S P R I T S DEPUIS LE
DELUGE.
u L'tud l'ancien monde conduit de toute part cette v de rit,: qu'il n'a jamais exist sur la terre qu'une seule religion dont les cultes locaux furent primitivement des manation plus ou moins pures 1. Mais 011 se retourne, et l'on se rabat aujourcYhui sur Z'ant rioril des Stles des Ve(las, des Zends et des Kmqs, c'est- dire des livres sacrdes nations. D'abord celte antriorit est bien loin d'tr dmontr ensuite, le flt-elle nous l'accorderions sans le moindre embarras; mais ce que nous ne concderon jamais, c'est la t~ransformationd'un Simon-Pierre, d'un Jacques et d'un Matthieu en lecteurs des Pouranas et du Zend-Avesta, ou en plagiaires imitateurs de Zoroastre et de Chrisna. Nous ne comprendrons jamais que ces sublimes ignorants dans l'art de bien dire, que ces raccon~modeursde filets, que ces disciples si rcalcit,rant, la parole de leur matre aient kt6 en~prunter doctrine eucharistique qui les la scandalisait si fort dans la bouche de Jsu aux cuniforme de l'Assyrie et au sanscrit des Hindous. Quant leur divin matre nous ne pensons pas qu'il se soit fait natr lui-mm Bethlemcrucifier sur le Calvaire et ravir sur le Thabor, uniquement pour vrifie prdictionvediques, ou pour les mieux se conformer la vie d'un saliavan& et d'un sakiadonc en possession mouny. Le monde , admettons - le, tai dj d'une partie de l'hritag commun, avant le dcre qui en adjuge les titres aux chr6tiens ; soit, mais l'vangil vous le dit lui-mme il est le retour aux lois du commencement, au code primitif des nations, la minute mr et perdue, et puisqu'on nous accorde que la copie biblique est pure de toutes les folies qui dshonoren autres, un privilgsemblable ne les peut absolument tenir qu' la puret du modl et la sinc rit de la copie. Ne faisons donc plus inspirer par la nature, et simultan ment chez vingt peuples divers, t,out,ce qui rvoltla nature,
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PREMIER CATHOLICISME.
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par la raison tout ce qui boulkverse la raison, par la conscience tout ce qui trouble et ananti conscience. la Mais lorsque, rpudianl'id si rationnelle d'un peuple primitif, les partisans d'une rvlati spontanpar la grande voix du dseret de la nature viennent renchri encore sur cette folie par l'hypoths de peuples autochthonesl favoris sous toutes les latitudes du m6me prodige, l'absurdit devient exorbitante. Toutefois, supposons que la nature ait chang que le cu humain ne soit plus sa place, il n'en reste pas moins bien autre chose. Les faits viennent h l'appui des dogmes, et l'on sait dans quelle proportion ils se 'prsentent Comment ces faits s'y sont-ils pris pour si bien se conformer k leur annonce? Plus Z'uutocht/wnisme serait accord plus et le problm se coii~pli~urai ! Donc l'hypoths n'est pas heureuse, et le fond catholique de toutes les thologie plus profanes prouve qu'aprks le les dduge il doit y avoir eu ncessairemen pdriode d'orthoune doxie assez longue 2.
4 . On appelle ainsi tout peuple que l'on suppose n s u r place et formant, par consquent une race toute spciale 3. PREMIER CATHOLICISME. Sur ce premier catholicisme primitif nous de trouvons d'excellents articles dans l e ~atchism 'persvtranc de lis? Gaume, t. IV, p. 4 94, e t dans les Confrencedu R. P. Ventura, t. III, p. 347. Apr avoir cit ce mot de Voltaire : On s'accusail dans les n~ystre d'Orphed'Isis, d e Cr Samothrace; car l'histoire nous rapporte que de Marc-Aurle en s'associant aux mystre de Cr fileusine, fut obligk d e se confesser k l'hirophante hW' Gaume ajoute : II est assez remarquable que la confession soit celui de nos devoirs dont on trouve les traces les plus frappantes dans le paganisme. Ainsi, ... pour n'en citer qu'un exemple, on trouve dans le Zeizd-Auestu, t. II, p. 28, l'institution des palets, ou repentirs. Voici en quoi elle consistait : '10 le p h i l e n t vient devant le clestour, c'est-i-dire le dockur ou le prhtrc; 20 il commence par une prir i Ormuzd et son ministre sur la terre; 30 il accompagne cette prir des meilleures rsolution pour l'avenir. Voici les paroles qu'il prononce : (1 Je me repens de tous mes pch renonce. ODieu, ayez pitit5 de mon met de moncorps j'y dans cc mondk et dans l'autre. J'abandonne tout mal de pense tout mal de parole, tout mal d'action. 0 juste juge! j'espr ktre suprieu l'auteur du k mal, A Ahriman. J'espere qu'k la rsurrecliov tout ce qui se passera & mon
La Vierge mkre et immacul6e proclam& par toutes les nations, quarante sicleavant de l1&tre Pie IX. par
Nous venons de constater chez les &gyptiens ce que l'on pourrait appeler l'auto-gnrati divine, c'est- -dir l'essence divine d'un vire suprme engendrant perptuellemenun second, lui-nz&tne; mais la lecture attentive de ce ni6inoire nous
garsera doux et favorable. C'est ainsi que je me repens de mes pch qu'on et que j'y renonce. Vient ensuite l'accusation detaill6e des pch peut commettre envers Dieu, envers le prochain, envers soi-mhe. A cette confession, les Parses attachaient la rmissiode toutes leurs fautes; c'est au point que s'ils n'avaient pu la faire avant de mourir, ils ordonnaient qu'on la f pour eux apr leur mort. a En lisant ces tcmoignages et une foule d'autres, reprend Mgr Gaume, on reste pleinement convaincu de l'antiquitet de l'universalit de la confession. Mais comment tous les peuples se seraient-ils accord ce point, si primisur tivement il n'avait t rvl ce Lorsque-Jsus-Chris vint sur la terre, il trouva doncla confession tablie et en imposant ses disciples l'obligation de se confesser il ne porta point une loi nouvelle, il ne fit que confirmer et perfectionner une loi existante. ( Je ne suis pas venu dtruire mais compltela loi. Saint Matih., v.) C'est ce qui explique pourquoi le prceptde la confession n'excita aucun murmure, ni parmi les Juifs ni parmi les gentils; ils y taien accoutums rien ne leur paraissait plus naturel; une tradition constante et universelle leur en faisait sentir la ncessitindispensable. Pour s'affranchir de cette et l o i , il faut donc braver non-seulement l'autorit6 de Jsus-Chris de l'hglise, mais encore celle du sens commun. Nous demanderons, nous, un peu d'indulgence et de pitipour ces grands et pauvres rudit protestantisme qui ont consacr tant de veilles et de padu pier i la dmonstratiode la nouveaut de la confession et de son invention par les prktres de l'kglise romaine, vers le vif ou le vnie sicl de l'$glise. Vont-ils maintenant se retourner comme la science et soutenir que rien n'est plus naturel? ... Ils ne l'oseront pas, car alors ... Quant au R. P. Ventura, il nous fait passer en revue la ncessitd'abord, puis la ralitde tous nos sacrements. Dans la race de Seth continupar celle de Sem apr le dluge car il tai ncessaire saint Thomas, qu'avant la venue du Christ il y eiil dit certains signes visibles par lesquels l'homme pdclare foi la venue sa
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prouve encore tout aut,re chose, c'est-&-dire la connaissance parfaite en Egyptc, comme partout ailleurs, de notre dogme de la Vierge immacule Le premier catholicisme e tvraiment incomplet, s'il
de son Sauveur; ces signes consistaient dans l'insti[ution de quelques sacrements. Mais quels pouvaient Atre ces sacrements? D'abord le bapihe, le sacrifice eucharistique figurpar les pains de proposition, la manne, l'agneau au pascal, la libation du vin, etc. ; le marinyc, conformmen troisim chapitre de la Gense l'ordre, confraux premiers-n de la famille et en faisant, comme de Melchisdech un prtr du Trcs-Haut. n i( C'taient est vrai, des sacrements figuratifs d e cens & la nouvelle loi, il et, compar ceux-ci, ils taien i bien imparfaits, mais ils n'en taien pas moins des sacrements vritables comme Israltout e n &nt le peuple figuratif du peuple chrtienn'en tai moins le vrai peuple de Dieu. )> pas 3" Chez les peuples gentils, car il y avait de vrais fidle c,hez les pa'cens et en bien plus grand nombre qu'on ne le pense! ... Tous les payens taien des gentils, mais tous les gentils n'taienpas des paensL'idoliitrie a t moins ancienne et moins rkpandue qu'on ne le pense. Jusqu' Babel il n'y eut pas d'idol tri sur la terre, et mbme aprbs cette &poque le culte de Bel ... n'aileignit pas de longten~ps tous les peuples, ... et nlbme, parmi ceux qui furent atteints, le vrai Dieu a eu u n grand nombre de vrais serviteurs, de et la rvlati primitive un nombre ga sectalur... Partent le genre humain conservait une foi plus ou moins explicite dans le rdempteu futur ... et le saluait de loin, a longe aspicirni.es et scdutanles. 1) (Hebr., x i . ) Frappdes traits de ressemblance entre les crmoni pa'iennes et certaines crmoni l'&lise, quelques apologistes modernes ont cru dede voir accorder que vraiment l'Egiise a emprunt aux paences rites, mais en les transformant ... Sans doute, si &s l $e ' avait fait cela, elle aurait fort bien fait,'& personne n'aurait le droit de l'en b l h e r ; mais c'est tout le contraire qui est arriv sont les paen qui en ont hrit de l'!&lise e t qui ce ensuile les ont @tsCar la vraie &lise n'est pas nseulement sur le Calvaire, mais dans la personne d'hve, ... n avec le monde, elle est aussi ancienne que le monde, 11 l'a jamais quitt et ne le quittera jamais. Or, 13 Fa c'tai son trhsor.. . Rien n'est plus large, plus consolant et plus vrai que de telles paroles ; toutefois il ne faut pas prendre le change, et lorsque le R. P. parle d e (( cette i d o l i t r i e bien plus nouvelle qu'on ne le suppose, il ne faut pas la confondre avec le satanisme qui r6gnai t au sein de la plus pure orthodoxi~, alors mbme qu'il n'y trdnait pas; e t lui aussi, il est aussi vieux que le monde, et remonte a u premier chapitre de la Genbse pour ne finir qu'aux derniers versets de l'Apocalypse. Les deux forces, sans 6tre neensemble, ont vcu vivent et vivront toujours paralllement jusqu'i ce que la force crb disparaisse devant la force engendre
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n'el transmis aux nations et, livr& leurs profanat,ions futures le plus aimable de ses dogmes. Les vierges s a c d g e s ou desse des paensvont donc nous dmontre Vierge sainte du premier catholicisme, c,ar la nous pourrons dfie toutes les v o i x de la nature et tous les efforts spontandes consciences d'avoir jamais pu rvl de pareilles choses. Apr avoir .'citet traduit un texte dans lequel Ammon-r III dit au roi Amnophi (Memnon) : Tu es mon fils, je t'ai engendr..., etc., M. de Roug ajoute : Cette idest. exprim sous une multitude d'autres formes plus ou moins nergicfues pour que cette idp venir dans l'esprit des hihograminates, il fallait donc qu'il y e dans la religion gyptienn fonds de doctrine plus ou moins prcis un indiquant comme un fait possible et venir une incarnation divine sous la forme humaine. II s'agit donc bien cette fois d'une gnrati temporelle, et non plus de l'auto-gnrati perptuell signal t,out l'heure; et grand est notre tonnemen voir M. de Roug de se troubler devant cette nouvelle phase de la gnrati divine et nous dire : Si je puis comprendre ce qu'taien aux yeux des hgyptiens le Pr et le Fils divins, j'prouvbien plus de diffic.ult me rendre compte des fonctions que l'on attribuait au principe f,mini dans cette gnrati priinordiale. Cet tonnemen l'habile gyptologu reproduit encore de se devant une foule de monuments, et entre autres devant la statuette nophordu mus grgorie au Vatican, qui lui montre l'intervention de ce principe fminisous les traits de la dessNeith de SasIl reste frapp6 de cette opposition apparente ent,re l'intervention de ce dernier principe et l'autocratie du premier, dont le scarab tai plus ancien hiro le glyphe ' . l Mais nous sommes, notre tour, bien autrement
4 . Les anciens croyaient que le scarabke tai animal s'engendrant luiun mhe.
tonnde le voir ne trouver d'autre issue cette difficult qu'en faisant de la dess Neith un troisim ternie de l'essence divine. 11 Il nous semble que le savant chrtien assez heureux pour ret8rouver et pouvoir dmontrel'existence de ses propres dogmes sur toute la terre, doit chercher et saisir toutes les analogies qui viendraient les complter trouvant tout k la Or, fois ici et son propre Jhovah son rdempteu et incarn (le bon serpent), et son martyre causpar la colr de Typhon (le mauvais serpent), et ses gnie toute nature, etc., comment de M. de Roug ne reporte-t-il pas tout de suite sa premir pensvers la femme mystrieus destin l'enfantement temporel de ce mm Osirisy et l'crasemen son mm de ennemi Typhon? Il nous semble que sans la femme libratrice comme on le sait, parsans cette femme au serpent, retrouve tout ailleurs, et qui, nouvelle f i e , reprsentbien aussi le principe fminide l'humanit terrestre, il eut manqu l'un des t,rait,sprincipaux, et. ce qu'on pourrait appeler la pice mr la grande synths thologicpgyptienne Qui peut donc arrteM. de Rougl ne peut-tr assuCe rmen cet,te phrase du grammate en chef, du commandant des pylnes adress roi Cambyse en l'introduisant dans au le temple de Sa: Je fis. connatr ensuite sa majest la dignitde Sasqui est la demeure de Neith, la grande gn ratrice du soleil, lequel est un premier-??et qui n'est pas engendr mais seulement enfant C'est ici cpe la distinction d'poqu fait sent,ir dans la gnrati se primordiale et perpituelle dont, parle M . de Roug premier-n (pri?noge~tih~s) Le est effectivement engendr (genittmy non facturn), mais ici il
1. Nous allons voir, i la suite de ce chapitre, le d6veloppement de cette, ide Qu'il nous suffise de mentionner ici la reprsentation les murailles sur d'Edfou, d'une jeune fille supplantant Typhon. (Voir Lacour, Les OEloin, t. 11, p. 305). Ajoutons encore ce renseignement donn par M. Alfred Maur1 (Revue a r c h i o l o g i p e , de '1 844, p. 670), que Proserpine elle-mhe n'&ait pas sans quelque analogie avec la Mr du Sauveur, e t qu'on l'appelait Notre-Dame. Tout le paganisme est dans ce sacrilge
est positivement enfant (la Vierge enfantera, Virgo pa,riet, 1s.). Ce n'est plus seulement ici le texte : Eqo qeneralor qui gignit seipstm; je suis le grand gnrate s'engendre qui soi-mm ; mais celui qui se termine par super g m a matris suce, a maire natus ~zo~zprocrecitu~r,mais non procr les 16 1 sur genoux de sa mre En un mot, c'est l'/imozm-~d que M. de Roug nous montre appel le mari de sa mrel Mais, dira-t-on, nulle part la Vierge chrtienn n'enfante le soleil! Mo11 Dieu, pas plus que Neit,h et qu'Isis, mais elle enfante celui dont il est dit : Je ferai venir mon fils du soleil, celui dont on implore la venue temporelle par ce cri : 0 O'riens! c'est - 2t - dire, 6 soleil levant ! 6 symbole visible du soleil invisible 1 et M. de Roug nous apprend t,out le premier CC qu'Amo~m-r n'est pas seulement le soleil, mais le soleil levant ( o r i e m ) . 1) Il 1113saurait tr arrt davantage par cette objection, que cette mr ressemble dans l'menti de Thbe la troisim personne de la triade gyptienneet figure en apparence comme une face de l'gtre suprm puisqu'il ajoute iniln diafcement que dans les figures de Mouth et de NeUh elle semble revti au contraire une personnalit plus distincte. 11 Enfin il n'y a aucun embarras dans cette dfinitio Prode d u s , Neith tai certaine dessdmiurgiqutout la une fois visible et invisible, ayant sa place dans le ciel et mettant nanmoin gnrati espces la aux ... attendu que toutes ces qualitcosmugoniques conviennent parfaitement la lune, et que la femme qui doit crase tt d u serpent et la enfanter le soleil levant, que la reine des d e u x en un mot a pour symbole constant l'astre que l'Apocalypse, commentde depuis par la statuaire et la peinture, n'a pas plac sous ses pieds sans dessein (amicta sole, luna szibpedibzis ejzis, et c o m a
, l . M&zoire sur h i L de Dieu, lu 5 l'Acadmie M. de B.. .., et rappar port dans le Journal de L'Instruction pitblique, du 13 mars 1857.
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siellarwn; revtu du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne cl'toile sa ttei)Voil Neith portant sur sa sur tt le croissant que l'Isis chrtienn sous ses pieds dans le a beau tableau de Murillo. Voyons maintenant les analogues de la desse Voici cTabord Jablonski qui la confond avec Isis, Minerve, et mme d'apr quelques-uns, avec 17Anaitisou la lune Vnu des Persans. Or, il faut renoncer tout jamais l'autorit des Macrobe, des Varron, des Plutarque, e k , si toutes les 'desse sont pas ne en mime temps Diane, Hcat 2e^V/i, sans qu'il y ait rien et lqui se rapporte une triade divine. On la confond encore avec la dess Hat,hor; mais qu'est-ce donc que cette dess Hathor, sinon la maison d'Horus qu'elle allaite comme Isis? Nous pouvons la voir ainsi clans le Mus britannique gyptien implor le pharaon Thoutms par qui lui donne la main pendant qu'il tend l'autre Month-rseigneur du ciel. Ce monolithe est tir des ruines de Karnak. On voit encore au mm musla mm dessassise sur un DIVINE ET DAME trne au bas duquel on lit : M ~ R E DU CIEL. Mais voici un document analogue et tout nouveau. Jablonski nous pariait tout l'heure de l'identit de Neith la divine avec Isis la sage, Minerve et l'infm Anaitis des Persans. Tout se concilie dans le paganisme, parce qu'il ose tout; mm faire appeler cette Anaitis par les marins dont elle tai patronne : la TOILDU MATIN et L U M I ~ R EDE LA MER, s f d a matutina et lux mariss. Nous partageons ici l'indignation du
3. Panthdon qytiench. ni. 3. Voir le Dr Scpp, >a e i d e n t h w n , etc. Anaitis tai H l'inf&me Arstart6 [ksrfioO&, astre desse)Rappelons-nous que nos pkres ont vu la reine du ciel catholique remplace l'autel de Noire-Dame, par une Vhus-Raison, sur qui, celte fois, n'tai malheureusement pas un mythe; c'tai toute une rchabilitation d'Astart6, et tenez pour bien certain, que lorsque, quinze cents ans l'avance, le paganisme appelait Anaitis Reine du ciel, il savait parfoitement bien ce qu'il faisait, car Tyrrh a trs-bie dit : Comment pour-
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D E S B O N S ESPRITS DEPUIS LE D E L U G E .
savant rdacteu la Revue du inonde paen et nous appede lons comme lui dmoniaqu cette profanation du langage de 17Eglise;mais il nous faut bien la consigner. car a,pravoir postout le problme elle en est selon nous l'unique solution. Laissons donc de c6t les pleureuses d'Adonis, d'Atys et de Thammuz, ces pleureuses du Liban et de la Phnicie toujours voile portant une branche de lotus k la main; et passons la Grande. Desse Magna Mater, des Syriens et des Grecs. Chez ceux-ci, et spcialemen Athnes tour tour Minerve, Pallas ou Cybde, nous la verrons tenant un enfant sur ses genoux, invoc~u dans ses fte sous le vocable de M O V O ~ E V % G QEG seule Mr de Dieu, et reprsent quelquefois entour c l m m personnages, et assise au milieu d'eux sur de un lion 1. ( Christus est leo.) C'est elle enfin dont Pindare chante l'assomption en ces termes : La fille du ciel s'est 6lev6e au ciel, elle est assise h la droit,e de son phre pour lui transmettre nos prires avocate (advocata) , plus puissante que les anges (regina angelorum}, elle leur commande t,ous 2 . Mais voulons-nous quelque chose de plus prciencore? Rappelons-nous une des applications de cette thologi dans la fable, rappelons-nous cette Sm ~e'X-flvxencore), (de pousde Jupikr et mr de Bacchus (soleil), appel& aux Indes smala,, (en sanscrit Immacule) que Nonnus nous et dit aussi u transport,e apr sa mort, au criel, ou elle devient, commensale de Mars et de Vnu sous le nom de ~ ~ a v f m c A s h , reine du monde. Oui, reine du monde, et retenons bien ceci, :i reine du monde, au nom de laquelle tremblent tous les d
) :
rail-on refuser au dmoune connaissance anticipde tous nos mystres lorsqu'on l'accorde aux sibylles ? )) 1. Raoul Rochette. 1. Pindare, Hymnes 6 ~iiiiierue,p. 4 9 . On est tonnd e voir un homme comme M. L e n o r n m t {t. 1, p. P ! 9 , An.72. arch. de V S n s l i l . ) s'merveille comme les autres du peu de fcondit cetle grande mre u Si la fcon de dit maternelle, dit-il, e son attribut (comme on le prten), elle eit ncessairemen une multitude d'enfants. Cependant les traditions ne s'aceu
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mons,n % p l - i T ~ ~8aQm~e;, 1) terror d m o n u m Maria. ~ G 1 Toutes ces desses Junon, AsiarlMblytia, Cyble Isis, , Athor, Neith , VnusProserpine, Hcat etc. venaient se fondre dans la grande synths des Maaleur non1 gnriqu dont la racine est ma (nourrice), dont nous avons fait le mois de mai, comme nous l'apprend le bon Plutarque, ( 1 attendu, dit-il, que ce mois tai consacr % Ma ( M U T E ) , c'&-%-dire Vesta2. )I Le mois de mai con sac^-6 Ma! ... cette Ma que M. Guignault va nous montrer tout. l'heure aux Indes, s'ajoutant la trinit6 indienne sous le nom de Parasaetc ou MaaMr de Dieu ou des hommes=! II Et vraiment, c'est bien la reine du monde, cet,te S M a , car on la retrouve partout : en Lydie comme Rome, Mastaura 4 comme dans l'Hindoustan.. . A Rome, Vesta ; Athnes Cr MaTu a y x h (mr- nourrice afflige aux Indes, ou ; dewaki (ou vierge immacul&), portant dans ses bras ce dieu (Clirisna) dont on a voulu faire un Christ; nous n'avons donc nulle peine croire avec Creuzer que dans tous les anciens temples, ces deux principes (Chrisnu et Ma'ia) taien ador ensemble, voire sur un mm autel 1) Et pour que cette pith immaculie ne paraisse pas une ipitht de circonstance, rappelons une dernir fois le synonime sanscrit amala qui, selon le mm auteur, ne signifie
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cordent, au premier abord, que sur u n point7 celui de refuser k la Magna Mater LA. QUA LIT^ D E M ~ R ... Diodore nous la montre cependant comme E une Vierye qui porte souvent de pcbtils enfants dans ses bras. )) Ce n'est pas, il nous semble, h M. Lenonnant de s76tonnerenvoyant la plus grande des vierges devenir lapltis grande des mires, tout en n'ayant qu'un seul enfant. 1. Inscription grecque d'un petit temple reprksent sur une pierre trouvpar Beger et reproduite par Aio/itfaucon.. 2. Voyez, ce sujet, Aulu-Gelle, au mot Maia. 3. Religions de l'antiquiti, t. 1, Indes. 4. De ma, nourrice, et de -raS?o;,laurci~u, suivant quelques archbologues On sait que le taureau (aleph, d'o alpha) est un des emblme du Christ, 5. Creuzer, t. 1, p. 957.
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D E S BONS E S P R I T S D E P U I S L E D E L U G E .
pas autre chose, et celui slata-baba (pure comme l'or) appliqu par les Scandinaves leur vierge mret comme celui d'alma l'tai toute l'antiquit2 par Et si l'on voulait leve moindre doute sur le sens et la le port ces pithte de celles donne parfois aux mystrieu engendrpourraient trancher la question... Ainsi, l'pith par les Persans leur verbe incarn et de Sosiosh, donn mm le nom de Sakia-Mouny, ne signifieraient, selon le Dr Sepp, que fils de femme immaculecomme celle qui enfanta Zoroastre, et qui , pour cette raison, s'appelait
twashtra
Ainsi donc, pour Cr comme pour Marie, lmois de ma( par consquen mm nom! les d m e s attributs, savoir le le soleil, les deux serpents et la couronne d'toilesles mme pitht le mm astre pour symbole, et, ce qui seul tran! cherait cette question, la mm puissance thologiqu incarn sur ses genoux !... Que veut - on de plus pour la fidlit d'un portrait? Ce n'est pas une raison cependant pour nous alarmer des rflexion inspireau savant, au religieux, niais protest.ant M. de Rougemont, par la madone noire d'Hator la tnbreu et par la sainte mr Shing-moo, occupant une niche derrir tous les autels chinois, et I-eprsent un enfant dans ses avec
1. Creuzer, t. 1, p. 957. 2. Voir la belle et savante dissertation sur ce mot, par le chevalier Drach, (Harmonies, t. I, p. '1 32). On sait tous les efforts tent quelques rabpar bins et par Voltaire, pour faire confondre le mot aima, employpar le pro-
plxite Isa(une vierge enfantera) , avec ceux de belzda ou de naara, qui signifiaient tout simplement, disait-on, une jeune femme. Mais le chevalier Drach a fait justice du systm et demontre irrsistiblen~en le m h e que mot a toujours signifi une personne du sexe, jeune et vierge, dans l'intoute la m m nocence la plus absolue; II au reste, que signifierah dsormai vaise querelle sur l'alma, lorsque le mot immacz~le'enous arrive de tous les coins do la terre, comme pour saluer et justifier sa proclamation officielle? 3 . Sepp, loc. cit. K La statuaire et la peinture ne s'y sont pas mprises et toutes deux ont eu plus d'une fois prsent l'esprit la grande dess telle qu'elle apparaissait au philosophe Apule (Mtamorph. II, 1. XI.) t.
ARCHEOLOGIE D E LA V I E R G E M ~ R E .
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bras et une couronne sur la tte Les saintes kcritures, dit-il, ne sont pas responsables de ces accommodations de l'glis croyances paennel . Comment un homme d'un aux esprit aussi vaste et d'ordinaire aussi large que l'est celui de M. de Rougemont ne saisit-il pas la parfaite solidarit de toutes ces questions, et ne se dit-il pas qu'en sacrifiant notre Isis nous livrerions h l'instant l'ennemi notre Osiris commun, notre Horus, etc.? Comment ! c'est une seule et mm statue, et il la scinde en deux parties ! il sacrifie la mr et se rservl'enfant ! Mais c'est impossible, et s'il avait le malheur de faire une pareille concession, et d'admettre le plagiat propos de la desse le lui imposerait bien vite on pour le dieu. Heureusement les excellentes 'aisons qu'il donne pour le dieu sont exactement les mme et sont tout aussi valables pour sa mre Tous, tant que nous sommes, rptons-l nous nous renfermons prudemment, mais trop judaquemenpeut-tre dans la lettre du Nouveau Testament, lettre pleine d e rticence et de sobritsur le mm sujet. Tous, tant que nous sommes, fascin le c6tterrestre d'une existence semblable i celle par i de tant de saintes cratures nous ne savons plus comprendre. Pas n'est besoin, qu'on le sache bien, de se faire ou de se dire protestant pour avoir t souvent tent de.. .protester, et, pour notre part, nous le confessons en toute humilit nous nous sommes troubl plus d'une fois devant cette galit sinon rellepour le moins apparente, que nous venons de constat,er dans les honneurs rendus h la mr et au fils. Cet tonnemenet cette tentation de scandale tiennent videmmen trop court rayonnen~entde notre vue, car au aussitque nous nous levonpour voir de plus haut et de plus loin, l'horizon et s'tenet s'claireainsi lorsque nous embrassons d'un coup d'i toute l'ordonnance de cette po p divine qu'on appelle le l k e , nous ne pouvons nous refu1. Peuple primitif, t. 1, p. 3/14.
ses k cette vrit d'videnceque le r3le vanqliqde l'humble servante de Nazareth n'est pour ainsi parler qu'un pisoddans ses magnifiques destines Promise comme le Rdempteuet avec le Ridempteur au lendemain mm de la chute, c'est elle qui dans l'Apocalypse semble clore et consommer cette rdemptiooperpar son fils. De tous les instruments de la @ce elle en para 2, son tour l'dpha tr et l'omga Si l'on veut comprendre quelque chose la place qu'elle occcupe dans l'&lise et aux honneurs qu'on lui rend, il faut bien se pntr cette autre vrit que la Vierge (nouvelle de : Eve) est au principe fmini l'humanit ce que Jsu de (nouvel Adam) est son principe masculin, dieu voulant, selon saint Augustin, que chacun des deux sexes e son repr sentant et son gage dans le grand uvr de la rdemption1 1) selon les paroles d'un autre grand docteur, dont la date doit gne un peu nos frre &gars2 la vierge Marie devint l'avocate de la vierge Eve, et ainsi, le n ~ u d qu'avait fait la dsobissan l'une eut son dnome l'obissanc de par de l'autre. Enfin dans l'Apocalypse, Marie, revdtue du soleil, et ayant la lune sous ses pieds, m i e t a sole et luna sub pedibus ejus, n'a plus rien de commun avec l'humble servante de Nazareth 3 , car elle est. devenue la plus grande des puissances thologique cosmologiques de notre univers. Sans dire avec et
XSXIII. - Saint Irhncrivai au sicle 3. Nous savons qu'on applique ordinairement ces paroles l'figlise, mais nous savons aussi, et c'est Cornelius Lapide qui nous le dit (Apoc., cl]. XII), qu'on applique la sainte Vierge tout ce qui s'applique l'figlise. C'est le n l h e docteur qui, apr avoir citbce mot de saint Bernard il la sainte Vierge: Lu Soleil C/trisL demeure en toi et tu demeures en lui, tu le revt et il le r e v i & (Sermon sur la sainte Vierge), ajoute: a De mbme, la Vierge, mr ds Dieu, est la Lune. fi Elle est comme la Lucine de l'hgliso qui enfante, de maniire qu'on peut lui appliquer ce vers de Virgile :
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u qu'elle a complGt6 la sainte Trinit&, nous pouvons dire cependant avec lui qu'elle est pour nous comme la transition du fini l'infini ; plus hardiment encore avec le Docteur anglique que Marie dans ses op&-rations atteint presque et confine aux frontire de la Divinit4 et que, selon Gerson, elle constitue h elle seule une hiirarchie qui (pour nous, peut-tre, est immdiatemenla seconde au-dessous de la Trinit6 du Dieu suprrne2 1) Alors plus vaincu qu'dclairb par de si grandes autorits nous cornmencons h comprendre et touffedes scrupules qui ne tenaient ~ ~ ~ ~ ' l ' h oborne embrass6 par noire rizo regard. Pour en revenir au paganisme, nous comprenons maintenant que M. de Rong ait cru voir dans Neitli un troisin~ terme de l'essence divine, ou bien une nouvelle face de la Divinit tout la fois une personna1it.k distincte, II puisque et nous venons de voir qu'elle est le symbole de la rentrde l'humanit dans le sein de la Divinit Nous comprenons donc qu' Amoun - r soit l'poude s a mre puisque la Magna Mater des chrktiens est prcis6men l'e'l~ouscd e ce fils qu'elle enfante. Nous comprenons dbs lors que Neill1 illumine le soleil tout en restant la lune, puisque la Yiergc, qui est. reine du ciel comme elle, rev le Christ-Soleil comme elle ci en est revt,ue tu restis solcm et te sol vestit. Nous comprenons que la fameuse inscription de Saait pu dire : Personne n'a jamais soulevk mon voile, a attendu que cette phrase, plus l i t t h l e m e n t traduite, est le rsumde ce que chante 1'E.giise a u jour de la Conception3.
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1. Saint Thomas, t. 1, p. 9, 23 CI 26. 2. Gerson, Tract-, 1. IV. 3. Jablonski, diL M. de Roug fort bien remarqu que le voile est une a id6e athhienne, et que la traduction de Proclus est collc-ci : Personne n ' i l jamais touche i ma tunique Q u a n t au texte de I'figlise, auquel nous hisolld i allusion, le voici en latin : Qiira porta erit dansa, et non erit aperla. quia nullus homo perlrmsiit et pertrmsibit per emn. (Id., ibid.)
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D E S I;ONS E S P R I T S D E P U I S L E D E L U G E .
Nous ne voyons qu'une seule diffrence c'est qu'apr avoir rp pendant des sicle ce qu'elle disait Apul t( Je : reprsent moi seule tous les dieux et toutes les desses je suis la seule divinit de l'univers, Isis a fini par lasser Jupiter et se faire chasser du ciel par son poudivin1, ... prcisme se faire remplacer par une femme qui pour serait restprosterndans son attitude de servante, uncilla, si le Seigneur, regardant l'humilitde cette servante, respexit humilitatem, ne lui avait pas mnag d'aussi grandes destines fecit mihi m a p a qui potem est. M. Maury a donc bien raison de poser en principe que (1 la Vierge prit possession de tous les sanctuaires de Cr et de Vnus que les rites paen proclamet pratiquen et 'honneur de ces desse furent en partie transfr la mr Seulement il ebien fait de changer le mot du Christ 2. prit, possession en celui de reprit, et de nous dire surtout pourquoi les rites de Vnun'avaient jamais trepris avec l'ideL du moins, nous espron que le plagiat n'a pas tcriant. Concluons en disant : le dogme, la liturgie et les rites profess l'&lise apostolique et romaine en 1862, se retroupar vant grav des monuments, inscrit,^ sur des papyrus ou sur des cylindres de bien peu postrieurau dlugeil para impossible de nier l'existence d'un premier catholicisme ant historique, dont le nbt,re n'est que la continuation fidlePourquoi, parallklement & cette premir orthodoxie, nous voyonsnous forc de constater galemen htrodox moins une non longue, dont toutes nos hrsi modernes sont leur tour l'imitation .exacte ou plutl'invitabl consquenc !...
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4 . Voir l'Am d'or, d'Apule volume. IIe 2. M w e , p. '183. 3. LE MOIS DE MARIECHEZ LES ROMAINS. Cette Maia tai dbsignhe dans les livres pontificaux par le mot falua ( l a fe c'tai ; Hkcate sous sa forme la plus f cheuse a savoir celle de Proserpine et de dess infernale. C'tai encore, nous l'avons vu, Sml l'pousde Jupiter e t la terreur des de-
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nions. On lui consacrait, le mois d e i d , qnr l'on apnelait c le mois de ]a et lionnedess~ l'on avait soin d'y comprendre tontes les letes qui (lovaient lui 6tre le plu* agrables sienne tai La fixe,a niai. Primitivement insti9 tupour honorer, dis lit-on, la chastet des Vestales, et cl6br les par dames romaines dans le sanctuaire le plus retir du temple, et sous les yeux du souverain pontife, on n'y tolirait mhme pas le portrait d'un seul homme; mais, peu peu. la peau d e brebis laissa voir celle du loup, quelques en hommes SE dguistiren femmes, s e chargren de la Rte, et (mirent par de par justifier toutes les sv4rit6 Juvna la licence toute bachique de leurs devergondages. La fcte de la bonne dess trouvait intercale 3 inai, entre se le la fhte des Esprits familiers, ce su?nm?mz d'irnpude&e et de ncromanci gotiqu au 1 0 m a i , profiinalion par excellence; le 13 du m&me mois on ; filait Mars tiltor : c'etait la l6te des JTc'ngeances; le '15, f&te des Ides ou des Marchands, sous le patronage du dieu des voleurs, Mercure ; le $4, I'Agonia ; ou le Combat des femmes aux saturnales, que lm scrupules de 1t police romaine ne purent tolre plus longtemp;; mais comme c'ctait de l'illogisme, on s'en tira en le remaniant un peu. Voilk le programme, en abri$, d'un .Vois fie Mirie romain. 1 . Naury 1 reconnat-ii':i le n tre e t trouve-t-il que nous ayons et des plagiaires bien fidle ?
C H A P I T R E 1X
Reprise du Cainisme.
4.
- Reprise du Cain'tme.
Il n'y a donc Jamais eu qu'une religion sur la terre. Toutefois, au sein du v a s k et imposant concert de ces doc~trinesprimitives, couvait et s'agitait encore l'ancien esprit des Cariit et des ganbLeur dieu n'avait pas t subme@. Toujours prince de ce monde, et,, comme tel, devant, posseder jusqu'aux jours du salut les clefs de. l'empire de la mort, il s'apprtai donner 2~ son rkgne une tenduet. une puissance q u e , seule, la ficl6lit des justes au Dieu d'Abel et des S&thit,es avait pouvoir et mission de contre-balancer. Elle n'y suffit cependant, pas, et lorsque l'apbtre saint Paul nous montre les doctrines s'altran plus en plus, profide
CA , HM
C H U S ET C H A N A A N .
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cientes in pejusl, ce que 17Evangiieconfirme, en disant son tour : II n'en tait ainsi dans le principe, ab initio pas non fuit sic 2, v on voit que, pour l'un comme pour l'autre, la doctrine du progr& continu tai tout aussi hriiq qu'elle 'tai y a vingt ans dans l'encyclique de Grgoir il XVI. Mais d'ob pouvait provenir cet,te rhaction perverse ? Laissons parler cette fois l'esprit le plus large et le moins SUPERSTITIEUX de la chaire catholique moderne : Nous connaissons, dit le R. P. Lacordaire, cinq circonstances solennelles de tradition : Adam , crat,io - No ; ; dlug - Abraham, promesse ; - Mos, loi ; - Jsus Christ, grceCe sont lles tremblements de .terre de la tradition. De son ct que pouvait donc faire le dmon L'homme tant avant tout, un tr enseignant, il ne pouvait non plus qu'enseigner; il ne pouvait opposer qu'enseignement enseignement, corrompre la tradition et la conscience.. . Sa seule ressource tai se trane de derrir la vritpour la dshonorer comme ces animaux faibles et lkhes qui suivent une proie la nuit et la n~eurtrissentpar trahison ... Considthz donc l'esprit de tnbr aux prises avec la tradition et la conscience, l'esprit de ruine avec l'esprit d'6dification ... A chaque mouvement que Dieu faisait pour kclairer et sauver le monde, l'esprit de tnbr faisait un paralkle au sien ^.1) en On a reproch bien amremen aux saints Pre leur Satan singe de Dieu; le beau passage que nous venons de citer d montre que la plus haute thologidu xixe sicl n'aper~oit pas d'autre issue au problme Obissons-ludonc, et considron l'esprit de tnbr aux prises avec la tradition. )I Si les traditions lgendaire nous montrent un des trois fils de No (Cham) dtenteur sortir de l'arche, des caraclre au
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Ep"tre & ~imotll.,III, 12. 2. Saint Matthieu, XIX, 8. 3. Confhences de. 4833. ( Y C0nf.j
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E S P R I T S M A U V A I S D E P U I S L E DELUGE.
runiques inventpar Cal, les traditions historiques nous montrent, par suite d'un forfait dont le mystkre est voil sous l'emblm d'un outrage la d i g i t 6 paternelle, ce mm Chain et ses fils Chus et Chanaan entendant presque aussit6t apr le dkluge gronder sur leurs &es ce foudroyant anathm : Maudit soit Chanaan; il sera dorknavant l'esclave des esclaves de ses frresservi s e m o r d . n Les bas-reliefs nouvel1ement dcouverts nous font voir qui partout une race ngr en lutte avec une race blanche qui la domine, deviennent pour nous les premire applications d'une prophtidont l'aveuglement le plus profond peut seul nous empche de reconnatr la ralisatio permanente. Or, il est videnque la race qui repara dans nos exliumations gologiqueest bien dans ces mhines conditions, sinon de tissu muqueux, au moins de conformation crbra assignaux noirs de race typhonienne plac6s dans la plupart des zodiaques sous le verseau du dluge Toutefois, cette mal&dictiontai plus haute des b6n6dicla lions pour la terre, puisqu'elle relguai parmi les asservis les terribles oppresseurs de la veille, jusqu'au jour o leur faux dieu. devenant son t,our l'esclave et l'opprim du Christ,, ils se verraient coinine relevde cette seconde chute et appel& au partage des anciennes bn6dict,ions Chose tonnant partir de ce moment, ce ne sont plus ! qui seulement les effets de la maldict,io subsistent, c'est la maldictioelle-mm qui se perptud'g en geet que, de nos jours encore, chaque Jag&rp transmet son lit et de mort. comme un fahl hriiagh l'an chaque gnr de tion 3. Dans tous les cas, l'histoire satanique et canit reprend
1. On se rappellera les runes d ' O d i n les alrunes ou pierres divines des Germains, et les runcs-esprits d u Pbrou. 2. Gendse, ch. lx, v. 22. 3. Nous n'ignorons aucune des nombreuses et trs-spcieusraisons de la science humaine et polygthiste, c'est- -dir croyant ia piuraiit6 des
CHAMH U S C,
ET C H A N A A N .
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donc son fil sur la t,erre avec Chan], Chus et Cl~anaan Sel011 i. la plupart des plus anciens anteurs citet conment par Kircher, selon les Arabes, Bbrose et la C'lu-onipe d'Ale,xmzclrie, ces trois personnages seraient en ralit mauvais g les nies de l'humanit ; toutes les villes fonde eux et appepar le nos jours encore Cliemmynites auraient tplus ou de moins infecte ce virus spirituel et magique, que Bros de appelle quelque part Che~nnzesenua. Nous souscrivoi~s pleinede ment pour notre part & ces rvlatio la science antique, puisque le chammanisnle actuel nous fait trop bien comprendre l'ancien. Il su@t, en efet, de comparer un instant ses uvre modernes avec celles que l'antiquit attribuait & ses prespour s'assurer qu'il n'a certes pas dgn Partout, comme pour justifier la maldictiopaternelle, nous verrons les Cl~A~nans et les Iikins devenir la terreur du genre humain. Chez les Samoyde comme au fond de la Sibri orientale, chez les insulaires de l'oca Pacifique, comme au centre de l'Afrique , ou dans les fort du Nouveau Monde, partout vous n'entendrez qu'un cri de douleur ou d'effroi ontr les terribles
espcesopposau monognismbiblique, e t , si nous les avions o~~blies Sf. Broca nous les aurait rappeledans ses toutes r A x w t s R e c / ~ c r c / m w s l'hybridite aninzale. Si nous trouvons qu'il a gra~~cle~ntxit raison, 10rsq~1'il met nan toutes les prtenduecauses de climat, d'alimentation, de genre de vie et de toute espc d'influences physiques imaginables, nous le trouvons bien peu philosophe dans le ddaiavec lequel i l glisse sur cet imposant anahhm de la Bible, et s u r sa prodigieuse ralisa[ionpendant les quarante le si6cles qui lui succdent Bien que l'esclavage n'ait jamais t partage exclusif du ngre il n'en est pas moins flagrant que celui-ci revkt tous les caractre d'une race dgnr et que, lorsque toute l'antiquit le range dans la race typhonienne, foudroydans la personne de son chef, cet accord universel de toutes les traditions contemporaines a bien autant de droik h se faire prendre au srieu que les inductions du mx8siclebase cersur tains dlail anatomiques que personne cl'ailleurs ne conteste. NOUS revieny drons plus tard. 4. Bossuet distingue avec soin, dans son admirable liistoirc, Z'Idolt~i comtitue ou le paganisme officiellen~ent introduit dans le culte rie I'NIcienne idol trie du satanisme rel qu'il n'hsitpas faire remonter Cain.
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ESPRITS M A U V A I S D E P U I S L E DCLUGE.
treinte dont l'esclaue des e s c l a ~ v s ~ lorsque par hasard il est rnat.re enlace et broie toutes les victimes qu'il parvient k dominer.
2 .
Mais avmt cle les suivre pas 2 pas cians leurs ~ ~ Y C O L I I - s divers, la logique nous cle~nande dfi~1itio11p~aIal1 LUE des mots idoltrie pgcmisme, ~i~ythologk, po,h$/~is~m expressioi~s etc., qui, sans tr identiques, rentreilt cepenclant assez volontiers les unes dans les autres pour que nous puissicn~les comprendre toutes dans celle d'idolt~~ie parfaitement claire, Clmchons donc k nous faire une id non-seulement C Y L mot, mais d'une cime sur hqueile, en ~ dehors de nos principes, il devient, ce qu'ii parait, parfaitement impossible de s'entendre. Pour les uns (et c'est le plus grand no~nb~-e) 1'idolAtrie est ur~jq~enmltle culte des images ~ ' S ~ O YMais, si vritablc~mn hien la signification lit,t . c'est rale du mot, o serait le catllolique assez ixal inspirpour soutenir que la chose n'tai pas autre chose 1 ? Appuyk sur cette dfinition protestant arriverait in~mdiaieinen reprole pour cher ce catholique ses statues, ses sculpt.ures, ses i m ges7 etc., et le prierait de tirer la consquemx Vainemenk ce dernier essayerait-il de rponcbque lui n'adore que l'tr reprsente'pendanJ que le pae adorait l'idole m h e , 1) son ennemi lui i*pIiquerai a~~ssit le pae croyait aussi tout cpe n'adorer dans la statue de J ~ ~ p i tque le pr des dieux et er des honmes. D Et si le catliolique objectait encore ce qui est fond& c'est- -dir la croyance du pae la prsenctrs rell cl'une vertu divine clans certains sit~iulacres~ lui monon trerait en retour ses cmcifix qui saignmt et ses images qui pleurent.
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4 . E:?~.Gv veut dire imarp, c'est trs-vrai mais peut Atre faut41 encore se rappeler qu'il signifiait aussi O I I L O ~ f~a, n t h ~ e ,appart2ion?
Nous ne pouvons donc pas faire consister l'idoltri dans tout cela, sans nous nous - inine parmi les idoktres. La ineil1eui.e preuve, d'ailleurs, que l'adoration des simulacres ne constituait pas elle seule l'idolSt,rie, c'est que les Perses n'avaient eu pendant longte~nps statues ni images, ni et que les Ro~nains pendant les cent soixante anne suiviqui rent le rkgne de Nima n'el1 eurent pas davantagel, sans qu'aucun de ces deux peuples cependant en f moins idoltre D'autres confondent I1idol&t,rie avec le polyt.l~isine ne la et reconnaissent que dans la substitution de plusi~urs dieux un seul : autre occasion de controvesse, car du inoment o vous tablissez comme on le fait a u j o u r d ' l ~ , i ~ que t,ous ces dieux d'un seul Dieu et la perinfrieur taien le dmembremen sonnification niultiple de t,ous ses att,ributs, N toute &te foule de dieux ( b 4 a cleortcm) revenait 2~ l'unit parhite du inonothisme D'autres, enfin, comme M. l'abb Bertrand, ne font drive l'idoltrique de l'abus des symboles, et rendenb les premiers lgislateur les ont einploy& seuls responsables de toutes qui les consquences2 Mais les symboles se retrouvent partout, et, coinme le dit fort l i e n Kircher, ils ne sont jamais que le signe cle quelque ~nystrepiuancien,^^ et M . Leblanc ajoute avec raison que tous les preiniei-s lgislateurayant einploy ce mm moyen d'expression , ces grands hoinines n'auraient jamais pu s'entendre et s'accorder aussi bien s'ils ne l'avaient pas reGu eux-mn 3 . 1) Si l'on veut se faire cpelc~ueidde l'inexti-icablc chaos dans lequel la thr50logie seini-rationaliste du dernier sikcle tai toinl~ cet 6gasd, on n'a qu' lire l'article Idoitri dans le Dictionnaire de tldoloyie de Bergier. En vain les IIOU((
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veaux diteuront-ils voulu corriger un peu le nat~~ralis~ne trop choquant de cet article en y interpolant quelques parenthse spiritualistes, ils n'ont russqu' le rendre encore plus inconsquen compltemen et inco~npr&ensilde. Ainsi lorsque Bergier parle tout fait en libre penseur des prdtendus clicux et gnie dont les paenavaient peupl le ciel, tout de suite on lui f i dire que N tout cela n'taiqu'un abus du al clogme des anges, lequel fait partie de la religion p r i d i ~ e ; puis on le laisse terminer son article par cette affirmation contsadic toise, que u ces prtencludieux n'existaient que dans le cerceau des paens1) ce qui rend alors les anges et la religion primitive parfaitement solidaires de cette aberration mentale. Il serait temps vraimeni que l'enseignement tlx501ogique ne se laissplus gagnes par les tendances philosopI~iquesau point de perdre entirginende vue les flambeaux si lumineux qui brillent encore autour de lui. Il en est un surtout qui devrait suffire l'claire celui : qui dans tout le cours de la Bible lui reprsenttous ceux que nous nominoix idoltrecomme des aduLLre (fornicati), comme adorant des dieux tranger (deos dienos), comme infidle au Dieu dont ils taien partage, au Dieu u qui le seul avait fait le ciel et la terre, qui fecit clu et terTarn. Voil bien videmmen que la Bible et l'glis touce ont jours entendu par le mot idoldtrie, c'est- -dir substitution de la craturau crateur abandon du vrai Dieu, non plus pour le culte des iniages en gnra pour le culte de l'image mais ou clu fantm d'un vrai dieu. Mais ici la discussion recoinnience, et 10~squ'il s'agit de d finir ces crature adores s'loign on encore plus de la v rit nette et positive. Dans le sicl dernier, pour les uns, comme Warburton et les vlk1x5riste purs, tous ces dieux trangerne sont que u de simples hom~nes; pour les autres, comme Huet, Bochart, 1)
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L ' I D O L A T R I E D E V A N T L E DERNIER S I E C L E .
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Vossius9 Guridu Rocher, ce sont des souvenirs travestis de nos patriarclxs et prop116tes ; 1) pour d'autres7 coinme Pernetty, les produits mystrieude la science hertntic 1) ; pour l'col Boulanger? u les cration de fantastiques cause par la terreui du dluge poui*17ab11 D 1~1ucl~e, la personniu fication des travaux agricoles; 1) pour le prsiden Brosses7 De Ia passion de tous les objets sensibles ; pour Dupuis, 1( l'adoration des astres, etc., etc. B Que d'al~errationset de peines pour fuir une vrit flagi-ai1t.e! Que nos rationalistes cornn;ettent toutes ces n~prises le on con~oit mais que des thologiencomme Bergier, qui ont ; sous la main tous les enseignei~ientsde leur propre foi, eink ploient de gros volumes et la plus vaste ruditio la dfens des dieux purement physiques, 1) cela ne peut s7exp1icper que par la contagion trop rellde I7aveug1en~ent acad mique. d'Hsiode il Apr une lecture attentive cle la Tl~ogoni m'a paru?dit-il? que les dieux des Grecs ne sont pas des 1101nmes ou des rois qui aient vc dans aucune des contre l'univers, de inais des gniesdes i~~telligeizces, 1'on supposait occucpe p diriger les cliffrente parties de la nature. L'ignorance des ressorts qui la font mouvoir, L'ad,miration siupicle de ses etc., aux anciens peuples que ces pl~noin&nes ont pe~snaci esprits en taien auteurs. 11s se sont persuad ensuite les que ces gnie avides d'l~o~nn~ages et d'offrandes venaient habiter les temples, les autels, les symboles qu'ils lui consacraient 4. 11 ... La grande faute est, d'avoir associ Dieu 'des pouvoirs infrieur pour l'aider gouverner le monde (p. 451, et, le grand reproche que l'on peuh ad~*csser aux historiens mytl~ologues,c'est de n'avoir pas fait assez d7at,tention ce que les livres saints nous appreimnt de 1'oivigineet des progr de l'idoltri2. 1)
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Jusqu'ici toutes ces faussetsont tolrables niais nous allons voir quelles ralit Bergier prl tous ces dieux. Ces prktendus ghies ou dkrnons, dit-il, n'taien que dans Z'imagination des paens 1) (P. 66.) Quant aux. oracles, le son de la voix rpt les chosles bruits sourds, la par vapeur humide et odorante, tout cela paraissait surnaturel ces Grecs i.inbciles comme il le para encore au peuple et aux enfants. ( Ibid.) Allons, pardonnbns encore Bergier cette incroyance aux dmondont personne ne voulait plus son poqu mais ; comme tout se t,ient, on le voit bientbt pousser l'oubli de sa propre thologijusqu'h ranger parmi les superstitions du peuple grossier la croyance ce pouvoir invisible (l'ange gardien) qui nous conduit depuis lu naissance jusqu'au tombeau. 1) (P. 109.) En vrit pourrait rfute 011 chaque ligne de son livre sur les dieux avec chaque ligne de son propre Dictionnaire d e tldologie. qu'il confond sans Mais c'est surtout propos des hros cesse avec ces dieux (dont ils n'taien les mdiums) que qu'il tonibe dans un abmde draisonnement troit dont 011 ne l'ec~tjamais cru capable. Les savants, dit-il, ont employbien de l'ruditiopour expliquer en quel sens certains hrotaien descendus aux enfers. On pourrait croire d'abord que ces histoires sont venues de la fourberie de quelqu'un (essayez donc de le nommer) qui se serait cach pendant quelques jours dans une caverne. .. Mais il y a un clhoC~nientbeaucoup plus simple, ne et le voici : c'est que.. . OrpheHercule , Ths sont que des eaux L bant dans des qovfl'm.. . Hercule est encore m une espkce cl'ayi~educ, et comme Atlas tai tout simplement un puiseur ou porteur d'eau (sic) portant. sur ses paule non pas le ciel, comme on a bien voulu le croire, mais les vases qui renfermaient son eau, on a pu dire que l'Hercule-Aqueduc avait dcharg Atlas de son fardeau.. . Quant Bacchus, on
: aurait pu sans doute donner ce nom un fameux buveur, L un vigneron clbrmais la fable forgAe sur son compte est le rci la manir dont il faut cultiver la vigne et faire le vin.1) de En vrit l1Eniic;e a t moins travestie par Scarron que 1c le pom d'Hsiod et la fable historique ne l'ont t par Bergier. Mais nous reprendrons tout cela au chapitre IiGroikme. Content,ons-nous de ce simple aper sur .l'abm antiphilosophique au fond duquel peut vous prcipiteune simple ngation
Nous venons de voir ce que le dernier sibcle substituait aux vrais faux dieux. Le xix" sourit de pitik devant un vlini risme assez ridicule pour faire d'Hercule un porteur d'eau, d'Atlas un aqueduc, d'Osiris un canal,; etc., etc. Mais ne pousse-t-il pas l'illusion assez loin pour trouver beaucoup plus satisfaisant, de substituey toutes ces folies n l7admiration ou l'effroi de la nature, ou l'on ne sait quel symbolisme mythique, 1) ou bien, enfin, une hallucination assezintense et gnra tout changer en dieux ou en fantdmes ? Nous le pour craignons fort pour lui, ou plutt en le laissant parler, nous en aurons la preuve : Quelques hommes de bonne foi, dibil, choqu l'absurde ditde ces bizarres croyances, cherchren h ennoblir le culte enl'expliquant au moyen des adldgories. Ce fut alors, pour citer un exemple, que le dieu Pan, au corps humain, aux pieds de bouc, fut considr tout la fois comme le dmiurgou Verbe crateu comnie l'emblm du grand Tout, qui embrasse et l'homme et les animaux l.
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Nous verrons plus t,ard ce que furent partout les autres Verbes. Srapis Verbe infernal des hgyptiens ; Ormuzd, frbre jumeau d'Ahriman, chez les Perses ; Brahma, ou l'orgueil foudroyd, chez les Hindous; Jzqde, Verbe foudroy par Chronos , chez les Grecs; Saturne, ou le dieu nc chantchez les Carthaginois; Quetzalcoatl, ou le Verbe-Couleuvre, chez les Mexicains; Odin, ou le Verbe sans pitid, des Scandinaves; sus le Teutats des druides; Azoth, ou le Verbe de mort, ou chez tous les Kabbalistes, etc. Leur heure viendra bientt Tenons-nous-en pour ce moment au verbe Pan des Egyptiens. M. F. .., l'auteur de cet article de I'Encyclopdi ne pouvait choisir un meilleur , exemple. Il n'en est pas de plus actuel. Comme emblm et comme doctrine, ce dieu rsumtoute la philosophie du sicl ; mais nous , nous ne sommes que des plagiaires. Quel fut le premier inventeur de cette magnifique conception ? Voici la question. Sont-ce les populations ?-Mais cornnient auraient elles pu, d'une part, inventer un symbole si profond, et, de l'autre, prendre pour une divinitsubstantielle et rell invention de leur fait? C'est absolument iniposune pas sible ; les populations d'autrefois n'taient plus que celles d'aujourd'hui, capables en mm temps et de tant de philosophie et de tant d'inconsquence Serait-ce le sacerdoce ? Mais tout le monde en convient, et on nous l'a dit en ces t,ern~es : K Ces prtres convaincus eux-mmes partageaient, par une sorte de vciprocation l'illusion qu'ils faisaient naitre 4 . 1) Seraient-ce les philosophes ? Mais comment, trs-clair-sem sur la terre et s6parpar des sicles auraient-ils pu s'entendre pour forger ce vaste et merveilleux accord de mta phores, de conceptions sublimes, d'images et de noms, sur l'ititerpr6tation desquels nous les voyons tous aujourd'hui en si cons tant dhsaccord ? Chaque philosophe de notre connaissance proposant une explication nouvelle de chaque antique sym11. Frret Dfensde la chronologie, p. 379.
bole, nous voici forc supposer dans les temps primitifs uii de congr monsire de sages et de savants, qui aura sig ne on sait o on ne sait pendant combien d'annes dont les d et cisions ont arrtquoi? le fond d'abord, puis la forme, . puis le nom, puis l'image, qui devaient faire croire aux populations futures qu'elles voyaient, touchaient et entendaient toutes ces divinits Voici qui commence devenir curieux, et pour avoir une idhe juste de la suprioritdes temps antiques sur les ntres comparez un tel congr avec tous ceux des temps modernes, et demandez ces derniers ce qu'ils pensent de conclusions pareilles, et surtout de tant d'accord; ils vous rpondron un sourire. M. F.. le sent si bien qu'il ne par peut s'empche d'apprcieainsi son allgori panthistiqu du grand Pan : (1 Cette explication, comme plusieurs autres de mmnature, tai ingknieuse ; mais elle avait certainement fort chapp ceux qui, les premiers, adorren cette divinit Alors, qu'on nous nomme les auteurs,. .. puisque tous les adorateurs, y compris les prtresn'y voyaient que du feu, et qu'on nous dise, encore une fois, comment cette thorisublime a pu natr d'abord et prendre corps ensuite. Double problm reposant, selon nous, sur deux impossibilit gaies Ecoutons encore M. F..., oui, couton bien, car c'est tout fait capital : La premir id ces ridicules divinit6s paniques fut donde n des tre relet vivants, dont le vulgaire fit des dieux par par cruaut par cupidit ou par ignorance. C'est ainsi que les paisibles habitants des campagnes concurent l'id des Faunes, des Pans et des Satyres, en voyant sortir des fort voisines de leurs habitations des hommes d'un aspect froce couverts de peaux velues, des brigands la voix rauque, au pied lger s'lan~aien qui audacieusement dans les hameaux o ils insultaient les femmes et enlevaient les bestiaux 1.. . - Comment ! voici maintenant les thoriesublimes devenues des ideridicules et des terreurs imaginaires? voici d'un
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autre c6t des sauvages assez bons acteurs pour jouer PENle rl de ces dieux de la thorie des poet pulations assez imbcilepour ne pas se douter (toujours pendant des sicles que ces prktendus dieux n'taienautre chose que les bdcherons de leur voisinage? ... et toute la Grc ssra assez sotte pour les 'roire, et apr la Grcetoute l'Italie assez stupide pour accepter ces histoires incroyables? Et de ? quelle main, s'il vous pla De la main d'un de ces Satyres, du fils de Picus lui-m$me, qu'Eusb nous dit tr le quatribme rai des Aborignes pr de cette Fauna qu'il poussous la forme d'un serpent et qui devient son tour la bonne dess des Romains ! Puis, voyez l'norminconvnien n'avoir pas dpist de plus vite ces quelques bticl~erons malins, inventeurs de la sublime allgoripanique; voyez les consquencede leur mauvaise plaisanterie! Faunus, leur imitateur, et tous leurs descendants, vont jouer exactement la mm comdie si et bien monter leur affaire qu'elle exercera la plus grande influence sur les destine la grande ville ; que Numa tirera de d'eux taule cette science dont on voulait faire honneur Pythagore; qu'on leur lkverun temple sur le mont Aventin; que le rituel romain fixera invariablement au 5 fvriede chaque ann retour de chacun de ces dieux faunes, comme le au 9 du mm mois soi1 dparpour l'Arcadie ; qu'on ira sa rencontra, et qu'on le reco1?cluira exactement comme on faisait tout l'heure pour les dieux m h e s et infernaux 1. Grc cette mauvaise plaisanterie d'un bcheron il arrivera plus tard : Que Brennus et son armprendront la fuite & l'aspect de ce dieu, comme les Perses Marathon, d'oc1 ce mot terreur panique ; Que les ggyptiens en feront un de leurs huit grands dieux,
DANT DES SICLE
4 . Voir: Denvs d'Halic., sur Numa; - Macrobe, Saturn., 1. 1, ch. xvi; Vossius, Idol., 1. 1, ch. xvi. 2. Brennus s'avananvers le temple de Delphes pour le piller, les Grecs
lui lvero villes (Chemnis, Panapolis, Mendks), et que des de tous leurs dieux ce sera celui dont, les thophanie seront les plus frquent,e les plus clbr et ; Qu'il donnera, en outre, Osiris et k Bacchus une arm de Satyres comme lui, A l'aide desquels ils iront conqubrir une partie de l'Hindoustan 1 ; Que les prophte eux-mme ( tromp15s par le bzcheron) donneront ce mm dieu et cett,e mm armles mme pitht que les paens et prophtiseroi~ villes couaux pables qu'elles deviendront la proie des dmonsdes onocentawes et des velus {pilosi}" ; II Que les saints eux-mme recevront leurs visites et cout,e sont leurs prire ;
implorentle dieu des chvres,-Pans e t lui demandent, comme signe d e protection, que les rochers du Parnasse se dtachenet viennent fondre sur l'ennemi. A l'instant, dit Pausanias, les roches se dtilchent lii terreur et pa91,i'yues'empare des Gaulois, qui cessent de s'en~endredans leur propre fangiie, et qui, malgr leur immense supriorit num6rique, prennent la fuite et laissent dix mille hommes sur le terrain. (Phoc., 1. X, 835.) C'est ce qu'on appelait des trpidationsans cause. AMarathon, me nes circons!ances mmveilleuse3 et dbfaitede troiscent mille boulines p:ir d o u x mille, attribuhe aux mhmes causes. Pausanias expliquecetta nouvelle terreur panique par le voisinage d e la montagne de l'an, trs-voisin de Marathon et clb sa fameuse bergerie (les clievr: s , appele par &gypa;ls. Quant i Hrodotesi exiict d'orilin~tire,il va plus loin et ne craint pas de nommer le courrier Philippide comme celui auquel le dieu Pan avait appiru en personne aupr du 'gg q u i , a p p d par son nom, avait et6 et charg par lui de promettre aux: Athkniens la virloire, s'il; promettaient a leur tour cle s'en montrer reconnaissants. Ce rapportpei~tseuld~cirler tasna tester un combat si t h r a i r e apr la victoire, i leve u dieu Pan un et, a temple in-tgnifiquc. De 15 ces bacchanales annuelles au mont Parnasse, pend'iint leqn;l!es on entend sans cesse la vois lerr~fiaiita deskgfpans. (Hr~i dote, 1. VI, Erato, 1'18). 1. Cette armee de Satyres, qui embarrasse djbpaucoup nos mythologues, les enibarraswrait bien plus encore, s'ils remarquaient Ir- soin avec. su lequel tous les rcitdistin";iixt les Satyres-dieux des Satyres-ineiliu~~~s. secours desqu?ls les premiers arrivent en poussant des cris mille fois rp&5 par les cho par les rochers de la forAt. (Voir Creuzer au mot Pans.) ot 2. Nous le verrons h la fin d u chapitre suivant, i propos des velus et d e ? onocentaures du propliete Jsaie. 1) 3. Vie de suint Antoine et de suint Macaire, par saint Jerome.
1 )
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Que partout 011 maudira et redoutera leur prsenc qui la suffira seule donner immdiatemen mort; Que partout, en un mot, ils auront leurs montagnes, leurs forts leurs cavernes, o on les consultera comme des oracles dont on suivra scrupuleusement les avis, jusqu'au jour o le grand Pan lui-mm fera annoncer haute voix sa propre mort au moment mm ou le christianisme natr la terrel. sur Voil il faut bien en convenir, une ralisatiobien tenace et bien ponctuelle d'allgorie purement mt,aphysique voil ! toute une mise en scn trs-habilemen montpar les b cherons de tous les pays, et pour venir leur aide, voici venir une longue suite de pures visions bien troitemen enchanmerveilleusement suivies ! et Mais comment ne sent-on pas que devant ces trois explicat,ions, allgoriesbcheron et visions, il serait au moins prudent de se dcidepour la meilleure, chacune d'elles dtruisan voisine, l'all6gorisme se mariant assez mal avec sa l'habitant des forts et ce dernier rduisan l'hallucination n'tr plus qu'une' simple mprise? Mais quelle mpris .. alors que celle dont deviennent les dupes tant de gnie illustres, tant d'arme des populations tout entire ! et Et notez bien que le dieu Pan n'est ici qu'un exemple, qu'un spcimen. comme nous l'avons dit, et qu'il n'est pas "m dans le Pai1tho. universel un seul dieu dont l'oribm ne soulv exactement les mn~e difficults
4 . On conna rcide Plutarque sur cette voix mystrieusqui vint le glacer d'effroi tout un quipage la hauteur des le i fichinaries et des Paxes, en le chargeant d'apprendre aux hgypans des Palades et au monde la mort du grand Pan. Uquipage s'etantacquitt de cette commission au lieu dksign entendit aussit les hurlements que cette nouvelle fit pousser dans les forkts. Tibkro fit faire une. enquhte sv ce fait, de l'exactilude duquel sur il resta convaincu. A la m&me heure, selon Plutarque, Denltriu recueillait l~ les mhmes signes pr des rikertes rie la Brelagne, et les premiers chr avait t profer6 pr tiens purent en effet consiater que ce cri du dsespoi cismenau moment mm de la mort du Sauveur, dont le dieu Pan, ce Verbe du paganisme, avait usurpcomme on le sait, tous les titres. (Voir Plutarque, des Oracles qui ont cess }
2. - Divagations et aveux.
Et cependant parcourez toutes nos thorie mythologiques. A. Qu'elles soient signe Maury, Cousin, Guignault, Clavel, Benjamin Constant ou Dulaure, et vous verrez que t,outes s'lve invariablement sur l'une des trois explications que nous venons d76noncer, et laquelle on aqoint simplement le terme de divinisation. L'un appuiera un peu plus que les aulres sur une varit, de ces divinisations, par exemple sur la divinisation sidralet alors nous aurons le systkme de Dupuis; un autre sur celle des forces cosmiques et nous aurons celui de tous nos iiidiologues act,uels; un autre sur celle des ftiche ce sera le et systm du prsiden Brosses; un autre sur la divinisation De des hroet des simples mortels et ce sera le systm d'hvhhrnre etc., etc. Tous diront vrai dans un sens et h un certain point de vue, mais tous diront, faux et archi-faux, lorsqu'ils voudront placer la cause efficiente de toute idolitrie dans une sri ph&~onlne ne sont eux-mme que les de qui effets de cette mm cause. L'alliance troit ent,re l'idabstraite (qu'on l'appelle allgorique symbolique ou mythique) et les faits qui lui donnent un corps, voil ce qui fera toujours le dsespoi nos mythologistes modernes et changera toude jours en imbroglio permanent leurs infatigables recherches. Il en sera toujours ainsi tant qu'on ne prendra pas la lettre ces paroles du clb Dollinger : Les formes et les modes d'adoratioll ETAIENT L'OUVRAGE DES DIEUX EUX-M~MES, soit, qu'ils les eussent dtermin PERSONNE ou par la voix EN des oracles, soit qu'ils les eussent conseiil&sou inspir LEURS A DESCENDANTS, ISSUS D ' U N E M ~ R EMOKTELLE, soit enfin que ces dieux les eussent rvl des prophte I L L U M I N ~ S par cet gar $.
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Voila, nous en convenons, de bi:?,!ldores extrmitd caet pables ds troubler pius d'une Me; mais nous allons voir qu'on la perd tout fait. 1orsqu'o:i les rejette obstinment (i Comment, dit M. Guignault, con-imentl'histoire rdelle peutelle se rattacher par des liens si troit, ces personnifications 2~ idales Elle le fait, cependant, et tel point que la inythologie est obligd'emprunter ses plus prcieuselumire l'archologi que la Fable finit par prendre rang comme une et auxiliaire indispensable de la philosophie de l'histoire l. D Faisons bien at,tention c,es paroles, car elles constituent tout le probkme ; convenons que rien n'est plus embarrassant que cette fable devenant un beau jour de {'histoire, et rali s m t par hasard une chimre En vain M. Guignault veut4 nous faire assister une sorte d'laboratio chimique et de trituration historique qui fait sortir l'idde la personne et lapersonne de l'id& ; en vain fait-il intervenir ici l'hafiinaiion, cette grande ressource des &mes en peine : oui, bien on vain, car, si l'imagination peut bien cre l'ide n'a elle jamais eu le pouvoir de cre l'archologie la gogra ni ni phie, ni l'histoire. Il sent d'aiileurs si bien toutes ces contradictions, qu'il ajoute : Peut-tr ces ides'clairciraient-elle(il n'y au'ait pas de mal) si nous pouvions surprendre le secret de l'origine du fait fabuleux, chns 1'6tat. de l'esprit humain ces :!poques 2 . 11 Mon Dieu ! i ' c s p r i i humain n'a pas chang; seulement, ces poques admetlait des faits relsque son il d a t h la nMre l'eiilpch absolument d'admettre. Voilk tout le secret, et certes il est,trop simple pour m6riter tant de reclierches. Faute cependant de le possder sentant bien qu'il enet /?'once,M. Guignault appelle Creuzer son secours : Nous ne saurions mieux faire, dit-il, que de prendre pour guide l'homme de savoir et de gni a le mieux rsum a question. 1) qui l Or, pour Creuzer, les lgende naissent : I o sous l'influence
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1. Guignault, 'lm
2. Id., ibid.
L'IDOLATRIE DEVANT L E X I X e S I E C L E .
137
de la nature extrieure2' des rkflexions naissantes et des spculationcos:nogoniques; 3' des inspirations nave d e l'lit des hommes, m'it'ement adopte par les masses; ho des explications n y t l ~ i p e s ouvrage des prh-es etc. 1. N , Voilh donc, selon M. Guignault, ce qui a t de plus dit sage sur la marche des religions. Donc, ces quatre espce de fabrications bien m v e s , par la nature, par les hommes d'lite par les prtre et par les masses, s e sont superpose unes les aux autres, de manir concorder parfaitement avec la inla physique la plus profonde comme avec les traditions historiques de chaque poqu de chaque lieu ! Voil bien ce qu'on peut et appeler le tour de force tl~ologico-historiqu leplus nierveilleux qu'on ait jamais pu soupGonner, et nous trouvons na d'appeler na ceux qui l'ont men A bonne fin. Nous craindrions bien de le paratrnous-mm si nous acceptions de confiance une nlachine aussi complique D'ailleurs, puisque c'est & Creuzer que nous devons nous en rapporter, nous pouvons affirmer une chose, c'est, que les rares moments onous avons le bonheur de bien le'comprendre sont prcisme o t ~ ,apr avoir donn un bon coup de pied ceux sa machine, il ne reste plus la place de tant d'engrenages et de mouvements contrari que ce grand ressort qui le dispense de tous les aut,res :pesons bien s a valeur. Au commencement, les prtre ne donnent & leurs dieux ni nom ni surnom quelconque.. .Dans la suite, ils apprennent ces noms des oracles qu'ils consultent.. . exemple : les Plasgc consultent Dodone, le seul oracle grec de cette poque transmettent aux Grecs, et mais seulement sur la foi de cet oracle, les noms de leurs dieux autorispar lui 2. N Et, plus loin : Un prtr saisi d'enthousiasme, et luimme IL NE FAUT PAS E N DOUTER, CONVAINCU ALORS DE LA PEESENCE DIVINE, s'exprimait avec conviction.. . IL N'Y AVAIT
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LA
ESPRITS M A U V A I S D E P U I S LE DELUGE.
NI
RAISONNEMENTS NI
D~MONSTRATIONS THOLOGIQUE ;
C'ETAIENT, DANS LE SENS LE P L U SLITTERAL du mot, des rv lations, des manifestations surnaturelles Xei[eic &Gv, ou vue des dieux,s'il est permis, dit-il, d'appliquer notre sujet une expression emprunt, la magie) ; en effet, si nous consultons de l'ancienne langue, la langue de tous les monuments et de l'histoire la plus fidle nous p r o i t v e i ~ ~ telle fut, par exemple, elle que la marche de l'6ducation religieuse des Grecs.. . Bien plus, les DIEUX E U X - M ~ M E Sont formde leurs mains puissantes les premire images propose l'adoration des hommes ; euxmine ils ont t, premiers instituteurs de leur culte, ils les SONT DESCENDUS SUR LA TERRE pour instruire les mortels. D'un cton voit Apollon introduisant son propre culte Delphes, Gkr ( D h t e r instruisant Eleusis les rois de l'Attique dans la cloctrine secrt du sien, et, 'durant ses courses inquite la recherche de sa fille, INVENTANT LE PRECIEUX USAGE des SIGNES S A C B ~ S ,c'est-$-dire des sy~nboles.Ainsi se manifeste A L'ORIGINE DES INSTITUTIONS RELIGIEUSES une MIRACULEUSE ALLIANCE DE L'HOMME AVEC LA
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DIVINITE1.
),
Voil qui est clair, et cette fois Creuzer parle litt&alement, comme ces Pre de l'Eglise dont on mpristant la doctrine. Pour lui, t,out,e religion suppose une rvlati premi&re;adieu donc le gni sacerdotal, puisque le prtr en la recevant lui-mm en est saisi d'enthousiasme; adieu la belle nature, puisque le plus souvent c'est au fond d'un antre ou d'une grotte qu'il communique avec le dieu ; adieu la conception spontande la conscience, puisqu'il n'y a de consciencieux ici que la soumission de ce prktre acceptant une image et des noms dont il n'a pas la moindre idde; adieu t,outes ces complicat,ions, tous ces enlacements, tous ces 6chafaudages de reveries contradictoires si p6nibleinent entasse unes les .. sur les autres; adieu tout le t,ravail de deux sicles Creuzer
1. Creuzer,
Inirod.
L I D O L A T R I E D E V A N T L E X I X e SIECLE..
139
d6truit le sien d'un seul mot. Ce sont littralemen vraies de ; rvlatio mm des incarnations vritable car, dcid et ment, et avant tout, dit-il en terminant, il faut en revenir la doctrine des gnies hors de laquelle il est absolument impossible de rien comprendre aux mystre l . 1) Ce n'tai vraiment pas la peine de tourner si longt,emps et avec tant de fatigue pour revenir apr tout ce qui devait tr cru avant tout. Aussi lorsqu'on arrive si tard une vrit et que l'on s'est encombr l'esprit de tant d'hypothse pra lables, qu'arrive-t-il d'ordinaire? On oublie la ligne crit dans un moment d'clairci intellectuelle, et l'on retourne aux quatre gros volumes d'hypothse et de raisonnements qui d lors reprennent, dans l'esprit des disciples, tout le vieux crdi ils jouissaient avant cette confession en pure perte. dont On voit donc la vrit la proclame par moments, mais on on ne lui sacrifie jamais l'uvr qui vous a fait ce que vous tes Quant h nous, nous ne craignons pas de l'affirmer, on n'en sortira que le jour o l'on voudra bien reconnatr qu'un einblm n'est jamais que la reprsentatiofigur d'un tr in taphysique; que le symbole n'est que leur runion pour ainsi dire synallagmatique (~upgol-1,liaison de deux choses), et. que ces mythes archologiqueet gographique(de M . Guigna~di.) ne sont le plus souvent que la reproduction rellet surhumainement calcule dans le temps, dans l'histoire et sous la forme humaine, de ces mme emblmes symboles et traditions primitivement et historiquement enseign leur tour. De sorte qu' l'imitation du grand drame chrtien composlui-mm de tous ces lment les autres, ses imitous tations, et plus souvent encore ses parodies sacrilges offrent la mise en scn qui s'en rapproche le plus. Ce sont alors ces mme dieux rvlateu leurs symboles 1) qui se charde gent de la reprsentatiohistorique; vrais auteurs de la pice
1. Creuzer, Introduction et chapitre ifystre
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E S P R I T S M A U V A I S D E P U I S L E DELUGE.
ils la font jouer par leurs ~~zddiums, qu'ils soufflent,,qu'ils inspirent, et avec lesquels - derrir la toile - ils s'amusent bien, soyez-en stirs. des assistants qui demandent cinq cents mensonges le nom d'un auteur qui les dcoute et se donne bien garde de se montrer 1.
4. COMME I ~ R I TL'HISTOIRE Nous venons d'en appeler, comme ON 1 exemple, aux apparitions du dieu Pan. Or, toute l'histoire contemporaine de Csa n'avait pas h6sit i classer parmi ces dernire le singulier personnage dont la vision mystrieusavait dcidla travers du Rubicon. Si nous n'avons pas fait comme l'histoire, c'est qu'ici le caractr gypane nous malgr la fi1iie et les roseaux. Mais ce paraissait pas assez nettement accus petit embarras rie dtai nous emphche nullement de croire i la vbracite du ne rkcit, et nous demanderons cette fois i M. de Lamartine pourquoi, dans sa Vie des g r a n d s hommes, art. CESAR, il trouve opportun de remplacer par un beau jeune homme le gma e forme lrang attestk par Sued tone, et de nous donner pour un stratczg&~aemu)zt par Csa lui-m&me une aventure laquelle ce grand homme attribue tout l'honneur de la plus solennelle dcisiode sa vie. On reconnait ici ld mthod p r i o r i trac ri par M. Cousin (a). Apr avoir rappell'agihation inquit deCsar dontles pensbes, dit i'hisLoire, imitaient le flux et le reflux de la mer,)) M . de Lamartine ajoute : Ses soldat.-;press foule autour de lui semblaient, par leur attitude et leursien lence, partager les [luetuations d'esprit, de leur g6n&ral,mais TouTATTEsTEque ces fluctuations feintes n'avaient d'autre but que d e s'innocenter davantage aux p yeux del'opinion. et qu'une scnep i p a r a r un de ses confidents, devait faire v;o!encs ses incertitudes et prcipiterpar une impulsion sou:laine at irrfl liie,s~ssoldatssurlesol interdit 5 leurs pas. Or, voici la scn : (1 Lrn J'eii-iie homme, d'une taille colossale,, d'mie beaut imposante et d'un COS1~713e statuaire, se leva tout i coup d u milieu des roseaux, et continua jouer merveilleusement de sa flbte. Les b e r g e r des bords gaulois du Rubicon et les soldatsde Cbsar, toime' proQe,s'attroupren autour de lui pour 'entendre; quand l'irange( s a n s doute u n gladiateur ou un musicien p i i r lois iipost par C h a r ) vit l'armassez nombreuse et assez mu pour lui imprimer un ladicisif, il jeta sa fltite, a.rrac/ta m clairon des mains de l'un des musiciens de la lgion sonnant la marche et la cliat-g? avec un et instrument pins sonore, il traversa le fleuve, enlranan sa suite, comme i u n troupeau. les soldats fascin par leur instruinent de guerre, par i'hresse de la musique et par l'evemple du berger. 1) Nous demanderons d'abord M. de Lamartine pourquoi a de l'homme d'une g r a n d e u r et d'une forme extraordinaires mentionn par Suton 31,) il fait, de son autorith priveun jeune homme d'une beaute' (Csar imposante et d'un costume statuaire; ensuite pourquoi il se permet de
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II,
p. 40,
III
L'Idolitrie jugiie par la Bible.
Il nous para toute justiw d'accorder maintenant la de parole la Bible et de voir si elle peut laisser le moindre prtext la ngatioet mm au doute. Comment un protestant sincr a-t-il pu nous dire en ces derniers temps que, en adoptant le langage et les expres
fausser toute l'histoire en changeant cette indcisioterrible, attestpar tous les historiens et par Cesar lui-m&me, indcisiosemblable, en un mot, K au flux et au reflux de la mer ; comment il se permet de la changer en une dcisionirrvocable delongue main qui aurait permis au grand homme que l'histoire nous repraenteencor gar d'heures auparavant, au milieu des peu ombresde lanuit, dansles sentierstroit d'un pays inconnu etennemi, d'or(style moderne) pour fasciner et enganiserun coup de thhtr assez bien russ trane toute une armke, sur la foi d'un berger d'opdra excutan solo de un c r a &piston : voila i'ignoble suparcherie que M. de Lqm~rtine oni croit devoir substituer aux grandes et solennelles angoisses, aux mortelles indcision historiques de Cesar! Pourquoi le calomnier ensuite par cette plirase jeti la legre comme s'il croyait aux dieux et aux prsages lorsque l'hisy toire encore nous montre (35s.1~ croyant ce point qu'il avait employ une grande partie des loisirs que lui laissaient ses campagnes I$ composer un volumineux trait sur toutes les espce d'aruspices, trait empreint du plus grand respect pour les dieux? On comprend ce dside tout crivaide se conformer a u gofit de son sicl et de rgle avec lui tous ses comptes en monnaie ayant cours; mais le cours d'hier n'tan plus tout fait le cours d'aujourd'hui, M. de Lamartine pourrait bien prendre ici pour de bons billets de b i l n q ~ ~ ~ de vrilableassignats. Sans renoncer tout lait aux explications par la fourberie, la science commence i~ sentir leur insuffisance, el, comme elle a toujours quoique chose de tout pr sous la main, elle a remplace la Fourberie par l'hallucination, pourquoi voudrait-on qu'elle ne la reconnut p;ii ici ? II est vrai que plus tard M. de Lamartine change lu stratagm on symbole, et le beau jeune homme en emblm des colonies provinciales opprimties et dsh6rit le par s h t , etc., de sorte que ce pauvre CGsar, dont la vciracit brille d'un bout i l'autre de ses Com~nenlaires,et qu'il faut croire avant tout le monde lorsqu'il confesse les mortelles angoisses de son esprit, va se trouver ni6lamorphose (da par la mlhodCousin), non plus seulement en fourbe qui veut entrane armeniais en philosophe rkveur qui, tout en cherchant son
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sions des nations idolktres, la Bible ne. dkclarait nulle part que ces opinions fussent fonclhes 1? L'illustre Vossius, qui tai aussi protestant, mais en mm temps le plus savant des hommes, affirmait, au contraire, que pour ne pas voir dans la Bible une allusion et une croyance constante aux communications spirituelles et dmoniaques il fallait ou l'avoir lue bien n6gligemnient, ou, si l'on tai de bonne foi, faire bien peu de cas de son autorith ; pour moi, ajoutait-il, l'ai en horreur de tels hommes, toto anima taies abominer"-. 1) * 0 tolranc protestante ! permettez-nous d'abominer notre
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ttondans les tnbbre la nuit quelque sentier praticable, ne pensequ' de monter une charade dont le vritabl mot n'aurait certes t devin par personne! Voyez donc o<l nous jette une fois de plus l'horreur du n~erveilleux; au lieu du rcisi simple de Suktone et des angoisses raconte par Csar voici trois impossibilitabsolues : un drame nigmatiqunm&' dans les tnbre hallucination atteignant toule l'awme J X stupidit gnra une U faisant prendre h cette arm& un berger pourun monstre, enfin un chalumeau pour un instrument mani par les dieux, et le simple bruit d'un clairon pour un miracle du premier ordre! Et c'est devant ces t.rois impossibilitt5s, dont l'une exclut naturellement les deux autres, que, gbnhral et soldats, se seraient crie d'un commun accord: Allons, le d e vient d'en &ire jete, marchons o de tels prodiges nous appellent. )) AZea jacta est, eamus quo Deorum oslenla (a)! M. de Lamartine doit cependant se le rappeler; il fut un jour oh, lui aussi, prenant son Csa la lettre, pronon ces paroles : Alea jacta e s t ; mais i~ il para cette fois les dieux ne s'ktaient pas prononcs que aussi qu'arrivacrant-il? Le Romainn'avait franchi son Rubicon qu'une seule fois, le Franais chissantle sien deux fois de suite et en deux sens tout contraires, put s'assurer qu'un srand c e u r , un dvouemen gnre de magnifiques talents donnent et un peu moins de certitude et de dur que le moindre avertissement surhumain. Il est vrai que l'apparition d'un dieu Pan, dt-ellsauver la rpubliqur serait assez mal r q u e aujourd'hui de nos rpublicainmodernes; mais du moins conviendra-t-on d'une chose, c'est que, pour sauver une rputatio d'historien aux yeux de la verit et de l'avenir, il n'est rien de tel que d'ou. blier les prjug son poque .. de rendre h Csace qui upparde et. tient k Ccsar. 4 . Le comte Agno Gasparin des Table% t. 1, p. 354. de 2. Vossius, &p"tre Jean Bever.
(a) Sdtone, 1. XXXII.
tour cette dernir phrase tout en reconnaissant la justesse de celle qui prckcle il est trs-vra que depuis le premier car chapitre de la Gens jusqu'au dernier de l7ApocalypscY la Bible n'est qu'une exposition cont,inue de la lutte des dieux saints contre les faux dieux, lutte qui commence dans le jardin d'deet ne doit prendre fin que dans la terrible vall Josaphat. de Oui, Vossius a raison; celui-l a bien mal lu la Bible qui n'a pas entendu gronder toutes ses pages un incessant anathm contre les d i e u x trangerscontre leurs prophtes contre leurs devins, contre leurs esprits de P y t / m 9 et leurs esprits fornicateurs de c l i , ~ v k a t i o n ~ . Tantce sont les prophte qui annoncent l'an4ant~issement de l'esprit de 17kgypte a dirumpetzir spiritus /Egyptionim, 1) et qui font dire au Seigneur : Je prcipiteraces princes de Tanis,. .. conseillers de Pharaon,. .. ces princes de Memphis, cesenvoy (miuc, nzmtii) qui ont tromp toute 17Egypte2. Or, ces princes, ces envoyis, sont appel par les Septante mauvais anges. u Ce sont ceux-l mmes disent saint Justin et Procope, qui inspiraient et soutenaient & Tanis les inagiciens de Pharaon dans leur lutte contre Mose3 Tantht c'est ce m6me Mos qui, dans son admirable Cantique, distingue ainsi son matr ceux de ses ennemis : de Jacob tai devenu l'hritagdu Seigneur, le Seigneur avait t seul guide, il n'avait jamais eu avec lui de dieu son trange .. mais lorsque ce peuple eut tdilat ;. engraiss par le Dieu qui l'aimait,. ..il abandonna ce Dieu, son crateu et son salut, il excita sa colr en passant des dieux trangers Les fils de Jacob S A C R I F I ~ K K N TA DES D ~ M O N S11011 plus et , Dieu, - des DIEUX cp'ils ne connaissaient pas, des dieux NOUVELLEMENTARRIVI~S, recentesqzie veneimtY des dieux iwvi que leurs pre n'avaient pas adors.Ils m'ont donc provo.
: )
(Isae)
que, dit le Seigneur, dans la personne de celui qui n'tai pas vraiment Dieu, i n eo qui non erat Deus ... C'est pourquoi,. .. etc. 4. Nous le demandons : que signifient tout cet expos toutes ces plaintes contre des dieux arri?:rcemment contre des dieux usurpateun que leurs pre n'avaient pas adors si cette grande fornication devait se borner au culte de la pierre ou des oignons ? Bien loin d'appeler les Isralite infidles Jhovaeut alors pris en piti leur folie. D'ailleurs, apr Mosnous verrons Josu rejeter au del du torrent ces mme dieux qui ne devront plus le franchir. Les Isralite fidle reconnaissaient eux-mme que c'tai une lutte de Dieu dieux. Nulle autre nation, disaient-ils, n'a de dieux aussi familiers avec elle, que le ntr l'est avec nous2. C'est le Dieu des dieux,. .. c'est lui qui les juge, ... car il est leur Seigneur, Dom'imis clomiiiantium. n Nous avons djvu qu'il y avait de vritable dieux, a u milieu desquels le vrai Dieu rsid et qui lui obissent Nous allons voir maintenant avec quel soin il faut les distinguer de ces dieux ehranqers, qui, en ralit sont pas, eux, ne de vritablediegx, qui non sunt dii. C'est donc sur ces derniers et non sur les autres que tombent toutes les colre de la Bible. Vous n'adorerez pas ces dieux, vous ne les honorerez pas, vous n'imiterez pa,s leurs uvres mais vous les dtruireet vous briserez leurs statues /'. Voici cette fois, assurment dieux et leurs uvres bien les i~et~tement distingu6s des statues-idoles. D'ailleurs est-ce que l'Esprit-Saint donnerait au marbre et au bois des noms qui militeraient en faveur de l'erreur? et e n les appelant (1 les dieux Baal et Astarolh, les dieux de Syrie,
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4.
l l e ~ ~ t r o n . xxxn. ch.
2 . Ibid., ch. I V , v. 7. 3. Slubat in inedio, in S:ynagoga deorum. 4. Exode, ci). xxni, v. 24.
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les dieux de Moab, les dieux des fils d'Ammon, les dieux de la Palestine l? n Ce sont ceux-l ce sont tous ces dieux trop relque le propht Isa appelle les vaisseaux de fureur 2; 1) Jr6 mie, les vaisseaux de la colr 3 ; le roi David, les vaisseaux de mort lt. Ce sont lh les vraies bte [droces et les forts, devant lesquels tremble nuit et jour le saint roi : Ne livre pas mon m aux btes les forts m'ont combattu.. . E~oi~ne-les comme la poussir et que l'ange du Seigneur soit plus fort qdeux tous, courctans eos angelus ... Tous mes os diront : Seigneur, Seigneur, p donc est, i ton senzb/able?... Ils se sont dissips m'ont rendu fou, ils ils m'ont dchir avec leurs dents. .. Seigneur, sauvez-moi de ces lions; qu'ils ne puissent, pas dire, nous l'avons dvor I) 5. Au reste comment chappe celle conclusion si formelle, cette affirmation si positive du roi-prophte Tous les dieux des nations sont des dmons omnes clii gentium dmmonia6? On nous a contest,cependant 7 que telle fla signification du mot lilcni mais, comme elilhi est un diminutif d'lohi (el, force), nous avons bien vite accept cette pith pauvres dieux, pith humilie toutes ces de qui forces spirituelles sans leur enlever leur nature. D'ailleurs, reprenons toute la phrase et faisons attention cette lin : MAIS le Seigneur, lui, a fait le ciel et la terre. C mais (autem) ne permet plus le moindre doute et relv e h l'instant ces lili qui ne sont faibles et pauvres dieux que
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\. Juges, ch. x.
2 Isaech. xm. 3. Jrhmie L. ch. 4 Psaume vu. 5. Tout ce psaume xxxiv ne peut, e n vrit regarder que des ennemis spirituels, David ne tremblait pas ainsi devant Goliath. D'ailleurs le qui est semblable toi ? doit enlever toute espc de doute. Pourquoi donc, dans toutes nos traductions et dans tous nos commentaires, cetle lourde mbprise qui change en hommes tous ces ennemis spirituels? 6. Psaume xcv. 7. De Gasparin, loc. cit.
II.
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relativement au Dieu fort et vritable roi-propht ne se Le f permis de rapprocher ainsi ce grand Dieu d'une simple pas pierre ou de tout objet matriel D'ailleurs, il faut encore relier ce mm verset ces deux autres : C'est moi seul qui suis Jhovah n'irai pas &der je mon honneur b un autre l. 1) Prissen tous ces dieux, qui n'ont pas fait le ciel et la terre, pereant dii qui non fecerunt c~lurnet terrain 2. 11 On voit alors le witeriuin de David ratifipar les prophteset ' o n en comprend toute la force. Bergier, qui ne conteste pas ici la ralit l'expression, de dmonia se contente d'ajouter, dans l'article djcit que tout cela est devenu inconciliable avec la science moderne. Nous le savons bien, mais tout consiste donc dcide s'il faut trahir le roi David, Mos et les prophtes pour ces nouveaux dieux tranger de la science, qu'on appelle Dupuis, Dulaure et Frret qui, bien loin d'avoir fait le monde, 1) et ne comprennent mm pas sa cration Pour complaire ces lili de la science, nous n'oublierons pas davantage ces deux terribles exemples : Achab ne voulant pas croire Miche Michlui dit : L'esprit malin s'est prsentdevant le Seigneur et lui a dit : C'est moi qui vais sduire Achab. - Et comment? lui dit le Seigneur. - En ktant un esprit menteur dans la bouche de tous ses prophtes - Allez, lui dit le Seigneur, et faites comme vous le dites... Et maintenant, continue Michde, tous les prophte qui sont ici ONT un esprit de mensonge et Farr de votre mort est prononc 1) Aussitt pour obi l'arrt Achab meurt et son fils Ochozias lui succdeDangereusement malade son tour, ce dernier envoie demander & Belzbutdieu d'Acaron, s'il le doit relever de cette maladie Alors Fange du Seigneur se
...
...
'1. Isa'ie, ch. xui, v. 8 . 2. Jrgmie xc, v. 11. ch. 3. Rois, 1 Ill, ch. xxn, v. 24. .
prsent au-devant de ceux qui l'envoient et leur dit : Est-ce qu'il n'y a pas un Dieu dans IsraCl, pour que vous consultiez ainsi le dieu d'Acaron? Pour avoir fait cette chose, vous ne relvere pas du lit ob vous te et vous mourrez certainement 4. Et l'arr se vkrifie son tour. Dure leqon pour ceux qui croient trs-permi de consulter seulement, disentils, dans les cas de maladdie,des oracles modernes si parfaitement identiques aux anciens ! Comment ces consultants pleins de confiance ne seraient-ils pas pouvant la seule possibide litque la mm rpons arriv le dieu d'Acaron, que leur par Notre-Seigneur lui-mm appelle Belzbu le prince des ou dmon Quoi de plus innocent cependant, en apparence, que "? de traiter avec lui une question de fibre ou de gastrite? Apr une telle parole, comment un thologiecomme Bergier peutil se permettre de rechercher encore ce que pouvaient tr pour ta Bible tous ces dieux des nations 3 ?
1. Rois, 1. IV, ch. 1 , v. 2 et 4. 2. Saint Matthieu, ch. XII, v. 24 et 25. 3. M. Maury, tout en soutenant comme & l'ordinaire l'emprunt mazdede ( ces dmon opinion si malade, nous l'avons v u , aux yeux de ses propres dfenseurs)convient neanmoins que les Juifs entendaient par ces dieux trangerles principaux dmons Mais pour mieux prouver que ceux-ci n'etaient arrivqu'apr la captivitil change 1'l~ili psaume en du klohim, qu'il donne avec raison pour le nom du vrai Dieu; de sorte que, selon lui, l'ancien verset assimilait les dieux des nations au vrai Dieu d'IsralMais que fait-il alors de la fin d u verset : Mais le ntr a fait le ciel et la terre? On comprend encore moins qu'un homme de la valeur de M. Fr. de Rougemont ait pu crir s Lamennais a cru trouver une grande source d'ido: latrie dans l'adoration coupable des anges que le monde primitif avail lgi hement invoqus (T. III, p. 79.) C'tai accepter avec une aveugle confiance les vues de Lactance, de Maxime de Tyr et de Platon sur la w'alitk et les fonctions ministrielledes dieux des payens. C'taimconnat le rble immense que le panthism jou des les temps les plus anciens dans a l'orient et dans l'Occident. C'&ait transformer l'adoration de la nature ellem h e , qui parle de mille manire & nos sens, en celle d'esprits invisibles ignorer volontairement toute la qui sontcens commander i la nature. C'tai puissance et toute la surabondance d e foi, de posiet de spculatio que pour sa ruine dans la cratiodu l' m corrompue d e l'homme a dploy polythisme C'tai ce point, comme sur tous les autres, rbduire rintelsur
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Theorje et raison de l'idolitrie. -Individus et peuples soumis aux memes lois. - Esprits tutlaire orthodoxes et paens- Le palladium de Vesta et l'arche du Seigneur. - Les crimes des nations amenant l'abandon des bons anges, et ramenant les mauvais. - Les boas ne donnant jamais leur dmis sion complkte et jugeant toujours en dernier ressort.
Laissons donc de ct tous les aveugles, thologienou autres, qui persistent vouloir faire consister toute l'idoltri dans la personnification des attributs divins, ou des forces matrielles Aux uns et aux aut,res nous venons de demander auquel de ses attributs le Christ aura prt.endfaire allusion en parlant de Belzbut Demandons-leur encore dans quelle classe de mlor d'lectricik'l'critur et aura voulu ranger l'homicide MolocJz, la voluptueuse Astartl'ordurier Belphgo Chamos et Dagon et Remplia, qui ne seraient et taut au plus les personnifications que de la cruaut et des passions les plus infmes Qu'on nous explique enfin comment, en supposant que des spculateuroisifs aient jamais pu perdre leur temps personnifier de pures abstractions, les masses populaires auraient pu s'y prendre leur tour pour consulter aussi longtemps sur leur avenir de pures quali/"cations et de simples pithle Tant qu'on ne sortira pas de cette fausse voie, l'idoltri restera toujours incomprise, et condamnera toujours les penseurs consciencieux cette conclusion djcit: n Plus je fouille ce sujet, plus je creuse ce terrain,. et moins il m'est possible de saisir ce qui peut distinguer le paganisme de ce
igence humaine son minimum d'nergie double culte (des anges et des Ce dmons n'ayant pas t universel, n'est donc pas vrai. (Peuple prim., 1.1, p. 283.) Nous en appelons tous les lecteurs de ce dernier paragraphe.
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qu'on appelle la religion vritable ne reste plus rien, il me il semble, que l'on soit en droit d'appeler de ce nom d'idoitrie4 Rien n'est plus vrai; il faut renoncer h l'espoir de jamais saisir un coupable, quand on commence par le faire vader Nous allons nous adresser maintenant celui qui, tout en acceptant nos prmisses de la peine comprendre la pera mission, l'arrivet pour ainsi dire l'organisation de cette idolAtrie que Lamennais appelle quelque part,, et avec raison, I le spectacle le plus tonnant qui ait t jamais offert l'esprit humain 2. 1) Nous venons de voir que dans la Bible le crime de ~'idol trie ne consiste que dans son apostasie. C'est un transfuge qui passe 2~ l'ennemi, ou plutht, pour nous servir de l'nergiqu expression consacr l'Esprit-Saint, c'est un fornicateur, par un adultre Fornicati sunt mm diis. Il ne manque pas de chrtienque le langage, les accents et mm la pit relative de ces adultre embarrassent, car trop souvent il arrive que ces prire et dvotionpaenne galen dpassen et comme posi toutes nos richesses en ce genre. Mais encore une fois le crime n'est pas l On tient k la femme trang m h e langage que l'on tient, l'pouse le et cet amour profane peut s'exprimer aussi dlicatemen qus s'il tai lgitime sans qu'il cesse d'y avoir un crime entre les deux langages. Pour bien comprendre cette culpabilit des peuples idolitres, il faut, remonter l'origine des choses et m6diter avec soin les vrit6 suivantes : Le verset 28 du chapitre x x m du Deut&ronome est ainsi conGu dans la Vulgate : Quand le Trs-Hau a divis les nations, il a trac les limites des peuples suivant le nwnbw des fils d'Isral 1)
t. 1.
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DELUGE.
Mais dans les Septante nous lisons : n II posa les limites des nat,ions, suivant le nombre des anges d'1sral. On peut dire que si le premier de ces singuliers cadastr@s pch par l'troitessde sa base, le second pch par son lasticit indfinie Mais au moins le deuxihme offre-t-il un sens l'esprit, tandis que le premier ne se laisse pas facilement apercevoir. On remarquera que c'est la seconde fois que. les deux versions sont en dsaccorsur cette expression fils de Dieu, et que pour la deuxim fois encore la Vulgate tient ne voir que des hommes l o les Septante voient absolument des anges. Ce qui semblerait avant tout donner raison aux Septante, c'est de voir les criture l'glisreprsente et toujours Isracomme tan devenu dans ce partage l'hritage la portion du chef des anges, c'est- -dir du Fils de Dieu, portio mca Israel. n Or les plus anciens, et entre autres le plus grand des docteurs en fait d'anglologi(saint Denys), adoptent avec unanimit la version des Septante. L'idne leur vient mm p de la possibilit du contraire 1 . coutoncette grande autorit commentant ce passage : ~ ' E t e ~ n edit - il, a pos les limites des nations en raison l, du nombre de ses angesk.. . Mais on ne doit pas s'imaginer qu'une sorte de hasard ait fait choi notre Dieu le gouvernement de la Judeet qu'en dehors de son empire les anges ses rivaux ou ses adversaires, ou mm quelques autres dieux prsiden gouvernement de l'univers. Certes, si on au les comprend bien, nos lettres sacre veulent pas dire que ne
(
1. Il est probable qu'il faut entendre ici, comme pour les sept esprits du Seigneur et pour les plantes un nombre corrlatiaux anges principaux et aux di\isions principales. Il ne serait pas difficile, par exemple, d'ajuster le nombre sept, comme aussi celui de soixante-dix, que nous retrouvons ga lement dans la subdivision des divinites du Zodiaque, sur les soixante-dix princes que le Z o h a r , au dire du chevalier Drach, fait prksider aux destine peuples. Mais on risquerait de forcer les choses, 01 de comprometdes tre, dans le dtail principe qui s'appuie sur des textes respectables. un
Dieu ait partag avec d'aubes dieux ou avec les anges l'adfiinistration de l'univers, tellement qu'en cette division la nation hbraq devenue son lot; mais elles veulent dire f qu'une seule et mm Providence, ayant spcialemen dsign certains anges, commit leur garde le salut de tous les hommes, et que, parmi l'infidlitgnral enfants de les Jacob ayant conserv6. presque seuls le trsodes saintes lurriireet la connaissance du Trs-Haut de l vient qu'on prsent Isracomme TANT DEVENU la portion du Seigneur, et pour bien montrer 'qu' l'gades autres peuples Isra avait t confi l'un de ses anges, l ' l h r i t u ~rapporte que saint Michel est le guide sacr des Juifsi. En effet, comme l'hcriture nous montre encore ailleurs l'ange des Perses, l'ange des Grecs, l'ange de la captivit etc., il est de la dernir videnc chaque nation, chaque peuple, a son ange que tuthlaire; et Cornelius, qui tout l'heure optait pourla traduction de la Vulgate, finit par se ddcider avec les Pres dit-il , voir ici l'application du texte des Septante et la corrlatio d'un certain nombre d'anges avec la division des royaumes. Vrit premier ordre chez les paens ce gouvernement de angliqu ktats est une croyance tout aussi fondamentale des chez les fidle : C'est l dit Origne un de nos plus profonds mystretraditionnels que Mosnous a rvl prele Isralinterroge t,es pres et ils te mier en disant : coute le diront : Dieu a distribuetc. Pour l'antiquit profane et sacre n'est question que de il tuteurs, de curateurs, de prcepteursde recteurs. Les noms seuls sont quelquefois modifi ainsi, nos bons et ; mauvais anges, Salr-ov~a, changent ordinairement sous la se plume et sur les lvre du pae en gniesen lares, en pnatesen desseet mm en dieux-christs et en desses &res, s'il est permis de traduire ainsi leurs deoi ~ p ~ i c - r o i . Et vous ne trouverez pas un seul penseur, un seul historien
))
4. Hirarchiedivines, p. 2'18.
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qui n'applique k la dest.in chaque nation cet axiome de de saint Augustin : Sans la Yesta du foyer, aucune ville ne peut . subsister l Oui, nous parlons mieux que nous ne pensons, et nous faisons du spiritualisme sans le savoir, lorsque nous disons : gninational, gni d'une nation, gni pidmiqu gni d'un art, d'une science, gm de chaque individu; lorsque n nous disons encore : obi son gnie toutes ces expressions sont d'une exactitude rigoureuse. Mais pour en revenir aux anges des nations et des cits quelle peut - tr leur valeur hirarchiqueet que doit-on penser de ces gnie des Perses et des Grecs, que la Bible nous reprsent combattant les uns contre les autres,
'1. Voir, sur ces dieux ( - / . m - r o t ) , et sur ce culte de Vesta, une trs-court mais savante dissertation latine, pubJi& cette ann mhme par M. Fustel de $ 1 Cndanges, et ddi M. Guignault. Vous y verrez que le culte de Vesta, riginaire de Sarnot,hrace, est peut-&tre !e. plus ancien d e la terre (p. 3), qu'il i i i t , pour ainsi dire, l'ensemble des trois grands cabires de Samotbraee et ' i m e des dieux Pimates (p. 9); que Vesta tai encore l'm de la terre (p. 6) rtt la force secrt rie notre vie (p. 9); que les paen reconnaissaient dans J'Lomme deux gnies blanc, et l'autre noir (p. 13); que ce culte de Testa l'un et des gnie tutelaires tai base, la force et le gage de la durdes la nations, que sur lui reposaient tous les destins de Rome, dont la grandeur il commenc et fini avec lui. )) Pour qu'un peuple naissant, dit son tour J.4.Rousseau, pgoteles saines maximes d e la politique, i! faudrait que l'esprit social qui doit tr !'ouvrage de l'institulion prsidi l'institution m h e , et que les hommes lussent avant les lois ce qu'ils doivent devenir par elles. Voilce qui forp, de tout temps, lesPeres des nations recourir l'intervention du ciel ... Mais il n'appartient pas i tout homme de faire parler les dieux, ... la grande Arne du legislateur est le vrai miracle qui doit prouver sa mission. (Contrat social, 1. II, ch. vu.) Rien de mieux dit,, jusqu'i la dernibre ligne, qui contredit toutes les autres. J.-J. liousseau avait parfaitement v u que, lorsque nous disons gninational, etc., nous prenons, encore une fois, un effet pour une cause. Envisag ti ce point de vue, le respect pour les institutions premire d'un peuple ne serait qu'un acte de fidlit comme une rvolutio serait, un acte d'adultre Faute de cette vrit nous ne savons que rpondr au socialisme^, lorsque nous sommes d'accord avec lui pour ne voir dans tout cela que des hommes.
pour ou contre les Juifs, aid l'archange saint Michel 1? de Faudra-t-il donc nous rsigne voir nos bons anges hsi t,er comme nous entre le juste et l'injuste, et se combattre l'aventure? Saint Augustin l'a fort bien dit cependant : u Si les dieux se cornbatt,aient, entre eux, il faudrait excuser aussit6t toutes les guerres civiles dans l'humanit inter se 1a1iinina si donc pugnarent, jam bella civilia excusarentur'1. II para aussi triste que difficile d'appliquer h ces anges l'opinion des ( thologien y compris Cornelius et saint Thomas), qui dci dent hardiment que c'est bien- entre les bons que ces combats ont eu lieu, les anges des nations tan toujours de bons anges. Rien n'est plus vrai, les nations ont avant tout un bon ange; mais quoi! vous venez de nous dire que d'apr les textes sacr il n'y a jamais de dissension parmi les anges, et tout de suite vous nous montrez deux anges qui, hsitan sur une volont providentielle aussi capilale que celle de la lib ration des Juifs, vont dans le doute met.tre toute la terre en feu! et c'est saint Michel, l'adversaire des dmons cette qui fois est invoqu par l'ange des captifs, pour l'aider combattre un autre bon ange !.. (ut p r ~ l i e r . }En vrit c'est bien difficile comprendre. Toute cette confusion ne viendrait-elle pas au contraire de ce qu'on ne tient pas assez de compte de l'ancienne et gn rale doctrine sur la dualit des esprits se disputant chaque peuple, comme chaque cit comme chaque individu? On ne parle jamais que de l'ange gardien et spcialsans jai-nais s'tendr l'autre spcialitdmoniaqu l'on se contente sur que de gnralis sous le nom gnriq d'adversaire ou de Satan. Souvent encore, il est vrai, il y a lutte en raison de la division des pouvoirs; ainsi dans cette question des deux anges prpos la garde des Juifs, le cardinal Cusa tabli dis la
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tinction de celui qui gardait la part,ie captive et de celui qui continuait garder la nation (p. 705, Doct. @or.). Quant nous, nous croyons que chaque nation comme chaque homme a son bon et son mauvais ange tout spciaux qui se disputent l'occupation des frontikres, comme l'occupation des personnes. Nous avons vu Dulaure s'tonnedu rl de ces frontire dans l'origine et le dveloppemen cultes et des des prodiges qui s'y passaient, et remarquer avec raison cpe les montag?zes sacdes taien toujours sur ces frontires et que de tous les dieux les dieux fermes taien plus tenacesi. les Nous allons voir que c'est faute de tenir ce compte ang lique en partie double (qu'on nous passe l'expression), que c'est faute d'avoir bien distingu les dieux primitifs et bons du monde et des nations, de leurs dieux conscutif inauet vais, que l'on a donnnaissance une foule d'embarras et ck mprises Ainsi, par exemple, comment, sans cette distinction, comprendre quelque chose ce verset du chapitre xxn, v. 18, de l'Exode : diisnon detrahes, tu ne diras pas de mal des dieux, ni du prince de ton peuple, moins que l'on ne tourne la difficultcomme Cornelius, en traduisant par juges le mot dieux? Ce qui devient assez difficile, lorsqu'on retrouve au verset 20 le mm moi lohi bien positivement appliqu cett,e fois aux dieux spirituels, prisscelui qui immole aux lohiin On II ne voit pas d'ailleurs quel prime civil on pourrait faire allusion une poqu i Isran'en avait aucun. o ~ Voil donc deux espkces de dieux bien nettement distingus ceux auxquels on immole en encourant la peine de mort, et ceux dont il ne faut dire aucun mal. D'o vient cela, si ce n'est parce que les uns, comme le dit encore le Zohar, sont entih-ement subordonnau grand Dieu d'Isralet que les autres le sont Azazel, son antagonist,e spirituel? Mais comment ces vrais dieux ont-ils pu cdder la place aux
1.
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faux dieux? Comment la malheureuse humanit a-t-elle pu se trouver exposd'abord et plus tard assujettie de si terribles inprise ? Avant de rpondre reportons -nous la marche ordinaire de la dchan les individus. chez rvG6t GEZIJTOV ; apprenez vous connatre et vous connatre bient !a vritablconOini monde. du Nous avons d6j vu que l'homme, par suite de la chute, venait au monde littraleinen possd par le dmon puisque l baptm est un vritabl complet exorcisme, la suite et duquel un bon ange lui tai donncomme surveillant et comme gardien. Maisil est encore de foi que chaque homme, quelles que soient sa croyance et sa valeur, qu'il soit ou ne soit mm pas baptisparticipe cette touchante et consolante faveur. Il ne l'est pas moins que le possesseur expuls cherche toujours rentrer dans le palais de ses pres qu'il tourne et rode sans cesse autour de la place, pian distractions et les fomentant les trahisons qui pourraient, la lui livrer nouveau. O1 comprend donc ce que la faiblesse humaine et les ten1 1 tations surhumaines runie produisent le plus souvent chez 'homme-individu. ~ ' ~ l i s en avertit, le bon ana;e s'loi nous gne mesure que l'autre se et les avertissements trop de fois mpris amnen le divorce avec l'un, la rconciliation. avec l'autre. . Cependant, rptonstoujours, ni la rkconciliation ni le divorce n'arrivent jamais l'absolu. De mm que l'tade saintetne conjure pas toujours les invasions de l'adversaire, de mm le mauvais ta habituel, quelque fcheu qu'il soit, n'exclut complternen l'interventidn accidentelle ni la surni veillance loign u bon esprit. Malheur seulement celui d qui, par sa faute et par son choix, n'a plus droit qu'aux secours exceptionnels ! Eh bien! il en est des nations comme des individus i( vi4. L'Aphtre recommande aux fidle de prier Dieu de ne leur envoyer que des tentations humaines. 11 ne les confondait pas avec les autres.
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vant et mourant comme leurs matres suivant la belle expres sion de Bossuet, elles mriten dm6riten ou comme eux, et le propht Isane peut laisser aucun doute ce sujet : Ce sont vos iniquits dit-il, qui ont fait la sparatioentre vous et votre Dieu. Ce sont vos pch lui ont fait dtourne qui son visage pour ne plus vous couter1 Il est impossible de donner une plus haute et plus t,ouchant,e id la raison de l'idol trie que ne le fait. le mm de propht dans les paroles suivantes : Les peuples se sont enfuis la voix de leur ange. .. et voici que les veillants feront entendre de grands cris, que les anges de la paixpleureront amrement,. Toutes les voies sont rompues, le pacte . est dchir la terre est languissant,e2. ... Voil les grands et terribles effets du dlaissemen ang lique, et nous ne craignons pas de le dire : Voici toute la philosophie de l'histoire. Le dlaissemen n'est pas la punition de la surprise dmo niaque, parce que Dieu ne punit jamais une erreur, mais de celle-ci n'est au contraire que la punition du dlaissemen la morale et par consquen bon ange. du Quand le dlaissemen arrive, l'adultr est consomm et le jour ou le vide se fait au fond de ces cur coupables, l'abandon motivd du bon ange permet h l'usurpateur de reparatxe Veut-on avoir la thori exacte de l'avnenien l'idoltri de chez un peuple? Il sufit de rflch cette tradition biblique sur d'apr laquelle l'archange saint Michel avait tl'ana; t,utlair des Amorrhenavant de devenir celui du peiiplr retirk devant leurs crimes, et l'on sait par d'lsraCl. 11 Il s'tai quels dieux il s'tai immdiatemen vu remplac Les dieux se remplacent donc comme les rois. Les bons et les mauvais s'expulsent mutuelle ment^, avec cette diffrenc toutefois que, si les mauvais rugissent et maudissent au
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moment de leur expulsion, les bons, pour avoir cd place la d'honneur dans les temples et dans le culte officiel, sont loin d'avoir abdiqu compltemen11s se retirent, pleurent comme . celui d'Isa sur les malheurs de leurs peuples, surveillent les nouveaux matres brident et modrenleur action, les contraignent marcher encore dans les voies providentielles gnrale entretiennent le fond des traditions antiques, einpchen leur falsification complte les ravivent par quelques rvlatio nouvelles, et sont partout la raison des vertus, des vrit et parfois des miracles qui survivent au dsastre Enfin ils font toujours pour les peuples ce que toujours ils ont fait pour les individus, c'est- -dir la juste part des mille et mille degr d'illusion et de culpabilit sources et causes premire de leur aveuglement. Et, gardons-nous de l'oublier, devenue plus rare et plus cache action n'en est pas moins importante et pas moins leur dcisive ne sont plus eux que l'on consulte, mais ce sont Ce eux qui interviennent, ce sont eux qui avertissent Pharaon dans un songel, Nabuchodonosor dans un autre2: Ce sont eux qui changent sur les lvre de Balaam les anathme en bn dictions, et font exceptionnellement avec ce devin ce que nous les avons vus faire plus exceptionnellement encore avec nos consultants modernes, c'est- -dir qu'ils se chargent de la rponse tout en rprouvan question; ce sont eux enfin qu. la sont chargd'annoncer aux nations comme aux individus leur dernir heure, et de leur signifier l'tdhnatum des arrt divins. Car, l'inverse des nouveaux occupants qui se laissent et se font adorer, qui malgr leur prtendrespect pour Jupiter, Amoun-r et Ormuzd, n'en rgnen pas moins en despotes dans chacun des nme qui leur sont dpartis anges exil les ne sortent jamais, eux, de leur r6le d e MLAC (envoys) se font gloire de cette non-initiative que M. Renan leur reproche
1. Gense ch.
XLI.
2, Daniel, ch. n.
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@LUGE.
amremen , et rpondenaux fidle qui se mprennent 1 ce que l'ange rpondai saint Jean : u Que faites-vous? Na s~lis-jepas comme vous un simple serviteur, conservus tuus s z d n Un tel critr suffirait seul la distinction des deux camps. Saint Denys l'Aropagit demande, il est. vrai quelque se part, comment, tant avant qu'aprs ils ont si peu fait connatr vrai Dieu. (1 Trs-grav difficult le dit-il , mais qui tient uniquement aux fautes de ces nations. 1) Mais voyez ; peu de nations, au point de vue catholique, taien autant sous la puissance du d ~ n o le Japon, ce que qui n'einp6cha pas son ange tutlaird'apparatr Rome saint Fran~oisXavier et d'invoquer son secours, ce qui seul dcid grand aptr tenter cette mission. le Ainsi donc, grc eux, l'ordre se maintient au milieu du dsordre Le peu de vrit Bossuet, que les paen K dit conservaient au milieu de tant d'erreurs, a maintenu parmi eux galemen une ombre de vertu, un ordre imparfait d0 socit Bossuet a raison, et sa rflexio nous inspire de nouveaux entre les socit civiles et les socit reL gieuses, entre les dieux et les chefs des nations. Reportez-vous, par exemple, la plus satanique sans e m tredit de tout,es les rvolution politiques modernes, et voyez un peu comment procd la Providence.. Un dbordemen de mur inconnu depuis l'empire romain attire sur les classes coupables de la France une de ces rafales de vengeance et de sang qui eussent rendu jaloux et Tibr et Nron La socit civile inxnole aussi son Christ, et la royautgravit, son tour son calvaire; alors les dieux du temple se retirent devant les idoles hont ne craignent pas d'envahir leurs qui autels, et comme le monarque avait cd place Marat, le la
4 . Renan, Langues s~wiliques cit. loc.
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Christ cdla sienne Satan. Est-ce dire pour cela que toute socit mm que toute vritvont prir et que cette socit soit devenue tout coup incapable de mrit de dmt5rit et &solus? Non, quoique la raison paennsig trop rellemen en chair et en os sur les autels de la mtropoleffraye quoique Robespierre e t Danton aient osse partager l'hritag de saint Louis, quoique les plus infhnes lvite souillent, en les portant, la croix, la'crosse et les ornements des pontifes, la droite des esprits, c'est- -dir les vrais gnie de la France, pl@ran,t leur tour sur ces calainit qu'ils tolrentse maintiennent distance, soutiennent la charpente de cet dific embras ne permettent pas qu'il vienne s'effondrer sur et lui-mme Ils font si bien, que, mm sous le rgn de ces tyrans de circonstance, la socit matriell roule peu pr sur les m h e s rails; les ministkres fonctionnent, le brigandage est puni, la police rprime , de rnanikre que, tout en etc. obissan des monstres, les individus peuvent encore remplir ou enfreindre leurs devoirs, mrite dmrit la ou de patrie. Telle tai peu prbs la situation des paenprimitivement frustr leur faute de la protection incessante de leurs par dieux, mais devenus bien plus excusables dans la suite, lorsque, hritier innocent~sde l'erreur paternelle, ils avaient fini par subir de la part de ces dieux, comme leur dit l'aptre une hallucination vritabl permanente 1. el Il n'est donc qu'une seule loi et pour les nations, c'est- dire pour 17hoinine collectif et social, et pour chacun de nous, c'est-&-dire pour l'hoinme individuel et priv Comme leurs maftres, les nations sont entre leurs deux g nies, sur la double action desquels roulent toute l'conoini de l'preuve tout le mritdu fidle toute la culpabilit de l'adulthre, tout le jugement enfin qui donne % chacun d'eux la
1'.
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possession ternelldu Dieu de son amour et de son choix. Quant nous, tiichons de mettre fin notre propre fascination. Au nom de la Bible comme de toute l'antiquit paenne de Mos et des prophte de Pythagore et de platon, des saints Pre comme des Alexandrins, des dieux eux-mme comme de leurs exorcistes, au nom de l'histoire universelle comme du bon sens le plus commun, tt~chons,disons-nous, de ne plus voir dans les dieux d'Acaron et de Thbe de simples attributs divins ou de simples forces cosmiques, matrielle aveugles, transformeen dmons le grand et car Docteur angliqu raison ici comme toujours : L'homme, a dit-il, a pu tr d'abord cause de l'idolktrie par le desordre de ses affections, par le plaisir qu'il trouvait dans les repr sentations symboliques et par son ignorance, mais la cause dernir et complt (co~zsummativacausa), il faut la chercher dans les dmon se font adorer de l'homme sous la qui forme des idoles, en y opran certaines choses qui causent et leur tonneinen leur admiration ; c'est pour cela qu'il est dit au psaume 95 : Tous les dieux des nations sont des dmon onznes dii gentium dinonia 4,
APPENDICE
Y,
Aprh de telles leqons et de telles paroles, comment les aptres forts de tant de promesses et solennellement charg l'expulsion de ces de mme dieux de la surface de la terre, comment les aptresqui dans cette carrikre toute nouvelle pour eux se montrent tour tour enchantde leur succ ou attristde leur impuissancel, auraient-ils pu se mprendr leur tour sur la vritabl nature de leurs jouteurs continuellement vaincus et convaincus2? Tout le monde le sait, pour les vanglist comme pour les prophtesBdelzbutdemeure toujours ie dieu d7Acaron, prince des dhons et Satan. Sous ce dernier nom, saint Jean lui consacre tout un livre, saint Pierre l'appelle un lion dvorant saint Paul ne se et lasse pas de le signaler aux fidkles. C'est l'ennemi, ce n'est pas la chair et le sang, mais bien les malices ariennes contre lesquelles il faut s'armer du bouclier de la foi. 11 Quant aux idoles, elles ne sont rien par elles-mmes ce n'est pas elles que les paen sacrifient,
4 , Seigneur, les dmon h e s nous obbissent ... Seigneur, nous n'avons m pu chasser ce dkmon ... (Voir tous les vanglistes 2. Actes, ch. xvi, v. 46. Ce sont les servitours d u Dieu Trs-Haut icontez-les, disaient les dmons 3. Ephis., ch. VI.
II.
11
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mais bien vritablemen dmons non Dieu. Est-ce que je aux et dis que l'idole soit quelque chose en elle-mme Non, mais je dis que toutes les fois qu'on sacrifie, c'est aux d6mons qu'on le fait '. II ne veut pas, le grand aptreque nous ayons la moindre socit avec les dmons Vous ne pouvez, dit-il, participer leur table et celle du Seigneur 2 II . Ne soyons donc pas tonn voir les aptre porter le fer et la de flamme sur tous les temples de ces dieux, briser leurs statues, dchi rer leurs enseignements et transmettre les pouvoirs de l'exorcisme tous leurs successeurs, qui l'exerceront leur tour sur la plus vaste chell pendant dix-huit sicles et Tous expulseront ces'anciens dieux des nations, non-seulement des meet des corps, mais de toute la nature inanimet vivante; bien mieux, depuis l'immonde abri de l'animal domestique jusqu' la couche dor celui qui le possde de depuis la source la plus humble jusqu'au sommet des Alpes de Penn et du dieu JOLI,nous les verrons tout purifier, tout bnir renouet veler sans cesse contre ces lieux infest objurgations adresse les toutes les pages de la Bible contre les dieux des hauts lieux et de tous les bois sacr a.
2
- L'idolbtrie
Quant aux Pre de l'@lise, comment, sous le poids de telles leon et de tels enseignements, un seul d'entre eux eilt-il pu protester contre un arr gnr sans appel, qui se trouvait tout la fois bas6 sur et l'Ancien Testament, sur tous les vansile sur tous les rcitdes et aptres Que la philosophie moderne leur reproche, cet gardl'itroitesse de leurs vues, l'animosit de leurs paroles, l'exagratiode l e w iangage, qui devait paraitre aussi faux aux yeux des paen que celui de Voltaire a u x yeux des c h ~ i t i e n s , cela se comprend; la plus haute philosophie du monde ne peut donner que ce qu'elle a. Or, bien loi11 d'avoir la vrit les dieux, elle les plonge priori dans le nant sur dans le nirvan ontologique; mais, nous le rptero toujours, que des thologiensdisciples suranndes Bergier , Banier , Pluche,
'1. 1 Cor., ch. xm. 2. Ibid., ch. x, v. 19. 3. Lesmontagnes se divisaient en heureuses, montagnes des anges, comme le mont Garizim, et en montagnes maudites ou des dmons comme le mont Hbal anctre gologique notre fiqelberq et de notre Maladetta d'aude jourd'hui.
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! 63
Mignot l,nourris d'enseignements bibliques, apostoliques et patrologiques, continuent se livrer encore des travaux d'Hercule, pour transformer ces dieux des nations en rayons solaires, en embln~e agricoles, en bienfaiteurs de l'humanit porteurs d'eau, en aqueen ducs, et se permettent de blmeles Pre de n'avoir pas vu toutes ces choses, etc, ... on ne comprend plus rien une ccitde cette nature. Ils disaient donc, tous ces Pres et cette fois avec un accord unanime, que les oracles taien rendus parles dmons qu'ils habitaient souvent les idoles, que c'taienl les dieux trangers que 'univers, jusqu' l'incarnation, tai leur puissance, que tous les en maux taien leur ouvrage, et qu' Faide de l'exorcisme ils foraien ces dmon eux-mme leur avouer toutes ces choses, etc., etc. ( Qu'est-ce que les idoles? dit saint Augustin. Une simple matir sans sentiment et sans vie, qui a des yeux et ne voit pas; mais les esprits pervers, fix dans ces mme simulacres par un art dtes table, se sont assimil ainsi les me de leurs malheureux adorateurs =. Tertullien nous donne en quelque sorte la statistique de tous les oracles, et n'a pas de peine dmontre que les dmon seuls pouvaient coudre tant de v6rit6s k tant de mensonges 3.. . Mais ce ne sont l que des raisons ; voici maintenant des faits'ou plut des dfi par les faits. Tout le monde conna celui de Tertullien : Que l'on amn devant les tribunaux quelqu'un qui soit vritablemen possddu dmon quelque chrktien lui commande de parler, cet esprit malheusi reux avouera alors aussi vritablen~en n'est qu'un dmon qu'il qu'il se disait faussement ailleurs tr un dieu : s'il ne l'avoue pas aussitt : qu'y a-t-il de plus faites mourir sur-le-champ ce chrtietmrai s~ cette preuve & ? que Lactance n'est pas moins positif et hardi, et qui pourra jamais croire que ces saints hommes compromissent avec tant de lgre la vie d'un chrt,ien d'assurance dans ce dfi Qu'on amneavec Que ce possd prtr de l'Apollon de Delphes lui-mme Ils frmiron le galemen et l'autre au nom de Dieu, et l'Apollon sortira aussi l'un vite de son faux propht que le ddmon du possd ce faux proet
1. Voir leurs Me'?noires, dans le recueil de l'Acad6mie des inscriptions et belles-lettres. 2. Cit VIII, ch. xxiv. 1. 3. De Anima, 1. 1. 4. Apolog.
phbte deviendra muet pour toujours. Donc. les dmon que les paen abominent sont les mme que les dieux qu'ils adorent l . n Et saint Athanase : u Que tous ceux qui en veulent faire l'exprienc viennent, qu'ils se servent seulement du signe de la croix, et ils verront si ces dmon effray seront longs prendre la fuite. Ces dieux ou dmon Delphes, de Dodone, de la Boti de de et l9ggYpte,qui s'taien empar toutes les fontaines et de tous les de fleuves, de toutes les idoles et de pierre et de bois, disparatron au seul nom de Jsus-Chris %. Orign assure que les plus petits, les plus infimes d'entre les chr tiens, ont tous cet admirable et infaillible pouvoir d'expulser les faux dieux 3. Tertullien, en parlant au prsiden Scapula, va mm jusqu' citer les noms propres des possd dlivr lui, et les somme de rendre par hommage la vrit: Vos officiers mme pourraient vous en instruire, le secrtairde l'un d'eux, le parent et le fils d'un autre ayant t dlivr nous et de la maladie et du dmo par 4. II vous est facile, 6 snateurs disait son tour saint Justin, de reconnatrcette vrit ce qui se passe tous les jours sous vos par yeux et en votre prsenc (( Moi-mme dit son tour saint Grgoir de Nazianze, qu,e de fois cela m'est-il arriv! Saint Augustin ne faisait donc que rsume l'opinion des prophtes des aptres des Pre e t , nous allons le voir, des paeneux-mme et de leurs dieux, lorsqu'il laissait tomber ces paroles : Toutes les nations sont au pouvoir des dmons temples sont lev d les aux mons, les autels consacraux dmons prtre institu les pour les n dmons sacrifices offerts aux dmons les Et comment ose-t-on , au nom de la vraie critique, mprise l'opinion sur le paganisme d'un Lactance, d'un Arnobe, qui l'avaient pratiqu eux-mmes qui avaient ador et mm interrog ces dieux, n qui e avaient obtenu des riponses, etc. ? C'&aient des hommes spiciaux, s'il en fut jamais, sur toutes ces questions, des hommes d'observation et d'expriencavant tout, et ce serait abuser du temps de nos lecteurs que de prolonger outre mesure des citations trop connues; l'accord des Pre est unanime.
1. Divin. instit., 1.
4. Ad Scapulam. 3. .-I]Jo~o~. 1. ,
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Mais il en est un autre aujourd'hui qui ne l'est pas moins : c'est d e logique rejeter sur l',injusiice et l'troitessde leurs vues le rsulta et forcde tant d'examen et d'vidence Nous ne connaissons peut-tr pas l'heure qu'il est un seul membre de l'Universit qui ne fpr signer des deux mains cette formule d'incrancpublidernire une erreur des premiers ment par la Revue Germanique : C'tai prede l'figlise de traiter les dieux paen de dkmons et de mauvais esprits, et nous devons vite commettre la mm mpris de relativement aux dieux des Hindous. Leurs dieux n'ont pas plus de droits une existence substantielle que Eos ou Homera, que Nyx ou Apat Ce sont des masques sans acteurs, les cration l'homme et non ses de crateurs sont nomina et non "uimina, des noms sans tr et non Ils des @ tres sans noms *.1)
3.
- L'idolhtrie
Tout le Credo antispirite de notre science est ici. Comment donc a-t-elle pu faire pour oublier ce point-l la parole de ces matre qu'elle a tant admirs ces fameux Alexandrins comme elle ennede mis des Pre et par consquen autorit irrcusable toutes les fois qu'ils se rencontraient avec ceux-ci, non pas sur la valeur divine, mais sur la nature spirituelle de ces dieux? Gardons-nous bien d'oublier ce que nous avons djconstat et c'est- -dir qu'aux yeux de la critique la plus rcent devant l'tud des derniers monuments exhums cette cole 1ona;temps suspecte et rcus reconnue d6finitivement comme le meilleur organe et est ['interprtle plus exact de l'ancienne thologigyptienne Creuzcr et Champollion l'ont rhabilit dclaranque la Memphis des en Alexandrins tai bien certainement le reprsentan plus fidl de la le Memphis des Pharaons. Or, si comme nous l'affirmeJulius Firmicus, toutes ces villes gyp tiennes, y compris ~lexandrie elle-mme taien devenues une vri table colde sorcellerie (assertion qui justifierait elle seule la vieille indignation d'un Pindare2 et d'un Hrodotecontre CI les monstruosit l'ancien culte gyptie) lions ne voyons pas poiirde quoil'on s'tonnerai d'entendre un dmochass par saint Hilaire s'crie moinent de l'expulsion : Oh ! que j'6lais bien Memphis au
((
3. Liv. II.
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L ' I ~ O L A T R I E D E V A N T L E S D I E U X EUX-MEM-ES.
alors que je m'amusais jouer les hommes dans leurs songes; c'est malgr moi que j'ai t amen ici l. Comment d'ailleurs recuser toute une colde philosophie, qui ne se contente pas, comme bien d'autres, de professer le paganisme, de faire de l'ruditiosur les dieux, mais qui se dit inspire enseignge, ratifi ces dieux eux-mmes qui vit avec eux, les contemple sans par cesse pendant la veille et en songe, et qui n'a d'autre occupation que d'arriver, par toutes les pratiques de la thurgie la vie purgative d'abord, puis enfin l'illuinination complt de la plus mystique popsiz? Nous renvoyons nos lecteurs ce que nous avons dit ce sujet au chap. ni. Ajoutons-y seulement un dernier trait, c'est Porphyre; Porphyre initi thaumaturge et dvo grand Srapis finit par le au qui trahir impitoyablement. Nous ne sommes pas dnu motifs, de dit-il , pour soupGonner que les mauvais dmonsont tous soumis Srapis ce n'est pas seulement par les symboles que nous avons car t amen cette dicouverte, mais parce que les supplications faites pour calmer et loignede nous les dmons'adressent d'abord Pluton. Or, Srapi le mm que Pluton, et ce qui prouve inconest testablement qu'il est le PRINCE DES DMONS qu'il donne lui-mn c'est les symboles pour les mettre en fuite 3. )) Ainsi voici le grand dieu des paensSrapis se trouve lev qui par eux prcismecette mm dignit que lYvangil assigne Belzbutle prince des dmon .. .. !. Reprochez donc maintenant aux Pre leur dmonism injuste.
4.
Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que les dieux, oui, les dieux, grc quelques moments de franchise, ne seraient pas mieux venus s'en plaindre. Sans leurs aveux, est-ce que Lactance aurait jamais os proposer d'en faire l'expriencsur Apollon lui-mme et donner cette exp rience comme moyen infaillible de s'assurer que les dmon excr par les paensont les mme que les dieux qu'ils adorent 4 ? 1) degr qui vous rendait participant la nature divine. 3. De la philosophie par les oracles, citpar EuGbe, Prp. p. 483. 1.1, 4. Divin. instit., 1. IV, ch. xxvn.
1. Saint Jbrme 1. III, p. 453. 2. On appelait popsi dernier le
Saint Cyprien ne les epas conjur d'en croire au moins ceux qu'ils adorent l . Minutius Fli f ~ gard de leur dire : INTERROGEZ se bien Saturne, Srapis Jupiter et tous les autres, et croyez-en leur tmoignage car il n'est pas probable qu'ils mentent tout expr pour se dshonore eux-mme2. Et dans le parti oppos nous ne verrions pas un Julien prendre tmoiLE SOLEIL, devant les habitants d'Antioche, que la statue d'Apollon lui avait fait connatr retraite et l'indignation du dieu, la cause du saint martyr Babylas qui tai inhumpr de son temple 3. Enfin Macrobe ne nous montrerait pas l'oracle de Claros dclaran solennellement le dieu iuh (Jhovah le plus grand de tous les
dieux 4.
))
Ce qui cadre merveilleusement avec ce propos d'Apollon, rapport par Porphyre, que K le Dieu des Juifs tai grand, que tous les si autres dieux eux-mme en taien pouvant Qui nous dit que ce n'taipas ce nom redoutable qui se lisait primitivement sous les nouveaux noms, videmmen surchargs que la science dcouvr un certain nombre de monuments? M. Ampr sur fait d'intressante rflexion les divinit sur plus modernes substituees h Vantique et simple divinit propos des petits temples d'An1ada et de Kalabehen Nubie, sur lesquels ces surch?rges sont manifestes. Tout est l: Je m'assoirai la place du Trks-Haut. L'idolWie n'est pas autre chose. Pour en revenir ces rponse dieux, elles taien confirmades la tion : de cette supplique des dmon vang6lique Jsus du ; fils Trs-Haut.. tes-vou donc venu nous tourmenter avant l'heure? Laissez-nous nous retirer ; Et de cet aveu de la pythonisse de Philippes en prsencdes ap tres : (( Ce sont bien lles serviteurs du Trks-Haut , coutez-le ; Et des lamentations de ce dmoqui, chasspar saint Antoine, se plaignait de se voir oblig d'abandonner tous les lieux et toutes les villes qu'il possdait parce qu'elles se remplissaient de chrtiens 1)
1. Contra Demetr., 1.
2. In Octavio. 3. Libanius, t. II, p. 185. 0 Apollon, dit ce confident de Julien, pr sent que vous &es d6liv1-6du ficheux voisinage d'un certain mort, vous continuez vous drobe notre culte. 4. Macrobe, Saturnales, t. 1, p. 18. 5. Cil6 par EusbePrdp., 4 4 56.
A quoi le saint lui rependit : Je ne te crois pas en raison de la con'. fiance que tu m'inspires, mais parce que tu dis la vrit )) Cette persistance s'identifier avec Ifs anciens dieux dura si longll!mps chez les dmons que Sulpice Sv nous dit, dans sa Vie de saint Martin, que, de son temps encore, ILS SE FAISAIENT VOIR sous les traits de Jupiter, sous ceux de Mercure, et plus frquemmen encore 2 sous ceux de Minerve et de Vnu. Le lion bless du paganisme ne devant jamais cesser de rugir et de maudire son ennemi, croyons-le donc encore lorsqu'il s'explique aussi catgoriquemen la nature de ses dieux: Nos dmon sur sont innombrables, dit Proclus 3, et chacun d'euxprend le surnom de son chef. Ils aiment tr appel Apollon, Mercure, Jupiter, comme si ces noms exprimaient la propritde leurs dieux propres. En prsencd'une telle entente entre deux philosophies si adverses, et surtout en prsenc aveux que la dernir met dans la bouche des do ses propres dieux, on est en droit de demander quelle id la science nloderne peut donc se former de la science antique ; comnient elle peut, par exemple, concilier son culte exclusif et dominant p ~ les classiques paen avec le profond mpri ~ r qu'elle affecte pour li-: c6tmerveilleux et gnrate leur croyance. Il y a l ce nous de sr~nble,la plus choquante de toutes les contradictions. Le surhumain irrite nos savants, l'horreur du surnaturel est crit dans tous les plis (le leur drapeau en caractresi tranchs toute discussion avorte que et par cela mm qu'on la tente, et cependant ces classiques admir prescrits ne parlent, n'crivent vivent qu'en s'appuyant sur cette ne ;nm base qui para intolrabl leurs admirateurs. C'est celle de leurs livres, le premier comme le dernier mot de leur philosophie, et la fin de leurs efforts : potephilosophe, historien, chacun d'eux, l'exception des picuriens vit que pour ses dieux, qu'avec eux et ne par eux, et ne trouverait plus un seul mot nous dire le jour o nous parviendrions neutraliser sa croyance. Encore une fois, messieurs les professeurs, que pensez-vous de tous c- '? hommes? Si nous les jugeons au point de vue de votre incroyance urJinaire, ce sont de vkritables fous, ou, pour le moins, de bien simp;es enfants; si, au contraire, nous en croyons l'admiration que vous nous imposez pour leurs uvres ce sont de vritable demi-dieux, Que faudra-t-il donc conclure de tant de contradictions? C'est que
1. Vie de saint Antoine, par saint Athanase. S. Ch:ip. xxiv.
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pendant que vous t,enez faire leve enfants par des auteurs si nos fous, nous rcusons nous, les dieux de ces auteurs pour leurs matres Le jour ou nous' prendrions plus au srieu ralitsubstantiel la de Jupiter, de Mercure et de Vnus jour oh nous saurions compl6tele ment qu'ils nous couten se rjouissen et (Porphyre vient de nous le dire) lorsque nous leur donnons tous ces noms, nous aimons croire qu'on t,rouverait un peu moins de douceur leur causer cette jouissance, comme un peu moins d'inspiration pour les dithyrambes prescrits leur honneur. Et quand on viendrait se rappeler que ces demi-dieux encens ktaient prcisme acteurs dans le crucifiement au du Golgotha, peut-tr paratrait-i moins plus convenable de se montrer un peu plus sobre de compliments et d'pitht ne peuqui vent les ravir sans attrister leur victime et leur vainqueur. Tout consiste bien savoir si l'on a affaire une simple abstraction ou bien un tr qui se tient vos cdtet qui sait tirer parti mm de la simplicit qui l'encense innocemment. Ainsi donc, sages et ignorants, philosophes et prtres exorcistes et dieux, perstkuteurs et martyrs, tous s'accordent pour souscrire au mm credo et pour runi tmoignag leur croyance et de leur le de observation priv la grande et antique observation collective du genre humain. Maintenant laissons l'antiquit Quinze siclevont s'coule encore; ct'observation et d'expi-ience quinze si&oui, quinze siclegalemen ? des de faits merveilleux, d'exorcismes et de miracles, vont apporter l'intelligence humaine la dmonstratioet la preuve de la science et de la sagesse antiques; de sorte que les deux mondes, l'ancien et le nouveau, le paien e t le chrtien sans cesser de se combattre, vont se corroborer et s'accorder n~utuellement,sinon sur la valeur, au moins sur la nature de ces dieux; de sorte encore que toute l'exprime-ntatio ... antique va se trouver confirmpar celle, du monde rgn6 Eh bien, que s'est-il donc p a s 6 sur la terre pour qu' la suite de queldsertles ques plaisanteries de Fontenelle on ait si gnraleme dmonstration soixante sicle pour une dngati repose de qui sur le vide? L'esprit humain se serait-il donc son tour inclin sur son axe? Tout refuser aux autorit plus imposantes et les plus les unanimes de l'observation gknrale pour accorder tout aux hypothcses les plus divergentes de l'inobservation privevoil certes, un des plus tonnant produits de ce qu'on appelle avec orgueil la fine criti'qu,emoderne. Voil cependant le vritablprincipe, le cachet domiconstant de ce dimodssqe historique que nous nant et le rsulta appelons avec orgueil la gloire de notre sicle
CHAPITRE X
M A R C H E DE L ' I D O L A T R I E
Marche de l'idolktrie. - Prernibre 6tape. - Terre de Chus, terre de Cham et les deux thiopies
Voyons maintenant le point de dpar la premir dtape et de cette idoltriqui va couvrir la terre. ~videmmentnous voyons ses premiers sectateurs , tabli par tout aussitdt apr le dlugdans cette contrhabit les Indiens modernes, qui la nomment encore Kus-cha-Dwipa, tout en reniant la mmoirde ce Chus et en rapportant leur religion Sem, le constructeur de leur ville sainte, Schernbamy-y-an . Ce grand pays aurait donc tpeupl par deux souches diffrentesque l'on retrouve encore dans les deux sectes oppose brahmines. des conquis Les livres des Indiens disent que leur pays a t par Rama (probablement encore le Rainou quatrim fils de Kusch [ Gense x, 7), marchant la tt d'une ~m
de sinqes. Ce Rama ou Ramconlmandait sans doute cette division attarddes Cuschites babyloniens, premiers conqurant Indes. des Nous verrons les Ariens blancs arriver plus t,ard aux mme lieux, dont ils trouveront les habitants noirs enracin6s dj dans le culte des dieux lmentaire l'air, du soleil, de la de terre et du vent, culte qui facilita tant d'accommodements avec le ciel de Brahina, que les vainqueurs ne tardren pas euxmme l'adopter. Mais alors les habitants primitifs, comme s'ils tenaient h devancer les blancs dans la voie du progrs changren ce vieux culte des lmen un noir dmonisme quant aux en et, singes qui, disait-on , avaient fait la conqut primitive du pays, et que Creuzer nous montre divisen satyres-dieux et en satyres-mdiu 1 nous engageons les myt,hologues, , qu'ils ont tant embarrasss& mditeces paroles d'un de ennemis, sous nos plus savants orientalistes : Des dmon forme Sanimatm mchantou d'indigne sauvages (nous avons vu qu'on les distinguait avec soin), remplirent les bois et les champs; c'est depuis ce moment que les formules magiques de 17Atharvanremplacren les chants ( r i g ) de leurs plus anciens dieux 2. 11 Il est donc peu pr dmontr ce fut de ce Chusistan que o thiopi u babylonienne que la race noire et magique, on ne spar jamais ces deux mots, marcha la conqut des Indes, ,pendant qu'une de ses divisions, descendant vers le sud, s'installait, vers cette mm poque dans cette aut.re thiopi la Bible appelle terre de Cham, X-?;?a, et dont que l'kgypte appelle encore aujourd'hui les habitants mauvaise race de Chus. On comprend d lors que, lors de l'expditiofranqaise en gypte corps d'armindien au service de l'Angleterre un
lCr.
2. Mmoir par Weber la Socit scientifique de Berlin, et reproduit lu par la Revue Germanique du mois d'octobre l! 888.
ayant t transfr la plage africaine ait saluavec joie les sur monuments de la haute Egypte, et, se prcipitan terre, se soit &cri qu'il reconnaissait bien l les dieux de sa patriel. Mais ces doubles Cuschites, de qui descendaient-ils euxmme et quel etait leur berceau? Le voici. Pendant qu'H6rodote nous signale la ressemblance, ou plut l'identitk de race et de couleur existante entre les kthiopiens d'Afrique et ceux de l'Est ou de l'Inde, qu'il appelle Adenanthropophages, le P. Kircher nous montre toutes Ies traditions cophtes et arabes confran titre de roi d'figypte h Misraim, fils de Cham, et le tenant de son pr l'ancien secret des Canitesc'est- -dir la magie, les incantations et l'art de la fabrication des idolesz. Si nous interrogeons i son tour le ChaldeBrose va il nous dire que le plus jeune des trois fils de No adonn d sa jeunesse h l'tudde la magie et des poisons, rqut tant6t le nom de premier Zoroastre, tantt et en raison de ses i n f h e s tentatives sur son precelui de Chein-Senua, c'est- dire de Cham inrame. Les I?gyptiens se conformant, ajoutet-il, ses enseignements, en firent leur Saturne et h i consacrrenla ville de Chemmyn. u C'est Mesral 17kgyptien, dit son tour la C h r o ~ i i p d'Alexandrie, qui, se dirigeant vers les plages orientales, remplit alors le monde de son impitet inventa l'astrologie et la magie; c'est de lui que parle l'apbtre saint Pierre en disant u qu'apr le dlug hommes taien les retomb dans leur impit passe Porphyre nous dit que ce fut lui qui, sous le nom de Zoroastre, distingua le premier la magie en magie tl~u~giqu et magie go6 tique ou ncromancie Virgile le reprsent comme fondateur de Thbesquelques autres ajoutent, de Tanis. Voici donc de grandes autoritks runie pour faire retomber
)) ))
PREMIR
TAPE, O U LES D E U X ~ T H I O P I E S . .
173
sur les fils de Chus toute cett,e dviatiode l'ancien culte et de 'ancienne thologi orthodoxes, sauv conserv Osiriset par No Toujours est-il que ce fut sous les drapeaux de Chus et des doubles hthiopiens que l'idol tri fournit sa premir &tape post-diluvienne. Ce n'est donc pas sans raison que &s l $e ' catholique chante encore aujourd'hui, la ft de la Nativit : Seigneur, vous avez bris la tt du serpent, et vous en avez fait la nourriture des peuples d'thiopiededisti e w n in escam populis Ethiopi n De 17hthiopiel'anathm s'tendi bien vite 19figypte,qui devint son tour l'emblm et la pat,rie du mal. Souillke primitivement par Cham, frappd'anathm dans la descendance immdiat ce dernier, c'est- -dir dans les personnes de de Chus et de Chanaan qui, ne changeant jamais de peau4, seront toujours les esclaves des esclaves de leurs frre 2, nous voyons l'gyptblanche et plus ou moins fidl se dbattr pendant quelque temps contre ses enfants perdus, les repousser, les soumettre, mais payer bien cher sa victoire, puisque en s'incorporant le domaine des vaincus-elle s'assimila en mm temps toutes leurs erreurs et leurs superstitions. Sans pouvoir marquer d'un chiffre bien prcil'heure de cette double installation des idol tre noirs en Afrique et en Asie, tout nous dit qu'elle dut tr assez prompte et peu pr simultane car, malgr cette assertion de Lepsius, que les monuments thiopien datent gur que du vii>icl avant ne notre renous avons un point de repr qui ne laisse rien dsire c'est, le monument de Beth-Cually, en Nubie. L : nous voyons des prisonniers thiopien de race noire ameet
'
1. Jrmi 2. Constatons bien, pour la seconde fois, que, dans notre pense anacet thm tai rapport le jour o la mort du Juste crucifie dchir cdule les
de tous les esclavages du monde. L1figlise romaine n'a pas perdu une seule occasion de le proclamer. Aussi, lorsque aujourd'hui les protestants de l'Arnerique du Sud inscrivent ce terrible verset sur le drapeau de leur scission, ils se montrent, comme toujours, aussi ignorants de l'histoire que de l'esprit du . .".... . . vritabl christianisme. . . ,
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<
n6s devant le roi Rliams II; comme ils lui pr6sentent des meubles, des objets d'art prcieuet de riches fourrures, on peut juger du degr de civilisation atteint djpar l'thiopi seize ou dix-huit cents ans avant le christianisme l C'est de l . videmmen l'figypte tira, non pas le fond de sa thologi que et toutes ses vrit religieuses, mais tout ce qui vint les corrompre. C'est de lque lui vint ce ftichism animal, qui subsiste encore aujourd'hui, et plus intense que jamais, dans son premier berceau. C'est de lh que lui vinrent tous ses enchantements, toute sa ncromanci toute son anthropoltrie et Que pouvait-elle, en effet, gagner au voisinage d'une nation qui, tous les ans, et longtemps avant elle, convoquait tous les dieux la fameuse table du soleil. a Dans ces jours solennels, dit l'acadmicieFoucher, les prtresjouant l'enthousiasme, persuadaient la multitude que les dieux s'emparaient de leurs personnes pour venir converser avec leurs fidle adorateurs, et il para le bruit s'en rpandi loin, puisqu'on que au le retrouve dans les pome d'Homr et chez les Grecs... qui faisaient abandonner le ciel tous leurs dieux pour aller passer, tous les ans, douze jours en Ethiopie 2. Effectivement, dans le lerlivre de l'Iliade, Thtidit son fils qu'elle ne peut parler Jupiter 11 parce qu'il est all chez les Et~iiopiens,qui l'ont invit un festin avec tous les autres dieux, et qu'il ne doit revenir au ciel qu'au bout de douze jours. Dans le VIe livre de l'OdysseNephne, voyant approcher Ulysse de l'ldes Pliocienss'crien colr: u Que vois-je! les dieux ont donc chang de rsolutio pendant que j'taichez les kthiopiens? 1) Alcinous, de son ct est surpris qu'Ulysse, arrivant dans son le soit pris pour un y dieu. Si c'est, dit-il, quelqu'un des immortels, c'est alors quelque chose d'extraordinaire, car jusqu'ici les dieux ne se sont montr nous que lorsque nous leur avons immol des
4.
hdcatombes; alors ils nous ont fait l'honneur d'assister h nos sacrifices et de se mettre table avec nous^. Deson ct Hrodote pariant par oui-dire de cette fameuse table du soleil dresspar les thiopien leurs dieux, nous dit : C'est une immense prairie remplie de viandes bouillies, que les gens du pays croient produites par l'&ne de la terre, mais que les magistrats 'ont soin d'y faire porter pendant la nuit. Voildes magistrats bien habiles, choisis et fournis par une nation bien crdulet bien sotte! Il est vraiment dommage qu'Hrodot nous avoue n'avoirrien examin par lui-mme Quoi qu'il en soit, c'est une chose fort e~t,~aordinaire de que retrouver chez toutes les nations du monde ces festins offerts des tre invisibles, qui, apr avoir convers et mangpendant plusieurs jours avec la nation, s'en retournent k heure fixe, comme ils taien venus. On tai all au-devant d'eux, on les reconduit, et tout est terrnin6. Il faut convenir que voilh Shallucination la plus &range (en supposant que c'en soit une) que l'humanit malade se soit jamais inocul ellemmeNous reprendrons tout cela propos de la n6cromancie et de ses festins. Contentons-nous de regarder les Ethiopiens de l'Asie et de l'Afrique comme la vraie race de Chus, comme la mr de cette idoltrigbnralet de ces pratiques si bien dsign par saint Paul, lorsqu'il dit aux Colosses : Je ne veux pas que vous preniez part la table des dmons Le Syncelle et Mantho nous montrent, quatre-vingts ans environ apr l'arrivd'Abraham la cour de Pharaon, un roi de Thbesnomm Syphis, qu'ils appellent le Voyant les dieu-x, m p i o m o ; sic @eoC~Mantho affirme mm avoir pris connaissance de ses rdcits sacrsce qui a fait supposer quelques kgyptologues, et entre autres & Marsham, que ce roi pouvait bien tr le deuxikme Thoth, ses visions, QEOTC&, leur
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MARCHE D E LIDOLATRIE.
paraissant tr le fondement de tout,es les erreurs, de toutes les superstitions, et, par consquent toute l'idoliitrie 6gypde tienne. Et qu'on n'en appelle pas aux prtenduediffrence entre l'antique et la nouvelle religion! Qu'on ne rajeunisse pas trop l'poqudes superstitions au profit d'un culte plus ancien! Sans doute, il faut placer en Egypte comme partout, nous l'avons djdit, une poqureligieuse orthodoxe et pure; mais nous maintenons que les premiers documents historiques et monumentaux sur ce pays nous le montrent en pleine idolatrie depuis le plus ancien Pharaon jusqu'au dernier Ptolm u La perptuitdes usages et des croyances de l'ancienne gypt durant s a plus mauvaise fortune, dit ChampollionFigeac, est mise hors de doute par une foule de monuments, et il est reconnu que les temples lev la domination,des sous Grecs et des Romains ne sont que des reconstructions des di fices pharaoniques consacr m&mes divinitsC'est ainsi aux qu'il y a eu Talmis trois constructions du mm temple ddi audieu Malouli, une sous les Pharaons (rgnd'Am6nophis II, successeur de Mris) une du temps des Ptolmela deret nir sous Auguste et Trajan, c'est le temple actuel qui n'a jamais t termin la lgend dieu Malouli, inscrite sur Or du le fragment d'un bas-relief du premier temple, ne diffr en rien des lgende plus rcentesAinsi donc le culte local les de toutes les villes et bourgades N'A JAMAIS ET MODIFIE, ON
N'INNOVAIT RIEN, ET LES PLUS ANCIENS DIEUX RGNAIEN ENGOUE
LE JOUR OU LEURS TEMPLES ONT TFERM PAR LE CHRISTIAN I S M E ~ . Comment alors M. Champollion-Figeac, en pr sence de ces dernire divinit immondes, identifie lui par avec les anciennes, a-t-il pu s'leveavec tant d'amertume contre les satiriques anciens et modernes qui se sont permis de bldiner ces p?itendue impits2 Comment surtout a-t-il un pur pu soutenir que cette religion tai monothism se
manifestant extrieuremen un polythism par purement symboliqz4e; en un mot, que tous les dieux Agyptiens n'taien que de pures abstractions et les formes secondaires et tertiaires d u grand tret On peut dire que c'est le contre-pied de la vrit et, puisque M. Champollion cont.inue toujours citer comme les autorit plus sre en fait de culte gyptiecelles des les Porphyre et des Jamblique, nous nous tonnon encore plus lorsqu'il nous dit que son frr a puis&te opinion sur lepur symbolisme dans les myst~"e gypiien ce dernier auteur.^ de Pour nous, qui avons pris la peine de mdite longtemps et de traduire en partie cette somme <hologiqud u matr docet. teur en chef du noplatonisrn[dnx noster, a dit Porphyre), nous affirmons notre tour, et nous croyons l'avoir prouvd 2 , que toute la ths de ce livre n'est que la rpons cat6gorique et contradictoire aux assertions naturalistes et. symboliques exclusivement adopteaujourd'hui., Le seul dieu, /llalouli, invoqu6 d l'origine des temps historiques, nous explique tous les autres, et nous explique surtout comment la Bible appelle la ville cl'Hliopoli iniqtfltas, et celle de Bubastis ignom iizia. Pour fournir s a premir tape l'idoliitrie s'est donc lev de bien grand matin.
Maintenant, retournons au Chusistan babylonien, et voyons, deux cents ans apr le dlug un des petils-fils de ce 3, rnrn Chus construisant cette Kimrod que Ses Smite appe4. Egypte wwwmie. 2.T.1,ch. ni, p. 1 3 3 139. 3. S'il est impossible d'assigner ici une date bien prcise est permis de il prfereravec M. de Kougeinont (3, 4 3 ) , celle de 200, comprise entre la naissance de Peieg (l'an 101) et sa mort (l'an 3.40).
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lren longtemps Nimrod la rebelle, et ce Bzrs-Nimrod, qui spcifi encore mieux la nature de la rbellion signifiant birs en chaldehabitation de clmons Cette qualification nous paratr bien lgitime lorsque nous rapprocherons la profession de foi que va nous faire un souverain pontife des dieux Bel et Nb des rcitde Broset de Josph sur les esprits vengeurs, qui, sous la forme de flammes et de temptes rduisirenle monument d'orgueil l'tade montagne de briques embrasque nous contemplons aujourd'hui 1. 1) BABEL, dispersion ! confusion ! Tout cela est plein d'actualit scientifique, et la rhabilitatio historique de la vieille pyramide va faire suite la rhabilitatiodu dluge Donnons d'abord un sourire l'incroyance que nos grandspre formulaient ainsi : Je ne sais pourquoi, il est dit dans la Gense que Babel signifie confusion,.. car ba signifie pr dans toutes les langues orientales et bel signifie Dieu, donc Babel signifie Ville de Dieu 2. 1) Au reste, la voix de Voltaire n'taipas isole disait On autour de lui que Ba-bel signifiait palais de Dieu, mais la Bible s'obstinait traduire par le niot confusion, et, comme le fait trs-bie remarquer M. de Rougemont, les inscriptions cuniforme viennent encore une fois aujourd'hui donner gain de cause L Mose Elles disent babil et babilusch, or baba1 signifie en syriaque parler confz~s, d'o balbutier et ba,bil3. 11 Le prsidende Brosses, Voltaire plus scientifique que l'autre, ne voyait dans ces ruines u qu'un effet des injures de l'air.
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1. Voir, dans Bros le rcide cette descente des dieux, aid , par la foudre et les vents; 1) ce qui n'est, au reste, que l'application du verset 4 du Psn.u 103 : I I fait des flammes et des vents ses ministres. Jos phe parle aussi comme Brose le cardinal Cajetan pense, comme saint et Augustin et Ptiilor, que le venons et descendons de la Bible doit s'appliquer, non pas, comme on l'a dit, aux personnes de la sainte Trinit mais aux bons anges. 2. Voltaire, Dictionnaire philosophique, art. BABEL. 3. Peuples primitifs, t. III, p. 96.
D E U X I E M E E T A P E , BABEL.
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Le mesicl n'taigur mieux dispos Dupuis ne trouvait dans cette immense pyramide de Blus-Soleiqu'un encouragement donn par les prtre la vertu, et qu'un magnifique Aeroon l . n M . Lacour propose aujourd'hui une traduction nouvelle, $L l'aide de laquelle, dit-il, on n'aura plus besoin d'un miracle prparpar une absurdit La tour de Babel ne serait plus, selon cette t,raduction littrale que l'i de Bel, ou un observatoire dont le principe tai dans les const,ellations du ciel ;... et cette prtendu confusion n'aurait t cont,raire, au qu'une extension, qu'un enrichissement du langage, d la formation d'un alphabet qui put d'abord causer quelque einbarras, mais qui donna bient l'esprit humain t,out l'essor dont il tai susceptible 2. Quant M. Renan, que nous gardions pouy la fin, il ne peut pas aclmet,tre, comme bien on pense, que (i toutes les langues des diffrente races aient pu tr cr seul jet d'un sous l'influence mystrieus d'une intervention divine 3, bien que Niebuhr (grande autorit l'avertisse que, pour sa part,, 'admission d'un semblable miracle n'offense en rien sa raison, et que les dbri l'ancien inonde prouvent clairement de qu'apr avoir dur un certain temps cet ordre primitif subit une rvolutioqui changea son essence 4. Toutes ces d6ngationsur la destination du monument ifavaient rien de bien t,onnant Iorsqu'on voyait l'archologi elle-mme en prsencde ce Birs-Nimrod, hsite quelqueElle fois entre la tour de Babel et le temple de Blus essayait de concilier les deux avis, mais lorsqu'elle en venait SOLIPGonner que Nabuchodonosor avait bien pu b ti ce dernier temple sur la tour premire il se trouvait lk tout de suite un savant, mbme un savant chrtien pour touffe l'aperuen le
4. Abrgd p. 137. 2. Les OEloim, t. 1, p. 4 15 4 32. 3. Langues smitiques i.R6ntische Geschichle, 1 Tlieil, S. 60.
traitant d'hypoUtse qui, n'tan appuy aucun tmoi sur gnage antique, se trouvait contredite au contraire par les assertions de tous les voyageurs 1. 11 Nous venons de laisser parler la critique scientifique; laissons parler maintenant les relalites historiques. Voici venir de l'Orient mm un des plus curieux, des plus authentiques et plus rcent produits des tude d'archologi asiatique. La presse, qui sait choisir ses vulgarisations, s'est bien gardde favoriser celle-ci et d'bruiteune dcouvert semblable; nouvelle preuve que son silence obi ses pas sions aussi bien que s a parole. Il est probable, en effet, que si demain quelque brique de Babylone et de Ninive pouvait lui apporter la dmonstratio la plus minime erreur biblique, de aprs-demai toute la France et toute l'Europe le sauraient. Voici donc en quoi consiste cette nouvelle dcouvert: on sait que la collection de briques et de cylindres babyloniens rapportpar nos voyageurs modernes devient la plus curieuse des bibliothques bibliothqu cette fois autochthone2 et vraiment originale ! Or le plus curieux peut-tr de tous ces livres d'argile criten caractre cuniformeavait t vritablemen dddans ces dernire annes M. Jules par Oppert, l'un des membres les plus distingu la Socit de asiatique de Paris et de la Commission envoy le gouverpar nement franqais en Msopotamie Voici donc la traduction qu'il proposait de cette curieuse brique trouv par le colonel Rawlinson Borsippa ou Birs#imroud, demeure de la vaticination du dieu Ao. MOI, Nabuchodonosor, roi de Babylone, serviteur de l'fitre ternel occupe le cu de Mrodachle monarque qui suprme qui exalte le Nbo sauveur, le sage, qui prt le son oreille aux instructions du grand Dieu : le roi vicaire jugeant sans injustice, qui a reconstruit la pyramide (Babil)
4 . Raoul-Rochette, Cours public sur les monuments de 'Asi 2. Nous avons dit qu'autochthone signifie n sur place.
D E U X I E M E ETAPE, BABEL.
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et la tour & tage (Birs-Nimroud), fils de Nabopolassar, roi de Babylone, MOI. Nous disons, Mrodac le grand seigneur m'a lui-mm engendr m'a enjoint de reconstruire ses demeures. Nbo il qui surveille les lgiondu ciel et de la terre, a charg ma main du sceptre de la justice. I La pyramide est le grand temple du ciel et de la terre, la demeure du matr dieux, Mrodach des J'en ai restaur en or pur le sanctuaire, le lieu de repos de sa souverainet La tour tages maison ternell j'ai refond rebitie, la que et je l'ai construite en argent, en or et autres mtaux briques en maill6es cdr et en cyprs j'en ai achev la ri~agnien ficeilce. I MOI, le premier difice qui est le temple des assises de la terre, et auquel se rattache la mmoir de Babyen lone, je l'ai achevj'en .ai levle fat brique et en cuivre. u Nous disons pour le second qui est cet difice-c le : temple des Sept lumire de la terre, auquel. se rattache la mmoir Borsippa, et que le premier roi a con~n~enc de (on compte d'ici lquarante-deux vies humaines) sans en achever le fat,e tabandonn depuis longues annesILS Y avait AVAIENT P R O F ~ R G EN D ~ S O R D R E L'EXPRESSION 1
DE LEURS PENSEES. LE
TREMBLEMENT DE TERBE ET LE
LEE EN FORMANT DES COLLINES. I A la refaire le grand dieu Airodaca engagmon cur je n'ai pas touch i'emplacement, je n'ai pas attaqu les fondements. Dans le mois du salut, au jour heureux, j'ai ceint par des galeries la brique crue des tage la brique cuite et des revtement ; j'ai renouvel la rampe circulaire, l'ai pos la mmoirde mon nom dans les pourtours des galeries, comme jadis ils en avaient conqu le plan; ainsi j'ai fond et
1. Nous avons dit que balai, en hbreu signifie confusion.
rebiiti l'difice comme cela avait t clans les temps loign ; ainsi j'en ai lev fate le Nbo qui t'engendres toi-mme intelligence suprme toi souverain q u i exaltes Mrodach bni mes uvre pour que je domine, accorde-moi pour toujours une race dans les temps loign multiplication septuple des naissances, la la solitude du. trne la victoire de l'p l'anantissemen des rebelles, la conqut des pays ennemis.. Nabuchodonosor, le roi qui a reconstruit ceci, demeure devant ta facei. Ainsi, voilk toute la vritsur Babel ! Voltaire et Lacour avaient raison en ce sens, que les hommes de cette poqu n'taien pas plus insensque tous les autres et n'avaient jamais pens leveune tour qui p s'leve jusqu'a la lune ... mais ils l'taien assez pour &leverun temple de vaticimion astrologique, c'est- -dir fond les sept lumi&res, sur autrement dit. les esprits des sept plantes et, de son ctt! Dieu &taitassez jaloux de sa puissance pour ne pas laisser tant le de gloire et d'honneur au grand dieu Mrodac Nbo et surveillant des ldgions cleste terrestres. et Quelle belle lecon c1'arcl16ologie donn par une brique! Quel enseignement sur le dsordr langage et sur l'action du simultandes trombes sidraleet telluriques, donn par qui? par le roi Nabuchodonosor lui-mme dont le style rfl chit si bien ici cette incarnation du MOI, que la Bible nous montre ralis sa personne ! en Dcid6ment la vrit et l'histoire pouvaient jamais cire si bannies des sanctuaires acadmique l'Europe, elles se r de fugieraient dans l'argile el dans les briques mystiques de l'Asie. On voudra bien convenir avec nous qu'une rvhlatio aussi neuve e ~ mritde la part de la presse un peu plus bien d'attention et de lumir2. Dks 1.854, M. Oppert, aid de MM. Fresnel et Thomas,
4 . Voir Annales de philosophie chrtienne novembre $1 856, p. 3-16. 2. Il faut bien remarquer encore que cette tour de Babel, restaure para s'ktre croul la premir par les rn6rnes voies et moyens, puisque sur
ayant t comme nous l'avons dit, charg d'une mission scientifique en Msopotamie avait publi une relation d'apr laquelle rien n'aurait jamais galcoinine importance cette capitale de l'idoltrietype et mr de toutes nos Babylones modernes : Qu'on se figure, disaient ces savants, une surface dix fois grande comme Paris dans son enceinte actuelle, une surface plus grande que le dpartemende la Seine tout entier, environnd'une muraille de 80 pieds d'paisseuet de 105 mtre ou 328 pieds de hauteur, c'est-&-dire prcis ment celle de la flch des Invalides, voil Babylone. II para qu'ici toute erreur est impossible, puisque d'une part M. Oppert a retrouv sur le terrain mm le module des mesures babyloniennes, et que de l'autre tous les chiffres d'H rodote faisant de Babylone un immense carr dont chaque chtavait une longueur de 120 stades, bordpar une muroyales, sur une hauteur de 200,)) raille paiss 50 coude de se trouvent parfaitement confirmpar ce module et par la fameuse inscription de Naboukhadnezzar. Les pyramides ne sont plus rien aupr de ces proportions. Quant Ninive, en elle tai moins gal importance. au
DOS
voyageurs nous la reprsenten comme (t une montagne calcin par le feu. Il est certain d lors que cette premir tour est. celle dont Hrodot nous avait laiss la description en ces termes (1. 1, ch. CLXXXI ) : Au milieu du temple de Jupiter Bebs s'lbvune tour solide en longueur et en largeur; sur cette premir tour une autre est btieune troisikme sur celle-ci, et ainsi de suite, jusqu'au nombre de huit. On peut monter au sommet de toutes par une rampe qui circule en dehors d'elle. Sur la dernir tour, on amnag I une grande chapelle O ~ l'on voit un lit trs-large mapifiquement couvert et pr duquel est une table d'or. Du reste, on n'y aperoiaucune image de Divinit Personne ne passe la nuit dans ce lieu, si ce n'est une femme seule, les qui doit tr du pays, choisie par le dieu, et que dsignen Chaldens prktres de BlusCes prhtres disent, et, mon jugement, cela n'est pas croyable, que le dieu lui-mhme se rend dans ce temple la nuit, ... etc., etc.): iu Ce Hrodot parle, de v s ,que sur la tour matrielle n'est donc qu'apr ne lui, et pendant les cinq derniers sicle qui ont prc chrtienn l'r que, pour la seconde fois, la montagm de briques s'est vu3 de nouveau caicinke par le feu du ciel ,... et que la grande ville, suivant la parole d'Isae est devenue grand dsert
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M A R C H E D E L'IDOLATRIE.
Extrait d'une autre lecture faite VAcaddnzie des beaux- arts, par M. Jules Opperl, au sujet des inscriptions assyriennes cuniformes
Les docun~entsles plus anciens que nous possdionsont des briques employe les rois antiques de la basse Chaldet remontant s6rement par jusqu'au xxe sicl avant l'&le vulgaire. Dernirement la Socitasiatique de Londres a demande quatre personnes, travaillant chacune de son ct4 la traduction d'une inscription du roi Tiglatpileser ( e n 4230 avant J.-C.); les QUATRE versions ont t trouve assez concordantes pour ne plus laisser un doute sur la base de dchiffremen Toutes les inscriptions du fondateur de Khorsabad, Sargon, parlent des villes st des ediiices qu'il fit construire. Son fils, le grand conquran Sennachrib ne nous a laiss que des documents de ce genre. Comme doutes les nations antiques et modernes, l'acte mm de la fondation etait accompagn chez les Assyriens de cer6monies religieuses, dont les textes de Khorsabad nous ont transmis une description. Dans les inscriptions des taureaux, Sargon nous raconte d'abord le choix du terrain dans les termes suivants : Le roi, plein de sollicitude, respectant les d6sirs de son peuple, lev ses rega-ds : il dbcreta la pose de jalons, pour remplir le terrain de magnifiques kiifices et pour dlimite champs labourables. Dans la valle les pr de l'origine des montagnes, au-dessous de Ninive, je construisis une ville et je nommai son nom, IIisri-Sargon. Pour peupler cette ville et pour conserver la mmoir autels diitruits, j'ai construit des autels aux grands dieux des et des palais pour y loger ma Majestb, j'ai enfonce les pierres angulaires ... ( Puis, je distribuai, dans l'intrieu ( de Hisri-Sargon, des places k Nisroch, Sin (Lunus},Samas ( le SoleiQ, Ao (Saturne ), Ninip-Sandan (Hercule l, et aux sculptures reprsentan leurs divinits Nisroch, donne-moi un fils ou une fille. Le peuple jeta ses amulettes. N Je construisis un hyptur ( hypthre couvert de peau de veau marin, avec de l'b&ne tamarisc, du lentisque, du cedre, du pin, du cyprsdu du pistachier. 1 Io fis une rampe tournante dans l'intrieu des portes et je posai, dans la partie suprieure poutres de cdr et cyprs des N Sur des tablettes en or, en argent, en antimoine, en cuivre, en plomb, dans les fondations. j'ai k r i t la gloire de mon nom, et je les ai pose (1 Celui qui attaque les uvre de ma main, qui dpouill mon trsor qu'Assour, le grand Seigneur, dtruis ce pays son nom et sa race... en a ..... J'ai ouvert, vers les quatre rkgions clestes huit portes. 1.e soleil me fait acqukir ma proprit creuse mes canaux ; je nomAo mai les grandes portes du levant portes du Soleil et de Saturne. Bal-Dagon pose les fondements de la ville, Myllila-Taauth (la dess de
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la terre) triture dans son sein la pierre ( kesbet) du fard ; j'appelai les grandes portes du midi portes de Bel-Dragon et de Taauth. Cannes achv les uvre de ma main; Istar ( l a dessde la guerre), dtrui hommes; je donnai aux grandes portes du couchant les noms d'Oanles n et d'Istar. (( Nisroch prsid aux mariages des hommes la souveraine des dieux (MvIitta-Zarpanit) favorise les naissances ; je marquai les grandes portes du nord par les noms de Nisroch et de Mylitta. Assour donne le labaruuz (victoire) aux gloires des rois. A son choix, il protg leur armke et leur fortune; Ninip-Sandan (Hercule) pose la pierre angulaire de la ville, prdestin son arm la victoire pendant des anne doignes Les huit portes dont parle le texte ont t retrouve dans les ruines de l'enceinte de Khorsabad. (( .....Je choisis les emplacements aux fondations, j'y posai desbriques non cuites; le peuple jeta au milieu d'eux des amulettes prservatrice contre les dmons comme pour dtruirl'injure occasionn le creusement propar Ao, fond, en invoquant les dieux Nisroch, Sin, Mylitta, Soleil, Nbo Ninip. : ) L'inscription commmorativdela fondation de Khorsabad atteste le mm fait qui, du reste, se trouve rp ailleurs dans le texte assyrien. Ces amulettes ont t retrouve sous les taureaux des portes de la ville. Lorsque l'explorateur de ces ruines enleva la masse normd'un de ces monuments, il trouva une couche d'un sable trs-fin peu pr d e deux centimtre d'paisseur dans cette couche, on rencontra une infinit de petites pieret, res de toute espc , la plupart trs-grossireme travaillesmais quelques-unes d'une excutioentihrement belle. La tour de Babylone, aujourd'hui connue sous le nom de Birs-Nimroud, tai form sept tours carres de superposes taiensupportepar qui une immense substruction. -Hrodote qui rend compte de ce remarquable monument, con~pte cette base commeunepremi~re tour, et parle ainsi de huit b timent pareils. En haut, il y avait u n grand temple, dans lequel il n'y avait qu'un lit o le dieu reposait. En effet, les textes nomment la tour l'endroit du repos du dieu Nbo ..... Tout en bas, on voyait un temple consacre NboLa tout- de Bort~ sippa tait est vrai, spcialemen il rserv ce dieu, comme son epouse .. Nana; nanmoins l'inscription cit4e parle expresshnent du sanctuaire de Nb est dans la pyramide, et qui se nommait Babil ou LE LIEU ou SE qui
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Ainsi donc, d'apr+s ce dernier dtail tour de Babel n'taiautre chose la que la TOUR DU DIEU PARLANT.
III
La Babel du Mexique, G6ants transatlantiques. des mythes.
A la confusion succd la dispersion, et malgr15 l'immense progr que M. Lacour signale cette poqu dans le perfectio~zize~i~e~ztprogressif langues, nous trouvons plus rationnel des de croire avec M. de H~mboldtque, trouvant partout les dbri d'une langue primitive, ces dbri attestent une unit briseet non pas un progr synthtique La science, d'ail leurs, est bien forc d'admettre le fait de la dispersion. Elle voit ou croit voir aujourd'hui les Kimris ou les Anteceltesi s'loigne premiers de la patrie commune, puis les Celtes2, les puis les P&lasges, divis plus tard en Grecs et en Romains, puis peu pr au mm moment la race germano-slave, et plus tard enfin les Aryens, qui, sensiblement attard berau ceau de leur enfance, se lven les derniers pour devenir leur heure les Persans et les nouveaux Indiens. De cette race caucasique et blanche, quelques savants, passant % la race mongolique ou cuivrecroient voir les cent familles, fixelongtemps dans les montagnes du Chen-si, descendre par le seul passage qui communique du plateau la cent,ral de l'Asie dans les plaines de Houang-ho, o tai ville de Tay-lziuen-fou ou ville de la premir origine des Chinois 3.
1. Ou peut-&ire les constructeurs des habitations lacustres ou sur pilotis, que l'on retrouve aujourd'hui en Afrique, en Ocani sur tous nos lacs de et Suisse: ( Voir, a ce si~jet,le rcen trs-curicu ouvrage d e M. Troyon.) et 2. .Ios&phenous dit que les Gaulois taien appel gomoristes, parcequ'ils &aient venus peupler nos conlinenis sous la conduite de Gomer. (Antiq., 1.1, ch. vu). Le prophhte kzchie allusionk cette m6inernigratio11h . x x x v ~ ~ ~ , fait c 3. Voir les !Jl~noire les Chinois, t. 1, p. 63. M. Renan, qui admet la sur possibilit d'un m&me berceau, dans l'Imaspour les trois races, aryenne
Quant la race noire, nous venons de la voir gagnant d'une part l'Afrique et de l'autre les Indes, sous le patronage des fils de Chus. Mais qui pourra nous la n~ontrer traversant l'Atlantique et ralisan jusqu'aux extrmit la terre le duplicata de ces de vnemen merveilleux, mais duplicata tellement fidl qu'on le prendrait pour une sorte de radotage traditionnel, si tous les monuments n'taien cette fois encore sous nos yeux. pas Ainsi Babel n'est plus un fait isol dans l'histoire; t,out le monde sait l'tonnemen d'Alexandre de Humboldt devant ces tocalli mexicains, si parfaitement semblables, disait-il, au temple de Jupiter-Bdus, dcri par Hbrodote 'et Diodore; )I mais cet tonnemen redoublait devant le plus grand, le plus ancien et le plus clb tous, celui de Cholula. de On l'appelle aujourd'hui, disait-il , la Montagne faite mains d'hommes.. . Orient (comme toutes les pyramides gyp tiennes) d'apr les quatre points cardinaux, sa plate-forme a 2,400 mtre carrs sa base est deux fois plus grande que et celle du Chops. Ce grand t6ocalli, appelcomme l'autre la . montagne de briques non cuites, avait sa cime un autel ddi Quetzalcoati ou dieu de l'air. On sait que ce dieuserpent (Coati), est l'tr le plus mystrieude toute la tho logie mexicaine.. . Mais il existe encore aujourd'hui parmi les Indiens une autre tradition trs-remarquable d'apr laquelle cette grande pyramide n'aurait pas t destin primitivement servir au culte de ce dieu.. . En examinant Rome les manuscrits mexicains du Vatican, j'ai trouv6 cette tradition con-ieu signdans un manuscrit de Pedro de los Rios, relib' dominicain qui, en 1566, copia sur les lieux toutes les peintures hiroglyphique qu'il put se procurer. n Avant la grande
(ou indo-europenne) smitiquet chamite, refuse d'y faire entrer les Chinois et ce qu'on appelle les races infirieures. Il ne lient aucun compte, par consquent nombreux rapports ktablis entre l'hbreet l'gyptien des puis entre celui-ci et le chinois, par des hommes comme G. de Humbolcit, de Rouge, Bunsen, Lepsius, etc.
inondation, dit cette t,radition (crite le pays d'Ana11uac , tai habit par des ,qant... Lorsque les eaux se furent retires de ces gants un Xelhua, surnomm6 l'Architecte, alla Cholollan, o en mmoirde la nzontaqne Thloc, il construisit une colline artificielle en forme de pyramide; il fit fabriquer les briques clans la province de Tlamanalco, au pied de la sierra de Cocotl, et, pour les transporter b Chohta, il plaqa une file d'hommes qui se les passaient de main en main. Les dieux virent avec courroux cet dificedont, la cime devait atteindre les nues. Irrit contre l'audace de Xelhua, ils lancren du feu sur la pyramide; beaucoup d'ouvriers prirent l'ouvrage ne fut pas continuet on Ie consacra dans la suite au dieu de l'air, Quetzalcoatl'1. 1) Tout ceci sans doute est fort remarquable, niais ce qui ne ' e s t pas moins, c'est la lkgret avec laquelle le grand savant ajoute : Cette histoire rappelle d'anciennes traditions de l'Orient que les Hbreu consigne ont dans leurs livres saints. Du temps de Cortez, les Cholulaim conservaient encore la pierre qui, enveloppk dans un globe de feu, tai tombie des nues sur la cime de la pyramide 2.1) Le pr Rios, pour prouver la haute antiquitde cette fable de Xehua, fait observer qu'elle tai inscrite dans un cantique que les Cholulains chantaient encore en dansant autour du t6ocalli, et que le cantique commentait par les mots Tidanian hululaes, qui ne sont d'aucune langue actuelle du Mexique. Dans toutes les parties du globe, reprend le baron de Humboldt, sur le dos des Cordillres comme $L l'l Samothrace et dans la mer de Egedes fragments de langues primitives se sont conserv dans les rites religieux 3 . N L'tonnemen M. de Humbolclt redoublerait aujourd'hui de
1. Humboldt, Cordillres t. 1, p. 114. 2. Nous verrons, dans un chapitre suivant, le caracthre fatidique attribu dans tous les temps, i~ ces pierres dont la science niait hier encore l'exislence,
T R O I S I E M E T A P E U N E BABEL A U MEXIQUE.
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s'il pouvait lire, dans le tout rcen trs-savan ouvrage de et l'abb Brasseur de Bourbourg, sur les antiquit mexicaines, tout ce qui concerne la fondation, trs-historiquemen recul jusqu'au xe sicl avant notre re de la ville de Palenqu par Votan 4; ce dernier, non-seulement se dit lui-mm venu de l'orient, du pays des Chivims ou adorateurs des serpents, mais il affirme y avoir vu la tour de la Confusion des langues, dont probablement il aura voulu rappeler le souvenir Cholula, pour le faire passer encore une fois, avec l'aide de son dieu de l'air, de la tradition dans l'histoire; tentative audacieuse qui, inspirpar les mme obligations de race, de famille et d'initiation, aura tpunie comme la premir et suivie des mme rsultats tous les dtailfournis par Si M. l'abb Brasseur sont exacts (et comment ne le seraient-ils pas, puisqu'on les retrouve chez toutes ces nations et que la pyramide est encore lh, inachevet tronque?) il est, difi. d e de rsiste? l'videnc d'une seconde Babel dans les i plaines du Mexique. Nous sommes ici dans l'ancien comme dans le nouveau monde, en pleine r de ces gant postdiluviens que la Bible nous indique avec la mm sobritque les premiers, mais cett,e fois sous les noms de Chamites, Cphne cvens Hivimiens ou hommes - couleuvres, et dont elle dsign quelques noms et quelques sjourpar les mots O g , Arapha, Nimrod, Goliath, Baran, vall des gantsrace des gants 2. etc.
4. Ce Votan, si l'on en croit les Tzendales, se disait donc d e l'antique race dans l'bcriture par le nom de Chivim); des Chanes ou couleuvres (dsign ildisait encore avoir t inilik, et, par consquent longuement prouvdans les souterrains tnbre serpent, preuv sa qualitde fils de serpent du que lui avait seule permis de supporter. C'est en souvenir de ce trou du serpent qu'onaura construit, sur les bords de la rivir Huhnla sanctuaire un qu'on appelle la maison tnbreus Nous reprendrons cette merveilleuse histoire du chef de la dynastie trs-historiqu des Votanides. 2. Deule'~*onome, III, cil. II. - Id., ibid., XIII. -Rois, II, ch. xxi, Y. 1 S. 1. - Id., M . , ch. X X I I I , etc.
Par contre, l7indiscr&teprolixit des nations augmentant tous les jours, celles-ci reprennent tout, augn~ententtout, divulguent tout; propos des Cabires, des Cyclopes, des Telchines et des Dactyles, et,c., elles nous droulent nous et signalent sur une foule de points les traditions, les merveilles et les mfait ces hommes extraordinaires. de Pour nous en tenir aux deux premiers, nous serions compitemen l'avis de M. Maury qui les runi une seule de en ou corporation prsid jadis Lemnos par Hphaisto Vulcaiii, s'il ne s'obstinait pas ne voir dans cette corporation qu'me transformation des deux principes igns solaires et t,errest,res, en prtre et en forgerons l . Qu'il tend quesla tion autant qu'il le voudra, qu'il reconnaisse avec raison ces grands artistes de la civilisat,ion naissante dans les Adylas ou Ribhavdes Vdas dans les Hkliades de l'l Rhodes, les de Telchines de Teumesse, les Dactyles de Chypre, les Drulchs des s'il livres zends, etc., il sera toujours oblig veut rester fidle la tradition gnral ddoublesa transformation et de voir de ici, en outre de la personnification, de trs-rell personnes. Nous saurons plus tard ce que pouvaient tr ces dieux mtaphysiques Dans ce moment il n'est question que de leurs interprte ou mdiums M. Maury remarque avec raison Or que le nom de ces Cabires driv mot hbrekubirim, le du mm que gabirim (ou gibborum ou forts), que nous voyions tout l'heure appliqu aux gants Et en effet, dit-il , les Cabires figurent comme puissances dmiurgiquedans Sanchoniaton 2. Ainsi donc l'identit btant manifeste, la ralitde cette secon ditio de gant dpende la premire et nous devons savoir quoi nous en tenir sur celle-ci. Pour peu qu'il reste de crdi la Bible, ceci devient effrayant pour l'incroyance, car il ne s'agira plus dsormai
CYCLOPES ET DACTYLES.
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que de remplacer les deux yeux de Og par l'i rond de Polyphmeet cela ne tire pas consquence Mais tranquillisons-nous, M. Maury ne soulver pas le plus lge du pli voile. Pour lui les gant n'existeront ni d'un ct ni de l'autre, et le Cyclope continuera i~ demeurer ce qu'il a toujours t pour tous nos archologuesPour eux, comme pour lui, I Polyphn~ c'tail'Etna, l'i rond c'taile cratre ses cris (polypheinia) le mugissement du volcan, ses marteaux le travail souterrain, sa forge l'ruptionles decharges lectri ques, etc., etc. A merveille, cela va tout seul, et cette fois nous concevons que la tradition gnra bien pu s'y m ait prendre.. . Mais malheureusement voici que la tradition nous apporte comme pice justificatives de tels dtail topographiques et de telles merveilles archologiques si nous enleque vous tout le merveilleux aux personnes, nous allons centupler celui des monuments : ceux dont nous parions sont les fossiles d'une architecture videmmen surhumaine. Qui nous rendra, dans nos jours de physique et de lumires les procdh les et engins dont savaient user toutes ces forces volcaniques pour levedes monstruosit architecturales comme celles de Tirynthe, Mycnes Nauplie, etc. ? Nous ne voulons pas des g h t s , dites-vous ; eh bien ! voici leurs uvres c'est,-&-dire des giganteia ou des uvre impossibles la nature humaine d'aujourd'hui : mythes, si vous le voulez, mais mythes qui ont lev cit des comme on ne saurait plus bfitir un village. Perse mythe qu'il est, ramn d'orient les Cyclopes tout qui lui btissentbel el bien, rien que les murs de Mycnes Prcetus, qui est un mythe son tour, ramn de Lycie les mme forces volcaniques qui lui b%tissent, bel et bien, rien que les murs de Tirynthe. Vraiment, nous le croyons bien que I c'est l un fait digne d'attention ! Par consquent, est triste de lui en prte assez peu il pour croire s'tr tir d'affaire par une simple distinction entre
4.
ces ouvriers rel ces cyclopes fabuleux de la Sicile et de et Lemnos, qui paraissent avoir dt mis en rapport avec des tre dont l'histoire &taittoute mythique 4. D'abord la distinction n'est pas facile; puis il ne faut pas oublier que bien loin d'employer, comme les agyptiens, des millions de bras, les Cyclopes travaillaient presque SEULS, notez-le bien, des difice qu'on les regardait lever Laissons donc la Sicile et Leinnos, et contentons-nous de 1 0 cron~lechset des qiaant.eia qui nous entourent, car, 1s dit excellemment M. Troyon, cette rectiode blocs informes tai propre des peuples trks-divers ; les menhirs des Suve sont tout pareils ceux que l'on attribue aux Celtes, ceux de l'Asie ceux de lYAmhique,etc. 2. (i Dans tous ces monuments, dit son tour la Revue archo logique de 4850, p. 473, chaque pierre est un bloc qui fatiguerait de son poids nos plus puissant,es machines. Le mot matt+iaux devient mm inapplicable. Vous diriez, en pariant de ceux du comtde Perry aux ktats d'Ohio, dispos comme ceux de Mycne et de Tirynthe, que l,a m g e s'en est m ai le Certains blocs, en effet, taiendjbien suffisam ment merveilleux par leur poids de 500,000 kilog., pour qu'un homme comme Creuzer en ait perdu la t6te. II est difficile, dit-il , de ne pas soupconner dans ces const,ructions suppose de Tirynthe et de Mycne des forces pla~ttaire mues par des puissances clesteet analogues aux fameux Dactyles On sait que les murs c y c l o p h s datent de l'poqu pdasgique, poqu sous l'influence d'une caste sacerdotale o toute-puissante, furent ex6cut la fois ces travaux SUKHU MAINS et mises en circulation les influences mythiques qui les concernent Qu'en dit-on? Voici des travaux surhumains attribu i des influences mythiques ou des forces plantaires qui
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4 . Art. de MM. Maury et GuipauIt. ( Creuser, loc. cit.) 2. Troyoi., Habitations luc~~sires~385. p. 3. Creuser, I%'~asges Cyclopes' et
CYCLOPES E T DACTYLES.
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taien mm temps une caste sacerdotale ! .. O Creuzer ! en . Voilh le produit net de tous les efforts acadmique tent pour fuir une vrit! Que le mm auteur avait donc encore une fois raison de s'crie Les Cyclopes, sujet d'6nigine et de : mm pour les anciens dont les solutions n'ont pas toujours theureuses, et qui n'a pas fourni moins d'occupation et d'embarras un grand nombre de critiques modernes i! 1) Mais ouvrons donc les yeux, et, au lieu d'iouffe plus au vite, comme on le fait ici 2, un aperGu de Schelling aboutissant h la maqie, n rappelons-nous que les Cyclopes venus de Crt et de Phnici Samothrace taien desservants des les terribles mystre de ce lieu ; . que ces polytechniciens sacr ne prludaien leurs uvre que par oracles, initiations et . , sacrifices; .. qu'ils n'taien dit - on, qu'en petit nombre, UNE CENTAINE TOUT AU PLUS 3 , et que les forces corporelles jouaient un rl si minime en tout ceci, que les Plasges hommes comme nous, se voyaient pein 1x1~16s eux, qu'ils par a,llaient porter partout le secret de ces grandes logesprotoma~onniques russi et comme elles.. . Rappelons -nous que le pr de l'histoire associait les Cyclopes Persec( fils luimme disait - il, d'un dmoassyrien A ;. que Palmon celui d'entre eux auquel on avait levun sanctuaire, tai (selon M. Raoul-Rochette) l'Hercule tyrien, l'recteudes colonnes sacre Gadir, charge caractremystrieu de de dont le mage Apollonius se vantait plus tard de possdela clef 5;. . que partout ces monuments s'levaien sous le patro ((
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2, Article de MM. Maury et Guignault. (Creuser, loc. cit.) 3. Id., ibid. 4. Hrodote VI, p. 54. 1. S. M. Raoul-Rochette ne pouvait cependant mieux dshonore son Hercule qu'en nous le montrant, sous l'enveloppe du cyclope-mineur, portant, comme tous ces artisans, une lanterne a u milieu du front, N ce q u i explique^ dit-il, l'ail frontal dont on les a gratiE6s.
II. 13
nage de u forces malfaisantes1, ce qui nous explique pourquoi les gigantesques dbrid'Ellora , aux Grandes - Indes, taien couverts des figures de Sv dieu du mal) et de (le Viswakarn~ artisan, etc,., etc.. son Hblas ! quant 2~ la possibilitt! physique et la mise en scn de cette dynamique impossible, si nous eussions tous t moins savants, il e suffi peut-tr de regarder autour de nous, il y a neuf ans, pour voir de lourds fardeaux rester suspendus en l'air (comme les tables de M. de Gasparin), SAKS AUCUNE E S P ~ C E DE CONTACT, ou comme le piano pesant 300 kilos, pi, pendant quinze fours de suite, en prsenc de tmoin nombreux et distingus souleuait tout seul et faise sait l'effei de n'avoir plus aucun poids; faits attest entre autres par un des plus savants professeurs de Genve2 Forts de ces exp6riences personnelles, nous aurions compris tout de s'aidant elles-mmes suite la possibilit de masses norme pour venir se dresser, cent lieues peut-tr de leur point de dpart comme celles de Stone-Onge et de Carnac., ou peuttr mieux, qui sait? se superposer, comme Thbesles unes aux autres la voix d'un M ~ D I U NN I T I puisque, sons Rh'e, I et presque toujours sans comprendre, nos Cyclopes et nos la Orphe salon cornmen~aient& nous donner dj toute de petite monnaie de cette dynamique, rput fabuleuse malgr son vidence Malheureusement nous tion trop savants pour regarder, trop aveugles pour voir, trop renseign pour croire, et t,rop prvenupour comprendre.. . Mais plus heureuses que nous, pour peu que leur catkchisme ne fut pas tout fait oubli nos.. portire comprenaient merveille, comme elles cornprendraient galemen bien toutes ces questions de mythob gie et d'histoire qui nous font perdre la ttePas plus que le peuple d'Athne et de Rome, le n6tre ne s'aviserait de
4 . Creuser, ibid. 2. SI. Thury, professeur d'histoire naturelle, (Voir son r6cit, Appead. coi+ plhentaire d u jer Nmoiredi. ni.)
SON PROGRAMME.
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violer ce point-l ce consentement universel, que Cicro dfinissai une grande loi de la nature. 1) Maintenant, comme le disait tout l'heure une Revue, I grc la communication facile.et constante entre les deux mondes, cette dernir tapde l ' i d ~ l ~ t r icabirique s'tai e rapidement rpandu la surface de la terre ; grc surtout sur l'assistance en tous lieux et, en tous temps des mme ma tres, la transfusion s'opraicomme l'clairet -certes on ne sera pas plus tonn dsormaide retrouver les hiroglyphe gyptien Mexique o i ~ les bords du lac Ontario, que de au SUT rencontrer dans les cavernes de l'ancien monde les crne des Carabeet des Peaux-Rouges 1 . A plus forte raison comprendrons-nous dsormail'irradiation gnral nos continents unis, d'une idoltri qui sur tout de suit,e avait eu les bras aussi longs. Nous allons dsor mais la retrouver sur la surface du monde entier, trs-diverse il est vrai, dans ses formes et ses nuances, trs-identique au contraire, quant son but final et quant au surhumanisme viden ses phnomne nous diviserons en sept chade que pitres principaux : I o FETICIIISME culte des esprits se manifestant dans un ou t,rou dans un objet quelconque; 2 O COSVOLATRIE culte des esprits se manifestant par les ou phnomn cosmiques naturels ; 3 SABEISME culte des esprits, vrais ou supposs ou des astres et des plantes 4' H ~ R O ~ Sou E des M ~ D I U M S M culte historiques; 5 NCROLATRIculte de leurs MANES, et consultation ou des morts ; 6 DIVINATION rvlatio ou surintelligentes, obtenues par des moyens ou conducteurs divers, inanim vivants; ou 7 O THAUMATURGISME ou accomplissement d'actes dpassan videmmen toute la puissance humaine.
Nous retrouverons, il est vrai, sinon toutes ces choses, au moins quelque chose de tout cela clans la religion orthodoxe, et. nous tcheron (au cliap. Pneumatologie et Tlzaz~matzi~gie cornpardes) de bien prcise profondeur de l'abm s la qui pare, sur des terrains si diffrents pratiques en apparence des si semblables. M. le Dr Littrnous accorde que, sous l'tendarpaence sont prcisme pratiques qui O,NT BEMPLI ET GOUVERNE ces TOUTE LA TERRE, a et puisque selon lui LA GRANDE ET SINGULI~RJE MANIFESTATION DES PHENOMNE ACTUELS n'est qu'une forme nouvelle de celles qui prsidre la formation de TOUTES LES SOCIAT ANTIQUES l , il ne s'tonnerpas qu'a ((
1. <t L'AMI~RIQUE PL^ PAR L'AFRIQUE PAR L'ASIE. 1) NOUS avons PEU ET djdit de l'Atlantide submerg que si elle n'existait pas il faudrait l'inventer; plus nous avancerons dans cet examen comparatif des deux mond e s , et moins nous pourrons nous passer d e celte necessitThopomp dit, dans sa Me'ropicle si suspectth, que <i les Phnicienseuls naviguaient dans ces mers qui baignent la ct occidentale de l'Afrique, mais qu'ils le faisaient avec un tel mystreque souvent ils en venaient $faire sombrerleurs propres navires pour depister les ctrangers trop curieux. Aujourd'hui, voici qu'un nouveau peuple, mentionn par beaucoup d'Anciens et rejet par nous, en haine des Grecset d e leurs prsentssurgit nouveau dans la science : c'est celui des Berbers. M. Pascal Duprat (Races du nord de Z'Afrique) les identifie avec les Lydiens descendant, selon lui, de Labampetit-fils de Mesram tablipr du golfe Arabique. Nousvoici et donc bien pr$s des Phniciens pourrait-on pas faire de Lyb et de bers ne les Ibh-es? Puisque M. Duprat nous montre ces Asiatiques envahissant de tris-bonne heure le nord de l'Afrique, ce seraient eux videmmen auqui raient peupl l'Espagne (antique Ibrieet le,s pays basques. Ceci nous expliquerait parfaitement Io rapport trs-troi de conformation et d'usages, et signal plus d'une fois entre nos habitants du Baret certaines populations amricaines a retrouvjusqu'i leurs jeux, et jusqu'aux noms qu'ils leur on donnent. M. Gosse, de Genve tabli a ) que les races du Prose divisent ' ( en deux races principales, et que l'une d'elles (les Huancas) se distingue par une ires-singulir dformatiodu crane, due probablement une pression mhxnique exercsur le cerveau des nouveau-nsOr, cette coulume se retrouve pr6cismen aux Canaries, c'est- -dire la moiti du chemin entre le Proet le Barn la m&me coutume para ' h e conservbe longo s temps. Au reste, M. Gosse ajoute, d'apr Mayen, que de ces deux races du
( ) h w i i e de i M
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pr avoir suivi avec lui le dveloppemen trois prem2res des btapes, nous baptisions cette dernir et rkcenk manifestation du nom de Q U A T R I ~ M E ~ I A P E L'IDOLATRJE. I DE
Prou l'une pacifique et civilisatrice, et d'origine asiatique, aurait occup primitivement les cte de la mer Pacifique, tandis que l'autre, aventureuse et guerrire serait venue des rgionde l'est et aurait envahi toute la c6to qui regarde de ce cbt usage trs-remarquabl vient encore confirnm cette Un double origine: c'est que, pendant que les monlies des plateaux avaient dans leurs cercueils la tkte tourncedu ct de la mer Atlantique et que leur mode 1 conservation ressemblait celui, des Canaries, les autres momies etaient tournbes du ct de la mer Pacifique. Nous savons parfaitement que les vaisseaux berbers, dont nous venons de parler, suffiraient ti l'explication du transport; mais comment expliquer, sans un milieu ferme, celui des espce animales africaines acclimate Am en rique et certainement d6truites en ce pays par le dlug ? Nous ne pensons pas que les Phnicien e soient amus s aucommerce des jaguars, des chacals, etc.
APPENDICE
C H A P I T R E X.
Ce serait manquer l'ordre logique de notre uvr que de ne pas prlude la revue de toute la magie antique par l'examen de l'acte prparatoirqui semblait lui donner le droit d'entret de libre parcours. Posons d'abord ces deux principes : l'idoltr ne sera jamais thaumaturge, tant que son dieu ne sera lu, comme il ne sera jamais vrai pae s'il ne r e ~ o i t pas le baptm de son culte, ou 1'antibapt relativement au ntre Nous avons insist fort au long sur la majest des exorcismes qui prc6den chez nous ce sacrement: Au nom du Dieu vivant, sors de ce corps, etc., etc. 1) Ici nous possdon l'inverse. Demeure, dit au dieu celui qui n'est pas baptis reviens, n dit son tour le chrtie apostat, et tout u aussitl'ennemi que nous avons laiss tournant, comme un lion rugissant, autour de son ancien domicile, ne se le fait pas rpt deux fois, et, profitant de la moindre ouverture que la riaction lui mnag, rentre avec K sept amis plus puissants que lui-mm dans la maison nettoyet par dont parle lJvangile Or de pareils engagements ne se contractent pas sans chang de paroles, de promesses, de signes et sans caractr imprim pae Le possd aussi ses fonts baptismaux, et bien qu'il les remplisse ordinairement d'eau lustrale, c'est le SANG qui, dans les beaux et grands jours, le remplace pour lui comme matir du sacrement. Il en est ainsi du sens moral de la crmoni de mm que le et chrtiepromet de renoncer .I toutes II les uvre du mauvais. de ! meme le mauvais glisse dans son contrat autant de clauses infmeet
de sinlulacres de ses u v r e s qu'il peut le faire sans trop compromettre sa dignit1 est prouv aujourd'hui que, malgr le puritanisme des 1 initiations antiques, elles ne diffraiei~ gur de nos initiations modernes, et que certains passages de Pythagore et d'Eschyle se reconnaissent parfaitement dans certaines formules marmotte aujourd'hui par le Cafre ou par le Vaudou des Antilles. Il n'y a rien de tel que de servir le mm Dieu, pour vivre en parfaite fraternitdans tous les sicle des si6cles. secrt ayant son pacte, ses promesses et ses signes, Toute socit parfois connus et reconnus du seul grand pont!fe fondateur, le t h k g e ne diffr cet gar u got * qu'en ce qu'il peut faire innocemment d un lge sous le drapeau-d'un effroyable mal. Julien tai bien thurge c'tai l'initiation mm sur le trne et bien que plus d'une plume chrtienn soit plu, de nos jours, h diminuer l'horreur qu'il inspise rait nos pres est-il beaucoup de gote qui aient fail plus d'honneur leur titre que ce favori du soleil, que ce philanthrope couronn lorsque, pour mieux a-@, il consultait, apr les avoir entr'ouvertes, les entrailles des mre enceintes qu'il suspendait vivantes par les cheveux? A reste, il y avait des baptmeet des initiations de tous les ordres. u Pas n'taibesoin d'avoir assist aux grands mystre d'Eleusis ou d'Isis pour entrer dans l'alliance ou dans l'intimitde leurs dieux. Ces grandes preuvemystiques taien plutfit la 'voie des parfaits et de l'ambitieuse saintet qui voulait monter jusqu' l'ipopsic, sorte de baptm extatique transcendant. Le commun des martyrs avait le sien dans l'enfance on bien dans la jeunesse. Voyons-en quelques exemples. Laissons de c6t toutefois les initiations grecques trop connues, et que plus tard nous tudieronplus fond2. Oublions pour un moment les initiations orphiques dans lesquelles le serpent jouait son rl ordinaire, les mitliriaques pendant lesquelles on se faisait arroser par le ssng d'un taureau, les leusinie dont l'imprudent Eschyle faillit indiscrAtes, propos du sort rbserv payer de sa vie les rvlatio Jupiter par la fenzr et son f i l s 3 . . . Mais apportons quelque attention ce baptm phniciequi consistait faire prendre un bain au 1160phyte, lui faire boire un simple verre d'eau froide, h placer sur sa
1 . On appelait thurgila m a g i e relativement bonne, compar la i w u vaise ou gotie 2. Au chapitre: Le temple et ses myslres 9 3. Voir chap. V I , 5 2 .
tt une tt de brebis tout fraichenlent gorg lui faire poser et un genou sur une peau de faon, prpar cet usage. On voit qu'Atys et Astart n'taien exigeantes. pas Nous avons djparl d'un bas-relief gyptienous montrant un mysthe recevant sur sa tt un double jet de croix lustrales souille par l'invocation de Srapis autrement dit du Pluton gyptien Mais faisons bien attention ce surnom de b q t e s que l'on donnait, dans la Thrace, aux baptisis de Cotytto, laquelle on appartenait dks qu'on avait subi les ablutions et bu dans une coupe en forme de PHALLUS priapique. Ce baptme of1 se rvlaie les instincts du matre tous passa de la Thrace en Grceet de la Grc Rome, oc1 les chastes Vestales se firent un honneur de l'administrer elles-mmes comme pr paration aux mystkres de la bonne clesse Les v h r a b l e druides, comme leurs vierges de l'lde Sein, si puissantes dans l'a7-t de soulever les temptes n'en arrivaient jamais l avant d'avoir rpandle sang, cueilli le gui sacr ceint leur front de verveine; mais surtout (voici la dominante) avant d'avoir t prier dans son bois de chne en regardant toujours leur gauche, le matr de ce bois, qu'ils tremblaient cepenclant de rencontrer1. Aux Indes, pour le baptm du jeune Brahme, toute la famille se runit l'entoure, on le frotte d'huile, puis on l'offre i Ganesa, le on dieu des obstacles, reprsent un petit c6ne de bouse de vache, on par jette sur le feu sacr du riz bouilli, on fait l'invocation du dieu ami auquel on voue l'enfant et que l'on fixe dans un vase, dsormai son tabernacle; on rase ensuite l'initi apr lui avoir confi l'oreille et, on les secrets du brahmanisn~e, se livre pendant trois jours aux joies et festins de la famille, apr lesquels on renvoie dans son vase le dieu ami, et tout est termin
1. Le bndict Martin, auquel nous avons dj D. reproch ses mprise sur cette gauche (voir t. 1, p. 16), a l'air de ne pas mieux comprendre la sigiificatio du mot d r u i d e s , si bien tir cependant par le P. Perron des D. mots celtiques d e r u (chthe) et lmd (enchant) Martin la repousse par cette seule raison qu'il faudrait alors l'appliquer kgalement aux dryades, aux liamadryades et aux druites de Crt B. Mais pourquoi vouloir toujours limiter un peuple ce qui appartenait 2 plusieurs? Lorsque le sauvage des Antilles, s'arrktant devant certains chbnes- prononce ces paroles : 0 toi, qui t'es fix6 sous l'corcde ce c h h e , je te recommande ma femme, mes enfants, etc. D, il fait acte de druidisme, et soyez bien certain, 6 savant! qu'il a remarqu s u r ce c h h e quelque chose qui, do loin, vous fait sourire, maisqui, do prs l'a fait trembler plus d'une fois. C'est encore lui qui fait de l'observation pendant que, vous, vous restez dans votre ci priori.
DU P A ~ E N .
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Jusqu'ici, rptons-l n'est qu'une conscration ce hors de laquelle pas de salut; c'est la condition pralable premier degrde la grande le chell graviront plus tard ceux-l' seulement que l'on jugera, sur que bonnes preuves, prdestin pouvoirs magiques. aux Quant aux fruits port le b a p t h e , , si l'on veut bien les appr par cier, il faut pntr dans les secrets des sauvages et mesurer par eux toutes 11 les profondeurs de Satan. 11 La riginiration des ngre de la Guin dure cinq ans et s'accomplit au fond d'un bois qui devient impntrab sacr quatre et lieues la ronde, et dont ils sortent en dansant l'trang convulsive et ronde du belLi. Les jeunes filles ont aussi leur bois, leurs danses, et la circoncision douloureuse qui devient le sceau de leur conscratio spirituelle. Dans la province de Matomba', on fait ces jeunes fillcs de larges taillades en demi-lune sur les pauleset on les conduit devant Maramba, qui devient leur dieu, sans qu'elles p o r t n t sur elles son image. De ces taillades au tatouage il n'y a qu'un pas, mais celui-l se tromperait fort qui n'accorderait aucune signification ces dcoupure cutane bizarres et si diverses. 1 y a l toute une langnc myst si 1 rieuse qui attend encore son Champollion, et qui, avant d'arriver au Mexique ou dans la Polynsie pass par tous les peuples du monde, a depuis les thiopien jusqu'aux Germains et, aux Francs. C'est l'engagement du bapteme. (i Le tatouage, dit M. Leblanc, imprimait dansi'homme un caractkre religieux et indlbil symbole d'une nouvelle naissance. Ainsi le dmiurg infrieu Celtes tai des tatou selon le capitaine Manby, le tatouage polynsieest une sorte d'criturhiroglyphiquque les chefs et les prtre comprennent d'un bout l'autre de l'Ocanie Chaque individu porte, tatou sur son corps, le rci dtailldes initiations auxquelles il a t admis l . Quand Malte-Brun tablitun des premiers, l'existence de cette langue hiratique science se rcria la aujourd'hui le soupo est devenu une certitude. Le tatouage est le blason cri spirite du sauvage. et Au Brsil celui des jeunes filles atteint vritablemen proporles tions du martyre. D qu'elles ont, donn les premikres marques de nubilit les rase, puis avec une dent d'acouti on leur tranche la on chair du dos, en forme de croix de Saint-Andrde rnanihre que
1. Des religions, t. III, p. 4 30.
le sang ruisselle de toutes parts; on frotte ensuite ces abominables plaies avec de la cendre de courge sauvage aussi corrosive que la poudre canon, puis, aprks leur avoir li les bras et les jambes, on les couche dans un hamac jusqu'au jour de la seconds p ~ ~ r g a ~ i apr on, laquelle on leur dcoup tout le reste du corps, depuis la tt jusqu'aux pieds, d'une manikre encore plus cruelle que la premikre fois. Elles rentrent cette fois dans leur lit pour trois mois ; apr quoi, frotte d'une huile noire, et m a r q ~ k s tout jamais du sceau divin, elles commencent vaquer leurs affaires. Mais si l'on veut pnir encore plus avant dans l'esprit de l'antibaptme il faut lire, dans les Antiqui~ismexicaines de l'abb Brasseur de Bourbourg, tout ce qui regarde les mystre du naqualismc '. 11 en a donn un trks-curieux rsum clans un journal. Les missionnaires, dit-il , trouvren cette trangsuperstition tabli d'un bout du Mexique l'autre, et c'est elle qui jusqu'ici n'a cess d'tr le plus grand obstacle la conversion des indigknes. La plupart des ministres de l'idoltri avaient bien t baptis moment de la conqute mais au uniquement guid cela par le dsi vivre en paix avec les conen de qurants n'avaient eu rien de plus press que de retourner leurs ils dieux, leurs cavernes, et de procde leur dbaptisatio, c'est- dire l'initiation a u nagualjsme 2 . Aussi, avant d'admettre le postulant l'initiation, le matr nagualiste lui faisait-il renoncer au Sauveur et maudire l'invocation de la Vierge et des Saints. Il lui lavait ensuite la tt et les diverses parties du corps oh il avait reles onctions du baptme afin, disait-il, d'en effacer toute trace ... L'enfant recevait ensuite le nom correspondant au jour astrologique qui l'avait vu natre c'taice qu'on appelait prendre le n a p a l . On le vouait au protecleur visible ou invisible de toute sa vie, celui qu'il devait regarder, selon l'expression de l'v que de Chiapas, comme les catholiques regardent leur ange gardien. Le matr alors ouvrait l'enfant une veine derrikre l'oreille ou dessous la langue, en tirait quelques gouttes de sang l'aide d'une lancette d'obsidienne, et l'offrait au dmocomme une marque de servage et comme le signe du pacte que l'enfant contractait avec son nagual. Avant de le quitter, le matr dsignait pkre de l'enfant la for ou au la caverne O<I, l'g de raison, celui-ci devrait se rendre, afin de
1. Ce mot vient de nalzual, gnie dmo familier et Satan ; de lh le nom do vzaltt~alinques,donnprimitivement aux Mexicains et encore aujourd'hui aux sept tribus de la langue azlique. 2. Le Moni~ei~rdes et 17 mars '185i. 16
ratifier en personne, avec son n a p a l , le contrat conclu en son nom. Puis, apr le dpar matre allait chercher le cur de la padu on politiqueroisse pour administrer, pour la forme, le baptm chrtien ment ncessaire mais, suivant eux, paralys l'avance. Nous allons maintenant laisser ce pauvre idoltr dormir sur ces jusqu'au jour fix l'avance oh le deux baptme ennemis, et crotr matr nagualiste, fidkle au rendez-vous, viendra le chercher pour le prsenter fond des forts Yami qu'il n'a pas encore vu et qui va au dsormai parler face h face. lui Nous tendr davantage sur la personne de cet ami, ce serait anticiper sur le chapitre suivant, dans lequel il va ncessairemen trouver place. Toutefois, nous en avons dit assez pour prouver qu'avant tout ce qui constitue le paganisme idol trique c'est le renoncement tout ce qui pourrait contredire Satan dans ses pompes et dans ses uvres 1)
APPENDICE L
C H A P I T R E X.
4.
- Livres
hermitiques.
Aprhs l'examen des conditions impose paenet pralablemen au la revue de tous ses rites, c'est notre devoir d'tudiele plus sommairement possible le r6sum de ses catchisme de ses livres heret mtique sacrs et Commen~ons les premiers. par 11 y a bien peu d'anne encore, les livres appeLhermiiqw n'taien pour tout le monde que ce qu'ils sont encore aujourd'hui pour la majorit des savants, c'est- -dir une bibliothqu de romans menteurs, compos depuis l ' h e chrtienne dans un triple intr de spculation piperie ou de fraude pieuse. Aux yeux de la critique de du xvuie siclenous l'avons d6jvu, tout tai faux, hormis ses arrets. Faux Herms faux OrphGe , faux Zoroastre, fausses Sibylles,. .. etc., tout tai apocryphe et rcent Aujourd'hui nous commenqons trouver toutes ces svrit bien vieilles, et chaque jour apporte un encouragement puissant cette nouvelle manihre d'envisager les choses. Depuis longtemps on ne tenait plus aucun compte de cette affirmation du pr Kircher, que tous les fragments connus sous le nom de Mercure Trismgiste Brose Phrcy Scyros, etc., taien de de de les des cri&happ l'incendie qui dvor 1 0 0 , 0 0 0 volumes de la bibliothCque d'Alexandrie. O11 sait que celle-ci avait tformde par les soins d'Aristote, et d'aprks les ordres de Ptolm Philadelphe, avec et sur les anciens manuscrits hiroglyphique chaldens perses, ba((
L I V R E S H E R M E T I Q U E S ET L E U R S D ~ R I V E S .
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byloniens, montant galemen 100,000, comme Josph et Strabon nous l'attestent. On avait encore oublitout ce queClmen d'Alexandrie nous avait appris des 30,000 volumes de Thoth qui figuraient dans la bibliothkque du tombeau d'osymandias, sur la porte duquel tai cri u Le re: md de l'men Mais depuis que Champollion a trouv sur les monuments les plus apoanciens la teneur de ce P i m d r e et de cet Ascliyias prtendu cryphes; depuis qu'il les a proclam l'ch et l'expression fidl depuis qu'on a retrouv mot pour mot, des plus antiques vrit quelques hymnes de ce faux Orphdans plusieurs inscriptions hi a ; roglyphiques adresse certaines divinit... depuis que Creuzer a signal les nombreux passages emprunt aux fragments de ces et hymnes orphiques par Hsiotl par Homkre qui ne les avaient mm pas compris; depuis enfin que la prescience des sibylles s'impose d'Eschyle (v. ch. VI, 2) on a d'office la suite de celle du Promdl~ senti la ndcessit d'amnistier ces chrtien calomniet de confesser que tout ce vieux catholicisme n'a dcidme de date, et que le plus contenu de tous ces apocryphes se retrouve dans la nuit des gesau fond le plus secret des sanctuaires de l'gypte la Chalde la de de Phnici des Indes '. et A propos d'astronomie, nous montrerons plus tard quelles sources Pythagore avait puis ce qu'on appelle aujourd'hui ses iniuilions, comme propos de Thotli retrouv chez tous les peuples du monde nous indiquerons les origines trks-probablement patriarcales si de ses anciens et mystrieucrits conformes la Bible quant au fond, si diffrent dans les dtails Car voil ce qui les diffrenci ces critsi difiants magnifi; si quement thologiquedans leur partie principale, se trouvent tout coup fausss souills dimonis pour ainsi dire sur le revers de leurs
4. Jusqu'ici, on s'accordait attribuer la rbdaction actuelle des bcrits
plus belles pages. Il en est d'eux comme de ces fleurs sur lesquelles uu souMe dlthvers oa ne sait quel poison qui corrompt leurs a parfums et ternit leur clat Qu'on se rappelle les infmecoutumes que ces beaux vers d'Orphavaient importeavec eux dans l'l Crt et dans les mysde tre orphiques, coutumes punies si cruellen~ent par les matrones de la Thrace, qui ne crurent pouvoir se venger des ddaindu grand pot qu'en le dchiran morceaux i. en Qu'on se rappelle toute la mtempsycosanimale de Pythagore et toute sa magie si bien dcritpar le mieux inform de ses admirateurs 2 . Qu'on se rappelle les ophionides, les curtes les corybantes, les gymnosophistes, les folies de Linus, de Musge, de Mlampe etc., et l'on pourra s'assurer que la sublimit et mm l'orthodoxie des productions sont effac6es dans toutes ces colepar le sacrilgdes mur et la perversit des fruits. Que nous importe que (1 la thologide Pindare s'l la hauteur de Bossuet 3 , 1) ou que celle d'Orph nous apprenne que le vrai Dieu invisible ne s'tai rv qu'une seule fois au descendant d'une famille chaldenn(Abraham), et que nos regards devaient toujours rester attach le Verbe divin 4 ? que nous importe, disons-nous, sur si le premier de ces deux poetes double cette thologisublime de celle de Delphes dont il tai l'archiprtre et s'il chante toutes les gloires d'Apollon dans une chaire de fer que Pausanias disait subsister encore de son temps tout aupr de la statue de ce mm dieu 5 ? que nous importent les belles paroles du second, s'il clb tout aussi bien Hicaie que le Verbe divin, et s'il enseigne ses disciples l'art de Ou composer ses philtres 'j.? plut il nous importe beaucoup, car nous pouvons en tirer un trhs-grand enseignement. Cet alliage si disparate, si contradictoire, nous prouve invinciblement et la simultanitml des deux courants de vrit d'erreurs auxquels toute cette philosophie paenn s'tai abreuve Mais o donc se trouvait le vritabl point de dpart source immacul ce double la de courant? car il en faut toujours revenir i cet admirable raisonnement de snint Clmen d'Alexandrie : S'il y a une science, il y a nces
1. Voir Aristobule, Polit., 1. II. 2. Jamblique, Vie de Pylhagore.
3. Villemain, Correspondant du 25 ao'1837. 4. Voir Clin. Strom., 1. V, ch. xiv. S. Paiisanias, Phocid., ch. XXIV. 6 . Argon., p. 974.
sairement un professeur. Clantheut pour matre ZnonTb&phraste, Aristote, Mtrodoregpicure, Platon, Socrate, et lorsque j'arrive Pythagore, PhrcydThals je suis oblig de chercher encore leur matr tous. De mm pour les ggyptiens, les indiens, les Babyloniens, et pour leurs mages eux-mmes je ne cesserai pas de leur demander quel est leur matre si je les amkne de force au et berceau du genre huinaiu , la naissance du premier honnne , je toujours la mm question : Quel fut son matre commence rpt A coup srcette fois, ce ne sera plus aucun homme, car il n'avait encore rien pu apprendre, et lorsque nous serons arrivaux anges, nous serons encore oblig leur demander a eux-mme quel a t de leur matr leur docteur l. et Fidkle ce principe, Clmen consacre tout le sixim livre de ses Stromates rechercher les deux premiers auteurs auxquels on doit attribuer la vraie et la fausse philosophie dpos les sanctuaires dans de l'gypte sagesse par l'Esprit-Saint, l'autre nomm l'une appel par l'Apbtre philosophie vaine et conforme aux lmen n~onde, du s s c i i . ~ ~ h ~l ne m a mundi3. Et tout de suite, comme pour prveni e toutes les fins de non-recevoir, il commence par demander aux Grecs quel droit ils auraient rejeter les miracles de Moise, lorsque tous leurs philosophes se vantent des memes merveilles. C'est &que, dit-il, obtenant par ses prire une pluie merveilleuse; c'est Arist faisant souffler les vents; c'est Empdoclprocurant leur apaisement subit, etc., etc. 4. donc que les deux philosophies marchent accomCl nt reconna pagnkes de miracles et de werueilles. Mais, encore une fois, d'oh viennent-elles? C'est alors qu'il entre dans le dtai toute cette science et de de cette discipline hermtiques lesquelles sa grande comptencde sur contemporain et de compatriote lui permet de donner des renseignen~entsqui font encore aujourd'hui l'admiration et souvent le dksespoir de nos gyptologue Les livres de Mercure fixent d'abord son attention, et surtout ses quatre livres d'astrologie (astronomie), qu'il faudrait toujours, dit-il, u avoir la bouche, semper esss in ore ; mais, apren avoir signal
1 . Strom., 1. VI. 2. Actes des Apfres
3. 4. 5. 6.
Z p i h v de saint Paul, aux Galates, III. Ce qui lui valut le surnom de K t u u a ~ c : dominateur des vents. Nous le verrons au chapitre : Oblisques Strom., 1. VI, ch. W . Dans une note sur les prkcurseurs de ~ o p e r &
208
LIVRES HEKMETIQUES
les taches et les avoir rapproche celles qui dshonoren philode la sophie des gymnosophistes indiens, il montre dans celle des Grecs, condamnpar l'Aptre les traits de lumir que la bont divine a bien voulu y laisser pour ouvrir les yeux ses aveugles sectateurs. (1 Prenez les livres grecs, dit l'Aptr aux Gentils, et reconnaissez que la Sibylle annonce le Dieu un et les choses de l'avenir; lisez Hystapc, et vous y verrez bien plus clairement encore le Fils de Dieu cl la guerre que lui diclarent les rois. Mais arrivant i la partie b l h a b l e de cette philosophie grecque, l son faible si connu pour cette philosophie ne lui permet plus de la dimoniser par lui-inCine; il laisse parler les autres, nous montre 1rs gnostiqi~es attribuant celle de Socrate son dmofamilier, et m&ne a il arrive i confesser que tout ce que Phrcycdit allgorique ment dans sa thologie l'a emprunt aux prophtiede Cham1. il Si nous remarquons que Clmen d'Alexandrie laisse parler les autres ce sujet, c'est pour montrer combien la philosophie moderne, qui mentionne ce qu'elle appelle ses inepties ce sujet, est lgkr et peu srieus elle-mme Toutefois, si Clmen hsite autres Pre ne le faisaient pas. les C'6tait une chose admise gnralemen aussit aprks le cl& que, luge, Cham et ses descendants avaient propag-6 nouveau les anciens enseignements des Canit et de la race engloutie. L'histoire ne saurait etre ici que tradition ; mais quelle force n'enlprunte-t-elle pas aux historiens postrieurs nous montrant cette mm race propageant ces mme doctrines et ces mme coutun~es partout o elle arrive, et leur conservant jusqu' nos jours toute leur fracheu postdiluvienne. comme leurs sectateurs ont conserv leurs titres et leurs noms d'HGvkens, de Chneet de Chamanes, etc. C'est en partant de cette base historique et gnraleme accord&, que Cassien a pu accuser les Canite et les Chamites a d'avoir d4tourn toutes ces vrit dans un sens magique %, )I et que saint Cl ment de Rome a p u , comme son homonyme d'Alexandrie, affirmer l'existence et la double inspiration d e tous ces livres 3. Des 6iudes plus profondes semblent justifier toutes leurs accusations.
))
nous prouverons que c'tai bien Y que Pythagore avait trouv ce systm; a ce qui, sans dtruirle merveilleux de la chose, ne prouve nullement l'infaillibilitk du systmeen raison des deux courants mkls 4 . Siroin., 1. V I , ch. IV. 2. C O ' I L ~ ~ -VIII, CIL XXII. 1. . , 3. Constit. apost., 1. VJ, ch. XVI.
ET L E U R S D E R I V E S .
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Ainsi voyez pour Phrcy Scyros; ce ne sont pas seulement les de Presc'est Philon de Biblos, c'est Hsychiu Milet, c'est Eustathe de qui l'accusent d'avoir bt sa philosophie sur les traditions dmo niaques. Cicronous dit que ce Phrcy plut un devin est qu'un physicien, potius divinus q u m medicusl, 11 et DiogAne de Lartsemble confirmer cette qualification en nous racontant ses prdictionrelatives, tantfit au naufrage imminent d'un vaisseau qui passait tranquillement en pleine mer et loin de lui, tant la captipar vitfuture des Lacdmonie les Arcadiens, tant h sa propre fin si misrable puisqu'il pri rong par les vers, ce qu'il attribuait la colkre du dieu de Dlos qu'il n'avait jamais voulu honorer2. II Les Pkres ne faisaient donc que parler comme tout le monde; et voici que les modernes, en tudian fragments qui nous restent de les la philosophie phr dienne, achkvent de les justifier, car ils vont nous y montrer ce qui pour nous constitue l'essence et le cachet du , dogme dmoniaque savoir,la coternit mauvais principe et son du assimilation au principe divin. Des que l'on voit apparatrdans toutes les thologiepaennecette glorification du mv-fipb du inauvais, on peut signaler coup sle draillemende l'ancienne voie trac l'esprit patriarcal. par Or, pour Phrcy chose n'est plus douteuse. Il pose d'abord la un en principe la primaut de Zeus ou l'fither, puis, ses ct ou principe coterw et c o q i s s m t qu'il appelle cinquim lnie oqenos. On a cherch longtemps ce qu'il entendait par ce mot, mais enfin on s'arrt cette traduction : u Celui qui resserre, qui retient, Yhacl ou l'enfer en un mot. Dollinger dit que Jacobi, en s'appuyant sur le passage de Clmen d'Alexandrie et sur Orighe, a m i s la chose hors de doute 3, 1) Nous ne pouvons donc plus nous tonne que Diogn de Larten i ait fait un gardien de la table fatidique de Delphes, b u w p ~ fvocare n Encore une fois, soyons certains que lorsqu'il y a hsitatiosur le m a h e duquel relkve un de ces philosophes, la proclamation de la co&mit de Pluton et sa r6vlatio par le trpiesacr sont toujours la preuve de la bifurcation et le signal de la direction vers la gauche.
1. Divin., 1. 1 ch. ,
2. Diosefie, 1. 1, 5 116. 3. Dollingcr, P~anisme t judasm t. II, ch. vu. e 4.. Dans le teste, il y a O u o p o ~ ~ ~ & m mais Mbnage, dans ses savantes ai observations, nous dit qu'il faut lire Suwpirfiv, c'est- -dir gardien de la table sacre
xm.
210
L I V R E S KABBALISTIQUES.
Nous allons retrouver tout l'heure ce critr dans tous les livres sacrs Ne terminons cependant pas ce paragraphe sans le complte par le tmoignagde Brosfaisant de Cham tout la fois le premier Zoroastre, fondateur de Bactres, le premier auteur de tous les arts magiques de la Babylonie, le Clwnesema ou Cham infime des Noachides fidkles , enfin l'objet de l'acloralion de l'gyptqui, aprks la en avoir requ son nom, -rw.~'w, d'o chimie, lui l ville de Chemmis, ou ville du feu. Cham, disait-on, l'adorait, d'oc1 le nom de Cham-main donn aux pyramides, q u i k leur tour se seront aussi vulgarisedans notre propre substantif moderne chenti~e" Quant au moyen de propagation de cette mauvaise magie, la tradition en accusait certains caractre runiques trac& sur des lames de mta chapp la destruction du dluge et Ceci peut fort bien rentrer dans la lgende mais, ce qui n'y rentre pas, c'est la dcouvert quotidienne de certaines plaques couvertes de caractre particuliers et complternen ind6chiffrables, caractre d'une antiquit indfinie et auxquels les Cl~aniiles tous ces pays attribuent la cause de leurs de singuliers et terribles pouvoirs. On sait d'ailleurs le rl que ces lames ont cende mta joud dans tous les temps et les effets qu'elles taien se produire aux lieux oh l'on parvenait les insrer2 Voil donc le premier l&men toute philosophie mensongr de dpospar le grand gnide l'erreur au sein mm des vrit les va et, plus hautes ; ce germe dtestabl se ddvelopper, grandir, clore devenir cette immense fordu mensonge, de simple gland qu'il tait dont les obscurit6s ne seront pas tellement cipaisses que la lumikre primitive qui l'dairaijadis ne puisse la pntr encore et se jouer a u milieu de ses plus pai ombrages. Passons maintenant aux livres sacris proprement dits.
2.
Si l'on tient comprendre quelque chose la kabbale, il faut absolument distinguer la kabbale srieuset primitivement orthodoxe de la kabbale hbtrodox souill6e qui est k la premihre ce que la magie et du est au thaumaturgisme de MoseToutes deux driven mot kibel,
4 . Voir Brose Antiq., I. 111. 2. Sainte Hildegarde, dont nous avons djlu de si curieuses rvl tions, dit que, dans les derniers temps, les sectateurs de l'Antechrist se-
LA B O N N E K A B B A L E ET L E Z O H A R .
211
reuet ne sont en dfinitiv que le journal de toutes les traditions judaque bonnes et mauvaises, r e p e s des hommes et avant tout des esprits. Nous avons dj dit comment, dans son Harmonie de la rabbin converti, avait Synagogue et d e l'glise II M . Drac11 , le clb fait la part des deux lcabbales et de leur double origine. Rien de plus intressan que les rapprochements tabli lui entre certains enpar seignements du Zohar, par exemple, et nos dogmes catholiques, tels que la Trinit Esprits, la Rdemption Messie, 1'Eucliaristie les le mme et, qui le croirait? l'immaculconception de la sainte Viergel. Quand on songe la haute antiquit de ce Zohar, dont un des appendices les plus modernes (le livre Habbahir) n'en est pas moins, selon , notre grand hbrzsaan trieu l'incarnation du Verbe, toutes ces dmonstration sont de la plus haute porte tout l'heure, et, nous ne serons plus tonn fruits que nous allons voir porter ce des tout mm livre. On ignore en gnr ce bon cbtde la kabbale; ce mot n'veillque les idede folie, de superstitions coupables, ou tout au moins de rverie basesur des supputations numrique absurdes. Sans doute tous ces alphabet,^ mystiques qui tiennent encore une trs-grand place- dans la meilleure kabbale en forment la division la plus effrayante peut-tr pour l a raison humaine. On a peine comprendre qu'il puisse y avoir autant de choses sous de simples ; unit mais on nous accordera bien, par la mm raison, qu'il serait au moins tonnan que tant d'intelligences du premier ordre se fusdans tous les sikcles sur de pures et absolues chimres sent extnuie Compltemen trange ces sortes d'tudesnous ne pouvons que relater ici l'impression caussur notre esprit par les affirmations d'un saint prtr franaitabl depuis longues anne Rome, et dont les pyramides chiffre le compas gomtriq et paraissent en2. fanter chaque jour de nouvelles rvlatio
ront marqupar lui de certains caractre ou lettres que personne n'aura pu dchiffre jusqu'a lui, parce que lui seul en a le secret en l u i - m h e et que, pour ses disciples, ce ne sont encore que des signes. (Opera, p. 1034.) 4 . Voir Harmonie de la Synagogue et de Vkglise, t. I I , p. 32 et 35. 2. Disons seulement, pour un petit nombre de curieux intrdpides, que le point de dparde cette science, appel la science des correspondances numriqueet litterales, a pris pour pigraphce double verset biblique: D i e u a tout constitu dans le nombre, dans la mesure et dans le poids, ... et il vit, compta et mesura la sagesse. (Ecclsiastique 1.) Ainsi, de m h e que l'Apocalypse semble lgitime principe de cette hyle pothtiquvrit vous donnant le chiffre de I'Antechrist (666), de mbme en
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L I V R E S KABBALISTIQUES.
Cependant on a accus le Zohar d'tr u n v6ritable livre panthist e e t de rvl cela seul une origine identique celle des vda t de par toutes les anciennes cosmogonies paennesM. Drach, cornprenant'encore toute la port d'une accusation semblable, officiellement dfendu l'Institut e t comme telle ne pouvant que trop profiter au panthism les moderne, M. Drach, disons-nous, a bien voulu faire prcd quelques extraits d u Zohar que nous lui avions demandd'une justification trs-chaud d e ce singulier livre, qui constitue a ses yeux une prfacvangliq bien autrement grandiose et importante que celle dont on fait honneur Platon. a L'ignorance seule, dit-il, e t la mauvaise foi d e nos panthistemodernes ont pu assimiler leur panthismathune doctrine rcenteq u i , bassur la cratioex nihilo (c'est- -dir d e rien), n'est qu'un long trait de prir permanente, et, comme on peut le prouver facilement, un puissant instrument de conversion a u catholicisme. Toutefois, l'expression d e bonne kabbale , q u e nous avons donn celle d u Zohar, n'&ait une garantie absolue ni contre les erreurs d e la
M. l'abb M.... vous montre celui de Jsudans lechiffre 913, 'qu'il retrouve encore dans le mot bereschil d u premier verset de la Gens (principe ou algbriqu transcendanle, lui donne, verbe), mot qui, trait p-ir sa mthod en outre, les significations de voie, viril6 et vie.
Ce qu'il y a de parfaitement certain, c'est que ce vnrab prktre a dans les mains une lettre du baron Cauchy, notre grand gomtr tmoignan son admiration pour certaines solutions astronomiques vainement cherche par la science, et trouve sans astronomie par notre savant kabbaliste. Cet homme extraordinaire ne fait nullement un secret de son trsor a m h e , il selon nous, le grand tort de l'offrir et de le prostituer la foule des intelligences iuiign jusqu'ici de le comprendre. Aussi appelle-t-il de tous ses vu un mathmaticiesans prjug qui veuille bien comprendre et comment c i 45 termes hbreux contenant 482 lettres et rpondan une s complmen la racine de 3 pour atteindre le chiffre 2, de rie de '1 1 9 dcimales ont pu lui donner la plus magnifique paraphrase sur la cration rdemp la tion, sur le sjou la batitude de etc., etc. Nous avons lu la paraphrase, nous n'en nous avons vu la lettre du secret qui la donne;... mais, hlas avons compris ni la clef ni l'esprit. Toujours est-il que c'&taitF une des clefs principales de la sainte kabbale, a dont le Zohar est le plus prcieudp Saint Jrassure que les prophhtes connaissaient cetle mystique des lettres dont le savant Molilor, dans son bel ouvrage sur la tradition, parle en termes que l'abbM...., auquel nous les avons soumis, nous a dits fort exacts. Les 22 lettres de l'alphabet h breu, dit-il, passaient pour une manation pour l'expression visible des ou forces divines du nom sacr Ces lettres se remplacent par des nombres;
L A B O N N E K A B B A L E ET L E ZOHAR.
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mauvaise qui pouvaient s'y tr infiltres contre les abus a u q u e l s ni les vrit elles-mme pourraient donner lieu. Nous ne sommes donc nullement tonnd'apprendre notre tour de M. Franck, membre sralit nous le craignons, panthiste l'Institut, que deux sectes et, de toutes modernes ont d leur naissance et leur succ au Zohar. On appelle la premihre la secte des Zoharistes; elle fut cr6par Jacob Frank, juif polonais, dont la science, la distinction e t la bonne foi, dit notre acadmicien expliquren l'ascendant qu'il avait su prendre, vers l a moiti d u dernier sikcle, s u r un grand nombre de Juifs et mm d e rabbins. Honor d e l a violente perscutiodes autres, mais protgpar l'vequ de Podolie, celui-ci obtint pour lui e t pour ses disciples l'autorisation d e fonder une secte qui prit le nom de Zoharistes ou antithalmudiques *. 1) Jusqu'ici, M. Franck nous permettra de le lui dire, les Zoharistes nous paraissent former une secte trks-bien inspire une secte qui car se dtachd'une autre pour se rapprocher des origines communes est un peu moins secte que la fausse glisqu'elle abandonne. Les vqu Pologne pressentaient donc, e n autorisant ces kabhalistes, de tout ce qui allait arriver et ce que le Franck de l'institut nous apprend ainsi, dans un nom, la 1!Le lettre de l'alphabet et la Ge donneront 18; on ajoute les autres lettres du nom en les changean toujours contre le cbiffre de leur rang alphabtique puis on fait subir i~ ces chiffres une opratioalgbriqu toujours la m&me (mais c'est ici que l'auditeur s'embarrasse et fait le plongeon) qui les r6Lublit en lettres, et alors ces lettres donnent des secrets divins (p. 34). Quant i la vertu des noms ou Baalsche~n,il est impossible de nier (dit toujours Rolitor, p. 78) que cette kabbale, aujourd'hui sans valeur, n'ait eu quelque base proronde malgr6 ses abus; et s'il est cri qu'au nom de Jsu nom doit flchir tout pourquoi le te'lragranwzalon n'aurait4 pas eu la mbme force? Cet hexagone formpar les deux triangks croiss Pphagore le regardait commo le symbole de la d a t i o n , les gvptiencomme la ru nion du feu et de l'eau, les Essenl'appelaient le cachet de Salomon, les Juifs, le bouclier de David, en Russie et en Pologne, il sert encore de talisman, et nous le trouvons surtout dans le RITUEL LA FRANC-MAONNERIE DE (Molitor, Tradition, chapitre Nombres.) . Tout cela aurait t dit-on, rv le Sina ou ailleurs, et serait rest6 sur de dans les carions les plus vnrabl la Synagogue comme dans la m h o i r e traditionnelle de tous les fidlesIl en serait de mGme, selon les Juifs, de leur musique et de leur posieleurs beaux rcitatif 1 t i p 1 ) , tels qu'ils les ( chantent encore aujourd'hui, n'auraient pas eu d'autre origine, et le vieux chant de nos glisegrecques et romaines pourrait bien, dit-on encore, en rappeler quelque chose. 1. De la Kabbale, p. 44 0.
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L I V R E S KABBALISTIQUES.
tristement en ces termes : Frank finit p a r adopter la religion calholique et attira sur ses pas un nombre considrabl partisans*. de M. Franck a trop de logique dans l'esprit pour ne pas nous accorder qu'A nos yeux c'tai plus bel logqu'il p ~ de la bonne le faire kabbale et du Zokar. Mais comme il para que, paralllemen tout ce qui se dit de cri bien, c'est- -dir toute bonne thkse, il doit y avoir une antithhse, pr6cismen la m4me poqu(en 1 7 4 0 ) , il se formait une nouvelle secte de Zoharites, appele cette fois, les Hassidim. Comme dans le Zohar, il y a , nous le disions tout l'heure, une infiltration, trkssecondaire si l'on veut, mais trks-relle la mauvaise kabbale, rien de de plus naturel que cet esprit exceptionnel ait donn naissance une secte de son ordre, et cette fois-ci la mpris serait difficile. Malgrl'asctism profess par ses membres, ce titre dejustes qu'ils s'arrogent, cette morale setw-picurienn cette recommandation du , quiilisme le plus absolu pour arriver une sorte d'extase bouddhique, ces prtention thaumaturgisme de la divination, ces prikres interau rompues par des exclamations tranges des qesles ridicules adrespar s Satan, et, finalement, les allures cyniques et l'hilarit dver qond de ces nouveaux ascktes nous sont de sr garants que les 6vque catholiques ne demanderont jamais, cette fois, d'autorisation pour ces no-Zoharites Mais voyez la persistance et l' -propo de la parodie satanique! Le tout vrai Zohar ramenait la vrit aussitbt l'erreur le dnatur son profit, et change ses fruits de vie en fruits de mort. Ce paralllismobstin va donc nous ramener nous-mm la mauvaise kabbale, et celle-ci, ce n'est plus dans le Zohar ou dans la seule Thorah qu'il va falloir la chercher, mais dans le Thalmud, compilation beaucoup plus moderne, qui, en outre de cette Thorah, renferme aussi les mille superstitions qui prcdrqui suivirent la et captivit de Babylone.
3. -Mauvaise Kabbale.
Il ne s'agit pas en ce moment de passer en revue tous les pouvoirs magiques des KischupV du vieux monde, c'est- -dir des Chamites, des Cphne Ophites, avec leurs Karthumim, leurs Kasdim, etc., des car nous savons djce qu'ils peuvent faire. Si nous savons moins
1. De S Kabbale, p. 44 O. a 2. Sorciers.
MAUVAISE KABBALE.
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bien ce qu'ils pouvaient dire, c'est d'abord en raison de l'ombre paiss dans laquelle ils ensevelissaient leurs doctrines, puis en raison, surtout, des prohibitions et destructions impitoyables que des cultes nouveaux ou des gouvernements effray voyaient continuellement se oblig d'ordonner. Toutefois, si nous ne possdon plus les minutes des Runes et des Kischuph, des Lettres phcsienne et rnilsiemes du fameux livre de Thauth, des terribles trait& de Targbs le Chaldeet de son disciple Tarchon l'trusque l'art d'voque de lancer les foudres, sur ou s'il nous faut renoncer ces livres de Numa, retrouvclans son sgpulcre, et que le sna br~le respect pour la religion natiofit par nale, etc., etc., nous pouvons dire que partout nous en retrouvons les copies, et que la science des Circ Md Canidie, etc., s'est des des transmise littralemen (probablement par la grcdes dieux ) de gn ration en gnratio depuis Tarqis jusqu'a Home, et des vers d o r i s de Pythagore jusqu'aux m o i r e s de nos bergers et sorcire de village. L'gypt la Chald reconnaissent parfaitement, avec tous leurs et se secrets, toutes leurs figures, et, ce qu'il y a de pis, tous leurs effets. Quand vous lisez le Petit Albert ou le Dragon rouge, c'est triste dire, dans la partie vulgaire et simplifide mais vous pntrcoup s ces arcanes antiques que leur date seule nous rend si vn6rables Nous en appelons aux caractre singuliers qui se retrouvent parfois dans ces livres, aux animaux fantastiques, aux clefs et aux totltine ou objets magiques que l'on est tout surpris de revoir sculpt nos sur oblisques Nous en appelons au tarot ou cartes bizarres des boh miens modernes, dans lesquelles Court de Gbeliavait cru, dit-on, retrouver l'alphabet de Thauth, et surtout aux cylindres babyloniens, rhonibes ou globes tournants d'H&ate, que la science exhume en ce moment tous les jours. Nous en appelons enfin aux tables d'aujourd'hui qui tournent comme les roues divinatrices, et devinent ou dessinent comme les tables sacre de tous les pays du monde, sans que notre science si rudit reconnaisse et essaye, soit de justifier la merveille les d'aujourd'h~~i le dessin antique, soit de comprendre le dessin d'aupar trefois l'aide de la merveille d'aujourd'hui. En outre, si nous n'avons plus les traits nous commenon en retrouver les formules, formules toujours les mmes soit dans les l'on accusait en termes si cartouches de ces mme monuments, o t ~ acerbes le P. Kircher de les avoir supposges, soit sur les stles sur les papyrus et dans les inscriptions cuniforme Perspolis de C'est toute la magie, orgueil et vie du paganisme qui sort de terre aujourd'hui et remonte la surface, comme pour claire science sur les fianifesla
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LIVRES KABBALISTIQUES.
tarions qui font son tourment, et lui dire : (( Tu le vois, c'est toujours moi;,je n'ai pas vieilli d'un jour. )) Dans tous ces petits livres de magie populaire vous trouverez que le moyen le plus sde faire apparatr ou tel gnie telle ou tel ou telle personne dcd de fabriquer son image en cire et de dire : est (( Je t'invoque par mon esprit familier (mon paredre), toi, gnie dont j'ai confectionn l'image, etc., etc. Et le grimoire ajoute : Si l'on l'effet peut employer le chat noir dans cette crn~oni en sera d'autant plus assur6. )) Mme recommandations pour l'envoussure ou l'art d'envoyer la maladie ou la mort sur un individu ou sur une famille. On fait d'abord l'invocation Lucifer, dit le grimoire, puis on dsign perla sonne ou la maison, etc. Or, dfau trait professa, voici deux papyrus bien curieux, de ex connus des savants sous le nom d e papyrus Anastasi et Sallier, et dpos Mus Londres. au de dans ses Lettres a L'gyptologu Reuvens nous les a fait connatr M. Letvonne, et les donne comme des n~onunlents la plus haute de importance pour l'histoire de l'antiquit gyptiennet de la mythologie originaire de ce pays. Eh bien! dans le papyrus 75, les caractre hiratique d6motiou paragr., bien qu'ils soient altr le temps, laissent par ques du ler cependant entrevoir dj qu'il s'agit de l'apparition nocturne du fantm d'une jeune fille, au moyen de l'amour ou ginie pczrd1-e Mais dans le 2e paragr., nous sommes en prsenc d'une petite table sacr et d'une image du mm gnie Quand tu envoies l'amour pour ex cuter ce que tu demandes (dit le texte), lve-l de dessus la table (OTTO T - ~ G T ~ u ' K > < ajoute le commentaire grec marginal), et prononce cette allocution : Je t'invoque, toi qui risides dans mamaison, sers-moi et va annoncer tout ce que je te commande, sous la forme rvr les lieux o je t'envoie, et force tout le monde de faire dans ce qui est cri moi. (2e part., ge sect. ) par Et dans l'autre ( I O col.) : 0 toi qui hais, parce que tu as 6th exp"ilst, je t'invoque, roi tout-puissant des dieux,, toi qui dtruiet dpeuples t'invoque, toi qui branle tout ce qui n'est pas vaincu, je TYPIION-SETH!le vois, j'accomplis tes crmoni Tu magiques, et je t'invoque par ton vrai nom ; viens moi entirement tu ne peux me refuser. Et moi aussi, je hais telle maison, telle famille qui est dans le bonheur; marche et renverse-la, car elle m'a fait injure ... 1) Et (dans la h" sect. du l e r ) on donnait les paroles mystiques qu'il etait bon d'crirsur une petite table, et de mettre, si c'tai possible,
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DIEU A T ~ T E DE
dans la bouche D'UN CHAT NOIR. Alors (dit la 7e sect.), IL ENTRERA UN SERPENT, DONNERA LES RPONSES De sorte, dit Reuvens, QUI qu'il devient videnque les superstitions les plus grossikres peuvent avoir une origine trs-ancienne)) Il est vident dirons-nous notre tour, que nous sommes ici en prsenc l'une de ces adjurations terribles que M. Maury retrouve de chez les Grecs sous le nom de ch~^7)T7;~ia 6 s &+t, ou ~ contrainte des dieux, conjurations qui troublaient tant Porphyre, lorsque, dans sa Lettre a Anibon, il gmissai ce que les dieux les plus puissants de obissaien menaces comme les plus faibles, et taien aux toiljours prt commettre les injustices qu'on leur commandait l . Si Porphyre avait bien voulu coute chrtien affirmant que les lui rien n'tai moins jiiste que ses dieux, le problkme et rsolu Toujours est-il que le ct noir ou gotiqune manquait pas, on le voit, la terre de Cham (Chelni), et que, tout en supposant autant de retouches grecques que l'on voudra, nous n'en restons pas moins ici, comme le dit Reuvens, en prksence u d'un excellent document classique pour la connaissance de la thaumaturgie fond l'ancienne sur mythologie, document dont l'Acadmides inscriptions a senti ( ou plut aurait d sentir) toute l'importance dans l'poquactuelle, afin de faire avancer les tude l'antiquit gyptienne de 1) Elle aurait dconstater, en effet, que ce qu'elle appelait les rcerie de Jamblique n'taien sorties de son cerveau : il tai pas sinon dans la vrit moins dans le vrai historique le plus complet, lorsqu'il au disait : La thurgi s'exerqait par le ministr des gnie secondaires, forc les menaces des accidents terribles qui pouvaient survenir par aux grandes divinits L'homme qui faisait ces menaces changeait, pour ainsi dire, de nature, et revtai une sorte de nature divine, en prononqant les paroles syriaques. Ces paroles, que les k p t i e n s employaient sans les comprendre, itaient celles qui exergaient le plus d'en%pire ". II Mais quelle surexcitation de minmire ne faudrait4 pas supposer dans l'humanit pour que les sauvages du Canada, chez lesquels nous retrouvons les mme recettes et les mme mots, aient pu se les transmettre sans altratioet par voie d7hr6dit depuis Thauth et Targ jusqu' nos jours? De quel respect on dote ces sauvages pour l'autoritde leurs vieux matreQuand donc voudra-t-on bien comprendre que ! et par toutes ces phrases incony~ises illustre le chat noir et tous ses
1.
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M. C H W O L S O N
analogues n'eussent jamais pu, pendant cinquante sicles e t travers tous les ocans dverse se intactes dans des nlillions de min~oires, si le souvenir n'en tai pas r a f r f i h i tous les jours par les memes causes qui les dictaient l'origine? Comment a-t-on pu croire que toutes ces mmoiresi lgires oublieuses quelques heures de si distance, de leurs intr plus sacrs seraient devenues infailles ne libles qu' l'garde quelques prescriptions folles et de noms syria ques incompris, chuchot l'oreille de.. l'humanitprimitive? Pour nous, un tel problm se rsolvai sans rpliqupossible, le jour o les noms barbares rvl une table notre ami M. Des par Mousseaux, et soumis l'expertise d e M. Drach, se trouvren trede mots positivement syriaques, idiome qui, dans llvangile nous dit ce savant hbrasan para avoir t celui de tous les dmon interrog par le Sauveuri. Peut2tre l'ouvrage dont nous allons parler maintenant pourra-t-il lucide peu ce mystre un
4.
- M.
Depuis deux ou trois ans une uvr considrabl occupe beaucoup ; tous les archologue il s'agit du fameux livre de 1'Ay-icultwe des ATabalhiens, ouvrage chaldetraduit en arabe, et de l'arabe en allemand, par un cdbr orientaliste moderne, M. Chwolson; ce dernier le donne comme un ouvrage d'une antiquit indfinie Selon lui 'il ne s'agirait de rien moins, par exemple, que d'une initiation complte et sur pice authentiques, toutes les croyances, sciences et superstilions, non-seulement des Chaldens mais des Assyriens, des Syriens, des Chananens etc. On le voit, ce serait l pour toute l'Asie centrale et antrieur une vritabl Califoniic archologique Et d'abord, quant l'existence des Nabathens Chwolson semble M. adopter complternen cette opinion de Masoudi : Apr le dluge les hommes s'tabliren dans diverses contres Tels furent les Nabathen fondrenla ville de Babylone, et ceux des descendants de qui Kham qui se fixhrent dans mm province sous la conduite de Nemrod, lequel etait fils de Kousch, fils de Kham et arrire-petit-fil de No tablissemen lieu l'poquou Nemrod prit le gouCet eut de vernement de la Babylonie comme dlg Dzahhak, surnomm Biourasp.
1. Voir Mur et pratiques des dmon des esprits visiteurs, par et 51. G. Des Mousseaux.
Les assertions de cet historien arabe sont, dit notre auteur, parfaitement d'accord avec les renseignements que Mos nous donne dans le livre de la Gens (p. 101, 1 0 3 ) . I) Selon M. Quatren~kre,le livre dont nous parions ne serait peuttr qu'une copie, faite sous Nbucadns d'un trait khamite II, infiniment plus ancien. ( V . Annales de philosophie, juin 1860, p. 415.) Selon M. Chwolsou, au contraire, ce livre aurait donc t traduit du chalde arabe sur le rci en original d'un riche propritairde Baqui bylone, nomm Ql-tm aurait lui-mm employ des i~~atriau anciens. Cette premikre traduction, M. Chwolson ne craint pas de la Ainsi nous aurions reculer jusqu'au xnr sicl avant i'hre chrtienne l un historien presque contemporain de Mosemais quel historien ! Si nous l'interrogeons sur ses sources et sur ses auteurs, il nous rpon dks la premibe page de son livre que toutes les doctrines en ont t rvli Saturne (le dieu mchant la lune, puis par par la lune son idole, et enfin par cette idole lui-mme i) Assurmen cette intervention d'un dieu du mal comme premier insufflateur de tous ces livres sacrne nous suffirait pas pour oppoles ser M. Chwolson une fin de non -recevoir ; mais ce qui lgitim svritce qui classe Saturne parmi les apocryphes surhumains, et ce sont les dtail que ce dieu donne son propht sur les p6riodes Adami. incalculables et les gouvernements sans fin qui prcdkre Ici nous avons un point de repr si rationnel et si positif dans la chronologie biblique, qu'il ne nous est pas permis un seul instant de rentrer avec l'auteur dans ces cycles infinis rv par toutes les 3 nations et relgu leur vraie place aujuurd'hui. Il est impossible, au reste, de faire M. Chwolson une guerre plus serrequ le fait M.F. de Ro~igemont dans les Annales. Il lui reproche ne t avecraison d'avoir, danscettenouvellelutteentre des inconnus et Mose sacrifi sans hsite celui dont la vracitavait subi l'preuvdes sicleset d'avoir prtend refaire toute l'histoire profane et sacr avec les dcrits d'auteurs apocryphes. II Mais il lui reproche surtout de n'avoir-pas reconnu cette nation nabaihenndans les Sabens dont il avait ailleurs si bien dcri mur et les superstitions. Il lui les montre ces Sab6ens frappants de ressemblance avec ceux du moyen ge et tout au contraire frappants de dissemblance avec ceux de B&ose, l'Hrodotde la Chald&e, qui, malgrtoutes ses erreurs chronologiques, est au contraire, lui, parfaitement d'accord avec Mose et sur le premier homme, Alorus-Adam, et sur Xisuthrus-Foi, et sur
Bl~w%nwod etc. Fort de cette excellente base, M. de Rougemont n'hsit donc pas ranger cette singulikre publication parmi ces nombreux enfants illgitimeconnus sous le nom d'apocryphes, et contemporains, dit-il, du quatrim livre d'Esdras, du livre d'Hnoc des oracles sibyllins, des livres d'Herms c'est- -dir datant des deux o u trois premiers sicle avant l'hre chritienne, assertion toujours douteuse pour nous. M. Chwolson n'est pas plus heureux jusqu'ici avec la critique htrodo l'Allemagne et de la France, qu'avec la de critique orthodoxe de la Suisse. wal ayant fait une guerre sans lui piti6, il devait rencontrer devant lui, Paris, son disciple M. Renan. Ce dernier a donc lu i l'Acadmi un mmoire fort bien fait du reste, dont la Revue germanique du SI avril 1860 nous a donn quelques extraits. Selon lui, c'est sur un Juif du (1 nie ou 1ve sicl de notre r qu'il faut rejeter la responsabilit de cet in-folio d'astrologie et de sorcellerie, attendu qu'on retrouve sous tous les personnages de Q-t tous les patriarches des liqendes, tels que son Adam-Adami, son Anouka-No Ibrahim-Abraham, etc ... son Quant nous qui, dans ce grand conseil, loin d'avoir voix dlib rative, n'avons pas mm voix consultative, mais tout simplement nous ne doutons nullement que nous droit la rflexiointrieure n'ayons affaire ici un apocryphe. Mais ... (qu'on nous pardonne ce style de palais), c o n s i d i m n t que nous n'attachons pas ce mot l'iddfavorabl qu'on y attache d'ordinaire; considirant que l'opinion de M. Quatremkre sur la date du V I sikcle avant Jsus-Chris ~ peut servir de pendant celle de Silvestre de Sacy sur l'idei:(itdu livre d'Hnocactuel avec celui que l'aptr saint Jude avait vu de ses deux yeux; considran que Champollion retrouve sur les monuments gyptientout cet Herm Trismgist dont M. Renan fait tort aujourd'hui, avec la vieille cole fiction une no-platonicienne considran les livres sibyllins en tGte desquels que rr Cicroa lu le fameux acrostiche sur le S t ~ u v e ~ des h o m m e s ne peuvent avoir t fabriqu un chrtien par etc., et que par consquen ranger l'uvr de Ql-tn parmi ces contemporains n'en ferait nullement une fiction, ... nous fondant d'ailleurs sur ce principe si souvent pos et presque toujours si dment par M. Renan, K que dans le champ de la critique historique tout doit tr admis comme possible,:) nous attendrons encore, non pas bien entendu pour savoir si nous devons accepter toutes les dates et les normite ridicules de Q tmymais bien la fiction juive et postchrtiennde MM. walet Renan. Nous ne pouvons pas oublier si facilement les paroles de Maimonide,
qui met ce mm livre au premier rang des livres des Sabens tout . en l'appelant Sabasorum f ~ t u m Saint Thomas le cite, Huet le connat Spencer l'appelle, sur la foi d'Abarbane1, le livre oriental par et excellence. - Car, ajoute-t-il, on doit entendre par Nabathen les Sabens Chaldens les mm les kgyptiens et gnraleme tous ces peuples contre lesquels taien porte toutes les lois de Moset des Hbreu l. Fort d'ailleurs du systm (f des remaniements successifs qui a remplac selon M. Renan, celui des interpolations, et de cette dclara nabathenn tion du savant d'Eckstein, qu'il existe dans la littratur ... des bribes de la vieille science astronomique des Chaldens les MENBAITES SUCCESSEURS MODERKES DES SAB~EKS MOYEN AGE EN AYANT DU CONSERV LE DGP %, I) nous pensons comme lui qu'on doit retroutrs-curieu des croyances antiques et des superver l un mlang stitions du moyen ge Nous verrons qu'on pourrait ajouter et des superstitions modernes, n attendu qu'au mesihcle de notre r comme au ue, comme au xive auparavant, comme apr et comme avant le dluge c'est toujours le mm faussaire apocryphe qui les invente.
5.
- Livres sacrproprement
Entre les livres hermitiques et les livres sacrs la distinction ne peut gur rsulte que de leur fortune et de leur nom : les premiers cach longtemps dans les temples et perdus depuis, les autres devenus historiques et ne rougissant pas d'tale grand jour les honau teuses dgradation leur antique et premir majest de et De ces derniers, nous venons de nommer les plus considrables d'abord, comme le R. P. Lacordaire, nous nous tonnon ce petit de nombre, lorsque tant d e ldgislateurs ont domin l'entendement humain, et, pour nous comme pour lui, K le premier caracthre de ces livres consiste prcisme l'in~possibilit leur production par dans de aucun pouvoir humain3. Voyez les livres des philosophes; avec toute leur pompe, avec la magnificence de leur style, avec le rationalisme lev leurs penskes, bien loin de parvenir fonder une nation, ils de ! n'ont mm pu parvenir fonder une col Bien plus, le moment de leur splendeur et de leur plus grande vulgarisation a toujours t pour les soci6tqu'ils prtendaien clairer signal de leur dca le
4. Spencer, t. 1 p. 354. , 2. D' Eckstein, Revue arcl~e'ologique, 1856. 3. Confrences I I , p. 475. t.
dence et de leur ruine. On dirait que la philosophie est l'azote intellectuel de l'intelligence humaine. Et d'ou vient cette norm diffrenc entre la puissance constituante de la science et celle des livres qui ont fond par exemple toutes les soci6tasiatiques? Le R. P. Lacordaire n'en fait honneur qu'h la trks-grande part de traditions qu'ils renferment. Ce n'est pas assez, car alors ils ne seraient plus qu'historiques, et bien d'autres l'ayant t autant qu'eux et plus qu'eux, le problm reparatrai aussitt Nous serons donc plus explicite et nous dirons sans balancer que ces livres ont d leur pouvoir constituant ces deux souffles ennemis, dont l'un, d la premikre origine, inspirait des vrit sublimes, dont l'autre les profanait plus tard. De l deux courants au milieu de ces grands fleuves, l'un qui se souille plaisir de tous les immondices du rivage, l'autre qui leur soustrait avec soin les perles et l'or pur que la transparence des ondes laissera toujours facilement distinguer. Kous sommes donc, quand nous lisons ces livres, sous l'influence de de deux puissances adverses ; mais en dpi Y or pur et des perles, sans une intervention constante du protecteur cach qui sauve les nations malgr "Iles, comme sans les prestiges quotidiens de l'usurpateur ador doctrines et nat,ions, bien loin de compter une dur de trois mille ans, n'auraient pu braver seulement pendant le cours tnbr d'une ann fastidieuses injonctions et les impntrabl les de ce chaos de turpitudes et de rveries Il faut le surhumain continu pour expliquer une telle continuiti dans l'absurde, et nos modernes explicateurs qui s'obstinent chercher le secret de toutes ces crdulitCpermanentes, soit dans les migrations des peuples et dans la seule vigueur primitive de la tradition, soit dans les emprunts multiplis dans l'importation de quelsoit ques sagesvoyageurs, etc., se consument en efforts d'autant plus impuissants, qu'ils retrouvent la mm identit de fond et de details chez des peuples dont ils nient absolument les ,communications respectives. Quand nous aurons termin notre revue, nous t cheron d'tabli comment chez tous ces peuples congnr fond commun des trale ditions s'est toujours trouv rajeuni par une longue suite de rv6la tions et de manifestations vritablemen autochthones. Que l'orthodoxie y prenne garde! en relguancomme elle le fait tout le merveilleux i l'origine des choses, comme en voulant tout rapporter la mmoir humaine, elle s'engage dans une impasse dont aucune habilet ne pourra la faire sortir. Qu'elle accorde un peu plus d'attention et de confiance aux faits modernes, aux doctrines prchbe nos extatiques et nos spirites
LES ZENDS.
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des deux mondes, qu'elle suive leurs progr dvastateur avou et dans ces nlillions d'intelligences qui en entraneron d'autres, et tant elle finira par comprendre l'action dissolvante des extases brahmaet niques, et la gnrati la fois spontan continue des livres tout sacr l'idoltrie de Mais venons leur. histoire. N'tan nullement orientaliste, nous ne rougissons pas de demander l'avance indulgence et pardon pour toute hrs scientifique qui pourrait chappe notre plume. D'ailleurs peut-tr la congrgatio une d'un index asiatique n'aurait-elle pas trs-bonn g r k e rclame infaillibilitgnral lorsque chacun de ses membres cherche encore bien tabli faillibilit de son voisin. la Nous ne pouvons donc avoir d'autre prtentioque celle d'tablir plusou moins bien, l'ta actuel de la science la plus saine sur le sujet qui nous occupe. Relativement aux livres sacrdes Perses l,nous ne croyons pas nous carte beaucoup de la vriten attribuant au Zencl-Avesia et surtout au Vendidad-Sadi la plus belle part en dignit comme en priorit mais comme les Perses conviennent eux-mme qu'ils n'ont plus brd l'orpar que des fragments, tous les ouvrages originaux ayant t dre d'Alexandre, cela ne constitue une bien vnrabl antiquitque lorsque l'on prend ces fragments pour la transcription fidl des vritable minutes communique le ciel mm Zoroastre et transmises par l'Iran par la mdiatiode ce dernier et mystrieupersonnage, dont le nom a la mm signification que ce mot ave-sta, c'est- -dir le feu. Mais lui-mme quel est-il? quel est son vrai nom, son 2ge vritable sa valeur morale? Et comment esprer'l savoir, lorsque le document le plus ancien qui nous soit parvenu sur son compte (le Zerclust-Nameh) ne nous apprend rien de positif sur tout cela? Selon M. Joachim Menant, il n'y a l aucune date assignable pour l'histoire. 1) Les anciens Persans eux-mmes nous dit le mmauteur, sont complternen divis ce sujet: les uns le font vivre 300 ans apr le dluge qui le rapprocherait d'autant mieux de notre Zoroastre ce clwmite, et lui font bti la tour de Babel; les autres, au contraire, lui font rformetous les mfaitde celui-ci, et le font arriver 1,300 ans aprks le dlugsous le nom de Zerdascht2; d'autres enfin le placent sous le rkgne de Gustasp, etc.
4 . Le zend est la langue sacr Perses et signifie lieu ... Avesta, feu de des Estha. .. On ne peut s'empbcher de penser au feu sacrde Vesta. 2. Livre du philosophe Giamash.
Nanmoins l'opinion la plus probable en ce moment est celle qui s'appuie sur la dcouvert rcentd'une gnalog Darius, donnke de par les inscriptions cuniforme Beliistoun, et dans laquelle le pr de d'Artaxercki II est mentionn comme fils d'Arshama, indication qui s'accorde avec le rci d'Hrodotequi lui donne Arsame pour pr '. Ceci nous rejetterait donc environ vers le vie sicl avant Jsus Christ. Suivant Movers et Rawlinson, il venait de la Chalde2 Au reste, quel que f ~Zoroastre, il se donnait pour rformateu ce et prophkte, il descendait comme Mosde la sainte montagne (l'Alborcli) avec vingt et un livres appel Noks, dont les dbriforment le Zend-Avesta que nous possdonset qu'il disait tr les rsultat de ses entretiens avec Ormuzd. Nous examinerons plus tard ses titres cet 6gard. En attendant, si nous voulons jeter un coup d'i sur le sommaire de son uvr principale, nous pourrons peut-tr concevoir quelque id l'ten de due des riformes qu'il a pu oprer L'Avesfa ne se compose que de trois livres : le Vendidad, le Y a p e t le Vispered Dans le premier, qui est rest le plus authentique, le Dieu suprm est dksignsous le nom de Ahoura-Mazda (tr vivant), c'est celui que Darius invoquait conjointement avec les dieux locaux; puis, de ce Dieu terne sont sortis, par voie d'manation Ormuzd et Ahriman (deux frre jumeaux), desquels sont sortis leur tour Mithra, homme-dieu, et Mithra-Daroudy, ou homme-Satan. Voil bien notre antagonisme catholique, sauf toutefois l'manationjumell l'absorpet tion finale des deux ennemis dans le sein de l'terne15 ici videmmen dieu rvlate Zoroastre n'est plus du tout le de celui de la doctrine biblique.
'.
'1. Voir le Journal asiatique de 1851, t. 1 p. W , . Phnisier t. 1, et Royal Asiat. Soc., t. XV.
3. TliaumciL compare vol. IIe 4. Nous ne voulons pas parler ici du Boundehech que sa rdactioen pehlvi rend si diff6rent des autres et que les Perses prsenten comme une traduction d'un ouvrage de Zoroastre sur l'origine du monde; nous ne voulons pas en parler, disons-nous, parce que beaucoup de savants le regardent, avec Rhode, comme une compilation sans unit et sans orthodoxie, et d'autres, avec Martin-Hang , comme le plus jeune et comme des premiers temps de l'r chrtienne puisqu'a la fin du livre il est parl de la domination des Arabes. 5. Voir la lettre de '1830 adresspar M. FliLajard h M. Aue. Nicolas, en t6te dos I?tzide~.
LES ZEKDS.
22 5
Le reste, relatif aux amschaspands, archanges, iseds, anges, ferouers, anges gardiens, est, comme, on le sait, parfaitement conforn~e toutes nos bases thologiques l'exception toutefois des ddmons femelles, cl~uksau dix-huitikme fargard du Yencliclad, dans lequel le appel succube est expressmen dsign sous ce nom. Quant l'invocation du soleil et l'adoration du feu, elles se trouvent si clairement exprimedans YAvesta, qu'on a peine $ coinprendre la longue controverse 2 laquelle ce point de thologi smmazdenn pu donner lieu si longtemps. Bossuet nous para a abondamment justificomme M. Hyde surabondamment condamn Mais nous ne reconnaissons plus du tout notre l?ternel (malgr toutes les svrit notre ancienne loi) dans l'abominable code de pna Zoroastre rapporte du Sinades Persans. Non, ce n'est pas que Jhova aurait proportionn le pardon des fautes la munificence qui des prsent faits aux ministres de son culte... A plus forte raison, n'est-ce pas lui qui aurait exig de tel ou tel coupable, honte! ... ( qu'il LIVRAT AU SAINT SA FILLE OU SA SUEUR, POURVU QU'ELLE EUT QUINZE
ASS, ET QUE SA RPUTATIO TINTACTE JUSQUE-LA l. AIT
U prophkte est jug quand sa peau de brebis est assez transparente n pour laisser entrevoir ce point-l celle du loup. Il est encore jug lorsqu'il ordonne au nom du ciel que le mdeci qui osera traiter un fidl apr avoir perdu trois malades (1 SERA
COUP$ PAR MORCEAUX ';
Lorsqu'il ordonne aux c,hefs mazdende conduire sur une haute montagne celui qui aura mang des mets ou us des habits qui sont auprks d'un mort, et l h , DE LUI ARRACHER LA PEAU DANS TOUTE SA LARG U , A COMMENCER PAR LA CEINTURE, ET DE LE LIVRER EN CET TAAUX ER
OISEAUX DE PROIE ;
'.
I'H~R~TIQUE AUBA
LE CORPS S P EN ~ DEUX A
On peut s'assurer que ces prescriptions sont encore respectees aujourd'hui, puisque c'est Anquetil-Duperron , le grand admirateur du mazdisme l'atirm =.Un code est jug enfin lorsqu'il autorise les qui unions incestueuses de la s a u r avec le frr et de la mr avec le fils 6,
1 . Vend.-Sad., Vend., Farg. XV 2. Ibid., VttI. S. Ibid., III. 4. Ibid., IV. 5. Usages, vie, etc., p. 606. 6. DoUinger, t. II, p. 24 3, dit que u le tmoignage unanime de toute l'antiquit ne permet pas d'en douter. ))
II.
15
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L I V R E S S A C R E S DE L'IBOLATRIE.
ou lorsque sa loi (1 permet d'enterrer vivantes des bandes de jeunes l garonet de jeunes filles pour assurer le succhs des expdition. :) Oui, un prophkte est jug cet exc6s de con~passion et pour les btes qui lui permet de maudire avec succ celui qui n'en prend pas assez de soin, ne le rachter pas surabondamment de sa cruaut pour les hommes 2. Au reste cette compassion reste en de de celle des Hindous et se dmenquelquefois, car nous voyons (farg. XIII et xv) la mutilation animale ordonncomme mesure de correction. Un chien inord-il une fois, on lui coupe l'oreille droite; mord-il une seconde fois, on lui coupe la gauche. S'il persiste, on lui fendra la patte, et s'il ne se converlif pas, on le coupera @lement par morceaux. Apr avoir bien ri des hpitau consacrpar les Orientaux aux insectes malades, nous commenon valoir mieux qu'eux tous, et, de par la loi Grammont, nous pourrions fort bien envoyer Zoroastre lui-mm en prison. On le voit donc parfaitement, la religion rform l'Iran aurait de grandement besoin d'etre reformelle-mme Htrodo comme dogme (rhabilitatiod'Ahriman), paenn comme culte (adoration du feu et du soleil), infLme comme morale (loi cit la fille des cousur pables), horriblement cruelle comme lgislatio(mise en pice de elle coupables trs-miioceni.~) rev sur ces deux derniers points le double et vritablsceau de l'idoltrie c'est- -dir la licence et l'amour du sang rpandu Nous ne parlons ici ni des niaiseries cosrnogoniques intarissables sur la montagne Albordi qui s'ljusqu'au ciel, n sur le pont jet entre l'enfer et le paradis, sur les mille et mille pripti ridicules de cette traver&e, sur les cent colonnes et les dix mille tapis du palais de l'Eau, cette desse d'orsinud 3 , sur le jugefille allant au-devant de chaque saint ment dernier, qui verra 17terne e franchissant chaque fois l a largeur de la terre, enfin sur l'extrm n importance attach la rognure des ongles, incessante occupation du fidl et l'un de ses grands moyens de salut4. Et voille livre sacr qu'on accuse la Bible d'avoir copi et pilli! la Bible que l'on dit tr cependant le livre qui nous fait approcher le plus pr de l'origine du genre humain ; la Bible au del de
4 . Voir Hbrodote, Xerx et la reine Amestris. 2. Vend., Izesch XIe Ka.
3. Hyde, l"eligio vet. Pers., p. 137. 4. Id., ibid., et Jescht Sad., XXVI. 5. Renan, Histoire du peuple d'Isral
L E S ZENDS.
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laquelle il n'y a plus que des lgende des conjectures '; la Bible, et le seul livre revt de ce haut caractkre de perfection absolue qui lui donne l e droit d'ktre regard comme classique2; la Bible enfin (M. Munck nous l'a dit) qui retrouvait tous ses dogmes dans les livres mazden et qui se trouverait alors avoir pille ceux qui ne parlaient 3, &idemment qu'apr elle et trs-probablemen que d'apr elle !... et qui les aurait pill avec assez de bonheur pour les crase mm du coup de son autorit sans pareille et de sa perfection absolue!. .. 1) Et cependant M. Lajarci a raison : la Perse est certainement la nation la plus rapprochdu peuple lu comme orthodoxie de doctrine et de culte. Tout le dmontre une vritablsympathie unissait les deux nalions; l'lvatid'Esther et de Mardoche faveur de la Daniel et mieux encore la grande mission de Cyrus et celle des rois mages au berceau du Sauveur, tout nous prouve que l'exclusivisme de l'orthodoxie n'avait (l'autre cause que le mauvais vouloir ou l'imperfection des Gentils, et que mm pour les peuples assis dans l'ombre ) encore des degr une certaine culpabilit reet de la mort 4 ~ il tai lative qui ne les privaient pas tout fait des rayons du soleil. Nous l'avons dit tout l'heure, les anges protecteurs des nations infidle pleurent cette infidlit abandonnent les temples sans et abandonner les coupables et sans nglige leurs destins. Pour tout rsume un mot, le Zoroastre, fils d'Arsame, rforma en teur trs-incomple (l'un ta choses antrieur bien autrement de et intolrable dmen chaque instant la divinit de la mission qu'il s'arroge. Quant cet ta antrieu intolrable et rien n'emp6che de le faire remonter jusqu' ce premier Zoroastre que les traditions mazdennerejettent avec toutes les traditions orientales vers l'poqu de Babel, c'est- -dir vers celle de Cham et des premiers Cuschites; et dans cette hypoths quel rl pourrait-on attribuer ce dernier, sinon d'avoir t profanateur d'un troisim ou plut d'un premier le encore antrieuau sien, mazdismcette fois vraiment monothist revt de cette inspiration biblique dont on retrouve et encore la trace dans certains prcepte Vendidad, et les admirables du lan dans ces hymnes T a c n a , que l'on pourrait croire arrach la lyre de David ?
1. Renan, Revue des Deux Mondes, 4 er juillet 1857. 2. Id., ibid. 3. Voir le chap. II, tom. T, de ce Mmoirep. 302. . Voir les laonde l'office de l'kpiphanie, sur les mages et sur le peuple pi ne connaissait pas Dieu, qui ignorabat Deum, tout en venant le cher-
cher.
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L I V R E S S A C R E S D E L'IDOLATRIE.
Nouvelle preuve que l'idol5trie n e vint qu' la seconde heure du jour, et ne fut que l'usurpation d'une su illgitimet plus jeune sur les domaines de la su trs-lgitiet trs-an
6 .
- Les Vddas.
Parler des Vkdas, c'est encore parier des livres mazdens puisque c'est parler des Aryens, et que nous avons vu la primitive communaut d'origine et de vie de leurs mutuels sectateurs. Que ne trouvet-on pas dans les uns qui ne se retrouve galemen dans les autres? La langue d'abord, puisqu' l'aide du sanscrit on dchiffraujourd'hui les cuniforme Prspolihom ensuite, les purifications de le lGgales, le culte de la vache, Mithra, Indra, Civa, etc., etc. Mais en mm temps quelle discorde! Indra, le grand dieu des Hindous, est relgu enfer par les mazden en sous le nom d'An,cihl, et le grand Ahoura des Perses est pour les Hindous le chef des A z w a s ou grands ennemis d'Indm2. c h , la troisim personne de la trimourti indienne, est le plus dtestabldes esprits; les mazdenle maudissent sous le nom de Carva. Les devas, dieux des brahmes, deviennent les damas ou mauvais dmon chez les mazdens Lorsque le roi des Mkdes se fut rendu aux miracles de Zoroastre, il n'y avait donc rien d'tonnan ce que quatre-vingt mille brahmes vinssent au nom des Ykdas faire de la controverse avec lui et les confondre tous. oh venait une division si profonde entre des peuples pour ainsi dire commensaux? Nous avons dj rponden montrant les Aryens prolongeant apr Babel leur sjouau berceau primitif plus longtemps que les autres peuples, et finissant par le quitter en ennemis, et la cause de ce grand divorce fut prcisme question d'esprits. une Pendant que les uns, fidle la doctrine antique et gGnrale ne voyaient dans ces esprits que les messagers obissant(les d u c ) du roi du ciel, les autres voulaient subordonner ces envoy cleste aux esprits lmentair terrestres. Il fallut se sparer Ils firent donc, il y a trois mille quatre cents ans3, prcisme ce que font aujourd'hui les spirites qui dlaissen th-volontiers les bons
1 . Burnouf, YaczLa, p. 8. 2. Avesta, t . 1, p. 30, Spiegel. 3. c Nous pouvons suivre cette date
sans hsiter dit le ckbr n orientaliste Weber. [Histoire de la littirature indieme, dbJa cite.
anges et bravent les prohibitions de leur glis pour suivre des esprits trs-terrestres On quitta donc le plateau de Pamer et les bords de l'Oxus, les uns pour gagner la Perse et la Mdie autres le nord-ouest de l'Inde, les le Penjah et les bords de l'Indus. Mais nous avons dit encore comment les Cuscho-Chamites les ayant gagn vitesse d les premiers temps qui suivirent le dluge de les Aryens attardse trouvkrent avoir subjuguer un peuple primitif grossiremen idolitre, sauvage, et dont on retrouve encore aujourd'hui les vestiges dans les montagnes de l'Hindoustan, sous le nom de Shoudras ou Kshoudras (vils), nom qui nous rapprocherait encore une fois de celui des Kuschites nu fils de Cham. La lutte fut longue et difficile, et les Yda la reproduisent fidle ment; les plus anciennes parties du Riq-Vida-Scin~bitinous montrent le peuple indien tabl frontirenord-ouest de l'lude, et son extenaux sion progressive partir de ces lieux M peut se dmontre (dit M. Weber) pour ainsi dire pas pas, travers l'Hindoustan et vers le Gange, le Mahbhirat et le Rhnxyan nous signalant cette r piqu comme celle de la lutte des conqurant contre les india' venes. 1) C'taien donc des idol tre qui allaient combattre des idoltre plus grossiers, et les VerLas, journal religieux et inspirde l'expdition cri la dict d e Brahma et des dieux lmentaire sous tai conpar squent malgr son caractr sacr plutbt, selon nous, en raison ou de ce caractre un recueil d'archives parfaitement idoltres Toutefois il para qu'une certaine partie de ces Ydasle Bart& Chastram, par exemple, remontait la priodaryenne orthodoxe. M. d'Eckstein la fixe deux mille ans avant J6sus-Christ, et certes il fallait que son origine fclt bien pure, puisqu'on y lisait ce qu'on y lit encore, c'est- -dir la fameuse prophticonuen ces termes : Il natrun brahme dans la ville de Scambilan. Ce sera WichnouYasoudou :il s'incarnera dans le sein d'une femme, et il deviendra Chrichna; il purgera la terre par un grand sacrifice; or tous les orientalistes traduisent Scambilan par Bethlem maison du pain, et Yasoudou par Jsu. )) i Dans le systm actuel sur les prophtieapr coup, il faut opter cependant entre la modernitdu Barth-Chastranx, ou bien un coup mont dans l'intr prophkte pour faire natr du tout expr et deux mille ans plus tard, dans la maison du p a i n , un enfant qui s'appellera le pain vivant, et dont toute la vie se calquera sur l'at1. D'Eckstein, Revue archologique loc. cit.
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tente du grand sacrifice. C'est difficile, on en convient, mais que ne peut-on pas avec le systm de l'histoire a priori? en Revenons aux Vclns distingu quatre : le Riq-Vida, le SamaVida, 1' Yadjour-Yd et l'A thurvan-Vida. Le premier, selon M. Weber, est le recueil des hymnes que les Indiens apportren avec eux de leur ancienne rsidencsur l'Indus, fort post mais mis en ordre et dfinitivemen rdig une poqu rieure et difficile assigner. Ainsi il en est des Vidas comme des Zends; nous ne tenons pas les minutes, mais des fragments qui portent, il faut le dire, il est vrai, tout le cachet de l'authenticit .. La rdactiode l'YacZjour, ainsi que celle de 19Alharvan-Sainhil pr remontent une poqu laquelle l'autorit brahmanique tai pondra te. On n'apprendra rien nos lecteurs, en parlant de l'enthousiasme vrai 011 factice que depuis un demi-sicl on a profess pour cette litdclar M. de Lamarpar tratursacre dont les beautont t A tine de beaucoup suprieure celles de la Bible. Grc au gni critique de l'Allemagne, dit un de ses coadmirateurs, on s'est aperGu qu'il y avait l une autre Bible, non destin sans doute une fortune aussi populaire, mais renfermant la vraie gnalog dieux que notre race a si longtemps adors des Mais nul n'a pouss aussi loin que M. Guignault le fanatisme idol trique pour ce nouveau sujet de ses tudes ses yeux, l'Inde, touA jours ancienne et toujours nouvelle, est encore aujourd'hui un foyer lumineux. Sa religion est un vaste systme magnifiquement coordonn la sublime pureLi des doctrines, la profondeur des ides o la majest de la morale se retrouvent, dans une vaste unit sous la varitinpuisabldes formes et des expressions l... Il n'est pas jusqu'au culte infm du l i n p dont M. Guignault n'exalte les clivines profondeurs, puisque le vichnouisme offre selon lui l'idla enfin, plus pure du Rdempteuincarn Pour lui il est viden quoiqu'il ne se permette que de l'insinuer sous forme d'hypothhse, ( que les dogmes fondamentaux du catholicisme romain ne sont que des lambeaux mal compris de la thologi indoue. M. Paulthier est peut-tr plus enthousiaste encore. L'Inde lui appara comme le grand et primitif foyer de la penshumaine, pens a Gni par embrasser presque tout l'ancien monde2. n qui
4. Religions de l'antiquitt. 1 p. '139. , 2. Prfac VEssai de Colbrooke. de
LES VEDAS.
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Mais dj cependant, que de rponses que de protestations contre ! cet enthousiasme intress Ne fut-ce que sous le rapport littraire bien savant indianiste, un sir William Jones, ne pouvait se rsigne cette prtendusupdriorit sur la Bible. La Bible renferme, disait-il, plus de vrai sublime, plus de beautrelles plus de moralit plus d'histoire, plus de posiet d'loquencqu'on n'en pourrait rassembler et extraire de tous les livres compos dans tous les temps et dans tous les idiomes. L'union de nos livres saints, leur antiquit correspondance exacte la des vnemen les prophtiene permettent pas de douter un avec moment qii'ils n'aient t vraiment inspir )1 l. Maintenant, que faut-il admirer? Pour commencer par la cosmogonie, nous ouvrons au hasard, et nous tombons sur le livre septim et dernier du San~l~iti-Yadjour-Vida. Il s'agit de la cration Il n'y avait alors que les eaux. Ce monde n'tai originairement que de l'eau, et dans cette eau s'agitait le matr de la cration A merveille ! voil la Bible! et c'est lque. Mossera venu chercher son (1 esprit de Dieu port sur les eaux. Mais tournez la page, s'il vous plat. Quant l'air (ce sont bien les V i d a s qui parlent en ce moment), quant l'air, il s'empara de cette terre et la soutint, sous la forme d'un sanglier ... Ensuite il crles dieux, et ceux-ci lui dirent : Comment pouvons-nous former des cratures Et il leur rgpondit : Comme je vous ai form vous-mmes par une ... ils profonde mditatio Alors, en une anne finirent par avoir cr une vache ... mais cette vache eut trois cent trente-trois veaux ... 11 Il faut convenir que si Mosa copi a fait preuve d'une grande il critique et d'un merveilleux esprit de distinction en s'arrtan temps devant cet pisode Aussi, lorsque nous entendons MM. Roth et Whitney nous promettre bientht une traduction du Gopathil nous suffit de leur entendre dire que ce mot signifie chenlin des vaches, II pour que nous les conjurions de ne pas s'y aventurer. M. BarthlemSaint-Hilaire, qui nous a fourni cette belle citation, a donc bien raison, apr en avoir donn quelques autres moins ridicules" mais toujours panthistiques conclure que 17Yadjour-Vida de renferme, comme le Rifi-Vida, les morceaux les plus disparates, et qui, videmment appartiennent des poquediffrentes Est-ce leur philosophie qu'il nous faut admirer? Elle est tout entihre
4 . Asie res., t. III, p. '15. S. Mmoir a l'Acadmi sciences morales, en 1885. lu des
dans le Ma/~db/1h-uta, renfermait, dit-on, deux cent mille vers qui sur la mtaphysique Mais, en fait de mtaphysique M. Barth u dit lemy Saint-Hilaire, le gni indien est toujours rest dans une sorte d'enfance; or, jugez ce que peuvent tr pour le lecteur deux cent mille vers d e mtaphysiqu puhile! Est-ce bien sa thologie Franchement, que pourrait-on attendre, en fait de thologie panh?on qui va suivre? du Brahma est bien le rvlate Vbdas. C'est un point accord des Viclgs signifie intuition, et cette intuition s'obtient au moyen du cruti, qui veut dire audition, car les Indiens, sur ce point, possdenla vri table thorie l'intuition ne voit chez eux que ce qu'elle entend, fides ex a~iditu. n C'est donc Brahma qui soume les Ykclas; leur inspiration, au lieu d'tre comme pour nous, un effet de l'enthousiasme, vient de spirare in, et ici leur n~taphysiqu moins puerile que la nbtre. est Mais qu'est-ce que ce Brahma lui-mme car nous ne voyons attacher nulle part cette question toute l'importance qu'elle mrite Avant tout, cependant, il serait bon de connatr monde, et, tout son dieu que soit un rvlateu bien rechercher son origine. Or, ce de n'est pas assez de nous le reprsente comme l'fiternel, l'tr par excellence, le Crateu existant par lui-mme l'mde l'univers, qui est son corps, etc., 1) (Creuzer et Guignault, ch. I I , 1 5 2 ) ; il ne suffit pas de nous le montrer prenant naissance par sa propre nergi dans un u d'or qui flottait sur les eaux, u qu'il brise, en naissant, en deux parties gales desquelles il forme le ciel et la terre et les huit rgion monde, spar un the du par subtil. (Id., ib., 179). Ah ! si au lieu de dbute son sublime fiat lux,que la lumir par soit, et par cette gologi laquelle la science, son ennemie, revient chaque lendemain d'une bataille, la Bible edbut cet uf par comme elle esuccomb depuis longtemps! Mais revenons cette enveloppe du grand Dieu. D'o venait-il cet uf Qui donc l'avait fait? La question n'est pas oiseuse, car si l'on rponu c'est Brahrni, par sa propre nergienous rdpliquons aussit on que si l'on avait lu plus attentivement l'expos aurait dcouvert la page prcdent la semence en avait t que dpos les sur eaux par Swaharnbhou, ou celui qui subsiste par lui-mme l'auteur et le principe de tous les 6tres ... (178). Nous voici donc en prsenc de deux Crateurs plut en voici encore un troisime car alors ou que Brahma, assis sur le lotus, n'apercevait rien des yeux de ses quatre tte pkt l'aider remplir la grande commission dont il tai qui charg (c'est- -dir la cratiognraleune voix retentit son
LES VEUAS.
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oreille et lui conseilla d'implorer Baghavan. Baghavan parut aussit 1) avec ses m i l l e t&s, Brahma l'adora comme terne (224), et le grand uvr commenca. Le Dmiurg ternel adorant ~'Eternelson pre tout cela pourrait bien tre la rigueur, assez biblique; mais voici qui l'est moins. Chaque membre du panthoindien ayant sa femme, et Brahma n'en ayant pas encore, il tai assez naturel qu'il s'en plaign assez de vivement son pre Celui-ci fait tout au monde pour le dlivre cette id Kxe, mais, ne pouvant y parvenir, il lui joue l'abominable tour de lui donner pour pous une fille des gnie des gbants mauou dits, de manir que tous ses enfants, fils cle Dieu par un ct , descendissent par l'autre d'un esprit de tnkbres I) Ceci nous para une excrabl rouerie paternelle, mais Creuzer a soin de nous apprendre que cette tradition, toute d ' h ~ w d i ~ associ l'id plus haute de la saintet et de la majest du prtre porte la moral que nous allons retrouver en elle-mm un sens profondmen dans l'histoire de la chute de Bralima 1) (228). Gomment! quelle chute? Est-ce que, par malheur, nous aurions encore affaire, dans la personne de Brahma, quelque dieu tomb comme le Jupiter du P m l h i d'Eschyle? - Eh ! mon Dieu, oui, et voici la raison de l'aventure. (( Quand Brahma eut cr les mondes, il voulut s'en approprier une partie *; mais Vichnou et Siva, les deux autres membres de la vraie ou trinit cherchrenle lieu du lYara1~a Turtare; voyant que Brahma s'en tai empar2 le traduisirent leur barre, et le forckrent ils confesser son larcin. Puis ils le punirent a. en rduisan d'autant sa risidence 3 . Il en prit duchagrin, et, malgr cette humiliation, tout fier d'avoir publiles Vidas, miroir de la sagesse iternelle, il s'enfla d'orgueil 4, et en vint jusqu' croire qu'il tai suprieu ses deux frkres. De plus, rempli d'une passion dlirantpour sa propre fille ... elle lui la a ~ donna une cinquimtte mais S l a l ~ ~ ~ v e d lui abattit violemment. ~'terne devoir alors se mle de la partie, et prcipit crut Brahma du haut des cieux jusqu'au plus profond de l'abme6 du moins ce mais successiSatan-l fait pnitence condamn quatre rgnrati et,
4 . s Je monterai jusqu'au lrdtze du Trs-Haut II dit le Brahma biblique.
Prince des dt~ions dit la Cible. Et l'on ne ko'iwa plus son lien. (Ibid). Pr de Vorgwil. 5. Saint Michel. s 6. J'ai v u Satan to?n&aiitcomme un dclair.
2. 3. 4.
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L I V R E S S A C R E S D E L'IDOLATRIE.
ves, il commence la premikre sous la forme de corbeau, et c'est sous cette forme et avec ce ramage de corbeau qu'il chante, dans les Vkdas, la fameuse guerre entre Bavhuni et les Ddyas. Quant sa seconde incarnation, il la consacre l'assassinut. Flibustier dans une fort il attire les voyageurs par les dehors de l'hospitalit la plus touchante, puis les expdi pendant leur sommeil, et les vole en fin de compte. ; Cependant il en fait encore pnitenc et de deux conversions ! Dans la troisihne, enfant merveilleux, il devient un prodige de science et comle pose le Mal~bl~ral Bl~riguuat et une foule d'autres Pouranas, ce et qui le mn toutdroit l'ta la gloire de prophte quoiqu'il soit encore bien loin, dans cette troisim preuvede s'tr dgagde tous les liens des sens. Enfin, dans la quatrim incarnation, quoique plong dans tous les dsordre l'ignorance1, 1) il parvient retrouver et restaurer de les antiques posie qu'il avait enfante jadis sous le nom de Yaln~iki, et, pour prouver leur identit les jette dans le Gange, et les posie il surnagent, miracle du premier ordre ! D lors, dit Creuzer, ayant termin sa longue pnitenceil remonte dans les cieux, o i ~ mainte nant il habite comme reprsentan 1'terne (235). de Certes, on ne saurait donner une plus haute iddes misricorde de l'hernel que de le montrer satisfait d'une semblable expiation ... 0 Judas, reprends courage ! Mais il tai impossible qu'il n'y e ~ l -dessous pour nos savants, pas quelque grand symbole, d'autant plus profond qu'il tai plus difficile saisir. Nous pensions, nous, que c'tai peut-tr le symbole K de la que ncessitde la mfiancen ses propres forces, mais il para c'est tout simplement (du moins, M. Guignault nous l'apprend) une application panthistique Brahma est le dieu du monde, dit-il, il est son me il est homme-dieu ; par consquentil doit, comme esprit, puiser aux sources les plus pures, et, comme matir et comme homme, participer aux souillures et aux impuretde cette matikre dans laquelle il descend et s'incorpore ; toute la morale des Hindous vient donc se rflch lui comme dans un miroir en fidl II (236). Que M. Guignault nous pardonne notre mpriseelle tenait ce que nous avions tbercsur les genoux de nos mkres, au rci d'une incarnation qui n'entranai nhcessairernent de pareilles conpas squences
1. Creuzer et Guignault, ch. 11, p. 234. Pour que Creuzer n'en dise pas davantage, il faut que ce soit grave.
LES VEDAS.
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Toutefois, il paratrai AI. Guignault n'est pas parfaitement s que de son fait, car il nous renvoie tout de suite a une autre explication de Creuzer, auquel, cette fois, il enlaisse tontela responsabilit sans que nous puissions voir pourquoi, car tout cela appartient la mm cole Celle-ci cependant tai encore plus difficile trouver, et nous la donnons i deviner en mille nos lecteurs. Cette vie si ballottentre le diable et la divinit entre l'ange e t la bte signifie, qui le croirait? (( LES DEUX FORCES CENTRIFUGE et CERTRIP~TE. la premire Brahina 1) Par se rpandans le inonde, et, devenu homme-dieu centrifuge, se voit prcipit dans la fange: par la seconde, il est un conservateur centriphte, igari un moment, et qui se riettoie avant de revenir au bercail divin. Car, nous dit bien navemenCi-euzer : C'EST LA son AVANTAGE. (237). 0 Brahma ! tel que nous te connaissons nous-m&mep o u r fa~loir vu l'uvre que tu dois t'amuser de tous ceux qui prennent si bien au srieu dtestable tes plaisanteries ! Mais nous n'en finirions pas, et la mine serait vraiment infipuisable, si nous ne craignions d'amener l'ennui, et, finalement, une indignation trop violente contre le panthon objet de tant d'en thousiasmes. La thodic prch et chant6e par un DIEU ~ouonopour son orgueil, et par un homme-dieu incarn dans la fange! une trinit dans laquelle ce r6dempteur reprsentle VERBE, comme Siv le destracteur y reprsent ESPRIT-SAINT! des paraboles ordurireformant la trame de ces longues vies rvoltantescet infm blason, que nous retrouvons partout ob il y a un idoltr et nulle part o il y aura un chr6tien! un tel ensemble de saintes paroles et de parodies sacrilgesne pouvait amener aux Indes que ce qu'il avait amen partout, ... dans les bosquets de Babylone comme aux saturnales des deux mondes, c'est- -dir l'infamie, la servitude et la mort. Ne soyons donc pas tonn6 d'entendre quelques savants, jusque-l trs-dispos l'admiration sur la foi de leurs collguesfrmi i devant une vrit trop dvidente, et se retirer en pronon~antde terribles verdicts. Tantt c'est M. Th. Pavie, qui, dans deux excellents articles de la Rewe des Deux Mondes1, s'indigne contre ce panthismsacri!&e, thoriqu pratique permanent ; n thoriqu dil-il , ne ft-c que et , dans la doctrine de leur trinit issue, disent-ils, de l'abominable linganz 2, car l'abrutissement des peuples, les superstitions effroyables,
4.
Janvier et fvrie 4858. 2. M. Guignault, dans son enthousiasme pour la grandiose Asie, ose appe-
C'ESTILLISIBLE 2.
))
Et c'est le chantre d'Elvii-e qui s'enthousiasme pour une pareille po6sie ! Sv pour la forme, M. Barthlem Saint-Hilaire l'est bien davantage encore pour le fond. C'est le culte de la nature, dit-il, l'air, le soleil, l'eau, la terre, etc. En g h r ales hymnes i?e vont pas au del l et la pid ardente et sincr qu'ils attestent n'a pas pu s'leve des que l'hoame se fait des dieux n'est gur notions plus hautes ... L'id plus relev celle qu'il se fait de lui-mmeLes dieux des Vda que ne pensent qu' tuer leurs ennemis et h se jeter sur les offrandes que les hommes leur apprtent Ils viennent dvore mets qu'on leur a les prpar boire longs traits la liqueur sainte. Le pr&treles invite, et se par des supplications rptge rendre au festin C'est comme un chang bons offices et un commerce ... Quant la vertu, il en est de peine question de loin en loin; il n'y a donc aucun lien moral, et l'on peut dire que la seule base vritabl la religion a t de presque ignor Rischis ... De cette religion ainsi conuesont sorties deux des consquence fatales, l'as~e~vissen~ent politique et la superstition ... Herder, dans la haute estime qu'il a c o q u e pour la sagesse des brah 1er cette image effront l'arbre de vie dont la trinilti est sortie; s du 1110men1 o l'on s'est promis ou plut6t jur de ne voir que des iddes dans les faits, on devient la rigueur excusable. 1 . Mmoir cil 2 . Atharv6-Vdda. 3 . E t soyez certains qu'ils y viennent, comme les invit la table du so2 leil. (Voir 3 1 de ce chapitre. )
manes (qui se forment, dit-il, de la divinit une idsi grande et si haute, et dont la morale est si pure et s sublime! ) ne veut mm pas i qu'on leur attribue la superstition ! Ce sont bien eux cependant qui sont les vrais coupables, car ils pouvaient touffer dans l'origine, les germes mauvais que leur transmettaient les Yclasa C'est fort ais dire, M. Barthlemy mais vous ne voyez pas qu'alors il n'y aurait plus eu ni brahmes ni Yclaspuisque ceux-ci ne sont autre chose a qu'une intuition procurpar Brahma. 1) Benjamin Constant, qui n'tai un jsuite pas n'tai plus indulgent : Cruelle au mipas lieu d'un peuple doux, stationnaire, absurde, sanguinaire et obscure dans sa thori dans ses actes, micutieuse dans les devoirs qu'elle et impose, monstrueuse dans sa cosmogonie, livre mtaphysique en toutes les aberrations possibles, telle est la religion qui ps sur l'lnde; d'espc nouvelle placent, de chaos le plus &range ... que des dvot nos jours, presque ct du christianisme l . 1) Comment des hommes galemen instruits, des hommes haut plac dans la science, des collgue animson en est sr d'un mm amour pour le beau et pour le vrai, peuvent-ils voir sur un mm sujet, les uns le sublime, et les autres l'infamie, les uns la saintet et les autres un chaos de perdition, les uns, enfin, la gloire, les autres cela le d6shonneur de l'esprit humain? Hlas seul accuse le dsastreu anantissemen tout principe et la compltanarchie de notre sophisde tique contemporaine. Mais entre les uns et les autres, qui pourrait hsi ter et ne pas se dcide l'instant mmepourle partisans de l'infamie? Et comment, encore une fois, aurait-on voulu que celle-ci ne coul pas longs bords sous la prsidencd'une trinit composd'une nullit et de deux drle comme Brahma et Siv Siv Comment Creuzer et Guignault n'ont-ils pas reculdevant cet esprit-saint( o n l'appelle ainsi), qui, selon le premier, sous son ct noir et menaant ne se pla que dans les demeures des morts, s'abreuve de larmes et de sang, exerce les plus atroces vengeances, punit ou rcompensen matr absolu, et domine sur les d61noi'is et sur les mesLe feu sort de sa bouche arm dents aiguet trande de chantes ; des cr ne humains couronnant sa chevelure hriss flammes ou couverte de cendres forment son double collier; des serpents cruels lui servent de ceinture et de bracelets; les armes les plus terribles sont dans ses mains nombreuses ... il n'est jamais PLUS GRAND QUE DANS L'EMPIRE SOUTERRAIN ou quand, apr la ruine des mondes, il n s'assoit solitaire sur le dragon qui les a dvors
1. Benjamin Constant, Des Religions, 1. VI, ch. VI. 2. Creuzer, Religions, t. 1, p. 462.
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LIVRES S A C R E S D E L'IUOLATRIE.
Mais voyons ; n'allons-nous pas exagre nous-mm , g6nralise peut-tr une des faces de la question? Siv dominerait-il ce point tout cet Olympe, e t ne serait-il pas au contraire dominpar quelque dieu plus consolant? ! Illusion dcevant Il n'est pas d'autre bienfaiteur que SivCreuzer et Guignault, tout en dclaran qu'il le devient quelquefois, reconet naissent que les lmenles formes du sivasm sont dans tout le brahmanisme. Ce qui s'accorde avec ce mot de Gorres : n L'esprit du sivasm domine l'oiipn~khattout entier, mais il est vrai que l'oupnekhat re prsentparfaitement tout le vdisme Or, puisque celui qui dit sivasmdit aussi fange et sang, dcidmen Yidas sont jugs les
7.
- Explication du probldrne.
Mais, grc notre aveuglement, leurorigine ne l'estpas. Et cependant la science s'arrt interdite et confondue devant cette uvr gigantesque qui se droultranquillement pendant tant de sicle avec la mm prolixit mm persvranc mme bases, et si la les bien le m6me but, que Creuzer le retrouve tout entier dans le bouddhisme, son antagoniste apparent. Interdite et confuse, disons-nous, cette science s'efforce de comprendre et ne le peut : elle cherche un homme, une Gpoque, et il n'y a pas d'poquedes sages qui puissent la renseigner, et il n'y a pas de sages; des hommes capables d'enfanter de si belles choses, et elle ne trouve que d'ignorants esclaves ! Tous leur disent : Notre rl est passif, car c'est Brahma qui dicle lui-mm nos brahmes. n Et la science de sourire! Cependant le fait est trop certain, il est L'extase est encore aujourd'hui le moyen surabondamment dmontr vrai ou faux sous lequel le problm se prsente Mais l'extase, qu'est-ce que cela pour la science? Elle n'en conna qu'une esphce, c'est l'extase cataleptique qu'elle produit avec ses narcotiques, son chloroforme, et m6me avec son hypnotisme; et, dans le fait, rien ne ressemble davantage, en apparence, aux extases que procure Brahma, et que procurent leur tour les Viclus! Voyez plut : voyez ce brahme assis sur ses talons, retenant son haleine, les pouces dans ses oreilles, les yeux ferm par les deux premiers doigts, le nez par celui du milieu, les lvre par les quatre autres doigts, et regardant le bout de ce nez jusqu' la convulsion du nerf optique qui amn la catalepsie si dsirke ... Assurment voil bien l'hypnotisme si chaudement accueilli par la
LES VEDAS.
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science, hier encore prconis tmraireme ses matrest si si par e subitement abandonng aujourd'hui, sans qu'ils nous disent pourquoi. On dirait vraiment qu'ils se sont aperusun beau jour, qu'ils marchaient sur un aspic. Mais laissons l Paris et voyons un peu comment les choses se passaient sur les bords de l'Inclus. Sous l'influence du moyen cataleptique qui n'est ici que pour la frime, puisque chez nous une INTENTION toute simple le remplace trs d'ailleurs par avantageusement l,le cljonys on gymnosopliiste, prpar le jen et par le somk (narcotique longuement prparpar un sacrifice et une invocation k la l u n e ) , le djonis, disons-nous, parvient, par cette occlusion hermtiqu ses sens, replier son atma (me de dans le grand centre intrieur par elle claire l'intrieu et tout de son corps. Alors il entre en transe (expression import Grandesdes Indes en Amriqu les esprits de 1853), et par lil faut entendre par transition a la lumikre. Mais, qu'on le sache bien, les Indiens ne s'y trompent pas, eux; tout ceci n'est qu'une simple prdparation, et jamais le moindre rayon d'intelligence ne viendrait illustrer cette clairvoyance (appel vdas) Brahma ne venait, de sapersoune, si, dans cette atm0 si bien pr6pare s'incorporer avec elle dans ce sanctuaire intrieur 1 en tai mm dans les oracles antiques, et la Pythie ne pou1 de vait rien tant que le dieu n'avait pas manifest sa pr6sence par le tremblement du laurier et la t r m s e conv~i,1sive la victime. de De l'extase naturelle et aveugle, qui rappelle celle d u chloroforme, nous sommes donc entr pleines voiles dans la deuxibme espc des extases, c'est- -dir l'extase surhumaine des Anciens, que nous appelons aujourd'hui niagn4Liq11.e spirdique avec les plus avanc6s. ou Mais de quelle valeur sera maintenant ce spiritisme indien ? l'assimilerons-nous celui des prophte ou celui des sorciers? Que ce soit ici la clairvoyance magntique le savant Ennedit moser, c'est ce qui est parfaitement dmontr le paralllism par des phnomne Bernier, Schlegel, Colmann et Vindischmann ont mis cette vrit hors de doute. On se rejettera probablement Paris sur les miracles psychologiMais Ennemoser, quelque bien disques de M . Renan et de son cole
1. l'ai acquis la ceriitude, disait le savant Bertrand, que l'on produit l'extase ma.9nilique galemen avec intention, sans intention, avec une &ention contraire, lorsqu'une fois on est entr dans cette voie. (Lettres sur le somnambulisme.)
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pos qu'il soit pour le magntisme coutla voix de sa conscience. ( Ce sont bien, dit-il, des esprits que l'extatique peroi en cet &at, et, certes, il ne s'agit plus ici des prophtiehbraqu de Mose et Quelle diffrenc Pour un propht comme Mosele but de la vie est ! l'action et la foi; chez le brahme, le but de la vie est l'extase.; chez le prophtec'est une faveur qu'il ne provoque jamais, mais qu'il laisse arriver passivement; le brahme emploie tous les moyens possibles pour se la procurer activement; Moset le propht restent dans l'humilit et se voilent la face comnie indignes, pour eux le repentir et la prir ne cessent pas un instant; mais pour le brahme bouffi d'oret gueil, la terre est un enfer; le prophkte parle un langage lev que tout le monde peut comprendre, il ne prdi jamais q u e ~ p o u rles plus grands intr la morale et de la patrie, et TOUJOURS l'vn de ment justifie ses promesses et ses menaces; mais le brahme, lui, ne clb jamais que l'infkme philosophie du phallus et du linga, et ne conduit que trop sremen aux abominables atrocit du sivasmeln Nous voici bien loin de MM. Creuzer, Lamartine et Guignault, mais pouvons-nous douter que nous ne nous soyons bien rapproch de la vrit Non, et M. L6vy rsumainsi dans sa pensl'excellente tud qu'il a publisur l'oupnck-hat et sur l'tad'hbtu de folie et furieuse que les sorciers indiens appellent i'ta divin. fi Dcidme c'est le Zoroastre noir qui est rest le matr toute la thologide de l'Inde. L'oupnek-hat est l'anctr de tous les grimoires; au bout de trois mois d'exercices, les devas (ou dmons feront voir vous; se au cinquimevous serez d e m t a s ; au sixihie, vous serez dieu. C'est, ajoute-t-il, la description compl,t de notre somnambulisme lucide, m6l une thorinon moins complt de magnetisme solitaire. Nous la recommandons nos spirites modernes2. 11 Rsumons-nouenfin. Nos indianistes ont raison de trouver le problm .insoluble leur point de v u e , car jamais il n'a @t donn la nature humaine, et surtout la plus misrable d'enfanter pendant des sicle des myriades de vers, qu'un Lamartine et tant d'autres exaltent comme suprieur toutes les posieconnues. Si, pour acquri cette puissance, il suffisait de regarder le bout de son nez, au lieu d'envoyer nos enfants aux cole pour leur inculquer grand renfort de Prosodies et de Gradus toutes les vertus de l'Hippocrkne, il
1 . Ennemoser, Histoire de la magie, t. 1, p. 228. 2. dtudes sur l'oiipnek-lmt, p . 75.
LES
KtNGS.
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serait plus simple de les installer sur leurs talons, et plus s dieu r pour dieu, d'invoquer Brahma qu'Apollon. Or, comme sans la prir au premier on agirait en pure perte, et que l'on n'arriverait tout au plus qu' nos sottes catalepsies d'hpital il faut bien croire la n cessitde la prisence de ce Brahma ; et dans le fait, toute notre ru dition moderne en fait foi, ce Brahma raconte tous les jours depuis trois mille ans tous ses possd6extatiques, qu'il n'est autre chose que le dieu foudroy par son orgueil, et il en appelle Siv qui le vaut bien. Tous deux, en outre, prouvent leur identit par leur hideux cusson objet des anathme constants de toute la Bible; et nous, persistant les innocenter malgr eux, nous nous obstinons rejeter leurs aveux et nous prosterner devant leur ineffable sainsi tet Mais qui donc pourra-t-on se fier dsormais l'on ne veut pas en croire les dieux que l'on encense avec le plus de parfums et reosl? ... d'amour, des dieux en un mot co11,fiLentes Quant nous, nous avons de trop bonnes raisons pour les en croire sur leur simple parole, carnous les avons vus l'uvrnous conservons leur signature, nous avons lu, de leurs vers, nous savons des in-folio thologique crit un pauvre ouvrier qui ignorait jusqu' l'orthopar graphe, et dont un thologieprofond nous disait : Nous ne poss dons rien d'aussi beau. Or rien ne ressemblait mieux pour le dvergondag panthistiqu tout ce que nous montrent les Yidas. Nous avons mm vu des mre enthousiasmelaisser courir avec bonheur le crayon fatidique et difian leurs filles, jusqu'au mode ment ou le mm dieu, changeant de sujet, leur laissait tout juste le temps d'arracher de leurs mains ces emblkmes profonds et sublimes, que M. Guignault admire et que M. Benjamin Constant maudit. Cette fois tout le @nie des V'kdas tai ; malheureusement, cette l fois encore, la lgend explicative n'tai 6crite en sanscrit; c'tai pas du vdism tout franqais et trop franai!
8.
- Les Kings.
C'est encore une des ide fixes de la science moderne que de dta cher la Chine du grand faisceau des nationsprimitives, et de lui donner une origine, une langue et des traditions tout fait indpsndanies Ce qu'il y a de parfaitement certain cependant, c'est que toutes les ntre s'y.retrouvent, et mm sur une chellpeu commune. Pour s'en assurer, il suffit non pas de jeter un coup d'i sur les Kings ou
1. Qui s'avouent coup:ibles 1
II.
livres sacrs qui n'appartient pas tout le monde, mais sur les ce prcieummoire publi leur sujet par nos savants missionnaires. 11 en est un surtout dont nos sinologues1 modernes ne prononcent le Eh nom qu'avec le plus profond respect, c'est le P. Prmare bien, que l'on parcoure un moment la seule table des matire de son Choix de vestiges d e nos principaux dogmes, etc., et nous verrons que parmi ces vestiges figurent : - l'unit et la trinit divines, - la chute des anges et de l'homme, - l a rhabilitation Lucifer, - l'attente du saint Dieu-homme, premier-n de Dieu, agneau de Dieu, et n d'une vierge, - sa passion et sa mort pour le salut des hommes, le sacrifice, nourriture des lus etc. Ce peu de lignes suffit pour montrer tout ce que le rameau mongol dtach grand arbre emportait sous son feuillage. Nous avons dj du vu une foule de traditions chinoises bien frappantes et qu'il est bien dif, ficile de ne pas appliquer avec M. le chevalier de Paravey aux patriarches ant et post-diluviens. Il est plus ais de sourire que de lui rpondre On ne peut non plus s'emp6cher de deviner dans la constitution primitive de ce peuple un germe de vie, de respect et de conservation, sans lequel on ne pourrait s'expliquer, malgr sa dgnresce morale actuelle, la rsistant vertu de ses institutions. Vigoureusement trempe l'origine, nul doute qu'elles ne l'aient t sources de la sagesse et de la vie. aux Mais si nous ne trouvons pas l un Brahma (dieu tomb dictant positivement les Rings, quinze sicle avant l'r chrtienne qui nous devons faire remonter i'idol pourra nous dire quelle poqu trie qui les souille aujourd'hui? Nul doute qu'avant le vue sicl qui prc l'r chrtiennces livres ne fussent d6j en trs-grand considratioet ne passassent pour des livres de la plus haute antiquit Mais il est viden encore que nous n'avons aujourd'hui que des fragments mutils dbri trs vnrable enfin dbri trs-probablemen dbri mais et altr Ces livres sont au nombre de cinq. Trois seulement ont t traduits : Y"k-King, ou rvolution l'univers (cri caractre algbrique de en bris que l'on fait remonter Fo-hy ; nous avons dej vu de quel et patriarche biblique il faudrait le rapprocher suivant M. de Paravey) (v. ch. vu) ; le Clwu-King, ou grande science jusqu' la fin du monde (il remonte Yao-No suivant le mm systbme) ; le Chi-King, ou aspiration de toutes les crature vers le Librateu futur.
4 . On appelle ainsi les savants qui s'occupent de l'histoire de la Chine ou de l'tuddu chinois.
LES KIKGS.
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Deux hommes, comme on le sait, ont fait la Chine actuelle, et l1ol1t faite e,n commentant simplement ces livres peu pr la mln poque c'est- -dir cinq ou six sicle avant Jsus-Christ premier, Le Confucius, a la gloire d'avoir remis en ordre ces frag~nents djmntil par le temps, soit par les incendies, et d'avoir essay d'en soit faire tout un corps de doctrine ; mais plus philosophe que pontife, plus savant que thologiemystique, on l'accuse d'avoir rationalis la doctrine en supprimant un grand nombre de traditions antiques, d'avoir profess6 une morale plus distque religieuse, d'avoir enlbrouill les anciennes prdiction sur le Messie futur, de manir que la Chine, abus la fausse ressemblance de Bouddha, le pr par pour ce Messie; en un mot, on l'accuse d'avoir introduit le matria lisme panthdistique en rduisanau ciel p h ~ k o n ~ m z visible le ou culte de Chang-ty, appliqu jadis au ciel invisible, et par l d'avoir tcomme le chef de la secte des Zelws la principale ou plut la seule cause de l'athism qui semble s'tendrde plus en plus sur ce malheureux pays. L'autre est Lao-tseu ou Tao-tseu, presque contemporain du premier. Dks les premire pages de leur histoire, ces deux grands rformateur se connaissent, confrenensemble, et se trouvent mutuellement trop orgueilleux pour marcher dans la mm voie. Confucius surtout conlpare sans cesse son rival un dragon; personnalitde bien mauvais augure, lorsqu'il s'6lv snr un terrain pareil. Quoique Tao-tseu ou contemplateur du tao (le verbe) ait cri un fort beau livre sur la raison et la vertu, q~loiqu'ilf i ~ tde l'coldu yu-lciao (maison de sages) et qu'il ait tout fait pour rforme faux les yu-kiao qui avaient pris la place des anciens, il n'en est pas moins vrai qu'il a m a n q ~ ~ but ; que la sagesse primitive a t o ~ i j o ~t ~rs son s'affaiblissant en Chine; qu'au xme sicl de notre re l'anthropophagie y existait positivement, et qu'aujourd'hui ce malheureux pays, dvor tous les vices, par toutes les superstitions de la secte des par m s s h (magiciens), vit el1 pleine ncromancid'une part, et de l'autre en communauttroit avec les gnie montagnes, des fleuves, etc. : des tout cela, au nom des Kings et de Confilcius, comme au nom de Taotseu et de Bouddha ou F qui partage avec ces deux noms l'honneur de de retenir ce malheureux pays ([ dans les tnbr la mort. 1) NOLIS devons entrer plus tard dans trop de dtail toutes ces superstisur tions, pour qu'il nous soit permis de les devancer et de nous rpt deux fois
,
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L I V R E S S A C R E S D E L'IDOLATRIE.
Terminons donc ici notre tudsur ces fameux livres sacrdes nations qu'on essaye avec si peu de pudeur de constituer en inspirateurs de la Bible; la Bible! le plus ancien des livres, le plus historique, le seul dont le surnaturel rationnel ne conduise ni l'absurde ni la folie, le seul enfin qui ait un second tome, et qui, ne se bornant pas comme les autres annoncer la venue du Saint, nous le montre consommant par sa vie, par sa mort et sa rsurrectiocette indissoluble unit6 du vieux monde et du nouveau qui faisait dire a Bossuet : Qu'ils n'espren pas chappe Dieu, car on ne dispute pas du moins que tout i'Ancien Testament ne soit cri devant le Nouveau. Il n'en faut $as davantage l.n A prsen nous avons entendu l'idoltrievoyons ses actes. que
4 . Histoire universelle, deuxim partie, [a fin.
!. - Dfinitio du ftiche
contrairement aux grandes et philosophiques ide qu'elle va prte tout l'heure aux adorateurs d'animaux l'col moderne retrouvant le ftichchez le sauvage, et voyant celui-ci rester toujours l'tad'enfance intellectuelle, en a conclu que c'taidans le plus grossier ft'ichism qu'il fallait chercher le premier rudiment de toutes les religions et superstitions populaires. Suivant elle7 c'est dans le manitou de l'Iroquois, ou dans le tambourin parlant du Lapon, qu'il faut dcouvril'embryon de tous les cultes et de toutes les croyances, y compris, ne nous le dissimulons pas, celles d'un Pascal et d'un Bossuet4 ces puisque, d'apr tous les principes du progr ind/ini grands hommes ne sont plus ncessairemen des Esquique maux ou des Hurons infiniment dveloppt!~
Malheureusement pour cette philosophie, et trs-heureuse ment pour ces grands hommes, l'thiopie l'on place le o premier berceau des ftiche est considraujourd'hui , comme le foyer primitif de toute la sagesse gyptienne Dj la philosophie des anciens nous avait avertis que la civilisation s'y tai rpanducomme par manatio cleste et M. Guignault dit son tour que, dans tous les rcit la de haute antiquitles hgyptiens sont associ aux kthiopiens, et qu' ces derniers s'attache particuliremen une renomm de sagesse, de lumires de pitenvers les dieux qui dpos de leur antrioritdans l'ordre de la civilisation 1. Ainsi donc, pendant que la foi nous montre toutes les fli citde l'&den, prcda premir adoration ftichiqu du la serpent, l'histoire nous montre apr le dlugla haute civilisation gyptienne temples et les observatoires chalden les prcda traphim Laban et toute la zooltrigyp les de tienne. Donc le ftichism est le premier produit du grand adultr idol trique bien loin d'avoir vu le jour sous la hutte du sauvage, il est n gardons-nous de l'oublier, sous les lambris dorde l'humanit Apr s'tr trompsur les conditions de l'origine, l'col moderne ne pouvait pas ne pas se tromper sur le nom et sur la dfinitiode ce premier-n du monde paen Oubliant les hautes lumire de la civilisation thiopienn 1) et la sagesse des Egyptiens qui en drive et ne voulant tout prix que des sauvages, elle a dit : Le ftichismest l'adoration d'un objet, considr l'ignorance et la faiblesse , par d'esprit comme le rceptaclou l'habitation d'un dieu ou d'un gnie C'est Dulaure qui nous fournit cette dfinitio 2. u Le ftichisme dit h son tour M. Tissot 3, na l a f a i de blesse intellectuelle et de la purilit d'une raison qui, ne
1. Notes du livre IIIc de Crcuzer, p. 778. 2. Des cultes antrieur l'idol~rie 3. Dictionnaire, dkja cit art. F~TICHISME.
T E R A P H 1 H S IDOLATRIQUES.
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pouvant appliquer l'id divine d'une manir large aux grands phhomne de la nature, se rabat paresseusement sur les plus petih objets faciles saisir et h s'approprier. M. Tissot devrait s'apercevoir qu'il ananti thori sa des plus petits objets en ajoutant un peu plus bas que le fti chisine peut aller jusqu' l'adoration du soleil. Quant nous, laissant de cdt toutes ces contradictions d'une ignorance qui rgn au sein des lumire les plus hautes et d'une faiblesse de raison que l'on associe aux conceptions est les plus sublimes, nous disons hardiment : Le ftichism l'adoration de tout objet, inorganique ou vivant, vaste ou de proportions misrablesdans lequel ou propos duquel un esprit a manifestsa prsence A ce point de vue seulement, on peut tout concilier facilement, et finir par se comprendre soi-mme ce qui n'est pas indiffren l. Ceci pos nous allons justifier notre dfinitioen faisant appel au bon sens d'abord, l'analogie et au tmoignag ensuite, pour constater la prsenc d'un esprit dans les tra phiins et les statues, dans les. tables et objets tournants, dans les arolithe les btyles enfin dans la zoolatrie ou culte et et des animaux sacrssujet inextricable et de plus en plus entnb une masse de travailleurs infatigables, qui, pour par mieux claireces questions, ont commenc par souffler leur lumire
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2.
- Traphimidoldtriques.
On lit au chapitre xxrv, v. 14 de Josu : a Maintenant craignez le Seigneur et servez-le de tout votre cur rejetez que vos pre ont loin de vous (auferte) les dieux tranger servis dans la Msopotamie c'est- -dir les dieux des Amorrhen dans la terre desquels vous habitez.
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1. Le mot flich vient du portugais fnisso, qui signifie chose enclianGe ou charme d'o<i fatum (destin), f'alita (fe) etc. (Dictionnaire, dej cith, article F a ICIIISNE.)
Rien n'est plus clair que ce verset. Comprend-on que le grand vqd'Hippone lui-mme tout prven qu'il f jusqu'alors en faveur de l'orthodoxie d'Isral ait voulu faire de ces dieux si clairement personnels des ides des fande tmes des conceptions errone la Divinitl Mais rpon avec raison Cornelius : Josu para l'entendre ici tout fait (omnino) d'idoles proprement dites. Et dans le fait, en se reportant au chapitre xxx de la Gense on retrouve Uhr, en Msopotamieles anctre d'Abraham, Sarug et Thar adorateurs de petites idoles de terre cuite qu'ils appelaient leurs dieux, et qui, transmises Laban, furent drob et. cachepar Rachel, sa fille, au moment de son dpar avec Jacob son poux le Ces idoles, qui n'empchaien pas ce qu'il para culte de Jhovahayant tformellement abolies par Jacob, sont jugepar cela mme et rentraient par consquen dans ce rpertoirgypto-babylonie qui conimenqait envahir toute la terre. Le meilleur moyen de se rendre un compte exact de la nature de ces idoles serait de chercher tout d'abord si elles n'existeraient pas encore, l'heure qu'il est, dans ces mme pays; or il est impossible de ne pas reconnatrles anciens traphim Laban dans les traphim de actuels des Aramens qui ne sont autre chose que les statuettes de leurs dieux p nates ou tutlaires Rien ne para ressembler davantage ces dieux portatifs ou prservateur( d i i portatiles vel Averrunci) 2 , vritable phylacthres ou talismans anim (spirantia simulacra) d'Apul dont Lucien nous dit avoir entendu les rponsedans 3, le temple de la dess Syrie. de Selon le P. Kircher 4, rien ne ressemblait davantage encore
1. Saint Augustin, Q u ~ s t .XXIV. , 2. More Nevochim, 1. III. 3. Livre XI. 4. Tome III, p. 474.
aux petits srapi i'Egypte, et Cdrn de appuie cette supposition en tablissan le t ou 1's se rempla~ant que indiffrem ment, s6raphim et traphi taien absolument synonymes. Tl-apdiminutif de traphim viendrait, suivant M. Des Mousseaux, du verbe syrien tarap, qui veut dire littralemen I soignant la chose domestique, curantes rem domesticami. Grotius nous dit son tour que ces traphimsignifiaient des anges, tymologiratifipar ces mots de Cornelius : C'tai un symbole de prsencanglique Quant l'emploi de ces idoles, paenet juifs sont compl tement du mm avis. Maimonide nous dit que ces images passaient pour avoir le don de prophtieet pour indiquer ceux qui les possdaien qui leur tai ce utile et salutaire2. 1) Herm Trismgistles appelle statues prvoyanl'avenir 3. Philon de Biblos nous dit que les Juifs consultaient autrefois les dmon l'instar des Amorrhenset surtout par ces statuettes d'or sous forme de Nymphes, qui, interroge toute heure, leur indiquaient ce qu'il fallait faire ou 6viter4.n : Rachel, disent les rabbins, ne les avait drob i son pkre que pour i'empche de les consulter sur la route que Jacob allait prendre dans sa fuite. Photius avait donc raison de dire : Tous ces simulacres taien vritable de esprits, et il ne faut pas y,chercher autre chose 5. Toutes ces images avaient la forme d'un enfant, d'autres taien beaucoup plus grandes. Les Chaldenles laissaient expose rayons de certains astres pour leur en donner la aux vertu. Voilh donc un premier rapport avec l'astroltrie mais si nous en croyons encore les rabbins et tous les crivain
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1. Dieu et les dieux, p. 41. 2. More Nevochim, 1. LI& ch. xxix.. 3. Asclepias. Si. Antiquils 6. Bibi., ch. ccxxx.
arabes, le t ~ ~ u ~idoltriqu en avait un bien plus grand ~lzin avec la ncromancie En effet, le savant Ugolin ne craint pas de prte Gamaliel , prcepteu saint Paul, les paroles suivantes (tires de dit-il, de ses Capil., chap. xxxvi). Ils tuaient un enfant nouveau-nle dcapitaien placaient sous sa langue, sal et et huile une petite lame d'or sur laquelle ils crivaien le nom d'un mauvais esprit; puis, suspendant cette tt la muraille de leur c,hambre, ils allumaient des lampes devant elle, et, prostern terre, ils conversaient avec elle1. 1) C'taienprobablement des ftichede ce genre, cette tt d'Orphqui, au dire de Philostrate, parla Cyrus, et celle d'un sacrificateur de Jupiter Hoplosmius, en Carie, qui, spar son corps, rvl dire d'Aristote, le nom de son de au meurtrier qui s'appelait Ceucidas, et celle de Publius Capitanus qui, au dire de Trallian, au moment de la victoire remportpar Acilius Glabrion, consul romain, sur Antiochus, roi d'Asie, prdiaux Romains les grands malheurs qui vinrent bient les affliger, etc. Bornons-nous celle d'Orph: Diodore raconte que Sml fille de Cadmus, tan accouch sept mois par suite de la peur qu'elle avait eue d'un violent orage, et l'enfant n'ayant pu vivre, Cadmus, tant pour donner c,et enfant une origine surnaturelle que pour se conformer l'usage de son pays, enferma le corps de l'enfant dans une statue doret en fit une idole pour laquelle il tabli culte 2. 1) un Voilh le con~mencementviden culte de Bacchus; mais du ce qui vaut bien la peine d'tr remarqu c'est l'tonnemen du savant et trs-rationalist Frre la lecture de ce passage de Diodore : Une singularitdit-il, qui mritplus d'attention, c'est que cette conscratiode l'enfant de Sm par Cadmus, que les Orphiques disaient tr une coutume de ses
anctresest prcisimencelle qui est dcrit par les r a i n s , cit Seldenus au sujet des lraphim dieux domestiques par ou des Syriens et des Phniciens n'y a cependant pas grande 11 apparence que ces rabbins connussent les orphiques l. 1) Non-seulement , pouvait-on rpondr Frre il n'y avait , certitude de pas apparence, mais il y avait bien videmmen cette impossibilitet c'est une preuve de plus que pas n'tai besoin d'hritaget de communication pour raconter des faits semblables. Mais tout cela ne pouvait tr C ~ U ' U ~ Imystr pour Frre auquel, toutefois, il faut savoir bon grde tous , ses tonneinent, bon augure. de Toujours est-ilque cette espc d'idoles rappelait parfaitedont nous avons parl plus haut, ment les airunes du Prou et qui tiraient leur nom du r u n g ou esprit du mort que l'on supposait rside elle. On prtendai cet esprit, insr en que dans l'idole faite en bois de mandragore, rkclamait sa nourriture, et que lorsqu'on l'oubliait il poussait de pet,& cris enfantins. Ces idoles suivaient partout les Pkruviens et passaient & leurs yeux pour avoir tout pouvoir sur le sort et la fortune de leurs heureux possesseurs. Il est impossible de douter que les nombreuses figurines reprsent Kircher, dans son m i p u s , avec une lame par de mtapossur la langue qui sort tout entir de leurs bouches, ne fussent de vritable traphims Ceux des Phniciens dit M. Le Blanc,?, semblables au palladium grco-prhygie, renfermaient des dbri humains. Tous les mystre de l'apothosedes orgies, des sacrifices et de la magie s'y trouvaient runisOn immnlail; un enfant assez jeune, pour que son m innocente ne fdt pas encore spar l'dme du monde. On conservait sa thte embaume de fixe disait-on, par la puissance dans laquelle son m tai de la magie et des enchantements. Puis 011 mettait dans sa
1 . Frret ilImoire l'Acadmi des inscriptions, t. XXIII, p. 247. de 2 . Les Religions, t. I I I , p. 277.
bouche une lame d'or.. sur laquelle tai grav le nom de Dieu.. . Alors l'interrogateur sacrilgconsultait cette tte devant laquelle il allumait des lumire... et la tt interrogde devait mettr des rponse attribue dieu dont le nom au taigrav sur la lame, et dont l'esprit de l'enfant tai regard comme l'interprte Cette excrablidole justifie la svri laquelle Dieu ordonna Mos d'exterminer le avec peuple qui s'en rendait coupable. 1) Nous passons les significations symboliques que M. Le Blanc se donne la peine de chercher toutes ces coutumes, parce que nous y croyons fort peu. Mais nous croyons fort bien, par exemple, que la tt que le Scandinave Odin consultait dans toutes les affaires difficiles tai traphi du mm ordre. un Et ce que nous croyons bien plus encore, c'est que tous ces enlvement d'enfants, pratiqude tous temps et mm dans le ntr par les Juifs 4, taien consquencde ces antiques la et barbares id6es n6cromantiqucs.
Le traphimpris dans son sens le plus gnra signifiait donc manifestation d'un esprit tutlaireet si, dans le culte idolhtrique et au point de vue d'Isralcet esprit trange Jhova taincessairemen trompeur, nous allons voir qu'il y avait dans le camp de Jhova lui-mm des tdra-phiins excellents et organes de la vritla plus pure. Tant nous para fond ce point de dparde notre ouvrage, que, toute cette magie fltrie si juste titre peut-tre
1 . Qu'on se rappelle celui de Damas et le P. Thomas.
T E R A P H I M S ORTHODOXES.
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sous les noms de divination, de figurisine, et mm de 1lcro mancie, marchait paralllemen une autre magie orthodoxe, de mm nature absolument, mais son antagoniste absolu, comme valeur et comme fin, en raison du personnel rvr N'oublions pas que Daniel itait mage. Interrogeons donc la Bible, elle va nous montrer la double face des traphims Nous avons dj ceux de Tharet de Laban, enfouis par vu Rachel comme sacrilgespour que Laban, en les interrogeant, ne p pas connatr marche de Jacob, et comme la dans un des chapitres prcdenest question des nzandrail gores de Lia, il devient bien probable que les mandragores alrunes et parlantes du Pro devaient ressembler beaucoup celles-l Voyons encore les noms donn traphim les Sepaux par tante. Ces noms sont tour tour 28u'koc (images), v h r ~ (sculptes) xevo~%(pioc (tombeaux) , 6 3 o u . (manifestations), ~ M E(vrit L U ~ ,poftp+.a ou ~ ~ T L G [ J - Q ~ (images brillantes). Une seule pith domine toutes les autres, c'est celle que la Vulgate traduit par annuntiantes; par consquentl'id d'images rvlatric domine son tour tout ce qui vient d'tr dit. Nous en demandons bien pardon k la sagesse de notre allgorie de et siclemais il n'y avait rien ldes ingnieuse toutes les profondeurs mystiques qu'il y supposait, mais bien une w'aliL cach trs-positive et, ncessairement expri ment la plus vaste chelle sur Il s'agissait donc uniquement de savoir si l'image rkvklatrice tai vou un esprit trange jhoviste ou Souvent, nous l'avons dit, les deux cultes marchaient. de front ; ainsi nous lisons, au xvue chapitre des Juges, que Mich sacrifia Jhovaun phod'abord, puis un tra phim qu'il fit souffler avec l'argent que sa mr lui avait donn mais il para ce Miche II que qu'il ne faut pas confondre avec le prophte se faisait illusion, lorsqu'il disait :
C'est maintenant que je vois clairement combien Jhovava nous tr favorable, car Seldenus nous apprend que dans le calendrier juif, au vingt-troisim jour, il y avait un jen ador gnr Israliteh cause du simulacre de Miche des par les Danites, et de l'horrible crime des Benjamites 1. La Bible a donc de grandes svrit pour les traphim idoltriquessoit qu'elle nous montre le roi de Babylone interrogeant avec ses flche et le bois les t6raphims ou sculptilia 2, soit qu'elle fulmine par la voix: du propht cet anathm contre les devins : Les traphimn'ont dit que des vanit&s,et les devins n'ont vu que le mensonge 3. 11 Mais en dehors et tout fait au-dessus de ces traphim fornicdeurs brillait le traphi du bon ange, le trapli bn du sraphin ne diffrai son analogue maudit que par qui de la viritconstante de ses rvlatio son accord parfait avec et les volont Jhovah de C'est de lui que le propht Os pu dire, en prdisan a les mauvais jours d'Isra: Pendant de longs jours, les enfants d'Isra resteront sans rois, sans sacrifices, sans matzebah (statues), sans phoet sans traphimh Laussi il y avait probablement des simulacres ou des sta(
))
((
1. Seldenus, d e Dizs Syr., S. 1, p. 25. 2 . fizch. xxi. ch. 3. Zacharie, ch. x. Nous ferons, propos de ce en'ont vu que, viderunt,
la m h e remarque que nous avons faite dans notre Appendice coniplmen taire du '1 Me'tnoire, ch. 11, S 2, propos de cette expression, a et le bois leur a annonc l'avenir. Dans beaucoup de traductions on lit, pour le premier passage, tout ce que leurs d w i n s ont prtend voir n'taique des mens o n g c s ; ~et pour le deuxim passage ils ont cru que leur bois leur annoncerait l'avenir. Ces deux traductions, dans leur double complaisance pour les prjug leur sicle sont ellcs-mfeines des mensonges et font un nonde sens absolu de cette explication d o n d e par l'Esprit-Saint h i - m h e , CAR l'espril de fornication les a tromps annozpmt. II serait temps d'abord en d e ne plus rationaliser la Bible, et, ensuik, de ne plus dire aux lucides : Vous mentez en disant que vous voyez, car c'est l'Esprit-Saint qui affirme qu'ils ont v u , et qui explique $I quel prix ils ont vu. 4. Ose III.
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tuettes, puisque le grand prtr portait constan~mentune de ces dernire son cou... Et c'taiences statuettes que Spencer nous dit avoir toujours tappele les filles du Tout-Puissant. ( C'taien peut-&re, dit Louis denDieu, desimages d'anges ou ddi anges, ce qui y amenait la prsenc quelque aux de esprit angliqu rpondan consultants, et dans cette hypoaux de ths le mot de traphi aurait t l'quivalen celui de srapltim changeant le t en sy la manir des Syriens 1.1) en Et Kircher, dveloppan cette donn philologique, soutenait que la statue de Srapi t,ai tout semblable celle en des sraphin temple de Salomon. du sont par Enfin, comme les saints traphim assimil la plupart des auteurs l'urim et thummin~des grands prtres il faut thcher d'claireles uns par les autres, et de concevoir une id juste et dfinitiv tous ces saints instruments de la de r6vlatio primitive. Nous venons de relire dans Bergier l'art. ORACLES auquel il renvoyait propos de ces deux mots, et vraiment nous nous demandons si le rationalisme le plus complet a jamais tenu un aut,re langage. On sait qu'au chapitre xxvm de l'Exode Dieu prescrit Mosde revti le grand prtr : iod'un ephod ou tunique en formede camail; 2' d'un choschem-misphut oupectoral de mm toffe dans lequel seraient enchss douze pierres pr cieuses, sur chacune desquelles serait gravlenom d'une tribu d'Isra 3 enfin d'insre ;O dans ce choschem-misphat ou pectoral I'URIM et le TIIUMMIM, afin que ce grand prtr puisse ainsi porter sur son cu le jugement des enfants d'Isra devant le Seigneur. Il s'agit donc de savoir ce que pouvait tr ce jugement, et de voir quelle conclusion le philosophe Bergier s'arrte Aprks avoir beaucoup bkm Spencer et tous ses imitateurs
d'avoir vu dans le port de cet urim la premir condition de ce jugement, et rcustoutes les explications tentejusqu'ici par tant d'habiles hbrasan il propose la sienne, et la voici. Ce choschem serait tout simplement le caractr du juge, les pierres brillantes en seraient l ' o m n m t , comme l'urim et thummim le symbole dujugement '. Tout cela, selon uniquement emblmatique lui, aurait t Voilh ce qu'il appelle une traduction sans aucun mystre Rien n'est plus vrai, mais nous qui croyons qu'il y en avait au contraire beaucoup, et que ces trois objets taien condiles divine, nous lui demantions et les instruments de la rpons derions comment on pouvait appeler bouche du Seigneur et consulter sur les futurs contingents, c'est- -dir sur toutes les obscuritde l'avenir, un pontife qui elui-mm dchir ses vtement si on lui e accord une autre puissance h cet garque celle de transmetteur de la parole divine. Si tout tai symbolique, comment Rbecc pouvait-elle aller consulter le Seigneur et revenir clair l'avenir des deux sur jumeaux qu'elle portait dans son sein2? Comment, si dans l'photout tai pur costume, Sa de pouvait-il dire au grand prtr : K Puisque l'phose tait, faites venir ici les principaux du peuple, et qu'on demande au Seigneur : Quel est donc le p6cheur qui cause ce silence de Z'phodn Or, ce silence ne pouvait tr le fait du grand prtre puisque c'tai lui-mm qui avait engagSa recou rir ce moyen 3. Enfin, s'il ne faut voir en tout ceci qu'un em], )
'1. Bergier. Dictionnaire d e thologie art. ORACLES. 2. Gense cl). xxv, v. 22. 3. Rois, ch. xiv. L'historien Josph (Antiq. Jud., l.VI), entendait mieux la chose que Bergier, lorsqu'il disait : Ce n'&ail pas sans cause que Dieu gardait le silence avec Sal lieu de l'avertir e t de lui parler, comme il le au faisait toujours avec tous ceux qui l'interrogeaient. Et Spencer a raison d'ajouter, qu'il en tai toujours de mhme d m s les consultations des oracles paens II a raison, disons-nous, car nous savons, par une longue exp rience, que les dmon modernes punissent souvent du mm silence lesconmais un sultants, parmi lesquels se trouvent cette fois, non plus un pcheur sceptique, un savant, et plus encore, un chrtiequi leur dpla
blme comment David, se prsentan devant le grand prtr pour savoir s'il Ablathar, le pria-t-il de lui appliquer l''dzod devait poursuivre les Amalcitevainqueurs, et comment cet pho appliqu put-il rpondrque (1 le roi pouvait les poursuivre en toute confiance, car il leur reprendrait tout ce qu'ils lui avaient drob ? 4 Il va sans dire que Bergier, une fois bien rbsolu bannir tout mystre devient sans piti pour tous ceux qui (1 ont imagin dans le thummim et l'wrim une inscription mystique, une voix articule etc., etc. n C'est dommage, leur dit-il , que sur toutes ces belles choses ne soient fonde rien. Pour lui ce sont les rverie des rabbins qui sont cause de ce dlire et parmi ces rabbins il ne craint pas de ranger des hbrasan tels que Vossius, Kircher, Grotius, et principalement le clb Spencer, dont nous n'approuvons certes pas toutes les conclusions protestantes, mais qui, du moins, avait le courage de ployer, comme les trois autres, sa grande science devant le surnaturel, partout o il le voyait solidement tabli courage qui manquait trop souvent la thologidu dernier sicle Dans la circonstance prsente Bergier ecependant d se rappeler que le langage tenu par l'urim s'appelait OsFov Xoy~Tm, et que jamais on n'edonn un tel nom celui d'un pontife; il e d se rappeler encore que le mot wirn voulait dire feux-, exactement comme sruplzimet que, lorsque Dieu disait i+~ Mos: Tu placeras urim dans le pectoral, il est impossible de supposer qu'il ne s'agit l que d'un jugement. Philon avait dfin l'urim u une image manifestant la vrit sur le rational %. L'urim parlait, voil la vrit principale; maintenant parlait-il par l'cla projet par chaque pierre interrogtour tour, ou parlait-il par un langage articul Voici la question, et peu nous importe, en dfinitivecomment on la rsout rappelons-nous toute la discrtio saint Paul sur les moyens de
1 . 1,
2. Philon, de Cherubinis.
diffrentpar lesquels Dieu faisait connatr a volont,avant , s l'incarnation de son fils l . Cherchons encore n6anmoins ;dans toutes les versions arabes l'photai appelvas oraculi, le vaisseau de l'oracle. On disait que urim brillait et que thummim parlait. On l'appelait lumire vrit Mais, demandait son tour Orighne ,comment le tisserand divin s'y prenait-il pour tisser matriellemen vrit la Quant Cornelius, apr avoir dit que cette question est tr grave, il cite, comme l'une des opinions les plus vraisemblables, celle de Lyranus, qui croyait la signification de la vrit l'cla la splendeur des douze pierres ou letpar ou tres, ou par leur transposition surnaturelle pendant la consultation, jusqu' ce qu'elles eussent formun sens. Spencer avait mi meme hypoths : Les lettres qui donnaient la r la ponse, dit-il, pouvaient ne pas briller toutes ensemble, mais tour & tour, jusqu'k ce qu'elles eussent formun sens complet aux yeux du grand prtr 2. Voici pour I'wim; quant au thummim, tout porte croire, ajoute le mm savant, que c'tai cette voix mystrieuset articule connue de tous les Juifs sous le nom de BATH-UOLL (ou fille de la voix), qui venait frapper doucement l'oreille du pontife, et, dans le fait, c'est l ce qui nous para plus probable, en raison de le ces expressions si souvent rpt kcoutez sa voix.. la foi : vient de l'audition, etc. JI Quant Cornelius, voici ce qu'il ajoute de son chef : Cette dernir supposition para ingnieuse fort mais si l'on nous demande notre avis sur une chose aussi obscure, nous dirons qu'il para bien ouvertement que c'tai l'urim que Dieu par donnait ses rponses moins qu'on ne dise (nisi) que ce mot revt signifiait seulement que le grand prtr parlait, en tan
4.
dife'rentes, multiformis, s'est exprim dans ces derniers temps par son
fils. n 2. Nous avons tous vu pratiquer cette mthode
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de ses habits pontificaux; m i s il ne para gur vraisemblable que ces deux mots lumir et vrit fussent simplement inscrits sur le rational, comme nous crivon la tiare ponsur tificale saintet du Seigneur l; et Cornelius de consacrer plusieurs pages cette explicati~ninvraisemblable dont le premier tort, il le reconnau i - m h e , est de ne rien explil quer.du tout. Quoi qu'en dise Bergier, nous prfro beaucoup les de ~veriedes rabbins, car si chez eux les dtaildgnkre trop souvent en chimres le fonds, du moins, est logique et doit se rapprocher autant de la vrit primitive que tous ces commentaires expdient forc s'en loignent Voici, d'ailleurs, une dernir consultation. David forc par les Philistins qui l'entourent, d'abandonner les hauteurs de la cit qu'il dfendse retire dans la citadelle. L il consulte le Seigneur par son prtr : Si je monte vers eux, demande-t-il thummim, les livrerastu dans mes mains? - Garde-toi bien de monter, rpon 'oracle, mais tourne-les, et attaque-les du ct oppos aux arbres (pyri), et lorsque tu entendras un bruit dans le sommet de ces arbres, alors tu engageras le combat, parce qu' partir de ce moment le Seigneur niarchera devant ta face et frappera les Philistins dans leur camp. Et David fit ce que le Seigneur lui avait dit, et frappa les Philistins, etc. 2. n Voilbien un futur contingent, s'il en fut jamais, autrement dit, une prophtie Maintenant, puisque le grand prtre incertain lui-mmeavait commencpar ser6cuser comme prophte il faut bien, de toute ncessit y ait eu un oracle ent,re le qu'il consultant et lui, et comme il dit positivement que c'est o u l'pho le t l r ~ m m i m ,il faut bien l'en croire sur parole et ou faire de ces deux ornements un instrument rvlateu La version chaldaqu traduit ainsi ce passage : Lorsque
tu entendras la voix de la clameur sur le sommet des arbres, aie confiance, car alors l'ange du Seigneur viendra ton secours, etc. Et Cornelius fait remarquer avec raison que K . ce n'est pas la seule fois que l'on voit, dans la Bible, les anges descendre des hauteurs sur les objets les plus lev combattre d'en et haut 4. Tout se runidonc pour nous forcer classer l'phoet le thummim parmi ces organes surnaturels qui ne cessren de parler, partir du propht Zacharie, qu'en raison de la cessation des visions anglique chez les prtre2. D C'est tout simple, dit, ce sujet, notre acadmicie isra lite, M. Munck. Ce fut la possession de cet appareil divinatoire qui donnait la caste sacerdotale soi1 immense pouvoir.. Mais les oracles reposent sur la confiance et s'en vont avec elle. 1) On sent toute la distance qui spar mot APPAREIL du mot le o v e , et combien le premier peut s'accorder merveilleusement avec tous les prjug modernes, pendant que le second ne le peut pas. Nous prfro beaucoup les excellentes rflexion de que nous trouvons dans l'ouvrage dj par nous comme venant cit de faire une grande sensation en Allemagne, celui du clb Dollinger, et nous sommes heureux de voir les ntre si bien appuye contre Bergier et Cornelius lui-mme 11 fallait NCESSAIREMENT , une CAUSE, pour que, dit-il dans la c,onsultation, les pierres sortissent de leur ta naici turel.. . Il fallait bien qu'il s e passt quelque chose d'extraordinaire pour que Josph ait pu dire que, depuis deux cents ans, les pierres du rational avaient cess de luire, i cause des pruarications La chose n'taidonc pas abandonn l'arbitraire des hommes. Bahr a beau dire que
))
1. Nous verrons plus tard le Jupiter plagiaire ne prononcer ses oracles qu'apr l'agitation du sommet des c h h e s de Dodone. 2. Saint kpiphane, Vie de Zacharie.
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c'tai un effet de l'enthousiasme du grand prtre une in(1 spiration comme celle des prophte ; rien de tout cela n'est exact, puisque le grand pretre, tout le premier, ne pouvait se dparti ce qu'il voyait dans les pierres. Quant aux t6rade phims ou statues humaines consultes elles subsistren dans quelques familles jusqu' Gosias 2.' 1) Cette opinion, tomb d'une plume minemmen catholique et savant,e, prouve que la science laqu et archoloa. est vi ue souvent beaucoup plus heureuse dans ses spculationsdGton les assimiler aux rverie des cabalistes , que ne sauraient l'tr les docteurs de la loi lorsqu'ils ont perdu leur gnie On a beaucoup reproch Spencer son assimilation des traphim juifs aux traphimidolitriques, et la persuasion que les premiers avaient temprunt kgyptiens. Mais aux on oublie d'abord que Spencer tailoin d'avoir march seul dans cette voie. Quant l'assimilation, nous en convenons franchement, elle nous semble parfaite, et certes il suffisait de savoir avec lieque CI le grand prtr des ternples gyptienportait galemen suspendue son cou une image de Sapphir, qu'on appelait critet que la manifestation de la vrit trouvait vident pour reconnatr s'y 3, la vritde ce mot de saint Clmen d'Alexandrie : a Les rites, les crmoni le culte des gyptien et sont on ne peut plus semblables ceux des Juifs, - simillima 4 . I Chaque Dieu, dit son tour Kircher, avait des instruments de divination semblables. Chacun avait sa spcialit Srapi tai consult de cette manir pour tout ce qui concernait les travaux agricoles, Anubis pour les sciences, Horus pour tous les biens, soit du corps, soit de l'me Isis pour la crue du Nil et la fcondit terres, etc. 5 . des
4. Symbolisme, p. 136. 2. Dollinger, Paganisme et judasme t. IV, p. 197. 3. klien, Hist., t. XIV, p. 34. 4. Strom., t. V. 5. iEdipus, ch. II, p. 444.
Mais Spencer vous donne encore la raison de cette ressemblance. Sans doute, dit-il, chez ces peuples paen ces tra phims taien plus souvent le sigdes mauvais esprits, mais le primitivement tous ces mme instruments avaient commenc par tr des modes de communication anglique car il ne faudrait pas croire, ajoutait-il, et en cela nous sommes parfaitement de son avis, que Dieu, qui avait fait u rglela loi par les anges 4, se manifest personnellement dans ces consultations familires Effectivement, ce serait aller contre l'opinion de tous les thologiens nous le verrons plus tard. Envisag et ce point de vue, la similitude n'avait plus rien d'tonnant puisque des deux cht l'institution remontait au mm berceau et s'exer~aitpar des puissances de mm nature, quoique de valeur diverse. Il serait donc temps d'en finir avec tous ces dbat d'ant riorit ou de plagiat qui n'ont plus de sens depuis que l'on retrouve les mille et mille preuves d'une premir ducatio commune, et celle non moins vident rajeunissement spidu rituel et perptueldans l'humanit anciennes vrit des et et des anciennes erreurs.
III
Cercles, tables, objets tournants.
1.
- Mystique du cercle.
On sait que pour toute la philosophie antique il y avait et dans le cercle quelque chose de mystrieu de divin. (i Dieu est un cercle, dit Mercure Trismgiste Dieu est un cercle intelligent dont le centre est partout et la circonfrencnulle part ; et nous verrons Pascal naturaliser cette dfinitio sublime en rempla~antDieu par le monde, auquel il refuse
1.
i)
'(Saint Paul,
Hbr )
MYSTIQUE DU CERCLE.
265
heureusement l'pith d'intelligence que le panthismlui dcerneEn cela, du reste, il agissait encore comme les Anciens, qui reprsentaien aussi le monde par un cercle. De l le cercle plac sur la tt de presque toutes les statues divines. Appliqu au Dieu criateur, il reprsentaivi demment l'ternit mais appliqu tous les dieux en gnra encore qu'il et surtout ceux que l'on disait cr&, il est viden signifiait autre chose, et que si le mot 6&, comme nous l'apprend Platon, vient du verbe 6 G , courir, le cercle signifiait le n~ouvementou la course de ce dieu. On ne peut plus en douter lorsqu'on voit l'esprit de vie reprsentpartout sous l'emblm d'un serpent, surmont d'un globe ou cercle, auquel deux grandes ailes sont attaches Pour les anciens, les intelligences incorporelles taien cercles invisibles, causes prodes totypiques de tous les orbes plantaires Avant les nombres (1 mathmatiques Proclus, il y a les nombres qui se meuvent dit par eux-mme ; avant les figures apparentes sont les figures vitales, et avant les globes matriel se meuvent dans des qui cercles, le Crateu produit les cercles invisibles 2. II a Deus enim et circulus est, disait Phrci 3. C'est dans cette doctrine hermtiquque Pythagore avait puis cette prescription crmoniel d'adorer Dieu en se prosternant de manikre approcher le plus possible d'un m cercle parfait, ~rposxive~v p i c p e p d j ~ . e v ~ v . Pierius nous affirme que Numa prescrivait la mm coutume&,et Pline dit son tour : En adorant, nous roulons pour ainsi dire tout notre corps, totum corpus circumagiinur. n Il n'y avait certes pas bien loin de ces conceptions spirituelles, et de ce qu'on pourmit appeler la mystique du cercle, la vision du jx-ophkte Ezcllie la description qu'il nous et donne, soit du T O ~ R B I L L O N divin qui se roulait dans la
((
((
'1. 2. 3. 4.
Ayant servi de premier mcd&leou de forme, Proclus, in quinto libro, h c l . Hymne de Jupiter. Pierius Val.
flamme e t - dont le centre ressemblait au minerai d'argent quand il rougit au feu, soit des roues terribles et pleines d'yeux appeleCHARS DE DIEU, roues dans lesquelles est l'esprit de vie, et qui tournent dans le milieu de la grande roue du monde, paralllemenaux animaux sacr l . L'esprit se meut circulairement, 11 dit ailleurs .encore l'gcriture en parlant du soleil 2, et le Zohar ajoute avec sa profondeur ordinaire : Ce verset est de diffide entente, il semblerait vouloir dire : le soleil se meut circulairement ; mais il s'agit ici de l'esprit qui est sons le soleil, et qui est appel l'esprit saint, et qui se meut circulairement vers les deux cdts pour qu'ils soient unis dans la mm essence 3. Le mouvement circulaire, absolument contraire la prci pitation verticale imprim tous les corps par la loi naturelle des graves &, impliquait donc pour les Anciens l'idd'une volont intelligente, et ne pouvait tr imprim que par elle. Toutes les fois que ce mouvement n'tai imprim par pas l'homme, il tai consquencplus ou moins iinmkdiate la d'une volont intelligente suprieur la sienne, autrement dit d'un esprit. Oui, d'un esprit, soit qu'il s'ag grands archanges condes ducteurs du soleil et des astres, ou du plus misrabl follet qui faisait tourner le rhombe chaldeou la toupie babylonienne. Devant consacrer plus loin tout un chapitre aux premiers, nous devons aussi, dans le chapitre Ftichismenous restreindre aux volution circulaires imprime les gnie l'idopar de ltrimagique aux objets qu'ils possdenou qu'ils manient. Quand l'hcriture veut parler de leur chef tous et de son mouvement, elle le reprsenttoujours tournant autour ou
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1 . $zch. ch. 1, v. 4, etc. Ces roues, dit Cornelius, signifiaient les orbites sidraux comme les figures des chrubin signifiaientles anges qui les dcrivent 2. Eccls.1, 6 . 3. Zohar, fol. 87, col 346. 4. Nous reviendrons sur ce paradoxe apparent, au chapitre Sabe'isme.
R H O M B E S ET O B J E T S T O U R N A N T S .
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dcrivanun cercle, circtin~am"ni1ans terrain, se promenant autour.de la terre ou circulant autour de nous et cherchant dvore proie, circuit qumrens, etc.. . C'est toujours clans sa les replis de l'antique et tortueux serpent qu'elle nous montre la pauvre humanitenserr broye et
2. - Rhombes et cylindres.
Qu'y a-t-il donc d'tonnan ce que les subordonn ce de Dieu circulateur , ses lili ou dastres impriment le mm caractr sacr leurs saliens, leurs corybantes , SL leurs derviches, leurs convulsionnaires, leurs mdiums leurs possd Nous avons djdit quelque chose des premiers, et comme nous y reviendrons encore, contentons-nous des derniers. Nous fme profondmentonn premier dbude au l'pidm spirituelle de 1853, de voir avec quelle obstination des dans notre Acadmi inscriptions se refusait reconnatre les tournoiements surintelligents qu'elle avait sous les yeux, les pratiques consigne chacune des pages qu'elle cri ou qu'elle s'assimile toute heure. Au lieu de laisser M. Babinet reporter toute la gloire de l'invention deux gamins de New-York, ou M. le docteur Jobert de Lamballe rduirtout le mystr au jeu du muscle pronier comment cette Acadmieet son dfau le premier professeur venu, ne venait-il pas les faire taire, en leur montrant, classiques en main, que dans tous les temps et dans tous les lieux le gnide la divination ayant toujours affect cette forme et ce mouvement de rotation, les deux gamins de New-York et le muscle proniedu docteur ne pouvaient pas s'tr entendus avec tous les sicle pour fasciner le xixe l'aide d'une ruditiodont tous les souvenirs chappaien nos archologuedistraits ? Voyons donc un peu tout ce que nos 6rudits auraient pu se rappeler ou apprendre cet gard
C'est important, car, dit M. kd. Charton, on n'expliquera avec certitude les syinboles grav les cylindres et .les casur chets dcouvert Assyrie que lorsqu'on aura une comaisen sance parfaite des dogmes religieux de ces peuples.. . Suivant toute probabilit ces cylindres taien des amulettes.. sur lesquelles &aient graveles nime schnes que nous voyons reprse~~t les bas-reliefs colossaux des monuments dans assyriens. On en trouve de semblables d a m l'ancienne Bgypt.e1 11 . Avec de telles indications, comment ne s'est-on pas rappel tout de suite 1a destination des fameuses boules d'Hcateet leur en-qloi si bien dcri Seldenus dans ses D i e u s $Aspar syrie? Il ne faut, pas oublier7 dit cet habile arclx5oIogue, ces anciens fttseazm t o u ~ n a n ~des mages chaldens T ~ O ~ ~ I V s G ~ X ~ T L X O G ;2, c'est-Mire des petites boules ou cylindres do~-'s c,ouverts de caractres contenant un saphir et entour d'une lanikre de peau de buf c'taipendant que ces objets tournaient qu'ils invoquaient les dmon p o s rotantes d ~ m o , nes inuocabani. Ces objets appartenaient ces pratiques que nous dsignon par le nom de z p o q + x Y ~ , ou approches d m o n i a q z ~pratiques, constamment en usage dans la confection s des traphjmsC'est k ces pratiques que font allusion Ies oracles chaldaques lorsqu'ils parlent de l'nergi qui travaille autour des boules d'Hcate3 L'oergi qui trauailde autour !... voilk un mot qui e pargn de bien grands physiciens, y compris MM. Chevreul et Faraday7 de bien grands tourments et de bien &normes1 6 1rsie physiques 4.
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4 . k d . Charton,
3. Planclw traduit c r ? o ~ x k kpar u qui tourne en rond c o n m e un fuseau. 3. Selden, de Terapiaim, p. 39.
4 . Nous avons djdit que les anciens appelaient souvent 6nerya. ou forces les puissances spirituelle^, mot qui revient celui d'hlohim ou, de forts. (Voir, sur tout cela? notre trr Mhnaire, p. 4 5 9 , et, pour les essais d'explications scienlifiques, son Appendice con~plmenlaire 5.) p.
RHOAIBES ET O B J E T S TOURNANTS.
269
Pour les anciens, cette nergiec'tai Hcat elle-mrne Hcat attirpar le charme ou la prir fatale et indispensable, i v i y x n . Aussi trouvons-nous dans Eusbe qui l'emprunte au Trait des oracles par Porphyre, un oracle d'Hcat ma racontant ainsi sa propre vocatio: Pourquoi7 clsirant prsencem'avez-vous appelen ine f o r ~ a n t moi dess Hcate descendre du haut de l'air par des ~acessit (ch+ X X ~ qui enchanen ) les dieux ? N Chez les figyptiens7 c'taiti l'Isis souterraine, identique k l'Hcatchaldenneque le cylindre tai dvou conOn viendra que rien ne ressemble davantage ces roues prires ou cylindres tournants sur un axe7 dont M. Charton nous donne encore le modle2et qu'en Chine on faisait tourner (1 avec rapidit nous dit-il pour procurer aux dvotle plus de mritepossible; N mais comine ils taien gale ment recouverts de caractre et que tout chez eux rappelait leurs analogues divinateurs, il est trks-prsumabl que le tournoiement s'effectuait par quelque dlg spirituel de Confucius ou de Buddha. Nous nous en assurerons tout l'l~eure. Enfin nous avons l sous les yeux l'iinase de l'un de ces cylindres rapport Ninive par Keppel ; il reprsent de un homme et une femme en consultation devant une t d l e trapze l'homme tient une coupe (syinbole de divination) et l'l au-dessus de la table sur laquelle plane une toil (symbole de lTes$it). Rien ne szrai plus clair 3. tr Du cylindre nous descendrons nhcessairement au rhon-~be de bronze, rhombe magique, s'il en fut jamais, si nous en croyons Properce et la sorcir Siintha qui7 clans Thocrite se vante d'avoir appris d'un Assyrien l'art de le faire tourner. Or, cet art consiste simplement t~ forcer Vnu le tourner elle-mm a Vettere ipsa gyrari. n
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4 . Eus$be,
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M. Mongez, dans une Notice publi J 8 4 8 sur cette maen gic,ienne cle Thocrite arrive rechercher l'origine, la nature et I'uszge du rho~nbed'airain, qu'elle fait tourner & plusieurs reprises clans le cours de ses oprationmagiques. (1 L a tradi\ioll suivie par Pindare, dit-il, attribuait l'invention de cet elle-mme qui, pour procurer Jason le instrument Vnu secours de Md en avait dcouver proprit lui les merv&leuse~. Apollonius de Rhodes dit qu'Orph s'en servait p u r dtourne fureur des vents et il en faisait remonter la l'origine CL l'expditiodes Argonautes. Il y avait des rhombes de toute sorte de figures, mm triangulaires. Horace (pocl 47) 'appell tz~rbo,tourbillon. Les magiciennes faisaient un rhombe de t o ~ ~ t qui pouvait tourner aismentmm d'un peloce ton de 61. On vit des lgislateurdfendraux femmes de le tourner sur les chemins et mm de le porter 2~ dcou vert, pour ne pas dh-tarresprawclu Zaboz~rew.Les sorcire le portaiat cach dans leur sein; u mais, dit Lucien (dialologue entre Mlyss Baccllis), pour le rendre efficace, et il fallait prononcer des sons barbares et terribles, que Psellus compare des cris de btes et que Pindare nous dit eilcore avoir krvlJason par Vaus 1) Les Grecs avaient hrit ce prtendbienfait. Chez eux, de c'taitcomme chez leurs mah-es, une espc de toupie dont 1a rotation avait, disaient les magiciens, la vertu de donner aux hommes les passions et les mouvements qu'on voulait leur inspirer; quand on l'avait fait tourner dans un s a s , si l'on voulait corriger l'effet qu'elle avait produit, et h i en faire produire un tout contraire, le magicien la reprenait et lui imposait un mouvement contraire. Pour bien comprendre ces habitudes antiques, il faut les rapprocher de leurs analogues contemporains et rappeler ici les calebasses tournantes que les habitants de I'l Cuba, de au dire du prsidende Brossesi, N consultent dans chaque
274
nlnag tous leurs besoins, et par les rponse sur desquelles ils paraissent se conduire. Ceci rappelle les singuliers bton de l'l Ceylan, d011t de le voyageur Knox nous donne ainsi la description : u Pour trouver les voleurs y dit-il on se sert ici d'un Mton surmont d'une noix de coco mobile. Le prtr qui tient ce bSton est c,onduit devant les individus suspects alors la noix qui dirige le bto se met to~lrner ct et d'autre jusqu'h ce q~l'elle de s'arrt devant un coupable. Cet arr de la noix ne sufit pas aux consultants, car ils ont plus de critique qu'on ne pense, et ils exigent que le prtr ressente en mm temps une conviction intrieur jure que c'est bien lui.. . On poursuit et la cause, et si le voleur nie, il faut qu'il jure son tour et se soumette l'preuvde l'eau bouillante 4. Notre clb voyageur Mariette nous a dit nozis-mm avoir vu entre les mains de toutes les feinn~es arabes, qui passaient leur temps. les jnterroger7 des jarres tournantes ou coupes modernes et grossires trks-proches parentes probablement de ces coupes antiques et prkcieuses que l'histoire miv vers elle nous montre entre les doigts de tous les prtre du monde, y compris Dscl~emched,le No de la Perse, qui savait y lire, disait -on les destinede l'humanit renaissante et peut-tr mm y compris aussi le patriarche Joseph, cachant dans le sac de ses frre (1 la coupe dont il se sert pour deviner 2. 1) Nous pourrions prolonger l'infini cette exposition de tous les objets tournants de notre musmagique, par exemple
y
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montrer encore ces lampes plusieurs mcheque les Indiens, dans l'adoration appelanatrica, font tourner const,am~nent autour de la tt de l'iclole, et ces perches entoure bancles de d'toffede toutes les couleurs que les lamas tl~ibtain portent en procession en les faisant tourner sans c.esse, et ces coupes ou chaudire magiques que les anciens Chamans d posaient avec un miroir clans les tombeaux; mais, encore une fois, nous ne voulons pas puise matire Disons seulement la se quelques mots de ce qui dans l'antiquit para rapporter plus spcialemen nos tables. h
3.
- Tl~e'ologie des
tables antiques.
On se rappelle' encore l'tonnemende la science et son premier mouvement de dngatio lorsqu'au milieu de l'pi dmi tournante on lui montra dans 17Apologtiqu Tertulde lien un passage sur la divination par les chure et par les tables, passage qui dchiraiaussitbt .le brevet d'invention s concclsi lgreme aux deux g a m i ~ ~ amricainsEn vain remarquait-on, dans beaucoup de traductions, soit la suppression du mot lui-mme soit une note explicative sur cette erreur probable de transcription, le texte primitif restait ii~ainovible,et prouvait une fois de plus que ce que l'on prece nait pour du nouueuu tai qu'il y avait de plus vieuz sur la terre. Oui, la table et ses volution taien lieu cominun dans un tous les rites divinatoires. Mais pourquoi la table? Ah ! c'est que par elle-mm la table tai des emblme les plus sacr relations entre un des les dieux et les hommes. Et cela tout aussi bien chez les Hbreu chez les idoque ltres La table sucrchez les Hbreu s'appelait mensa phanim, c'est- -dir la table des faces ou des pains de proposition. Josph et Thodore disent qu'elle tai ronde coinine la
C E R C L ET A B L E S S,
ET O B J E T S T O U R N A N T S .
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terre, recouverte des signes du Zodiaque et portsur quatre pieds qui repr4sentaient soit les quatre saisons, soit les quatre anges soutiens du monde, quatuor sustcntatores. Cette table tai prototype, comme l'on sait, de la table le par excellence, de la table sainte autour de laquelle les hommes devaient vingt sixle plus tard se nourrir du pain des anges et s'assimiler l'essence divine elle-mme Tu me feras, avait dit l'hternel Mosetu me feras une n table trs-pur en bois de stiml Plus tard, c'est le mm Dieu qui par la bouche d'Isa fulminait cet anathkme contre les tables profane l'ivresse par de ce mm peuple : u Et leurs tables ne sont plus qu'immondices et vomissements 2. Entre cette prescription et cet anathm se trouve renferm toute la philosophie de nos tables. Il fallait bien que cette table-MEDIA,s'il en fut jamais, car mensa, suivant Varron, venait de media ou [~.C(7-f med.ia.trix, se retrouv dans le paganisme, soit comme plagiat sacrilge comme tradition primitive, soit comme rvlati soit permanente faite chaque peuple par son dieu : Vous ne pouvez, disait le grand Aptre vous asseoir en mm temps la table du Seigneur et la table des dmon 3. Cette table sacr tai bien diffrent tables ordinaires des et domestiques; Aristophane et Cicro nous l'affirment : Les tables hiratiquesou des bons dieux, dit ce dernier, n'avaient rien de commun avec les tables profanes4. Une vraie table hiratiqu taicelle de Darius, que Quinte-Curce nous reprsent u couverte des images des dieux 5. C'tai celle qu'on appelait chez les Grecs AE~.$VLSOG ~ & X E & , T
(
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1. Exode, ch. xxv, v. 23. 2. Is ie ch. LXV, V. 4 4 . 3. Saint Paul, 1 Cor., ch. X. 4. De Natura deorum, 1. XXXI. 5. Ibid., 1. Y.
II.
ou tr6pied delphique. Elle tai d6di consacrpar des el rites tout spciaux II paratrait d'apr certains auteurs, qu'elle tai souvent surmontd'une b u l e , car on l'appelait parfois xw.^ $9 p p - ~ p i p y .xdc;~-o simulacre du monde. Martial appelle ~ ou ces globes, ci les mondes priphdr"ques1-N Nous avons vu dj qu'tai fameuse table du soleil, en ce la &hiopie; celle d'Hercule, en Grce ne lui cdaien rien comme valeur mystique et proph1,ique Pausanias, voulant dcrir sorts d'Hercule dans la caverne de Bura (en Achae) les nous dit : K C'EST LA TABLE qui rend les sorts au moyen des osselets qu'on jette dessus2. Mais Seldenus est bien embarrass du rl que pouvait jouer lun certain dieu Patseque dont la statue se trouvait aupr de la table : Si je ne me trompe, dit-il, c'taia le gnide la table 3. Sans doute; V comme il tai g h i e directeur et interprt des osselets. le Les Romains leur tour avaient leurs tables paniceet consacr&es, les tables aux libations 4, qui ressemblaient beaucoup par Ie fait & celles que le propht Isa et le propht zchi avaient en vue lorsqu'ils aux Hbreu d'avoir, comme les paens dress la fable de lu Fortune 5. Ces tables aux libations s'agitaient comme les autres, si nous en croyons ce vers attribu Thieste6 :
Et ipsa trepida mensa subsaliit solo. Et la table, dans ses trpidations bondit sur le soi.
Enfin, qui ne reconnatrai le fameux ta-rot de nos cabapas listes-sorciers du moyen g dans la non moins fameuse rota divinatoria (roue divinatrice) des hgyptiens et des Hbreux
4 . De N a t w a deorum, 1. XIV. 2. In Achuica. 3. De di-is Sy., 389. p. A. Voir Servius, /En. 1. 1. Hliod. th. V. in W h . , XV, et Ursinus. S. Isae L X ~ , M . ch. v. 6. Voir Delrio, 1. IV, ch. II, p. 9 .
C E R C L ET A,B L E S S
ET OBJETS TOURNANTS.
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Si nous en croyons le pseuclo Eliflias Luydjcil ( t . 1 , p. 365), le premier tarot &ait un v6ritable oracle et rpon dait & toutes les questions possibles avec plus de nettet et comd'infaillibilit que l'androd d'Albert le Grandi. Il tai pos de toutes les figures cabalistiques de la Bible et dos anciens peuples2. Nous ajouterons, nous, que c'tai sacriun lgformel et du premier ordre, puisque autour du nom incommunicable (ttragrammatonvenaient se ranger, comme les rayons de ce centre divin, les plus immondes embl&mesde la hiroglyphisatanique, tels que le phallus, le cteis, etc. Quant la r o u e antique, Kircher nous en donne encore une description complte puise dit-il, dans les uvre du vnrab : c'tai enlacement de cercles cabalistiques, Bd un de chiffres, de noms, de plante et d'esprits, fort insignifiants par eux-mmes sans doute, et qui n'avaient, comme tous les mystrede ce genre, d'autre efficacitque celle qui rsult et de l'intentioa et de la convention. Dans toute la circonfrencde la roue, dit-il , on voyait les hiroglyphede certains animaux rangen cercle; au milieu de sa rotation, la r o u e s'arrtai la hauteur d'une main et de son index fixdans son encadrement immobile. Alors l'animal qui se trouvait en face de cet index-aiguille tai dieu qu'il fallait invoquer tout d'abord pour obtenir le de lui ce qu'on dsirai savoir. Il est probable qu'ensuite le dieu s'exprimait lui-mm par les lettres tracedans un autre cercle. Souvent on traqait ce mm cercle sur le sable, et on y insrai vingtquatre lettres de l'alphabet, en ayant soin de les dpose chacune d'elles un grain de millet. Cela fait, on sur introduisait un coq, et le coq (mdiu fort intelligent sans le savoir) s'arrangeait pour choisir ses grains de millet, de manir & former un sens et h claire tous vos doutes. Ce n'est
1. T&e artificielle, vritabl automate, dont on attribuait faussement la confection ce grand homme. 2 , On donnait aussi ce nom certains jeux de cartes dispos& cet effet.
pas sans raison que nous donnons le nom de mdiu un tel coq, car celui qui voudrait essayer sur les coqs ordinaires de sa basse-cour serait bien vite convaincu qu'il y a coqs et coqs, et que le coq [tichest un vritablaigle aupr6s de celui des volaillers. Kircher termine en donnant le dtai d'une autre roue divinatrice, vritabltable tournante dont se servaient, dit-il, les Hbreux dont il emprunte la description Pardes : Elle et grantait dit-il , surmontde quatre globes de diffrentes deurs, et tous ayant dans leur centre un axe sur lequel ils pouvaient trs-facilemen tourner, supra axis polum facili negotio versatiles. De ce centre partaient vingt - deux lignes qui aboutissaient autant de lettres hbraque y avait Il aussi l un doigt indicateur, sur lequel lai cri nom de le Teh-agrammaton. L'instrument ainsi complt se mettait on la en prir pour demander qu'il rvl vritavec le plus d'intensil possible, impensius. Alors les consultants prenaient l'instrument par les deux manches ou poigneset, levant les yeux au ciel, ils piaien avec soin le mouvement fatidique, et, quand enfin celui-ci s'arrtait toute leur attention se portait sur les lettres indique les lignes parties du centre, car par c'taien elles qui taien cense donner la rponspar une sorte de vertu divine et d'intelligence directrice 1 u Comme alors M. &liphas Lv bien venu k nous dire : est Le mouvement d'une chose morte' est le rsulta d'une impression dominante. Les coups, l'agitation, les instruments jouant d'eux-mmes sont des ilhisions produites par les mme causes! Le bon sens nous a toujours dit le contraire; jamais le hasard n'cririen qui ait un sens, et jamais les hommes n'en ont manqu2~ ce point d'en chercher un, lo il n'y en a jamais eu. Les consultants de 1853 prenaient exactement les mme prcaution ceux du temps des Pharaons. II que Dans un ouvrage publi en 1855, Boston, sous le titre. de
1. Kircher, loc. cit.
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Experimental investigation of the Spirits, D on trouve le dessin trs-exactemen conforme de ces deux roues divinatrices employe quarante sicle de distance. Rien ne mancpe dans l'une de ce qui se trouvait dans l'autre. On y voit un cadran, une aiguille et une planche de prcautiodestinh cacher au mdiu la vue du cadran ; c'est le soulvemenseul et spontan de la table qui doit faire agir l'aiguille au moyen d'une poulie. Un autre modl nous montre une seconde petite table roulettes superpos la grande, qui marque les letsur sur tres. Les mains du mkdium doivent tr pose la. petite, qui doit rester immobile, bien qu'elle soit quilibr telle de sorte que le moindre mouvement du mdiuse trahirait imm diatement. Pendant qu'on dployai luxe de precautions aux tats ce Unis, un ecclsiastiqu clbr notre connaissance, recevait de de M. l'abbVincot, missionnaire de la province de Sy-Tchuen, L l'est du Thibet, une lettre dans laquelle on remarquait les paroles suivantes : Ici le magntismanimal est connu depuis bien des sicles ce qui prouve que Mesmer n'en est pas l'inventeur en est de mm des tables tournantes; ces tables Il savent mm crire avec une plume, soit avec un crayon soit qu'on attache perpendiculairement l'un de leurs pieds. Je penserais donc que toutes les sorcelleries ont pass d'Orient en Europet. Et la meilleure preuve que notre bon missionnaire ne ment pas, comme on l'a prtendu c'est que, d l'ann1829, on lisait dans les Annales des voyages (t. XLIII, p. 363) : u Celui qui a l'intention de faire apparatr sin fait balayer la un meilleure salle de sa maison, prpardeux tables et y rpan une poudre blanche; puis il se procure une baguette droite dont il fait un pinceau, et une rgl horizontale pour bien tenir
1. Voir cette lettre dans l'Univers du 14 avril 4857. Quant cette derniera prcaution lecteurs pourront la reconnatre c'est prcisme nos car celle que M. de Saulcy et moi croyions avoir invent premiers. (Voir sa les lettre aux premikres pages de notre premier volume.)
la table. Alors il cherche, pour guider ce pinceau sous la direction de l'esprit invisible, un petit garcon qui ne sache ni lire n i crireQuand le moment est arriv l'esprit consent si paratre pinceau que tient l'enfant commence ii se moule voir d'une manir irrsistiblet rend des rponses soit en vers, soit en prose, suivant les circonstances. Nulle femme ne peut tr prsentdans ces occasions. Quelquefois l'esprit voqurefuse de paratre mais, dans d'autres temps, les rn~ze Confucius, ou du dieu de la guerre et de ses gn de raux, se montrent et donnent parfois des rponsesur les affaires d'ta les destine la dynastie. (Tir les et de par Annales, du Canton Register. ) Dcidmen nous tr tant troubl pour devant la nouveaut de 1853, il fallait que nous fussions nous-mme bien neufs. C'tai permis nous toutefois, mais YAca~ln~iindes scriptions! ... Comment expliquer son sommeil devant l'agitation fivreus s'tai qui empar deux mondes? De deux choses des l'une : ou elle avait oublitous ses auteurs sacr profanes; et ou elle voulait faire acte de bien mauvaise confraternit en laissant, comme nous l'avons dit, sa grande su l'Acadmi des sciences se fourvoyer'pendant cinq ans dans la folie des petits mouvements naissantsi, des pendules explorateurs2, des vibrations invisibles^, des jeux musculaires pronier4 , etc. D'une manir ou d'une autre , on ne sait comn~entqualifier M. une telle conduite. Enfin, apr ces cinq annes Maury a senti la ncessitd'une rparation a laiss parler l'Antiil quitmais quelle rparationgrands dieux! que celle qui consiste dire : Vous mentez, ou vous perdez la tt 5 ! .
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4 . Babinet. 2. Chevreul. 3. Boussingault. 4. Jobert de Lamballe. 8, (( LES TABLES KIRCHER. La plus remarquable de toutes les tables ET sans contredit la clb mystiques, bien qu'elle ne parct pas tourner, tai table isiaque ( Bembina) dont Kircher nous a fai t une si magnifique descriplion. Sur cette table ( qu'elle fprimitivement ou secondairement gyptienne
~h6ologieet arch6ologie de la pierre. - Beth-el et Beth-aven. - Pierres anim6es (Ep+~mq).- Pierres animbes et parlantes. - Pierres animGes, parlants~, marchante? et tournantos. - Monolithes de 40 pieds de hauteur et pesant 500,000 kilogr. - La tradition et la gologi s'accordant pour assigner &celles de l'Irlande une origine africaine. - La nature et la main humaine reconnues impossibles. -Note sur l'arch6ologie du g4ant et la suriutelligence du logam et du menhir.
1.
- Thologide la pierre.
Le ftich grandit et devient pierre, en attendant qu'il devienne monument. D l'antiquit la plus recule nous voyons chaque nation signaler dans certaines pierres les manifestations sensibles d'une puissance spirituelle, et la Bible, qui doit faire toujours autoritdonne celles qu'elle sanctionne le nom de bethel
peu nous importe) taien gravtous les symboles s e rapportant aux quatre mondes, archtype intellectuel, sidra lmentair aux douze dieux et et qui les rgissaientous { r e d o r e s ). Osiris, comme principe actif, et Isis, comme principe passif, y jouaient les principaux roles. L'astronomie et plus encore l'astrologie faisaient donc le fonds de cette vaste encyclopditho logique comme on les comprenait a celte poque Mais, dit avec raison Kircher, cette thologi e s e contentait pas d'&tre n purement doctrinale, elle tai avant tout thurgiqueet tout autour de cette table avaient lieu des rites, des ddicaces accomplis avec toute l'attention et toutes les conditions psychiques et matrielle ncessit cette conpar inutile. ), viction : que le moindre oubli erendu toute la crmon C'tai vocatioprolong, vocatiofaite par des prbtres inspir une d'une sainte fureur. La table elait en outre chargd e simulacres et d'amulettes attractives des bons gnie rpulsivedes mauvais, ainsi que des et formules de supplications adresse premiers, pour qu'ilsvoulussent bien aux en rvl songe les remde qui devaient sauver les malades. Par le m&me pacte, et devant la mhme table, ils consultaient encore les dieux sur tous leurs doutes et difficult croyaient en recevoir les rponses par les et soit gestes et les signes que leur faisaient ces images, soit par les rvlatio que les dieux caches derridre ces signes, leur faisaient en songe ou dans l'extase (a). Nos gyptologue modernes se sont montr bien svr pour les traduc(a) O E d i p s Bgypt., t. III, p. 159.
(demeure de Dieu), pendant qu'elle dcern toutes celles des peuples idoltre le nom de beth-aven, c'est- -dir demeure du mensonge. De toute manire le principe est sauv dans la thori et, biblique, ces pierres sont toujours la demeure d'un dieu vrai ou d'un dieu faux. Voilcertes une assertion qui suffirait elle seule, nous le savons, pour brouiller la science avec la Bible, si, dans l'intr la paix tout prix, la premir ne savait pas se de retourner et rduir tout ce qu'elle appelle le a pur symle bolisme de la philosophie antique. N Assurmenle culte biblique de la pierre n'aurait aucune
tions hiroglyphiquede Kircher, et nous avons, pour ainsi dire, palp la preuve d'une indigne calomnie, formulmalheureusement p i r l'un des hommes dont nous avonsle plus de droits d'btre fiers, par Champollion; nous nous sommes assurau MusKircl~erd u Colle'ge romain, de l'existence d u livre et du passags arabes dont notre snvant a oql'accusar d'avoir t tout sinlplement l'invenleur; l'un et l'autre existent et rponden eux-m?mes. par Que, dans l'interprtatiolittral alphabtiqu hibroglyphes, Kircher et des se soit complt!tement abus personne n'en doute aujourd'hui, mais qu'iln'en ait pas saisi l'esprit au moyen de ses ingnieu rapprochements et de son ruditio hors ligne, voil ce que nous ne pourrons jamais accepter, et, dans nous espron faire passer ce paradoxe notre chapitre sur les oblisques l'tade vritdmontr Nous le croyons tout fait dans le vrai, et beaucoup plus peut-btre que tous ces contempteurs runis lorsque, propos des tables sculpte l'oblisqude Saint-Jean de Latran et s u r celui de Flasur minius, il nous dit : Les tables sacre taien comme le rpertoirsynth tique des symboles les plus clbr relatil's aux oprationles plus secrte des dieux, ainsi que celui des forces par lesquelles on croyait pouvoir les attirer. Gravparticulirement et comme quelque chose d'excellent, tant sur les oblisque les sphinx que sur les murailles des temples, ces ernet blme avaient pass de l dans les tables, qui se trouvaient ainsi la rpt tion des monuments ( a ) . Il ne faut pas oublier, propos de cette table isiaque, qui a cot tant de travaux et occasionn de si grandes dpense typographiques au bon jsuite qne Jamblique, si rhabilit aujourd'hui comme exactitude mystique gyp tienne (nous le verrous encore), s'exprime ainsi : Si les prbtres, dans les sacrifices, oubliaient un seul des rites grav les monuments, ils s'attendaient sur
(a) OEdipus Sgypt., t. III, p. 230.
raison d7t,rs'il ne reposait pas sur un mystrieuet divin symbolisme. Ce n'tai en l'air et sans raisons que le nom pas de Jhova tai gravsur la schleyaou pierre fondamentale du temple, qui remplaqait l'arche d'alliance toutes les fois qu'elle manquait au sanctuaire Cette pierre, ne l'oublions pas, tai l'insparabl compagne du peuple voyageur, consepente eos petra, et le messie conducteur de ce peuple s'appelait la pierre d'IsraEl 2. Ce n'tai sans raison que Moss'adressait la pierre pas pour en obtenir cette eau rafrachissant que dksiraient les cerfs altr dser; que Pierre tai du choisi plus tard pour devenir la pierre sur laquelle devait s'leve toute l'hglise ; et que 1'~~ncienne de Luza (ou pierre-dieu) prit ville le nom de Beth-lemou pierre-pain, prcisme moau ment ou le dieu-pierre d'Isradevenait lui-mm le dieu-pain de l'kvangjle etc. Il y a l une persistance de mtaphorqui ne peut s'expliquer que par une persistance plus grande encore des ide symboliques sous lesquelles on voilait le plus grand des mystres savoir : celui de l'imposant dific qui, bas primiti-
".
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voir s'vanoui l'instan tout leur u v rthurgique Isis, consulte apparaissait ordinairement en songe, cornine on l'avait vue reprsent sur sa table, et, par diffrentsignes, donnait alors des rernbdes ou des solutions (a).: ) Non, si Ki rcher s'est tromp grammaticalement, et encore Cl~ampollion convient que sans lui, sans sa grammaire copte, on n'ejamais rien dchif fr ne s'est certainement pas mprisur le fond de la religion gyptienne il et chaque jour s'en prsenterquelque dmonstrationouvelle. Le comte de Maistre a dit : Si cet homme prodigieux tai en Anglelerre, son buste, n et peut-ktre ses statues, rempliraient les musees ou couvriraient les places publiques de Londres ( b ) . Ce n'est pas trop dire. !. Voir Dieu et les dieux, de M. Des Mousseaux, p. 6 1 . 2. La pierre est devenue le pasteur d'Isral 1) (Gense ch. XLIX, v. 24.) 3. (1 Q u e n ~ u d ~ ~ ~desiderat ~ o c I u ~ ~ cervus ad fontes C L ~ I L U ~ I( ~ s . XLI.) P. 4. N Il natr dans la petite ville du, pain, n disait le propht Mielle
DeSfysteriis Mwpt., ch. xx, part. II. (b) Soirtes de Saint-Petersbourg t. II.
(a)
vement sur la schteyd'Isralsupporte aujourd'hui la coupole de Saint-Pierre et s'achver dans les cieux, lorsque, aprks s'tr difi mutuellement, toutes ces pierres humaines et vivantes, runieenfin par l'indissoluble ciment de la vraie charit n'auront plus recevoir que la clef de vofite ou couronne divine, garantie de leur rcompenset de leur ternell dur 1. Mais que notre philosophie moderne y prenne garde, qu'elle n'aille pas se compromettre avec la Bible et se croire quitte envers elle, par cela seul qu'elle aurait entrevu son symbole. Qu'elle le sache bien, paralllemen au symbole marchait avec la pierre un perptue miracle, et comme la pierre dont la divinitse rvla Jacob lui avait arrach ce cri : Que ce lieu est terrible !... c'est la demeure du Seigneur, et,je l7ignorais2 ! de mm le grand Aptr ne veut pas qu'on en doute. Selon lui, la pierre du voyage &ait le Christ lui-mme petra autem erat C h r i s t d , et la Bible nous la montre opran h son tour une multitude de miracles, excut toute appaselon rence, comme pour l'wim et le tlzu1nmim, par les influences sustiangliques reprsentan la personne de leur matre ici nentes personam Dei. I l faut donc bien que la philosophie s'y rsigne sans ces miracles, la pierre n'e t rien, et sans l'assistance rell de la Divinit grand symbole philosophique dont cette pierre le tai clef n'aurait t la compris ni retenu par personne 'l.
4 . a La science enfle, mais lacharild difie Saint Paul, 1 Cor., vin, 4 . n 2. Gense ch. xxvm. 3. Saint Paul, 1 Cor., ch. x, v. 4.
4. On ne s'explique pas comment Cornelius & Lapide peut essayer de soutenir qu'il n'y avait paa ici de pierre matrielle parce que l'Aptr dit qu'ils buvaient de la pierre spirituelle petr spiritali; mais, dans le verset prkckdent, il avait d&ji dit qu'ils mangeaient de la manne spirituelle, et la bien certes la manne, tout en tan figurc symbolique de l'eucharistie, tai e n mbme temps une nourriture matrielle doit y avoir identit dans la ra Il lit6 d e s deux miracles ainsi rapprochs LesJuifs, les Chalden Tertullien et ont donc eu bien raison, de traduire par la pierre qui venait avec eux, la pierre leur compagne, peira cornes, et saint Ambroise ( de Sacrum., 1. 1,
On peut saisir ici sur le fait l a solidarit constante des emblme et de leurs objets relset la manifestation historique de ces dernien dans les premiers, manifestation sans laquelle il n'y aurait jamais eu ni cul te ni thologie Celui qui ne considbre que l'emblm sans sa philosophie ne voit. dans le bethel qu'un misrabl ftic,h minra hallucinant toute la terre au point de lui faire prendre un caillou pour un dieu; et franchement, niracle pour miracle, ce dernier n'est pas le plus facile comprendre. Thologimystique appliqu ou sanction exprimental , des emblme par les prodiges, voil le mot du problme Celui qui sparces deux choses ne saurait en comprendre une seule. Maintenant le grand emblm de la pierre tandonn d'en haut comme la reprsentatiodu grand dific spirituel compos des mesdes anges et de Dieu, il et hors de toute logique que le paganisme, condisciple primitif du peuple hbre dans cette premikre col toutes les vrit oude e bliune l e ~ o n ses dieux ne tardrenpas du reste rp que ter dans tous les lieux du monde, en se substituant eux-mme aux messagers du vrai Dieu, pour se faire adorer leur place. C'est ainsi, avons-nous dit, que le beth-el, maison du Seigneur, devint aux yeux de la foi le beth-aven ou maison du mensonge, l'antique et sainte ina1zbu mizbacoupable 4 une et finalement dfenduecomme le Christ-pierre devint un Jupiter-lapis, aval par son pr Saturne, sous sa forme de pierre. Aussi, jurer par le Jupiter-pierre, J o r n lapidem jurare, n passait-il pour le plus sacrdes serments, nous dit Aulu-Gelle 2.
chap. 1 ) a dit avec raison a la pierre mobile qui suivait le peuple. On est tout tonn d'entendre le pieux et savant Cornelius protestanker ici compltement 1. ~ p~bGa-apavre'icu xiaomisybates ou pierres prophtiques M. Lebas dit (Revue des Deux Mondes). 2. Nuits attiques, 1. 1, ch. xxi.
Chaque dieu suivit tout aussitbt l'exen~plede son matre d'abord les dieux des sept plantes ) d 0 ~ 5 mconsacr aux cabires et aux grands dieux, ensuite les douze dieux du Zodiaque, leurs soixante-douze ministres, les trois cent soixantecinq patrons de chacun des jours de l'annepuis enfin la tourbe des grandes et petites desses liliet des dastres des dont chacun venait enchanter l'infini et convertir en ftiche ou talismans tous les silex du monde habitOn put croire un instant que la gologitai vraiment la mr de tous les cultes. Il devenait impossible de marcher sans se heurter un dieu, tant les places publiques, les carrefours, les chausse et les champs en taien encombrs On voit jusqu'o pourrait nous conduire l'inventaire d'un panthosemblable. Aussi nous contenterons-nous de rappeler nos lecteurs les plus famede toutes ces pierres, en les priant de ne jamais perdre de vue la qualific,ation d'anime ou vivantes (+.~y'os qu'elles recevaient partout apr l'onction olagineusqui consacrait, soit l'apparition spontan du dieu, comme dans le fait de Jacob, soit les manifestations subsquente produites par l'vocatioet le rit observ
S.
- Pierres
anime(Ep+uy$) et parlantes.
Laissons donc de ct la topographie de ces pierres, et attachons-nous en ce moment leur animation. Qui sait si quelques-uns de nos lecteurs ne diront pas comme Pausanias : En cominen~ant ouvrage, je trouvais cet que les anciens Grecs taien vrain~entd'une crdulitbien stupide (en adorantla pierre) ; mais parvenu l'Arcadie (cette ancienne contrdes Plasges-Chananens bien chang j'ai de faqon de penser I ? Que de Pausanias parisiens n'avons-nous pas vus depuis quelques anne !
j)
4 . In Achaica, p. 81.
PIERRES A N I M E E S E T P A R L A N T E S .
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Vouloir prouver que ces pierres taien regardecomme autant d'oracles, ce serait vouloir prouver la lumir en plein midi. Vouloir prouver qu'elles en rendaient de trs-re elles toutes seules, ce serait tout 2 fait peine perdue aupr du plus grand nombre. Nous demanderons seulement ce que devenaient cette fois, en plein champ, ces trappes, ces conduits acoustiques, ces mille et mille ressorts que Fontenelle supposait tablidans les souterrains de tous les temples, pour expliquer sa manir la mystification du pauvre genre humain ? On en conviendra; cette fois-ci le genre humain tromp ne pouvait s'en prendre qu' lui-mme pas d'intermdiairpossible entre l'oracle et lui; la pierre tombait le plus souvent des nues, comme nous le verrons tout l'heure; on la laissait refroidir, aprbs quoi venaient l'onction recommande prola nonciation de certaines paroles, puis l'interrogation et la rceptio rponses des Et ce n'tai pas d'hier qu'on le disait, car un acadmicie du dernier sicle s'tonnai retrouver dans le poeme des de pierres, attribu Orphde, toutes les merveilles raconte par les auteurs subsquents Dans ce poeme, ces pierres se divisent en ophit et sid'rit pierres du serpent et pierres des astres. L'ophit est raboteuse, dure, pesante, noire, a le don de la parole; lorsqu'on fait semblant de vouloir la lancer, elle rend un cri semblable h celui d'un enfant. C'est au moyen de cette pierre qu'Hln prdi mine de Troie, sa pala trie, etc.. . M. Falconnet demande pardon d'entretenir ses lecteurs de pareilles fadaises, et fait remarquer que les auteurs de tant d'extravagances seraient envoy 6s aujourd'hui sur-le-champ & Charenton. Mais comment n'a-t-il pas recul devant l'excellente compagnie dont il eiit illustrce triste lieu? Sanchoniaton et Philon de Biblos avaient djdfin btyle pierres ces des
1. M. Falconnet,
anindes. Mais, dit-il, croirait-on que Photius, cet crivai grave et judicieux, n'hsit pas nous instruire de toutes les circonstances de ces prodiges, que beaucoup d'autres auteurs du reste avaient constat avant lui? M. Falconnet est bien prompt juger; Photius pouvait parler de tout cela savamment, puisqu'il copiait Damascius, Isidore, Asclpiad et le mdeciEusbe ses amis, et qui, tous, avaient pass leur vie dans te commerce de ces pierres; Eusb principalement ne quittait pas la sienne, la portait constamment dans son sein, et en recevait des oracles <u voix qui ressemblait un petit sifflement; on voit qu'au me sicl de l'figlise on parlait exactement comme du temps du prt,end Orph. 1 Mais le tmoignag plus imposant est sans contredit celui le d'Arnobe, de ce saint Pr qui, longtemps paenet devenu lumir de l'glise confesse de tout le temps qu'il a perdu se et de tout le scandale qu'il a pu donner ce sujet. Il avoue qu'il ne rencontrait pas une seule de ces pierres sans la saluer, l'interroger et lui demander une repense qui parfois lui &ait transmise par une petite voix claire et stridente 2 . Faul-il donc accuser son tour Arnobe de folie ou de mensonge? Pourquoi voit-on encore Westminster la fameuse pierre surnommlia,fail, c'est- -dir parlante, qui a donn son Fail, et qui ne parlait jamais que pour dsigne nom l'l le roi qu'il fallait choisir ? Cambry l'a vue Westminster, orn encore de ce distique :
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Si le destin ne trompe pas, partout o les ficossais par1. Il en est de mbme, ce qu'il parat X I X ~ au sicleet nous avons dj parl (Appendice compl. du der Mm. p. 93,) des accents stridents avec lesquels, au dire d'un midecin clbr l'esprit d'une table osait, EN SA PRSENCE, parodier le Pater. 2. Arnobe, Contra Gentes, III.
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viendront placer cette pierre, ils seront certains de rgnerl D Mais M. Falconnet l'a dcid veut que l'on range parmi il les fables, non-seulement le langage des pierres, mais jusqu' leur mouvement. C'est alors que le nombre des fous va doubler !
3.
Suidas nous parle d'un certain Hraicluqui savait distinguer parfaitement au premier coup d'mil les pierres inanime de celles qui taien susceptibles de nlouvement 2 . Pline mentio~hle son tour celles qui a s'enfuyaient lorsqu'on faisait mine de vouloir les toucher. S'il en e tautrement, pourquoi celles du temple de Minerve, Sparte, s'appelaient-elles tout la fois hardies et craintives ? Pourquoi les pierres monstrueuses de Stone - Henge portaient-elles autrefois le nom de c h i o r - g w , c'est- -dir de ballet des gants'h comment tous les lgendaire moyen Et du ge entre autres l'vqsaint Gildas, nous affirment-ils et que ces prodiges diaboliques se rptaie souvent de leur temps, Carnac, ce digne pendant de Stone-Henge? A ceux qui croiraient devoir se rvolter nous prescririons en effet une heure de mdit,atio les pierres de Carnac et sur de West-hoad-ley, sur cette for& d'immenses monolithes, dont quelques-uns atteignent une haut,eur de quarante pieds et sont estim les plus habiles peser plus de 500,000 KIpar LOGRAMMES. Et, apr cette heure de mditation nous leur demanderions ce qu'ils pensent des sauvages primitifs qui se
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1 . Monuments celtiques, par Cambry. 2. Au mot HERAICLUS. 3. Dictionn. des Relig., de M . l'abb Bertrand, art. BETTLES. 4. Cr danse (d'o chore) g a q gants et 5. Entre aukas, par le clb Thomas Pownall. (Voir le rkcent ouvrage de Bordas, et celui de M. Halliwell, intitul6 : Voyage dans le comt de Corwuailles, sur les traces des ge'ants. n
jouaient avec de telles montagnes, les rangeaient avec autant de symtri circulaire qu'il peut y en avoir dans un systm planhiaire, et les pla~aient dans un quilibr dlica si qu'elles semblent ne pas toucher terre, et se tenir toujours prte la quitter pour reprendre leurs volution fatidiques. voici le prodige permanent. C'est ici que la science se d concerte et balbutie. LES HOMMES N E SONT POUR RIEN ICI, s'cricelle de la veille, car JAMAIS les forces et l'industrie humaines ne purent essayer rien de semblable, la nature seule a tout fait, la science un jour saura bien le d&montrerl. Mais vous n'y pensez pas, reprend la science du lendemain. Est-ce que la nature aligne, espace, trace des dessins combinsdes enlacements tout la fois mathmatique et pittoresques, calcul les constellations du Zodiaque et les sur sinuositdu serpent? Est-ce que tout ne respire pas ici la surintelligence de l'esprit autant que le summum des forces corporelles ? 11 faut donc bien que ce soient des ,hommes 2 . Et devant la double impossibilild de ces deux ndcessits nous engageons la science mdite encore, mdite toujours, ... et surtout ne plus ranger les titans et les gant parmi les lgende primitives, car leurs uvre sont encore'lb sous les yeux, et ces mondes branlants oscilleront soi' leur base jusqu' la fin des siclepour l'aider bien conlprendre qu'on ne mritpas Charenton pour avoir cru des merveilles atteste toute l'antiquit3 par
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...
2. Aussi ce m6me Cambry se rtracte-t-i sans mieux comprendre. J'ai cru longtemps la nature, dit-il, mais je mc rtracte car le hasard ne ... peut produire une aussi lonnant combinaison, ... et ceux qui mirent ces pierres en quilibrsont les m h e s qui ont dresi- les masses mouvantes d e l'tande Huelgoat aupr de Concarneau. Trs-bien mais la question n'est pas change 3. Un des demi-dieux de la Sud est le gan Starcllaterus. Dansle portrait que donne l'in-folio de Johannes Magnus, il estreprsentportant dans cliaque main une pierre charg caraclre runiques, comme toutes celtes de de ce pay.2.
P I E R R E S ET M E N H I R S E R R A T I Q U E S .
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Et ce n'est pas elle seulement ; le docteur John Watson nous dit, en parlant des pierres branlantes de Rocking-Stone, ' situe le coteau de Golcar (ou de l'Enchanteur) : L' sur tonnant mouvement de ces masses en quilibr faisait comles parer par les Celtes des dieux 1 . 11 y a mieux; Giraldus Cambrensis parle d'une pierre de 'l Mona, qui revenait k sa. place, quelque effort que l'on de f pour la retenir ailleurs. A l'poqu de la conqut de l'Irlande par Henri II, un comte Hugo Cestrensis, voulant se convaincre de la vrit fait, la lia une autre pierre beaudu coup plus grosse et la jeta dans la mer. Le lendemain, elle occupait sa place accoutume Et ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que le savant Guillaume de Salisbury semble garantir le fait, et dit avoir vu cette pierre ench&ss dans le mur d'une glis 1554. en Il est curieux de lire en regard de tout ceci ce que Pline disait de celle que les Argonautes avaient laiss Cyzique, et que les Cyziciens avaient plache dans leur Prytane d'o elle s'tai enfuie plusieurs fois, ce qui leur fit prendre le parti de la plomber 2. 1) Autre difficult cette fois c'est la gologi se dcon et qui certe. D'o viennent ces pierres? Souvent elles appartiennent si peu au pays qui les supporte, on ne trouve que si loin 'leurs 3, analogues gologique que plusieurs savants se sont vus forc recourir une sottise plus forte encore que toutes de les autres et de les dclare artificielles !Artificielles !...voyezvous cette manufacture de montagnes granitiques dirigpar des sauvages ! Ce qui surprend, dit M. William Tooke, propos des grosses pierres entasse le sol de la Pmssie mridional sur et de la Sibrie qui surprend, c'est que lh 011 ne trouve ni ce rochers ni montagnes qui aient pu fournir ces grandes pierres;
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il faut qu'elles aient ttransporte d'une distance immense et par des efforts prodigieux1. 1) En effet, il y a la quelque chose de fort surprenant, et ce qui l'est bien plus encore, lorsqu'on sait que la tradition irlandaise attribue leur apport un sorcier africain, c'est d'apprendre du rationaliste M. Charton qu'un chantillo ces de pierres ayant t soumis l'un des plus savants gologue de Londres, il n'hsitpas lui assigner une origine trang
ET P E U T - ~ T R E MM AFRICAINE2.
Ainsi, voici l'archologiqui possd ses blocs erratiques comme la gologie blocs cette fois bien videmmen transport par des forces comme 011 n'en voit plus, et par une intelligence qui n'est pas plus commune ! Mais nous n'avons plus ici la ressource hypothtiqudes vastes continents glac qu'on invente tout expr pour expliquer les autres. Ceux d'Irlande , en tout cas, n'ont certes pas glisset l'esprit se trouble la pens cabestans immenses des qui auraient d couvrir tout le globe pour opre pareils de transports, et cela dans un temps o la terre n'taicouverte, dit-on, que de peuples non civilis ! Chaque pierre, dit la Revue archologiqu de 1850, p. 473, est un bloc qui fatiguerait de son poids nos plus puissantes machines. Ce sont, en un mot, par tout le globe, des masses devant lesquelles le mot matriausemble rester inapplicable, la vue desquelles l'imagination est dconcert et qu'il a fallu gratifier d'un nom colossal comme les choses elles- mmes En outre, ces immenses pierres branlantes, quelquefois appele routers, placedebout sur une de leurs parties comme sur une pointe, et dont l'quilibrest si parfait qu'il suffit de les toucher pour les mettre en mouvement, dcle connaissances les plus positives en statique. Conles tre-balancement rciproque surfaces tour tour planes, con((
...
'1. Spulturdes Tartares, Arch. vu, p. 222. 2. Voyageurs anciens et modernes, t. 1, p. 230.
B L O C S E T TVIONOLITE'ES T O U R N A N T S .
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vexes et concaves, ... tout cela se rattache aux monuments cyclopen dont on pouvait dire AVEC RAISON, suivant de La Vega, a que les dmon ont plus travaill que les hommes. II y Ainsi voil des prodiges de statique et d'quilibrappliqu des masses pesant jusqu' un million de nos livres! Quels ignorants et quels sauvages ! Pauvre science, que nous te plaignonsi!
4. - Blocs et monolithes tournants.
Voyons donc si nos tables tournantes ne nous aideraient pas encore une fois pour la solution du problme Voil partout des pierres immenses que l'on a dites vivantes, mouvantes, parlantes et marchantes 1 On les appelait mm fuyantes, car le mot anglais router signifie mettre en fuite; on les appelait encore les pierres folles : a C'tait nous dit M. Des Mousseaux, le nom que l'on donnait toutes les pierres prophtesses2 La pierre branlante est accept 1) par la science. Mais pourquoi branlait-elle? Il faudrait tr aveugle pour ne pas voir que ce mouvement tai encore un moyen de divination, et que c'tai la raison de leur surnom l 1) de n pierres de vrit Dulaure, apr en avoir cit plusieurs, essaye de bien des conjectures ; d'abord ce ne peut tr qu'un hasard, puis il y
1. On peut lire, dans le Correspondant du 25 fvrie 1862, l'tonnemen de MM. Richardson et Barth, en retrouvant derniremendans le dser Sahara du les mbrnes trilitlies et pierres leve a Qui donc, s'crient-ils a pu dresser l : ces singuliers monuments dont les analogues se retrouvent en Asie, en Circassie, en ktrurie et dans tout le nord d e l'Europe? - E h , mon Dieu ! des constructeurs tout aussi analogues entre eux que les monuments eux-rnbmes, mais certes avec des forces et des moyens dont nos savants pourront chercher longtemps l'quivalen dans leurs ktudes et leurs cole polytechniques. Mais ce qui nous passe, c'est l'indiffrencavec laquelle nos slaticiens examinent, mesurent, confessent m h e toutes ces impossibilit et mcanique humaines, sans en tirer la moindre conclusion. 2. Dieux et les dieux, p. 567. 3. Des cultes q i ont prcd u l'idoltrie p. 263.
voit de l'intelligence, et termine trs-commodmepar les mots de hasard imitd. Imitation ou hasard, il n'en resterait pas moins certain que les Irlandais, comme tous les peuples du Nord, rglaien le choix de leurs souverains sur les mouvements de ces pierres qui prenaient alors le nom de pierres de destine C'est sur un monument de cette espc que Vormius et Ola Magnus font lir rois de la Scandinavie : Sur ces les immenses rochers, dit ce dernier, lev les forces colospar sales des gants Voici videmmenl'otiso persane dont Pline nous dit: Dans les Indes et en Perse, c'tai que les mages taien elle forcde consulter pour l'lectiode leurs souverains~, ou plut cet horrible rocher qu'il nous montre ailleurs dominant la ville d'Harpasa, en Asie, et plac dans de telles conditions d'quilibr(1 QU'UN SEUL DOIGT SUFFIT A LE REMUER, PENDANT
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Peut-tr l'un de nos plus savants ingnieurs Sguin M. se rappellerait-il & ce propos la si vive controverse qu'il eut soutenir en 1853 sur les tables avec le rdacteurad Cosmos : Vous poussez /lui disait celui-ci, vous poussez sans vous en apercevoir. - Mais, au contraire, rpondait-iavec vivacit c'est elle qui me rdsiste et qui me pousse. Ces pierres taien dcidme la mm famille que ces de tables. Tour tour animes dansantes, devineresses, coinment n'auraient-elles pas t tournantes? Elles l'taienten effet, et, pour s'en assurer, il suffit en core de se rappeler ces pierres de Bolsne que Pline appelle positivement TOURNANTES D'ELLES-M~MES 3 , et toutes ces pierres qui virent (tournent), et cette varit de cromlechs qui se composent de huit ou dix chapeaux ou de meules,
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1. Hist. nat., 1. XXXVII, ch. UV. 2. Ibid., 1. II, ch. XXXVIII. 3. Item moias versaliles Volsiniis inventas aliquas, et sponte motus invenimus in prodigiis. ( f& nul., p. 36, 8 9 2 . ) i.
B L O C S ET M O N O L I T H E S T O U R N A N T S .
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superpos uns aux autres et reposant sur une asprit les centrale qui leur permet de tourner avec facilit Les rochers de Brinhain, dans le Yorkshire, ou BrimhamR o c k sont, dit M. Charton, des groupes clair-semirrgu liremensur un espace de quarante acres, et tmoin qui non voques de quelque grande commotion naturelle.. .Il est vrai que ces pierres ont t taille avec des instruments grossiers, et que plusieurs portent leu sommet des PRRE TOURNANT ES^.^ M. Charton dplorquelque part la perte d'anciens plans de ces dracontia, dtruit les vqu u Quelle lumire par : s'crie-t-il ces plans auraient jetsur la question qui nous occupe !... Nous pouvons lui affirmer que le moindre de nos objets divinatoires et tournants, qu'il ne consent mm pas regarder, appartient, ni plus ni moins que tous les gant p trifide Stone-Honge et de Carnac, au principe ophidien =, leur auteur commun. Nous en attestons les interminables et fastidieux dracontia, dont une table bavarde nous a couvert, des rames de papier, et les inscriptions place au-dessous de ces dessins qui tmoi gnaient des ennuis de sa vieille vie, et ces reproductions de vritabletrilithes ou dessins triangulaires qui rvlaie sa qualit de serpent antique et, comme elle le disait, de Jlw vah l'e~xtws . . 3
2. Du serpent.
3. ARCHI?OLOGIE D U G ~ ~ A N T E T SURINTELLIGENCE DU MENHIR. Prenons garde ! nous avons bien assez des embarras antdiluviendu moment et de celui que nous causent aujourd'hui nos anciennes dhgationsm fions-nous de tous C ~ L I Xque l'avenir pourrait nous mnage encore. Il serait par exemple fort curieux de fouiller plus profondmen qu'on ne l'a fait autour d'un cromlecli comme celui d e Dundalk en Irlande, et de son voisin appelencore aujourd'hui ((le fardeau du gant On le disait apport d'une montagne eloignhe, par ce m$me gan auquel la tradition a conserv son
nom de Pazzham-Schaqgc~n~ on a trouv tout aupr une de ces Or, verges qu'on retrouve presque toujours en pareil cas, et que l'on appelle en Irlande baguettes du conjureur : a pourquoi en rester l M. Ed. Biot, membre de l'Institut, a publi (Antiquit France, t. IX) de une notice fort curieuse sur les chatampe'ravnba ou champs de mort du Malabar. M hdisposition qu'Carnac, dit-il, c'est- -dir une prominenc et une tombe centrale.))On y trouve aussi des ossements, et W. Hillewell nous dit qu'on en a trouv NORMES et que les habitants appellent cela les demeures des gantou ral~chasas( C L ) . Or, nous avons vu au chapitre vu que le signifie avant tout ombres, mot rephaim, appliqu dans la Bible aux gants mnes tout nous fait donc prsumeque, d'un bout l'autre du monde, c'hai l'objet de l'adoration gnral que les cromlechs et les hrrous, l et n'&aient que d'anciennes spulturesLa science adopte assez gnraleme cette dernir opinion bien appuy Bordas. par Mais ce qu'elle ne comprend pas du tout,, faute de la moindre id l'essur sence de la ncromanciec'est le cht mystrieude l'rectio matriell et des traditions conserves plutbt elle le signale, mais comme une folie ou qui n e serait bassur rien. Ces piliers rangen cercle autour du menhir sont parfois envisagsdit M. Troyon, par les Lapons, comme la famille du dieu qui occupe la place d'honneur. Chaque pilier portait un nom particulier, et l'autel tmoignque ces peuplades prouvaien besoin de sacrifier le aux puissances suprieure de les apaiser. hait-ce aux mines du chef ou et son Dieu que l'on sacrifiait?,Question plus facile poser qu'k rsou dre. Elle sera toute simplifile jour o l'on ne sparer plus le Dieu de son client, runioque la thologinous a montr permanente dans tous les lieux fatidiques. Et pour s'assurer que les monuments en question font bien partie de ces derniers, il faut encores'attacher aux traditions gnral expliquant si bien tout ce qu'on ne peut pas s'expliquer. s Souvent, dit le comte p. de Taillefer (dans son bel ouvrage sur les Antiquitde ,Vsone '184), souvent ON CROIT ENTENDRE AUTOUR D E C E S PIERRES DES SOUPIRS, DES
Rappelons-nous ici les versets d'Isa (cit notre chapitre vu) : Faites taire, Seigneur, le tapage de leurs spulcres faites que ces gant resne suscitent plus et les litanies contenant, il y a peu de sicle encore, cecri d'pouvant: De la perskcut,ion des g h n t s , dlivrez-nousSeigneur. 1) Ce cri d'pouvantenous l'avons djmontr pouss par toute la terre; or, tout nous indique que ces spulcresi redouttaien prcisme ceux dont nous nous occupons, puisqu'ils la couvraient en entier. Ossian nous montre son lour des vieillards m6laux fils de Loda et faisant, tous ensemble, des conjurations nocturnes autour d'un cromlech. A leur voix, d i t i l , s'lve mtor des enflamm pouvanten les qui tous guerriers de Fingal. 1) Aujourd'hui, comme du temps d'Ossian, toute flamme
(
(a) Voyage dans le Cornomilles occidental sur les traces des ginnts.
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vive, spontanet semblable h l'clairs'appelle encore, en langage galique (1 flamme des druides (a). n Les noms que ces pierres portent encore aujourd'hui tmoigneneuxmbmes de la croyance gh6rale. On s'explique assez bien la maison, la table, la chaise du ganten raison de la forme et des ressemblances; mais on s'explique moins nalurellement les filles gaies, les pipeurs ou joueurs de fiute, les danseuses, les pierres qui virent, qui sonnent, qui chantent,, en u n mot, les pierres tourneresses etproplzc'ksses. La science se demande ce que signifie ce trou de dix-huit pouces de diamtr environ, qui traverse, de part en part, la pierre centrale plac sur la fosse spulcraldu gant comment ne reconnat-ellpas ici la fameuse pierre minale du mundiis romain, pierre que l'on soulevait, trois fois p a r an, pour laisser sortir les mnese t que 'on refermait sur ces mines apr 1rs trois jours de runioet de confrat.ernisalion? (r Slundus patel, l'enfer est ouvert, disait-on en soulevant cette pierre; eh bien! l'ouverture du cromlech est tout simplement une ouverture m nal destine encore aujourd'hui, 5 communiquer avec le gan qu'elle recouvre. E t en voici la preuve : SI. Hillewell (p. 94 de l'ouvrage cite) nous dit son tonnemen lorsque son guide lui raconta qu'il avait t u i - m h e l descendu par cette ouverture pour trouver sa gurisodans la fosse, et que c'elait encore u n usage gnra surtout pour le rachilisme des enfants. 1 l u i 1 montra, en mbme temps, deux grandespingle cuivre, dpos l'une en sur de cespierres, et qui, lui dit-il, prenaient dans les consultations toutes les dircclions ncessaire pour la c l a r t de leurs rponses d o n lui, il y avait toujours S impossibilit absolue l'enlvemen de ces pierres, quel que fle nombredes chevaux employs Une fois seulement on avait russit mais le lendemainles chevaux dlc~ient morts, et les pierres revenaient leur place. Ce guide ne s'arrktait pas l il nommait ses personnages ;l'un de ces gant elait Me1 lin luimbme, Merlin qui avait annonc plusieurs sicle l'avance, une descente fatale de pirates an pied de son rocher. En ,1590, en effet, la descente avait eu lieu, et, devant cettearriv pirates espagnols,les populations do Cordes nouailles, si braves d'ordinaire, glacces d'effroi par le souvenir de la terrible prophtie prirent la fuite et dlaissre rocher. Plus loin, c'tai gan leur le du, mont, le fameux Cormoran, tu dans sa caverne par un autre David nommJack, dont le nom est depuis rest populaire. On a trouv tout pr de l dit Hillewell (ib.], une enorme carcasse; plus loin e u h , ce sont les deux aiguilles de Logan-Stone et de Trerin-Castle, la premir ayant quarante pieds de hauteur, la seconde devant peser, dit-on, quatre-vingt-dix tonnes, et plac le gan par RIie.ndu, c'est- -dir face noire, dans une inclinaison telle au-dessus de l'abme qu'il suffirait, en apparence, d'une chiquenaude pour l'y prcipiter etc., etc. Dulaure reconna bien que de ces pierres, oscillatoires et tournantes, on devait gnraleme tirer des augures, comme les Romains e n tiraient des
(a) M. Eusbhe Salverte en fait du phosphore; mais il n'est pas plus facile de transformer les druides en chimistes que des peuples entiers en aveugles.
meules tournantes que Pline nous dit avoir exist de son temps Volsinium (BuIsena). Mais, ce que Dulaure n'approfondit pas, c'est le comment de ce tournoiement que toutes nos mcanique actuelles n'obtiendraient pas, et le pourquoi de cette confiance, qui n'e pas rsisthuit jours h un tournoiement artificiel. Il y a, du reste, une enqubte bien facile mener bonne fin : qu'un certain nombre de sceptiques veuillent bien parcourir seulement la province que -noushabitons (la Normandie); ils y trouveront quelques centaines de logans, de peulvuns, de menhirs, dont les uns ont encore aujourd'hui la rputatio de tourner sur eux-mhmes plusieurs fois dans la nuit de Nolles autres, de soupirer et gmi chant du coq, le jour de Saint-Jean, comme le font, suiau vant M. de Taillefer, leurs analogues de la Saintongo; tous enfin d'obi la foi qui les con-iults et aux prescriptions indiques Mais nous ne serons pas assez perfide pour les engager visiter la 'nuit le menhir de Doinfront qui, pour mieux allche curieux, s'entoure, cerles tainrs @poques, de petites pice de monnaie, ... amorce fatale et cupidit punie; car, 2 peine le visiteur int6ress a-t-il essay de mektre la main sur le mta trntateur, qu'il est saisi l'instant., secou battu par des &es d'une TAILLE GIGANTESQUE e t d'une FORCE I R R ~ S I S T I B L E .On ne se frotte pas plus impunement aux G I ~ A N T Squ' ces tables funestes, dontle D r Yz ... nous a dit plus haut : La folie n'est pas le seul flaqu'elles entranent FUYEZ-LES COMME LE PLUS SERIEUX DES DANGERS. (V. le t. 1 de ce Mm.p. 176.)
Malgr leur inexplicable t,ransport, ces btylede granit et de provenance terrestre taien peut-tr moins embarrassants encore que certains autres, de mm nature, mais de provenance atmosphriqueque l'Antiquit appelait sidrites et qui ressemblaient parfaitement nos arolithemodernes. Aujourd'hui nous ne diffronavec les anciens historiens que sur les proprit, merveilleuses qu'ils attribuaient ces mme pierres et sur l'usage qu'ils en faisaient. Mais quoi! hier encore la terre tai littralemen jonch de toutes ces pierres; pas une histoire qui ne mentionnces sidrite fulgurales, pas un pae qui ne squ'elles taien filles d'Uranus et flk1ze.s d e Jupiter, pas une nation qui n'enregistrkt ces pluies de pierres, presque toujours accompagnes comme nous l'avons vu pour chaque espc d'pidmi
SIDERITES OU P I E R R E S TOMBEES.
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de guerre, de famine, de pest,e et de spectres; pas une de nos provinces qui n'envoyAt nos acadmie mmoiresur m moires, propos de ces phnomn d'expriencpopulaire: rien n'y faisait; seuls parmi les honimas, nos savants ignoraient et mprisaienten plein xvnie sikcle, ce que tous les hommes, y compris les Cafres et les Esquimaux, avaient su partout et toujours, et sans une de ces pierres qui faillit crase un de leurs coll6gues en ton~bantaupr de lui, ils l'ignoreraient encore aujourd'hui ! Mais la leqon leur a-t-elle profitVont-ils devenir plus circonspects lorsque ce mm genre humain va leur parler de l'interrogation et de la rvlati ces pierres? de Non, ils vont bnirau contraire, une telle occasion de revanche, et, cette fois, on serait vraiment bien tent de leur pardonner leur dngati triomphante. Et cependant, ne serait-il pas tout aussi imprudent de 'efuser tous ces peuples si divers, et nanmoinsi concorde dants, 17interr&tion et la rrlaLi ces pierres, qu'il l'a t leur nier leur chute et leur mouvement? de Il faut, en effet, une rare confiance en soi-mm et un m pris encore plus rare du suffrage universel pour croire que tant d'hommages, tant de sacrifices et de prire se seraient, adress sans raison un simple caillou, par cela seul qu'il serait tomb du ciel comme un grlo ordinaire. Or, puisqu'il y avait des pierres-dieux, dit M. Des Mousseaux, et puisque les toilequi passaient pour des divinit paraissaient tomber de la voltdes cieux et laissaient des venues s'&teindre, pierres la place sur laquelle elles taien il devenait incontestable, pour certains sabistesque les dieux taien astres descendus d'en haut sous la substance de des la pierre, afin de se placer la portdes mortels.. . et ils les appelrenpierres vivantes et cleste ( Beth-el-diopts et probablement aussi pierres de fondre, lapides fulgura&. 1) . . . Et,, de bonne foi, continue le mm auteur, <u'eussent t dieux sans Arne, des dieux sans vie? L'Andes
tiquit croyait ces pierres animes on les avait vues se car mouvoir et parcourir les champs de l'air. Bien insens qui l'e os.rvoqu doute, et c'est parce que ces pierres en avaient le mouvement et la vie qu'elles taienconsulte comme des oracles dans les conjonctures de quelque importance. Elles &aient dieux l . M. Des Mousseaux a raison ; une fois proclam dieu, l'aro lithe se lie l'histoire gnra monde, et ce ne sont plus du seulement les dogmes qui vont lui demander leur sanction, c'est le monde politique qui va lui demander conseil, instruc- tion et lumire A Paphos, la grande autoritde l'arolithfait l'tonnemen d'un Tacite. En Mhdie, Mithras, fils de la pierre qui vient du Soleil2, pousla pierre et en a un fils pierre, et sur la table du festin, au jour de la ft de ce dieu-soleil , on sert des pierres entre le pain et le vin A Emesse, Hliogabale pontife et envoydu Soleil, dfen qu'on adore d'autre dieu que la pierre A , car elle vient du grand astre. A Laodiceon montrait celui de Diane, fabriqu par Uranus comme tous les autres 5. Et ainsi de suite. ~ a r n a s c i u , d'ailleurs, tranche la question de provenance. s Ancien adorateur du btyle affirme en avoir vu un, de ses il propres yeux, se promenant, dans les airs, et, pour cela seul,
1. Dieu et les dieux, p. 38. M. Des Mousseaux s'tonnavec raison de voir un savant, ou plutbt un prodige de science, comme Bochart, soutenir que l'pith6t. ' a n h etenait sans doute une mpris traducteur, d de . qui aurait, par inadvertance, substitule mot celui de ointes. Quand l'Acadmi sciences traitait de songe-creux les dfenseur ahrolithes, elle des des prouvait, ipso facto, qu'elle n'avait rien lu et rien regard Mais Bochart! ... 2. Hist. nal.,1. III. 3. Voir Plutarque. 4. filius Lampridus, II. 5. Philon de Byblos.
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Ce qu'il y a de certain, c'est que le flacarthaginois fut immdiatemenconjurl. Comme cette sidritmodl est un excellent spcimen il nous suffira de suivre ici tout l'embarras que la spcialitde cette pierre et sa solidarit avec la mr des dieux causent 110s mythologues dsorient Creuzer , ZogaBettiger consacrent d'normechapitres l'explication de cet emblme et pendant que l'un voit en lui les insignes de la terre, l'autre un cachet de stabilit troile sim y trouve la personnification des montagnes sur lesquelles tombent les pierres clestes Tout cela ne satisfait pas M. Guignaul t. Les recherches fort tenduede M. Lenormant luimme toutes savantes qu'elles sont, toutesingnieuse qu'elles lui paraissent, lui semblent, quelque peu gratuites. Selon M . Lenormant, dit-il, il faudrait voir ici la mr de tous les dieux, de tous les tres le symbole de la fcondit universelle. Mais quelque violence que nous consentions faire aux mots ou notre esprit, nous ne saurions rien trouver de commun ent,re une pierre strilet la notion fondamentale du personnage de Cyble qui est bien celle de la maternit quoi qu'on en dise. Si une pierre devint le symbole de cette dessece fut sans doute pour de toutes autres raisons, tiresoit de la forme significative de telle ou telle pierre, soit de son origine suppos cleste. .
1 . Il est assez curieux de lire, dans le cinquim discours de Julien sur la mr des dieux et sur ce fait, des rflexion trs-sensmalgr leur profane application. ((Cetvnemen dit-il, prluddu triomphe des Romains dans la guerre que soutinrent les Carthaginois pour la dfensde leur ville, est appuy de l'autorit de tous les historiograplies et grav sur des monuments d'airain au centre de notre cit religieuse et puissante. Dussent les esprits forts ( s i c ) et sages k l'exc traiter tout ceci de contes de vieille qu'on ne saurait ecouter, pour moi, en pareil cas, j'ajoute toujours plus de foi au lmoi gnage du, peuple des villes qu' l'opinion de ces dle'gants du jour, donti'esprit, quelque subtil qu'on le suppose, ne voit rien sainement (a). )) 2. Notes sur le IV livre de Creuzer, p. 946.
(a) Oratio quinta, de Maire dmm.
On ne saurait mieux dire :une graide mr (magna mater), une fcondil ternellsymbolis6e par une femme qui n'a jamais eu ni mari ni enfants, une vierge qui en porte un dans ses bras; rien de tout cela n'a le sens commun et n'explique en rien la fameuse pierre. M. Lenormant n'est pas moins embarrasset s'an't d'abord l'emblm de la cohsiol,mentair croit avoir Il trouvl le gni de toutes les religions antiques; mais son bon sens,lui montre que la question ou plut le prodige n'est pas ici, et qu'il repose tout entier dans la nature et dans les merveilles de cette pierre. u S'il faut prendre la lettre, dit-il, l'expression de certains auteurs, la pierre sacr6e tai desselle-mme Mais de la quelle nature t,ai donc cette pierre?... Elle devait tr d'une nature toute spcial!11 Toute spciale si nous la comparons aux cailloux ordioui, naires; non, si nous la comparons aux arolithe hystrolithe qui devenaient comme les armes parla.ntes de tout ce culte dprav si l'on veut que nous risquions notre tour toute Et la philosophie de ce caillou, la voici : Rappelons-nous toujours les rapprochements que M. Lenormant faisait lui-mm entre cette magna mater et la M A lydienne, nourrice de l'enfant divin, Dyonisius, qu'elle porte dans ses bras ;rappelons-nous la maia ou nourrice divine, laquelle Rome avait consacr son mois de m a i ; rappelons-nous, en outre, que les Grecs appelaient Cyhl pxamup'x., ou mr du taureau, qu'elle avait, un lion k ses pieds, et qu'on l'appelait reportons-i~ous enfin tout ce que nous la 'mr immacule avons dit, pice en main, sur l'immacul virginit proclam le genre humain avant de l'tr par Pie IX l, II et par nous ne douterons plus de cette v6rib:que Cybl est, comme Anat,iet Smd synths parodique et dgradantde la toutes les vierges mre d'un dieu, pouse de leurs fils, et
4 . Chapitre v n i , $ 2 .
nanmoin toujours immacules Seulement, cette fois, au lieu de dkshonorer le fils, en le parodiant encore une fois par l'ignoble Dyonisios et par les honteuses bacchanales de ce dieu (pain et vin), il s'agissait de dshonore mre et comme la on avait dot Bacchus et toute sa cour d'un blason en harmonie avec ses vices, de meme, on a la main assez heureuse pour rencontrer, l'usage de la m des dieux, un second blason minra qui saura bien reprsentel'image la plus Ces rvoltantet la plus indigne de cette mr immacule pierres toutes spciale deviendront ses armes et son portrait, +z +. Dsormai, toutes auront un pendant plus abominable encore,.. . et la porte de chaque temple de Cybl s'lvero colosses gigantesques1, que l'Ecriture appelle des quelque part u les infamies de Phgor et qui, sur toute la sur face de la terre, paraissent avoir tl'unique proccupatio du paganisme ancien et moderne. Et si l'on nous oppose ici le lieu commun qui consiste voir dans ces emblme 11 une des plus sublimes conceptions de la philosophie antique sur le principe vital, sur l'enchanemen de la cration etc., nous demanderons, l'histoire la main, comment il se fait que, seule, la Bible, dont chaque prescription crmoniel recouvrait cependant un emblm et un mystre ne mentionne jamais ces derniers que pour les accabler des plus sanglantes pilhte les briser, partout o elle les et rencontre, sous le coup de ses plus svr anathmes S'il n'y avait ici, comme on le prtendque de la mta physique et de la morale spculative pourquoi donc la fin de toute cette philosophie, de tous ces enseignements se rv lait-elle par une immoralit d'action capable de faire reculer des soleils? Quelle mtaphysiquque celle dont l'application tai impos toutes les mre leurs filles, au nom de la par grande vierge mr des paen! Quels enseignements que ceux
1. Que ceux qui veulent plus de dtails ouvrent le premier dictionnaire archologiqu Venu, aux mots PHALLUS, CTEIS et LINGA.
donn Babylone et Sidon par tous les pre leurs fils devant les pierres noires de Vnuet d'AstartCeux-ci les comprenaient merveille et n'taiencependant pas de l'Institut ! Dcidmen saints Pre avaient raison lorsqu'ils ne les voyaient dans le paganisme que le grand parti pris par les dmond'touf la boue de leurs blasphme toute la sous thologi chrtienne Quand donc v tudra-t-on comprendre que c'taiuniquement pour obi aux dieux et aux oracles que toute la t,erre se roulait dans une seule et mm orgie, des colonnes d'Hercule au Spitzberg, et du Kamtchatka au Mexique, sans jamais chme un seul jour, et sans se dlasse autrement que dans les bains de sang que les mme dieux faisaient chauffer partout, et prparaien comme l'ablution par excellence, au seuil mm de leur immense lupanar ? Voil notre avis, toute la philosophie des pierres hystro Uthes. Et nous, qui avons pu constater sous nos doigts l'infatigable prdilectiode nos crayons spirites pour ces mme figures surintelligentes et parlantes, nous comprenons, et de reste, comment les dieux pouvaient s'y prendre pour leur faire rendre des oracles. Aussi, partout o tombaient ces vraies TABLES atmosphri ques, la divination s'en emparait-elle aussitbt! Par la mm raison, nous comprenons aussi parfaitement la ;rande dvotio pour la Vnu mont Liban, lorsqu'on nous du apprend que toute cette montagne t,ai compose comme le galgal, de pierres noires rendant des oracles, et que saint J6rm nous dit tr tombe l'atmosphre q21 incidede liant et volvebantur i n terra. A de si grandes divinit fallait un sacerdoce digne d'elles; il aussi, pour en finir avec Cyble quel sacr collige difian que celui de ces Galles ou effmin dont les extravagances firent, lors de l'importation de la pierre de Pessinonte, l'embarras et le dsespoi sna du romain! Il edonntout au
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monde pour pouvoir s6parer la dess ses inlmondes ponde tifes. Mais comment faire? la vierge mr ne pouvait s'en passer, Dans h plupart des livres modernes, dit encore M. Lenorinant,, on traite ce culte, import Rome, de culte entiremenexceptionnel, trange qui n'a rien faire avec et la religion des Romains. L'intervention du sna dans le moment le plus critique de l'liistoire, le parfait accord des livres sibyllins et de l'oracle de Delphes ne sont rien pour ceux qui considren les religions de l'antiquit comme autant de conceptions isoles folies locales n'ayant entre elles aucun lien de les de connexion. Il est possible qu' cet gard modernes en sachent plus que les anciens eux-mme :pour nous, il nous suffira de dire que les anciens ne croyaient pas tr aussi inconsquentdans l'enchanemen leurs superstitions. Ce qui de tai trange Rome, c'taila prsenc des Galles qui avaient accompagn la pierre, II leurs courses furieuses, leurs hurlements, etc. Voilk ce qu'en bonne police le sna put ne admettre dans le culte officiel, mais ces folies taien tellement la consquenclogique du culte de la mr des dieux (ou de la bonne desseet leurs rapport,^ avec le culte national romain taien clairs, que le sna put jamais proscrire si ne 1 ent,iremenle cortg habituel de cette dess . Ces charlatans, dit k son tour Sainte-Foix , prtendaient initier la populace avec des crmoni indcente tumulet tueuses, qui ne diffraiengur des bacchanales les plus licencieuses, de sorte que, du temps de Cicron mots les myslre et abomination taien presque synonymes 2. Oui, tous ces cultes pouvaient diffre le plus ou moins par de convenance ou plut6t d'inconvenance dans la forme, mais comment, relevant toujours d'un seul matre fond, le point le de &part et la fin n'eussent-ils pas trev6tus du mm sceau? Voilk l'histoire du plus sacr des bthyle atmosph4riques,
( : ))
1 . Nouvelles Annales de l'Institut archologiquet. 1, p. 217. 2. Mysldres du, paganisme, t. Il, p. 4 86.
SIDI?RITES
O U PIERRES TOMBEES.
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et pendant que nos cole cherchent et dissertent sans fin sur les grandes ide cosmologiques ou mystiques qui en dcou lent, le philosophe chrtie comprend l'indignation de la Bible qui voit ddshonorer , en le transportant Mercure ou Cyblece grand symbole de la pierre, instituprimitivement par Jhovah Tu n'rigera plus de monolithe et de matzeba, car Jhovah Dieu, les a pris en horreur1; paroles que ton le rabbin Sa1 Yarhhi comment,e ainsi : n C'est-Mire que la matzbaquoiqu'elle ait. tagr Dieu aux jours des . de patriarches, en est dtest maintenant, parce que les Chananen ont fait un cul te idol&trique. 1) Notre philosophe chr en tien comprend encore pourquoi Constantin fit levedes glisesur l'emplacement des autels paen construits avec les milliers d'arolithe du mont Liban, et pourquoi, depuis les premiers jours de l'glis jusqu'aux n3tres, il n'y a jamais eu que des paroles d'anathm contre ces bthelidol tri ques, autour desquels, disait un grand saint de notre re continuent se passer sous nos yeux nombre de merveilles diaboliques. 1) Laissez dire les coles vrit l2. la est
((
2. u LE CONTENU D'UN BBTYLE. Pendant quela science rpondai non, et toujours non, aux cent vingt mmoire modernes et aux milliers d'affirmations antiques qui lui garantissaient l'arolithismeelle n'avait qu'k traverser la Seine pour l'tudiebien son aise la Bibliothkque impriale dans l a personne du fameux caillou de Michaux, qui n'est pas autre cliose. Mais cet akrolithe est couvert d'inscriptions cuniforme taien qui reste indcliif frables jusqu'ici. Nous sommes donc heureux de pouvoir mettre sous les yeux de nos lecteurs la traduction que vient d'en faire le clkbrM. Oppart (a.), traduction qui a t publidans le Bulletin arch~ologiquede l'Athen~ii.m fran~ais,et que les Annales de M. Bo11nett.y ont reproduite dernirement Voici, d'apr M. Oppert, ce qui se lit sur ce vritabl btyl: Dans la premihre colonne, il s'iigit de la propribt de K..., dans le circuit
(a) Le mdme qui nous a ddji traduit l'inscription si int6rc-aantc da Sabel. (V. au chxp.)
II.
20
i ! ? la ville de Karnabou, sur le Gynd..., et de la table en pierre qui en contient le relvement Cet.te table a t retrouvtout auprs Dans la deuxim colonne, on lit ce qui suit : Celui qui attaquera la propritde K..., qui la dvaster qui l'affligera, qui tentera d'abattre cette et table, ... que cette table le terrifie, car le donataire et le donateur ONT INVOQUE LE DIEU,. ont renouvel leurs vu dj accomplis, et ont plac au milieu cette table; ... ils ont prononc et ... la maldictioterrible inscrite sur cette pierre, dont l'efficacit est indubitable, ont command ces images, contre lesquelles la rvolt impossible. est Troisimcolonne. .. Que Oann Bel-Dagon, Nisroch et la souveraine des dieux le couvrent de honte entihrement, qu'ils dpeuplenson district, qu'ils dtruisen race, ... que M6rodasch l'emhaine dans des liens indchi sa rables,.. . que celui qui habit,e les deux des im,ages le fasse trembler de froid, l'extrcmit de sa ville, dans la saison du Capricorne, ... que Nana, la grande desse l'pousdu soleil, t i ses fruits leur goet leur parfum, ... que 1ns dticsses ... dtruisen primogniturequ'elles couten chant de la $orsa le ses cellerie, ... qu'elles nerven animaux, ... et que les grands dieux le frappent de maldictiond'une maldictio dont rien ne pourra le relever, et dispersent sa race jusqu'i la fin des jours. s) On voit tout ce que pouvaient porter un arolithe bthe un etunetablel ... Nous les retrouverons au chapitre suivant, en compagnie des pluies de pie+ Tes et des fulgurites appele ciruunia.
..
)) ::
Zoolbtrie ou fhtichisme animal. -Les b@tesadorees par des hommes de g6nie.Les animaux convertissant eux-memes '3 leur culte de trks-grands philosophes. - Secret et dernier mot de ce mystre-Le prksident de Brosses et les all6goristes touchent 3 la v6rit6 sans pouvoir la saisir.
1. - Les b&es adore par des gens... qui ne l'taientpas
Le ftich parcourt successivement tous les rgne et semble obir comme le reste, la loi du progrs Voyons toutefois si, comme on l'assure, celui des cultes accompagne toujours celui des lumires Voyons ce qu'il a pu devenir chez ces hommes dont on nous vante le savoir et la sagesse, auxquels on n'hsitpas faire inventer les lettres, la grammaire, les lois, toutes les sciences, tous les arts ; que l'on a crus capables d'appeler les astres par leurs noms, de rglemente l'anne classer les de
sihcles en priodemerveilleuses, bien mieux, de deviner le vrai systm du monde et de devancer Copernic !:Hla . ! tout cela pour aboutir prendre un blie pour le Soleil, un ibis pour Mercure, un poisson pour Mars, un chat pour Diane et un b ~ u pour un Osiris incarn!... f 0 miskres ! 6 vanit,6 de ce progr et de cette science ! l'huinanit se voit condamn rougir des disciples d'Herm et des constructeurs de pyramides. coutonM. de Bunsen : En Egypte (d'aprks Jules 'Africain), le culte d'Apis fat tabl sous le rgn de Cae chos, second roi de la seconde dynastie (dynastie Thinite) , lorsque l'influence des vaincus de race noire se fit sentir dans les mur , les coutumes et les institutions religieuses et politiques {. Ecoutons Dollinger : n La vue des crmoni religieuses, en Egypte, faisait une'impression particulir sur les tran gers. Le plus grand nombre abordaient ce pays des merveilles avec une haute attente : les Grecs surtout se faisaient une id extraordinaire de la sagesse des prtre qui, connaissant toutes les choses divines, passaient pour tr ces premiers phres des doctrines philosophiques ?, chez lesquels Thals Pyt.hagore, Pl~~cyd Anaxagore, Platon et tant d'autres avaient cherch4 et trouvla lumireMais d qu'ils voyaient les processions pompeuses dans lesquelles les prtre se masquaient eux-mme pour reprsenteles dieux tte d'animaux, n'apercevant plus dans les temples aucun autre objet d'adoration qu'un crocodile 04 un buf, ..tout ce culte des animaux leur semblait une normit et cependant cette nor ; mit devenait contagieuse ! On aurait dit qu'avec l'air du pays ils en respiraient aussi la superstition, car, peu de temps apr (d'autres disent sur-le-champ}, les moqueurs ta.ien transform dvot en adorateurs. Quand les trangers dit
))
1. Bunsen, Vzgypte,
Philon, viennent pour la premir fois en gypte ne peuils vent rkprimer des clat rire en voyant les bte divines, jusde qu'au moment oils partagent la superstition commune 4. )) Et, ne nous y trompons pas ! parmi ces tranger conver- . tis, nous comptons un Alexandre sacrifiant Apis 2, un C6sar Germanicus se dtournan tout expr de son voyage en Orient pour aller lui rendre visite 3, un Adrien tenant partager ses hommages entre le bu et la statue de Memnon, un Titus, un Vespasien, un Auguste se prosternant devant le mm dieu A. Puis venaient les philosophes, et parmi eux les Pythagore et les Platon, qui, apr avoir ri comme les autres, parlaient exactement comme eux. Toutes les sectes y adhraientet certes, si nous en croyons Philostrate, une des conversions les plus tranche fut celle d'Apollonius de Tyane; il avait d'abord tanc la superstition populaire en termes qui rappellent ceux de nos acadmicien contre les tables. Qu'est-ce qui peut, disait-il, avoir portles gyptien prsenteaux hommes les dieux sous des formes si ridicules et si trange .. En honorant de ?. vils animaux sans raison, au lieu d'adorer des dieux, il semble qu'ils persiflent la divinitplut& qu'ils ne la vnren 1) Qu'on ne nous parle plus de la sagesse gyptienn de ses et alldgories symboliques , il n'y aura jamais rien d'imposant dans un milan, dans un ibis et dans un bouc 5. n Voil certes, un critique bien superbe ! Malheureusement, nous le voyons tout aussit faire le plongeon comme les autres, et voici de quelle manir ; suivons bien la marche du c o n t q e . Son historien nous le montre causant tranquillement avec la foule tout en caressant un lion,. lorsque tout coup
..
1. Dollinger, t. II, p. 344. 2. Arrien, 1. III, p. 156. 3. Tacite, A m . , 1. II, ch. LIX. 4. Sutone LI. ch. 5. Phiiost., 1. VI, ch. xix,
ZOOLATRIE CONTAGIEUSE.
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on le voit fixer l'animal et tomber dans une sorte de stupeur extatique, comme s'il coutaifquelquchose.. . Apr quelques instants, il revient lui, et, se tournant vers la foule : N Messieurs, dit-il, ce lion me prie de vous apprendre qu'il a t Amasis, roi d'kgypt.e, prks la prfecturde SasJe vous engage l'envoyer Lontopoli le placer dans le temple ; et CE QUI FUT FAIT immdiatemen i. Que le lion ait ou n'ait pas parlque Philostrate ait ici beaucoup trop parl lui-mme c~u'Apollonius ait tsincr ou comdien peu nous importe; voil probablement, et l'on peut dire cou,p sdr, voil la marche ordinaire de toutes ces grandes conversions, car soyons bien certains qu' Memphis comme Rome, Babylone comme Paris ou Londres, au temps d'Apis comme en 1853, & propos des prestiges dmoniac~ue comme propos des faits vangliqu cri, la tique humaine a toujours commenc par le doute Partout; quoi qu'on en dise, elle se rvoltcontre la nouveaut merveilleuse, et ne se rend qu'apr avoir constat par elle-mme Il n'y a que la nbtre qui se distingue par l'opini&tretde ce parti pris qui ne lui permet gur de voir , et encore moins de se confesser quand par hasard elle a vu. Mais du moins si elle gardait le silence ! si elle ne reprenait pas sans cesse ces dlicat sujets! si, par exemple, sur celui qui nous occupe, elle ne publiait pas encore tous les jours d'interminables imbroglios, on la laisserait en paix, et l'on se garderait bien de soulever nouveau de telles questions, qui ne cessent d'tr oiseuses qu'en raison des faux principes tablis mais on dirait qu'elle ne peut vivre sans elles!. .. Tout ce qu'on a cri ce sujet, dit Bergier, n'a pas sur tranch le nu principal ; l'nigmdemeure toujours aussi obscure; on a beau dire que les animaux n'taienque des symboles, que c'tai de l'astronomie on l'expression de la ou reconnaissance pour leur utilit en examinant de pr toutes
))
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FETICHISME.
ces raisons, on verra qu'aucune n'est satisfaisante et ne rsou la difficult Pluche y a vu les animaux du Zodiaque, mais ce culte para plus ancien que la connaissance du Zodiaque bien en gypte d'ailleurs celui-ci ne s'accorde nullement avec et les travaux agricoles de chaque mois. Quant la mtempsy cose thoriqueelle n'e jamais pu suffire elle seule, et l'utilit n'e-xplicjue rien du tout, puisqu'on n'adorait pas des choses infiniment plus utiles. On ne saurait mieux dire ; il est seulement ficheux que Bergier se montre encore plus entnb les autres, quand que il dit son tour que c'tai l'industrie de ces animaux qu'ils adoraient, ce qui nous para retomber dans leur utilil et mrite mm brevet d'insuffisance; mais tout l'heure le nous le verrons rougir lui-mm de sa prtendudcouvert et nous donner le meilleur des conseils. Creuzer est bien autrement perdu dans les nuages, et M. Guignault, emport clans la mm nacelle que son matre disparaft avec lui dans des espaces o le ttYescupe lui-mm se refuserait les suivre. a On est frapp d'admiration, dit le premier, en voyant avec quelle profonde habilet les prtre de l'gyptse sont empar toutes les opinions, de toutes les de passions, de toutes les croyances superstitieuses de la multitude, et les ont coordonne dans un grand, dans un majestueuse systme Tout le pays tai consacr aux animaux et soumis leur empire. D Ah Creuzer ! qu'il tai donc majestueux d'tr gouvern par un bouc ou de voir trne son dieu dans une tabl divine! Le culte de la nature se divisait l'infini entre ces animaux, et variait avec eux de province province, de canton canton ; le pays tout entier reprsentail'ensemble , et 17J?gypte dans cet ensemble , adorait la nature et le ciel, le , qrand tout en un mot, auquel ces animaux taien consacrs. . mais le culte des animaux avait un autre principe qu'il faut bien se garder de mconnatr il tient des racar cines plus profondes (voyons!) Ce principe est le cens
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Z O O L A T R I E . - E X P L I C A T I O N S MODERNES.
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pieux qui remplissait les me neuves encore des hommes prilit remarquaient, dans toutes les actions et dans Ils toute la manir d'tr des animaux, quelque chose d'infiniment rgulierd'uniforme et de ncessaire les portait qui reconnatr adorer en eux les lois saintes de la nature. et Pour les prtres il est, bien probable qu'ils voyaient dans les animaux quelque chose de plus lev encore et de plus gn ral ; qu'ils y avaient dcouvert. (couton) . . LE GRAND . !
ETABT PARTENUE,
RANCE.
(il y a bien humunil)AVAIT M A N I F E S T ~ , PAR CETTE IGNOD'ELLES-MAMES QUI LES CARACTERISE, LEUR HARMONIE
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Convenons qu'on nous a dit bien vrai tout l'heure en nous parlant de la contug1on de ces ides car, apr cette lecture, nous voici plac plus que jamais dans la profonde ignorance qui caractrisces betes, et menacd'atteindre bient cet ta d'innocence absolue qui rkgne ces dernire limites de l'humanit !.. . qu'elles atteignaient tout l'heure. Au reste, la meilleure preuve que l'admiration de Creuzer pour cette ignorance animale n'est pas exclusive, c'est qu'il a bien soin d'y joindre toutes les autres explications physiques, astronomiques, mtaphysiques morales et autres 2, que nous avons numr haut. plus Prcautioexcellente qui nous reporte toujours malgrnous ces prparation thrapeutique tablies dit-on, sur une base unique et spciale mais auxquelles on a grand soin d'ajouter une trentaine d'ingrdient trangerqui ne peuvent pas lui faire de mal ! Quant M. Guignault, il renchri encore sur ce flot d'explications physico-zoologiques, et pour lui, dans les deux yeux
4. Creuzer, 1. 111, ch. lx, p. 497 et 504. 2. Id., ibid., p. 503.
du crocodile, l'kgyptien adore le lever du soleil; dans le crocodile recourble coucher du mm astre; dans sa queue, (qui le croirait?) les tnbrou la nuit 4... Mais M. Guignault le reconnatr plus tard, si 17humanit, fut ne jamais assez sotte pour adorer un cama tout naturel et tout simple, elle ne fut jamais assez subtile pour composer si grande peine une telle piscilogie; dans le premier cas, c'tai lui refuser trop de bon sens, dans le second, ce serait lui accorder trop de gnie M. Guignault nanmoin de lpour s'lance part encore plus haut que son mat,r dans le champ des hypothse atmosph riques ; il aborde partout, il pense tout, hormis la question intressante la question fondamentale, celle de la conver sion forc et instantande tous les incroyants. Pourquoi ceux qui commenqaient par rire de tout leur cu finissaient - ils par s'agenouiller ? Voici le seul problme L'inconsquen Bergier l'a rsol2~ l'avance en nous donnant le meilleur des conseils. Jamais, avec leurs prventions dit-il, les mythologues ne parviendront nous montrer par quel enchainement d'ideces peuples ont pass de l'adoration des et astres celle des hommes, et de celle-ci la mtempsycos au culte des animaux et des plantes, ni quelle relat,ion il pouvait y avoir entre ces erreurs si diffrentes -Bergier a raison :cette relation est impossible trouver, tant qu'on la cherche parce qu'il n'y en a aucun, mais dans un enchainement d'ides rien n'est plus simple et plus comprhensibllorsqu'on rapporte tout au fktichisme, et lorsqu'on suppose un seul et mm ordre de rvlateur disent, tantfit sous le masque d'Amqui bis : c'est moi qui me lv dans Syrius; ta,nt6t sous celui d'Amasis, c'est moi qui suis son me tant sous la forme d'Apis, c'est Osiris que tu coutes tantct enfin sous celle du crocodile, je suis le dieu du Nil, etc.
ZOOLATRIE.
EXPLICATIONS
A N C I E N N E S . 313
Toutefois Bergier a l'air de, pressentir la vrit lorsqu'il formule ainsi son conseil : n Jamais, dit-il , ces mythologues ne seront d'accord avec eux-mme tant qu'ils ne prfireron pas s'en tenir au sentiment de Pythagore, de Platon, de Plutarque, qui avaient voyagen Egypte, et sans doute examinla religion de ce pays avec des yeux philosophiques. Or, ils ont jugd qu'Osiris, Isis, Typhon et autres dieux gyptien taien PLUT DES DEMONS Q U E DES HOMMES... Voil qui est h merveille; mais tout de suite, en acadmi cien qu'il est, Bergier paye son tribut au sicleet ne s'aper$oit pas qu'en attribuant cette opinion un prj~.ig dtrui il toute la portet mm tout le sens de son conseil, et que tout est recommencer; car, encore une fois, il ne s'agit pas de ce qu'ils croyaient, mais des raisons qui avaient forc leur croyance. Eh bien ! ces raisons, les voici; nous serons moins discret qu'Hrodot apr avoir bien vu les choses, s'arrt tout qui, coup en disant : Si je voulais dire pourquoi ils tiennent pour sacrces animaux, je m'engagerais dans un discours sur la religion et sur les choses divines.. . et. je ne le fais que lorsque je m'y trouve forc ... Or, forcons-le, et il dira plus loin qu'ils les tenaient pour prcipit sacrs parce que leurs dieux effrays'taien jadis dans ces corps d'animaux, et que les preuves en taien consigne dans leurs archives. Jupiter, disaient les Thbaini Hrodote s'tai montr Hercule avec une tt de blier comme Pan h Mend sous sous celle du bouc. Les Indiens disaient, de leur &t que Brahma se promenait aussi chez eux sous ces formes de btes Pour nous, chrtiens savons, non plus cette fois par qui incarLucien et par Diodore1, mais par l'kvangile ou la vrit ne les dmoneffray prcipitaienaussi dans des que se
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J)
troupeaux immondes, tout cela n'a rien qui nous surprenne. il Quant aux tk de bouc et de blier y a longtemps que nous les connaissons aussi, puisqu'elles paraissent calque sur celles de tous nos boucs-Satans du moyen ge Ils les tenaient pour sacrs parce que c'tai une chose grave que de consulter Apis, quand on n'tai pas assez purifion pouvait souvent en mourir, comme Adrien et Germanicus qui perdirent la vie l'un et l'autre trs-pe de temps apr la consultation; mais l'on mourait certainement, lorsqu'on se conduisait envers S'animal divin comme Cambyse, qui, aussit apr l'avoir frapp d'un coup d'p la cuisse, devint extravagant. Il pri peu plus tard Ecbatane, un comme le lui avait prdil'oracle, d'une blessure qu'il se fit en lui-mm a la cuisse avec sa propre p ramassant avec trop de prcipitatio le fourreau qui s'taidtach Le coup, dit Hrodote porta prcisme mm endroit O&il au avait frapp le Dieu 4. 1) Qu'on le sache bien toutefois, n'taipas bu Apis qui le voulait. C'taiun bu prdestin la divinitSa naissance se faisait trs-souven attendre pendant de longues annes post multos annos, dit Jablonski 2, et cela malgr K l'impatience de la nation et des prtre qui taien oblig de pleurer l'autre, jusque-l Ils le tenaient pour d'autant plus sacr c'tai vrita que une ble merveille que de rencontrer un animal qui run vingtles neuf marques exigecomme preuve de sa prdestination On apprci valeur lorsqu'on sait que parmi ces marques il fallait sa retrouver un triangle renvers 3, plus tout le blanc voulu entre les
1. Hrodote III. 1. 2 . Ch. xxiii, Panthon
3. Nous avons vu derniremen la villa Borghse sur une mosaquetrusque nouvellement dcouverte l'image de ce bu e t d e ce fameux triangle qui nous rappelren tout aussit celui trac sous nos yeux par un pied de parce que je suis Jehotid table, avec cette suscription : II est ren\ ers l'envers.
ZOOLA'i'K1E.
- EXPLICATIONS
ANCIENNES.
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cornes de ce bu entiremen noir, plus le croissant de la lune sur le flanc droit, plus un aigle sur les reins, etc., et bien qu'il soit d'usage chez tous nos critiques modernes d'ajouter avec finesse que le pinceau des prtre savait y pourvoir, il fallait que ces dcorateurfussent alors assez rares, pour que la nation et les prtre attendissent quelquefois des annes dans le deuil et dans les larmes, la naissance du prodige : intermittences capitales et si rpt que la graine du bu Apis finit par se perdre entirement ait grand dsespoi des prtre et de la nation 1 . On les tenait en outre pour sacrs parce que, pendant les sept jours de ft qui suivaient la naissance d'Apis, tous les crocodiles de la contr oubliaient leur frocitordinaire et perdaient, comme tous les animaux typhoniens, tout pouvoir de nuire, jusqu'au huitim j o u r apr midi^, circonstance importante qui, si elle tai vraie, comme l'attestaient tous les historiens, rendrait plus difficile l'explication tir M. Salpar verte du dressage de ces animaux par la mthoddes Psylles3. Mais ils les tenaient avant tout pour sacrs parce qu'ils rendaient des OKACLES, et cette fois par l'entremise des jeunes mdium conducteurs, auxquels, d'aprks PlineA,pour deses
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1. Devant la quasi-impossibilite do cette runiodes vingt-neuf marques on ne pouvait rien inventer de plus commode que ce pinceau, mais depuis
que la prodigieuse per~evr~inc M. Mariette a retrouvle fameux Serade peum de Memphis et mis i nu ces milliers de statuettes moule probablement d'apr nature, qui toutes justifient si bien les Hrodote t les Diodore, ... depuis qu'on a trouv 6 mars 1846, au fond du puits de Saggara, Io un grand nombre de buf moini dont plusieurs btaient marqussans peinture, des n&mes signes, et, en outre, du fameux TU:J gyptie (la croix), il a bien fallu renoncer au pinceau, et l'on a dit que toutes ces marques htaient le rsulta cpis de poils rebroussds. Voilh maintenant unhasard des bien commode, mais bien ditficileh runil tant d'autres. (Voir lia Reu. arch. i de 1846 et celle de ,l8~i-'! % ). 8 2. Pline, Hist. nul., 1. VtII, ch. XLVI. 3. Sciences occultes, t. I I . 4. Pline, Hist. nul., 1. VIII, ch. XLVI.
venir fluidiques ( ly mphatici) ou prophtes il suffisait d'entrer dans le temple et capproche du t,aureau. On pourra reconnatr ce contage remarqu dans toutes ici les grandes pidmi spirituelles de l'histoire, et l'on ne pourra plus s'tonne l'adoration des animaux ait fini par gagner que aussi vite tous les grands hommes que nous avons cits et qui tous avaient cornmencd par sourire. K Craignez, disait Tertullien aux fidle de son temps et propos des spectacles, craignez jusqu'h l'air de ces lieux diaboliquement contamins constupris ipsumque aerem diabclice conslupratum 1. N Ce grand homme ei3 certainement appliqu sa thori de l'air consfzipr L la contagion du prophtismanimal. Nous avons dit plus haut que Bergier avait fini par nous donner le meilleur des conseils, sans le suivre lui-mme c'tai le conseil de nous en tenir k l'opinion de Pythagore et de Platon, persuadn qu'il s'agissait, dans tout cela, de hauts etc. et puissants dmons Maintenant on va nous donner un autre bon conseil, celui de ne pas tant vaguer clans les espaces et de regarder un peu plus ce qui se passe autour de nous, conseil plein de bon sens et d' -propos et comme c'est un des hommes les plus spirituels du dernier siclele prsiden Brosses, qui nous de le donne dans son histoire des Dieux-Flichesnous allons lui laisser la parole pour un instant.
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2.
- Le prsiden de
Brosses et lu Zoolatrie.
L'allgoriedit-il, est un instrument universel qui se prt tout. Le systmdu sens figur fois admis, on y une voit facilement tout ce que l'on veut, comme dans lesnuages; aussi l'usage en e s t 4 si commode que son ternell contradiction avec la l o & ~ et le sens commun n'a pu lui faire
1. Tertullien, de
Spectuculis.
Z O O L A T R I E MODERNE.
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perdre encore le vieux crdidont il a joui durant tant de sicle Il ne faut cependant pas aller chercher bien loin ce ... qui se trouve si pr de nous. (( ... Pour bien savoir ce qui se passait chez les nations antiques, il n'y a qu' savoir ce qui se passe chez les nations modernes, et voir s'il n'arrive pas encore quelque part, sous nos yeux, quelque chose d'A peu pr pareil. 1) Voilk, certes, ce qu'on peut appeler parler d'or; mais comment faire avec des corps savants qui tablissen principe en qu'on ne doit mm pas examiner les faits inadmissibles, et qui laisseraient passer sous leurs yeux le monde spirituel tout entier, sans daigner le regarder ? Fort de tout son bon sens naturel, M. de Brosses, qui, faute d'un principe, finira par le perdre comme les autres, conjure donc ses collguede vouloir bien se tourner un moment du ct des npe et de leur demander comment ceux-ci s'y prennent aujourd'hui pour si bien copier les agyptiens. Il serait trop long d'numr ce qu'il retrouve de tout fhtiches chez ces sauvages; pas un ne manque l'appel. Il est frapp d'abord de toutes les figures de soleils, de serpents, d'oiseaux et de tables qu'il voit reproduites sur toutes les parties de leurs corps ou de leurs maisons, et le parallle dit-il, que l'on pourrait en faire avec celles de nos oblisque ne serait peut-tr pas la plus mauvaise clef que l'on pourrait choisir pour expliquer les hiroglyphe gyptiens Chez les Natchez de la Louisiane, le ftichest une pierre noire et conique enveloppdans des peaux de chevreuil, comme les btyle Syrie l'taien de dans des toisons. Chez les Abnaquis c'est un vieil arbre et un crocodile comme chez les Egyptiens, ou des marmousets de bois comme les traphim Laban le Syrien et les images phalliques des de Grecs et des Indiens. Mais tous ces objets ne deviennent pour eux des manitous ou gnie qu'apr leur conscratio apr l'attraction du et dieu qui vient en prendre possession.
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A Cuba,, c'est l a calebasse divinatoire qui d p o n d toutes ]es questions, probablement comme toutes les calebasses des salons parisiens en 1853. En Gaspsie c'est la croix; chacun la porte la main ou gravke sur la peau, On la pose sur la cabane, sur les canots, sur les habits, sur l'enveloppe des enfants, sur la spultur des morts. Ils l'enterrent avec eux, parce que sans cela, disent-ils, ils ne seraient pas reconnus dans le pays de auxcfuels, dit le P. Leclerc1, cette croix leurs anc&es, avait autrefois apparu en songe, au milieu d'une maladie pestilentielle , qui avait cess aussit apr son adoration. Cependant, nous venons de le dire, admirable d'ruditioet de bon sens lorsqu'il compare et rapproche, le prsiden de Brosses draisonncomme les autres, et plus que les autres, lorsqu'il conclut de tous ces faits la jonglerie sacerdotale et la stupide crdulit adorateurs. Assurmen a raison de des il se sentir u moins blessde cette grossir simplicitde l'kgYPtien, que du sublime g a l i ~ m t i a s(parisien) qui voit partout des mondes et des triades, qui cherche le tableau de la nature universelle dans les pieds d'un bouc, et dans l'image d'une Isis celle des t,rois mondes, archtype intellectuel et sensible. Cette boutade est charmante et trs-vrai quand elle s'adresse 17insuff"smcede la mtaphysique mais elle devient SOP tour aussi insuffisante que tout le reste quand il s'agit d'expliquer la stupide conversion d'un Pythagore et d'un Platon. Il n'y a que les faits qui convertissent, et sans les faits l'fivangile lui-mm n'e en tran personne. Mais si la mtaphysiqudemeure, sans eux, radicalement impuissante, et principalement sur l'esprit des nations et des masses populaires qui ne peuvent en comprendre le premier mot, il ne s'ensuit pas que, primitivement, elle ne soit entr
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ZOOLATRIE MODERNE.
3.19
pour rien dans la coordinatio~de ces emblmes sanctionn plus tard par les faits. Nous faisons meme profession de la croyance toute contraire. Nous croyons que, primitivement, les vbrit plus hautes ont t les revtue de mtaphoreou d'emblmeset cert,es, s'il en &ait autrement, nous ne trouni verions dans la Bible ni chrubs taureaux, ni lions, ni aigles, le Christ ne serait pas dsign comme poisson, comme serpent, comme pierre, etc., et. surtout il ne serait pas appel le rv6lateu emblmes1 des Il est donc tout simple que le paganisme ait emprunt la source commune les mme mhtaphores et les mme emblme, en tout semblables entre eux , s;millima , 1) nous a dit saint Clmen et dont Creuzer, dans sa Sym, bolique antique, nous a donn le vrai mot, en disant que H c'taien les dieux qui les rvlaie eux-mme2. n La grande affaire pour ces dieux &ait de s'approprier ces emblmeet de les deshonorer en les rendant infimes comme ils l'taien eux-mmes et nous t2cheroi-1~ tout k l'heure de suivre une fois de plus et pas pas leur tactique 3. Mais, encore une fois, cette mtaphysiqune convertit jamais sur place. Pour faire tomber un incroyant deux genoux, ce n'est pas trop de l'videncmatrielleil faut qu'il soit foudroy par le fait mm qu'il repousse. Nous ne pouvons donc rien faire de mieux que de revenir au conseil donnpar le prsiden Brosses, de regarder aude tour de nous, car les-choses, a dit un philosophe grec, se
! Id., ibid. Nous avons dj suivant les rabbins, que les paens'ar. dit,
rachaient les exemplaires du livre primitif et perdu du Juste, comme, plus tard, la Bible nous les montrait s'arrachant les exemplaires des Machabes p o u r y puiser ces m&mes images ou emblme sur lesquels ils construisaient ensuite toute leur zoolAtrie. C'taitde leur part, un grand luxe et de zl et de peine, car leurs dieux savaient bien y pourvoir sans lecture. 3. Voir, la fin du chapitre, la note : Thologi d'Ani: et du bouc de Mends
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font et se feront toujours comme elles se sont faites autrefois. Ajoutons seulement :pourvu que ce soit dans le mm ordre de conditions, de principes, et sous les mme bannires
3. - Le prisident de Brosses et le serpent de Juidah.
u Or, reprend notre auteur, rien ne ressemble d'avantage au cuite du serpent et des animaux gyptien celui du f que tiche ou serpent ray de Juidah, petit royaume sur la ct de Guine pourra servir d'exemple pour tout ce qui se passe qui de semblable dans l'intrieude l'Afrique. On voit dj du premier mot que rien non plus ne doit ressembler d'avantage au serpent de Babylone devant lequel le propht Daniel ne voulut jamais se prosterner. Je tirerai ma narration d'Atskinsk, de Bosman et de Des Marchais, voyageurs modernes, qui tous trois ont frquent bien connu les mur de ce canton de la et Nigritie. u Toute cette espc de serpents (prcisme honor celle par les anciens kgyptiens) descend, si l'on en croit les noirs de Juidah, d'un seul, qui habite le grand temple pr la ville de Shabi, et qui, vivant depuis plusieurs sicle, est devenu d'une grandeur et d'une grosseur dmesure avait t Il cidevant la divinit des peuples d'Ardra; mais ceux-ci s'tan rendus indignes de sa protection par leurs crimes, le serpent vint de son propre mouvement donner la prfren peuaux pies de Juidah. Ayant quitt ceux d7Ardra, au moment mm d'une bataille que les deux nations devaient se livrer, on le vit publiquement passer de l'un des camps dans l'autre; le grand prtr alors le prit dans ses bras et le montra tout,e son arme cette vue, tous les ngre tombren geA noux et remportren facilement une victoire complt sur l'ennemi. u .. On lui biitit un temple, ... et cette nouvelle divinit prenant un grand ascendant sur les anciens, elle prsid bien-
LE SERPENT DE JUIDAH.
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t au commerce, l'agriculture, aux saisons, aux t,roupeaux, la guerre, toutes les affaires publiques, etc., etc. Comment voudrait-on maintenant qu'un serpent aussi universel n'e pas son manitou (gnie) c'est ce dernier seul car et non Z'objet qui est adordans le ftiche Notre auteur continue : C'est la postritde ce serpent qui, seule, fournit tous les serpents-ftichedu pays ; mais, combl d'honneurs et de prsents desservi par des centaines de pr tres, le grand serpent voulut avoir aussi ses prtresses Or voici comme on s'y prend pour les lui procurer : pendant un certain tempe de Y anne vieilles prtresse ou M a s , arme les de massues, courent le pays depuis le coucher du soleil jusqu' minuit, furieuses comme des bacchantes 4. Toutes les jeunes tilles d'environ douze ans qu'elles peuvent surprendre leur appartiennent de droit ; il n'est pas permis de leur rsister. Elles enferment ces jeunes personnes dans des cabanes, les traitent assez doucement et les instruisent au chant, la danse et aux rites sacrs Apr les avoir styles elles leur impriment la marque de leur conscratioen leur traqant sur la peau, par des piqre d'aiguilles, des figures de serpents, de fleurs et d'animaux ... On leur dit que le serpent les a marques en et, gknral secret sur tout ce qui arrive aux femmes dans l'inle trieu clotre tellement recommand peine d'tr des est sous emporteet brlvives par k serpent, qu'aucune d'elles n'est tent le violer. Alors les vieilles les ramnenpendant de une nuit obscure, chacune & la porte de leurs parents, qui les re~oiventavec joie et payent fort cher aux prtresse la pension du sjour tenant honneur la grc que le serpent a faite leur famille. Les jeunes filles commencent d lors tr respecteet jouir de quantit de privilge .. Enfin, lorsqu'elles sont nubiles, elles retournent au temple
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1. Nous verrons exactement les mbmes dbtails au Mexique. Rien n'est plus curieux que cette similitude parfaite dans la traite des jeunes filles au profit du serpent. Nous compl6terons le rapprochement tout l'heure.
en crmonfort pare et pour y dpouser le serpent 4.. Le lendemain, on reconduit la mari dans sa famille, et d lors elle a part aux rtributiondu sacerdoce. Une partie de ces filles se marie ensuite quelques ngres mais le mari doit les respecter autant qu'il respecte le serpent dont elles portent la marque, ne leur parler qu' genoux et demeurer soumis en toute chose leur autorit Il n'y a plus rien d'&tonnant h ce que le prdsident de Brosses ajoute propos d'une singulir maladie hysldriforme qui para endmiqu ce pays, et qu'on attribue l'attouchement en du serpent. On entend ces attouchepousser tout coup des cris affreux, et affirmer que le serpent les a touches mais qu'il s'est retir lorsqu'on est venu a leur secours ; alors elles deviennent furieuses, brisent tout ce qui leur tombe sous la main et font mille choses nuisibles. (Oh ! le bon serpent ! 6yaO o'tpi !) Ce qu'il y de bien remarquable encore, c'est que, suivant une ancienne tradition du pays, reGue parmi les Abyssins (chrtiens) serpent, appel ame-mirde, tai divinit ce la que les thiopien adoraient de toute antiquitCe qu'il y a de certain, c'est que lorsque dans le ive sicl de l'r vulgaire Frumentius alla leur prche la foi chrtienne ne vint il bout de les convertir qu'en dktruisant le serpent qui avait t jusque-l le dieu des Axunites 2. Mais il se passe quelque chose de plus curieux encore, et cette fois ce n'est plus un sceptique qui raconte. C'est ici le moment de reprendre l'histoire du nagualisme, si bien racont M. l'abb Brasseur, et dont nous avons par promis le dnomenos lecteurs Nous en tion rest6 au moment o apr la conscratio crmoniell ramhe on
4 . Malgr6 tout son bon sens, le prsiden Brosses &ait trop de son de sicl pour voir dans tout ceci autre chose qu'un serpent comme tous les autres, et des jeunes filles abus& par des prhtres jongleurs. 2. Ludolf, tilio~. 479 et 1. II, ch. 111. p. 3. Voir, la f n du ch. IdoltrieltApp. sur l'anti-baptm d u palen. i i
hiti dans sa famille oil doit rester l'annde, ou plut jusqu'au jour o le prtr viendra chercher son nophyt pour le psente SON AMI. Or, quel tait ami? Le voici : cet nous avons dit que les matr nagualistes consultaient d'abord leurs livres astrologiques pour comparer l'heure et le jour sous l'influence desquels l'enfant tainet nous avons ajout que ces livres taien probablement le Tomlanzati ou livre du soleil, dont Sahagun parle au long dans le premier volume de son Histoire des choses de la dTotb~lelle-Espag~~e; m.ais cette fois, ce n'tai pour imposer au baptis le surpas nom d'une plante Chaque jour tai signal dans ce livre par un nom diffren d'oiseau, de reptile, d'amphibie ou de bt fauve, l'imitation des noms de saints dans le calendrier clans la, vie, le nophyttai ainsi catholique. A son entr vou un animal quelconcpe que son imagination supi-stitieuse croyait surnaturellement anim d'un dmofamilier. Depuis ce moment ~ U S C ~ U ' ~mort, ce nagual devenait son sa protecteur visible ou invisible.. . Lors donc que 1'Age de sai@on arriv nagualiste, nous dit 3, son tour le R. P. Burest ce goa 4, citpar M. Brasseur, revient chcrcher I'enfant ; il lui tient de longs discours et l'ei~doc~rine d'innon~brables en erreurs. C'est le mm Dieu, lui clit-il, qui lui a donn la vie, qui vient maintenant le cl~ercller comme un ami et se dvou veiller sur lui sous la figure de son nagu81. Qu'il s'anime donc de courage, qu'il tmoign son dieu toute sa gratitude pour ce bienfait signal en allant visiter l'awimal dont il doit partager le sort et la fortune. - Pour l'ordinaire, le jeune homme donne son consentement; alors le matr nagualiste l'emmn au lieu qui a dt indiqu le jour de la naissunce. C'est l qu'au milieu de l'horreur de la nuit il ogre un sacrifice au dmonqui fait venir son nagual sous la forme de l'animal dont il porte le nom, lion, serpent ou crocodile, mais qui se montre alors si
o.
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1. Descriptwn gdogr. de L a
doux, si priv6, si docile (mm le lion), que le jeune homme ne peut s'empresser de le caresser et de lui parler comme ?L l'ami le plus intime. Cette entrevue, pleine de tendresse, est comme le sceau du pacte conclu avec le dmon D ce moment leur sort est telkment li que, par une permission de Dieu et par un chtimenpositif du ciel sur ces hommes aveuglsils sont abandonnentiremen a l'ennemi du salut; car ils se livrent lui avec une voIontsi complt que Dieu permet que Satan leur fasse sentir le contre-coup des dommages et des blessures que pourra recevoir l'animal, leur aini et nagual. JJ Ici nous nous permettrons d'interrompre cet intressan rci pour rappeler nos lecteurs une note de notre chapitre de Cideville (p. ho4 de notre ler volume); cette note avait pour titre : Solida~itkcompit entre ia personne du berger et l'agent diabolique agissant sous L forme de son fantm ; 1) a elle entrait dans de longs dveloppement cette corressur pondance merveilleuse, et rapprochait de l'exemple du berger de Cideville, dchirpar les coups de pointe dirig contre son fantdme, un autre berger de Noisy, frapp de cinq coups de couteau7 assn suivant le P. Lebrun, son image. Nous essayions alors d'expliquer ce curieux phnom par le mdlan.ge des deux forces, et par une quasi-soudure de la force spirituelle de l'agent avec le principe vital ou force nerveuse du sujet. Nous rappelions ce sujet que Milton s'tai montr aussi thologkque grand pokte et aussi physiologiste que thologien faisant attaquer kve par le serpent en dans son fluide vital ou esprits animaux. Enfin de Milton nous toujours fort au long passions Walter Scott? qui s'tendai sur ce second corps des sorciers ddsignd en ficosse par le mot d e theirs~retzgth force, et que nous nous proposons d'tu ou dier un jour tout spicialement
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4 . Notre ami M. Des iifouss~ux doit faire paratr incessamment une trs curieuse tud le fantme clans un volume sous presse en ce moment sur et dont voici le t h e : LE MONDEMAGIQUE; Mdiateur et moyens de la
RETOUR A U N.4GUALISME.
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Quoi qu'il en fde ces eiplications, nous constations toujours le fait indubitable de la solidarit spirituelle et corporelle reconnue par toute la thologi entre les esprits et leun clients, et cet enseignement dogmatique nous sufisait.. On va voir maintenant qu'il tai universel et que l'application ne lui faisait pas plus dfau Mexiq~~e au qu'en Nordit un mandie, etc. Le P. Digo encore Burgoa (ib.), tai religieux de beaucoup de courage et de sang-froid. Malgr son gavanc rien ne l'intimidait; il reprenait sans crainte tout ce qui lui paraissait rprhensib ceux qui l'entoudans raient. De ce nombre fut un Indien qui commit un jour une faute trs-grav que le pr chtiavec svrit L'Indien en prouv vif.ressentiment. Pour se venger, il alla se poster un dans une rivir qui sort du lac, et que le religieux devait traverser pour aller confesser un moribond. Le P. Dig prit un des chevaux du couvent et partit tranquillement en rcitan son oKce; peine fut-il entr dans la rivir avec sa monture qu'il se sentit arrt son cheval faisant de vains efforts pour avancer. Ayant baiss la tt pour reconnatr cause de cette rsistance aperqut un cama la il l'animal sous l'eau; cette vue le qui cherchait entrane P. Digdonna des rne en invopant le secours divin et lan~a cheval avec tant de vi,gueur qu'il entran ca son le man hors de la rivire Les ruades de la monture et quelques coups d'un bto ferr sur la tt de l'animal le forc rent kcher prise, et le religieux continua son chemin laissant la bt &ourdie sur le rivage. En arrivant au lieu o il tai attendu, son premier soin fut de raconter ce qui venait &arriver. Mais au moment oil achevait de confesser son malade, on vint lui annoncer que l'Indien qu'il avait puni quelques jours auparavant venait de mourir des suites, avait-il dit, des coup
((
magie. - ~ a ~ l u c i m t i 8 n s savants. -Le F a n t h e humain et l p ~ i n c i p et e vilal. Cet ouvriqge fait suite celui publi l'an dernier sous ce titre : ii [.A RI,+GIE A U xlxe S I ~ G L E ,etc. )) TOUS deux se trouvent chez Plon et Dentu.
p'iZ avait w p s d u c?ieval du P. Digo retigieux alla Le aux informations : on trouva le can~a mort sur le bord de la rivire et l'on constata que l'Indien portait effectivement les marques des blessures dont SOIZ n a p a l avait d prir Or, il m'arriva moi-meme, ajoute plus loin Burgoa, d'interroger ce sujet un jeune homme; il nl'avoua franchement qu'il avait s072 nc~gucd.Coinme je l'en reprenais vive: ment, il me rpondi Mon pre c'est avec ce sort que je Depuis mon enfance, je vois suis n :je ne l'ai pas chercl~ sans cesse cet aniinal aupr de moi ; j'ai coutume de manger de ce qu'il mange, de senti,r les do~n~nayes prouveet il qu'il ne me fait aucun mal.. 1) 11 n'y avait pas moyen de le dsa buser. Que les ministres de Dieu comprennent donc bien leurs obligations, car c'est eux qu'il appartient de briser les armes de Satan ! u Les crivain xvne et du xvme sicl qui ont cri du sur le nagualisme, reprend son tour l'abb Brasseur, en rapportent les choses les plus tranges Outre les communications particulire avec leurs naguals, les matre pouvaient, leur gr se transfomer sous la figure de l'animal qu'ils avaient pris pour gni tutlaire transporter des distances immenses se et se rendre~invisibles tous les regards. Les dmon psenaient galemen toutes les formes qui plaisaient leurs amis pour la satisfaction de leurs cls,irsau dire de Nufiez de la Vega, vq Chiapas et l'un des prlat plus distinde les (Carta pastoral., 1x1. gu son poqu de Toil ce qu'un savant trs-distingu n'a pas craint d'articuler en toutes lettres dans le Mo~tifeur oficielk. Pourquoi donc aurions-nous craint de le rpt nos pages non dans oficielles et depuis si longtemps co~npromises? Maintenant que l'on s'tonne l'on peut, en entendant de si graves auteurs de l'antiquit nous parler de bte qui parlent et qui prdisent Lorsque Ctsia nous parle d'un animal de
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ZOOLATRI2.
1
- CONCLUSlON.
327
Nous ne saurions douter qu'apr un examen consciencieux tout homme intelligent et de bonne foi n'arrive comme nous aux deux propositions suivantes : 1 LE FETICHE tanun objet possdpar une influence spirituelle, toutes les c.rature monde, depuis le grain de du sable jusqu' la montagne, depuis l'arolith jusqu'aux soleils, peuvent devenir des ftiche rel suppos ou rels 2 O Quand cet objet est un animal, le ftichismdevient zooldh-ie et, par la force fascinante de l'alliqation, peut amener animale la nature humaine un tel degr de dgnresce qu'elle la fasse participer aux instincts, aux gotsaux facultet, qui le croirait? quelques formes de la bte comme nous le verrons tout l'heure propos de la lycanthropie 1 . Comme on le voit, toutes les idoltrie rentrant les unes dans les autres, le sabism lui-mm n'est plus qu'un fti chisme immensmen largi comme le nagualisme ancien et moderne n'est plus que la rptiti infiniment rtrc du grand acte de la zooldtrie gnsiaqu M. Maury a donc eu parfaitement raison de nous dire : Chez le ngre cette superstition est port son comble ;... pour lui, tout peut devenir talisman, apr une conscratio mystrieuse. Le mot ftichvient du mot portugais fetisso, chose enchantde, chose fecomme l'on disait en vieux franqais, mot qui vient lui mm du mot latin fatum, destin, lequel pourrait se trouver aussi tr la racine du mot faticaria qui, d'apr Witterbottom, signifierait puissance magique^. II Personne, nous l'avons djdit, ne rassemble mieux que M. Maury tous les matriau destin l'ddifice magique; mais quant au ciment qui les relie et la clef de vot qui les couronne, ce sont pour lui, comme pour tous les savants, des enchantdes et auxquelles il ne lui impossibilit vritablemen est pas permis de toucher.
((
...
APPENDICE
C H A P I T R E XI
Maintenant, ce signe mystrieu correspondait-il au principe par excellence ou Verbe, qui s'appelait lui-mm l'alpha et succombait, dans tous les tauroboles, sous le fer de Mars, de Mithras, de Jupiter ou d'Apollon ;ou bien, au contraire, Apis-laureau reprsentait-i principe le oppos Behemot, appelaussi u le principe des voies du Seigneur, principWiarunt Domini, Behemot? Pour nous, la question est trs-obs cure, mais assez peu nous importe en ce moment; l'essentiel est que le Soleil-Verbe ou l'Osiris gyptievienne se rincarnedans cette nature animale, et que ce soit lui et non le taureau qui reoivles hommages. Cette reprsentatio anticip drame chrtiene serait pas comdu plte si le Verbe-taureau, engendre sans pr au sein de sa mre n'avait plus cette m i r e aupr de lui. Aussi bien la voici, et maintenant nous allons laisser parler M. Marietteet l'intressantmmoir peu connu, qu'il imprimait, trop en 1856, sur la mhre d'Apis, et que nous tenons de son obligeance : Personne, on le sait, ne saurait tr plus compten le clkbr que archologu duSrapde Memphis. On remarque, dit-il, sur certaines stlp du Srapu crite dmotique l'image d'Apis en que
est suivie de celle d'une desseCette d6esse a la forme humaine et est reprsent assise. Sa tt de vache est orn longues cornes de entre lesquelles est posd le disque lunaire; sa main droite tient la croix anse sa main gauche le sceptre ordinaire de toutes les diviet nit Cette vache qui, suivant partout l'Apis et disparaissant avec lui, ... semble intimement li son existence, ne saurait tr son pouse 3 puisque les autres monuments se refusent nous livrer la moindre notion de cette pouse C'est donc une vache mire, la mr d'Apis, figurant, avec plus de droits que toute autre, dans le cortgde son divin fils ... Strabon, d'ailleurs, nous l'affirme *, et j'ai trouv la tombe inviol l'un des prophktes de la mr d'Apis. de Voildonc qui est parfaitement clair, et le drame est complet. Voil un Verbe qui doit pri d'une mort violente, incarn par le souffle ' vivifiant de Phtha, sous les auspices du triangle et de la croix, dans le sein d'une mr qui reste vierge et ne doit plus avoir d'autres enfants! ... On voit que, sans articuler l'identitM. Mariette la comprend et la met en lumikre. Selon nous, seulement, il aurait tort de ne pas reconnatr cette mr dans toutes les desses-mr l'gypte de dans l'Isis qui tient un enfant dans ses bras, dans l'Hathor qu'il assimile lui-mm la gniss Or, qu'tait-cdonc que cette Io? Eschyle ne permet plus Io. d'en douter; ne l'avons-nous pas entendu djlui faisant dire par son Jupiter qu'elle mettrait au monde un \fils de race royale qui le pr cipiterait, h i , Jupiter, dans les enfers % ? :) Nous ne pouvons donc en douter, la mr d'Apis est ce .que sont toutes les desses mre de dieux, enrl la bannir d'Hcat sous ou de la Lune, portant un enfant dans leurs bras, e t dont chacune se proclame l'envi REIHE DU CIEL, regina cceli. L'analogie thologiquparle si haut ici, qu'elle est sans doute la raison de cette trangincartade de )l'empereur Adrien, crivan d'Alexandrie : 'Rien n'est srieuici, les adorateurs d'Apis adorent Jsus-Christ les adorateurs de celui-ci adorent leur tour Srapis et $1) Effectivement, le gnipaetriomphait, la parodie tai complteLa sacrilg ignoble pith vache souillait le futur objet de l'adet de miration de l'univers, et pour le souiller davantage, de mm qu'on avait tran culte de la mkre des dieux dans les infamies dont rougisle sait Rome elle-mme de mm on vit le parodiste gyptieintromser le culte d'Apis et de sa mr par quarante jours d5mpudence fminine
calqude sur celle de la dessBubo, lors de la clbrati mysdes tresl S'agissait-il de son ensevelissement? C'est Plutarque qui va nous le dire : Ce que les prtre faisaient alors en public ressembiait beaucoup aux bacchanales, car, recouverts de peaux de panthres on les voyait secouer leurs thyrses ,et se livrer aux mme clameurs et aux mme contorsions que les prtre de Bacchus dans leur fureur et dans leurs orgies2. N'tait-cpas l nous le demandons, l'exploitation des emblhmes par la magie et des choses divines par les profondeurs de Satan? Voyez ensuite cette exploitation gagnant toute l'Asie et reu partout A bras ouverts, except chez un seul petit peuple, qui, dans les preuve les tristesses du voyage, ne succombe l'entranemen et gnr le nombre de moments ncessairpour bien prouver a que M. Renan que, s'il tai monothiste n'tai sa nature excepce pas tionnelle et sa race qu'il le devait, et que, pour devenir idoltrece n'tai l'instinct idoltriququi lui manquait 3. pas Si du taureau nous passons au crocodile, la philosophie gyptienn seraplus franche. Au lieu d'adorer, commenous le disait tout l'heure M. Guignault, le soleil d'tdans ses deux yeux et celui d'hiver dans sa queue, elle adorait uniquement en lui le dieu du mal, puisque M. de ~ohianof nous apprend que le crocodile et le dragon dksignaient all goriquement l'ggypte et mm les Pharaons, comme puissances des tnbret seigneurs d'enfer ou d'Occident 4, ce qui s'accorde avec l'emblm vivant de ce dire de Plutarque que le crocodile tai Typhon identique Satan et possdan comme .lui le don de la divination s.
1. Montfaucon ( Antiq., Dieux des nations,l. 1) dit : Per hosce quadraginta dies, mulieres ipsum (Apim) adibant, conspi~iebantqueet coram eo sese nudabant. 2. Isis et Osiris. 3. Voir Exode, ch. xxxn, v. 4. Saint Clment VI, et Lactance, 1. IV, 1. disent positivement que le veau d'or n'tai autre chose que le lmuf Apis pas dont le culte les sduisai beaucoup en figJ pte, et qu'ils eussent certainenient et dbfinitivement adoptdans le dksert, sans la parole divine qui, sur la montagne, enjoignit a Mos de descendre parce que son peuple venait de pcher) 7), et sans l'indignation du thaumaturge qui, apravoir bris6 (v. les tables de la loi, rduisi veau d'or en poussir et ne put apaiser la le colr du ciel qu'en prescrivant la nation la plus terrible des pnitence et des justices. 4. Arche'ol. e'gypt., t. III, .p. 240,. S. Plut., CEuv. mor., t. X,p. 64.
On comprend d lors que les prophte aient toujours prsent l'gypt comme le type et l'arsenal de toute idoltrie Mais, dit-on, leur dieu principal tai soleil, et comme le soleil le matrie n'tai pour eux probablement que l'emblkme du vrai Soleil de justice, il y a bien l de quoi racheter les turpitudes de Mend et les abominations de Bubastis.., A merveille, mais quel soleil! un soleil que l'on a bien soin de confondre avec le bouc infm de Mendl,avec Priape et avec Pan, c'est- -dir un soleil encore dgshonor et continuant exprimer, dans ses reprsentation monumentales, tous les symboles des infamies pr cite ;-enfin un soleil confondu avec Pan, avec ce grand dieu' l'illusiration duquel nos allgoristese sont tant vertu le repr en sentant comme le symbole de l'univers matriel comme l'm du monde, comme le principe de toute gnratio etc., et qui, en etc., dfinitiveest ainsi jug par M. de Goulianof : Nous nous garderons bien, dit le savant, de donner avec les auteurs profanes dans le p i hirophantiqu(on ne saurait mieux dire), et, bien loin de saluer en lui le maiire de l'univers, nous remarquerons que tous les attributs du Pan-Mend caractrisentdans les mystkres, la fornication morale, les turpitudes, la calomnie et toutes les corruptions,et abominations engendre l'esprit malin 3 . 1) par Apr s'tr mprisi grossiremen sur les vertus du buf du crocodile et du bouc, il tai tout simple que les avocats anciens et modernes du paganisme se mkprissent aussi sur la haute signification de l'adoration du serpent. On y a encore vu l'emblm du soleil, de l'ternit bon gnie du etc., et tout cela est fond en partie, puisque l'orthodoxie biblique nous repr6sente l'auteur de tout bien sous l'emblm du serpent d'airain enlac dans une croix et qu'il suffisait
1. Voir- dans le Pantho gyptie de Champollion (texte 4 ) : Le d miurge, la lumir ternelle i'btre premier se nomma Amon-ra ou AmonSoleil, et plus particuliremenMends 2. Voir, id. ibid., la statue du soleil ador Panopolis, tenens lv manu veretrum suum intentum. Voir, sur le mkme sujet, Suidas et saint , de Jr6m car ici la science est oblig parler comme les Pres 3. Puis passant en revue tous les homonymes hiroglyphique Soleildu Pan, M. de Goulianof trouve fureur, - folie, - velu, - malin, -furibond, - typhon, -orgueilleux, -fumier, - corbeille, -Satan, etc. Voil dit-il, le vritabl Kneph ou Ammon Ihouphis, ou Soleil gyptien ( I b . 278.) Il faut, an effet, que le pil!ge ait t tendu par des mains bien habiles pour qu'on ait pu se laisser prendre aux sublimit culte d'un tel soleil et d'un du semblable grand lout.
384
FRUITS R E L A Z O O L A T R I E .
APPENDICE
CHAPITRE X I
ONOCE?iTAUfiES, SES
Il s'agit d'abord de szvoir si par ces mots boucs, onocentawes et ~ehs nous devons entendre des symboles mystiques ou des crature relles On le sait : le propht Isaprdi Babylone N qu'elle deviendra la proie des dmgons, des onocentmwes et des velus qui viendront y prendre leurs bats11) Or, la version chaldaqu et les Septante faisant prcd dernir de ces dsignation mot d i m o n , tous la du les interprte ont vu l les faunes et les satyres du paganisme, les gjpans un mot, dont Pline fixe le quartier gnr le mont en sur Atlas et que Jules Scaliger, savant et critique du premier ordrel vus affirme (( avoir t fort souvent de son temps. 1) Ainsi, voil encore une fois toute l'antiquitd profme et sacr s'accordant sur la ralit d'une chose qui passe aujourd'hui pour la plus ridicule des chimre! Si1 ne se f ~ dans leur pensque .de boucs 'ordinaires pas agi n'e t besoin de spcifie quelques Iles, les quelques montagnes les et les quelques villes o ces singulikres crature tenaient o tiendraient leurs assises. Tous nos d6monologues leur tour ont cru reconnatr cette ici fame de bouc humain fantastiquel sous laquelle nos dmondu
4. Isae XIII, 24 et 22. ch. 2, Pline, Hist. nat., ch. XXXIV,
v 4L .
336
ZOOLATRIE BIRLIQUE.
moyen2ge affectaient de se montrer. 1 pouvait donc y avoir eu l pour 1 la plupart du temps, une nouvelle forme d'hallucination dmoniaqu et surintelligente, et cette thoripouvait de loin suffire i'explication de toutes ces expressions profanes et bibliques. Tout le prodige pouvait trks-bien n'avoir consist qu'en formes imaginaires, telles que nos ennemis nous en montrent tous les jours ; et n'y e teu que cela, on comprendrait encore que toute l'antiquit e trembl devant la rencontre de fantme u dont la seule vue, nous dit-elle, pouvait causer la mort l . 1) C'est en partant de ce principe que tous nos commentateurs bibliques ont rang dans cette espc de dmonle fameux [[ dmo DU MIDI )) mis par le roi-propht en regard du u dmo des tnbr 11 : (( Vous serez affranchi de toute frayeur nocturne ;.. vous ne redouterez ni la flch qui vole dans le jour, ni la chose qui se promh dans les fnbre L dmodu midi; ces flaun'approcheront pas de ni e vous, car il a ordonn ses anges de vous garder, etc., etc. 1) Nous ne connaissons pas d'expos plus net et plus saisissant de la double pneumatologie dont nous traitons nous-mme Nous plaignons la plupart des commentateurs de tout Ie mal qu'ils se donnent pour quin'y ont jamais t ; voir ici on ne sait quelle longue suite rL'allgo~*ie par exemple de vouloir absolument retrouver dans la frayeur nocturne la ~zuitde l'adversit dans (( la chose qui se promn dans les tnbbre negotio perainbulante in tenebris, n les perversitaux, quelles donne lieu notre sonznzeil; dans (( le d4mon du midi )) le miLiet1 de nos prosprit Comme on le voit, la tendance tout synlboIiser n'a pas envahi que le camp des incroyants. Lorsque les expressions sont si prciseet spcialescomment n'y regard-e-t-on pas i deux fois avant de les dtourne ainsi de leur sens littral comment ne et sent-on pas, pour nous en tenir au mm psaume, que le bouclier du verset 5 qui doit nous garantir de la N frayeur nocturne 11 doit tr le mm que (( le bouclier de la foi 1) recommand par l'aptr contre les malices spirituelles ? Yous convenons toutefois qu'il assez difficile de se rendre compte au premier abord de cette varit dmoniaqu appel cc le d mon du midi )). C'est un dtaiqui nous chappeet, pour en approcher un peu, nous avons besoin d'un pilote qui ait fait ses preuves. Adressons-nous donc Delrio et voyons un peu ce qu'il en
3. dPhds., ch.
VI.
L A B I B L E E T S E S \'ELUS.
337
dit. Selon lui, la version chaldaqusVexpri&eainsi : turbo, g r a q m t i m d z n ~ o ~ t zi m meridie, la foule des dmonse prcipitanh n l'heure de midi, car, dit-il, (( ab incimu )) signifie (( manifestation violente. !) Ensuite il nous montre dans Thocrit(ldyl., 1,) u le dieu Pan devenant s ~ x t o u t terrible cette l m w e , )) et dans Procope (Bello de Pevs., 2,) cette autre affirmation, que u les dmon la peste taien , c'est- -dir c l h o ~ s appel par les Hbreu \IEI{IRIM et RUESSAPHIV mdenls, parce qu'ils se manifestaient a u milieu du jour, comme. d'autres au milieu de la nuit l. )) Nous voici donc revenus aux dieux hial al tes (cauchemar) et la terrible Empuse que le poete Aristophane nous reprsentdans sa comdi des Grenouilles comme (( un spectre horrible prenant toutes les fornles, depuis celle de la f e n m e jusqu' celle de l'ne N Tho doret, de son ct commente ainsi l'expression d'onocentaures, employpar Isa : (( Les anciens appelaient onocentaures et empuses ce que nos contemporains appellent ciwdxdo; , c'est- -dir ayant des pieds d'ne1) Planche traduit onoc~ntaurepar (1 monstre ayant un corps d'homnie et des pieds d'neN et Empuse par (1 ce monstre hideux qu'Hcatfaisait apparatr auquel elle donnait un et pied d'ne 1) Porphyre lui-mm avoue que le dieu Pan, tout bon q d d f&t, apparaissait souvent aux cultivate~~rs milieu des champs au et qu' un certain jour il en avait fait pri neuf, tant ils avaient t frappde terreur par le son clatan sa voix et par la vue de ce de ~t corps formidable, qui s'ilanpait aucc en7po~tenaent.Il f a ~ convenir que rien ne rend mieux I'inctwsu et le clzn~oniodu psaume que ces paroles de Porphyre cite Eusbe (Prpar. 1. 1, chap. v.) par Ce qui nous para curieux, c'est de retrouver cette Empuse et fort ce der no^^ d u m i d i dans tous les temps et chez tous les peuples, et, pour n'en citer que quelques exemples, rappelons-nous cette assertion de Philostrate, (( qu' Paln on dcouvraichaque jour les ossements des g6ants qui avaient c o m b a t t ~autrefois contre Jupiter, ~ et qu'on n'aurait pas trouv de ptr assez hardi pour se montrer en ce lieu l'heure de m i d i , cause de l'extrm fureur des spectres qui s'y montraient cette h e ~ ~nr ( i n H e r o i ~ . ) .Rappelons encore et le d e (( mon Agathion, aveclequel le philosophe athnie Hrod ne pouvait confre dans le temple de Canobus que sur l'heure de midi, 1) et Damascius affirmant (1 que de son, temps on voyait encore dans les plaines de Ttrapyrge Sicile, des troupes de cavaliers fantastiques en se livrer bataille l'heure cle midi. u C'&tait tr&s-probablement ce
S.
338
ZOOLATRIE.
phnomhque faisait allusion Zoroastre en disant qu'il n'tai pas prudent de se mettre en route et de voyager vers l'heure a laquelle passait le bourreau cles hommes. Veut-on maintenant des tmoignageplus modernes? Le grand navigateur Vasco de Gama rapporte qu'il y a dans la ville de Calicut un temple consacr des dmonqui sont des espce d'Empuses. Personne n'ose entrer dans ces temples, surtout le mercredi, que lorsque l'heure de m d est passe si on y entrait, dit-il, b cette ii car '. heure-lh, o n mou,rrait l'instant d m ? 11 Aujourd'hui tous les peuples idoltre et mm nos peuples schisinaliques, comme les Grecs et les Russes, ont conserv toutes les ideantiques et populaires attache ce monstre. Ils tremblent la seule pens l'Empuse, qui, dit-on, rompt bras et jambes aux de nioissonneurs qui n'ont pas la prcautiode se jeter la face en terre aussit qu'ils l'aperoiventSouvent, dit-on, on la voit parcourir les rues en plein midi, en habit de veuve, et rompre les bras ceux qui osent la regarder en face. Jusqu'ici nous serons d'accord, nous n'en doutons pas, avec les incroyants modernes, et M. le docteur Littr sera forc de ranger, comme nous, les apparitions des satyres, des empuses et de tous les autres dieux d u paganisme parmi les hallucinations disparues; seulement il en fera des hallucinations dblirantes (style mdical) pendant que nous en ferons, nous, des hallucinations raisonnables, surintelligentes et provenantd'u ne ralit spirituelle trs-substantielle A la rigueur, nous pourrions nous contenter de cette explication qui suffit; mais nous ne sommes pas homme rester au milieu d'une question, et dans le cas o par hasard on viendrait nous demander si, dans notre penset au fond de notre conscience, nous ne croyons pas encore un peu la ralit matriell des hommeschkvres, des satyres doud'intelligence, de raison, eh bien! la main sur la conscience, nous serions forcde rpondr affirmativement. Nous ne nous sentons pas assez d"indbpendance de critique pour rejeter tant de tmoignage partant de sources si diverses et s'accordant sur un mm point; nous manquerions tous nos principes. Or, rapprochons-en quelques-uns et prgtons d'abord l'oreille au bon Plutarque, lorsque, dans la Vie de Sylla, il nous raconte que au m p h a m n d'ApoIlonie (dont Dion, Strabon et lie nous rapportent ailleurs les merveilles et les oracles) on prit un satyre endormi tel que les peintres et les sculpteurs nous les reprsentent Aussitt
4. Vasco de
Gama, Voya.ges.
L A BIBLE E T S E S V E L U S .
339
continue l'historien, on le mena Sylla qui traversait ce lieu en se rendant Dyrrachium, o il allait s'embarquer et rejoindre ses douze cents vaisseaux. Interrog sur ce qu'il tait satyre rpondi avec le beaucoup de peine et l'on ne comprit aucune parole. Sylla tonn (obstupefacm) le fit te de sa prsenccomme un monstre qu'on ne pouvait voir sans horreur. Au prtr d'Apollon, faisons succeder maintenant le grand et savant pretre du Christ, saint Jrm Revenant, dans la Vie de saint Paul l'hermite, sur la visite faite saint Antoine par un centaure qui l'instant d'apr avait repris sa course travers le dsert il ajoute : Antoine, tonn tout ce qu'il venait de voir, avance plus de un avant, et tout coup il voit, entre les rochers de la valle homme de petite taille, aux naseaux recourbs front garni de cornes et au aux pieds de chbvre. Antoine terrifi recourt au bouclier de la foi, et s'apprt combattre. Cependant l'animal lui offrait une palme avec ses fruits, en gage de paix et d'alliance. Alors Antoine avance et, lui ayant demand qui il tait recoit cette rpons: Je suis mortel, en dit-il, l'un des habitants de ce dsert les paensplong que clans l'erreur, adorent sous le nom de faunes, de satyres et d'incubes. Je suis envoy vers vous par (mes semblables) qui vous prient d'intercde pour nous notre Pkre commun, dont nous avons appris la venue sur la terre pour le salut du monde. En entendant ces choses, le saint homme tai de joie et son visage tai ravi baign de larmes; il se rejouissait de la gloire du Christ et de la dfaitde Satan, puis frappant la terre de son bto : Malheur toi, s'criait-ilmalheur toi, Alexandrie, ville prostitue rceptaclde tous les dmon de 'univers, toi qui adores de tels monstres i la place de ton Dieu! Que diras-tu, maintenant que les bte parlent du Christ? II n'avait pas achevces paroles que l'animal prit la fuite comme s'il e eu des ailes. Et saint Jdrome d'ajouter en son nom : Si quelqu'un prend scandale de cette histoire, faute de pouvoir y croire, qu'il sache bien que le monde entier pourrait lui attester ce que j'affirme, savoir que, sous le rgn de Constance, un homme de la m h e espc fut amenvivant Alexandrie, y fut donn en spectacle tonte la ville, mais que, la mort &tantsurvenue, son cadavre fut SAL cause des grandes chaleurs de l'tet apport ainsi Antioche, afin que l'empereur ple voir. 1) (Vie de saint Paul l'herniile, chap. vu.) A ces tmoignage positifs, joignez tout ce que disent Pline, Pausanias, Strabon, Diodore de Sicile, filien, des montagnes des Indes et Satyrides en raison de ces animaux h face d'homme, des "les appele
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ZOOLATRIE.
effigie humana, et queue de cheval, et que Pausanias, qui prten avoir tudi question plus fond que tout le monde, ut aliquid la certius quam a b aliis traditum sit, i) n'hsit pas ranger parmi les hommes. Le j6suite Scott, qui l'a beaucoup tudi son ct (dans ses de i}Ii~-abilia naturse, t. 1, 359), rapporte, d'apr Albert le Grand, qu'on avait pris, du temps de ce grand homme, dans les fort de la Saxe, un couple de cette espc ; que la femme tai morte sous la dent des chiens et sous les traits des chasseurs, et que le mlparlait, quoique avec difficult d'une voix grl comme celle d'une chvremais sans suite dans les ides Nous savons bien que Scott n'est pas en odeur de saintet par le temps qui court, et que, tout grand que soit le grand Albert, c'est une autorit du moyen ge La renaissance, nous dira-t-on, avait fait bonne justice de tout cela. - Patience, et rappelons-nous qu'en 1599 le marcha Beaumanoir, chassant dans une for du Maine, ses de gens lui amenren un homme qu'ils avaient trouv endormi dans un buisson et dont la figure tai trs-singuli: il avait au haut du front deux cornes faites et placecomme celles d'un blier il tai chauve et avait au bas du menton une barbe rousse par flocons, telle qu'on dpein celle des satyres. 11 conutant de chagrin de se voir promener de foire en foire qu'il en mourut au bout de trois mois. On l'enterra dans le cimetir de Saint-Cme Mais qu'est-ce que tout cela, aupr de ce que nous entendons dire aujourd'hui mm en plein xxe sikcle? Qu'on y prenne garde ! Apr avoir dj retrouv dans les mers des tropiques, le poisson volant (a), que nous reprochions au moyen gde faire percher sur des arbres, ll+yornis-griffon de Marco-Polo (b), ou le roc des hItlLe et un6 Nuits; dans les fossiles, tous ces dragons volants reprsent les musur railles de Babylone et de Ninive, dans les cavernes des ossements antdiluviens Amriqudes Pygme(c), en Afrique les Trogloen de dytes (d), nous voici menac retrouver au premier jour des hommeschiens, des hommes queue et des hommes-singes, descendants plus ou moins proches et directs des s a t y r e *. Toujours e s t 4 que si les voyageurs dont nous allons, sans parti pris, enregistrer les paroles taien bientdt suivis de plusieurs autres, nous possderion enfin la r-ilitdes mythes cynocph liens de l'Qypte, et celle de cette arm singes (e), qui, par leur vritabl de conqut des Indes, a tant intrigue nos savants, car les uns et les
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autres n e seraient, e n dfinitive u e des hommes-chiens e t des q hommes-singes. Mais alors, va-t-on nous d i r e , entendons-nous bien. Voici votre surnaturel rationalisexplique t c'est une singulih-e manihre d e nous prouver le dmonism des divinitpaennes que de nous les montrer s e rendant aujourd'hui mm la foire de Berberah en chair et en os. NOUS avons prv l'objection, et bien q u e la rponssoit t ~ k difficile e n raison des principes qui manquent nos adversaires, on va voir qu'elle ne nous embarrasse pas le moins du monde, n'ayant jamais confondu les dmon avec leurs victimes ni les dg6nrescen sataniques avec celles qui ne le sont pas (e).
( KHOMMES ET ANIMAUX RETRoUY~'-". -POISSON VOLANT. ( 4 Voir les Voyaqeurs m,odernes, de M . Charton, t.11, p. 106. (b) L'I~ITORMS-GRIFFON.ibid., p. 413. Id., (c) P Y G M ~ E S . encore une fable qui rentre dans Yhistoire. Qui de Voici nous aurait jamais pu croire aux Pygmes vain Aristote lui-mime se En portait-il garant rie leur existence, non enim id fabula est (Rist. hm.., ch. X I I ) ; en vain Photius en puisait-il tous les details dans la d a t i o n rlps voyit:es officiels entrepris par ordre de l'empereur Justinien, et nous les reprsente-t-i comme n'offrant, dans leur ext+rieur rien de sauvage ni de farouche; en vain, dans l'antiquitklien, Pline, Philostrate, en vain la Bible elle-mhe (gzech., ch. xxvn, p. 4 4 ) los fait-elle figurer parmi IPS curiosit la ville de Tyr; en vain tous les Ctsia les Marco-Polo du de et moyen gvenaient-ils corroborer par leurs rcit na'fla tradition antique!: les Pygmes fiction du bon Homren'etaientadmis comme nation que dans les vayages du capitaine Gulliver ... Il a fallu qu'une de ces dernire annkes, l'Hippodrome recueill nous montrdeux charmants, mais bien sinet de guliers petits :tre trente pouces de hauteur, toujours prkts ? s'envoler I comme de pelits oiseaux, srmbl;ibl?s ces dieux gyptiens titc d'per vier, t,rouv la sp4culation dans une ville nouvellement dcouvert de par l'Amriqucentrale (Iximap), ofl, juchdans la niche d'un temple, ils taien adorcomme f,liche passaient pour des divinitauquelles on et offrait du lait et des fruits afin de se les rendre propices ... I Nous n'avons I jamais rien TU, dit, le numh-o rlu Monilevr auquel nous empruntons ces details, de plus gracieus~mpnt&range que re roupie microscopique qui ferait croire a l'existence des h b o l d s , dont les l'ren1s Grimm rapporiont tant de belles histoires ... Nous ne savons cc que diront kls profcs-'eurs d'anthropologie de ce couple tranp digne, coup sir shrieux examen, ... etc. n d'un Nous ne nous rappelons pas, nous, que la science s'en soit beaucoup occup,e ~t
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nous l'en blmond'autant plus que Malte-Brun, B a h r et Heeren avaient dej soulev plusieurs fois la question et laiss soupconner quelque tendance cette foi. Mais pour nous, c'est toujours un grand sujet d'tonnement devant chaque rkhabilitation d u mbme genre, de voir combien tout cet ensemble d'tudes puissants moyens de transport et de voyageurs aussi multiplies de qu'intelligents, nous laisse encore en arrikre, sur une foule de questions trs curieuses, e t des Anciens et mf'me de tous ces voyageurs du moyen Age dont nous nous sommes content rire et de plaisanter. de (d) TROGLODYTES. M m ' e des sciences, du 28 janvier 1857, a puLe blisous la direction du savant M. Lecouturier, l'article qui va suivre: LES EARTHMEN ou ANCIENS TROGLODYTES. - Nous ne pouvons omettre de signaler un fait de la plus haute importance pour la science anthropolovers le centre gique. Un voyageur anglais, M. Francis Fleming, a rencontr de l'Afrique australe, une race tellement dgrad en fait l'intermdiair qu'il entre le singe et l'homme. Cette race mixte qui a plus que l'instinct du premier, mais qui n'a pas encore l'intelligence du second, parait tr celle des anciens Troglodytes qui nous avait t signal le temps d'HrodoteElle d appartient k la famille hottentote, et forme lu tribu des &lus Bushmen,, plus connus en Europe sous le nom d'Earthmen (hommes de la terre). Voici quelques dlail curieux sur leurs m e u r s , que rapporte SI. Fleming dans son livre intitul6 Southorn Africa : Les Zulus Bushmen, ou Earthmen de Natal, sont le dernier e'chelon -de la race humaine, si on peut mm les conside'rer comme faisant partie de l'lzumanilIls habitent tout le pays de Zulu, qui s'etend dans le centre de l'Afrique et s'approche, dit-on, au nord, du grand dser Sahara. Ils resde semblent plus des singes qu'h des hommes. Quand il pleut, ils se refugient dans des rochers, sur des arbres, ou s'enfouissent dans des trous qu'ils creusent dans la terre avec leurs ongles, ou plut& avec leurs griffes; eu un clin d'i le trou est fait, et ils disparaissent completement comme des taupes. Ils ne portent aucun vktement et ne sont soumis aucune loi; ils sont souvent victimes des Mantatees, tribu cannibale habitant les montagnes voisines, qui vient de temps en temps renouveler ses provisions aux dcpens des n~alheureuxEarthmen. On ne sait quelles sont les maladies qui r i p e n t parmi eux, mais il est certain cependant qu'ils ne connaissent aucun traitement chirurgical ou mdicalet que le seul moyen qu'ils emploient pour combattre la maladie ou de rsiste la mort est de se couper les phalanges des petits doigts. Le journal devrait ajouter pour plaire leurs dieux, car ce sont eux qui l'ordonnent. (e) HOMMES siMiroRnms ET NIAM-NIAMS. - On sait tout ce que l'antiquit nous avait racont on fait d'hommes sans tbte, d'hommes-chiens, d'hommes queue, d'hommes pieds de cheval, etc. Si Pline nous a dit leur myst rieuse origine, Elien nous montre son tour les hommes-chiens ( 1. X, ch. xxvi et 1. XVI,) fix sept jours d e marche seulement de l%gypte, puis k les satyres, habitant les monts Goruda, aux Indes, et faisant rouler des rochers sur les voyageurs. Ml nous parle des Hippopodes ( pieds de che
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val), relgu dans les le Oonis septentrionales; Solin (ch. LU.) affirme les cynocphaleset nous n'osons pas dire les hautes autorit nous donnent qui des choses semblables, comme vrifi constate elles-rn6~nes et par Depuis, les voyageurs et les missionnaires, non plus du moyen gseulsment, mais de temps relativement trks-modernes, nous ont affirm soit les mbmes choses, soit des choses bien plus extraordinaires encore. On s'est bien gard de les croire, et nous nousgardons bien de dcide l'on avait tort ou si raison. Nous avonsl sous les yeux (Scott, 1. III, p. 376), un rapport a d r e d au pape Innocent par plusieurs missionnaires de la Tartarie. Ces missionnaires, qui ont pass dans ce pays un an et quelques mois, entrent dans beaucoup de dtail cette tribu dont les hommes seulement ont la forme canine sur et les femmes la forme humaine. Selon eux, dans les combats livr sous leurs murs par cette tribu a u x Tartares, les flche lance ceux-ci revepar naient sur elles-mhmes comme si elles avaient trappe sur la pierre, tandis que les hommes-chiens ne se servaient que de leurs dents. Depuis, tous les missionnaires nous ont encore entretenus de choses fort curieuses. Ainsi le pr Nuremberg cite, et le pr Lescalopier le rpt que dans la rgiodu Pe'rou les singes vivent, dans une telle familiarit avec les indignes qu'ils vont jusqu' jouer de l'argent avec eux, et de l i se rendent ensemble au cabaret pour dpensel'argent gagn (Lescalopier, Comment., p. 4 4 6 ) . Lafitau prtendai avoir fait une partie d'checavec un de ces singes, qui l'avait gagn Des voyageurs senset tout rapprochde notre poquracontent e t croient des choses semblables. Ainsi Batte], Temminck (Esquisses zoologiques sur la cl de Guin&), et Bosman, semblent certains que les singes ne parlent pas, de peur qu'on ne les fasse travailler. Bowditch, dans sa relation d'une mission au Gabon, publike a Londres en 1819, parle d'une espc de singes construisant des maisons semblables k celles de leurs maitres. Tout cela est fort curieux, mais ne nous mn pas grand'chose. Que les savants perdent d e vue le grand crithce qui sparl'homme de la brute, qu'ils appellent le gorille l'homme-sylvain, l'homme-troglodyte, i'homrnegorgone, etc., peu nous importe! L'essentiel pour nous en ce moment, ce qui nous importe, c'est la constatation de l'homme dgn modifie et animalise dans sa forme. Or, il ne s'agit plus ici ni des filien, ni des Pline; voil dans Paris, au grand centre des lumiresles socit savantes assaillies tous les jours et se dbattan contre les mbmes faits dont elles avaient tant ri, lorsqu'ils taien racontbs par Ctsia Marco-Polo. ou Ainsi, voici revenir les hommes d queue; suivons un peu les progr de de cette grande ractioanthropologique. Il fallait remonter i 1677 pour en trouver la premikre indication. Jean Struys, voyageur hollandais, affirmait avoir vu en Afrique un homme porteur d'une queue longue de plus d'un pied. En 1702, de Maillet, voyageur et administrateur d'une grande autorit en produisait des exemples tr-remarquables, observes a Constantinople et a
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Borno liommes, selon lui, taien Ces d'une force hercul&enne, d'une fro cil6 sans gale il en concluait la diversit,des espces Ceux qui ont et des queues, disail-il, peuvent-ils descendre de ceux qui n'en ont pas ? Pas plus, rpondait-i encore, que les singes queue ne peuvent descendre de ceux qui n'en ont pas. 1) Nous avouons, pour notre part, en dehors de notre opinion de tiers-parti, que nous ne comprenons pas la possibilit d'une rpons ce raisonnement. a Dans ces dernire annes Isidore-Geoffroy Sainl-Hilaire, revenant sur M. cette question, disait que de Maillet avait ktabli la constatation de cette anomalie en doctrine el rn fait, ainsi que s a p r o p u p l i o n p a r Z'l~e'rdite' tort Son & t a i t de trop gn&-alisrr de constituer en peuplades et en races sans m et lange, aux le Moluques et Philippines, ce qui vraisemblablement n'est qu'une diiformitplus frquentseulement dans ces divers pays. K Quant la question d'hrdi ces monstruosits de ajoute le m6me savant, elle est trs-complexe la preuve rationnelle de l'impossibilit6 de ces transmissions repose surune hypothse et la question de fait n'est pas mieux clairci malgr les apparences. (229 339.) La qupsiion en tai encore une fois restke l en 1849 cependant, M. du Cmret, dans un rapport lu l'Acadmi sciences, le 20 ao~t des donnait une longue description de la peuplade ant,hropophage des Niam-Niams, situ entre le golfe de Benin et l'Ab!.ssinie. Il tenait tous ces dtail d'un marabout de Kachenah, ville de la Nigritie centrale, et d'un grand nombre de marchands d'esclaves arabes et nubiens tous parfaitement concordants entre eux. D'ailleurs lui-mhme avait vu la Mecque, en 4 842, un n p venu de ce pays et portant le fameux appendice caudal qui, selon lui, n'tai qu'une prolongation de la colonne vertbrale en avait communiquk le croquis la Il France mdicale le publia dans son numrdu 'Ier s e p t ~ m b r e qui 1884. Cependant les voyageurs se multipliaient: MM. Arnault, VayssiresHernemann faisaient pleuvoir leurs rapports, et M. Rochette-d'Hricour, auteur d'un voyage en Abyssinie, en lisait un fort intresan la Socitorientale, le 23 novembre 1849. En 1851, M. Francis de Castelnau donnait les dtailles plus circonstancikssur cette peuplade; mais ces dtails ne les tenait encore q u e d'unngr il musulman attach6 son service et dont il avait toujours trouvb les rcit de la plus g r a n d e exactitude. Ce ngr avait fait partie d'une expdi tion des 1-Iaoussas, d i r i g k contre les Niam-Nianns par le sultan de Kano. Onen avait tu un grand nombre, e t la description qu'il en donnait concordait m~~rveilleusemont les autres, sauf siIr la longnour de la queue, avec laquelle il donnait jusqu' quarante centimtres au lieu desquelques pouces g6nbraleinent assigns Cette peuplade se trouverait au sud-ouest du lac Tchad. En '1~52,un des deux ngre attach la mnageridu capitaine Huguet i donnait h BI. de Paravey exactement les rnknes dtailsIl lui chantait m h e une chanson sur les Niam-Niams, fort connue en Afrique e t il ajoutait que ces hommes vivaient sur des arbres comme dans des nids.
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MAme anne 9 janvier, M. d'Abbadie, voyageur trs-conn ,.cornmunile de les qu'il tenait d'un pr6tre abyssin, quait la Socit gographi dtail homme de sens, inst,ruit et trs-pe enclin au merveilleux. Cet homme en avait vu quinze Berberah pr d'Aden, 01 il s'en rend tous les ans quelques1 ' uns l'poqude la foire. Mais M. d7Abbadio n'en restait pas l et aux yeux de beaucoup de gens il compromettait sa premir publication par une seconde, dans laquelle il revenait sur la tradition universelle, en kthiopie, qui place prbs de cette contr pays oti tous les habitants sont des chiens, un ayant pour compagnes de vraies femmes, et gardant leurs vachrs pendant litt6ralement l'ancienne tradition rapque celles-ci en tirent le lait. C'tai portbe par klien; mais on comprend qu'elle ail peu russ la Socit de gographie Aussi n'en parlait-on plus gure lorsqu'en 1854 la Gazette hebdomadaire de mdecin publia, le 20 octobre, une lettre fort curieuse du Dr Hiibsch, mdecides hbpitaux Constantinople : apr avoir fait l'historique de toutes les relations, il affirmait avoir vu lui-m,m un couple de Niam-Niams Constantinople, o tous les Turcs, dit-il, connaissent depuis longtemps cette race d'hommes, et se sont montrbs trs-tonnde ce que 'Europe scientifique semblait ignorer leur existence jusqu' ce jour. D'apr M. Hbscrien n'gal l'animaliti de ces cratur~ humaines : promiscuit horrible, passion de la chair humaine et fraiche poussjusqu' la frnsi ek., ils n'en parlent pas moins une langue eux, langue primitive, dans laquelle se retrouvent plusieurs mots arabes. Quant la longueur de la queue, celle des Niam-Niams vus Const.antinople par le Dr Hiibsch n'taique de quelques pouces, mais ils lui ont affirm e u x - m h e s que souvent elle atteignait deux pieds; ce qui (ajoute la Gazette) lveraitoutes les difficult conde ciliation remarque entre les divers rapports prbcits L'existence de ces hommes queue, ajoute-t-elle encore, nous para donc incontestable, et si quelques voyageurs lve encore des doutes sur ce point, c'est que probablement ils confondent ces Niam-Niams avec d'autres Niam-Niams leurs voisins et qui n'en ont pas. Aujourd'hui, 6 septembre 1861, nous lisons dans un journal : x HOMMES QUEUE EN AMERIQUE. - (Article extrait du Courrier des A ktats-unis :) CC M. Thornton, de la Floride, prten avoir dcouver dans le canal de Barlovento, 110 millw 1 / 4 ouest sud-ouest de la presqu'le 1 une l encore non explorbe par les navigateurs et habitpar de vkritables Niam-Niams, c'est- -dir par des hommes orn d'une queue ni plus ni moins que dessinges, comme certains sauvages de l'Abyssinie central?. Cet appendice caudal est un prolongement hybride de l'pindorsale, et M. Thornton prktend que c'est la marque d'une vritablespc intermdiair entrele ngr et le singe. Ainsi ces Niam-Niams parlent comme les ngre et grimacent comme les singes. Ils ont une sorte de roi lectif c'est le seul de la tribu qui possd et une manir de case en feuillage. )) II est probable que le Kiam-Niam amricain'entrera pas plus facilement
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dans la science que le Niam-Niam du centre de l'Afrique. Jusqu'i ce que l'un d'eux soit venu s'asseoir sur les genoux de M. Milne-Edwards ou de M. Broca, et que chacun de ces savants ait pu palper lui-m6,mele malencontreux organe, il est probable que tous les dires de MM. dlAbbadieet de Castelnau, confirm la tradition universelle et la personnelle constatation du par docinur Hbsch n'auront pas plus de crdi que les cent vingt mmoire sur les arolithe les cent mille t h o i n s des phnomn et spirites. Quant la philosophie de la chose, elle se rsum toujours pour nous dans celte question : Cette dgnresce devant, comme le dit fort bien de Maillet, provenir d'un type primitif, mais l'homme primitif, selon les monogenistes et l'vidence n'ayant jamais offert ce type, qui donc pourrait l'avoir fourni sa descendance?
2. Le Thometh et ses profondeurs sataniques.
N.-B. Vu l'extreme dlicatessdu sujet, dlicatess dont nous pr venons nos lecteurs, ils nous pardonneront de nous rfugie souvent dans le latin ; nous voulions mm y recourir pour tout ce paragraphe, mais de bons juges, qui font loi pour tout le monde, nous ayant fortement conseill de ne pas embrouiller nos questions u par une pruderie tout fait insolite, disent-ils, en matikre scientifique, nous avons cru devoir leur obir Encore une fois, on est prevenu , e t celui qui voudra passer outre n'aura rien nous reprocher. Contentons-nous d'avoir consacr quelques pages la ralit historique, soit des apparitions, soit des monstruositanthropo-zoologiques indique dans la Bible, et revenons aux pratiques du THOMETH et la solidarit qui semble lier ces deux questions. C'est le savant Jablonski qui va nous y introduire d'abord et se charger de notre d'ifieatio~~ Ce culte du bouc et de la chkvre paniques, dit-il, n'taipas particulier Mends mais toute l'Ggypte le pratiquait, et tous les adorateurs avaient chez eux le portrait plus ou moins fidl de leur dieu. Son domicile principal n'en tai pas moins 2 Mends prfec aussi grand que ture dont il tai dieu tutlaire temple y tai le Sou ... 1 splendide, et l seulement taiun bouc VIVAKT et sacr 1 tai plac au rang des huit grands dieux, antrieur douze autres ... aux Pour ernblkme il avait une croix anse tellement enlac6e un phallus que l'un aurait pu se prendre pour l'autre ... Cet emblbme (prtendu de du feu vital et du principe gnrate la nature avait tcommuniqupar le dieu Pan l u i - m h e , CONVERTI POSITIVEMENT EN CE BOUC. Voilquelle tai doctrine; voici maintenant quelques dtail la sur
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ce culte. K Est aliquid prorsus singulare, et alias fere inauditum , quod de hirco Mendesiorum , in templo T l ~ u m e t a n o , divinis honoribus culto, scriptores quidam, et sane e x m t i q u i o r i b u s , memoris prodiderunt. Et credi profecto non posset, usque adeo leges pudoris violat, nisi id testarentur scriptores o p t i m i , quorum fides in d u b i u m uocuri nequit. Ego, quoniam res hase ad intelligendam veram Numinis hujus indolem aliquid confert, ea tantum veterum testimonia hic apponam , q u s Theologus laudatissimus, magnumque Gallise s u s omamentam, SAM. u c m ~ i u s ~ Hierozoico mihi subministrat. Nempe B in Thumi in templo Mendetis, mulieres hirco huic se submittebant. poetse, qui annis circiter quingentis ante Christum Tempore PINDAM fiornit, fama hujus rei in Grsecia videtur fuisse percelebris, quod hi epici versus testantur, a STRABOXE lib. XVII, p. 551 : allati,
Mendetis ad vicina mari prsecipitia, Cornuque Kili extremum, qua salax caprse Maritus humanam audet inire ferninam.
&tate STRABOHIS, versus 110s servavit, consuetndo tam pudenda qui abrogata dudum erat. Etsi is enim feyptiim totam peragrasset, rei tamen hujus , tanquain mirandse, ex PINDARU tantu~nmeminit.. . Sed certe, quo tempore iEgyptus Persiae regibus parebat, consuetudo illa nondumsublata erat. De ea enim HERODOTUS testatur, lib. II, c. h6 : In prsefectura Mendesia contigit hoc mea memoria prodigium : hircus cum muliere coiit p r o p a l m i , hujusque rei videndae hominibus copia facta est. Si porm P ~ u ~ ~ ~ c ~ ~ c r e dspectac~tluinadeo abominanit-nus, dum, ejus etiamnum astate,, in E g p t o infrequens non erat. Ita enitn scribit in Gryllo, p. 989 : Mendesius in Egypto caper, induisus cum multis ac formosis mulieribus, ad congressum proclivis non videtur, sed capras desiderat 2 . I) Voilk donc l'archologi nous montrant elle-mm la ralisatio physique et la vraie fin de ce sublime alLigovisme n dont on nous ! vaatait, sur tous les tons, la profondeur et les beaut Apprenons par cela seul connatr paganisme. Pour lui, conle ~ ko stituer le bouc en Verbe et en S e i g n e w de la matire x , d ~ i o6; comme dit Plutarque3, et le sacrer roi du Thorneth tai double un coup de maire fitonnons-nous, aprks cela, que le vritablVerbe ait pu se plaindre que les hommes l'aient fait servir toutes leurs abominations.
4 . Part. 1, lib. II, cap.
LUI, col. 6 4 2 . 2, Jablonski, Paulhogypt.1. II, ch. vu. 3. Plut., de Defecte orac.
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tonnons-nou surtout du langage et des anathme de la Bible qui, lorsque nous la consultons, nous montre du doigt ce passage du Lvitique xx, v. 1 5 et 1 6 : Si quis cum jument0 et pecore coiech. rit, morte moriatnr ; pecus quoque occidite ; et ailleurs (Deutgr. (seirim) cuin quibus ch. xvn, v. 7 ) : Neqiiaquam iminolabunt pi/os irlolati-ici fornicabant. r Et malheureusement ce genre de menaces tn se wprse trop souvent dans la Bible pour ne pas rendre vident la frquencdu forfait ! Si nous interrogeons ensuite la thologi secrtecelle qu'on ne met entre les mains du l6vite que lorsqu'il a atteint le diaconat, elle commente avec prudence et nettet la nature, les consquenceet serait les expiations impose cet abominable crime, car une thologi incomplhte, en effet, si elle laissait tout fait incompris, sous un vain prtextde prudence et de convenance, les anathkmes de l'critur et leur pnalit Quant la possibilit des consiquences physiologiques pouvant resulter de tels crimes, comment l'figlise, si elles constituaient ses yeux une hrsi aurait-elle pu laisser passer et, bien mieux, comment aurait-elle class parmi les r6vlationauthentiques ces paroles donne sainte Hildegardecomme paroles du Verbe lui-mme par Homines pulchram formam rationalitatis su= mutantes, sese bes tiis admiscebant, et quod sic generabat~w, homini magis quam si bruto animali assimilaretur, illud odio habentes negligebant; si (( ver0 magis f o m u m bruti c[nimalis quam formam hominis haberet, osculo dilectionis amplectebantur ... Quidam aiitem PAUCI naturam suam humanam gustantes, nec se pecoribus commiscentes, in na tura sua recte et sobrie vivebant l . Quant au Zohar, d'un bout l'autre il revient sur cette mm thori laquelle, nous l'avons vu, se rattachent pour lui, non-seuleles ment la vraie cause du dluge anathme des prophhtes, la d chanc races, etc., mais encore toute l'histoire de la chute. des Nous voici donc ramenau serpent d've ou plut la ferneserpent, comme l'appellent toutes les traditions, au dire de M. de Humboldt. C'est en effet un jour bien trange bien effrayant et bien nouveau que ce,lui qui se trouve projet sur notre grand drame humanitaire par le quadruple rapprochement : i0 du dogme, 2 O de la tradition antique, 3 O des faits anciens, et 4 O enfin, des faits mod~rnes.
1. SainteHildcgarde, Lib.
p. 966, d Migne,
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1Le dogme! c'est- -dir une femme coutan unserpent, oul'humanit sortant de ses voies, a privde ses dons spirituels et blessbe physiquement dans son essence naturelle, 1) suivant les expressions du concile de Trente. Or, la science, mm celle qui nie la dchanc ne saurait nier cependant ni tous les dsordre hrditair cu du qui humain, ni le venin physique, non moins hrditair coule dans ses veines. On nous l'avouera tout l'heure. 2 O Les traditions! puisque nous venons de les trouver rsum dans le Zohar et dans l'entente de la femme avec Sammaiil incarn dans un vritablserpent. Quant la preuve monumentale de l'universalit de cette tradition, elle se trouve dans le grand nombre de statuettes et d'images reprsentanla mr des humains alligatam, sicut statua Lacoonis , a duplice serpente 3 O Les faits! clair comme nous l'avons ttout l'heure par les fianailledes jeune filles de Widah et de Juidah avec leur serpent f.Rappelons-nous les mystAres paenet le rl que le serpent y jouait pendant que les bacchantes criaient : Hv!H h a !... Rappelons-nous tout ce que Clmend'Alexandrie, si bien inform nous rv ce sujet. u Dans leurs orgies solennelles, dit-il, des prtre que l'on edits piqu d'un cestre furieux, dchiran chairs paldes pitantes et couronnes de serpents, appellent v a grands cris. Alors D'apr parat milieu de ces orgies, un immense serpent couronn au les rites les plus secrets, et si vous voulez savoir plus au juste la signification du mot ,ue vous trouverez que, prononc avec une forte aspiration, HV signifie SERPENT-FEMELLE. .. Puis on voyait l'enlvemen de Crk consortium Jovis cum ea, sub forma draconis 2. II et Tout cela n'tai la mise en aciion de la tradition gnral que Le savant Bttige va plus loin ; il nous affirme que tous les serEDOCTI AD HOC 3. pents du temple d'Esculape taien Et comme pour lui donner raison, Suton nous raconte que Atis, mr d'Auguste, tan venue coucher dans le temple d'Apollon pendant le sommeil des autres femmes, serpentera repente irrepsisse II ad eam, pauloque post egressum, illamque expergefactam quasi a (i concubitu inariti purificasse se, et statim in corpore ejus extitisse u maculam, velut depicti draconis, nec potuisse unquam eximi, adeo ut mox publicis balneis perpetuo abstinuerit 4. n
1. Voir p. 20. 2. S. Clm d'Alex., Cohort., 1. II. 3. Sabina, t. 1, p. 434. 4. Sutone Vita Aug., ch. xciv.
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On pense bien, toutefois, que notre intention n'est pas de convertir en histoire une tradition, ft-ell gnra mille fois plus appuye et ce que nous constatons, c'est l'universalit6 de celle-ci ; et si l'historien veut tr sincr et complet, il doit, d ~ cu se soulever d'indison gnation et de dgoqt l'enregistrer comme les autres. Maintenant, admettons pour un moment que la tradition ait dit vrai, admettons la possibilit de cette horrible impossibilit que et sainte Hildegarde ait appris sons la dirtie du Verbe la durhistorique de ces pouvantable habitudes pendant une trop longue po que, serait4 bien illogique et draisonnablde les faire entrer pour quelque chose clans les dgradation dgnrescen et physiologiques vidente chez certains peuples? Mais entendons-nous bien; comme nous ne croyons pas du tout la propagation continue des monstres positivement monstres, nous ne parlons pas ici d'un changement d'espbce en une autre, mais d'une altration d'une dgnresce les formes extrieures dans d'une modification imprim dans la conformation de certaines populations, par suite d'une horrible perversion naturelle. et il bien difficile de Lorsqu'on estmonognist chrtien nous para s'expliquer, au point devueintellectuel, moral et physique, cette subite et complt disparit6 chez des peuples frkres et voisins, comme l'taien les Sthite les Chamites. Quoi ! vous admettez un mm pre et et vous croyez que ses propres fils sont devenus, sans une immense raison, et sous un mm soleil, aussi dissemblables que le jour l'est de la nuit? Avec quelles races humaines les races abtardie ont-elles donc pu se croiser primitivement? Prenez-y garde! si vous n'admettez pas une rvolutio pour ainsi dire instantan entre les Qthiopiens de la veille et les thiopien lendemain, les polygnisteauront le du droit de vous dfie fournir une seule raison valable tirdes de influencesextrieures pour expliquer tant d'opposition physiologique. Tout le monde conna magnifiques pages du comte d e Maistre les sur l'anathm visiblement cri le front di1 sauvage, cette cra sur turepositivement dvoui.)) l (( ~a cause de la dgradatio du sauvage, dit un autre auteur trop peu connu, ne peut tr qu'un CRIME, qu'une de ces prvarication a qui, suivant les apparences, ne sant plus possibles dans m t actuel des choses ... L'criturnous parle sans cesse de l'esclavage du dmo et des peuples assis dans les tnbr la mort. C'est dans l'm de du sauvage qu'il faut contempler cette affreuse obscurit et les chane
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ET SES P R O F O N D E U R S S A T A N I Q U E S .
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de cette servitude inexorable que le temps n'use pas et que Jsus Christ seul, l'esclave volontaire, a la puissance de briser '. Pour dmontre vritde ces paroles, il suffit de cette constatala tion positive que parmi les noirs la dgradatiomorale et physique suit toujours une marche paralll au degre de l'idoltrie et que l'habitant du Congo, illumin par quelques rayons de christianisme, ou le noir musulman, enfant dgn l'ancien smitisme de n'offro djplus la mm physionomie que le Cafre et le Dahon~tie imbus du ftichism plus grossier. le dont La Bible, on le sait, nous jette encore 2 ce sujet une nigm avoir accept la lettre, mais dont l'esaucun commentateur ne para prit est bien positivement relatif A la proffanation de la paiernili' lmmains. Or, n'est-il pas bien plus logique d'tendrcette profanation h l'id paternit collective que de la restreindre une iua6urenc de particulir? Nous venons d'entendre cette Bible s'exprimer plus d'une fois en termes trop clairs, et sainte Hildegarde gnralis crime, au point le de n'en excepter que quelques-uns, PAUCI ! Bien plus, elle nous a montr progenitos similes animalibus paternis et formam bruti animalis habentes! U ne s'ensuit pas, il est vrai, r6p6tons-le, la possibilit6 d'une propagation illimitde ces mtamorphosescar nous admettons tout ce que de grands naturalistes, et tout derniremen MM. de Quatrefages et Flourens, ont dit sur l'infcondit des hybrides, contradichardiment que (1 tout toirement Geoffroy Saint-Hilaire tablissan monstre est le produit du croisement de deux espkces, n puis, contra: Aictoirement Chateaubriand s'crian Si Dieu permet l'enfantement des monstres, c'est pour nous apprendre ce que peut tr la cratiosans lui, paroles commente ainsi tout derniremen par une plume catholique et mdical: Ces crationsans Dieu doivent s'entendre a productu harum conceptionum contra naturam et Deum, scilicet a lege violata ab auctoribus ipsis hujus conceptionis n Donc il n'y a plus d'autre difficult point de vue naturel, que au celle qui regarde le degrpossible de cette violation et la fhcondit p e t e s de ses produits. Lorsque la science dmontrla limitation trs-troi d'une telle
4. L'abb Chesnel, Du paganisme. 2. Revue medicale du 34 ddcembre 1839, art. d u doclei!: Sales-Girons, p. 707.
3-52
LE THOMETH D E LA B I B L E
fcondit elle l'entend des espce vritablementransforme , en une autre espkce, mais elle ne saurait l'entendre d'une espc modifie dgrad une immixtion par demeurant elle, bien qu'altr trangr Sans parler des exemples frappants derniremen object M. de Quatrefages par M. Broca1, il nous para impossible que, lorsqu'on accorde une si grande forceplastique et durable2 aux simples gotsaux habitudes dprav mm aux simples images careset se l'imagination d'une mhre, il nous parat par disons-nous, impossible de ne pas accorder une bien autre puissance plastique et rnodifiante (non transformante) aux relations dont nous parlons. Loin de nous la pens conclure de ces prmisse une conception de de ce genre pour les onocentaures, les sylvains, les gypan dont historiens et prophte nous parlaient tout l'heure, bien que Pline, Plutarque et bien d'autres leur aient assigncette origine ; mais de de de l rejeter toute id mesalliance primitive entre le Mlansi Van Dime l'Africain hideux, et le gorille ou le pongo, qui marche, ou crie, dvorcomme lui, et qui, nous l'avons vu tout l'heure, le rappelle par toutes les similitudes de conformation, il y a l'infini. Nous ne croirons jamais que le type ideu1 de la race caucasique soit devenu extirieurement un singe, sans que le commerce des singes qui l'entourent, et avec lesquels il vit et cohabite, y soit absolument pour rien. Il y a ici un rapprochement trop troi phnomne de pour qu'il de soit impossible d'y voir un enchanemen cause effet. Mais rptons- : au point de vue naturel, dgenrescen n'est bien pas trans-spcialisatio physiologique, comme au point de vue surnaturel la propagation, naturellement difficile en pareil cas, peut devenir permanente en raison d'un anathme Et, c'est prcisme devant un outrage la paternit c'est- -dir h
1 . Bulletin de la Socit d'anthropologie.
2. Cratrice pour le moins informante. ou 3. Indorum quosdain cum feris coire, mixtosque et semiferos esse partus. (Pline, Hist. nat., 1. Vil, ch. II.)
J)
Plutarque est bien plus explicite encore : Capras, porcas, equas inierunt viri, ac feminae insano amore mascularum bestiarum exarserunt. Exhujusmodi ensilncoitibus modis sunt n~i~zotauri sylvani seu Egypanes, atque, et ut mea fert sententia, etiani sphynges et centauri nati. ( Bruta a n h , ) Enfin filien affirme qu' Sybaris unarn capram de pecore suo amatam a juvene pastore peperisse unum sylvanum brevi occisum ab invidia arietis. n (De Natura animal., 1. VI, p. i .)
CONTAGION ZOANTHROCIQL'E.
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: Cham et Chanaan seront les esclaves des esclaves d e l e u r s frres servi servorum. Ici, la Bible a si bien lu d a n s l'avenir, qu'il devient bien difficile d e croire q u e sainte Hildegarde, e n l a commentant sous la dictd u Verbe, n'ait pas d i t l a vrit
'.
4. CONTAGION ZOANTHROPIQUE ( a ) . Jusqu' quel point une trop lroit communaut d existence avec certains animaux peut-elle animaliser l'homme qui subit leur influence ou la transmission de leurs venins? Cette question, dont la solution surnaturelle va devenir vident dans l'appendice suivant, pourrait peut-&tre en recevoir une toute naturelle dans les deux exemples qui vont suivre. On se convaincra, nous l'espronspar tout cet enchanemen documents scientifiques et sacrsde la corrla de tion presque constante de nos deux ordres de causes et du support mutuel qu'ils se fournissent lour tour. Occupons-nous d'abord de l'ordre naturel. Sans revenir sur les niam-niams, dont on peut affirmer que l'appendice caudal fait en ce moment sa quarantaine avec bien d'autres vrit qu'est-ce donc que ces indigne des deux sexes que Modera, accompagn de trois naturalistes connus, rencontra un jour sur la c6te nord de la Nouvelle-Guine remplissant t,ous les arbres, sautant de branche en branche comme des singes, criant et gesticulant comme eux, e t qu'on einfailliblement pris pour ces animaux, s'ils n'avaient pas eu leurs armes sur le dos (b)? M. Pouchet, qui reproduit cette citation, ajoute : On est en droit de se demander si le souvenir confus d'un tel peuple et de ses mur n'a pas t.l'origine de la tradition qui a servi de base au pom de YalmikiRama marchant la conquete de son pousravie par le mauvais gni Rman aidb par toute une armdont, chaque instant, les expressions et les pitht rci du rappellent la nature simienne et quadrumane (c). L'antiquit attribue une foule de peuplades une conformit de mur et de nature avec les animaux domestiques qui partageaient leur demeure e t dont ils pousaien ainsi toutes les habitudes, mais pour nous en tenir aux modernes, citons un exemple tout rcemmen en lumire et dont nous mis nous tonnon qu'on n'ait pas tir de plus larges consquences La race des AINS si bien dcritedit M. Broca, sous le nom d'espc kourilienne, diffr profondmen toutes les autres races humaines, mais de elle diffrsurtout des races qui l'entourent par le crtne, les proportions, la couleur, et surtout par le systm pileux. Tandis que les Kamtchadales (qui l'entourent) sont imberbes, que les Mandchous, les Japonais, les Corens les
(
(a) On appelle Zoanthrapie certaines d&gdn4rescences, affections et manies, & la fois animalos
et
humaines.
(b) Voir Britisch assoc., 1859, p. 8 . (c) Pouchet, Pluraliti des races, p. 18.
Chinois mhme ontle visage presque nu, h l'exception de la lvr suprieure et que tous ces peuples ont le corps et les membres i peu pr cornpldiement glabres fa), les Ains au contraire, enclav milieud'eux depuis un temps au immmorial sont a la fois les plus barbus et les plus velus de tous les peuples de la terre. Leurs cheveux poussent jusque dans le dos (Pritchard, Hist. mt. de l'homme, 1. 1, p. 133), tout leur corps est couvert de longs poils noirs, et beaucoup de femmes sont aussi velues que les hommes (6). ) : Voilh, certes, un bien curieux problm ethnographique i tudier Broca l'aborde avec ardeur et ne tarde pas mettre nanloutes les prtendue causes de climat, d'alimentation, de genre de vie et de toute espc d'influences physiques imaginables ... Bien mieux encore, il en fait tout autant de l'hypoths de Pritchard r h a n t une colonie de Celtes, un peu plus velus que les autres (qui ne le sont pas du tout), qui serait venue s'implanter au milieu de toutes ces populations glabres. On a pouss l'extravagance, dit Broca, jusqu' soutenir que l'habitude gekral l'dpilation avait fini, au de bout de plusieurs annes fatiguer la nature, et que, partout ailleursque par chez les Ainos, cette nature fatiguavait renonce, de guerre lasse, produire des poils, et que telle tai l'origine des races glabres. Ainsi nous primitivement des Ains On est tout tonnde voir Bluaurions tous t menbach et kble s'arrbter cette ridicule supposition. En pareil embarras, il n'y a rien de mieux faire, ce nous semble, que de consulter la tradition, les Voisins et surtout les intress que dit d'abord Or leur entourage? II les appelle LES OURS;les Ain acceptent cette dnomi nation, et, l'appui de ce dire, ils vous montrent les ours avec lesquels ils vivent constamment en famille. Chaque maison possd le sien; bien mieux, chaque femme en allaite un, et, l'appui de ce communisme, Desmoulins reproduit une peinture japonaise reprsentan ourson suspendu un la mamelle d'une Kouriiienne. Lorsque M. Broca traite ce dernier dtai oculaires des de fable et de lgendeil oppose probablement des tmoin tmoin sont rest Paris. L'avenir nous le dira. qui Nous ne comprenons pas, pour notre part, comment on refuse prendre en consideration un pareil document, et ce document, une fois bien vrifi peut-&ce serait-il difficile de ne pas voir une liaison positive entre la tradition gnral des intbresss l'avis l'habitude de cette cohabitation et la similitude des deux esp6ces ? A l'appui de ce fait h claircircitons bien vite ce fait prouv : Pask raconte que, dnan jour chez le roi Casimir, on fit venir un enfant de un douze ans que le grand veneur, M. Ogenki , avait fait prendre tout vivant dans des filets, quoiqu'il e6td6fendu outrance par trois ours, et surtout QUI par une ourse norm LUI AVAIT SERVI DE NOURRICE. Tous les membres taien bien ceux d'un homme, y compris les ongles et les mains, mais il tai E N T I ~ R E M E N TCOUVERT DE POIL D'OURS. OB tai venu bout de lui faire articuler quelques phrases. (hd. Charton, Magasin pittoresque, t. V, p. 374 .)
sur t'hybridit animale, p. 480.
CONTAGION ZOANTHROPIQUE.
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Il y doit y avoir entre ces deux faits une corrlatiotrs-troit Passons maintenant une autre hypoths scientifique beaucoup plus grave et prsent cette fois, par son savant auteur, sous une forme purement litteraire. La Revue des Deux Mondes a consacr deux intressantarticles (nos des a1 5 juinet 4 eT juillet 4 864 ) un roman amricai publi sous le titre de Elsie Venner, par le docteur Olivier Holmes, et rdui franaipar M. Forgues. en Quoique prsent sous une forme romanesque, il est facile de reconnatr que la pens savant docteur est srieuse trs-srieus l'est telledu et Elle ment, que la Revue britannique, en rendant compte de ce travail, recommande de ne pas s'y tromper et de bien voir l une proccupatio et un thm scientifiques. Elsie Venner est donc une jeune Bile qui, au milieu des plus remarquables qualit de la distinction la plus parfait,e, glace d'effroi tous ceux qui i'apet prochent et porte le deuil au sein des cur qu'elle avait le plus sduits ses yeux ont l'cla diamant, temprtoutefois par une sorte de vapeur anordu mole qui porte galemen son tour le trouble dans l'esprit de tous ceux qui lacontemplent; sa peau ne peut ktre touch sansqu'un froid mortel parcoure les veines de celui qui s'y expose. Son pr lui-m&me, son pre tout en de l'adorant, hsit poser ses lvre sur le front dcolor son enfant. Mais d'ovient cette double nature la fois attractive et rpulsiveVoili la question, et voici la rponse Elsie Venner doit le jour Catarina Venner, morte vingt ans, par suite de la morsure d'un serpent k sonnettes, morsure dont sa malheureuse fille porte au cou le stigmate. Tout s'explique, c'est un ange souillpar le venin d'un serpent; mais si, dans son caractr et dans sa nature, tout rappelle cette terrible inoculation, ses habitudes la rvle bien autrement encore. Elsie, cette brillante et sduisantcratur ses amies, fuit ses compagnes, le pr qui l'idoltre pour passer ses journe,^ qui le croirait? sur le plateau redout de la Corniche aux serpents. On appelle ainsi le sommet de la montagne qui domine la petite ville de Rockland, sommet devenu l'pouvantai toute la contre raison de son occupation de en par toute une colonie &abominables reptiles plus venimeux que le cobracapello lui-mbme. C'tai n de ces monstres qui avait mordu la mr... u A eux appartient la jeune fille, k eux tous ses soins, tout son amour, tous les moments qu'elle peut drobe la surveillance paternelle; pour eux elle gravit a la montagne, et l seule avec ces terribles amis, au fond de cavernes imp ntrables passe une vie enveloppde tnbr de mystr... On ne elle et savait au juste ce qui pouvait l'attacher ces horribles solitudes du val sinistre et hant... Mais souvent on trouvait dans ses livres quelques fleurs particulire ce lieu et que personne n'ett osc aller drobeau milieu de tels abmes ce qui effrayail plus encore, c'est que le livre dans lequel elle les et un toujours celle qui contient i'pi fixait tai Virgile dont la page plitai sode du Laocoon, depuis l'horresco referens jusqu' ce bis medium amplexi, ... analogue naturel des mystiques enlacements de certaines statuettes prcite
Depuis ces dcouverte trop significatives, le docteur B..., l'un des personnages du roman, ou plutle reprsentan romanesque du vkritable et savant auteur, ne pouvait plus regarder un serpent sans un immense intrh il lui ; semblait, en regardant ces funestes reptiles, mieux comprendre le vieux mythe de l'origine d u m a l , et, tout ces pensers, il crivai jour au un et docteur ***, son matr son ami : CC Vous m'avez promis, trs-che professeur, de m'assister en toute investigation scientifique o je pourrais me trouver engag voici aux prises Me avec certains sujets d'une extrm dlicatesssur lesquels vous me rpon drez comme vous pourrez; les voici : A-t-on des preuves que l'htre humain puisse btre sujet a telle ou telle action, telle ou telle influence de poisons vgta animaux qui modifient sa nature et lui donnent lesattributsde ou telle ou telle espc infrieur Ces attributs sont-ils hrditaireme ? transmissibles? Quel cas faites-vous de ces rAcits si fryuent dans nos journaux, AVEC LES OPHIDIENS, parod l'on entretient le public d'enfants LIANT A M I T I ~ influence (a)? tageant avec eux leur nourriture et obissan leur mystrieus Avez-vous lu avec attention, et au point de vue de la science, la Christabel de Coleridge et la Lamia de Keats? Avez-vous pnt sens de ces deux le Penpomes Ne trouvez-vous aucun fondement physiologique ces rcits sez-vous qu'il puisse exister des dispositions hrditair inoculede bonne heure, mais, en somme, devenues constitutionnelles, qui enlven l'empire de la volonttoute responsabilit morale? Ne pensez-vous pas, en un mot, il qu'il puisse y avoir crime sans qu'il y ait @ch&? Excusez ce catchisme m'est dict par des circonstances vraiment exceptionnelles au milieu desquelles je me dbat commeje puis ... A ces embarrassantes questions que rponle sceptique consult?. .. Il rpon qu'il faudrait des volumes pour rpondre mais, en les attendant, il renvoie le questionneur aux Memorabilia de Mizaldus, au magntisme l'hypnotisme, au mauvais i italien, mais surtout, qui le croirait? aux crit pleins d'autoritd, selon lui, dlAtius de Paulus, #Altomaris et de Fincelius sur la LYCANTHROPIE, etc., sans toutefois se prononcer davantage. Si, au lieu d'interroger un mdecin e il t interroger le savant auteur des Origines mexicaines, l'abb Brasseur de Bourbourg, dj cit celui-ci lui eilt montr toujours a propos de l'initiation nagualiste, le magicien Sauvage invoquant, dans la crmonigrande coula leuvre bigarrbe de noir et dite couleuvre des fourmis. Celle-ci arrivait aussit avec plusieurs autres compagnes de son espce mais plus petites, et pendant que ces dernire entraient par le nez, les oreilles, etc., la grande s'lana d'un seul bond dans la bouche de l'initi ... Mais arrhtonsetc nous-l car ce qu'on aura lu avec inter&, ce qu'on aura applaudi dans Elsie Venner et dans Coleridge, on ne le pardonnerait probablement pas au Zohar, sainte Hildegarde et au narrateur catholique. Toutefois, puisqu'on nous conseille d'tudiela lycanthropie, faisons une petite excursion de ce ct
(a) Effectivement les journaux amhicaius eu citent beaucoup d'exemples.
APPENDICE
C H A P I T R E XI
LYCANTHROPIE
4. Lycanthropie.
- Faits.
Commenonpar un aveu. Lors de la publication de notre premier volume, ayant t vivement repris par le journal des Dibats pour notre croyance aux loups-garous, pour la premike fois nous sentme faiblir le courage de nos superstitions, et comme effectivement nous n'avions pas encore parl de celle-ci, nous ftme heureux de pouvoir donner u n dmenti C'tai lchetecar dlors nous croyions a u x une loups-garous et nous ne devions pas les renier. Aussi, d le lendemain de cette faiblesse, prommes-nou nos railleurs une rtractatio publique, une amende honorable, et nous venons aujourd'hui faire honneur, et, probablement pour beaucoup, dshonneu notre parole. D'ailleurs l' -propo est vident Pour peu qu'il se trouve dans le monde un seul adhren attestations de nos savants missionnaires aux sur la solidarit du Nagual et de l'Indien (voir les dernirepages de ce chapitre), la plus simple logique exige que ce croyant en tienne bonne note et qu'il ne les perde pas de vue un seul instant pendant la lecture de ce qui suit. Il s'agit de savoir maintenant si les rcitdes plus anciens historiens n'ont jamais concord avec nos modernes dfenseur loupsdes garons. Diodore de Sicile, on le sait, nous soutient que les dieux ont parcouru cet univers sous la forme des a n i n z a ~ ~ x sacris, comme ils l'ont fait tant de fois sous celle des hommes et des mortels; et qu'il n'y a rien de fabuleux CI% cela (~ni11,in7e fabulosum}, puisqu'ils en ont la facult comme prsidan toute gn6ration Diodore reprsent ici toute l'opinion antique. Toutes ces lgendes dit M. A. Maury, taien d'autant plus faci-
lement acceptes les prestiges attribu dmon que aux permettaient de croire que les magiciens pouvaient, l'aide du diable, revti toutes les formes, en vue d'abuser les hommes, et sur cette superstition venaient se greffer toutes les fables dont les animaux ont t l'objet dans les temps d'ignorance l. On voit que de l'admission ou du rejet de ce principe il n'y allait rien moins que de la mythologie tout entire S'il tai faux, tout tai il ne s'agissait que de passer une folie dit, de plus au passif dj lourd de la pauvre humanits'il tai si vrai, il fallait encore une fois, ce qui est un peu dur sans doute, faire amende honorable, non-seulement ces diables d'animaux, devenus des anima'ux-diables, mais aux Herms aux Pythagore , aux Platon , aux Homre que nous accusions de s'tr inclin devant de simples btes comme tant d'autres; il faudrait tendrensuite cette amende , honorable l'interminable kyrielle de thologien magistrats et mdecindu premier ordre, qui, pendant nos dix-huit sicle de christianisme, tout en signalant, punissant et djouan cette mm idoltriel'avaient trop souvent lev jusqu'au srieude la peine de mort,. Quant l'antiquit nous permettra de glisser assez rapidement on sur son compte. Quand nous citerions les beaux vers d'Ovide sur la mtamorphos en loup de Lycaon, roi d'Arcadie, on nous rpondrai qu'Ovide ne fut jamais qu'un pote Si nous ajoutions, d'apr Pausanias, que la race de ce Lycaon existait encore de son temps en Arcadie, et que, dans cette race, la mtamor phose en loup avait si bien dgn habitude qu'elle donna lieu en l'institution des lupercales grecquess, on nous rpondrai que du temps de Pausanias il n'y avait pas d'histoire, et que l'histoire commence k Voltaire. Si nous disions que le plus savant et le plus sceptique, au dire de Cicron tous les hommes de l'antiquit de Varron, son ami, donnait comme indubitable que Demenetus Parrhasien avait tchmg6 en loup, apr avoir got du foie d'un enfant sacrifi Jupiter L y c m s , on nous rpondrai que la philosophie des deux amis runi n'qui valait pas celle d'un de nos bons lkve sixinaepour ne pas dire de de dix-huitime Il en serait de mm du serment fait par les Scythes Hrodot qu'ils se changeaient en loups une fois l'an, ou de la
4 . Magie, p. 184. 2. In Arcad.
tradition celtique qui attribue le m h i e pouvoir aux Druides , ce que saint Augustin accepte comme fait, en ayant soin d'ajouter que l'apparence seule de ces hommes tai modifiie sans que leur nature f change Comme il ne nous est gur facile de prouver juridiquement ces vieux dires, il est plus simple d'en revenir notre r et de voir ce que peut devenir une question, apr avoir travers le moyen get le X V I I I ~sicle Cette discussion rentre dans notre programme de l'claircissemen faits antiques par les modernes, puisqu'il s'agit des d'lucide ce moment un des aboutissants de la zooltri antique. en Le moyen gtai vraiment terrible. Nous voyons Pierre Damien, l'un des plus savants et des plus saints hommes de l'&lise, charg de faire une enqut sur deux htesse d'Allemagne qui avaient chang un voyageur en bue; nous le voyons, disons-nous, rejeter tout d'abord le fait comme saint Augustin l'avait fait, puis, apr plus ample information, en faire le rapport au pape LoVII, le dbattr devant son conseil et conclure par une affirmation formelle. Pour tous les thologiende cette poque y avait au moins halil lucination diabolique, car cette hallucination aveuglait tantle patient tout seul, qui se croyait et se voyait loup, tant tous les assistants qui le voyaient de meme, & l'exception des juges e n exercice de fonction qui se trouvaient seuls respect& par l'hallucination gnral Saint Thomas admettait aussi cette hallucination capricieuse, mais croyait de plus a une con~mutationpartielle ou dgenrescen comme celle de Nabuchodonosor, que la Bible nous montre chang en une espgce de beuf mangeant du foin, laissant crotr cheveux ses comme les plumes d'un aigle et ses ongles comme les griffes de la panthr (. Saint Grgoirle Grand avait midjce terme moyen entre la commutation complt et la simple dhg&escenc ' Mais vinrent la renaissance et la rformqui furent, malgr le prjug contraire, comme nous l'avons dj prouv signal du plus le grand dveloppen~en la magie et des plus grandes rigueurs i son de gar . 3
4 . Daniel, v. 21.
2. Morales, 1. V. 3. Voir dans la Revue britannique (juillet '1830) un extrait du Quarte?& Review, revue protestante, dont la loyaut met cette v h i t dans tout son jour. H Avant la Rformedit-elle, ces croyances populaires troublaient b peine la paix publique. On ne punissait gukre que les sclraMais cette ...
A partir de ce moment, nous voyons reparaitre la lycanthropie. C'tai des formes de cette magie qui semblait avoir suivi dans sa une renaissance une marche parallhle celle des sciences et des lettres. Pendant que le commun des sorcires comme les Magdelaine, les Marie de Sains, etc., se contentaient de voler les enfants, de leur percer le cu avec des aiguilles, et de les jeter aux chiens ou aux pourceaux, pour obi leur ma"tre, le lycanthrope, dans le mna a but, les prenait la course et les dvorai belles dents. Cette fois, il ne s'agissait plus de Pline et de Pausanias ; les causes se plaidaient Bordeaux, Besanon Cologne, en langue vulgaire, et quoique nos prjug modernes aient fait peser sur tous les tribunaux de cette poqu accusation terrible, la plus simple tud une des dossiers qui nous restent, prouve manifestement que des hommes comme Bodin, comme Delancre, comme Boguet, tout en pouvant se tromper cruellement comme hauts justiciers et comme mesures de rpression pouvaient absolument pas se tromper sur le fond de la ne disait derquestion. u En prsencdes aveux de tous ces misrables nibrement la Gazette des Tribunaux, on ne se sent plus le courage de maudire leurs juges. Qu'avouaient donc ces mis4rables, comme Pierre Bourget et Verdung, en 1521, au tribunal de Poligny? Pierre avouait qu'un jour d'orage, dsesp d'avoir perdu son troupeau, un cavalier qui venait sa rencontre avait cherch le consoler en lui disant que, s'il voulait se donner a lui, il le lui ferait retrouver. Pierre accepte, le cavalier lui fait promettre qu'il ne remettra plus jamais les pieds dans une glise et le troupeau est retrouv... Mais Pierre fait la rencontre de Verdung, loup-garou d'ancienne date; celui-ci le frotte avec un onguent, et 'instant mm il se voit quatre pieds et le poil d'un loup. Puis tous deux courent, avec la rapiditd du vent, pendant deux heures. Pierre atteint un enfant et le dchir avec ses dents. Une autre fois, Verdung et lui saisissent une petite fille de quatre ans et la dvorent l'exception des bras. Deux autres subissent le mm sort ... Ils courent les forts et recherchent la socitdes loups, avec lesquels ils vivent en parfaite et nfn intelligence, etc. En 1 6 0 3 , nous sommes au parlement de Bordeaux, prsidpar l'honneur de la magistrature d'alors, le premier prsidenDaffis. Un dans les classes populaires, sur la Rformoprune fatale rvolution magie. Le glaive de la justice remplal'arme de la persuasion, et l'on vit paratr l'acte 73 du ge parlement de Marie, qui punit de mort tout sorcier et tout homme qui entretient un commerce avec lui.
jeune gars de quatorze ans est introduit la barre, c'est Jean Grenier, accusd'avoir attaqu la jeune enfant de son matre Marguerite Poirier, qui gardait les troupeaux avec lui. Les tmoin sont terribles, mais bien moins encore que les propres aveux de l'accus Selon ... celui-ci, c'est encore au fond d'une fort% qu' l'g de onze ans il avait tmarqu au menton par un cavalier noir qui lui avait fait mille promesses, et qu'il n'appela jamais depuis que le monsieur de la for ... Il en avait acceptk une peau de loup, et, l'ayant revtue il s'tai courir pendant des heures, avait saut sur un enfant au mis berceau, en avait mang une partie et donn le reste un loup; il courait avec Pierre Tiliaire e t son pre C'tai ensemble qu'ils avaient mangla fille de Grillaut. Son pouce itait devenu comme une griffe, et le monsieur de la forlui avait dfendde le couper ... On le confronte avec tous les enfants qu'il dit avoir blesssavec ceux qui l'ont poursuivi, on le mn dans tous les villages et dans toutes les maisons ou il dit avoir couru le loup-garou, e t tout ce qu'il a dit se trouve exact. Ce tribunal, quel'on dit si inepte, cd forcmen l'vi dence, et la cour, que l'on dit si cruelle, dkclare que, vu l'g de cet enfant arm par le dmon faut simplement le soustraire aux regards il des populations et le placer dans une position o il soit d'abord incapable de nuire et o il puisse ensuite corriger les mauvais instincts de sa nature. On l'enferme dans un couvent ok des ecclsiastique vont travailler a sa conversion. Quant h son pire et a Pierre Tiliaire, ils sont relhch peu de temps aprs Douze ans plus tard, Delancre le visite dans sa prison. Il allait encore a quatre pattes avec une agilitmerveilleuse, il sautait encore les foss comme les bte... Il avait re disait-il, dans son couvent, deux visites du monsieur de la fort lui avait promis beaucoup d'argent qui s'il voulait se remettre son service, mais,.,. devenu chrktien, Grenier l'avait repouss par plusieurs signes de croix, e t tai mort, en 1610, d'une manir trs-edifiante entre les mains des prtre du couventi. On n'eut pas la mm indulgence pour Pierre Stuinf, qui fut ex cut Bibburg, dans le diocs de Cologne, vers la fin du mie sibcle, comme n'tan enfant, ni stupide, et ne prsentan ni aucun signe de folie. D'apr les actes, ce malheureux avait vcplus de seize ans avec un dmon en avait obtenu une large ceinture qui, lorsqu'il la et mettait, avait la facult de le faire passer pour un loup-garou, nonseulement ses propres yeux, mais a ceux des autres. Il avait, sous
4. Voir Delancre, Inconstance des mauvais anges, ch.
IV, p. '71.
cette forme, gorg successivement quinze enfants et mang6 leur cervelle. Il avait aussi voulu manger ses deux belles-filles, et avait ds honor sa fille et sa propre belle-mbre *. Lerchheimer raconte de son ct le fait suivant : J'allais un jour avec un de mes amis voir un magistrat qui tenait en prison un loupgarou. Il le fit venir devant nous afin que nous pussions lui faire des questions. Cet homme s'agitait comme un fou, il riait, il sautait et semblait trs-heureux Il nous avoua que, la nuit de Pquesil tai all chez lui sous la forme d'un loup. Comme le lieu o il demeurait &ait vingt milles de l et qu'il fallait, pour y aller, passer une rivir deux fois aussi large que le Rhin Cologne, nous lui demandmecomment il avait fait. (( J'ai vol par-dessus, nous dit-il. Comment es-tu sorti de la prison? - J'ai t les chanede mes pieds et j'ai vol la fenetre. - Qu'as-tu fait chez toi? - Je me suis promen et j'ai vu dormir les miens. - Pourquoi es-tu revenu dans la prison? -Parce que m o n mdtre l'a voulu. II nous vanta il beaucoup son matre Nous lui dme c'tai mauvais matre que un nous rkpondit : II Si vous pouvez m'en donner un meilleur, je l'accepterai volontiers. I n e savait rien, c'tai I compassion de le voir et de l'entendre. Nous obtnme dlivranc sa 2. En 1598, nous voyons encore le parlement de Paris casser l'arr de mort rendu par le lieutenant criminel d'Angers contre le terrible Boulet, qui, convaincu d'avoir mang6le petit Cornier, se vantait d'en avoir mang bien d'autres. Le parlement le pla comme fou l'hpita de Saint-Germain des Prs (( d'tr amen la connaisafin sance de Dieu, que son extrm pauvret lui avait fait mconnatre )I Dans notre introduction nous avons promis M. Figuier de lui faire comprendre pourquoi, au jugement de mdecintrs-hauplac et tous prt soutenir leur dire, M. le docteur Calmeil, malgr le grand intr& son livre, ne pouvait absolument rien nous rpondre de nous allons le l u i prouver. Mais auparavant voyons un peu comment M. Figuier expose luim&mela question : u En 1 5 2 l , dit-il, une autre espc de zoanthropie se dclar dans les montagnes du Jura. Ici les sorciers se changent en loups, ce qui est une mtamorphostrhs-commune dans cette forme d'alinatio mentale, et ils avouent que, sous cette apparence, ils ont tu et
1. Dcirio, 1. X11, quest. 4 8. . Souvenirs de magie, de Lerchheimer; 1586, p. 120. 3. Deiancre, p. 789.
LYCANTHROPIE (VARIETE DU
N A G U A L I S M E ) . 363
dvor une multitude de femmes e t de petites filles. On ne trouve, il est vrai, ni ossements, n i dibris qui attestent un si grand carnage; mais deux de ces loups-garous, Pierre Burgot et Michel Verdung, ayant persist dans leurs aveux, furent bril Poligny. Boguet vifs parle aussi d'un de leurs complices, nomm Philibert Monttdont on ne sait pas le sort. Boguet, qui a rempli, cinquante ans plus tard, les fonctions de juge criminel dans le mm pays, a vu des contemt porains de ce proc ; il ne doute pas que la sentence n'ait t r b juste , c'est- -dir trs-conform toutes celles qu'il a prononcies luimme et il ajoute, comme supplmen preuves, que l'on a vu de de tout temps les portraits de ces trois lycomanes dans l'glis Jacodes bins de Poligny. Ce n'tai videmment l qu'un cas de monomanie 11rienclu homicide, selon le langage des alinistemodernes. )) (Figuier, Histoire du Merveilleux, t. 1, p. U.) Maintenant laissons M. le docteur Calmeil restituer 2 l'histoire, tout en la dpouillanlui-mme une petite partie de ce que M. Figuier lui drobe Voyons ce que le docteur, admir de ce dernier, nous accorde. a Selon M. Calmeil : Iole nombre des individus qui se sont crus mtamorphos loups pendant trois mille ans est incalculable1; en 2O a Les lycanthropes du Jura avouaient, tous, leurs meurtres, et ces meurtres furent vrifii tant par le rapport des pre et mkres , que par celui des villages de Long-Chamois et d'orcires qui dpo saient que tous leurs enfants avaient t pris et tu les loups en par tel temps et en tel lieu ' ; 3 0 (i Quelques lycanthropes ont t stwpris en pleine campagne marchant sur leurs mains et leurs genoux, imitant la voix des loups, haletants et emportant des dbri de cadavres, de sorte qu'on peut donc prsumeque quelques-uns d'entre eux ont pu immoler leur appti tre vivants ; des 4 0 Entre autres (i le fameux lycanthrope de Dole, Gillet Garnier, courait quatre pattes , fondait sur sa proie comme un animal , attaquait jusqu' des cavaliers et dvorai gloutonnement ses vic;. times... sans qu'on f i t conserver le moindre doute cet bard4 ..
1. Folie, t. 1, p. '1 08. On conviendra queces trois mille ans et ce nombre incalculable sont un peu retrhcis dans le seul chiffre de l'an 4 524 de M. Figuier. 2. Id., p. 323. Ces meurtres vrifi contredisent un peu les prtendu homicides. 3. Id.,p. 87. Ces dbri cadavres doivent contrarier un peu M. Figuier, de qui affirme, d'apr M. Calmeil, qu'on s n'en trouvait nulle part. 4. Id., p. 282. M. Figuierest une preuve du contraire; il y tai probablement.
))
50 Enfin, il remercie Delancre et consorts d'avoir conserv la science une foule de faits qui seront lus avec autant d'intre que de fruit ' . Nous disons donc qu'aprks de telles concessions M. le docteur Calmeil brise & son tour toutes les lois de la logique en se permettant d'abord de supprimer ce que nous appelons les dominantes historiques, puis de choisir, au gr de son caprice, parmi ces histoires magistrales, celles qui doivent tr crues ou rejetes dcidedu de fond de son cabinet, Charenton, comment les choses se sont passe a u juste iljy a trois sicle Bordeaux et dans le Labour, de donner droite et 2 gauche des dmentiaux hommes minent dont il exalte le savoir et les labeurs, de fixer les cas o les enfants avaient d tr mang les lycanthropes et ceux o ils Savaient tpar de vrais par animaux, de faire ainsi la part du fou et celle d u loup et de rejeter prcisme de tous ces proc qui avait le plus de consistance celui et d'autorite, celui de Grenier, sous les seuls prtexte cet enfant que idiot et visionnaire, puisqu'il soutenait Delancre que le diable tai calqu celles d'Angers sur l u i avaitparli, et parce que son histoire tai et de beaucoup d'antres lieux. M. Calmeik suppose qu'il n'y avait pas un mot de vrai dans ses recits, que c'tai imagination mont une d sa -jeunesse instruite de toutes ces histoires, et que, relativement aux enfants qu'il confessait avoir mangset qui, dans le fait, par des loups, il en avait su probablement tous les l'avaient t noms, etc., etc. Voil dit-il trs-plaisamment ce que le parlement n'a pas senti2 ; de sorte que cet enfant hb se trouver tr un va prodige de mGmoire, d'imagination et d'industrie, un improvisateur si habile que M. Daffis, ce grand jurisconsulte, va s'y laisser prendre; et tout cela, au grand mpride l'analogie qui nous montre cet enfant s'exprimant comme tous ses compagnons d'infortune qui partout et toujours commenqaient par affirmer avoir v u le diable, et donnaient exactement les mme dtail cette apparition, avec autant de fersur met que saint Cyprien lorsqu'il disait : (( Je l'ai vu MOI-MM EH PERSONNE 3, i ) ou que Luther lorsqu'il jurait L'AVOIR et LE VOIR toujours ses ct. 4
4 . Folie, t. 1, p. 389. Voila une reconnaissance qui doit bien tonne M. Figuier, car Boguet y a les mbmes droits que Delancre.
2 . Id., p. 428.
LYCANTHROPIE
NOUS ne croyons pas qu'on puisse pousser plus loin l'arbitraire logique et critique, et cela dans un intr insignifiant, puisque ce plus lycanthrope une fois rabattu, sur cette interminable addition, l'avoir de la superstition reste toujours le mm sans que nous perdions le moindre de nos droits un remboursement explicatif, complet, et cette fois, par exemple, en bonnes espce d'or et d'argent, et non plus en assignats. Voyons, comptons, et comptons vite, si nous le pouvons. Nous en sommes fatigu~ t a tnerveux, hisiro dmonoputhie monomanie convulsive , lsio des fonctions intellectuelles, dginre cence de la substance crbral surexcitation des filets nerveux, etc.; on remplirait des volumes avec tous ces beaux mots que M. Figuier s'imagine si navemen signifier quelque chose et avec lesquels il nous foudroie. Mais en supposant que l'autopsie mme pratiqusur tous les lycanthropes du monde, eoffert chez tous ces mme lsionanatomiques, M. Calmeil n'aurait encore enfonc qu'une porte ouverte et se serait escrim contre de vrais moulins vent, puisque nous ne tenons pas du tout ce que notre cause pathogniqune puisse jamais amener de dsordre organiques. Il ne s'agit que d'une seule chose : de savoir ce qui celte fois les amkne et les produit. Toutefois, il est bon de constater que tous ces grands mdecins les Willis, les Sennert , les Plater, les Lepois, etc., qui font, si juste titre, l'tonnemenet l'admiration de M. Calmeil, et dont il dit : Ces nvrotomiste profonds, ces physiologistes vue si tendueces anasi tomistes prodigieux possdaientil y a djdeux ou trois sicles la plupart des connaissances que nous sommes si fiers de possde aujourd'hui $, II il est bon de constater, disons-nous, que ces grands hommes ne trouvaient jamais de lsion de dgnresce ni organique, derrir toutes ces pathologies dmoniaques fautvoir avecquel Il soin les juges les soumettaient a leur examen, et la meilleure preuve que ces aliniste habiles, dit-on, ne voyaient l aucune folie orgasi nique, c'tai leur empressement les renvoyer aux thologiendont ils vrifiaien toutes les thorie ipso facto. Il n'y a donc de vrai, dans ce programme de M. Calmeil, qu'un seul point :... l'tapathologique nerveux; c'taient dit-il, de grands et infortun malades.. . Mais, encore une fois, qui produisait cet 6tat nerveux? La mm
4 . Folie, p. 406.
cause, dit-on, qui produit les hallucinations, c'est- -dir un dsordr crbr spontan011, si vous prfre cause artificielle, des une onguent,s, des pommades, des narcotiques, une imagination monte une perversion des organes,. .. etc. )) Doucement, doucement, de grcecar si vous accumulez les causes, nous les rcuseron toutes, comme nous rcusoncinquante-huit, sur cinquante-neuf, des ingrdientprtendu doivent entrer dans la qui composition de la thriaque Il est viden qu'ici il n'y a qu'une seule cause qui puisse produire dans tous les temps et dans tous les pays, chez ces jeunes ou vieux ptreschez Grenier comme chez Lycaon, une perversion assez subite pour leur faire voir tous ou presque tous U N TR (peu importe sa forme, puisqu'elle est fantastique), un tr qui dbaavec eux un marchet qui, le march conclu, les fait passer subitement d'une sant et d'une intgritmentale bien constates une persuasion intime qu'ils sont LOUPS; singulir hallucination qui, tout de suite, leur donne la proprit nouvelle de courir pendant des heures perte d'haleine, de franchir les foss toujours a quatre pattes, de s'attaquer belles dents, non-seulement aux enfants, mais des hommes faits et jusq~b'ades cavaliers, d'trangle des sriede jeunes filles, et de les dvore avec dlices n'y a qu'une seule cause au monde qui puisse II dveloppe a coup des proprit tout constamment semblables, signaletout aussi bien par Hrodotet Pline, que par Willis, Fernel, Bodin et tous les thologien la terre. de Mais, ajoute-t-on, tous commenaienpar se frotter d'une pomde made, d'un onguent; ... et par les proprit nos narcotiques actuels nous pouvons soupqonner des narcotiques oubliis et perdus dont la puissance aurait bien dpass ntre.. la Ah! nous nous rejetons sur les narcotiques! Nous abandonnons donc les clgnrescencribralesl'imagination monte etc.? Il para que l'on commence sentir qu'il faut ici un spcifiqus'il en fut jamais, un agent foudroyant et, pour ainsi dire, autocratique, qui puisse imposer si fidlement et la fois, la folie, la course au lvrier la passion de la chair frache etc. etc., Quel onguent! Et la merveille, c'est que cet onguent l court les champs, qu'il est dans la poche de tous nos bergers depuis l'antiquitd, pendant que nos chimistes dcor n'ont pu le saisir encore! Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit A cet gar dans notre introduction et sur les excellentes rponse faites par M. Calmeil aux distractions exprimentale Gassendi et autres. de Suivant Hrodote chez les Scythes, c'taiapr avoir travers6
un certain fleuve, sous la conduite d'un dieu, que les adorateurs de ce dieu se trouvaient chang loups et se mettaient & courir. Mais en comme le pr de l'histoire n'a rien vu par l u i - m h e , il trouve plus prudent de ne rien croire d'une telle chose ... Eh bien! il y a deux siclesun gendre de Mlanchthon l'rudi Peucer, rencontre ce rci sur son chemin et commence par partager l'incrdulitd'Hrodote Mais plus tard il rencontre autre chose sur ce mm chemin, il rencontre la Livonie mn (prcisme l'ancienne Scythie de l'historien) ; et qu'y trouve-t-il? La tradition dans toute sa force et dans sa ralisa tion annuelle, c'est- -dir que tous les ans,, le lendemain deNoel, des masses de gens qui partent de chez eux trs-bie portants sous la conduite d'un inconnu myslirieux commencent, apr la travers pied sec d'un certain torrent, 2 se persuader qu'ils sont loups et courir comme eux pendant Iwit j o w s tout juste, apr lesquels chacun retourne son foyer, reprend ses allures, sa raison et sa qualit d'homme1. 11 Cette croyance, gnra n'a pas baissd'un degrclans toutes jadis, les contrede l'Europe protestante et schismatique. Le peuple en est encore en Angleterre aux affirmations de Jacques Ier et de Gervais de Tilbury, tmoinsolennels de semblables mtamorphoses Nous AVONS vu souvent, dit ce dernier, A l'approche des phases lunaires, des hommes se changer en loups que l'on nomme en Angleterre wericolfs2; on les nommait en Grc loups sabazims, pith bien remarquable en ce qu'elle nous reporte aux saturnales de Bacchus Sabazius et, selon quelques rudits l'tymologidu sabbal, le tout remontant probablement Sabbaoth. La circonstance dominante ici, celle que par consquen ne faut il jamais perdre de vue, c'est la modification organique qui paraissait, la suite de ces grandes perversions, s'imprimer sur l'individu tout entier. Les uns rappelaient le loup, soit dans la disposition de leurs mchoires dans leurs regards, soit dans la conformation de leurs soit dents, soit dans celle de leurs oreilles, mais principalement dans le pouce, qui devenait comme une espc de GRIFFE, dans leur peau, soit qui offrait quelquefois un bien singulier phnomque les mde cins constataient apr leur mort. Ce plKhomkne consistait en une couche de poils sur tout Venvers c h derme, ce qui leur avait fait donner encore le nom de versipelles, et partout ailleurs un nom synonyme de ce dernier mot, qui signifiait peau r e t o w ' n k
1.
2. Otia imperialia.
\~otiloirexpliquer ce phnomn comme on l'a fait, par une m prise entre la peau du loup et la peau de l'homme est une trop sotte injure faite des hommes comme Sennert et Par et bien plw encore au bon sens, pour que l'on se permette de la relever. Une chose bien remarquable encore est l'amiti des loups et surtout du loup camarade avec lequel le garou court la fort On a cit de nombreux exemples de louves ayant allait ces faux loups, ce qui nous reporte une fois de plus aux premiers jours de Rome, la nourrice de ses deux fondateurs, et milite en faveur de la grcque nous demandions en vain pour ces cinq premiers sicles Mais cela nous reporte encore plus, et tous les thologien l'ont senti, Nabuchodonosor chaixg e n bte vivant avec les bites, et comme elles m m g m z t du foin, nous dit l'biture. Presque tous ont commencpar chercher tous les moyens possibles d ' a d o u c i ~ce rcit le tourner, de de le transmuter 1~1i-mme mais presque tous ont fini par avouer leur impuissance et par dire, comme saint Grgoirle Grand (Momies, l. V, ch. 81, (( qu'en n'admettant pas J J O L L ~le moins une dg nrescencanimale partielle, il devenait tout fait impossible de rien comprendre ce texte. )) Les mme rtractation arrivaient toujours aussi tardives relativement la transmutation. C'est devant la m6me impossibilitque Delrio, ce grand doctetir sorcelleries, avait fini par un aveu du mm ordre. Quoique jadis, dit-il, j'aie profess avec le commun des thologien la ~xo~z-dig?~~esce?z a l l ~ ~ c i i ~compltes,.. je trouve aujouret l ' l ~ a~ion d'hui qu'il faut distinguer soigneusement ces transformations ILLUSOIRES, effets TRS-RE (uerissimi) qui les accompagnent '. 1) des Nous avons trop souvent insist sur les dcision commodes et tardives du c o n m m des thologiens pour ne pas tr charm de voir ]>elrio les abandonner, toutes les fois qu'une tudplus serrou l'videncle lui enjoint. 11 semblerait mm parfois (que M. Figuier y prenne garde!) que la science mdical tent faire quelques pas en arrireTant soit de c'est M. Brierre de Boismont qui s'tonn de retrouver chez les Abyssiniens une sorte de zoomorphisme, image vivante de notre lycanthropie moderne ; dans ce pays la classe des potiers et des forgerons tai regardcomme ayant seule le pouvoir de se mtamorphose en hyne et autres animaux froces croyance, dit-il, qui remonte, en mm temps, aux plus anciennes poque paganisme ; )) tantt du c'est M. Calmeil lui-mm qui, dans un moment d'abandon, para
((
((
4.
XIX.
vouloir venger les rnalhe~~reux croyants de l'inculpation cl'ext~avay m c o si cavaliremenoctroy hl. Figuier. cc Il faut bien l'avouer, par dit-il, au risque d'encourir le reproche de vouloir tirer la logique des thologiendu discrdi elle est si justement tomba~ijoiiro cl'hui , il faut hien l'avouer, ~ U U I L C Z m e fois o n a ctclmis siric~is~nzeq~t l'existence d'un pancl 9xow1bre d'tve spirit~wls,tout cet chafaudag de superstitions n'est pourtant pas aussi absurde qu'on est d'abord port se le figurer i. N Donc ce n'est pas la logique cles thologien qui est j ~ ~ s k w w ndist crdit unique~nentleur principe; il est fcheu POIX M. Fic'est guier que ce principe soit la fois celui de Platon, de Pythagore, d'Aristote, de saint Augustin, de Bossuet et du genre l~urnaintout entier. Il faudrait tous les carreaux de Jupiter pour branle une telle chan montagnes. Malheureuseinent, les amis de M. Figuier le lui de ont dit, u il n'a mm pas, pour les remplacer, propos un g r a h cle sable. )) Cet assentiment gnr pas moins ficheux pour M. Maury, n'est qui croit avoir dcouver beau jour le premier et le dernier mot de un cette Iycanthropie, parce qu'il la rencontre ~ I I S C J L u ~dans la nuit des I antiquit orientales 2. )) Il a beau faire, on ne transforn~erapas facilement tous les Gwnietet les V C T & L ~ surtout tous les pitres de la terre en compilateurs et du Ranuiyun6 et du Code de JIanow Po~lrquoid'aille~~rs allonger ses bras, qtland on a la vrit tant sow sa uiain? indispenCelle qui ressort de ces trois appendices solidaires tai sable la compr6hension de la zoolitrie et de 1'abrutissme:~tsatanique de certaines races. P.-S. - Au moment de mettre sous presse, nous trouvoIis dans le Courrier cles Lhats-Lhis, des premiers jours d'aol $862, un article qui donnerait, s'il Lai fond grande force aux trois derniers une qu'on vient de lire. Nous saurons bient quoi ilous en tenir sur cette question d'authenticitEn attendant, voici l'article : CI o n vient de signaler clans les fort qui s'tenden long du lac le Saint-Clair et du lac H u r ~ n l'existence d'une tribu ou d'une famille d ' h s sauvages d'une apparence bizarre et formidable, d'une espc phnomnainconnue. C'est une t r o q e de sept ou huit individus, et parmi lesquels sont deux hon~mes, si tant est que ce soient des
4 . Folie> Ioc. cit.
liom111es, une femme ou une femelle, trois ou quatre enfants ou pesont d'une taille lev grdes, mais fortement mustits ; les ho~nmes cls fcinme d'~metaille au-dessous de la moyenne, et les enfants, la paraissant g dis seize ans; tous sont couverts de ,poils, et la de feinine et les enfants comme les honlmes ont le visage encadrd'une barbe lx5risscomme celle de certains singes du Brsi un des ; homnles a le cr2ne dnudet la barbe blanche. La tt est trs grosse en comparaison du corps, le ventre norme bras dinesu les rmen longs et les gcnoux cagneux ; tous ces caractre sont ceux des Endam6nes de l'Australie, de Bornet de la Nouvelle-Guine qui forment la transition entre l'espgce hunmine et les quadrumanes. (( D'o vient cette tribu? Nul ne le sait. Il y a deux mois environ, elle a t aperu par des chasseurs indiens qui venaient apporter des peaux Mont-Clemens; c'tai une trentaine de milles dans l'ouest. Huit jours aprson les rencontrait dans les environs de PortHuron. Un peu plus tard, ils avaient remont vers Saginaw, sur les bords de la rivir Shiawassee. Partout ils portent la terreur, terreur irrflcll doute, car elle n'est justifipar aucun fait positif sans qu'on puisse leur inlputer ; cepeiidant on leur attribue des dprd tions co~nmises dans des villages, d'ou ont disparu des bestiaux et des animaux donwstiques. (( Dans certains endroits, en vue desquels ils ont pass des faits bizarres ont tconstats Dans un village pr de La Peer, presque tous les chiens sont morts dans une nuit; aille~irs, vaches effaroules SC che sont enfuies travers champs et forts Quelques jours plus tard, vingt-cinq milles plus loin, le lait a t dans la mamelle tari des chvres et les chauves-souris ont vol en plein jour. Bref, il semble que, depuis leur apparition, les pays qu'ils parcourent soient frapp quelque sortilg de malfaisant. Il y a une paroisse sur le bord du lac Huron o la cloche a sonn toute seule dans la nuit; le lendemain matin, on les a vus s'battrdans les eaux, au milieu d'un orage, et gagner une petite l la nage. Les paysans ont pris leurs fusils et les ont poursuivis avec des bateaux; quand on est arrivdans l'le avaient disparu. Les feuilles des arbustes, travers les taillis ils o ils avaient pass6, taien roussies comme la fin de l'automne. (( Ceux qui les ont vus disent qu'ils rampent comme des serpents, qu'ils courent comme des daims, qu'ils nagent comme des poissons, et, au besoin, qu'ils s'vanouissen comme des ombres. Bref, c'est une apparition extravagante; la superstition naturellement s'en ml ; l'effroi est partout; les populations sont sous les armes, et des battues s'organisent dans phsienrs districts pour courir sus la bande mau-
dite. hsqu'ici on n'a pu l'approclm-; des chiens couyants lanc6s il sa poursuite n'ont pu la gagner de vitesse, et il se tient dans toute la rgiodes lacs des meetings a<{l'on concerte les moyens de purger le pays de (( la famille du diable, H comne on l'appelle. Il est probable qu'elle s'en ira comme elle est venue, sans qu'on sache le chemin qu'elle aura pris pour s'enfuir, comme on ignore celui par lequel elle n est arrive On conviendra que, dans des q~iestionsaussi dlicate celles que qui viennent de nom occuper trop longtemps, nous n'aurions jamais qui pu esprer le fait venait jamais se confirmer, une dcouvert si nous expliqu mieux notre arm singes conquran Indes avec de les Rami, et tous nos animaux sataniss h,lpris tous hier, nous esp de rons que demain notre dernier travail en recevrait in~mdiateinen un certain cachet d'actualit et mm de i1cessit6
CHAPITRE XII
COSMOLATRIE
CULTE DES ESPRITS
M A N I F E S T E S D A N S L E S P H E N O M ~ N E NATURELS S
De la Cosmolitrie en g 6 n h l . - Adoration pr6tendue de la nature matrielLe - Le coup de tonnerre de Dodone. - u Les dieux cr6ant leurs sym1)oles et le symbolisme cran dieux, II vraie ptitiode principe. les
i. Cosmokitrie en gnra
Nu1 n'a coinpris mieux que nous, parce que nul, peut-tre ne l'a sentie davantage, la fascination des influences cosmiques. 11 suarait d'avoir, une seule fois en sa vie, promen son regard sur les teintes azure golfe de Naples ou sur du les soinlxes agitations de nos mers du riorcl, pour leur accorder un langage. Il en est de mm des religieuses obscurit de la fort du charme pntra lacs mlancoliques l'aldes de ldgement spirituel progressant avec l'ascension de la montagne, et, par-dessus tout, des augustes impressions dont la mditatio nocturne et silencieuse de l'infini sidra possd seule le secret. L'Esprit-Saint l'a dit : u Les cieux racontent sa gloire et le Seigneur est admirable dans ses monts 4, 11 et lorsque
...
4 . C a l i enarranl gloriam
ADORATION P R ~ T E N D U ED E L A M A T I E R E .
373
'Aptr a dclarl'huinanit coupable pour n'avoir pas connu Dieu dans ses uvres il a tranch la premir et la plus haute des questions controversederniremen sur les vrit que l'esprit humain aurait pu acquripar ses seules forces naturelles. Mais le grand Aptr n'a jamais prtend que les cieux et la terre pussent lui rvele aucun des mystre de la tht5odicke divine, et moins encore les moyens pratiques d'atteindre ce Dieu soupqonn ou connu. Il tai rserv notre science inodeme, apr avoir abaiss les premiers hommes au niveau des sauvages et de la brute, suivant le rv d'Horace, il lai tait disons-nous , rserv de les convertir en mdiumassez clairvoyants pour avoir pu dchiffre jadis des vrit t,ranscendantes dans chacun de ces phnomn naturels qui se taisent si bien depuis que nous les interrogeons davantage. Nous en convenons; Cosmoldtrie veut dire adoration du inonde, et nous avons fait voir djquelle large part on avait fait jouer cette adoration clans l'origine des cultes. Mais quelles divergences dans ce point de vue commun 1 nous l'avons tous entendu : pendant que M. Quinet rapportait tous ces cultes, ou peu prs aux romantiques enivrements caus par la fracheu la magnificence des paysages, d'autres les ou atkibuaient la sombre horreur des bois ou des cavernes ; d'apr ces derniers, par consquent l'antre de Trophonius, avaient ol'on se glissait, la tt en b m , et dont les pouvante failli rendre fou Pausanias, prchai exactement les mme vrit les rosiers de Pstu et les lauriers de Gnide ; que aux seuls Hbreuxsuivant M. Renan, la nature, toujours thologienne n'avait enseign que le monothisme c'tai et le dserqu'elle avait charg de cette mission. Il est vrai que nous avons entendu aussi d'autres raisonneurs demander raison M. Renan des contradictions tholo giques prch tous les autres diserts, et mm par celui par qui prconisai apparemment aux Juifs tant& Jhovaet tan
374
COSMOLATRIE.
tAzazel ; mais jusqu'ici pas encore de rpons cette lg difficult Aujourd'hui, ce sont surtout les mtore volcans, les les lacs sulfurs marais, les glaciers de la montagne, et, parles dessus tout, la grande voix des orages, il ribombo di tonitru, en un mot,, tout le cdt terrible et typhonien de la nature, qui se voit charg de toutes les maldict,ion philosophiques dues h sa pernicieuse influence sur la foi du genre humain : nous en sommes revenus Lucrc :
C'est la terreur qui a fait les dieux.
Nous qui croyons, comme Boileau, que c'est un Dieu qui tonne, nous ne pouvons mieux comprendre toute la profondeur de l'inintelligence gnckalqu'en voyant, il y a peu d'annes de nos meilleurs et de nos plus regrett un professeurs d'histoire, M. Lenorinant , tomber, comme les autres, dans la purilconviction qui rattache (pour les paensbien entendu) toutes les origines religieuses cl la frayeur caustie par un coup de tonnerre ou par une trombe. Le coup de tonnerre, dit-il, qui, dans les fortde Dodone, veilla suivant l'hypoths audacieuse de Yico , la premir idd'un dieu de terreur dans l'm des Aborigne de la Grce ce coup de tonnerre devient, l'aide des travaux des Lopolde Buch et des &lie de Beaumont, UNE L U M I ~ R ECER
((
L'HUMANITE. La Msopotami ses plaines sillonne cratreteints a de auxquels s'attache, comme partout en pareil cas, une tradition mythologique de gant r6voltc,ontre le c,iel; la Jud a son lac de Sodome, Babylone son naphte flottant, allumsur les eaux de l'Euphrate, Tarse et la Cilicie leur chimr vomissant des flammes souterraines. Quand nous tudieron l'influence que des impressions aussi terribles ont d exercer sur la direction des ide humaines, nous en arriverons ?L recon((
C O U P D E T O N N E R R E D E DODONE.
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natr dans l'action volcanique l'agent moral et religieux peuttr alors le plus puissant.. . Je pense donc que la foi religieuse emprunte des armes dont elle n ' a p a s besoin pour sa dfense en appelant, comme elle le fait sans cesse, son secours la croyance soit au don de propht,i appliqu? vnemen des i particuliers, soit' k cl'autres agents surnaturels, qui, traduits du gni oriental clans le ntre se rduisent plupart du temps, la de simples formes de langage 1. N GrAce ?A ce passage sur Dodone, 011 voit comme tout se tient clans la spiritophobie contemporaine, et combien, si elle tai par logique, une belle intelligence chrtienne cela seul qu'elle se permet de nier le c6t surhumain du paganisme, approche tout aussit de la ngat,io tout surnaturel dans sa propre de religion. On doit comprendre aussi combien peuvent tr fondles reproches adress des chrtien par plus cons quents ii ceux de leurs frre qu'ils appellent avec peine, nous l'esprons des semi-rationalistes. La plus simple erreur philosophique peut, on le voit, revti une peau de brebis, tout aussi bien que les doctrines capitales, et la bergerie n'a pas d'ennemi plus dangereux que celui qui, de bonne ou mauvaise foi, lui prsentune patte blanche. En vrit i ~ ueti Boulanger taien ~ s mille fois plus consquent que notre professeur chrtiene l'est ici; nous le verrons tout l'heure. 3 En attendant, on peut s'assurer par les rcitd'Hrodot que, de son temps, prtresse et habitants n'avaient plus nulle souvenance du fameux coup de tonnerre de M. Lenorinant, i puis dans l'audacieuse hypoths de Vico, qui, son tour, ne l'avait puis nulle part, ce qu'il parat Nouvel exemple de cette infaillibilit de la critique moderne qui voit u n e lumir certaine dans u n e hypoths en l'air. 1)
'1. Ce passage est extrait d'un long e t rcen travail, dont ltindicat,ion pr cise nous chappe mais qui doit se trouver, nous le pensons, dans la Revue archologique Nous en garantissons la parfaite exactitude. 2. Liv. II, Euterpe, 54.
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Mais s'il est vrai que les climats et la nature dciden des thologieet des cultes, il faut convenir que le Jupiter de Thkbcs, sorti des sables brlant de la haute Egypte, ne devait plus se reconnatr dans les fort sauvages et glace chelonn les monts sacr neigeux de la Thessalie. Il sur et fallait un immense savoir-faire chez ses aptreshabitudepuis longtemps, soit au banquet thiopien soit aux oraclesanimaux de Menclks ou d'Apis, pour plier les hautes cimes des chne de Dodone au modeste r6le de mdiu vgta Peu importe, cependant; comparez les deux cultes, et vous ' ne trouverez que des dissemblances insensibles. Il est vrai que ces n~issionnaires d'Ammon retrouvaient un autre Nil dans l'Achlo Macrobe nous apprend que chaque rpons car donnpar le dieu tai accompagnde la prescription suil. vante : Sacrifiez & 1'Achlo - Commle Nil et comme le reprsentai fleuve le Gange, dit son tour Creuzer, 1'Achlo des fleuves, le principe de tous les biens physiques, l'eau sainte, l'eau cratricet proplitiqu par excellence ... On ne doit donc pas s'tonnequ'il ait jou un si grand rl dans la religion du pays. .. Ce fleuve divin faisait sa demeure dans un bassin prophtique symbolise probablement dans le fameux bassin parlant, pendant que le bruit des feuilles, le gazouillement des oiseaux, leur semblaient autant d'oracles rendus par l'autre dieu qui faisait sa demeure au sein de leur arbre favori 2. Que cet oracle fd'institution gyptienne comme le veut absolument Creuzer , ou d'institution plasgiquecomme le veulent quelques autres, il n'en est pas moins certain que le dieu du lieu, geniw loci, prtendaiembrasser la nature entibre dans sa totalitC'tai mm temps le dieu du feu en symbolis par le tonnerre, le dieu des eaux, symbolispar le taureau fluvial et la fameuse source intermittente de l'en))
droit l , le dieu de l'air par les ouragans et les nue dont il disposait en matre dieu de la terre, enfin, par les formidables le branlement qu'il imprimait son empire. Pouvoir central avant, tout, Jupiter concent,rait en sa personne ces quatre divisions ou dkpartement,~ divins que la hi rarchie hindoue, essentiellement fhclrative partageait entre Indra, dieu de l'ther tabl le mont Mrou sur Agui, dieu du feu, V a r o ~ m ,dieu de l'Ouest et de la mer, et Jana, dieu de la terre souterraine. Le Jupiter dodone comprenait donc, lui seul, ce qu'on appelait les quatre principaux linent et toutes les parties du monde physique, ce qui lui valut k Rome le titre panthist.iqu J y i l e r Mi;11dz(s2 . Toutefois, ce qui frappe le de plus Creuzer, et avec raison, c'est le c6t tnbre la de grande monarchie, c'est son dpartement enfers. II Ce qu'il des y a de plus remarquable, dit-il, dans le culte qui nous occupe, c'est un certain caractr telluripe. Le Jupiter dodone s'identifie absolument avec Aiclonu roi du monde souterou rain, avec le Dis ou le Pluton des Romains, et surtout, avec le Dionysius Cht~l~oneus souterrain rendant des oracles 3. 1) ou Effectivement, poude Proserpine, il en a trois enfants, dont le plus clb Bacchus Zagreus qui viendra compliest quer pour tout le monde et simplifier pour nous la question. Tous ces Jupiters sont de la mm famille, et Creuzer remarque avec raison que rien ne se ressemble plus que le JupiterAerios ou Pan, le Jupiter-blieAininon et le Jupiter-taureau Moloch. Tout cela ne faisait qu'un. On conviendra qu'aktribuer au fameux coup de tonnerre de Dodone un tel rseade Jupiter~,de doctrines cosmopolites et de phnomn gnrau c'taifaire preuve d'une grande facilit en matir tiolo gique
il. Nous verrons aux notes que cette spcialit physique caractrisai souvent les fontaines sacres 2. Voir saint h g . , Cit de Dieu, ch. VU, V. 9. 3. Creuzer, 1. VI, ch. 1.
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Mais encore une fois la question principale n'est pas dans la comparaison abstraite de tous ces noms et de tous ces individus qui, selon nous, naissaient en chaque lieu tout aussi facilement qu'ils s'y importaient. Voici comme on doit la poser : Comment tous ces dieux physiques pouvaient-ils se faire accepter avec autant d'enthousiasme et d'ensemble,. par des peuples si spar d'intelligence, de caractre de doctrines et de murs A qui fera-t-on croire, par exemple, que les populations encore sauvages de Samothrace se soient, un beau jour, enflarnme d'amour et cl'ent~housiasmepour toute cette phrasologi de convention qui remplit les quatre gros volunles de cet excellent Creuzer? Croit-on, par exemple, que ces populations primitives auraient jamais pu comprendre un seul inot ce galimatias scientificpe , qui, pour concilier avec la merveille des chne sacr Dodone le cachet tellurique et le sceau de de Proserpine, nous prsent un Jupiter source de vie, rsi dant au sein de la terre et s'associant avec Proserpina-Dionla puissance qui tend k couler, qui engendre avec elle les vapeurs inspiratrices qui sortent de la terre, et la vie frach diveret sifi se rpandans les arbres et dans les plantes 1. qui N'en dplais Creuzer, si tous les Jupiters de l'Olympe et du monde entier, quelque omnipotents qu'ils fussent, n'avaient eu, pour tabli leur culte et leur empire, que cette creuse n~taphysiqu cette vaste encyclopdi et d'abstractions symboliques, non-seulement ils n'eussent pas fait un seul pros lyte, mais ils seraient remontau plus vite, aux rires et aux huede la multitude, dans leur Olympe incompris : d'ailleurs, Creuzer nous ayant dit plus d'une fois : Ce sont les dieux eux-mme qui ont cr les symboles, 1) chercher dans ces mme phnomnla cause symbolique de ces dieux est et sera toujours une interversion, et, comme on le dit en jurisprudence, une vritablptit,io principe. de
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Grande modification et concession importante. On en convient : les paen n'adoraient que la force occulte i laquelle, dit- on, l'ignorance et lasuperstition des temps les obligeaient i croire. - Les FORCES seion la thGologie et selon la physique. - Propriitis immanentes de la mati&re, selon M. Littr6, inergiws indpendantes selon quelques th~ologiens.
On l'a si bien senti, que l'on a fini par s'accorder sur ce point : que- les paenn'adoraient pas prcisme nature brute, la c'est- -dir le ph,non~ e r p , niais bien lapuissance spiriap tuelle laquelle ils l'attribuaient, puissance que l'ignorance et la superstition des temps, comme le dit Bergier, faisaient supposer attach chaque partie de la nature 1 Sc,hellingavait . dit, un des premiers, que la religion primitive devait tr autre chose que la proccupatiodes phnomn physiques, et que des principes plus lev devaient se cacher sous le voile transparent, pour lui, de ces apparences de divinit naturelles, telles que le tonnerre, les vents et les pluies. 1) M. Maury reconna que, primitivement du moins, le naturalisme tai manifestation sensible d'une cause sup la rieure et cache et M. Villemain, clans une sanc l'Inde stitut, affirme clue l'explication matrialistlui para un fruit moderne de la philosophie picurienne 1) Dans cette mm sance2 Renan ayant 6th le seul M. soutenir que les dieux aryens n'taien de purs phnomn que physiques, comme agni, par exemple, ou le feu phnomna M. Guignault rpon qu'il croit au contraire que ce feu tai considr comme un tr inoral. C'ktait faire un grand
pas.
Il n'est donc plus question ici de matir brute, mais bien de la forceplus ou moins aveugle qui l'anime, et que les paenspre
1. Dictionnaire, de thologie art. DIEUX. 2. Shance du 8 avril '1 839.
noient pour un dieu ; c'tai dj plus fort,e des circonstances la attnuante leur dchargeUne telle croyance n'taidj plus aussi sotte, et le panthism moderne qui dit : Tout est Dieu n'a mm plus la permission logique de sourire en parlant de ces premiers idoktres, dont le panthismtai bien moins absurde que le sien. Celui-ci aura beaucoup progresser pour remonter cette hauteur, car notez bien que pour descendre ainsi il avait eu traverser le christianisme, ce qui ne laisse pas que d'tr une circonstance effroyablement aggravaante. Quoi qu'il en soit, on nous accorde donc l'adoration de la force brute, organique et vitale, de chaque partie de la nature, autrement dit des agents chimiques, des esprits recteurs et des flu,ides impomirableque l'on regarde comme les forces rgu latrices, mcanique surtout aveugles de la cosmologie. et fluides impoizc/rables Forces matrielle et ~ncaniques Nous l'avons dj demand: est-on bien assur du vritabl sens de toutes ces expressions, et se croit-on bien en droit de dfinir leur propos, la logique du moyen ge l'art de parler d'une manir inintelligible de tout ce dont on ne sait pas le premier mot? Est-on bien certain que ce moyen g fut dans l'erreur ce sujet avec ses forces et ses formes immatrielle dominant et rkgissant toute la nature? Ne prenons-nous pas pour des causes de simples effets, sur le rl secondaire desquels ce moyen gne se serait peut-tr pas mpri autant qu'on se pla le supposer ? En vrit ne nous para avoir t mal inspircet il pas si tonnan cardinal de Cusa que nous verrons tout l'heure fournir & Copernic son systm du monde, et Pascal ses plus belles expressions ; il n'&ait pas si "mal inspir lorsqu'il disait, par exemple, propos du calorique : Ce que nous voyons et appetout lons feu n'est jamais que le brdlk. Le vrai feu prc ce combustible et tout ce brdl dont il est la cause; il y a donc antrieuremen ce feu sensible un feu invisible et tout a fait inconnu, car, avant toutes ces flammes, il y avait feu et lu
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mireet ce n'est que par le mouvement accompup de lumir que le combustible est dtruit en est de mm de la lumire Il quelque chose prc videmmen celle qui vient affecter nos sens. Cette lumir sensible se runit, dans l'acte de la vision, une lumir invisible, et tout le monde admire le grand Platon lorsque du soleil il remonte &. la sagesse divine, comme le grand saint Denys remonte du feu Dieu en appelant la chaleur un rayon divin, ou, comme ce dernier, remonte encore du soleil son Crateur raison de la similitude de en leurs proprit ce monde n'est que la manifestation vicar sible du Dieu invisible qui peut tr appel son tour l'invisibilitde toutes les choses visibles. Ouid ergo, est n~tmdus,nisi visibilis Dei appcuitio? Quia Deus, nisi visibilium invisibilitas^-? II Mais cependant, dit-il encore, n'allez pas croire que Dieu soit l'a chaleur, car il en est le crateur mais, comme il en est la cause efficiente, formelle et finale, il y est comme toute cause dans son effet ; et toute chaleur est en lui comme un effet dans sa c,ause. Sicut causa in causato et causatum in causa2, 1) Tout ceci rent,re videmmen dans le lumen de lumine, ou lumir de lumir 1) de notre Credo, et dans I'E~~soph, ou lumir universelle, dont nos cabalistes voyaient le reflet dans notre soleil. Partant de ces deux grands principes tabli saint Paul , par que ce monde n'est que le miroir nigmatiqu la vrit de pure, et que, a avant la chute, tout ce que nous voyons et tout ce que nous ne voyons pus, c'est- -dir le monde phdnon~na et le inonde intelligible, taien runi dans le Verbe,3 n tous les thologienn'ont jamais fait que dveloppe cette admirable thse Les choses sensibles, dit saint Grgoir Nazianze (le de
C a 1 Cusa, de Docta iqnoranlia,, de la docte Ignorance, p. 266, in-fol. Docte ignorance! encore une expression qui, probablement, a fourni & Pascal son ignorance savante et q u i se connat 2. Ibid., p. 380. 3. Saint Paul, Coloss., 1.
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thologiepar' excellence), sont l'ombre et comme l'bauch (delineutio) des choses que nous ne pouvons voir. A ce point de vue, saint Thomas n'aurait pas t mal insi spirlorsqu'il soutenait que la lumirn'tai un corps. $ pas Il s'exprima comme le fait. le dcatidans un passage que M. Reynaud a grandement raison d'admirer, et que voici : Tout ce qui est sur la terre, dit le Seigneur, est l'ombre de quelque chose qui est dans les sphre suprieuresCet objet lumineux est l'ombre d'une chose qui est encore plus lun~ineuse que lui, et ainsi de suite jusqu' moi, qui suis la lumir des lumires2 1) On reconna les fameux types on paradigmes de Platon. ici Nous les retrouverons au chapit,re Sctbisme Quant l'aimant et l'lectricit P. Kircher, en y voyant le u les effets de l'agent universel et spirituel de la sympathie et donc nullement les de l'antipathie naturelles 3, ne inrit,ai ddainque lui valait sa physique. En distinguant les ld inents corporels des lmn spirituels, il rentrait, en outre, dans la manir de voir de Plutarque et de Platon, qui recommandaient sans cesse de ne pas confondre les lmen corpotranscendants. rels avec leurs principes, ou lmen Mais, bien diffrentde ces anciennes coleset mm dpassancomme matrialism kpicure et Lucrce dont l'athism se bornait refuser l'intervention d'une Providence ou de tout aide intelligent dans l'administration de , l'univers, notre science moderne professait, en ghnra depuis plus d'un sicle la non-distinction des corps et des forces. Pour elle (les exceptions ne con~ptentp a s ) , la force n'tai que la proprit d'un corps en mouvement, comme, pour la grande majoritde nos physiologistes, la vie, propritdes organes, n'tai le rsulta leur arrangement molculaire que de 1)
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hcoutons M. Littrk : n Dans le sein de cet. agrga qu'on noinme plante se dkploient foutes les forces qui sont immanentes la matire je me sers habituellement de ce mot pour exprimer ce que je dsir bien faire entendre, savoir que la matikre possd en soi-mhe, et,, autant que nous le savons, par soi-rn,hze, les forces qui lui sont, propres, sans qu'on puisse, d'aucune facon que ce soit, les expliquer par un arrangement quelconque, et, h ce t,itre, les tenirpour sec0ndaires.C es forces sont la proprit de la pesanteur, la propritde l'lectricit la propritdu magntism terrestre, la proprit la comde binaison molculair la propritde la vie.. . . Sur chaque , plant se dveloppe du moins peut se dveloppe ou la vie, si les substa~ncesseules propres former la substance organis trouvent; tmoi la terre qui n'a pas toujours s'y portdes habitants et qui maintenant en produit l. Ces deux questions, de la force, proprit corps, et de des la vie, proprit organes, sont donc connexes, et. la soludes tion de l'une doit ncessairemen entrane celle de l'autre, ce que nous appelons fluides inlpondrable paraissant tre relativement tous les corps inorganiques, ce que la vie est aux corps organiss Jusqu'ici les illogiciens seuls chappaien la pi ue. l0a.q Cependant la question ne se vidait pas. En vain Newton, dit, coupable unpeu, comme nous l'avons dj de cette immense erreur, faute de s'tr assez bienexpliqu sur son mot d'at"raction, en vain Newton avait-il mi plus d'un doute sur la corporit ces agents que nous nommons fluides i~q~om? de rables 2. En vain notre grand Cuvier avait-il rpt haut de du sa grande autorit on n'a pas encore dcid ces agents si sont ou ne sont pas spirituels 3 . 1) On taisait avec soin ces hsi tations de matre incontests
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1 . Revue des D e u x Mondes, 15 juillet 1860. 2. Dans le chapitre intitule : La lumir est-elle un u An lumen sit corpus, nccnon? )) 3. Rvolutiondu globe.
corps, oui ou n o n ?
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On en prenait plus 3~ son aise avec les mtaphysicien chr tiens, depuis longtemps d h o l u s aux sarcasmes du sicl; mais, ne voulant pas nous rpte renvoyons notre cllanous pitre 1, p. 25 et 26, tous ceux qui pourraient en douter.
III
Aveu de Faraday. - Grove, l'un des plus grands physiciens actuels de l'Angleterre, parlant comme le moyen kge et vengeant sa physique.- Fluides impond&ai/les, expression absurde, selon lui, car elle signifierait 11 un poids qui na phsc pas. Tout ce que nous appelons de ce nom, bien loin d'&ireune cause, n'est que le r6sultat d'un effet produit sur la matibre par une cause IMMAT n m m . - Note sur la hikrarchie des forces par le docteur Forni.
C,ependant, le physicien le plus en renom de l'Angleterre, l'illustre Faraday, venait de laisser chappe aveu dsesp un rant. Bien loin de croire, comme M. Littr forces une proles pit et mm une cratio la matire1 il ne savait mm de plus ce qu'il fallait entendre par ce dernier mot. Il fut un temps, disait-il, oje croyais savoir quelque chose sur la matir Mais, plus je vis et plus j'tudila question avec soin, plus je reste convaincu de mon entirignorance (of t,he11ature)Z. On edit que Faraday pressentait qu'il allait tr bient d pass comme franchise ou comme lumire Dans notre chapitre 1, en disant quelques mots de cet ouvrage tout rcen et la destin selon nous, h opre rnovatio spiritualiste de la science, nous avions promis d'y revenir plus fond. Voici le moment de tenir notre parole et de rappeler, en le dveloppant que nous avions dit t,rop brivement ce En 1856, MM. Seguin an Moigno, physiciens franqais et trs-distinguet rdacteur Cosmos, nous donnaient la tradu duction d'un ouvrage publi6 rcemmen Angleterre par une en
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1. Voir plus haut les expressions employes 2. Paroles prononceau congr scientifique de Swansea et cit6es par
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des plus grandes clbrit scientifiques de ce pays, M. Grove, membre de la Socit royale de Londres. L'ouvrage avait eu le plus grand succdans ce pays. De grandes notabilit s'taien range sous la bannir de l'auteur, et le bruit courait, tort ouraison, que le baron de Humboldt lui-mm en avait adopt les principes. Il ne manquait donc plus ce livre que de traverser le dtroi pour venir recevoir, dans les eaux de la Seine, ce baptm dfinitif complmen sanction de tous les onet doiements pralable la Tamise et du Rhin. de Mais, qu'avait donc promis cet auteur sur tous ces fonts buptismaux trangers quels faux dieux avait-il jur de renonA cer? Le voici : il avait solennellementprotestcontre le Satan matrialist ce siclqui ne voyait dans le calorique, dans de inhrente l'lectricit la lumireetc., que des proprit dans 1.a matibre; il avait renonc toutes les pompes de langage atan enveloppait ses paradoxes, et, par 1 anathmatisai toutes ses uvres. objet, depuis longtemps, de tant d'honneur et de crdiacad miques. En un mot, s'tan aperqu que, quelque diffrent que semble tr notre philosophie de celle de nos anctres elle ne se compose, cependant, que d'additions ou de soustractions faites la vieille philosophie (bravo !) et transmises, goutte goutte, travers le filtre des antcdentil exhumait alors beaucoup de faits importants et de dduction exactes, dispers dans les volumineux ouvrages des anciens philosophes, pour arriver, apr les avoir contrhl ses propres exp par riences, des conclusions vritablemen rvolutionnaire contre' l'ta choses actuel. de Ne les trouvant pas runie chez notre auteur dans une formule unique et isole nous allons reproduire, avec une fidlit scrupuleuse, l'essence des principaux thorm dissmin dans son ouvrage. Selon lui, il ne saurait exister de fluides impondrablescar il y aurait contradiction dans les termes. Autant vaudrait dire, en effet, un poids qui ne ps pas. Les
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phnomn que nous nommons ainsi, tels que la lumire physil'lectricit chaleur, etc., sont, non pas des entit la ques, mais des forces qui font subir la matir des modifications diffrenteou des affections, et c'est le produit de ces affections qui seul devient perceptible nos sens. )I Toutes ces affections de la matir sont donc le rsulta du principe actif et mtaphysiququi l'influence et l'accompagne.. Toutes ces forces corrlative entre elles et pouvant se produire rciproquemen rattachent au mouvement et se n'en sont que les modes diversifisComme le mouvement, les autres forces sont toujours prcd force antc d'une dente, jusqu' ce qu'on fasse appel la force par excelcar lence, LA PUISSANCE CRATRICE la vraie causation premir n'est que la volontde Dieu, comme la cratio son est acte l . 1) Il faut convenir que si rien n'est plus loignqu'une telle thoride la philosophiepositive de M. le D1' Littr ne voit qui partout que physique, mm dans la politique et dans la pense la premirn'tant selon lui, que de laphysique sociale, comme la seconde de la physique crbrarien n'est plus voisin, au 2, contraire, des ide moyen gexprime le cardinal de du par Cusa, et rajeunies par M. Chaubard, dont nous avons const,at plus haut les vains efforts (t. 1, ch. 1, 3). Voyez donc quoi tient un succ! Voil deux savants d'galforce, tous deux crivaindistingus publient, on peut dire, le mm ouqui vrage, et pendant que l'un n'a pas mm eu le pouvoir d' veiller un seul instant l'attention, l'autre amoncelle les dition et se fait traduire dans toutes les langues. II est vrai que l'un levai toutes ses dduction sa croyance religieuse et les sur publiait Paris3, pendant que l'autre arrivait au mm rsulta
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4 . Corrlatiodes forces physiques, traduit en franai sur la troisim ditio anglaise par M. i'abb6 Moigno, rbdacteur du Cosmos, et comment6 l'un les par M. Seguin an de nos ingnieur plus distingus 2. Voir : de la Philosophie positive. 3. L'Univers explique' par la rvlatio
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uniquement par la science et publiait Londres, diffrenc l. capitale et conditions oppose Malgrle haut patronage du baron de Humboldt, on paria mm fort peu du dernier sur les bords de la Seine. On se contenta de quelques phrases de remerciements l'adresse des traducteurs, de quelques loge termes gnrau l'id en mais mr de l'ouvrage fut laiss sous le boisseau, et rien n'annonce qu'elle se mette en peine de rkaliser, ne ft-c que le commencement de cette grande rformque M. Seguin dclart( tout h fait urgente et ncessaire car, ajoute-t-il, IL EST TEMPS, ET GRAND TEMPS, de mettre les thorie d'accord avec les faits, et la langue artificielle des cole avec la langue si naturelle de ceux-ci2. Toujours est-il qu'apr de telles leqons, et appuy sur de telles autorits peut soutenir tr son aise que LES on FORCES IMMAT~RIELLES sont destine remplacer, dans un temps plus ou moins rapproch grande erreur des forces la purement MCANIQUE la grande inconsquenc fluides et des impondrables
1. Comme tous les vrais savants, M. Grove, loin de mprise anctres ses pour me servir de son expression, aime souvent les venger du ridicule que les demi-savants se plaisent attacher tout ce qui s'loign peu de leur un poque n'est pas jusqu'au fameux adage de la physique d'autrefois, la Il nature a horreur du vide, dont il ne cherche k disculper les torts. a La tendance de la matir se diffuser dans l'espace est si grande, dit-il, qu'elle a donnlieu ce vieil adage sur lequel on a tant pointill que la suffisance et des physiciens modernes a tant ridiculis Cet adage cependant renferme sous un nonc net, quoique un peu mtaphoriqu dans la forme, une ver& trs-profond :il prouve que ceux qui ont les premiers gnrali cet dans axiome les faits dont ils avaient eu connaissance avaient pousse Z'observation bien loin, quoiqu'ils fussent dpourvu des moyens d'investigation que (p. nous possdon 178). Voii don encore un progr qui nous ramn en arrir: cc Recede ut procedas. On croit entendre M. le docteur Calmeil s'ton nant de retrouver chez nos mdecindu xve ou du xvie sicl les Willis, les Sennert, etc., toute la science mdical actuelle, et m&me, relativement la pathologie crbral toute cette profondeur de connaissances anatomiques dont nous sommes tent nous rserve de toute la gloire. 2. Cosmos, juin 1853, p. 267.
Mais, va-t-on nous dire, cette lectricit si bien un est fluide que nous la mettons en bouteille. Qu'est-ce donc qu'une puissance immatriellque l'on bouche et que l'on dbouche Ne confondez pas : ce n'est qu'une scrti vous mettez que en bouteille. Ne confondez pas dans une affection quelconque une transpiration abondante avec le rayon du soleil ou l'agent inorbifique qui la fait natr la dcide Mais cette rapidit ou ce transport mystrieux? - Affection communiquescrd tion continueprolongation, par les conducteurs matriels de la premir imprgi~atio spirituelle qui les a pntr Envisag ce point de vue, la cosmoltris'clair comme le ftichism s'clairai tout l'heure. Au lieu de la dfinir comme on l'a fait partout, la personnification des forces naturelles que nous connaissons, le jour arrive o l'on dira les forces que nous connaissons ne sont que les manifestations phnomnal ces forces que nous ne connaissons pas, mais de que les Anciens connaissaient et qu'ils adoraient 4.
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4 . c LA HIQRARCHIE DES FORCES. - II est probable que ce livre de Grove aura dej port beaucoup de fruits, malgr le silence dans lequel on l'enveloppe; nous croyons en voir une preuve, entre beaucoup d'autres, dans un article publi cet t mbme par la Revue des Deux Mondes. Il est consacr par M. Laugel la philosophie de la chimie, et se termine ainsi : cc Pour moi, je pense que plus on tudi sciences et leur mtaphysique les plus on peut se convaincre que celle-ci n'a rien d'inconciliable avec la philosophie la plus idaliste sciences analysent des rapports, elles prennent Les des mesures, elles dcouvren lois qui rglenle monde phnomna les mais il n'y a aucun phnomn humble qu'il soit, qui ne les place en face de si deux ide lesquelles la mthodexprimental aucune prise. En prosur n'a mier lieu, l'essence de la substance modifi les phnomne second par en lieu, la force qui provoque ces modifications. Nous ne connaissons, nous ne voyons que des dehors, des apparences; la vraie ralit ralitsubstanla tielle et la cause nous chappentIl est digne d'une philosophie lev de considretoutes les forces particulires dont nous analysons les effets, comme issues d'une force premire ternelle ncessairesource de tout mouvement, centre de toute action ... Arriv une certaine hauteur, la science se confond avec la mtaphysiqu elle-mdme, car si la premir nous
L A H I R A R C H I DES FORCES.
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fait voir que les phnomn sont que des ide ne raliseseconde nous la montre que la rblit vritabl des faits ne g dans l'absolu de la pense que divine. (Revue des Deux Mondes, 1 er mai 1861. ) Ce passage est excellent, il n'y manque qu'une seule chose, c'est la distinction des forces et leur hirarchi sous la prsidencde la force absolue ou divine. M. le professeur Jaumes, membre d e l'Acadmide mdecinde Montpellier, va se charger d'y supple : Une cause, dit-il, est ce qu'il y a d'essentiellement agissant dans une gnalog phnomnedans toute production, dans toute modification. de J'ai dit que cette activit tai invisible ... Si on lasupposait corporelle (cette cause) ou rsidan dans les propritde la matire ceserait une hypoths gratuite. (1 Rduir toutes les causes une seule, Dieu, par exemple, et dire que tout ce qui n'est pas lui est phhomne ce serait dire que tout est Dieu ou partie de Dieu ... C'est faire du monde un 6tre immense dont les parties visibles sont les organes, c'est s'embarrasser d'une hypoths hostile bien des vbrits Mais la pluralit des forces tenant leurexistence de Dieu et la possdan en propre, une fois qu'elles l'ont reu et l'exerand'apr certaines lois, ... n'est pas draisonnable e t il ne me rpugnpas d'admettre entre Dieu et les phnomn agents intermdiaire des appel forces ou causes secondes. .. Comme nous sommes une cause, il y en a d'autres qui, comme nous, ne sont pas Dieu. ... La distinction des forces est le principe de la division des sciences : autant d e forces relle spare et autant de sciences mres a La force distincte est celle qui renferme desattributs n'appartenant qu' elle e t incompatibles avec d'autres attributs qui sont une force quelconque apportant ncessairemen quelque chose de soi dans chacune de ses manifestations. i Non, les forces ne sont pas des suppositions, des abstractions, mais des i ralit les seules ralit et agissantes dont les attributs peuvent 6tre dter min l'aide de l'observation directe et de l'induction. a II y a autant de forces qu'il y a de srie faits rductibleen une ou de plusieurs qualit essentielles incompatibles avec les qualit autres sries des (i Dieu est la cause des causes, la force des forces1. E n les crant les il dota d e pouvoirs spciauxles soumit h des lois dont la conservation est pareillement son ouvrage. Quand il substitue son action propre celle de ces puissances intermdiaires fait un miracle. v (Discours s i r la distinction il des forces, insr dans les Aimoire de l'Acad?ni sciences de Montdes pellier, t. II, fasc. J, ann'1854.) On ne saurait mieux dire; donc pour nos faits spirites et surintelligents il surintelligentes, et c'est uniqueva falloir, leur tour, des forces galemen
(a) Le Lui des EWiim ou des forces.
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ment parce que celles-ci ont t chassede la science, que la science s'est vue forc nier tous ces faits dont l'videnc de palpable trahissait une cause surintelligente. Tout se tient, et la ngatiode ce dernier ordre de forces surintelligentes entranerai bien vile la ngatiode tous les autres. C'est ce que sentait parfaitement un mdecitrs-distingu de Turin (le docteur Forni), lorsque, forcde se rendre, ainsi que les docteurs Vallauri et Bellinger, l'videnc d'une obsession dmoniaqufort curieuse, il en publia la relation dans le numr38 de la Gazette mdical de Turin, le 29 septembre 1850. Dans une autre brochure sur l'Action des esprits sur les corps, il part de ce fait observ pour s'leve considration plus hautes. aux les a Celui qui nie les simples obsessions, dit-il, finira par nier toute bonne et suprieur inspiration, ces deux faits tan parfaitement corrlatif ne difet fran comme essence d'espce puisque ces deux cas ncessitendes pas esprits extra-corporels et ne diffren que par les qualitaccidentelles de ces esprits. Sur cetle communication nouvelle des forces spirituelles reposent et se posent : a 4 O Les phnomn monde sensible qui s'expliquent par la raison des du forces qui le meuvent; 20 Toutes les catgoriede phnomn ncessiten qui autant de srie de forces gouvernantes ; (( 30 Toutes les forces mcaniques physiques, chimiques ; (( 40 Toutes les forces physiologiques, animales et vgtative u 5 Toutes les forces psychologiques, intelligentes et volitives; 6 O Toutes les forces pneumatologiques, anglique dmoniaques et LANON-PERCEPTION CORPORELLE N'EST PAS UNE RAISON.DE NIER, puisque nos sens ne sont qu'un mode particulier et trs-limit de savoir, et puisque d'ailleurs ces forces se dmontren leurs effets. par C e t t e thori forces extra-corporelles clair faits les plus merveildes les leux de l'anthropologie, de toute l'histoire humaine ; elle donne la clef de tous les faits miraculeux, et, de plus, une sorte ~ ' V I D E N C INTELLECTUELLE A BEAUCOUP DE DOGMES REVELES. faits admis par le sens intime de tous les Ces peuples du monde, enseign toutes les religions, dvelopp crus par par et les plus illustres philosophes, sont pleinement dmontr dans leur ralit empirique par des faits nombreux et trs-variofferts par les sciences naturelles, et dans leur vrit idalpar la raison spculative C'est seulement cette hauteur que les vrit des divers ordres comla mencent s'unir, et que, par cette runion physique et la spculatio commencent constituer une science digne de ce nom. u Par contre, de leur sparatio actuelle naissent la pauvret et la sche resse prsentes thologi La isol rduit vivre de languissantes rp et titions est devenue strilet fastidieuse, et se perd en sopliitisque et en vapeur. Faute d'elle, son tour, la physique manque d'une base vive et
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interne qui puisse runi admirables effets en faisceau et sous une forses mule commune. Heureusement, tout lemonde le pressent, et nous voyons poindre l'aurore d'un nouveau jour, QU'IL N'EST PLUS AU POUVOIR DE PERSONNE DE RETARDER. Hors de cette division du docteur Forni, rien ne s'explique; avec elle tout se comprend. Nous l'adoptons en tout. Seulement, au lieu de dire comme lui que les miracles ne sont que les actions naturelles des causes secondes, nous distinguerions et nous dirions que les phnomn normaux et rguliersont l'ordre lga ces forces, tandis que le miracle en est l'ordre exceptionnel de et illgal
Des 616ments et de leur culte. - Grande m6prise. - Les interventions anormales des recteurs confondues avec la matihre 616mentaire dont ils disposent. -Le Jupiter de Dodone et le prince du monde, de saint Paul. -Les cosmocratores ou puissances cosnliques du grand apotre, et les dieux-liment des paens- Jupiter, Pluton, Neptune et Rh6a rgissan quatre grandes diviles sions du cosmos. - Les quatre 6lbments principaux.
Ceci nous ramn la question des lment quand nous nous croyons le droit de ridiculiser les Ancienspour l'adoration de leurs quatre lment pendant que nous en connaissons aujourd'hui soixante-sept, nous ne savons encore ce que nous faisons. Nous oublions que nos soixante-sept lmentse ne composent que de corps simples, tandis que les Anciens n'entendaient par ce mot, suivant l'admirable dfinitio Platon, de que ce qui compose et dcomposles c,orps compossu Par l par cette admirable distinction, la cosmoltrides corps lmentair passifs se trouve mtamorphosen et celle des lmen principes actifs qui influencent et affectent ou tous les corps, varitqui touche de pr une parfaite opposition. Quant la formule nette de cet te distinction, les Anciens la ngligeaienet se contentaient de ranger les uns et les autres sous ces quatre grandes divisions principales qui les renfermaient tous : le feu, l'air, la terre et l'eau. Tout cela pourra sembler subtil et tmrair nous en et conviendrons sans peine.
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Mais rappelons-nous maintenant l'importante legon donn par l'aptr saint Paul aux Ephsien Ce n'estpas contre la : chair et le sang qu'il nous faut lutter et combattre, c'est contre les princes et les puissances, c'est contre les recteurs tnbre de ce monde (ou contre les recteurs de ce monde tnbreu redores d i tenebrarum harunz), contre les malices spirituelles rpanduedans les airs ou dans le monde invisible; spiritualia nequiti in clestibus1 )I Nous ne croyons pas qu'on puisse exposer plus clairement la doctrine des gniecosmologiques et rgisseursTous leurs titres y sont : COSMOGRATORES, PORTEURS DU MONDE, comme dit Bossuet; n ~ u n d i tenentes, ou tenants du monde, comme dit Tertullien; n ~ u n d dominos, ou les dominations, comme disent i la plupart des commentateurs, et Cornelius avec eux. Qu'est-ce dire? S'il tai qu'il n'y ed'autres recteurs vrai que ceux dont parle ici l'Aptre comn~ent pourrions-nous jamais rsiste de telles dominations ? Comment pourrait marcher ! un monde rg de si perfides conducteurs? Hla ce serait, par ou plut c'est bien l certainement le secret et la clef de ses dsordre de nos misres Ne l'oublions pas ;jusqu' l'Incar et nation le monde entier tai sous l'empire du mchant totus in m,uligno, dit saint Jean. C'tai son prince, et prince l d'autant plus lga absolu que ses sujets marchaient plus et servilement dans ses voies. Foudroymais pas encore interdit, son juge, tout en relevant ses sujets de leur serment de fidlitt? ne lui avait enlev cependant ni son domaine physique, ni ce funeste titre de prince et d'esprit de ce monde. II ne l'avait pas enlev davantage, suivant les expressions de saint Paul, aux recteurs de ce monde de tnbre et que faut-il entendre par ce monde, si ce n'est cette atmosphhre impure, cet air corrompu au-dessus duquel nous devons et nous pouvons nous 6lever sur les ailes de l'esprancet de la foi?
4.
VI,
v. '12.
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Ces recteurs nous ramnen logiquement leur prince, qui se trouve tr prcisme Jupiter-monde de Dodone, ce propos duquel M. Maury se demande comment ce dieu et tous ces mystre peuvent se retrouver encore chez nos populations sauvages qui n'ont jamais eu avec les peuples de l7antiquitla moindre relation. Il a raison de s'tonner mais qu'il veuille donc bien rapprocher ce Jupiter AIundus de Dodone du puissant prince de ce mondel, principe des voies du Seigneur et puissance incomparable sur la tewe2, en un mot, de ce porte-lumir foudroy par son pre3 et il aura, l'instant mm et dans le mm ordre, non-seulement son Jupitermonde de Dodone, mais son Jupiter B l l w ou Diespiter des e Grecs, son D ~ ~ U S I I - p i tdur panthoindien&, son Jupiter irrsistiblet premier-n des Aryas 5 , son Eosp1~01-e Grecs, des que toute la fable lui a montr foudroypar son pr Cl~ronos ou l'ternel un mot, ce Jupiter d'Eschyle que nous avons en entendu nous dire, comme celui de Job, de si g~-amleschoses (magna loquens) sur son renvoi futur et dfiniti le fils de par la femme6. Poursuivons; voil bien le dieu de Z'air, ador Dodone comme le dieu de la nature universelle, ce p i ne l'empchai pas, comme le remarque M. Guignault, et comme nous l'avons dj de runi dit, trois autres empires celui de l'air, son empire principal. Dieu collectif avant tout, nous l'avons vu se diviser en Jupiter arienfulgurai, infernal et marin; ou plutt dominer en matr ces quatre lmenl'air, du sur de feu, de la terre et des eaux. Nous l'avons vu, tout en se rser vant l'air, dlgu puissance sur le feu Hphaistos-Vul sa
4 . Saint Paul, hphe's., II, v. 2 : (( Vous &iez sous la domination de la puissance appel prince de cet air, priuceps aeris hujus. D 2. Principium viarum Domini; non est alia potestas qua? comparetur ei. )) (Job, XVIiI). 3. cc J'ai vu Satan tombant comme un clair deorsum fiuens. n (Lucl x, 4 8). 4. Creuzer, Religions, t. 1, p. 53. 5. Id., p. 67. 6. Voir tome 1 de ce Mm. 375. p.
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cain; sur la mer7 Poseidon-Neptune; et, pour la terre infernale, Pluton-Aidoneus ou Dionysius Chthonius. Rapprochons maintenant les cosmocrateurs paen des cosmocrateurs bibliques. Ne pourrions-nous pas retrouver l'action, ou, pour parler comme Grove, l'influence affective et spiritue1Ze de quelque Hphuisto incoinpris dans ces flammes de feu, flamrnas i g n i ~ 41) ~dans ces feux dvorant sortent des entrailles qui de la terre pour consumer les Dathan et les Cor2 dans ces tonnerres vengeurs de Job, qui partiront et qui diront, en revenant : Nous voici3? Qui donc pourra nous empche de reconnatr l'influence uffecti,uede quelque Poseidon-Neptune dans le Lviatha deJob, v i domine sur la mer4? sur les Syrne du prophhte et sur les esprit,s immondes qui font leur rsidenc les ondes 5? 1) sur Et quant au Jupiter infernal et chthonien, il faudrait s'aveugler volontairement soi-mm pour mconnat pr sa sence dans ce prince de l'ads de Ia ghennet de la mort, 1) dont le Dieu d'Israva ravir les clefs au plus profond de ces enfers qu'Aristote et Pythagore dfinissen commun d'un accord le cu de Jupiter, cor Jovis. 1) Qu'on ne s'y trompe pas ! pour peu que le grand physicien soit dans le vrai, et pour peu que les loge qu'on lui donne soient sincres nous ne voyons aucune possibilit d'chappe au fond de ces consquencesQue l'on supprime tant que l'on voudra les noms insignifiants de la fable? et tout le dtai biologique des puissances qu'ils reprsentent n'en restera on pas moins avec d'autres puissunces spiritueIIes, effectuant, dominant et rbgissant tous ces effets phnomna e nous y prenions pour elles.
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4. Isae XXIX, v. 6. (( Flammz devorantes. n ch. 2. Nombres, ch. XXVI, v. 4 O. 3. Job, ch. XXXVIII, 35. v.
4 Ibid. .
5.
( (
))
Ainsi, d'apr ce systmebien loin de pouvoir accuser les paend'avoir personnifi tous ces effets physiques, ce sera nous? au contraire, qui aurons matrialis t,outes les puissances invisibles, auteurs de ces effets. La mpris &ait bien grave et sa constatation devient bien ncessaire Rapprochons ensuite de ces quatre identifications principales toute l'histoire catholique? qui n'a jamais cessd'exorciser et de reprendre, une une, les montagnes, les forts les fontaines, toutes les parties de la nature, en un mot, tous ces domaines spiriengag l'poqude la grande et premir rvolutio tuelle, mais rentrs celle de la restauration chrtienne A au trso gn6ra divin de leur Crateu de leur vrai matrel et et Depuis cette grande heure de justice et de salut? dixneuf siclese sont coul l'heure, et la dpossessio tout continue. Sa marche est lente? et bien que le Crucifidivin ne soit mont sur la croix que pour expolier les p~-zhc+aut et les p u i s s u ~ ~ e que, pour purger Z9air3etle monde repsseiit s~ dans ses quatre lmen les quatre branches de la croixh, par il n'en est pas moins certain que, si l'usurpateur est,jugsi les clefs de la mort lui sont ravies et l'ancien pacte dechk! 5, l'exorcisme cosmologique n'est gurplus avancque celui des meet des cur et que, sur ce point comme sur les autres? la rentr trso au lgitinie effectu avec peine et lourdeur9 reste toujours incomplte Chrtie nom depuis des siclesle monde reste pae de en fait et en esprit. Est-ce dire pour cela que l9kg1ise catholique va, comme
4 , Voir tous les exorcismes du samedi saint, du sel, de i'eau, du feu, etc. 2. CI Ut exspoliaret potestates et principatus. D (Voir l'office du vendredi
saint. ) 3. Ibid. 4. Au Louvre, on voit encore aujourd'hui une figure de Christ entre les quatre lment 5. L'kcriture se sert ici de l'expression de chirog~aphe,c7est:a-dire cri avec la main.
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les mauvais kabbalistes et le comte de Gabalis, multiplier tel point, autour de nous, le nombre des Sylphes, des Dryades ou des Titons, que la nature aura horrew du ide spirituel? Serons-nous obligde voir, dans chaque brin d'herbe qui pousse ou dans chaque vermisseau qui se remue, l'action d'un gniou d'un frouer Dieu ne plaise! et c'est le savant A Vossius qui cette fois va nous aider bien tabli distincla tion entre les deux opinions, chrtiennet paenne sur la cosmoltrie N Quoique saint Augustin, dit-il , ait avanc quelque part qu' chaque chose visible de ce monde taiprpos6une vertu anglique faut bien se garder d'entendre cela des il indi,uidus, mais des espce entires dont chacune en effet a son ange particulier. Saint Augustin est d'accord sur ce point avec tous les philosophes. Yoici maintenant en quoi ils diffren: c'est que, pour saint Augustin, ces esprits sont spar des objets et ne doivent jamais tr invoqupar nous, tandis que pour Ies pIilusuphes ce sonL des dieux inamovibles et honorcomme tels par les moindres nationsl. Pour la philosophie moderne, ce ne sont l ni des esprits, ni des dieux; mais cette philosophie peut voir maintenant combien elle comprend peu tout l'ancien systm cosinol trique des anciens, lorsqu'elle en fait l'adoration des corps lmentair qu'elle les entend aujourd'hui, tandis que, tels Platon et Aristote ne cessent de nous le rpte n'entenils daient par G T O L ~ E que les principes i~mrporelsprpos ~U chacune des quatre grandes divisions de notre monde cosmique. Pour la nature coinme pour les individus, il y a donc aussi deux armes deux cits celle des recteurs de lumirefidle ou rintgrcelle des recteurs tnbre et (rectores tenebrarum harum), porteurs et tenants du monde, cosmocrutes primitifs ou usurpateurs, que 1 ' ~ ~ l i s e interdit et d6busque
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MYSTIQUE D E S Q U A T R E L E M E N T S
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partout o elle les trouve, et contre lesquels7 dit l'Aptre il nous faut 1 tter constamment. Nous avons peine comprendre pourquoi le tabernacle cosmique levpar Mos dans le dseravait une forme carreforme qui amusait tant il y a peu d'annes LeM. tronne, parce qu'il y voyait une image de la terre? tandis qu'elle reprsentai uniquement ce que reprsenten les quatre faces des pyramides, des oblisques colonnes que des Josph nous dit avoir t lev le temple de Tyr aux dans quatre lment placesur des pidestau dont les et quatre angles regardaient les quatre points cardinaux4. Nous de ajouterons notre tour que les gnie ces quatre lmen taien suppos rside dans l'espace; et la meilleure preuve qu'il ne s'agissait dans ces quatre points cardinaux que d'une rsidencsidraldsign eux7 c'est que Josph par ajoute que u ces angles de pidestau portaient galemen les quatre figures du Zodiaque, qui reprsentenla mm orientation 2. D C'&ait donc quatre points cardinaux invisibles et sidrau que toutes ces constructions se rapportaient. La Bible ne les comprenait pas autrement lorsqu'elle disait : C'est du nord et du cozdmnt que descendent tous les maux sur la terre; c'est de l'orient au contraire, que nous attendons tous les biens.. 1) (1 Voilpourquoi, dit saint Ambroise, nous maudissons l'aquilon et que dans le baptm nous commentons par nous tourner vers l'occident (sidral)pour mieux renoncer celui qui l'habite; apr quoi7 nous tournant vers 1 ' 0 r i e n t ~ ~ etc. . Nous comprenons aussi pourquoi, dans les temples gyp tiens comme dans ceux des Hbreuxau rapport de saint Clmend'Alexandrie7 un immense rideau support par cinq colonnes7 sparai tabernacle, dans lequel les prtre le
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seuls avaient le droit d'entrer, des autres parties de l'difice Ce rideau reprsentait la distinction de ses quatre coupar et leurs, les quatre lmen principaux, ~~pS-ruv, signifiait la connaissance de Dieu que les cinq sens de l'homme peuvent lui procurer par l'entremise des quatre lment rvlati bien diffrent celle que l'on obtenait de l'autre ct du voile de par la consultation de l'oracle1. Tout ceci, comme on le voit, ressemblait encore parfaitement aux quatrepremiers lmen figur dans les grottes de Zoroastre et dans toutes celles des brahmanes, aux cypr quatre faces que M. Layard nous prouvait derniremen dest,in reprsenter ainsi que les quatre faces des oblisques les quatre points cardinaux des quatre premiers elments2 Or, partout, le culte pae des quatre lmen principaux, au lieu de s'adresser aux recteurs de lumire comme le faisait la Bible, s'est toujours adress aux recteurs usurpateurs, intelligents et tnbre saint Paul; ce sont eux qui sont de , sur encore dsign les quatre lettres A, 1 A, T, grave par les anneaux de nos francs-maqons modernes, et la science actuelle, qui les a confondus avec ses soixante-sept lmen corporels, comme elle confondait tout l'heure le signe quadrangulaire, forme des quatre points sidraux la forme du avec globe terrestre, la science actuelle, disons-nous, a besoin de refaire toute son ducatiocosmopneumatologique avant de nous parler de l'adoration absurde des quatre lment II en est de ce chiffre 4 comme du chiffre 7 appliquaux plantes et qui ne regardait que les sept forces principales des plante que M. Babinet nous a dj rduitesmalgr leurs soixantetreize recrues, SEPT P L A N ~ T E SPRINCIPALES.. Ces deux questions et ces deux erreurs sont absolument identiques.
4 . Strom., 1. V, 5 6. Natura elementorum obtinet revelationem Dei. 2. Voir, sur la mbme thorie ales Zends,~t. II, p. 228, et Plutarque, de ~sid., rapproch M. Layard, Acad. des inscr., 4854, t. XV. par
M A G I E P R T E N D UNATURELLE.
Faux spiritualisme moderne. -Puissances magiques et naturelles de MM. Creuzer Leurs forces et Guignault. -Magie naturelle de Gorres et des Allemands. klhmentaires et devineresses de la nature. Haute magie naturelle de M. filiphas Lkvy. Inintelligence ordinaire et surintelligence exceptionnelle des Uments.
Nous n'en sommes donc plus ce bon temps de facile exgs cet excellent Leclerc imprimait, aux grands o applaudissements de nos pres que Pluton n'tai autre chose qu'un certain Aidon ou Ads roi d'pire qui vivait au sicl de Ths qui, &tn et !a t avis de creuser trs-profondme terre, s'taiacquis, dans cet exercice, la le surnom de Pluton, le verbe d 6 r a signifiantje creuse. Et Bergier de renchri une pareille id de nous dire : sur et Tous ces hro descendant aux enfers, comme Pluton ou le Jupiter infernal, doivent s'entendre de torrents se prcipitan dans des gouffres. 1) Quant Poseidon-Neptune, de w o ~ ,seigneur, et Z o v humide (l'tymologi juste), Bergier, trouvant que l'abbBaest nier avait tort d'en faire un amiral, dans un temps o il n'y avait pas un bateau, trouve plus simple d'en faire un promonLoiret. C'est ce qu'on appelait naturaliser la thologi paenne Malheureusement l'abb Bergier n'a pas pu voir o le conduisait ce beau systme On ne joue pas plus impunmen avec les thologie paennequ'avec la ntre Mais laissons donc l ces temps et leurs pauvret philosophiques. Un sicl nous en spare semblerait aujourd'hui Il que l'on voudrait transiger. A dfau la vrit de (l'admission du merveilleux), nous cherchons une espc de mezzo termine qui lgitim nos ddain pour le grossier matrialismde la veille, et notre admiration pour une sorte de supernaturalisme
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physique et suffisamment naturalisC'est le systm des intuitions animiques, des extases purement psychologiques, des rvlatiodes divinations naturelles, des forces lme et taires et magi-magntiquede la nature, etc., etc., systm infiniment plus sduisande prime abord, infiniment plus commode que tous les aut,res en raison de son lasticit mais dont, le moindre inconvnien de se dissiper comme une est bulle de savon devant le plus lge effort d'attention. &coutons bien Creuzer : u Ces croyances primitives,. nous sommes portA les considrecomme une espc de magisme, comme un paganisme psychique, c'est- -dir comme une dificatiodes puissances, spiritualisation qui mettait les paendans une troit communaut avec ces puissancesi. I) Nous ne connaissons pas de phrase qui peigne mieux que celle-ci Z'ta actuel de la science, pour nous servir de l'expression consacre pesez bien les mots. Voic,iune espc de magisme qui n'est pas de la magie, une psychologie difiante gratuite, qui cependant amn une spiritualisaiion con~plte une troit communaut avec des puissances que l'on dit matrielle ! Nous renoncerions comprendre, si M. Guignault, l'habile commentateur, ne se mlaipas de la partie. L'homme, ditil, prend alors dans son ml'idde la divinitpour la transporter au monde extrieur1) Nous conduisant ensuite dans ces grottes profondes o Zoroastre et les Hindous reprsen taient les quatre lment Guignault nous montre la M. nature rvla l'homme du sein de ses profondeurs, car, tout dit-il, si la divination driv l'ignorance de l'homme et de de sa faiblesse, sa source la plus profonde peut-kr est cette merveilleuse disposition de notre esprit, dvelopp par M. Creuzer, et h propos de laquelle Meiners observe fort bien que toute divination est naturelle son origine2 1)
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MAGIE
PRETENDUE
NATURELLE.
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On en est donc prvenuvoici maintenant la tendance gnral'enthousiasme involontaire, l'imagination et ses : puissances, la spontanit la conscience, on ne sait quelle de disposition merveilleuse et intuitive de l'me etc., etc., l'l~omme, si positif tout. l'heure, va transporter toutes ces richesses spirituelles au monde extdrieur qui va les lui rembourser immdiatemen rvlatio en divinations paren et faitement naturelles ! Allons, dcidme l'homme croit encore un peu au merveilleux. C'est seulement le merveilleux relle merveilleux des esprits, dont il ne veut aucun prix, et s'il pouvait l'obtenir sans eux, tout serait sauv Pour arriver lk, vous verrez qu'il n'y a rien que l'on n'invente, et l'on battra la langue et les ide jusqu' ce qu'il en sorte quelque bienheureuse combinaison de voyelles et de consonnes qui approche de ce rsulta tant dsir surnaturel trs-nature et d'un d'un merveilleux trs-ordinaire Quand le rationalisme aura obtenu cette merveille (et sans les tables parlantes qui sont venues claire question mala gntique y touchait), il pourra se dlivre tout autre il de souci et se reposer bien l'aise sur la frontir qui spar les deux mondes. Qu'ils comprennent donc peu la gravit de l'erreur qu'ils fomentent, ces auteurs catholiques qui ne craignent pas de confondre ce qu'ils appellent les forces n1a,gndtiques naturelles avec les forces vraiment magiques de la Bible et de l'histoire, et que ceux-l comprennent encore moins, qui rpanden pleines mains et recommandent l'admiration des lecteurs catholiques les ouvrages qui renferment et dveloppen toutes ces belles thorie ! Le nom de Gorres revient encore une fois sous notre plume, et quoiqu'il nous en cot de ranger parmi les crivain dangereux une des gloires du catholicisme moderne, nous ne devons pas hsiter En publiant sa Mystique, Gorres n'avait qu'un but, celui
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de ramener la foi publique tous les ordres surnaturels, et, bien que son vaste et impatient gni lui ait pas permis une ne seule fois d'employer la froide mthodscientifique et d'asseoir sur une base logique aucun des intressant rcitqui s'amoncellent sous sa plume, on n'en subit pas moins en le lisant toute l'autorit d'un grand matr n'a pas le temps qui de discuter, tant son vol est rapide, et tant le besoin d'expliquer l'emporte chez lui sur le besoin de dmontrer Hlasce besoin d'expliquer lui a masqu le danger qu'il courait en abandonnant la grande voie si largement et si sremen tracjusqu' lui, pour s'aventurer, avec l'espoir d'arriver plus vite et plus haut, dans les mille sentiers inconnus de la fort Aussi qu'en est-il rsult Gorres s'est suicid lui-mme ? et son quatrim volume sur la magie naturelle anantir toujours, aux yeux de tout esprit juste, les quatre autres volumes sur les miracles et la magie surnaturelle. Mais expliquons-nous bien, et rpto encore une fois ce que nous avons dit satitclans notre premier mmoire Oui, il y a dans chacun de nous des forces que nous pouvons appeler magntiques forces de sympathie et d'antipathie, forces occult,es, dynamiques, nerveuses, instinctives, qui, toutes biologiques dans leur essence, s'associent nanmoin et se confondent avec les forces intellectuelles et morales auxquelles elles servent alors de vhiculet d'appui. En niant ces forces, que l'antiquit appelait char et vhicul de l'me nous nous nierions nous-mmes puisqu'elles sont les puissances sensibles de notre meCes puissances ont donc aussi leurs phnomhe physiologiques, nerveux, extatiques, soinnambuliques mm , et nanmoinparfaitement naturels. Mais vouloir, comme Gorres, douer ces puissances instincet tives et aveugles d'un pouvoir de divination trs-re par consquen d'une surintelligence qu'elles n'ont jamais possd dclare que les pythonisses et les devins sont les prophte
de la nature1, que leur ta constitue la transition entre le ciel et l'enfer2, ... que cette magie naturelle est une survivance de l'ta primitif3, etc., c'est ouvrir laporte deux battants toutes les folles thoriephilosophiques que nous venons de mentionner, et qui, toutes, ont pour point de dpar dsi ce et cette conclusion : que le surnaturel naturel suffit faire bonne justice de tout le surnaturel surnaturel. Ne faussons pas les t,ermes; qui dit magie dit et dira toujours assistance de causes occultes et extra-naturelles, c'est -dir supriur la nature; donc l'expression de ma gie naturelle renfermera toujours contradiction dans les termes. Aussi, voyez les consquences Pour Gorres et pour toute son cole ne seront plus seulement les psylles, les sorciers, ce les gurisseursetc., qui deviendront des puissances naturelles, mais toutes les pythonisses, ces mme pythonisses que les saintes Ecritures dfinissen clairement en disant qu'elles si ONT un esprit de Python4; ce seront encore tous les initi antiques et modernes, une trs-grand partie de nos sorciers condamns quoiqu'ils n'eussent fait qu'obi cet espigl que chacun de nous porte en soi5; ce seront tous les possesseurs de seconde vue, et, qui le croirait ? jusqu'aux vainpires eux-mmes ce phnom n'tand qu' une suite de ractionvitales des forces physiques et plastiques d'un ordre infrieur II est vrai que Gorres s't,onn lui-mm de son explication, la violence de ces raction chez des moribonds extnud qui, apr leur mort, redeviennent instan
4. Si elles ne l'avaient pas eu, s'il n'y avait eu l que de pauvres extatiques obissan une force lmentair Deutronomne les aurait pas le punies de mort. 5. Tome V, p. 365. Il ne s'agit que de s'entendre sur la nature de cet espiglede savoir surtout s'il est nous ou un autre, et si, quand l'exorciste le mettait la porte, il nous fallait le rclame comme notre bien.
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tanmenpleins de vie , lui paraissant inexplicable 1. Gorres, on le voit, n'a pas rellemen tudi questions, ces pas plus que celle de Priscille et de Moritan, car il n'e pas attribuleurs prestiges l'esprit de la nature qui se rveillai de son sommeil au milieu de ce printemps surnaturel2. N Non pas qu'il n'ait raison d'assimiler l'ta extatique de cette prtendu pous du Saint-Esprit avec celui de nos somnambules magntiques car l'identit est parfaite, et M. l'abb Gence l'a mise dans un jour vident Mais ce dernier n'a pas tir de ce rapprochement les mme conclusions que Gorres, qui, du reste, est assez mal inspir en en appelant au jugement de Tertullien ; car, assurgment, si le grand doct,eur, au lieu de voir dans cette prophtessle vase du Saint-Esprit, epartag l'opinion de M. Gence, il n'e pas sacrifil'autoritde l'figlise l'esprit de la nature, et ne serait jamais tomb Grande l e ~ o n pour tous nos lvite expos un ga double danger, celui de mconnatpar cons et et quent de laisser passer leur ennemi, et celui de lui dcerne tous les honneurs dus au seul Esprit-Saint. De ces forces lmentaire organiques et devineresses de l'humanitil n'y avait qu'un pas aux forces lmentair et prophtique la nature inorganique, et Gorres le franchit de sans hsitation Sans hsitation pous il toutes les billeuesdes, c'est le mot, de la voyante de Prvorst attribuant chaque d'amener plante, h chaque mtal chaque caillou la proprit chez les sujets magntique magntis facultmerou les veilleuses de la seconde vue, de la divination, des communications spirituelles, etc., prenant ainsi les effets et les instruments pour les causes et les dispositions adjuvantes ou joue par les Esprits et secondairement imagine pour la vraie raison du phnomn Gorres e bien rflc l'endimiSi cit topographique de ces causes spirituelles sur les mon
4 . Tome 1, p. 230. Nous reprendrons cette question du Vampirisme au chapitre Ncroltri 2. Tome 1, p. 26.
tagnes du Voralberg, endmicil qui, au dire du Dr Kerner, affectait jusqu'aux bestiaux et en faisait des espce de corybantes, il n'efit pas eu besoin de chercher dans la constitution mayntico-lectriq de cette voyante, et dans celle de ces bestiaux, la raison d'effets communs l'une et aux autres. Ce n'tai parce qu'on avait fait quelques passes devant pas elle, ou parce que sa sant etait dranghe que I H... l P voyait et entendait les esprits ; c'tai l'inverse, et, comme chez les jeunes filles de Morzine, sa sant n'taidrang qu'en raison de l'pidm rgnanteet la meilleure preuve de toutes, c'est que dans la cuisine les saladiers et les casseroles, dont certes la sant n'taitpa drang suivant l'exeinpie et de la matress des bestiaux, dansaient comme eux et et se livraient sans se casser i mille espigleriesl t de Quant ces proprit plantes magiques, Gorres e bien d se rappeler tout3s les exprience thologique la sur mandragore, qui n'agissait que sur les sorciers confirnasou sur Ici poudre de Digby ,qui, simple vitriol calcin avait au xvie sicl gurcomme par enchantement des milliers de blessures, mais qui n'oprai plus rien d qu'on l'achetait chez un pharmacien ordinaire. Il ed se rappeler pou' le moins ce qu'il nous raconte lui-inm du fameux coca des Andes pruviennes plante magique s'il en fut jamais, apport jadis aux Indiens par le prtre-ro Titicoca. L'usage en est encore gnr aujourahui, et celui qui le mch comme l'opium voit dcupletoutes ses jouissances et toutes ses forcesjusqu' ce que mort s'ensuive. Aussi, les gouvernements espagnols ont-ils souvent essay d'interdire entiremen la culture de cette plante. Ils ont fait mieux encore, et la cdul des de 1560 l'a livr l'exprien hommes les plus savants. Mais il para ceux-ci n'y ont absolument rien dcouvert que car ils se sont content la proscrire dans les mme termes de que le second concile de Lima, c'est-Mire comme idol
(introduction).
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trique et magique, ne possdan aucune vertu vritablet ne fortifiant que par une vertu du dmon1 1) Nous avons vu, dans une de nos dernire notes, qu'il en tai mm de toutes les substances et de tous les onguents de employpour le sabbat. On veut absolument en faire des substances intoxicantes la manir du haschich, de l'opium ou du chloroforme: mais tous les exprimentateur sont maintenant d'accord sur ce point, que ces derniers narcotiques ne font jamais natrque des hallucinations sans suite et sans porten'ayant rien de commun avec les phnomn l'asde chse magico-magntique Ce sont ces malheureuses thoriemesmriquequi ont sdui Gomes et une infinit d'esprits distingus sont ces ce vieilles doctrines de la double polaritdynamique, de l'influence astrale et plantaire l'aimantation nerveuse, de l'influence de des clbr baquets, dans la composition desquels la limaille de fer et le verre pil jouaient exactement le mm rl que la juxtaposition des petits doigts, aux premiers jours de nos tables tournantes. Beaux jours vanoui jamais avec toutes les thoriequ'ils virent natre sur les trkau comme l'Acadmi filles cadettes des thoriemesmrique nous ! , les avonsvues pri comme leurs mres sans que Gorres malheureusement ait pu profiter de cette grande et dernir leqon. Il n'taimalheureusement pas seul, et, dans la mm ligne, nous avons vu derniremenle clb docteur Sepp, professeur d'histoire l'Universit de Munich, manifester les mme faiblesses pour la nature et les constellations proph tesses, pour les oracles naturels dans lesquels, dit-il, ces somnambules d'un autre g s'levaientpar le magntism animal, au-dessus du temps et de l'espace pour entrevoir l'avenir, ainsi de Delphes, par exemple. Ce saint sig du monde hellniquest reprsentpar le Dr Bavarois comme
1. GGrres, t. IV,
p. 37.
MAGIE P R E T E N D U E N A T U R E L L E .
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un avant-coureur, prparateudes &vangiles, imposant des pnitence distribuant des indulgences , ralisanle beau , ida la magie blanche, avec cette lg de rest,riction toutefois, qu'on voyait parfois les innocentes pythonisses finir par une exaltation telle, qu'elles se ruaient sur les assistants, les mettaient en fuite, et mouraient elles-mme dans d'abominables convulsions~.1) Ce jour-l apparemment, l'esprit de la nature s'tai mal rveill le printemps de GGrres faisait place l'hiver. et Enfin, de mm que Gorres n'avait pas craint de mta morphoser la trs-nergum Priscille en somnambule trs naturelle, le Dr Sepp comprend dans ce dernier cadre la servante de Philippes, du sein de laquelle cependant l'aptr saint Paul chassa instantannlen l'esprit de Python qui, par sa retrait,esoudaine et t,rs-intelligentemontra bien qu'iln'avait rien de commun avec les forces inorganiques et aveiqlesdela nature. Nous verrons plus loin que le clb Dollinger tombe dans la mm mpris propos des Sibylles, et, comme tous les autres, tient faire d'un phnom d'origine extrinsqu et pneumatique un phnom d'origine intrinsqu et psychophysiologique. Donc, lorsque l'exorcisme avait dlivrles pythonisses, il devait manquer celles-ci une pic essentielle de leur constitution animique et physique. Comment se faisait-il donc qu'elles se trouvassent si bien de cette libration ' Rponse s'il vous plat cet unique argument. Il est vraiment dplorablque l'litde nos historiens catholiques se mprenn ce point l non-seulement sur ces oracles paen qui, selon l'expression de M. Littr ont gouvern la terre, mais encore sur des phnomnauxquels la Bible n'attache la plus grande et la plus religieuse gravit6 que parce qu'ils finiront par devenir, qu'on le sache bien, le plus grand de tous les dangers de ce bas monde.
1.
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Il ne faut pas se le dissimuler, en effet, tout,es ces forces lmentair naturelles de la magie blanche vont nous conet duire comme par la main toutes les rverie d'une cabale en voie de renaissance et, disons-le, mille fois plus absurde que celle des rabbins ou d'Agrippa, en ce que ces dernire au moins n'taien jamais spar ce qui faisait leur essence, de c'est- -dir les esprits. Et si nous en doutons, et que nous en ayons la patience, lisons les deux volumes dj cits publis dernire et ces annes sous le pseudonyme liphaLuy sous le titre de Dogme et rituel de la haute magie. 1) Ces deux volumes, illustr toutes les images du gride moire et de tout l'argot des adeptes, n'ont d'autre but, nous dit-on, que de rationaliser et d'ananti l'occultisme en en faisant toucher au doigt les secrets naturels. Le dbut va le voir, ne laisse pas que de bien exposer on la vrit ne saurait tr dplac et dans un chapitre sur la cosmol&trieantique. Partout, dit notre auteur, sur les ruines sacre Thbe et de Ninive , dans les pages sacre de des Vclasdans les emblme alchimiques, dans les crmoni de rceptiode toutes les socit mystiques, partout, une doctrine occulte et soigneusement cache nourrice et marraine de toutes les religions1, levier secret de toutes les forces intellect.uelles, se mont,re reine absolue de la socit, reste . et science omnipotente, depuis Zoroastre jusqu' Mansdepuis Orph jusqu' Apollonius, jusqu' ce que, foudroy le par christianisme, on entende partout ce cri : a Les rnagiciens au feu. II ... Oui, il existe un secret formidable, dont la rvlati a dj renvers tout un monde.. . Toutes les religions en sont lui sorties et y retournent, toutes les associations ma~onniques doivent leurs secrets et leurs symboles, car,. . ne l'oublions pas, la Rvolutio franqaise est fille du Grand-Orient Johan(
((
4 . Except& une.
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nite et de la cendre des Templiers.. . Oui, le nu terrible du drame de 93 est encore cachdans le sanctuaire le plus occul te des socit secrtes.. Mais la foule n'y comprit rien,. et le grand arcane resta plus inconnu que jamaisl.. . Oui, c'tai bien la magie qui avait amen la rvolution ma~onniques ne amenla renaissance, et voici que les socit savent plus la haute raison de leurs symboles; le compas du G. A. et l'querrde Salomon (triangle renvers des adeptes et de nos tables) ne sont pour eux que le niveau civil de l'inintelligent jacobin, niveau matrie grossier ralispar et un triangle d'acier.. . Mais enfin, du moment o comme M. &liphas Lvy on cartle diable, en quoi peut donc consister cet agent formidable? Le voici : Le grand lemen occulle, c'est le gaz azote (ou le gaz de mort) des physiciens. Plac dans les livres des cabalistes sur un pidestade sel et de soufre, il a pour caduc un phallus, pour emblm le trident, pour armes une simple fourche, et pour tte celle du bouc de Mends C'est le baphomet des Templiers, le bouc du sabbat et le Verbe cr des gnostiques; c'est le grand esprit astral; c'est l' m de la terre et du monde.. Bien; nous ne sommes pas loin de nous entendre; nous venons de le prouver, nous croyons aux esprits lmentaire aux princes de l'air ou Jupiter Mundus. Par consquent cet azote ou gaz de mort nous convient parfaitement, car nous n'avons garde d'oublier que notre prince de l'air est en nieme temps le prince de la mort, et ce simple rapprochement, d velopp plus au long dans notre appendice (sur les gnie pidmique 282), nous fortifie de plus en plus dans p.
..
))
1 . Haute magie, t . 1 et II. Lorsque la foule, y compris les savants, voudra complte aveux sur la Rvolutiofranaiseelle tudiercelle-ci dans ,le ces bel ouvrage de Bisr Gaume, intitule : du Paganfsme dans la Ruolution II Vnus-raisonadorsur l'autel de Marie, lui dira tout. Mais la science, qui ne voit partout que des symboles, ne pourra jamais comprendre celui-l
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cette ide Satan est une grande force cosmique dhvoye crue En quoi donc pouvons-nous diffrer C'est que M. &liphas Lv voit dans son azote qu'un gaz matriel ne inintelligent, que l'une des deux forces physiques et ncessairequi soutiennent le monde, forces parfaitement indiffrente conpar squen bien et au mal, compltemendpourvue de au raison et de pense ne produisant tous ces effets merveilleux et que lorsque le Verbe crateu notre volont les lui impose1 de Pour nous, au contraire, un gaz restant un gaz, et n'btant, selon la doctrine physique de Grove, qu'une affection de la matir causpar un esprit, nous savons soupqonner l'action derrir le rideau, et le prince de la mort derrir le gaz de mort, comme nous prjugeonla vie vritablet la lumir rellderrir le gaz de vie (l'oxygne ou derrir la lumir qui brille dans les tnbr qui clairtout et homme venant en ce monde 2. a Aussi, voyons la diffrencde nos positions respectives ; une fois notre principe accordnous expliquons tout facilement, tandis crue celui de notre cabaliste rationnel l'arrt chaque pas, et, pour ne pas lui casser le cou,. le condamne d'incessants tours de force. A qui persuadera-t-il, par exemple, que ce soit l'action de notre seule imagination sur les esprits lmentair ralis qui nos apparitions de diables et de trpass paroles le Ses Les vocations dit-il , ont-elles donc un condamnent. rsultat - Oui, certainement, un rsultaincontestable et plus terrible que ne peuvent le raconter les lgendes Oui, lorsqu'on appelle le diable avec les crmoni vouluefl, alors
...
((
4 . On le voit, c'est toujours la doctrine du reflet de la v ~ l o n t & ~ produite par M. de Gasparin et rduit nan des milliers de faits non-seulement h par extra, mais anti-volontaires. ( Voir App. cornplm IerMm. xi.) du ch. 2. a Et te in tenebris lucet, lw q u illuminut omnem hominem ve~ nientem in hune mundum. ( h a n g . S . Jean. ) 3. Est-ce que, sans les crmonievolontne saurait plus se refiter? la On le dirait, entendre M. Lvy
M A G I E P R ~ T E N D U E ATURELLE. N
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le diable vient, on le voit, et, pour ne pas mourir foudroy cette vue, pour n'en pas devenir cataleptique ou idiot, il faut etre dj fou.. Les curieux qui, sans tr adeptes1, se mlen d'vocationou de magntismocculte, ressemblent des enfants qui joueraient avec du feu pr d'un baril de poudre fulminante. Ils seront tou tard victimes de quelque terrible explosion. N Pourquoi donc, si l'imagination fait tout,, lorsqueM. hiphas Lvtentait d'voquer Londres, clans un cabinet magique, 'ombre d'Apollonius 2, cette ombre, apr vingt et un jours de prparation face du fameuxpentagramme tracsur la peau en d'un agneau, a-t-elle fini par lui apparatr contraire, comme barbe et comme vtement a Z'idqu'il s'en tai forme Pourquoi disparaissait-elle chaque fois qu'il levait sur elle l'p qu'il tenait la main, et pourquoi ne reparaissait-elle pas sans appuyer sa main glacsur la sienne, pour la forcer baisser jusqu' terre la pointe de cette p voici : c'est Le que d'une part le grand Apollonius, ou plut& son peintre spirituel, corrigeait les caprices de l'imagination du nophyt et peignait d'apr nature; tandis que, de l'autre, cet esprit obissai celte terreur gnra tous les esprits du que monde, nous l'avons constat comme Homr et Virgile, prouven partout et toujours pour les pointes acre La raison? On l'ignore; mais le fait est trop universel pour n'en pas avoir une. Qui le sait? peut-tr les gaz derrir lesquels ils se cachent s'en trouvent-ils affects comme l'lectricit se trouve affect la pointe de nos paratonnerres3. par A qui M. liphaLvpourra-t-il faire accroire-que la rsurrectio d'un mort elle-mm (une d e s uvre les plus
1. Donc il y a quelque chose derrir le gaz azote, car, adeptes ou non, nous le respirons tous toutes les secondes de notre vie, et sans en mourir. 2. Haute magie, ihid. 3. C'est une chose trs-remarquabl que cette aversion des esprits pour les pointes. Nous avons rappel propos de celles employe Cideville, et les de assertions de tous les initi l'antiquit ce sujet, et celles de M. Sevin,
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difficiles, selon lui, de la haute initiation, et le chef-d"~uvredu magntisme) soit que l'obissancd'une drne une autre ne dme, en vertu d'un commandement plus fort que de coutume? Il est vrai que tout de suite il a la complaisance de nous donner la clef de ce chef-d'mure, en ajoutant : Cette rsurrectioest possible dans les cas de congestion, d'touffement langueur, de d'hystr etc. A merveille, c'est-Mire dans tous les cas o la mort n'tan qu'apparente, il n'y a pas de rsurrectio possible. A qui fera-t-il accroire enfin que le fameux tarot, anag a m m e de rota ou roue cabalistique, couvert de signes hiro glyphiques et de noms divins entremlavec l'inf m phallus et le linga, constitue lui seul la force occulte que les rabbins cabalistes invoquent sous le nom de se;nltamphoras ? A qui le fera-t-il accroire, lorsqu'il a soin d'ajouter : Ces signes jet au hasard donnaient loujours les rponse la Providencet? 1) . de
dans les illmoire l'Acc~dmi inscriptions, et l'tonnemen Frre de des de en retrouvant partout cette doctrine, e t enfin cette assurance qui nous a t donn le mdecien chef de l'un des hhpitaux de Paris, qu'un mdiu par de sa connaissance cessait de pouvoir crire chaque fois que l'on posait sur la table et en face de lui une lime pointue. C'est lde la thologimtorol gique, et nous prions qu'on ne se scandalise pas de ce mot, attendu que si rien ne se confond, tout se tient nanmoinen fait de matir et d'esprit. 4 . Il fallait bien que Loudun e aussi son tour dans le livre qu'on rappelle ici. Les tourments des Ursulines, dit-il, n'eurent pas d'autre cause que des courants lectriqueennemis; si Grandier n'e pas tsupplici il farriv de deux choses l'une : ou les religieuses seraient mortes dans d'affreuses convulsions, ou Grandier serait mort l u i - m h e tout coup avec les c,irconstances effrayantes d'un empoisonnement ou d'une vengeance divine ... Aprcette leonl'auteur nous fait l'honneurde nous prendre partie en ces termes : Ce bon M. de M.. ..... peut Atre la fois content et mconten de notre solution. En effet, nous soutenons comme lui la ralitet le merveilleux des effets. Comme lui, nous leur assignons pour cause l'ancien serpent, le prince occulte de ce monde; mais nous ne sommes pas d'accord sur la nature de cet agent qui est en mbme temps, mais sous des directions difl'insirument de tout bien et d e tout mal, le serviteur des prophte frentes et l'inspirateur des pythonisses ... M. d e 11....... a donc mille fois raison, mais il a une fois tort, et grand tort encore. (T. 1, 247.) Encore une fois, nous voudrions bien btre aussi poli pour ce trs-bo M. &liphas Lvy t lui rene
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Quelle est, son tour, la consquencphilosophique et morale de tout cela? La voici; c'est que tout ce que nous venons d'entendre est, part cette dernir phrase et l'insu de tous nos inytl~ographes actuels, la consquenc logique, bien qu'exagr principe sur les rvlatio l'organe et du du par sein desprofondeurs de la nature, telles que nous les enseignent MM. Quinet, Creuzer et Guignault. Quand les forces line taires sont PROPH~TESSES, comme le veut le Dr Sepp, et clairvoyantes, comme le prten Gorres, on peut se passer de bien des choses en fait de merveille, puisqu'on les a toujours sous la main. C'est la doctrine l'ordre du jour, et M. filiphas Lv de trop bonne foi cet gar est pour que nous rsistion au plaisir de le citer encore une fois. Oui, dans notre conviction profonde, dit-il, les matre rel l'ordre des Temde pliers adoraient le baphomet et le faisaient adorer leurs initi la forme d'un bouc. Oui, il a existet il peut exister sous encore des assemble prsid cette figure; seulement, par ainsi que nous, les adorateurs de ce signe ne pensent plus que ce soit la reprsentatio du diable, mais bien celle du dieu Pan, le dieu de nos colede philosophie moderne, le dieu des thurgiste l'cold'Alexandrie et des mystiques no de platoniciens de nos jours, le dieu de Lamartine et de Victor Cousin, le dieu de Spinosa et de Platon, le dieu des cole gnostiques. 1) L'aveu est prcieuet flatteur pour les grands hommes qu'il met en scne1
Voyer ce compliment d'une seule erreur sur mille vritMais cela nous est tout fait impossible, e t avec la meilleure volont du monde nous ne pouvons dire de son livre autre chose. sinon que c'est un livre constamment ditestable et fidl chde cette horrible ths de Proudhon : Dieu, c'est le mal, c'est Satan. Dans son muvre, une seule assertion reste vraie sur mille et mille folies, et c'est celle-ci : Les GRANDES RELIGIONS N'ONT JAMAIS
Un tel aveu contredit et dtrui tout l'ouvrage, pourvu que l'on change le pluriel des religions en si~igzdier. 4 . Haute magie, t. II, 163.
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Entre des mystiques et des rationalistes, si concordants l'endroit du dieu Pan, que pensera donc le philosophe chr tien de toutes ces forces lmentaire Il pensera que celles que nous manions tous les jours, et dont l'application est une des gloires de ce siclesont les excutrice aveugles et machinales des lois primitivement imposes Rduit,e elles seules, et purement naturelles malgr leur immatrialit elles n'ont jamais rien dit personne; mais, appuy sur saint Paul, ce chrtiesait aussi qu'au-dessus des quatre lmen principaux planent des puissances ou des archontes surintelligents, bons quand il s'agit de la lumiremauvais quand il s'agit des tnbr qui, sans intervenir toujours, et ncessairement et interviennent frquemmen les soins de leur double empire, dans e t , soit par eux-mme pour faire le mal, soit par ordre ou permission divine pour le corriger et le punir, s'arment tour tour comme d'un instrument et des vents, et de la foudre, et du feul, et ne nous laissent plus alors le moindre doute sur la nature de leur action. Voil le vrai secret et la vraie philosophie de l'antique cosinoltrie qui n'taiau fond, on vient de nous le dire, que le culte de notre science actuelle pour le dieu Pan, mais, entendons-nous bien, le culte sanctionnpar ces manifest,ations thurgiqueque le dieu prodiguait alors des adorateurs superstitieux, tandis qu'il a grand soin de les voiler ses adorateurs rationalistes d'aujourd'hui. Le culte, au fond, ne saurait y rien perdre.
1. Ps.cm.
APPENDICE
C H A P I T R E XII
I N T E R V E N T I O N S M Y S T R I E U S ED A N S L E S Q U A T R E L M E N PRINCIPAUX
En sa qualit de PRINCE monde entier, Jupiter se devait luidu mm d'appliquer sa propre personne cette expression biblique : (( Dieu est un feu dvoran Aussi, bien qu'il y ait douze dieux full . guraux, seul, il a le droit de se passer de leur assentiment, et lance du haut de son trn le feu sacr a qui, une fois dtach lui, n'est de plus que son ouvrage. A son arrivsur la terre, cet ouvrage est repris par Hphaisto ou Vulcain, qui en forge ses armes ; et 'c'est seulement alors que le feu divin devient foudre 2. D'apr Grove, on se le rappelle, l'lectricitque nous manions ne serait plus que le risultat de la matir ordinaire affect l'esprit par invisible, cause de cette affection. Il y a donc deux feux cleste: l'thr manatiodu ccibire par excellence ; et l'arienqui n'est que la runiodu premier au feu terrestre, et son application notre globe par un cabire d'un rang moins lev Jupiter n'en est pas moins l'm de la foudre, et s'appelle, cause de cela, Jupiter Fulgur, ou Fulgurans, ou encore OElicius 3 . Tout a t sur le feu primitif et sacr les circonstances merdit sur veilleuses de sa descente sur terre, sur son extinction surnaturelle
1 . Deutr. 3. IX,
2. Voir sur ces distinctions le savant Vossius, t. 1, 763, que nos mytho-
logues feraient bien de consulter plus souvent. 3. Le chevalier Drack nous dit qu'en hbre foudre est toujours synola par nyme de fureur, et toujours mani l'esprit mauvais.
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la veille des grands dsastres extinction tri%-bien distingude son extinction naturelle par la faute des Vestales ; tout a tdit sur ses rvivificationsubites et sans cause, constate,ou simule chez tous les peuples et par tous les sages. De plus, ceux d'entre nous qui, dans ces dernire annes deont mand quelques simulations de ce prodige de pauvres rnclium dont ne ils tenaient les mains, et qui se sont vus obis peuvent plus lire toutes les absurdit se sont amoncelesous toutes les plumes qui et, en particulier, sous celle de M. Salverte, pour expliquer ces merveilles l. Qu'il nous suffise de faire remarquer seulement aux initi que c'tai probablement de ce feu-l que Pythagore recommandait fortement de ne jamais le couper avec un glaive, ne scindas ignenz cum gluclio ". C'est bien certainement du mm feu que Zoroastre disait : Ne le consulte que lorsqu'il est sans figure et sans forme, absque forma et figura, c'est- -dir sans flamme et sans braise. Quand il a une forme, ne l'coutpas, dit 2 son tour Psellus ; quand il n'en a pas, coute-lecar c'est alors le feu sacret tout ce qu'il te r,vle sera trs-vra 3. Que dit l'Acadmides sciences de ce feu nouveau et de ces nouvelles rvlatio ? Mais occupons-nous d'abord de la foudre, et tchond'y voir autre chose que du feu. Assurment l'un des plus beaux titres de gloire du XVJII~sicl est d'avoir en partie dpouill Jupiter de sa plus imposante prrogative et d'avoir substitu tous les caprices de ce pr dnatur dieux des et des hommes deux pauvres GAZ, dont la combinaison et la r@ la sion vont tr dsormai cause de tous les foudroiements possibles, et par induction, si l'on en croyait Vico, la vritabl origine de toutes les religions du monde. Franklin, nous disait d'Alembert,
c
jusqu'ici les dieux seuls avaient os prtendr une gloire d'un tel ordre.
1.
Chronos Ini-:n&~ne,tout en dtrhnan Jupiter, s'utait vu forc de lui t laisser le vain l ~ r u iet l'adrninistrat.ion de son tonnerre l.fi Franklin, tout simple demi-dieu qu'il fut pour son sihcle, aurait donc fait et bien plus et bien mieux que le pkre du phre des sikles et des dieux. H Il s'agit seulement de bien prcise mesure de ce triomphe, et la les de savoir si, de mm qu'en pathologie nous avons vu les nvrose plus naturelles donner le change aux plus habiles par leur apparente similitude avec d'autres nvrosecompltemen surnaturelles, il n'y aurait pas en mtorolog ordres de fulgurations trs-diffrent deux malgr leur ressemblance; l'un, comme dit Grove, simple produit indirect et mdia d'une influence, sans dessein; l'autre, traduction trs-immdia trks-directe d'une volont trhs-explicite de Jupiter. et Resterait maintenant savoir laquelle des deux fulgurations le ce?-[volant de Franklin allait intimer des ordres et demander des secrets 2 . Ouvrons donc l'histoire et courons tout d'abord icelle des Etrusques, vrais spcialistes nous dit-elle, en fait de foudres et d'clairs Plac comme critique entre cette assertion de Servius, qui attribue toute leur science aux enseignements do la nymphe et sibylle Bygois consign dans les livres fulguraux, perdus comme tous les autres, et cette autre assertion de M. Salverte (Sciences occultes), que les Gtrusques et tous ces grands docteurs C foudres, y compris Tullus s plus ou Hostilius et Nuina, taien tout simplement les prcurseur 3 pas moins heureux du philosophe amricai , n nous n'hsiterion opter pour l'opinion moderne, n'taien grandes diflicult les qu'elle prsente En effet, lorsqu'on pknh-e un peu plus avant dans la question, on s'aperqoit bien vite qu'on gratifie d'une Acadmi sciences un bon des peuple qui ne s'en souciait gure et que l'on mtamorphosen Berthollet et en Montgolfier des pontifes qui avaient une bien autre misCONSTATS chez eux que sion; car, dit M. Guignault, il est dsormai cet art mystrieud'attira- la foudre consistait seulement en pritkes et en crmoni conjuratoires 4. II Rien n'galedit son tour Creuzer, la crainte et l'horreur dont se sentaient pn6tr ceux qui lisaient ces livres; un ddal rites et da c6rmonieemprisonnait da
i l d? ce X&moir:, p. 376. 2. Tout le inonde conna rmgnifique exprienc u cary-volant, m&Ila d iilue, surmont6 S m p l i t t l e , que Franklin, Rosas et. Char!ea c.iiarg$re.:!. d'une k a d'o q r . d'a'lcr soutirer l'le;tricit: 3. Note sur le ch. 17 du 1. V d.3 Cre~izer[neligions;. 4. Id., ibid.
II.
2;
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l'esprit de celte nation, dont une des villes principales, Cr aurait, selon Vossius, donn naissance au mot cirbmoiiie ', d'o vient que les pures de ~ E g i i s el'appellent la m6re de toutes les superstitions2. 1 n'en est pas moins vrai, va dire l'esprit franaisqu'en dpi 1 de tous ces beaux livres fulguraux, le paratonnerre est plus slr et cette fois, nous serons de son avis; car au point de vue matrie nous fulgurale. prfro beaucoup la mthodconductrice la mthod de Mais la question n'est pas l Il s'agit de savoir comment, SANS PARATONNERRE, fitrusques ivoquaient la foudre. Creuzer, aprhs avoir les essay d'expliquer la singulih-e frquencdes aberrations du cours ordinaire d e la nature fulgurale clans cette conlre finit par s'arrte tout court et par confesser franchement son embarras devant les interventions de monstres dont il est parldansles auteurs, par exemple, qui de cette volta froc ravagea la ville et le territoire de Volsinium, jusqu' ce que les prtre et Porsenna fussent parvenus la tuer, de trs-loin en ivoquant la foudre 3. Nous le savons bien, ce mm esprit f r a y a i s dont nous parlions tout l'heure viendra nous dire encore que, dans ce dernier cas, et en fait d'engins destructeurs, il prf carabine d'un Grarou la d'un Delegorgue; mais supposons que ces hardis libbrateurs soient rest sans cole on ne va pas celle-l comme aux autres, supcar posons que l'on vienne demander un beau jour tons nos plus grands matre lectricitune machine tuer le lion de trs-loin comen ment s'y prendront-ils, s'il vous plat 11 fallait cependant que cette mthode quelque chose de bien imposant, pour que les fulgurateurs de Tarquinie aient pu conquri subitement le respect et l'admiration de toute u n e arnabe romaine, le jour o ils se presentren devant elle u comme des furies vivantes et avec des serpents dans les mains 4 Le maniement deces serpents &ait . leur premier rite pour attirer la foudre; et quel dut tr leur succs pour qu' partir de ce moment le sna ordonnque six enfants des premire familles romaines seraient constamment entretenus chez cette admirable doctrine! chaque peuple de l'truri pour y tudie Pour nous, modernes, il n'y a plus qu'une espc de foudre; et parce que nous attirons assez facilement celles que les $trusques appe
1. Vossius, Elym., 1. 1. p. 83. 2 . Arnob., vu, 2 6 ; et Creuzer, 1. V. 3 . Pline, Hisl. nat., 26. Il est fort explicite : L foudre f u t forcde, dit-il, a
1 )
L A F O U D R E ET S E S M Y S T ~ R E S .
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aient foudres brules et vailles, v m a et bruta, 011 foudres de hasard, II nous nous inquiEtons peu de celles qui, sans attendre la pose de nos paratonnerres, osent venir nous frapper ii l'improviste et sans avertissenlent; nous allons cependant voir qu'elles sont loin d'6tre rares. Les h u s q u e s , i ce qu'il parat confondaient pas comme nous ne et faisaient d'excellente crilique fulgurale. Ils avaient les foudres conseillwsprventives familikres (les unes con.jwables, expiabdia); {lesautres impossibles lt conjurer, "ncxplabilk), et enfin les foudres d'acceptation, de secours et de cl~htiment.Celles de secours arrivaient touJours au bon moment comme pour la volta; ils l'attiraient, dit encoreM. Guignault, demin qu'ils prtendaient l'aide d'un sacrifice Jupiter Pluvius, attirer des pluies dans lesqiielles certaines pierres manales jouaient, dit-on, un grand r6le 1 . n Cette dernir pratique se non~mait aquilicium ou soutirage de la pluie, et nous en parlerons plus loin. Quant la pratique xlicium, elle s'adressait Jupiter ^Elicius, auquel Numa ddiun temple sur le mont Avc-ntin, circonstance qui dispense de chercher le cabinet de physique deTullus Hostilius. On ne joue pas plus avec les dieux qu'avec la foudre. Ces dieux fulguraux taien nombre de neuf en Etrurie, et cornau posaient cette ternell ogdoade prsidfi le dieu suprme et qui par se rapportait aux neuf sphkres. Les foudres de ces neuf dieux s'appelaient fl't.ches de Jupiter, exactement comme chez les Juifs elles s'appelaient les flchede Jhova' Ces flkches avaient toujours un caract&refatidique et ne se laissaient pas confondre avec celles des simples orages, que nous avons dit s'appeler bruta et vana. Bien n'tai plus orthodoxe que cette doctrine trusque Combien de fois, dans l'biture sainte, ne voyons-nous pas le Seigneur foudroyer les coupables et mettre en dgroute les ennemis de son peuple par des orages exceptionnels, accompagn pierres et de de grlon ! Si les foudres sont ses flches le tonnerre est sa voix. Mon c ~ n r s'est 6vanoui en entendant la terreur de sa voix et le bruit qui sortait d... dans sa magni- Sa voix a rugi de sa bouche, expavit cor n~ ficence, et ils l'entendront bient3t, car il tonnera de sa voixadmirable et il fera toutes ces grandes choses que nous nt? connaissons pas &.
1. 2. 3. 4.
Guignault, Notes sur le ch. IV du 1. V de Creuzer. Ps. xvn, v. 16, et cxun, v. 7. Job. xxxvn. Ps. xxxvin, v. 3.
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COSMOLATRIE.
- Sa voix, en divisant les flammes, brise les cdre et fait trembler l. le dser - Si vous ne vous convertissez, prenez garde; l'arc est dj bandet les llkches sont toutes prte %. Et combien de fois les flche n'ont-elles pas 6th lanches! L'histoire biblique est tellement pleine son tour de foudres conseillves venles qeresses, publiques et privies, qu'on semblerait n'y pas connatr foudres vaines et aveuqles. C'est le feu du ciel qui vient dtruirSocouvre la terre dome; c'est lui qui, voqu par le fulgurateur Mose d'&ypte de feux et de grlon ;. . c'est lui qui a fait fondre toute la 3 terre la vue de ses clair, et ses flkches ont marchi droit aux pcheur tout juste au lieu qui leur a t et marque ; comme encore ce sont les foudres et leurs v o i x , fulgura et voces, qui sortiront au par dernier jour du trn de l'Agneau, et, seconde les tremblements de terre, feront tomber toutes les villes des nations 5 . Voyons comment toute cette magnifique posihistorique va s'arranger, trois ou quatre mille ans de distance, des explications tout suivantes donne M. Salverte e t rdit l'heure par le par docteur Littr On le sait, le propht lie dans son df solennel avec les neuf cent soixante-dix prtre de Baal, et en prsenc de tout le peuple, invoque Jhovaet obtient de lui qu'il vienne consumer la victime dpos la pierre de l'autel arros sur d'eau trois reprises diffrente ; il y a lune grande et solennelle victoire thaumaturgique sanctionn par la mort de TOUS les prophAtes rest impuissants 6. Or, pour expliquer ce grand fait, M. Salverte ne trouve rien de mieux que de nous reporter d'abord la batterie de pistolet, qui, dans l'oprde la Clochette, enflamme subitement un mlangd'the et d'esprit de vin ; puis aux expriencede Cadet-Gassicourt, relatid'une certaine quantit d'eau, dter ves a la chaux vive, qui, arros mine la fusion ; puis la combustion de la fleur de soufre ; puis au chlorate de potasse ; et, enfin, au phosphore dont la chaleur, dve lopp son tour, pourra produire l'inflammation '. .. ))
4 . Diviser les flammes est une expression remarquable. Ce n'est pas le tonnerre, ce n'est pas la decharge lectriqu l'on redoute, c'est l'agent que invisible qui spar deux lectricit dividit flammas. les qui 2. Ps. vu, v. '1 3. 3. Ps. xcxvi, v. 5. 4. sag., v, v. 22.
S. Apoc., ch.
XVI.
Voil bien de la science, et un autel bien habilement pr6par6 par un pauvre ermite, qui, n'en sachant probablement pas plus que son peuple en matihrc de physique, improvise simplement son autel en prsencde tous ses rivaux, II au moyen de douze pierres ramasse tout auprks. 1) Une fois entrdans cette voie rationaliste, on ne peut plus s'arrter Si les deux fils an grand prtre pour s'tr servis du feu produ fane, sont foudroy le champ et consumpar le feu sacrh qui sur sort de l'autel du Seigneur * ; si, clans le moment ni&ne ou les deux cent cinquante disciples de Cor font brlel'encens devant l'autel du Seigneur, Mosattire sur eux la flamme vengeresse qui les enveloppe et les b r 3 e 2, M. Salverte les prsent comme des icoliers tranger la science occulte du 16gislateur, et victimes du secret qu'ils bravaient sans le connatre )) Trs-bie ; mais malheureusen~ent,tous ces secrets taien secret le de la tragdieles deux camps les possdaien les exerqaient tour et. tour, bien que sous un drapeau et sous un dieu diffrent ne nous On persuadera jamais, en effet, que dans le premier exemple, c'est- dire dans une occasion aussi solennelle, otl il s'agissait de la victoire et des destine deux religions et de deux grands partis politiques, de les neuf cent cinquante prophktes de Baal aient tous accept sans h sitation, et en prsencdes populations qui vont les massacrer s'ils chouent preuv ne l e u r a u r a i t j a m a i s reussi i eux-mmes une qui et certes, lorsque depuis le malin jusq~b'midi on les voit se couvrir d'incisions sanglantes pour plaire au dieu qu'ils ne cessent d'invoquer grands cris, on touche au doigt la pauvret des batteries de pistolet et des con~b,inaisons chimiques, et le bon sens crie h tue-tt qu'on ne vient pas de gaiet de cpur se brle la lumir d'une exprienc publique, lorsque cette exprienc jamais eu de succ6s 3i n'a Aussi l'histoire nous montre-t-elle Baal prenant sa revanche partout ailleurs que sur le territoire sacret certes il n'taipas si mal inspir lorsque, sous le nom de Jupiter, il ddrobait au Jhovades H6breux et ses flche et ses v o i x ; il le copiait avec sa permission dans ses justices et jusque dans ses clmences jusqu'au jour oh ses pouvoirs Nombres, ch. K I . 2. Id., ch. Y. 3. Celte dconvimu mont Carmel est le type de, cette, autre d convenu au qui paralysait derniremen tous les rn(~diumsamrici~iii convoqu6s par le congr scientifique. Il est clair qu'ils s'altenchient 2 mieux de la part de leurs esprits, et qu'ils taien trahis. Le congres ne se douta pas d e h sikitti.
1.
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COSMOLATRIE.
tan retir6s il tombait lui-mm comme les foudres dont il avait t le recteur temporaire chez les nations de tnhbres rector tenebrarurn harum... cadebat ut fulqur. Et soyons bien certain qu'il n'en disposa pas toujours son gr et qu'il lui fallait un mandat pour foudroyer Tullus Hostilius, c.omme pour servir d'accompagnement la voix terrible que Tite-Live et Denys, prescrivant des sacrifices du haut du mont Albano l,nous font entendre. , Reprenons. M. Saiverte, qui se prdoccupe toujours des ~ t r u s q u e set qui fait bien des efforts pour doter ces populations primitives d'une science transcendante que son diteur Littr M. leur refuse expres2, smen M. Salverte, disons-nous, coinmence par ne pas tr heureux avec la science de Targs le premier thaumaturge et le rdacteu probable de ces terribles rituels fulguraux. Que penserait-on, en effet, d'un physicien botaniste qui, l'imitation de Tarchon, premier disciple de ce pontife, ne verrait rien de mieux, pour prservede la foudre sa maison et son temple, que d'entourer l'un et l'autre d'une ceiature de vigne blanche? Ce moyen ridicule, dit M. Salverte, qui rappelle les lauriers du temple d'Apollon, cachait certainement le vritabl secret.. . a Plus heureux avec Numa, noire savant parvient, moins de frais, eu faire un aeude Franklin, niais en cartan soigneusement l'origine de sa dcouverte enleve disait la tradition, aux deux satyres Picus et Faunus pendant leur ivresse, ... et en laissant de ct les fameuses expressions fulmen piare aut cogere, apaiser la foudre ou la forcer, par ainsi que les mots prires rites et crhmiesemploy tous les auteurs pour expliquer la puissance et rehausser la pit saint roi. du Nous sommes d'autant plus port pour notre part, croire quelque similitude entre ces rites et ceux des prophte de Baal, que le bon Numa n'aurait pas t plus innocent que ces derniers, si l'on en croit l'histoire, de la pieuse immolation des victimes humaines en l'honneur du dieu des lhrusques. A cela prs tout dans la vie de Numa, telle qu'elle nous est rapport les historiens srieuxnous garantit sinon la sainte inspipar ration, du moins la bonne foi relative de ce prince, uniquen~ent proccup intr des religieux de sa patrie.
4 . C'est celte voix sortie du cratr du Monte Cavo que les auteurs attribuaient l'rectiosur ce mont du beau temple de Jupiter, o toute la ville se rendait on procession dans les occasions solennelles, et aux accords d'une musique qui rappelait, dit-on, le chant du Te Deum. 2. Voir l'Introduction de ce Mernoire.
L A F O U D R E ET SES
MYSTERES.
4-23
Mais Tullus Hostilius ( moins que sa vie ne soit encore un mythe), bien que guid par les livres de Numa, s'kcarte du rite sacrk, dit TiteLivel; et Jupiter, sollicitpar cette dtestabl pit prava religione, le foudroie ainsi que son palais. M. Salverte, en substituant aux mots rite et crcn~oni celui de procidis physiques, se tire d'affaire son honneur; mais il faut rendre justice i sa bonne foi; il avoue avoir grand'peine admettre la destruction du monstre de Bolsena, la colta de Volsiniunl, par la machine lectfiqu de Porsenna. Plus loin, il signale encore avec bonne foi la diffrencexistant entre JupiterBlicius, quel'on force descendre, et Jupiter Cataibals tel que nous le montre le grand autel du temple d'Olympia en Aulide, (i faisant sentir sa prsence soit par son tonnerre, soit par de viritables appariiions %. Enfin, notre auteur, toujours force de bonne foi, finit par se d concerter lui-mme Frappde l' -propo avec lequel Zoroastre, roi de Bactriane, assig dans sa capitale par Ninus, est frapp de la foudre au moment n ~ oi~, conjure les dieux de le frapper ;... frapp de n~ il voir, suivant la tradition, un globe enflamm apporter aux mages perses leur premier feu sacr moment mm ou Perseus, leur preau mier chef, les initie aux mystre de Gorgone 4 ; non moins frapp de la liaison qui existe entre cette tradition et la recommandation des oracles de Pltho d'invoquer ii "plusieurs reprises et de bien coute , la voix de la foudre invoququi apporte alors des prnotion trs certaines ; frappe enfin de quelques analogues qui se passeraient encore aujourd'hui sur les bords de la nier Caspienne, Salverte termine avec quelque art que l'on en son chapitre en disant : L'lectricit maniles ressources, pouvait-elle donc suffire aux miracles brillants de l'initiation zoroastrienne? Explique-t-elle cet art de Numa, si nettement dcri Ovide, de faire voir et entendre la foudre par un ciel par serein 6 ? Explique-t-elle surtout le talent redoutable de lancer la foudre sur ses ennemis, tel que l'antiquit le supposait dans Porsenna, tel que deux magiciens trusqueprtendirenle possdeencore au
1.
L. 1, ch.
XXXI.
ZoRoAs-rrm CBDHENUS
et la Chronique
d'Alexandrie.
4. Suidas, au mot PERSEUS. 5. Vers, de 39 48. 6. Fastes, 1. III, v. 367.
temps d'ktiia, ... un toi wSiu que J~lili: C-!p~io?i!ics nous le montre exerc par l'empereur Marc-Aurde, loracyr! par ses yiSi'eres il arrache d u ciel la foudre et la fait tomber sur les n~ochines ses ennemis?... de NON, au moins dans la mesure actuelle de nos connaissances, mesure '. que les anciens n'ont probablement pas dpass Dans cette grande perplexit va devenir notre auteur? Il en que appelle au grand patron des embarrasss aux hasards heiireux, ou mieux encore u l'importation adroite par les magiciens de substances l chimiques, trs-abondante dans des contre trs-loign tout i et fait ignore dans leurs pays i. Grc cette thorie voyez-vous ce bon Numa, qui n'avait jamais quitt ce qu'on pouvait alors appeler son village, ou mieux encore l'oratoire de sa nymphe, le voyez-vous inform par les Fourcroy et les Regnauld, si communs, con?meon le sait, cette poqu les bords sur de la mer Caspienne ou peut-tr au Kamtchatka, qu'une certaine substance appel naphte s'enflammait spontanmen la simple approche de quelques allumettes chimiques ! Le voyez-vous alors faisant une commande en rgl aux chimistes de la Perse, et se faisant e x ~ ~ dicr, on ne sait trop par quelle voie, des masses bitumineuses suffisantes pour toutes ses esphces de foudres ! K C'est au moyen de cette translation que le Tibre, continue navemenM. Salverte, aurait vu, du temps de Numa, le miracle qui clatencore aujourd'hui sur les bords de la mer Caspienne. A merveille; mais les Ihrusques allaient donc aussi de temps imm morial puiser la mm source? Comment alors, une telle multiplicit de transports n'avait-elle pas drpuis longtenlps puis surtout vent et la mine? M. Salverte aurait mieux fait d'en croire l'illustre Saussure, de parlant avec une certaine cranc ces jongleurs indiens qui faisaient tomber la foudre sur les arbres qu'on leur d6signait 3. Au lieu de cela, voyez : voici tout un chapitre cri M. Salverte par dans le but d'expliquer les mystkres fulguraux de l'antiquit par l'lec l'impuissance tricitmoderne; et le chapitre se termine en dclaran Puis absolue de cette dernir cet gard lorsque l'auteur se rejette en dsespoi cause sur les connaissances chimiques de cette antiquit de &. c'est l'diteur son tour, qui dclarcette hypoths inso~mtc~ble Voil donc un auteur et un diteuqui s'entendent merveilleusement pour saper toutes les bases de leur uvr commune.
1. Salverte, p. 398. 2. Id., p. 390. 3 . Observations sur l'lectricit6 493. p. 4. Voir Introduction du docteur Littr 41. p.
Mon Dieu ! que de dieux dans la niacliine, quoi Dsos in machina pour en 6carter un seul! Ce qui n'empcher pas M. Figuier et consorts de rpt satitque le progr& de nos sciences modernes explique TOUT aujourd'hui. Au reste, il s'agit bien vraiment de Tullus et de Numa. C'est partout que se montre une foudre surint~elligente et vengeresse, oui, partout, et dans l'Histoire sainte comme dans les histoires profanes. Il suffirait de n~entionnerle prophkte Ihie foudroyant d'une prir les deux assassins envoy sa poursuite, mais contentons-nous du profane. Sans sortir des annales romaines, o t ~tous les coups de foudre taien soigiie~isement enregistrks avec toutes leurs circonstances i , on pourrait en faire une bien ample moisson, et cela dans tous les temps ; car, avant Ron~ulus,nous voyons Aulius Sylvius, son prdcesse conme roi des Latins, enfld'orgueil, vouloir lutter et combattre contre Jupiter. Vers l'poqudes fruits, quelques orages tan venus dsole la contre ordonna tous ses soldats d'imposer silence Jupiter en il faisantplus debruit que lui, mais ayant indignles dieux (dit Dcnys d'Halicarnasse, 1, 71), il fut foudroy et noy avec toute sa maison flans le lac d'Albano. Eusb ajoute (Chronique) que, de son temps, on voyait encore dans le lac la colonne qui indiquait cette place. Franchissons douze sicles et nous verrons, dans l'ann4 0 8 de notre re sous le rGgne d'Honorius, des prtre venus d ' h u r i e Rome, tout fiers d'avoir prserv ville de Nevia de l'invasion d'Atla tila par le moyen des foudres et des dclairs qu'ils avaient voquk selon les rites el les invocations de leurs anctre2 . 1 en est de mm pour l'invasion d'Alaric. Les magicienfi trusque 1 de proposent l'v4qu Rome de tenter pour cette ville ce qui vient de leur russi Narni, et Zosime prtenque le saint-pl allait le leur permettre lorsque l'indignation publique des chrtien renfit voyer les magiciens '. Il y avait surtout intervention videntdu feu clestdans la ratification des trait& comme dans la sanction de certaines lection politiques; et certes il tai bien difficile d'amener toujours le hasard ou l'adresse point nomm toutes les fois qu'il s'agissait, comme le dit Virgile, de ratifier par l'explosion de la foudre les pactes des
1. Cet ancien usage durait encore du temps de Constantin, car il en recommande avec instance la continuation exacte. 2. Voir Zosime, 1. V, ch. XLI, Histoire roinaine. 3. Id., ibid.
426
COSMOLATRIE.
nations. Que notre pr l'entende, disait-on, lui dont la foudre sanctionne tous les pactes l ; et la foudre de rpondr aussitt C'tai encore une concidenc fulgurale bien singulire celle qui, dans un moment critique, abattait d'unseul coup les tteset rien que les ttes de toutes les statues des Csardans leur temple. C'est ce que nous appelons aujourd'hui les caprices de la foudre. C'est tri%-bien dit. En Perse, Darius, fils d'Hystaspe, monte sur le trn ; ses nouveaux sujets tombent prostern devant lui et l'adorent comme l'l des dieux et comme un dieu lui-mme en cet instant, le tonnerre gronde et l'on voit clate foudre la Pas n'est besoin surtout de remonter aux Cyclopes de la fable qui secoururent Jupiter contre les Titans par leurs foudres et leurs clairs pour les retrouver partout ou il y a lutte srieus mystique. C'est et coups de foudre redoublis que les gymnosophistes de l'Inde repoussaient entre YHyphasis et le Gange les agressions de leurs ennemis3. Si le nom de Philostrate nous inspire peu de confiance, Pausanias, son tour, nous montrera tous les soldats d'Alexandre au moment o ils pntre dans le temple des Cabires, pr de Thbesfrapp par les clair par la foudre. et M&nes prodiges chaque page des annales des deux mondes, et surtout de celui que nous appelons si inconsidrme Nouveau. le Que ceux qui veulent savoir quoi s'en tenir sur les fulgurations vengeresses lisent i'ouvrage de ['abb Brasseur de Bwrbourg, et celui du savant Orioli, intitul6 f i h i n i celebri ; ils seront frapp de tout l'esprit que peut recle coup de foudre. un Mais, en fin de compte, nous diront MM. Littr Salverte et Pelletan, (( vous ne pouvez nier que le diable ne soit aujourd'hui chass de l'atmosphr * ; par consquentencore une fois, votre Jupiter a battu en retraite devant Franklin, et nous n'avons plus besoin ni de prire ni de paroles pour le forcer descendre : un bon conducteur, et tout est dit. Vous avez raison d'tr fiers, messieurs, mais tes-vou donc bien certains de l'tr toujours bon droit? Pourriez-vous bien jurer qu'il n'y ait pas aujourd'hui, comme jadis, plus d'une espc de foudre, et que vous les conjuriez toutes? Et ddj pour les foudres ordinaires, pour les foudres bruta et
1. &neid., 1. XII, v. 200. 2. T Z ~ L Z ~ S , Chiliades. 3. Philostrate, Vie 'Apollonius 1. Il, ch. xiv. 4. Voir l'ouvrage de ce dernier sur l'Esprit moderne.
LA FOUDRE ET SES
MYSTEKES.
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vana, le paratonnerre n'aurait-il rien perdu de son crdit foudres Ces sont-elles aussi aveugles qu'elles vous le paraissent? Nous avons lsous les yeux un rapport de M. Pouillet, charg dans ces dernikres anne d'aviser la rformou au perfectionnement ncessairdu systm de Franklin, en raison des craintes qui, de tous les ct con~mencent i se faire jour. dont D'abord, ce rapport reconna qu'il n'y pas de nlto les coups soient plus rgl slr mieux distribus Jamais, dit-il, LA plus et
FOUDRE NE S ' ~ L A N C E SANS SU'UO~?" OU ELLE VA;
HASARD.
Ce qui fait qu'on ne peut tr s u r de rien. (iEn 1753, Richemann, de Saint-Ptersbourg fit un des premiers paratonnerres; pendant qu'il se baissait pour examiner son uvre une langue de feu se clitache de la c h a h e et vient droit sa figure ; il tombe roide mort. (( Cependant personne ne se mfi jusqu'en 1823. Mais cette mm anne gouvernement conjure l'Acadmid'empche la foudre de le foudroyer ses paratonnerres, et Gay-Lussac rdig instruction toute une nouvelle. (( Cependant, depuis 1823, on continue voir des paratonnerres foudroy comme auparavant ; des btimenten mer sont littralemen mitraillis, comme le New-York en $829, et le Jupiter en 1851. (( C'est que jusque-la la mithocle tai'mauvaise, et que jusque-l au lieu de soutirer la foudre, on donnait la foudre. Comment! il se pourrait! pauvres crdule que nous sommes, penfulmen, n nous dant que nous rptio sublime eripuit c ~ l o le faisions tout ce qu'il fallait pour l'attirer sur nos tte !... Mais enfin, en 1854, voici M. Pouillet, l'auteur du rapport, charg lui-mm d'empche qu'on l a provoque; il essaye, mais il convient encore que, A thoriet pratique, rien n'a chang part une diffrencnotable dans les pointes, TOUT EST COMPROMIS; quant aux distances observer, pas d'autre rkgle, pas d'autre autorit que les vieilles traditions, et malheureusement les vieilles traditions n'ont rien d'encourageant. On le voit, quand la galerie n'est plus l la science se confesse volontiers. Mais ce secret de la confession, essayez un peu d'en risquer quelques mots dans un journal ou dans un salon, et vous verrez comme vous serez compris et r e p . Quant aux pratiques ct caprices, nous possdondepuis deux ans une belle monographie de la foudre qui soulkve encore bien des questions et renferme des faits bien tranges le docteur Boudin, M. mdecien chef de l'hbpital militaire de Vincennes, connu par une foule d'ouvrages scientifiques dont le dernier, la Giographie midicale,
suffirait 2 l'illustralion de toute une vie, M. Boudin, disons-nous, frapp imparfaite des effets des paroies d'Arago lsur les lacunes que l'tud de la foudre laissait dans la science, essaya dernihrement d'en combler quelques-unes, et vint apporter au monde savant une foule de documents curieux dont nous allons seulement relever quelques-uns. Suivant lui, par exemple, ce seraient non-seulement certaines conq tres certaineslocalit u i se trouveraient tr les tristes privilgi ou les heureuses dshrit la foudre, mais ce seraient encore de certaines races et certaines professions, en dehors de toutes conditions physiques favorables ou dfavorable phnom&ne au Ainsi tous les rabbins nous parlaient jusqu'ici, comme d'une tradition antique et g6nral parmi eux, de leur immunit l'garde la foudre. Eh bien ! croirait-on que les rec,herches si consciencieuses du docteur Boudin n'aient jamais pu lui faire dcouvriun seul cas de foudre contredisant ce principe? Faudra-t-il en conclure que le Juif est un mauvais conducleur? Faudra-t-il appliquer le mm principe la. femme en gnra qui ne serait frappee, cl'rprh ses tables et relativement l'homme, que dans la proportion de 1 0 67 ? On comprend mieux la frquence quoique dj trs-extraordinaire des fulgurations de clochers, parce qu'on l'explique par la flch ; mais comprend-on aussi bien que le Jupiler, ami des Juifs jusqu'au point de n'en pas foudroyer un seul, s'acharne au contraire, dans une proportion considrablesur le prtre et notez bien, non pas seulement sur le prtr voisin du clocher, mais sur le prtre partout, dans les champs comme i l'glise cheval comme l'autel; et, lors qu'il est un autel, c'est cet autel que l'on choisit de prfGrence comme le moment prf l'ofice est encore incontestablement le nwdans ment de la consecration. On a vu quelquefois en ce moment le prtr dshabill entier, le calice et les saintes espce arrachees de ses en mains, les instruments du sacrifice fondus par privilge quand tout le reste des bons et des mauvais conducteurs tai prserv On a mm vu la razzia, tout en dt,ruisan canons imprims les s'arrkter devant les paroles sacramentelles hoc est corpus m e m ; )) et bien qu'on ait voulu nous expliquer ce respect par l'encre rouge de
1. u v r e d'Arago, t. 1.
2. Voir J" Mkmoire. 3 . Dans la nuit, d u 1 4 au 45 avril 4718, M. Boudin nous montre vingt-
quatre clochers foudroyks entre Landerneau et Sainl-Pol-de-Lon trois cent et quatre-vingt-six en Allemagne dans une priodde Lrente-trois ans.
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leurs caractres on conviendra que ces prdilection ces exclusions et si frquemmen rpt finissent par avoir un bien singulier caractrc D'autres fois, au contraire, l'hostie seule est eniportck ; une autre fois, et ceci est bien plus extraordinaire, dans le pays de Lige le coq et la croix d'un clocher disparaissent, et se retrouvent enfouis dans les profondeurs du cimetih-e, sous un tertre vert qui n'avait remu viridi oc inmoto. jamais t Nous avons vu, il y a deux ans, au fond du Valais et dans la vall de Zermatt, un presbytkre loign clocher, et dans lequel ce clocher du nanmoin tai venu s'implanter par la pointe et tai restinextricablement e n c h h et l ce fla des fulgurations arrivait en septim apr celui des sauterelles, des inondations, de la guerre civile, des incendies dpidmiques maladies contagieuses et des trembledes ments de. terre :tant est fond cette croyance la sirnultanit la ou succession des flaules plus contraires, que nous avons constat plus haut l. M. Orioli (Fulmini celebri)ne peut s'empcher ainsi que M. Boudin, de rapprocher l'&-propos de tous ces coups de foudre, au moment du saint sacrifice, de celui qui les caractrisdans la Bible, lorsqu'ils viennent consumer les holocaustes et les victimes, au moment o on les pose sur l'autel Que dire surtout devant l'application systmatiqudu mm -propo au fait que voici? Pr du bourg de Gi~naque,trois petits bergers, pour passer le temps, s'avisent de jouer la messe et d'improviser un autel, sur lequel ils posent du pain et du vin. Un des trois enfants remplit le rble du prtr et se place l'autel, il officie; mais tout coup, au moment de sa fausse communion, il voit tomber la foudre qui consume l'autel et t,out ce qui s'y trouvait plac enLes fants tombent terre et restent plusieurs heures sans parole. Cette affaire, comme on le pense bien, fit grand bruit Que dire encore de ces chambres privilgi l'on voit h. pluque sieurs reprises visite la foudre, et de ces magasins poudre qui, par de tout temps et bien qu'ils soient sans clocher, sont l'objet de ses plus constantes visites? Il est vrai que l moins que partout, ailleurs, la foudre ne fait pas tout ce qu'elle veut; elle y para surveillet brid une force videmmen par supkrieure ; car si, d'une part, elle s'abat sur les magasins ii poudre avec tant de prdilectioque certains
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T. 1 de ce Mmoire Giwies pidimiques App. 2. Paralip., 1. II, ch. vit, v. 1 ; Rois., III. xviu, 58. 3. Boudin, IIe Mmoire xxn.
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savants ont cru voir l i on ne sait quelle affinitpour cette substance, de l'autre, elle la respecte parfois avec un soin si dlica que les gardiens finissent par se rassurer beaucoup trop cet @rd. Qui pourrait croire, par exemple, qu'on 1'1 vue au magasin de Maromme, pr Rouen, rduir petites planchettes deux tonneaux remplis depoudre en sans produire a u c m explosion, et bouleverser les caisses de la poudrikre de Second, Venise, sans y mettre le feu? Dans le premier cas, il est viden qu'elle a touchi la foudre. Or, si vous expliquez cette innocente promenade de la foudre sur la poudre par la non-conductibiliti., nous vous demanderons d'abord pourquoi elle para l'attirer aussi souvent que vous le dites, et pourquoi, dans d'autres circonstances, elle produit par le plus simple contact avec la poudre des explosions et mm des dsastre aussi pouvantableque celui qui, Brescia en 1769, renversa la s i x i h e partie de la ville et fit pri trois mille personnes l. Ainsi elle se promkne un jour sur lapoudre sans dveloppe tin une celle, et, un autre jour, elle s'en sert pour faire sauter toute une ville !... Et en regard de cette irrgularit dans la distribution des faits, quelle bizarrerie et souvent quels caprices malicieux dans leur excutio ! Que signiiie, par exemple, toute cette chevelure enlev deux personnes, et accroch ainsi que leurs sabots au haut de l'arbre qui les abritait? Que signifient ces pidmi langues arrachies side multanmen la foudre, bien que dans beaucoup d'endroits diff par rents, et exceptionnellenlent a tous les autres organes? Qu'est-ce que toutes ces concidence si frappantes entre l'instant du crime e.t la fulguration, surtout lorsqu'h chaque rcidiv il en revient une nouvelle? s i La foudre, dit M. Boudin, a jou un grand rble dans la vie de Luther. On sait qu'il se fit moine aprks avoir eu un de ses Devenu rformateur racontait il amis d'enfance foudroy i ses cdts que le cur de Kunwald, ayant prononcces paroles : Si l'kvangile de Luther est vrai, que la foudrc m'crase avait timm diatement foudroyUne autre fois, et c'est la contre-partie, se rendant Worms pour obi Charles-Quint, il aperuun homme Pfiffingsheim, qui plantait un or:no : -Donne, dit-il, c'est k moi le mettre en terre ; et puisse ma doctrine crotr comme ses brawhes! Nous n'tionpas bien loiu de cet arbre, dit-il, quand la foudre tomba dessus et le dracina (Tisch-lieden, p. 368.) Mais voici quelque chose de bien plus tonnant Chine, dit touEn jours notre docteur, la foudre a paru s'attaquer plusieurs dynasties,
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dont chaque membre s'est trouv foudroy au moment mm de l'accomplissement d u mm crime, et, notez bien ceci : LA FOUDRE CRI VAKT SUR LEUR PEAU LA NATURE DE CE c r m ~ L A RAISON DU C H A T I M E N T ~! 1) ET Qu'est-ce que tous ces globes lumineux qui prennent des formes d'anin~aux,dont nous trouvons des milliers d'exemples dans toutes les annales de sorcellerie et que la science s'imagine avoir expliqu par la dnominatiotri%-mensonghe d'cclairs en boule 2 ? Tout cela nous para autant de raisons militantes pour maintenir, au moins provisoirement,, la distinction si rationnelle des Etrusques entre les coups d e foudre insignifiants et mat6riels de Franklin ( b n ~ l a et v a n a ) e t ceux qui arrachent M. Boudin cette spirituelle sortie : Que, jusqu' prsent on n'a vu dans la foudre que du feu, tandis que ce qui la caractrisavant tout c'est l'imprvule contraste, le rnysthrieux. ( I I e hfimoire, p. 50.) Nous n'avons esquiss jusqu'ici que le canevas d e l'histoire de la foudre, histoire remarquable surtout par ses lacunes. Quant aux globes lumineux, dit Arago propos du chat Babinei, ils sont vrainlent une pierre d'achoppement pour tous les de iu mtorologist b o w /bi, e t les paratonnerres les m e x dablis se montrent souvent inefficaces contre eux. Ces &clairsen boule nie pa'1. Consulter, pour es fait, dans le5 extraits des manuscrits chinois: dole Rapport de M. de Meritens, int,erprt francais en Chine; 20 la Brontologie du docteur Liljevals, mdecidu roi de Sukde; 3 enfin, le dernier M6moire de M. Boudin, qui les cite l'un et l'autre. 2. Nous avons consign (App. du Pr Mmoire fait trh-trangebeaule coup plus trangque tous les ntres rapport par M. Babinet, et insr dans les u v r ed'Arago, t. 1, p. 2/19. Il s'agit d'un ouvrier du faubourg Saint-Antoine qui voit un jour descendre par sa cheminee un globe de feu sous la forme d'un jeune chat, qui vient jouer et se frotter aux jambes ... L'ouvrier l'vit heureusement par plusieurs manuvre assez douces; puis le globe s'deve la hauteur d'un mtre s'allonge, dcoll soigneusement un papier qui masquait entibrement un tuyau, remonte par ce tuyau. et finalement clatau haut de la cheminee, en produisant une explosion epouvantable. L'6clat de ce globe, ajoute, eu terminant M. Babinet, n'tai pas blouissan ne produisait aucune chaleur sensible. et Nous abandonnons & d'autres, reprend son tour M. Boudin, le soin d'expliquer, s'ils le peuvent, l'essexe d'un globe de feu ne donnant lieu aucune sensation de chaleur, AYAST L'ASPECT D'UN CHAT, promenant lense tement dans une chambre, et s'chappan un trou de la chemin par recouvert d'un papier qui1 decolle sans l'endommager. Seulement, il nous para bien difficile de conserver ce phnom nom d'clai boule. le en
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raissent aujourd'hui un des phnomn plus inexplicables de la les physique. Comment se forment-ils? Dans quelle rgiosont-ils nhs? D'oi~ proviennent, ces s u b s ~ i n c c squi les composent l?... Pourquoi s'ard e n t - i l s quelquefois, pour se prcipiteensuite, etc., etc. ? Devant toutes ces questions la science reste muette2. Quant nous, s'il nous est permis, apr des paroles aussi graves, d'en profre quelques-unes qui le seront moins, nous oserons avancer que le porte-foudre qui vient de paratrici sous la forme du chat pourrait peut-tr nous aider comprendre le Jupiter porte-foudre qui apparaissait dans ses temples sous la forme d'un blie (Jupiter Ammon) ou sous la forme d'un taureau (Jupiter, ravisseur d'Europe), et, mieux encore, tous ces dieux qui apparaissaient dans leurs temples sous cette mm forme de chat. Notre cas filin une fois bien constat et bien compris, il nous deviendrait inutile de recourir aux symboles ordinaires, et MM. Creuzer et Guignault seraient dcharg soin d'enfanter un neuvim du volume sur les emblme du chat. Sous leur plume, il est vrai, les caresses si moelleuses et si discrte de ce chat exceptionnel auraient signifiprudence, mansutudet discrtion clt!collage sans dchi le rure de ce papier que le tonnerre ne pouvait pas v o i r JI aurait t la mise en action di1 fameux vers : n Plus fait douce~i~r violence, 1) et que l'explosion finale et bruyante, la fin du parcours, aurait pass pour le triomphe clatan rserv toutes les vertus modestes. Mais, encore une fois, tel qu'il est, et pour revenir un langage cessera plus srieux cette pierre d'achoppement de la mtorolog d'en tr une le jour o se rappelant tout ce que nous venons de dire sur le ftichismanimal et sur la cosmoltrienous voudrons bien comprendre qu'il y a autre chose que du feu et du hasard dans les . manifestations fulgurales 4
1. Ainsi, notez-le bien, c'est sur leur substance mbme que porte le doute d'Arago. 2. u v r ed'Arago, t. 1, p. 21 9. 3. Expression de l'ouvrier. consign M. Babine:. par S- Nous avons l h , sous les yeux, une brochure sur les a Images pholon'leciriqiies de la foudre, par M . AndrPoey, directeur de l'Observatoire de la Havane, etc., etc. Ce savant se donne pour un ami de M. le docteur Boudin (p. 74) et base toute son admiration pour lui sur ce que s nul n'a envisage les effets varies et contradictoiresde l'agcnt lectriqu un jour aussi sous nouveau et avec un esprit aussi vraiment philosophique (p. 8 2 ) . Comme le savant francais, M. Poey s'empresse d'accepter la plupart des effets singuliers que nous venons d'enregistrer, tels que les images, les croix, les flammes
du temple de Jrusalemles reproductions de paysages, etc.; mais il a bien soin de ne pas enregistrer les inscriptions raisonnes malices plaisantes, les le choix des prktres, l'inmunitc des Juifs, le chat-foudre sans chaleur, etc. : tout cela drangeraipar t,rop, probablement, les thorietoutes physiques et toutes chimiques dont il ne veut absolument pas sortir. Il y a plus, il n'a pris la plume, nous dit-il, que pour dissiper A JAMAIS L A PART D U MERVEILLEUX QUI A E N V E L O P P I ~ JUSQU'ICI CE P I I ~ N O M ~ N E NATUREL (p. 11 (71).)) Voil donc encore une fois le p a r t i p r i s i~ p r i o r i bien constat ainsi que le pendant scientifique de la mthod historique-Renan sur l'impossibilit d'admettre les faits merveilleux TELS QU'ILS SONT ! A chacun sa mthod d'observalion et d'exprience qui nous tonnseulement,, c'est qu'avec de tels Ce principes on puisse tant admirer l'esprit philosophique et la haute port de des tude M. Boudin, que nous soupconnons fort d'entendre la chose tout autrement que son admirateur, et de n'avoir d'autre antipathie, en fait d'histoire et d'exprienceque celle des faits TELS QU'ILS NE SONT PAS. :) P. - S. Aujourd'hui, '10 ao '1 862, nous trouvons dans les journaux u n extrait de la Franche-Comt sur la chute d'une boule de feu sur les bAtiments de l'hhpital d'Ornans, o elle sembla jouer pendant longtemps.
(( Ces singuliers effets de la foudre rappellent, dit le Pays, les bizarreries du fluide lectriqudont l'histoire rend de frquent tmoignages c En 47'15, le tonnerre gronda sans discontinuer pendant deux jours et deux nuits. &tant tombe sur l'abbaye do Marmoutiers, prsd Tours, il cassa les tuiles des toits, cribla les portes au point qu'elles ressemblaient de la dentelle, fondit deux cloches et en prcipitune troisim k pr de deux cents pas du clocher. On trouva les volailles touff vingt-deux chevaux tus foudre et La descendit dans les caves du monastre dfon plusieurs pice de vin et remonta dans le rfectoireo dinaient les religieux au nombre de cent cinquante i deuxPtables. Elle fit le tour de. la salle, en brisa les vitres et renversa les cent cinquante chopines #tai qui contenaient la ration des moines, qui elle ne fit aucun mal. Ils en furent quittes pour la peur et pour boire de 'eau ce jour-l Pendant la dmenc de Charles VI, il y eut un hiver si rigoureux que l'encre gelait dans la plume du secrtair la chancellerie, assis pr d'un bon de feu. Dans l'tqui suivit, le tonnerre gronda frquemment Angoulhme, il A tomba sur l'glis des Capucins, qui taien matines, et teigni i toutes les lampes. Saisis de terreur, les pres'envelopprenla tkte de leurs capuchons, se prosternrenet priren pour loigne foudre. Insensiblement l'orage cessa. la Quand vint le jour, ils priaient encore. Ouvrant alors lesyous en tremblant et faisant de grands signes de croix, ils s'aper~urentqu'ils n'avaient plus leur barbe. Le tonnerre les avait rases tout AUSSI PROPREMENT que le plus habile perruquier. Un fait plus singulier encore et moins comprhensiblec'est de voir Ir tonnerre tomber sur de la poudre sans l'embraser. C'est ce qui a r r h a , la
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3 novembre 1775, Maromme, petit village loignde trois kilomtre de Rouen. La foudre brisa une poutre d u toit, pnt parmi huit cents barils de poudre, en cras deux, et rien ne prit feu. Le 27 septembre 1772, on vit tomber Besancon la foudre sous la forme d'un gros globe de feu, qui traversin le magasin bl l'hbpital clu Saint-Esprit, ne blessa personne, se prcipitclans le Doubs, dont il fit jaillir les eaux plusieurs mtresd hauteur, et parcourut sous l'eau un espace d'une centaine de mtres Le M juin 1690, le peuple tan rassembl dans l'glisde Saint-Ralzund, le tonnerre tomba pr de l'autel; les deux chaires de prdicatiofurent r duites en mille pices sans que ceux qui taien dedans regussent la,
moindre blessure. Les semelles des chaussures de plusieurs personnes se trouvren enleve'es comme s i elles eussent tcoupe l'aide d'un instrument lrs-tranchant Les habits d'un boucher furent cribld'une infinit de petits trous, et toutes les pice de l'horloge furent fondues de manir qu'on n'en retrouva aucun vestige. On le voit, il faut dcidme remanier dans nos traitde physique tout l'article foudre, revenir la distinction trusqu entre les foudres matir et les foudres esprit, et sous-diviser enc,ore celles-ci entre les foudres terribles et vengeresses et celles d'un he ordre que nous proposons d'appeler. celui des foudres surveille'es et bouffonnes.
S.
On peut changer d'lme sans changer aucunement de rkgne et de famille. Tous les membres de celle-ci se tiennent et s'entendent de telle sorte que l'on ne peut s'occuper de l'un sans parler aussit de tous les autres. Ainsi, quel rapport parat-i exister, au premier coup d'il entre la bonne et bienfaisante Crh les divinites infer: et nales, c'est- -dir entre les moissons et le feu central de la terre? Au-. c m , et, cependant, gardez-vous de vous y fier, car, notre avis, Cr Dmt Tha ce principe passif et fminide la nature et tout peut tr envisagde bien des manire diffrentes Cette grande m de la terre a bien des aspects diff6rents. Nous l'avons dj dit, et nous le rptero encore, rien n'est plus doux, plus sympathique que cette Notre-Dame d u paganisme, cette reine du ciel, cette toilde la mer, cette terreur des dimons, cette Maaqui a donn son nom au mois de mai, consacr son cul te ' ; pleine de grbces et de vertus, quelle sduc tion n'est pas la sienne, sous les traits et sous les doux noms de Diane
1. Voir, sur toutes ces appellations, notre note d e la Vierge irnmactdde ( ' 4 ~ "v o l u m ~ , 4 4 3). p.
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chasseresse ou de chaste Lncine! Mais, encore une fois, prenez y garde, car, bien que toutes les gnalogi s'accordent pas trks-exactement, ne bien que Dmte suivant les uns, soit la mkre, et Cybble la fille d'un mm dieu, pour nous c'est une seule et mm divinit c'est la terre, t e l l u s , y-? ou yucc O r , dj trbs-suspecte nos yeux sous ce nom de Cybble qu'elle doit aux fureurs de son infm sacerdoce et aux convulsions orgiastiques qu'elle leur donne, de quoi n'est-elle ou I pas capable lorsqu'elle s'appelle T L Q ~ V Ylorsqu'elle devient Proserpine l ? Gpouse d'Ifphaisto Vulcain, il ne faut pas se le dissimuler, cet Adonis, qu'elle pleure et qu'elle demande avec tant d'ostentation tons les chos loin $t.r le vrai soleil pleurpar la vraie Notre-, bien Dame. est tout simplement l'anti-soleil ou le soleil souterrain, celui qui donne son nom d'Adoneidus l'Ad, tinbres autrement dit Pluton, Nous voici donc revenu Jupiter Summanus, c'est- -dir au dieu des mnes dont les foudres nocturnes alternaient avec celles de Jupiter Diespater, pkre du jour, et c'est rentrer dans les entrailles de la question que de rentrer dans celles de la terre. Comme ce feu central (Vesta, de iirr-la, foyer) tai phnom le capital et le plus adore de tous, ceux que pouvait offrir la terre, G ' ~ W , sous ce dernier rapport que nous allons tudie culte de feu. le La terre tan l'pous d'Hphasto comme Vnu rp,ous est de Vulcain, comme Proserpine est l'6pouse de Pluton,, ces trois pouses qui n'en font qu'une, ne peuvent trouver mauvais que nous les laissions un peu dans l'ombre, pour nous occuper de leurs trois pou subterranen qui, de leur ctne sont qu'un comme leurs femmes, et ne font qu'un avec elles. Qu'est-ce donc qu'Hphast Vulcain, si ce n'est le dieu prcipit du ciel par son pre et rest boiteux par les suites de cette chute? On le serait moins, car c'est le dieu, le patron, le vice-roi des Titans foudroy comme lui, et relgu avec lui dans le feu ceqtral de la
1. Cybile vient de icu&iGeTv, parce que les Galls ou Evirati, les Cabires, et les Telchines, avaient l'habitude, pendant leurs inspirations, de tourner sur la tte rolare in caput, dit Vossius, 1. II, p. 593, ce qui rappelle tout a la fois et les mnade quelques-unes de nos nevropathies mysterieuses, entre et auires celle de ce Fontaine, secrtair commandements de Louis XV. qui, des apr avoir lu quelques lignes du livre jansnistdu pr Quesnel, fut pris d'une contagion tournante qui durait une ou deux heures et persvra pendant six mois; ce que nous nous sommes permis d e trouver un peu moins naturel que M. le docteur Calmeil e t M. Figuier ne le trouvqient. (Voir Ier Mmoire v, 8 4.) ch.
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terre, o ils conservent le nom de curuati oa courbis. Tout cela est trs-biblique et le ctu g i q a n t u m , ou club des gants prsiddans la ghennpar Lucifer H6phastos (les deux noms signifient portefeu) ne veut pas dire autre chose. L'un n'est pas plus mythologique que l'autre; ils ne diffren que dans les noms. Hlas feu central ne l'est pas davantage, et ceux qui rient (si le cela s'appelle rire) de la ghenn de ses flammes, rient tout simpleet ment de la vrit physique la plus solidement tabliqui existe. S'ils en doutent, qu'ils se donnent la peine de creuser de cinquante mtre seulement le sol de leur jardin, ils trouveront les premiers indices de la loi; qu'ils continuent et se donnent encore la peine de descendre, leur thermomtr la main : chaque nouveau vingt-cinq mtresils trouveront une augmentation d'un degr Puis enfin, qu'ils veuillent bien se dpouille leurs habits, et descendre, non plus dans leur de jardin, mais dans quelques mines du nord de l'Allemagne, et l mille mtre de profondeur, ils verront de nlalheureux mineurs, haletants, essouffls demi brfils condamnant, pour quelques thalers, i se au martyre de saint Laurent, pendant que, trois mille pieds audessus de leurs ttes la neige couvre leur champ et gl leur famille. Il est donc tabl scientifiquement, par une infaillible loi de progression, qu' plusieurs centaines de kilomtre au-dessous de nous, de NOUS TOUS, entendons-le bien, doit s'tendret s'agiter gros bouillons cette vraie marde flammes, dsign dans nos saintes criture la par terrible expression de lac ou m a r a i s de soufre et de feu, lacus, stagnum ignis ac sulphuris2. C'est elle qui clairde ses lueurs sinistres les profondeurs plus ou moins tnbreus l'ad gnra les de dont sous-divisions spcifi les noms d'enfer, schol qhenne cu sous de l a terre ou limbes, constituent cette topographie souterraine et d solqui, jusqu' l'arriv de Jsus-Christportait exactement ces mme noms de ad (ou enfer genral) tartare (ou prison de Plude ton, ccircer Pluionis), de m a r a i s stvqien et de champs lhysies, qui reprsentaien bien videmmen aussi nos limbes et ce que la thologi appelait le sein d'Abraham. Les h i m y c s et les E u m i n i d e s n'exeraien leur effrayant ministbre que dans les dernihres profondeurs de l'enfer, et seulement l'gar des Sisyphe, des Tantale et des Ixion. Les hros sages et les bons les (vp~~irroi), n'y taien bienheureux, y &aient du moins plus s'ils pas
1. Selon Vossius, de ainsi ou $ u +, 2. &oc., ch. XIV.
allumer.
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heureux (paxapu"~oi) gotaientoutes les douceurs relatives de leur ,et quasi-paradis. Ainsi donc, jusqu' l'av6nement de celui qui venait ravir les clefs de encore, le paganisme disait cet empire laHiphaistos qui les dtenai vrai, sur l'enfer comme sur tout le reste, et s'exprimait exactement comme nous nous exprimons nous-mmesi trks-prci Cette unanimitde croyances fondamentales et de dtail n'entranai plus cependant la conversion des libres penseurs du pas paganisme que celle de tous les nhtres. Lucien plaisante comme Voltaire sur l'enfer des bonnes femmes, et Arnobe nous l'apprend : Vous les entendrez rire, dit-il, toutes les fois que nous leur parlerons de la g6henne2. D Heureux plaisants, qui ont un enfer sous les yeux et qui ne peuvent pas croire a un autre! qui roulent leur rocher comme Sisyphe, qui souffrent de la faim comme Tantale, qui se tordent de douleur comme
4 . Il faut bien se garder de confondre ces quatre divisions du monde inf rieur biblique. Jacob, s'apprtan aller rejoindre son cher Joseph dans le scheol, ne croyait pas plus se rendre dans la GEHENNE que Notre-Seigneur ne le croyait lui-mbme en descendant dans les limbes. Rien n'tablimieux la diffkrence d e ce double asile que la parabole de Lazare et du mauvais riche ( Saint Luc, ch. xvi, v. 2 2 ) . Un mendiant mourut un jour, et fut portpar les anges dans le sein d'Abraham. Un riche mourut galement fut enseveli dans l'enfer. )) et Le sein d'A!)raharn, dit saint Augustin, est ici le lien du repos, les limbes de nos pres et, depuis le Christ, le paradis. )) L'enfer du mauvais riche est aussi sous la terre, c'est proprement la ghenne est dans les flammes infrieures ce riche, levant les yeux, il car aperoi Abraham et Lazare. Mais un grand chaos les spar(chaos magnum), et personne ne saurait le franchir. ( Ibid., Y. 2 6 ) . Tout est l Nous devons M. Munck cette justice que, dans son livre sur la Palestine, il a parfaitement fait justice du rationalisme hbrasan voulait faire du qui scl~e'olle tombeau, le spulcr matriel a trs-bie prouv que l'expresIl dans sion si iouchante et si souvent rp,t l'Ancien Testament,, Gtre run ses pbres, son peuple, etc., ne pouvait s'enlendre que de la r h n i o n spirituelle, puisque Aaron e-it rKimi sonpeitple et est enterrh sur le mont Hor, ok personne ne repose; que Jacob, en parlant de sa 16unio:i dans Ir scheol avec Joseph, nepouvait enkndre le tombeau, puisque ce dernier n'en avait pas et qu'il le. croyait dvorpar une bkte f'eroce, etc ... Tout cela est aussi evident que consalant. (Voir encore, i CI! sujet, le beau livre de M. Th. Henri Martin sur la Vie future, et surtout ne pas confondre ce dernier auteur avec M. H. Martin l'historien.) S . Contra fientes, 1. III.
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~romthcomiptentpar milliers autour d'eux les victinies, souvent qui innocentes et vertueuses, de la flamme et du feu, et qui, sans rejeter en gnr l'immortalit de l'm et la rmunrati vice et de la du vertu, ne sont cependant ni assez logiciens, ni assez srieupour coute sourire, ne ft-c que la simple hypoths d'un enfer dont sans ils ont l'avant-got et dont ils habitent le vestibule! Encore une fois, bienheureux caractres ou plut infortun plaisants ! Cependant, comn nous le disions tout l'heure, nous avons la topographie trs-exact de ce royaume. Le nivellement principal en est fait, les sondages ne parlent que trop, et les plus hardis ne peuvent plus se dissimuler qu'ils dansent, s'enivrent et se r6jouissent a quelques milliers de m6tres au-dessus d'un ocade bitume et de feu, qui ne saurait tr exclusivement et ternellemen rserv pour Catane et Portici. Villes folles qui ne veulent jamais croire aux volcans, i j disent ces villes bien autrement folles qu'on appelle Londres et Paris, et qui ne peuvent pas croire au lac enflammde bitume et de soufre, dont ces volcans sont les bouches. Nous en sommes tous l Nous nous endormons sur l'espoir qu'il ne saurait y avoir ici qu'un feu central matrie inintelligent, contre et lequel il suffit d'un peu de prudence et de quelques prcautions Mais il est temps de revenir aux dieux forgerons de ces abmes N'oublions pas qu'~phast ses Cyclopes ont pour mission de dket grossir, dans leurs ateliers souterrains, les flche et les carreaux dont le prince de l'air et du monde va se servir dans les cieux. Entre Jupiter et Vulcain, c'est un changcontinu de flammes et de flches mais l'arsenal est au-dessous. La science nloderne reconna parfaitement cet change ne rejette qu'une seule chose, la personne des contracet tants. Le prteu de foudres, Vulcain, tai Phthas chez les gyptiens Yakscha chez les Indiens, Mulkiber ou pr du feu, chez les Hbreux chez les Grecs, le pr des Cabires ou Kibires, dieux volcaniques, instituteurs des mystkres de cette l Samothrace, effectivement boude levers les tremblements de terre et par le feu. Si l'on Veut avoir par une id la moralitde ces mystres il suffit de remarquer que de de ces quatre Cabires, deux se nommaient Axiokersos-Pluton, et AxiokersaProserpine, et qu'un troisim Casmilos tai leur courrier psychopompe; comme partout, l'orgie d6sordonn6e et obsckne jouait un grand rl dans les hauts-fourneaux de cet Ads et ces dieux ithyphalliques, dont le grand prtr (Cos recevait la confession des initisse manifestaient eux-mn~emalgr les flammes dans leurs plus abominables emblmes
Les mystkres de Samothrace bien tudi rvleraie la vrit toute sur ces artistes souterrains. Nous verrions que les Cabires, &,toy-p~o et. c&yeoca, littralemenles princes de la mort, taiensi bien Lucifer et Vnus-Proserpine que dans l'orient aujourd'hui, l'toilde LUCIFER-VNU encore Chabar ou Cabar, c'est- -dir la grande s'appelle infortune. Il y a donc une alliance trs-troi entre les dieux sidrau Cabires, les Cabires demi-dieux ou Titans, et les monts Cabires, leur patrie, montagnes volcaniques, s'il en fut jamais, comme celles de Samothrace, de la Sicile, des le Lipari, et surtout de celle de Lemnosl. de Voyons maintenant le dernier mot de la science sur les volcans; Pour elle, aujourd'hui (grande et nouvelle concession), tous ces ph nomne redoutables , qui s'appellent ruptionstremblements de terre, etc., loin d'etre dus, comme on le croyait hier encore, des causes purement locales, telles que des combustions et des dcompo sitions souterraines, des gaz et des ractionfluidiques, ne sont que des EFFETS d'une seule et unique CAUSE, RPARTI sous TOUTE LA SURFACE de la terre, et que, faute de mieux, elle appelle la CAUSE ou LA FORCE VOLCANIQUE et IGNE Grcau clb Grove, nous savons maintenant qu'une force n'est jamais qu'une cause immatrielleDonc, les ruption sont. plus ne que l'effet matrie d'une cause qui ne l'a jamais t Une fois ce grand principe admis, et le nom de Grove a bien su le rendre pour le moins admissible, voici les volcans leur vraie place. Ce sont les vastes soupiraux, les soupapes et les fissures artificielles par lesquelles se dversen s'chappen fluides incandescents, ou les rsultat tempte souterraines que Ycsprit du feu (iqneus spiritus, des comme disait avec tant de raison le moyen gedcha son oca sur de bitume et de soufre. Les dikes, les filons, les basaltes, les trachytes, etc.; ne sont que les produits refroidis des roches et de tous les matriaufondus par la grande cause invisible. Voyez comme nous nous rapprochons. 1 ne s'agit plus que de donner 1 un nom propre cet esprit que nous ne jugeons que par son br1"i.l2
1. Ceux qui firent rire de si bon cu Cambyse, en raison de leur taille monstrueuse de grosseur et de petitesse, taien vrais pygmes-canopes de ador sous cette m h e forme en Samotlirace. Cette forme leur est restee pendant tout noire moyen ge et encore aujourd'hui nos bons pysans dsigrn gnie ces volcaniques ou mineurs par les noms de nains, kobolds, trolls, petits hommes, homunciones, sans se douter le moins du monde qu'ils pillent les kgyptiens, les Phnicien les Grecs. et 2. Voir plus haut le passage du cardinal Cusa.
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Or, voil toute une colqui s'appelle plutoniste, et voil que la ntre si elle existait un jour, ne pourrait pas avoir d'antre nom. Par quoi sommes-nous donc spar Ni par le nom, ni par la chose. - Mais alors? - Par l'intelligence et par le Dieu. Nous savons bien que l'esprit de Grove peut s'entendre (car il ne s'explique pas ce sujet) d'une force immat6rielle et d'un esprit, instinctif, aveugle, brutal, assez semblable, on le dirait, ces esprits recteurs que la chimie moderne isole ou obtient de ses produits alcooliques ou ferments Reste donc savoir si l'Hphasto foudvoyh par son pre si l'H phastos-Lucifer ou Jupiter Summanus (roi des Manes), ou Satan (car tous ces dieux sont solidaires), sont des esprits de fermentation ou de suriniellipce. La grandeur du travail ne fait rien l'affaire, et comme nous admettons aussi des esprits, ou plut des formes immatrielle vivifiant et agitant, sans intelligence, toutes les substances matrielles rien ne nous empcheraide nous contenter, jusqu' nouvel ordre, de forces du mm ordre pour expliquer le soulvemende tous ces vastes continents; nous n'aurions mm rien leur ajouter, si l'histoire, qui est bien aussi une science d'observation et d'expriencene venait prte aux cultes et notamment la thologi souterraine un appui trop frquen trop remarquable pour qu'on soit en droit de le et nglige de le rejeter comme on s'est permis de le faire. et Oui, l'histoire est remplie de dtailthurgico-tellurique dont on ne lui tient aucun compte. Nous ne prtendon parler des trempas blements de terre mystrieuconsign dans la Bible; ils sont trop connus, et nous n'avons rien apprendre personne sur les pluies et les ruption bitumineuses de la Pentapole, ni sur le tremblement de terre accompagnd'clips survenu la mort du Sauveur, et qui con cide si bien, soit avec celui qui, au dire de Pline et de Sugtone, renversa douze villes de la Thrace, sous l'empire de Tibre soit avec celui que Phlgonous montre, dans la dix-huitihe anndu mm rgne accompagn d'une grande clips soleil et renversant la ville de de Nice Bithynie. en Nous ne parlerons pas davantage de ceux qui doivent accompagner un jour la destruction universelle, affirmation apocalyptique qui cadre si bien avec ce dire de Pythagore et d'Orpheque c'tai an feu central tellurique qu'tairservl'honneur de dtruirla terre. Nous ne voulonsnous arrte que sur quelques particularites, compagnes historiques assez frquente phnomn nous occupent, des qui
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particularit d'autant plus importantesqu'elles ne sont jarnaisreleves Ainsi, tout le monde connale tremblement de terre et les flammes mystrieuse vinrent s'opposer, plusieurs reprises, la qui restauration du temple de Jrusalen Julien. Avou par l'empereur par lui-mme rappel sans cesse par ses partisans et prsentpar eux ce comme un effet magique du Dieu des Chrtiens fait important ne rationaliste. peut laisser aucun prtext la dngati Il est positivement merveilleux, mais, comme il n'est pas isoldans l'histoire, et que les annales paennepeuvent nous en offrir de sen)b l a b l e ~ ~ , ne nous garantirait positivement sa signification chr rien tienne sans la particularit que voici. couton saint Grgoir Nazianze : Le feu bril uns et mutila de les les autres. .. ILYA PLUS, ceux qui ont btb prsent et spectateurs du prodige font encore v o i r aujourd'hui LES CROIX qui ont timprim sur une leurs vtements. ... C'tai lunlir brillante qui surpassait par sa beaut tout ce que l'art peut donner la peinture et la broderie. Ce spectacle imprima une telle terreur dans l'm des tmoins tous, que d'unevoix unanime, s'empressaient d'invoquer le Dieu des chrtiens, .. et que beaucoup allkrent sur-le-champ se jeter aux pieds de nos prtre pour.. . tr admis la grice du saint baptme (Orat. 4 a h . Julian.) couton Socrate l'historien : Le feu consuma tous les instruments sur des ouvriers ... Des croix se trouvren imprime les vtements et ils ne parvinrent pas a les effacer : contemplantes et dicere c~bpientes, 1zu1Lo modo pote?*ant. II Sozomnn'est pas moins positif : a Un feu s'lanq fondements des du temple et br~l beaucoup d'ouvriers ..... Les habits des Juifs taien marqu croix el d'toiles de 1) Rufin dit son tour : u La nuit suivante, il se manifesta sur les vtement de tous une croix que rien ne parvenait dissiper. 11 (Hist. eccl., ch. LVII.) En prsenc tels faits et de tels dtails fait en gnr de que notre histoire contemporaine? Celle qui est tout fait rationaliste ne souffle pas le moindre mot du fait principal, et celle qui ne l'est qu' demi et supprime tout fait les dtails notamment celui des croix. Et cependant c'est l ce qui caractrisle miracle, c'est l c qui en rvbl fai l'origine et la fin. Sans ces croix, nous aurions pi1 nous tout
1. Lorsque les barbares approchdisnt du temple de Delphes pour le piller, le dieu consult rpondit saurait bien suffireseul sa propre dfense qu'il Effectivement,l'ennemi s'tan approch vil des pierres hormes, entreon m&l&es flammes, rouler sur l'cnnemi et l u i tuer beaucoup de monde.. Le de
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supposer Delphesi; avec elles, au contraire, nous nous reportons au fameux lau de l'Ancien Testament, imprim par l'ange sur les Juifs qui l . devaient tr prserv l'extermination gnra de Tout ceci explique son tour la confiance des gyptien des nations et idoltre pour ce signe traditionnel, qui devenait entre leurs mains une amulette trop souvent profaneil est vrai, par le plus abominable alliage z. Qu'on se rappelle maintenant tout ce que nous avons dit (Appendice, C, t. 1) sur les pidmi pestilentielles, guerres ou calamit publiques, prsag par des spectres et par des croix identiques et celles-ci3. Quelle force tant de faits paenet chr6tiens ne se prtent ils pas mutuellement par leur parfaite concordance! Il ne s'agit donc plus que de savoir si l'histoire ne nous montrerait pas certaines ruption volcaniques, accompagnes comme les pestes et comme les guerres, de cette double apparition et de croix et de fantme ; car alors toute cette symptoalatologie deviendrait celle de tous les fliaux e g,nhrul et serait commune a ceux qui se ressemblentle n moins. car, Pour les fantmeson ne manquait pas de prcdent avant la complication des croix, l'hisloire entir des volcans se liait troitemen celle des Titans et de leurs spectres. Nous ferons grca nos lecteurs de l'ruditio qu'ils posskdent d4j5 probablement ce sujet. Tout mont ignivome, a dit un auteur grec, br~l Typhe sur sur Encelade, etc .,... et toute l'antiquitcommentant ce dogme, ajoutait : Nous enlenclons leurs gmissements nous comprenons leur langage, NOUS VOYOHS mm leurs personnes. n Dans le temps des ruptions si l'on en croit un grave historien, (Dion), les spectres et les gmissementse font voir et entendre; un grand ~ ~ o i n bde gant(ombres) errent sur lamontagne, sur le rivage, re dans les villes voisines et dans l'air, le jour et la nuit. Sous le rhgne
feu central tai donc en ce moment aux ordres du dieu grec, jusqu'au jour o un tremblement de terre vint l'engloutir lui-m6me. '1. Ezech., ch. l x . 2. Nous avons pari6 de la croix an&, cl]. vin de ce Mmoire 3. Nous retrouvons une pidm ces croix tant habits des perde sonnes yu'& courlines et voiles des glis sous Ppi le Bref (Chron. de Sigebert), une autre sous Charlemagne lors de la guerre des Saxons (Egward), une autre sous Othon Ier, empereur d'Allemagne (Chron. Herman.), uneautre, et principalement dans le diocs de Cologne, sous l'empereur Maximilien Pr, au moment d e l'hrs Luther, remarquable surtout de en c.e que les vbtements serrdans les coffres en taien couverts cbmme
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de ~ite-~espasien, notamment pendant la grande ruptiodu Vsuve on vit tant de spectres que le peuple en fut grandement pouvant s'imaginant que le monde retournait A son premier chaos; d'autant plus que, outre ces spectres, ... on entendait encore comme un grand u M a t de trompettes1. Aussi Tertullien appelait-il le Vsuv la fournaise de l'enfer, comme les Italiens l'appellent encore aujourd'hui la cuisine du diable, la cttccinc~ del diavolo. n Et dans le fait, du moment o le dogme proclamait, comme la science, l'existence trs-rel d'une mer de soufre et de feu, en y plaqant (en surplus de la science) 11 la bt et les damns (gants) il paraissait extrmemen logique d'en voir l'entret la route dans ses seuls orifices naturels. A aucune de ces poque ne manquait de rationalistes qui, conveil liant du fait, cherchaient l'expliquer par mille causes naturelles, et tout particulirement comme aujourd'hui, par l'hallucination. Il peut sefaire, disait-on, que ces spectres soient de purs effets de lumire dus la densit de l'air, la vapeur et au reflet des flammes3. n D'autres4, prenant la chose plus chaudement, et voulant en avoir le cu net, descendaient jusqu'au, p l u s profond du cratre et, plus heureux qu'Empdocle revenaient aprks avoir perqu tout simplement; en avec plus de nettet gmissement les plaintes des damns les et En fait d'explications, on passait tout en revue, et, jusqu' ce qu'elle se soit fait descendre un peu plus bas encore dans les cratresl'Acadmi elle-mm n'en trouverait aucune autre produire. Mais quel crddit pouvaient avoir de telles explications, dbit des populations qui VOYAIENT ces spectres quitter la montagne, se rider elles dans les villes, les TOUCHER DE LEURS MAINS, dextrisporrectis, et se donner pour les mede leurs parents ou amis, dont ils avaient ignor jusque-li la mort trks-relleacci11iz1,111urub i p a r i s m o r t i s i l l o r ~ b n z ~ . Que dire des gens qui, par l'expriencaussi, tablissaien une corrlatio constante entre ces phnomn l'arriv d'autres et flaux celui de la guerre surtout, que ces ombres venaient leur R les autres,... etc. Comment s'expliquer qu' tant de sicle de. distance, tant d'historiens se soient si bien entendus sur un mensonge? Si IPS faits sont vrais, comment les expliquer? (Voir PIC DE LA MIRANDOLE,O n u i ru de scibili.) 1. Dion, llisl. rom., sub lit. XI. 2. Apoc. Ubi erat hestia. Loc. cil. 3. Fr. Vicomercalus, 1. 1, ~Illoro 4 . Dethmarus entre autres. 5. Olaus Magnus, vq drUpsal.
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VELER l'avance, bien qu'il ne s'ag plus l cependant de mt rologie? Car c'est un fait notoire, dit un de ces historiens, que pondant toutes les guerres ces G~~MISSEMENTSE ~ ~ U B L E N T~ . R Et ce n'taipas seulement la foule des crivainet des docteurs qui croyaient ces choses, c'taiencore l'dite des docteurs et des saints. Ces derniers, par exemple, rvlaiel'avance encore aux populations la mort des grands pcheur europen dont ils venaient de voir le spectre descendre dans tel ou tel volcan. Pierre Damien et Sigebert Gemblacensis affirment que le ph6nomkne avait toujours lieu AU MOMENT M ~ M EDE TOUTES CES MORTS, saint Grgoir Grand, qui et le consacre tout un paragraphe aux pcheur prcipit dans ces montagnes, affirme que la mort de Thodorifut immdiatemen connue dans toute l'Italie par un solitaire de l'l Lipari qui, l'ayant vu desde cendre dans un volcan de son voisinage, bien qu'il f mort loin de l en informa aussit tout le royaume. Nous avons djdit que la ft des Morts, ou du 2 novembre, ne fut instituque sur plusieurs rapports semblables. Rien ne nous tonndonc moins que de retrouver sur le point le plus explor du nouveau monde tous les phnomn l'ancien. de de Qu'on lise le r6cent et trs-curieu ouvrage, djsi souvent cit l'abb Brasseur, et l'on se convaincra de plus en plus de la corrlatio constante entre la destruction volcanique de certaines villes, visibles encore aujourd'hui sous les eaux soufrequi les couvrent et dont toutes le': traditions rapportent les infmevolupt et les apparitions du prince de l'air (q~1e;zalco-/~uatl), dieu-serpent des Atzques sur la cime des volcans. Mais ici les spectres semblent devenir plus redoutables au prorata de l'importance et de la majest de ces monts ignivomes; assis sur les pierres sacrevolcaniques qui ont lapid les villes de Palenqu et de Teotihuacam, malheur qui s'approchait d'eux. Pendant longtemps, dit-on, on voyait leurs victimes se , dbattret pri immolesur ces pierres, dans des treinte invisibles3. Les premiers Espagnols furent encore tmoin ces prodiges, qui de ne manquent aujourd'hui ni d'attestateurs, ni de monuments. En voil donc bien assez pour tabli que, rell non, la vision ou n'en existait pas moins, et que l'hallucination, pour parler comme
de Div. 2. V . cet ouvrage, t. II. 3. Par exemple, au pied du Momotombo e l sur les bords du lac de Managua.
1. G. Peuuer, 1. 1,
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que n'tanlies que l'on sache,, i aucun tremblement de terre,* et tombant sous forme de pluie, elles entrent plus particulihrement dans le chapitre des pluies mystrieuseque nous allons attaquer tout l'heure. Contentons-nous de terminer les croix volcaniques par l'extrait d'un xmoirextrmemen curieux et rdig Rome. Voici dans quelles circonstances : Le 3 juin 1660, aux premih-es lueurs du crpuscule commence une 6ruption du V6suve tellement formidable qu'on ei que le dit de volcan lanaides montagnes de rochers : cet ta choses subsiste un certain temps, jusqu'au jour ou le volcan para matin couvert le de neige; mais tout coup, au moment de l'apparition du soleil, les croix se manifestent sur les vtc~ment tonte la population. Tout ce de qui cri s'empare du fait, et toutes les acadmie s'en occupent. Pondant que les physiciens s'6vertuent renfermer le phnomh dans l'ordre purement scientifique, d'autres le rattachent l'astrologie et tout ce qu'on appelait alors les influences occultes. Le pr Kircher jouissait alors d'une telle rputatiode science e(: de sagesse, que de Naples on vient le supplier d'organiser une enqute A Rome on insiste galement la socitde Jsus et dont il faisait theolopartie, le lui permet, en lui adjoignant le p&re Tho, clkbr gien , et le phre Zupns, grand mathmaticien Tous ces dtail sont consign dans leur mmoire, dont nous donnerons un extrait la fin de ce paragraphe. On y verra que la crcldit ce temps n'allait pas jusqu' exclure de i'exainen impartial et tout rationalisme scientifique. Sans les spectres et leurs rdvlationsurin@lligentes, les croix ne signifieraient rien, et pourraient la rigueur se prendre pour un jeu de la nature ; avec les spectres le rideau se soulv en partie, et la premikre partie du p r o b l h e clairci immdiatemen seconde. la aux Pour nous donc, les croix succdan spectres avaient ncessai rement la mm origine; ni les uns ni les autres ne constituaient peut-tr un miracle divin, mais bien un de ces effets surhumains que la justice divine laisse aux bons ou aux mauvais anges le soin d'organiser pour servir de lra i la terre l . Nous pouvons souponnemaintenant la raison pour laquelle on dit de Jupiter qu'il charge de ses vengeances les trois Cyclopes de l'Etna;
4 . C'est ce que l'on appelle k chaque in,stant dans l'hriture sainte per immissionem bonorum aut malorum angelorum ; 1) dans ce dernier cas, c'est, une justice impos d'office aux piauvais anges appel&z.$oye ou vengeum.
L A TERRE ET SES
MYSTERES.
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pourquoi Diodore appelle Cumes et le Vsuv le pays des giants; 11 comme Pindare les appelle, le domaine de Typhon; II pourquoi dans le psaume CXLIII il est dit, propos du g6ant Goliath : Frappez ces ; montagnes, Seigneur, et changez-les en fum II et dans le psaume xvn : Le Seigneur s'est irrit contre les mont:ignes, et sa fureur en a fait sortir le feu et la fum6e ... II Nous comprenons pourquoi les traditions de l'Hindoustan portent que les montagnes se rvoltre autrefois contre les dieux, qui les frapphrent et les changkrent en cendres. On comprend surtout comment, au dire de M. de Humboldt, ce n'est pas seulement la paresse, mais une espc de terreur superstitieuse qui empch les Javanais mahomtande gravir la cime des volcans .... Aussi, continue le grand naturaliste, leurs cratkres furentils le dernier refuge des sectateurs de Siva, quand les Mahomtan firent la dernir conqut de l'l 1470. 1) Oa y trouve souvent en encore les ruines d'anciens temples : l'adoration des forces terribles, dont les volcans sont le foyer, devait naturellement tenir une gr:>-nde place dans les croyances primitives de ces contres le culte de et donlinant ; le volcan S h h , Siva, divin126 de la i.!r.s!mction, y tai le plus levde l'le tai appel le mont Sacre.. ... On y trouve des restes de monuments religieux des hauteurs trs-considrable Sur le plateau lev forme le fond de l'ancien cratkre du volcan D i e y , qui il y a des milliers de blocs cubiques, dbrides anciens temples.. On y retrouve des sculptures, des bas-reliefs, quelquefois de grosI sikres statues. La religion hindoue ~ ' T E I G NBIENTOT DAKS LA SOLITUDE TERRIBLE DES CRAT~RES.. . I Aujourd'hui, les seuls Javanais qui soient rest fidleau culte de Siva habitent le fond de l'immense cratr du volcan TENGGER ... Tous les ans ils y clbre une ft solennelle et vont comme en sacrifice verser du riz dans le cratcre du cn toujours en ruption qui s'l milieu d'une mer de sable l.II au Admirez la concordance! M. de Humboldt nous dit que les volcans sont les canaux de la communication continue entre l'atrnosphh-e extrieur l'atmosphkre intrieur notre globe ... 11 Il croit et de au soulvemen des volcans ... Eh bien! les deux mysticismes, pae et chrtien appliquent aux gsants des volcans l'pith cur~mli, de les courbs Pour eux, le souli-vement des volcans, c'est l'action de ces curvaii qui se redressent. Une fois arriv est-ce bien la peine de se disputer sur le nom l
de la force spirituelle et redressante, e t de nous brouiller avec toutes les religions, pour les mots d e Satan, Pluton, Typhon, Siva, etc. ? Nous le pensons d'autant moins que la science appelle celui-ci : (( ginie de la destruction, ce qui revient absolument au mme Mais vous savez ce qu'elle entend par gbnie: elle vous accordera tous les gnie u monde, pourvu que ces gbnies soient shqides ... d C'est vrai, nous allions oublier ce paradoxe, tant il nous paraissait impossible.. . Mais les spectres r6vlateurs qu'en ferons-nous ? Tout ce q u e vous voudrez, nous rpond-onaussitht que vous nous les montrerez, car les spectres des volcans se sont fondus comme tous les autres aux premire lueurs de la raison moderne. - C'est vrai, mais, dcette rponspasser pour une dfaite c'est bien pour cela mm que nous y croyons davantage. Les traditions gnral ne peuvent pas, on l'avoue, avoir menti sur la constante apparence du CAUSEPAR DES phnomkneOR COMMENT DE PURES HALLUCINATIONS, MODIFICATIONS DE LUMIR ET DES EXHALAISONS VOLCANIQUES, KE REPARAITRAIENT-ELLES PLUS JAMAIS A NOS YEUX? EST-ON BIEN SUR QUE CE SOIENT ELLES QUI SE CACHENT AUJOURD'HUI ? Voil la question ; nous attendons la rponse
1 CROIX PHOTOGRAPHIfiES PAR LES VOLCANS. - Ces croix, dit . Kircher, apparaissent sur les vhtements de lin, dans les manches de chemise, sur les voiles de femmes, dans leurs ceintures, sur les draps de lit, dans la partie surtout qui est sous le matelas, sur les colliers des enfants, les nappes d'autel, les surplis des lvites les viandes, le grain, les ufs sur les fruits, les vbtements de soie et sur la toile mhme renfermdans des paniers ... La forme de ces croix varie; ordinairement elles se composent de deux lignes qui se traversent. Les unes sont fixes et d'un dessin parfait, les autres ressemblent presque une tache; les unes ont une longueur de trois doigts, les autres sont d'une petitesse extdme; leur couleur est cendr et para tenir parfois i une espkce de graisse. J'en ai vu deux qui me paraissaient couvertes de rouille; Naples, Nola et dans quelques autres lieux, leur couleur ressemblait celle du plomb. L'eau simple ne suffit pas pour les enlever, il faut une dilution de savon ; quelques-unes disparaissent entre dix et quinze jours, quelques autres plus tard. J'en ai vu durer un mois sur la c'est une manappe d'un autel; on procd l'analyse. Aupr du Vsuv tir sulfureuse; ? Viterbe c'est de l'huile, au collggermanique c'est un I liquida infect, etc. Leur nombre est incalculable; j'en ai vu trente environ sur une seule nappe d'autel de. l'glis Sainte-Marthe, Castellamare, huit sur un seul de collier d'enfant ... On ne sait pas prcisme jour de leur premir appale
rition. On en a vu Torre-del-Greco, vers le 16 aoet vers la mi-Octobre; apr s'tr affaiblies peu peu, elles disparurent toutes en mhme temps. {Vera et fidelis relalio ...) Ici Bayle vient i l'appui du jsuit: Il est certain que les vapeurs et les exhalaisons qui sortent des entrailles de la terre peuvent produire des effets trs-bizarres On en a la preuve convaincante dans les croix qui se produisircnt, en 4660, dans le royaume de Naples, apr une ruptiodu Vsuv ... La couleur, la dimension et la forme de ces croix variaient l'infini. (Bayle, in-fol., 1. IV, p. 293. )
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II. FEUX SOUTERRAINS. - Tacite lui-mbme nous en dcri bien de extraordinaires : Un mal imprvu dit-il, affiigea les Ubiens, nos allis Des feux sortis de terre dvoraienles muiasons, les fermes, les bourgs. Dj mm ils se portaient sur les murs de la colonne nouvellement bhtie, et rien ne pouvait les leindre la pluie, ni l'eau des rivires ni toute autre. ni Enfin, n'imaginant plus de remde et s'indignant contre le mal, des paysans jetren de loin des pierres, et aussitbt la flamme s'affaissa. Alors, s'approchant de plus prs ILS LA C H A S S ~ R E N TA COUPS DE BATON ET D E FOUET, comme une b&te sauvage; enfin, se dpouillande leurs vhtements, ils les jetren dans le feu; et plus ces v8tements taien vieux et sales, plus ils Ann., 1. XIII, S 57. ) l'trignaienfacilement. ( T a c i t ~ , Un feu que l'eau, ne saurait atteindre et qui s'affaisse sous un jet de pierres! Voil encore, suivant l'expression d'Arago, une terrible p i e r r e d'achoppement pour la m[orologi c'est Tacite qui la fournit! ... et
III. SPECTRES DES ~RUPTIONS. - A leur propos, il faut bien noter une chose : c'est qu'ils prkdaiences ruptionlongtemps l'ava~zce, comma nous les avons vus prcd les invasions de la peste. A Worms, aussi en Sicile, en Espagne, partout ces eruptions furent prcbdesp appades ritions de spectres. ( T y r ~ e de Locis infest'is, p. 45.) , AvanL le grand tremblement, de terre qui dtruisi ville de Smyrne, le la rhteu Aristideen fut averti par un esprit du temple d'Esculape qui, luiayant conseill de se retirer sur le mont Athos, fut cause de son salut (Orat. sacres). Ola Magnus, le grand voqud'Upsal, apres nous avoir montre pendant les ruption I'Hecla les ombres venant dans la ville presser les mains de dp leurs amis et causer avec eux, ajoute que sur le sommet de ce volcan on voyait toujours les spectres des personnes mortes de mort violente, avant que ces morts fussent connues. (Livre XX, ch. xix et xx.) Comme on disait ces spectres envoypar Hhcate, c'est-&dire par la lune, qui est en mbme temps Proserpine ou reine des feux soulerrains, peut-6tre ne sera-t-il pas sans intbr d,? lire dans un rapport de M. klie de Beaumont, di1 septembre d834, que le beau travail de M. Perrey iabli connexit une Lien frappante entre l'aclion de la lune e t les tremblements de terre, et tend a faire regarder ceux-ci comme lc r2sultat de l'action de la lune sur e r s made rc feu central. .
IV. PLUTONIA. - Les volcans taien plutonia, les charonia, lesles (ypltonia par excellence. On appelait ainsi tous les lieux marecageux, suifureux, dgagean vapcurs mphitiqueset dans lesquels on tai des souvent entran comme par un tourbillon. On y descendait souvent, au pri sa de vie, soit pour y recueillir des oracles, soit pour communiquer avec les ombres e t avec les dieux souterrains. C'taien soupiraux de l'enfer, dont les volles cans taien grandes cluses y en avait quatreen Carie, un pr d'Hicles Il ropolis, trois pr dlAnysa et le lac Avcrne, illustr par Ulysse et Tirsias Mais le plus clb taicelui d'Aria, chez les Indiens. hlien ( d e Naturel animal., 1. X V I ) dit que l'on y sacrifiait, tous les ans, plus do trente mille entraines animaux. On ne les y amenait pas avec des cordes, mais ils y taien et s'y prcipitaientcornrn ' e u x - m h e s . Rien n'est facile comme d'expliquer d la lgl de loin tous ces faits par l'action des gaz et de la vapeur, ou p;ir e les hallucinations, comme le fait M. Maury et son colemais quand on T, regarde d'un peu plus prs on prend en piti tous ces lieux communs el ces explications superficielles. M. Maury a grand soin de nous reporter 5 la fameuse caverne ou purgatoire de Saint-Patrice, en Irlande, et de crier an plagiat. liais pourquoi le cliristianisme aurait-il doilc chang la nature des volcans et dtrui leurs mystres Si les paen disaient vrui sur toutes ces ont ncessairemen les respecter depuis. d choses, les
V . SPECTRES DES NtNES. - On allait plus loin, et, dans quelque.: mines, les ouvriers se retiraient quelquefois devant certaines apparitions fantastiques, sous forme humaine, que les diffrentpeuples ont toujours dsi gne sous le nom depygmes snbevues cobolds, de trolls, depetits de de hommes, etc. Celle croyance est loin d'ktre teinte si tout le monde parlait selon sa et, conscience, nous connaissons plus d'un ingnieu qui serait embarrass devant certains faits. En Suisse, le mont Pilate jouit encore d'une terrible rputatio ce sujet. Le pr Kircher, travaillant son grand ouvrage minralogiquintitul le Monde souterrain, et ~e trouvant embarrass devant une multitude de faits tranges voulut s'assurer que tout cela ne rsultai d'une confusion pas avec les gaz mphiliqucou le feu grisou, d6ji bien connu cette poque et pour cela il crivi Bernard Brunn, savant d l b r du xvr sikcle, et directeur des mines do Hongrie. Voici le rsum"le ses rponse: RIEX S'EST P L C S TBAI, I L EST PARFAITEMENT CERTAIN, CERTISSIMUM EST, qUC nous avons dans nos cavernes la perception d'espriis et de spectres, noisseulement occup divers travaux dont nous ne voyons cependant aucun vestige, mais encore insultant nos mineur?, leur lancant des pierres, e( quelquefois a l e c un tel acharnement qu'ils sont oblig6s d'abandonner leur ouvrage, comme cela arriva il y quelque temps k un mineur nommG e o r g s Egger qui en mourut. Nos ouvriers, auxquels ces esprits rvilence qui doit leur arriver de bien ou de mal, sont. persuadh que, lorsqu'ils divulguent e u x - m h e s ces prdictions meurent Lient&. Nous e n avons encore un ils
exemple dans la personne de Simo Krauss, qui, au moment m h e o il confiait la chose srs c,onlpagnons, mourut de mort subite. Georgius Agricola ( d e Anim. subt. ) di1 que les mcntagnrs du Tyrol offrent souvent la trace de certains dmons-pygm aux pieds d'enfant, faciles reconnatre soit par l'empreinte qu'ils laissent dans la mine, soit par les coups que frappent continuellement ces esprits frappeurs, dnmne m~c~lleatores, et qui, selon nos mineurs, indiquent presque toujours le voisinage de l'or ... ~ulcpe ouvriers en ont obtenu beaucoup par le miniAr de ces esprit?, car parmi ces bergnzamileines (petits h ~ m ~de montagne), il y en a qui pae s raissent x s e z bons, ce sont les cobolds, assez semblables aux gouteles et aux trolls des Germains, et, comme eux, se conleniant de j d c r du sable aux ouvriers sans les b!esser jamais, tant que ceux-ci s'abstiennent de riposter. et, plus for% raison, d'attaquer. &is l'inverse de ces cobolds, il y en a & d'autres qu'on appelle ~l~dberg26es, l'aspect terrible, aux manieres froces et trs-redoutable pour les mineurs ... ( Scliapelmani, prfe ( des m h e s mines, continue Kirchcr, me rpondi k son tour, a u n o m des magistrats que j'avais consu!t&, que B tous les mineurs s'taien expulses la fois pur ces esprits au moment oh ils ail.iient vus m e t t ~ ela muin sur une naine trs-riche car c'est comme cela que cela se passe d'ordinaire. Les dtail et toutes les circonst~.nces la mort de Simo de Krauss furent. A T T E S T ~ Ssous LA FOI D U sEnnmsT par plusieurs vieillards digne de foi. Puis viennent tous les procs-verbau et les dposition de tmoin trs difficiles obtenir, leurs camarades leur recommandant toujours le silence dans leur intrkt ( V. Kircher, Mwidtis subter., 1. vin, sect. 4, p. 103.) Nous revenons encore aux volcans. Les auteurs anciens nous affirment a qu'on se fciisait descendre mhme dans les cratre pour y consulter, mais qu'on en remontait rempli d'pouvant, ce qu'on avait vu et, entendu,. )) de $tonnons-nous donc d'entmdre raconter par le Magasin pittoresque ( d e 1850, p. 79 ) une course au moi11 Tendre, et une descente faite dans ui;e beume . a u moyen d e la runio de toutes les cordes que l'on put trouver dans sept montagnes. Au bout d'un certain temps, l'explorateur sonna 'a cloche, remonta, et n'eut que le temps de dire en arrivant : J'en ai assez vu, et il tomba mort. Ne nous contentons donc pas de dire, avec le savent M. Couturier (Mus& des sciences, 4 juin 18;6), la conclusion tirer de tous ces k i ; s (d'rup tions) ne nous parait pas douteuse : c'est que la P U I S S . ~ C Eciui a o p h les diverses transformations du globe EXISTE ENCORE aujourd'hui dans son sein. Mais reflchisson ers graves paroles qu'on est tout tonnde trouT.er dans un numrde la Revue frangaise de 4838 (Philosophie de la nature) : u SELON LEIBXI'IZ, LAPLACE, ETC., NOTRE P L A N ~ T E AURAIT JADIS fi~k LUXINEUSE. .. LE PRINCE DE CE KONDE, QUI &TAIT EN NCME TEMPS LE PLUS GRAND DES ARCHANGES, A QT FOUDROYEET PRCIPIT~ FOXD DE LA PLANT QUI LUI AVAIT ~ f AU ASSI-
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G N ~ E C'EST LA LE FEU ~ ~ T E R N E L , SCHELLING ET SON k O L E . ET SONT DANS LE VRAI L0RS;JU'lLS DISENT QUE LE CENTRE DE LA. .:RR N'EST PAS M A T ~ R I E L . Sans p.irtager probablement ces croyances, la Presse scienlifique des Deux Mondes ( d e mars 1862 ) avait donc raison d'appeler DELICATES ET M E T A P H Y S I Q U E S toutes ces qurstions d'entrainement de la matir par les courants du magntism terresire. Nous n'avons jamais prononc de paroles plus fortes que celles-ci; notre seul crime est donc d'en tirer des conclusions catholiques.
3. L'air et ses mysteres.
Le systm de Grove une fois admis, l'illogis~nequi refuserait au vent la qualification de force spirituelle serait d'autant plus inexcusable, que les mots vent et esprit ont toujours tdes synonymes parfaits dans toutes les langues (Spiritus). Celte fois, c'est l'air qui se trouverait affectb, et c'est l'effet ma& rie1 de cette affection spirituelle qu'il nous serait seulement donn de percevoir. Ce sont des flautrs-proche parents et presque toujours coinplices des tonnerres et des ouragans volcaniques, ces tornades et travadosdes Espagnols, cespampeiros du Brsil surtout ce simoun et de l'orient, qui frappe de mort comme la foudre, et aux approches l. duquel on voit fuir tous les autres flauou gniepidmiqu En dehors de la thoride notre savant anglais, compulsez celles de toutes les poques vous en arriverez toujours cette concluet sion de Pline : Personne n'a pu surprendre jusqu'ici les premiers lmen la connaissance de cette cause, non ignore quoique de encore moins connue; 'non i p o t m eliamsi 11ondwn p e r c o g ~ ~ i i a m . ~ Confession sinch-e sur laquelle un commentateur moderne du savant romain renchri encore en ces termes : Nous ne sommes pas beaucoup plus avances sur ce1 article que ne l'&aient les Anciens;
4. Son non1 vient de saiwn, poison. M. Drach croit que c'est lui qui lit pyir une nuit, les cent quatre-vingt-cinq mille Assyriens du camp de en Sennarhkrib, bien qu'il soil di1 que ce f u i l'unge du. Seigneur. Ce serait alors une belle application du fameux verset : II f a i t ries ventset des feux ses anges e l .-es ministres. Au reste, lorsqu'on se rappelle que chez les Juifs l'ange de la inor1 par excellence lai S.inii~iiid,on pourrait peul-ktre retrouver assez facilement dans ce mot son tymologi sammun, poison, venin. Samma-cl de voudraii dire force des venins. 2 . l l i s t . nat., 1. II, p. 4 4 9 .
a u x prijugts et aux superstitions pr que nous avons dpouill nous n'en savons pas beaucoup davantage, et ce n'est pas sans raison que Buffon a prophtisqu'on tenterait toujours en vain de donner une thorides vents. Or, quelles taien superstitions dont on parle ici? C'tait les par fils exemple, de croire avec Hsiod que les vents taien du gan Typhe de les supposer enchan dchan volont par et ou fiole; c'taid'coutel'oracle de Delphes, lorsqu'aux approches de la flotte de Xerx il conseillait aux Grecs de sacrifier aux vents, n ou de s'imaginer, comme les Athniens que la submersion (les quatre cents vaisseaux perses sur les rochers du mont Pliotai sacrifices due ces mme sacrifices qu'ils venaient d'offrir Bore que les mages de Xerx ne parvinrent que le quatriime jour contre-balancer p i r d'autres sacrifices Tthy l. C'tai croire, avec Xnophoet la Cyropiclie, que M le vent du de nord (l'aquilon), incommodant beaucoup l'arme avait cess subiil tement aprks le sacrifice qu'on lui avaitoffert 2. C'tai croire avec le mm auteur (Hrodote Nonnus que de et Psyllos tai faire la guerre la tt de sa flotte au vent du midi all (dxmunio meridiano), et que ce vent les engloutit tous. C'est de croire aujourd'hui avec les Hindous que Pavana,' le dieu de Fuir, avait obtenu par les pribres de sa mkre Aditi la promesse de s'leve jour au-dessus du dieu du ciel, Indra. un C'est d'levercomme tous les insulaires des Maldives, des autels au dieu du vent, et de les vendre comme les Samoykdes et les Lapons d'aujourd'hui, en cela les hritier directs non-seulement d'ole ce roi-n~&liu,mdu dieu dont il prenait le nom, mais d'Empdocle d'Abaris prdcesseu tour du philosophe leur et de Pythagore 4, ceux-ci tan Sopater5, ainsi que des magiciens punis par l a loi des Douze Tables *,
1. Hrodot,e Polym., CXC. 2. Cyropkdie. 3. Nonnus, Dionys., ch. x m . 4. Voir Dioykne Laerce, t. VIII, ch. LIX, Compescesque truces ventorum rite procellas; - S. Clment Sirom., 1. V ; - Jambl., Vie de Pylh., 1. 1, ch. X X I I I . S. Condamn tort ou raison, sous Constantin, pour avoir enchan les vents et caus la famine en emphhant aussi l'arriv des navires charg de bl(Suidas, verb. SOPATER.) 6. Rien n'est divertissant comme de voir l'embarras que causent i~ nos jurisconsulks et professeurs de droit, d'une part, la grande et double autorit de la loi des Douze Tables ou des Inslil~ttes Justinien, et, de l'autre, la peine de
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des l e ~ l p ~ l d Charlemagne l , des Druidesses de l'l Sein, ... de de ou bien enfin des esprits frappeurs de 1854 , disant, devant de trs !;rands personnages, peu de temps avant la' fameuse tempt de la mer Noire, lors de la campagne de Crim: II Vous allez voir comme nous allons secouer vos vaisseaux. Il est vrai qu'il faudrait tout de suite tendrce mot de superstition h Bible dont la cosmologie mystique n'est pas aussi loin sur ce point de la cosmologie paenn qu'on pourrait le penser. Qu'est-ce en effet que cet esprit des h ~ p l e s Spiritus procellar u m , dont nous pirlent le psaume CXLVIII et le psaume n i 2 ? Qu'est-ce que celte trombe satanique qui vint s'ab~ttre la maison sur (le Job, et dont saint Augustin disait qu'on ne pourrait pas croire qu'une telle puissance ait tlaissau dmonsi les saintes ficridures n'taien trop formelles cet garpour que l'on conserv pas le moindre doute 3 ?
portcontre les enchanteurs de fruits (qui fruges excantassent) et les transporteurs de moissons par charmes (segelem pellicens incaniando). Qu3 de ptxines vit6es grand Dieu! pour peu que l'on e i ~ voulu permetke a l l'histoire rno~icn d'clairesur ce point l'histoire ancienne, et de justifier la sagesse romaine par le double exemple de Hoppo et de Stadelein, magiciens allemands, coutumiers du mbme fait, si l'on en croit le clb Sprenger. 4 . (Capiliil.) M. Salverte, tourment6 de tant de rapports entre les anciens conjiiraleurs de grhle, du succ desquels le srieuPausanias se porte garant, et IPS rn&mes c o ~ ; ] u r ~ l e u r s venis, condamnks par Ch~rleinagne, d2 M. Salverte se livre un vrit.ibldsespoir Les sorciers d e ces derniers temps ne faisaient-il; donc que renouveler les croyances et peut-btre les pratiques des geantrieursNous n'osons llaTirmer; mais ce qui nous parait certain, c'est que das procdhtendant au mfime but ont ttrs-ancienne ment prescrits et exprim hiroglyphes en entre autres certaines cr monies toscanes lrs-ridicule que les agriculteurs employaient pour apaiser les vents et conjurer la tempfite. Tuut cela n'etait que dps hiroglyphe mis en action! ... C'taile comble du delire et de la stupidit Si les ... la hommes dont parle Pausanias parvenaient dtourne gr&, ... c'e-it qu'il es ne devait pas en tomber. ( S c i c ~ ~ coccultes, p. 376). A merveille, mais nous respectons trop Pausinias pour supposer qu'avant d'crir J'AFFIRUE AVOIR v u moi-mbme des hommes qui, par de simples prire et enchantements, dtournrela grNe (Corinth.) il n'aurait pas fait la contre-preuvpendant un temps parfaitement calme et serein, et n'y aurait pas regard dix fois. 2 . ( Il dit, et l'esprit das tempbtas s'est apais aussii6t. Dixil el sietil slubiin procellarum spiritus. n 3. Cil6 de Dieu.
Les sikcles s'accumulent, l e vieux m o n d e fait place a u nouveau, et certains p h h o m n e conservent. l e u r f o r m e e t leur signification. L'article q u e n o u s d o n n o n s e n n o t e en fait foi1.
1. On lit dans le journal le Monde ( nouvelles do Rome, la date du 2 novembre 186 1 : ) - a La croyance aux in!erven:ions des puissances angdiques bonnes ou mauvaises dans les accidents qui nous sont propices ou nuisibles est galemen acceptpar les hommes d'une trempe d'esprit oppose les par forts et par les faibles. Entre cous-ci et ceux-lh se placent des frondeurs, des orgueilleux; nous n'avons pas la prctention de les convaincre; nous nous adressons ceux qui nous comprenuent. u Mercredi soir, Rome a subi une manifestation de cespuissancesangliques qui, avec la permission de Dieu, a sembldevoir abme dans une ruine compll ce que les catholiques vnre plus, la personne d e N. T. S. P. la le Pape. Depuis deux jours, le siroco soufflait avec violence; de grands nuages noirs s'tendaiencomme un voile sur la ville et s'ouvraient de temps en temps pour laisser tomber des pluies torrentielles. Vers le soir, une trombe ayant la forme d'un cn la base suprieure large et lumineuse, et tenant du sud-ouest, a traversles jardins et les vignes, et, rasant le Janicule et la porte San-Spirito, s'est abattue sur le Vatican. Les quatre-vingts paratonnerres qui protgenla demeure du Vicaire de Jhsus-Christ ont re d'abord simultanmenles dcharge cette terrible de artillerie arienne puis on a vu la pointe du cn pirouetter dans la grands cour de San-Damaso, sur laquelle s'ouvrent les Loges de Raphad, et aussit les grandes portes vitresles immenses fenhtres des galeries ont t enlev6es et broyesToutes les lumi6res ont ttcinles les nombreux et habitanis de celte demeure, perdustouffandans le vide que faisait le aux bruits pou flcau, ont cru une destruction totale. Aux dtonations vantables qui ont fait trembler le palais sur ses bases, quelques-uns se sont persuad qu'une mine avait d clatesous l'appartement du Pape, et tranquille; il ne l'on se figure aismenles angoisses de tous. Pie IX tai dormait pas au milieu de la temp&te, comme son divin Matre veillait et il priait. u Je suis comme Job; le dmom'attaque d e tous c l i s a-t-il dit ceux qui sont entr dans sa chambre. Mais si le dmoavait la puissance d'assouvir ses fureurs dans la demeure apostolique, les bons ange du Pape protigeaient sa personne sacre S chambre a i la seule e'prgne'e, sa fem2re a @tla seule intacte. a (( Dans la grande salle appelt!e de Constantin, o se trouve la fresque d e Jules Romain, toutes les vitres ont t broy6es et rejetks l'extrieur Le' dbri des globes de cris!al qui enveloppaient les becs de gaz dans la g r ,ilde cour d'honneur ont t retrouvt!s plantdans le mur d'un iippartement situ dans une autre cour. Les grosses ardoises de G&nes, ayant un cen:im&tre d'paisseurqui recouvraienL le Belv6dre voltigeaient comme
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Qu'est-ce que ces quatre anges de l'Apocalypse ' qui se tiennent aux quatre directions de la terre, maintenant les quatre vents, et auxquels on recommande de ne pas agir jusqu'h ce que les serviteurs de Dieu soient marqus Delrio en a fait des &stores, et n'a pas de peine le prouver. des Tout cela est la rptiti dives mazdens tryphons gyp des 'i tiens, des dieux de l a r du Mexique, sans que les uns ou les autres aient jamais eu le moindre besoin de se copier. A quoi bon chercher le premier inventeur de vrit naissent, qui vivent et meurent avec le monde? Et certes, cette fois on ne reprochera pas aux alastores d'exercer sur le monde un empire trop restreint. Lorsque d'un souffle de sa bouche ou d'une rafale du simoun, l'ange de la mort 6te la vie 5 cent quatre-vingt-cinq mille hommes, lorsqu'il soulv les flots et submerge soit les flottes de Xerxs soit les arme Pharaon, soit de les riches navires de nos grandes cit modernes, lorsqu'il doit ansantir dans l'avenir la tierce partie des hommes en dlian temptes les ce n'est certes plus l'esprit frappeur triqude nos dernire annes c'est l'esprit frappant sur la plus vaste chell(Spiritus percutions), dont l'lkriture sainte gal alors la terrifiante posiaux consolations d e cette autre posides anges de la paix que nous avons vus "pleurer sur les maux de leurs nations 2. Nous voudrions pouvoir renfermer dans la double action de ces grandes et adverses causes toute notre thologi mtorologiqu mais elle se subdivise probablement comme elles-mme : auprks des recteurs et des tyrans principaux se tiennent leur rang les malices invisibles et les follets de l'atalosphkre, troupes lgkre il est vrai, , mais souvent tout aussi meurtri&resque leurs matres ne se repoet sant de leurs mfait qu'en se livrant aux mille espiglerie de leurs prestiges. Ce sont encore les lutins de Jupiter, dont la mission consiste porter le trouble et l'effroi dans les esprits pour le renversement apparent ou burlesque de toutes les lois de la nature. Ce sont surtout lesfustigateurs impitoyables de l'orgueil scientifique. Il serait trop long d'numr innombrables mystifications par les des plumes. Par bonheur, aucune des grandes peintures de Rapha'l n'a t endommagh L'arsenal a peu souffert. ( Dans l'&Lat des finances pontifie "les,ces dsastre doublement regretsont tables. Le dommage causau Vatican s'elevera 40 ou 80,000 fr.
4 . Chap. vu, v. 1,3, 6 .
L'AIR ET S E S MYSTRES
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lesquelles ils se plaisent le daconcerter tout propos : l par les phnomn magntiquesici, par des tables qui valsent et qui &riCollin; demain, par vent; hier, par la fausse chord'une Angliqu une avalanche inexplicable da tuiles et de cailloux; puis, quand cette science aux abois s'est bien et dmen compromise par les explical'agent taquin dispara laisse, a p r h trois et tions que l'on connat ans d'ennuis, ses adeptes et ses explicateurs galemen mystifi de tant de tapage et de tant de silence. Parmi les petites perscution spirites de la science figure certainement au premier rang le phnomdes pluies merveilleuses que nous allons examiner. 1858, Plus que jamais il est l'ordre du jour, car on lisait, le 11aoi dans le journal L'Inslilut, la note suivante : Nous signalerons, parmi les pi&cesde la correspondance dpouill par M. Flourens, une lettre relative aux pluies de crapauds dont M. Dumria prktendu pouvoir mettre en doute la rdit6 L'auteur de cette lettre para un des t61noins de l'une de ces pluies dont 6tre la relation a t envoy l'Acadmien 1834. Quand on a requ des petits crapauds sur la tete en plein champ, quand on a senti la pluie t vous en jeter la figure, quand on en a vu p ~ n d a n une averse tomber par la chemind'une auberge, e s t 4 possible, nous cri c,orresce pondant, d'admeltre comme lgitime explications de M. D ~ i n ~ r i l les )) Non, ce n'est pas possible, mais il est trks-probable que ce correspondant, quel qu'il soit, subit en ce moment, comme tous les autres, la peine du talion, et qu'il avait ri bien longtemps, part lui, des crapauds du prochain. la Il faut tr juste cependant; malgr6 l'opposition de M. Dumril science en gkneral (sinon 17Acadimie) a fini par accorder i quelques correspondants obscurs la confiance qu'elle refusait l'histoire loul on entireet dsormai peut parler, sans faire sourire personne, des pluies de pierres, de grenouilles, de sang et de cendres, etc. ne La grande leqon des pluies de pierres ou arolithe pouvait pas tr tout fait perdue. L3 science, qui ne peut pas admettre iou,tes ces pluies, en choisit donc quelques-unes; puis, le problhme u n e fois pose comme elle l'entend, elle l'explique merveille. C'est ainsi, dit-elle, que tombe tout le cbth prodigieux des rcit historiques fondis, il faut le reconnatre sur quelques phnomkne dont n o u s avons enfin la clef. )) D ce moment, le bon p u b l i en reste persuad mais nos lecteurs clef vont pouvoir s'assurer de la facilit avec laquelle cette prtendu ouvre toutes ces serrures trs-historiques
Pluies de pierres. - L'histoire acadmiqudes arolitheest trop connue pour que nous puissions nous y arrte encore ; mais, quelque connue qu'elle soit, on en est encore la comprendre, et pour notre part nous restons stupfai cette longue incrdulitlorsque nous de ne pouvons entr'ouvrir un seul des grands historiens ou philosophes de l'antiquit seul crivai s6ricux depuis l'&rechrtienne un un seul livre de cabale ou de sciences occultes, un seul voyage srieux et nous allions presque dire un seul aln~unach,sans que ces grands faits d'arolithe de pluiesde pierres ne s'y trouvent inscrits en caracet tre &normes, dcrit avec une exactitude minutieuse et souvent expliquks avec une force de vraisemblance scientifique qui nous laisse de bien loin derrikre eux. Jamais nous n'avons eu le dsi qu'on nous prt de vouloir humilier une science qui, sur tant d'autres points, excite en nous le sentiment toujours si doux d'une immense admiration; mais lorsque nous la voyons arriver jusqu'au xixe sicl sans se douter le moins du monde d'un fait dont les incessantes manifestations couvrent encore la terre, et, SEULE, ignorant sur cette mm terre ce qui s'y passait tous les jours, les bras nous tombent, et nous nous demandons quelle mal4diction peut donc peser, non pas sur tel ou tel savant qui fait la gloire de son sigcle et de son pays, mais sur le savant aristocratique et collectif, qui, barrant continuellement les voies ce dernier, ne saurait voir, entendre et toucher ce que tout le monde, y compris l'homme du peuple et le sauvage, a vu, con~pris touch et avant lui. 11 y a l videmmenun chtiment(( il a livr le monde leurs disputes, AFIN QU'ILS NE SA:! 3ENT PAS. 1) Mais revenons nos pierres. Quand l'illustre Lavoisier, dngate obstin jusqu' son exp6rience personnelle, eut fini par ciclcr 1'aPoliLhqui avait failli l'&raser, la science s'dait vue oblig faire une grande amende hode norable de plus cette impitoyable tradition qui lui en demande une chaque matin et qui lui en rserv bien d'autres '. Enfm il vint un jour o il fallut bien parler pierres; mais celles-ci
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1. Il para nous avons tort de faire marcher aussi vite sa conversion que aux pierres fulgurales, car nous lisons dans la Revue des d e u x Mondes, octilire '1 8 3 3 , que pend-int plusieurs anndm le travail de Lavoisier et les r k i t s les p'us authentiques de ces sortes d'evnementtaienaccueillis encore avec le plus profond mpripar les hommes qui s'taien constitu juges dans toutes les questions scientifiques. ))
s e divisaient, comme tant d'autres phnomne deux ordres : les en pierres scientifiques et les pierres MYST~RIEUSES.Il en arrivait de tous les ct de bien bizarres, en effet, et l'occasion tai belle pour la science de se venger sur celles-ci de la si dure lecon inflig6e par les autres. Tout le monde lui pardonnait cette fois ce nouvel ostracisme, et personne ne paraissait se douter que les unes fussent tout aussi historiques que les autres. Sans vouloir ici passer en revue toutes les reveries scientifiques et contradictoires que nous avons VUPS sortir de ce laboratoire d'explications, et pour ne rien avancer sans dhnonstration vidente nous qu'il suffise de. rappeler la thori regardait ces nouveaux corps comma qui des produits de notre atmosphre rsultande grandes et soudaines com;~inaisons chimiques. On vous en expliquait la marche: L'hydrogn emportait en dissolution des molcule mitalliques et autres i une grande hauteur, et l ce gaz, enflammpar quelque orage, abandonnait ces mol6cules, qui se runissaienalors pour former des a,5rolithes. C'taiun peu compliqumais que voulez-vous? on fait ce qu'on peut. Toutefois, on ne s'est pas montr bien reconnaisSint de tant d'efforts infructueux; on a senti que la thgorie de la cratio chimique in~provis s'adaptait assez mal aux grandes Par masses de fer vierge tombe recueillies diverses poques et exemple celle de seize cents livres pesant, dcicouverte en 1772 par Pallas, en Sibrie le Jiuicei, et surtout icelle de trente mille livres sur mesur Rubin-Cli Ohaca-Gualamba dans l'Am6riqne mridio par nale ... Apr s'tr moqu pendant des sihcles, de la prtentiode nos vieux alchimistes qui osaient, devant tous les fourneaux de la science, aspirer la production d'un peu d'or, et prcisme moyen au d l'hydrogkne sulfur n'h6sitait plus confier au mm agent on l'iinprovisation subite et tout fait en l'air de pareilles montagnes de fer vierge. 0 Flainel ! oh tais-tu que tu paraissais timide et sage et a u p r k de ces alchimktes modernes !.. . Force fut donc de remplacer la thori chimique par la thorilunaire, et de faire partir du fin fond des volcans de notre voisine ces volumineux messages qui, malheureusenlent, ne portaient ni leur timbre ni leur date. D'ailleurs l'analogie n'taipas favorable cette force de projection. Tout ce q u e lancent nos volcans terrestres retombe toujours quelque part, et lliistoire ne nous a pas encore appris que l'on ait jamais vu partir de nos craUms de semblables cubes de fer pour un voyage ind6fini. des circulant Il en est de m h n e d3 la thori fragments plantaire -wcc tout le reste dans les espaces de notre syst2me solaire, et se pr
cipitant sur nous aussit qu'ils se laissent prendre notre sphhre d'activit terrestre, etc. pas Tout cela soulbve des objections l ' i n h i et ne para plus satisfaire les inventeurs que les sceptiques. " En un mot, la science n'a rien trouv de plausible nous d ire sur les a6rolithes purement scientifiques et le confesse assez g6nreu sement. Mais pour n'avoir rien dit, tout n'est pas dit, et nous lui demanderons d e quel droit critique elle se permet de retrancher des annales arolithique vieux monde, ou d'y faire entrer, toujours suivant du son bon plaisir, certaines pluies de pierres qui peuvent se passer parfaitement et des improvisations de l'hydrogne et des volcans lunaires, et des planhtes corne C o m m ~ n oublier, par exemple, qu'un des plus grands philosophes t de l'antiquits, Anaxagore, avait pi1 annoncer aux habitants de Llazomthes, Van XI de la 7 8 e Olympiade,qu'une pierre enorme, venant de se dcitacher du soleil, tomberait infailliblement sur la terre? Ce qui arriva en plein jour pr le fleuve -'Egos, au dire de Pline : Cette pierre se m o n t r e encore aujourd'hui ; elle ressemble par la c o u l ~ u une pierre r noircie par le feu. et galen grandeur la plus grande pierre qu'un char ordinaire puisse transporter. Mais voici quelque chose de plus curieux encore que la prdictio; c'est qu' partir de l'annonce d'Anaxagore on prhtend que cette pierre, avant de tomber sur la terre, fut vue pendant soixante-quinze jours de suite comme un nuage enflammet lumineux parcourant les airs et S'Y SOUTENANT AGITTANT D'UN CT ET TANT D'UN AUTRE. Aristote, qui semble admettre le rci dans s o n i n t i g r i t i , essaye, comme on ei-sayeraitaujourd'hui, de l'expliquerpar u un rocher dtach d'une montagne, lequel, agiti et soutenu longtemps p a r son m o u v f i m e ~ i t et p a r l a force de risistance d e l'air, aura cependant h i par tomber *.11 Plutarque, plus fort ce qu'il para la thorides graves, qui, sur en gnra n'offrent pas beaucoup d'oscillations et de suspensions de ce genre, Plutarque, disons-nous, rejette avec d6dain l'opinion d'Aristote 2. Quant Pline il reste confondu : u S'il y a quelque vritdans ce rcit dit-il, la prescience du philosophe est une merveille beaucoup plus inexplicable que le prodige. n Mais comment faire? il ne saurait rien gagner au doute qu'il vient d'mettre puisque deux lignes plus bas, parlant d'une autre pierre
1 . ~Tite'orologie, 1.1, ch. vu.
2. In Lysandre.
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moins consid6rable, il est vrai, mais conservde son temps aussi CETTE dans le Gymnase d'Abydos, il est oblig d'avouer ~ ~ ' A N A X A G O R E , FOIS, AVAIT FORMELLEMENT PREDIT SA CHUTE '. Comment ! la science antique annonqait les arolithede l'avenii-, ... quand nous ne pouvons pas admettre tous ceux du pass Dcid ment nous ne sommes pas en progr 2. Pour peu que l'on respecte Plutarque, Aristote, Pline et la tradition, explique qui pourra la pr6diction et surtout la suspension, la premir sans tlescope deuxikme contrairement a toutes les lois de la physila que, car cette espc d'aroiithe manquait compltemen DOS annales modernes et prouvait, au reste, qu'Anaxagore s'instruisait aux mme sources qu1Emp5docle et Pythagore. Quant au xviiie sicle il s'amusait beaucoup de ces pierres planant conme des vautours, etc. Nous &rivions et soulignions ces deuxmots en 1857, mais voyez ce que c'est. que de savoir attendre! Voici qu'en 1860 nous nous enrichissons de deux rcidivetrs authenliques cette fois de cette mm suspension impossible. Quelle bonne fortune! de des Dans la 3e ann son Mus sciences, p. 3 4 , le savant M. Le Coiitiirier, de regrettable mmoireparlant d'un normarolith pr tomb le 9 d6cembre 1858, prks d'Aussun, ajoute : Cet arolith senta une particularit bien remarquable : ON L'A vu S'ARRTE ET SE
BALANCER QUELQUE TEMPS DANS LE CIEL.
Effectivement c'est trks-remarquable, mais beaucoup moins encore que cet immense g l a ~ o nen forme de meule qui, au sicl dernier, PLANA PENDANT PLUSIEUIX HEURES au-dessus de la ville de Marseille pou vant6e, et finit par se rsoudren grlon qui furent regards si nous avons bonne mmoire comme le premier signal de la famuuse peste de Belsunce 3. Mais qu'est-ce que tout cela auprsd cet norm de lise-gravith fait garanti par M. Babinet? Nous voudrions pouvoir le transcrire en lettres capitales, tant il nous para important, comme rkponse aux partisans exclusifs de l'iidi~ectibililides lois naturelles.
1. lfist. ml., 1. II, ch. L V I I I . 2. Voir ce sujet Xhnophon, Mirab., 1. IV; - Josbphe contre Appien,
1. I I ; - Saint Cyrille contre Julien, 1. VI; Tatien, Suidas, Casaubon, Scaligr, etc. 3. On se rappelle que dans l'antiquitla chute de ces pierres amenait souvent la peste, comme leur culte la gurissait
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COSNOLATRIE.
Nous le recommandons l'attention de nos lecteurs. On sait, dit M . Babinet, la thgorie des bolides et des arolithes Ce- sont des fragments planticulairc n'ont pas t qui ramass dans les grandes agglonlration de matikre chaotique. Quand la terre donne tt baissie, comme vers le 1 0 aoi~tet le 12 novembre, dans cette tourbe poudreuse, alors l'attraction les fait se p r k i p i t e r sur nous. Trs-bie ; la loi doit tr alors la mm pour les petites plante manqzdes que pour celles qui ne le sont pas; mais que dire lorsqu'on voit de gros aroli~he des bolides puissants REMONTER, et au con? traire, dans les espaces cleste Quand on voit celui de Weston, dans le Conneclieut, (i mitrailler toute une zone amt5ricaine et retourner au lieu d'o il tai parti? u Le bolide en rchappn dit toujours M. Babinet. A merveille, mais l'attraction en rkhappe-t-elle aussi facilcment? - a Ce fut apparemment, dit-il, un effet combint? de la pesmt w r de l'air et de sa rsistance - De mieux en mieux; mais par quel singulier caprice la mitraille qui se prcipitai n'ob6issait-elle plus aux mme lois? Songeons-y bien ; LA PIERRE TOMBAIT EN D ~ T A I LPENDAKT QUE LA MASSE REMONTAIT! ... Attraction toute nouvelle qui permet aux objets de s'envoler en raison directe de leur masse et de leur poids! ... M. Babinet comprend si bien qu'un tel fait va placer son indfrcti Mit des lois naturelles dans une position dlicatequ'il se ht de remonter un peu lui-mm vers un autre ordre de vritI I n'y a u pas de doute, dit-il, que les boucliers sacr de Rome, les ancilia tomb6s du ciel, n'eussent la mm origine. ( u v r ephys., t. v, p. 20. ) Quel aveu ! Du mommt o ces boucliers ne venaient ni de l'homme ni de la terre, il va falloir nous expliquer leurs sculptures merveilleuses par et leur ddicac au peuple r o m a i n crit des artistes ncessai rement atmosphriquesDcidmeny a deux ordres, deux lois, il deux origines pour les arolithe comme pour les boucliers. Quant aux pluies de pierres sans prcliclio et sans suspens, elles ont 6t trop nombreuses pour qu'on puisse en aborder le catalogue. Les monts sacr surtout en taiencontinuellement frapps l'on et sait la terreur que caus6rent h Rome celles qui tombrendu temps de Tullus Hostilius sur le monts Cavo, e t s'y renouvelkrent depuis lors avec une constante prdilection
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Partout les auteurs paen se servent de la mCme expression quenos livres saints. Ce ne sont jamais des cailloux et jamais de grlons mais saxea qranclinis, des rochers de grle pour parler p'us correcou, tement encore, comme le dit un traducteur habile, une grl de rochers. Nous verrons tout l'heure quelle forme extraordinaire prenaient quelquefois ces pierres merveilleuses. Mais passons d'autres pluies, car il y en avait pour tous les temps et, si l'on peut s'exprimer ainsi, pour tous les gohts. Chaque poqu avait sa plaie bien spcial bien homogne et La science moderne, avons-nous dit, en conna quelqups-nncs, rt se vante d'expliquer assez bien les pluies de crapauds, les pluies dr sang, les pluies de cendres, etc. On ne peut cependant expliquer les premires dibelle, qu'en admettant, ce qui para"t assez difficile, que le soleil en pompant les vapeurs des etanas a entran avec elles d u frai de grenouilles l. Les pr6tendues pluies de /ait ne sont plus, 5 l'entendre, qu'une poussir blanche d&trenip<epar la pluie et forince d'un amas innombrable de petits vermisseaux imperceptibles. Lt s pluies de sang ne seraient plus, leur tour, qu'une liqueur rouge trc dpos par de certains papillons. Quant aux pdiies de chair, de rats, etc , on les devrait aux clisiraclions de quelques animaux de proie qui auraient laiss tomber leurs victimes ... na aux pluies de briques, il en tombe en tous pays par de graiin'~ vents, et, enfin, pour les pluies de laivie, l'explication en est bien simple : il ne faut que du vent et le voisinage d'une bergerie et d'une draperie pour produire ce prodige, ... etc. 2. Parions donc une fois srieusement vient de faire gnreuseme On le amende honorable l'histoire et de reconnatr fond de ses assertions. Mais, de bonne foi, croirait-on avoir abord la partie mr du problnl tel qu'elle nous l'avait jadis pos Sachons-le bien : les Aristote, les Plutarque, tous les snateurde Rome, tous les sages de la Grhce, et surtout le devin Anaxagore, auraient pris pour une insulte et couvert de leurs m6pris des interprta tions pareilles. Comment! le Capitole et l'Ar6opage ne seraient all& consulter les dieux en grande pompe et n'aura:'ent imposaux calions de longues et solennelles expiations que faute de s'tr aperu qu'il
1 . Diction. encycl., art. PLUIES. 2. Toutes ces belles explications, inskre dansles notes "le la grande 6dition do Pline, n'ont pas fait un grand pas depuis \'^\ , et se retrouvent encors partout aujourd'hui.
(flanquait quelques briques ou quelques flocons de laine la maison t la bergerie voisines?... Heureusement pour nous et pour notre honneur national, ils sont (huis l'impossibilit6 denous rpondre car, prenant en piti notre stoquincroyance, ils nous diraient encore ce que disaient les oracles sur la pluie de briques, tombpendant le plaidoyer pour Milon : Mt%ez-vous des pluies d'en haut; et Pline, ce 'histoire la main, nous rplera qu'il avait tant de fois affirm propos de phnomhe du m6me ordre. Sachez, nous dirait-il encore, que le mal de ces vnemen se bornait jamais l'accine (lent momentan mais que celui qu'ils prsageaien tai bien autrement grave. Janzais, dit-il, on n'a vu trembler Rome, sans que ce ne fle pronostic de quelque vneme trs-fche Nec vcro simplex malum, sed par aut m a j w ostentum J) Et dans le fait, il s'agissait bien vraiment de quelques briques et de quelques dbrid'animaux! couton Denys d'Halicarnasse : l'out le monde, dit-il, s'attendait quelques maux irrmdiable Cette crainte fut appuypar des signes divins qui parurent d'autant plus terribles que quelques-uns n'taien marqu pas dans les regisires publics, et que, de mmoir d'homme, on n'avaitrien vu de semblable ; les feux qui couraient dans l'air ou qui restaient dans l'endroit o ils avaient tallumsles mugissements et les continuels tremblements de terre, les spectres que l'on voyait voltiger tant sous une forme et tant sous une autre, les voix effrayantes qu'on entendait de toutes parts, et plusieurs autres prodiges troublaient les cur qu'il en tai arriv de semblables des mortels. Ou trouvait nanmoin autrefois, et qu'il ne s'agissait que du plus ou du moins; mais ce qui suivit ces premiers signes tai absolument sans exemple. On n'avait jamais vu ni entendu rien de pareil; l'tipouuanle et l'alarme se rpan AFFKEUSE, pas de non dirent partout; il tomba d'en haut une Q U A N ~ neige, mais de chair %, ...n etc., etc. D'aprks la thori prkcdenteil fallait donc que tous les vautours la de l'Italie fussent distraits au mm moment. Soit, mais couton lin : K Les oiseaux de toutes les es]~cefondaient sur une partie de cette riche proie, et le reste se conservait non-seulement dans la ville, mais dans toute la campagne, sans alt6ration aucune ni d'odeur ni de couleur 3. Et d'ailleurs, lorsqu'au lieu de chair c'takn de gros pains noirs
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L'AIR ET SES M Y S T E R E S .
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qui tombaient comme i Sora, dans l'Apulie, et. dont plusieurs milliers d'hon~nies nourrirent, que devenait la distraction des vautours 1 ? se Et lorsque c'taien poissons? Ah! pour ceux-ci, nous savons que des la science moderne les explique a merveille, u Tout le inonde sait, dit le Magasin pittoresque', queles trombes, aspirant, les ranx des tangs peuvent verser sur la terre une multitude d'animalcules qui retombent si sous forme de pluie ... Ce phnom simple se renouvelle nan moins de rares intervalles. Kt l'auteur d'en citer des exemples. Mais nous lui dema?derons toujours pourquoi.ces enlvement si exclusivement spciaux lorsque les trombes enlvend'ordinaire TOUT ce qui se trouve sur leur passage. Nous lui demanderons encore pourquoi personne ne voit jamais l'e~~lvment toujours la pluie; sous mais quelle influence l~yclrogniqii frai de grenouille se change subitele ment en grosses grenouilles, et quel Dieu leur prt assez de vie pour que tous ces petits poissons invisibles deviennent instantankment de si visibles et si grands poissons. Nous lisons dans les comptes rendus de l'Acadmides sciences (29 avril 1861) : M. Castelnau nous cri 1 vient d'y avoir un tremblement de : 1 terre Singapore; il a dur deux minutes et fut suivi d'une pluie torrentielle. ..... D que le soleil se fut remontr vis tous les Chinois et je les Malais occup ramasser des paniers de poissons (clarias batrachus), espcde silurod qui se rencontre apparemment dans les eaux douces de Singapore, de Siam, de Sumatra, de Borno avaient ils 26 ou 30 centimtre de long. Ma premikre pense malgrl'affirmation de ces gens qui venaient, disaient-ils, de les voir tomber, fut qu'ils s'&aient tran grc l leur facult de cheminer terre pendant quelques instants ; mais ni:~lheureusement cour tai la entourde murs (sans cela le tmoi gnage de la foule courait grand risque). D'ailleurs, il n'y avait aucune ni ri~lir cours d'eau capable de fournir cette quantith, qui envahi?sait une vingtaine d'hectares et toute la partie orientale de la ville. (1 Peut-on supposer que, le 22 fvrier nous eussions 6tt3 visit par une trombe qui aurait aspir de nombreux poissons d'eau douce en passant sur quelque large riviGre de Sumatra, et qui les aurait lances sur son passage? Je ne soumets qu'en ircmblmt une semblable hpothcse.
1 . Fincel, 1. 111. 2 . Annee 1853, p. 328.
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Ainsi, voil des myriades de poissons aspirds, qui se trouvaient tous exclusivement runi dans une rivigre qui ne saurait les produire !... Mais que Cirent de leur ct les Malais? Ils allhrent tout de suite prier le @nie du Volcan, Goonong, qu'ils affirmaient tr l'aiiiteur de C E L A . Les Malais connaissaient mieux leur affaire que le savant. Nous demanderions enc,ore au mm auteur pourquoi, en parlant (sorte de petits r a s ) en Laponie, il tient encore dos pluies de leinn~inqs aiix oiseaux carnassiers., ouvrani un l q c bec et laissant tomber leur proie, lorsqu'il convient, sur la foi des voyageurs, que ces apparitions merveilleuses ont quelquefois lieu par millions, d'ans ce pays o<id'autres voyageurs sont quelquefois quatre ans sans en rencontrer un seul. Il nous semble que les m l i n drangen peu la thoridu ilos un bec ouvert. En gknral explications toutes simples (oh! oui, extrmemen ces simples!) sont tellement commodes qu'on se garde bien de les compromi-'ttre en regardant de trop pr6s aux dtail . l Il faut en faire autant lorsqu'on voit un homme comme M. Le Couturier attribuer aux seuls vents l'honneur d'avoir transport6 de la Guyane au Dauphin sept inil!ions de kilogrammes de cette terre rouge qui vint, en 1846, pouvantele Lyonnais et le Dauphin S'il s'tai mieux inform aurail vu que presque toujours ces transil ports s'effectuaient sans le veut et u'k-souvent mm conire lui2. M. Babinet nous accordait tout l'heure que les fameux boucliers de Numa n'avaient pas une origine diff6rente de celle de ses a6rolithes. S'il en tai ainsi, il n'y aurait vraiment nulle raison pour ne pas leur associer les pluies de cothurnes, de flches de lances et de haches, [oui. aussi bien atteste toutes les autres. que De haches! ... Nous pronononl u n mot bien actuel et bien essentiel presser davantage, puisque M. Boucher de Perthes nous affirme que celles qui font sa gloire, et que l'on retrouve par milliers taien tout semblaen dans les cavernes et les terrains antJiluviens bles ces haches que les anciens disaient tombedu ciel, et qu'ils appelai.'nt ccraunia ou haches d e foudre. C'est commettre une bien grande faute philosophique que d'omettre comme on le fait aujourd'hui un rapprochement si curieux. Personne n'y pws:, et personne ne se demande commeni la superstition pouvait ir assez forte pour que tous les peuples du monde pussent voir tonlb?r, en tout temps et en tout Iku, ce qui no tombait pas du
tout.
z l . V a y a s i n piltwe'q Le, a . d e 1833, p. 24. 2. Panorama des mondes, p. 83.
Nous lisons dans le volume de 1723 de l'Acadmides sciences (partie historique, p. l a ) , que partout, chez les Chinois comme dans le Nord, l'orient comme l'ouest, des silex en forme de coin et de tiklie h i e n t rv6r les populations qui, les voyant tomber avec la par foudre, esp?raienl qu'ils les en garantiraient ... 1 n'est pas trop aisb, 1 ajoute le rapporteur, de voir pourquoi cette superstition est si naturelle l'hornme. M. le docteur Izarn, professeur de physique et membre de l'Acadmides sciences, se charge ou plutt~tessaye de rbpondre dans sa Litlioloyle a/mosp/~!rique,publi 1803. en Nous le voyons d'abord diviser les savants en trois classes : 10 les qui amateurs de faits n~erveilleux; 2 O les dngateu les rejettent sans examen; S0 ceux qui disent : il faut voir, autrement dit : les ignorants, les suffisants et les sceptiques. Il tance surtout les dit-il , l'importance de recueillir seconds qui devraient connatre bien des faits rapportpar les anciens et de bien tudieleurs opinions, puisque les hommes ont eu peu pr'cs autant d'espil dans tous les temps (p. 33). n Voil des principes admirables, la suite desquels notre savant n'a pas de peine i dmontre que rien n'tai plus commun sur la terre que ces instruments en silex, prescrits d'ins la Bib!e elle-mm : Fais11, toi des c,outeaux de pierre, fac tibi cultros laps'clsos. (Josu 7). Mais rien ne prouve mieux, selon lui, combien etait absurde l'opinion populaire qui disait tomb ciel des instruments visiblement du ~briqu main d'homme. de On pourrait ici demander M. Izarn dans laquelle de ses trois calbgories scientifiques il prtense ranger ici. En gnkal sont les ce s!ifRs(~~~ts se permettent de donner un dment net des p o p qui si iations entihres qui ont autant d'esprit que lui. 1) On est tonnde trouver le mm tort chez un homme qui d'ordinaire avait l'esprit plus large et plus logique. Pour lui comme pour tous les autres, et malgrl'affirmation du genre fabrique avec iniclligence, et ne pouhumain, ces haches ayant t vant tr distingue celles qui encombrent nos terrains, ne peuvent de avant tout lr tombies du, ciel. Comment! est-ce que 1 s briques qui tombaient Rome n'avaient [.as t cuites avec inkdi.igrnce? Les b3ucliers arolithede M. Babinet en manquaient-iis, ainsi que les coihurnes, et surtout ces flclic que saint Grgoir Grand voyait, avec toute la ville de Rome, tomle ber sur les victimes de la peste, et qu'il conservait avec soin, en m.noirde 11 son cher Estienne qui en avait l atteint? )I (V. Appendice C , Ginies @id., t. ler de ce Mmoire 269). Enfin n'y a-t-il p.
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pas autant d'intelligence et de s6lection dans ces pluies toujours sp ciales et exclusives de crapauds, de rats, de briques, de lances, etc., manies, etc., que nous avons qu'il y en avait dans ces pestes, chores montres'abattant exclusivement un jour sur les cordonniers, un autre sur les tailleurs, un autre sur les jeunes filles, un autre sur les femmes maries etc.? Ici la question n'a pas chang Toute la terre vous affirme avoir vu tomber ces haches de silex, toute la terre les adore, toute la terre les redoute ; pourquoi toute la terre se tromperait-elle plus ici qu'elle ne se trompait en vous affirmant les arolithesEt d'un autre ct les memes causss, qui enlevaient sans qu'on le v prcipitaien et ensuite sur terre ce qu'elles avaient enlevk, n'auraient-elles pu agir de mm en fait de silex? La chose devient d'autant plus probable que la tradition et la science vous disent que certains lieux en taien tellement cribl qu'on a cru voir ldes lieux de fabrication, immense hypoths abandonn l'instant en raison de l'abondance ou plutbt des encombrements de la production. Le peuple, disait dj de son temps Dom Calmet, veut que ces haches, ces coutres de charrue, ces coins, qui paraissent avoir vri tablement servi, soient vraiment tomb avec le tonnerre, et, DANS LE FAIT, on les a trouv plus d'une fois d a n s des lieux frapp e d la foudre '. Tout cela s'appelait ceraunia ou pierres de foudre, et l'on y comprenait les haches et les flches II y en avait de deux sortes, dit Pline, ; c'est les unes noires et rondes, semblables a des haches (SECURIBUS) par celles-ci qu'on dfendai villes et les flottes; on les appelait btyles les Quant aux longues, on les appelait simplement CEBAUNIA '. JI
4 . Bible de Veiiee, ch. IV, v. 306.
2. Pline, Hist.nat.. 1. XXXVII, ch. lx.-Aujourd'hui, 45 septembre 1862, nous lisons dans le dernier numrde la Revue contemporaine un article d r M. MaLucci sur les haches antdiluvienne dont nous parlons. II s'tonn bon droit de la quantitti nvrrnet disproportionnde ces instruments avec le3 besoins de la consommation. 11 fallait, dit-il, en presence d'un lit dinesu il rmen tendu fallait qu'il y e l i un centre de fabrication, ou, mieux encore, un commerce illimile. Nous Lrouvans en i ffet, comme lui, qu'en presence des qurlques ossements humains clair-temh autour de ces enuombrements de produits l'ariicle ne dev'iit pas fctra de dfaite ni l'exportation sans enlrdves. Chr&ns pensez aux pluies de pierres de la 1 ible; rudilspensez aux securibus do Pline; saviiiiis, pensez aux millions de rats et de poissons quo ! voui voyez tomber si~im!ta!~me.-
C'taien bien l les ophites, 011 sidiriles, on astrote des anciens, les bktyles de Btus frhre de Chronos, devenu plus tard le Jupiter ^.~Oocrcdo; ou Jupiter Lapideur, pierres que tous les dieux-soleils portaient enchss leur front, comme rappelant le grand astre qui dans ; comme passait aussi pour une pierre, pGr"p~ opinion trs-rapproch on le sait, de nos hypothse astronomiques modernes, qui supposent, ni plus ni moins qu'Anaxagore, comme nous l'avons vu, ces arolihe dtach soleil. C'est en sa qualit de prtr du Soleil qu'H du sur liogabale adorait la fameuse pierre d'6messe figur ses mdailles Nous l'avons d dit ailleurs, ce sont elles qu'on suppliait de parler ; j c'est avec elles que conversait Arnobe avant sa conversion; ce sont elles qui faisaient entendre ce petit, cri e u f m t i n -dont parle Pline; ce sont elles qui fuyaient quand on voulait les toucher, et qu'on appelait pierres c l ' i n c ~ n s ~ a n c ece sont elles encore qui jetaient des flammes ; sous l'action des Druides. Et pour nous, n'y aurait-il eu dans le monde que l'arolith de Pessinunte et l'admiration de Rome pour ses merveilleux effets, il resterait mille fois dmontr que le c a r a c t h et la vertu du ftich taien dans toute leur extension, en un mot, l que c'taien bien des pierres surinielLigentes comme tous les instruments de divination. Maintenant, voici la question : ces pierres l'taient-elle par ellesmmes L'&aient-elles au moment de leur chute-? Le devenaient-elles, au contraire, par la conscratioreligieuse et conscutivemenl'invocation? En un m o t , l a vertu s'acqurait-ellcomme pour nos tables? d'elles comme de tout le Tout nous porte penser qu'il en tai reste, et que leur vertu prtendunaturelle n'tai qu'un mensonge de plus invent par celui qui ne s'en servait que pour mentir. Cependant, lorsqu'on vient rflchtout ce merveilleux entrelacement d'esprits et de matir sidrale lorsqu'on mditsur ces paroles adresse grand archange tomb : u Comment es-tu tomb au du milieu des pierres enflammesde m e d i o l a p i d u m i g n i t o r u n ~ ? lorsqu'on pense K ces vertus des cieux qui tomberont. sur la terre ; a cet te pierre immense de l'Apocalypse dont la chute est comme celie de certaines pierres paennessuivie d'pouvantable flaux ces astres que la Bible nous montre combattant contre Sizara avec des pierres; quand on r6flchi toutes ces expressions, pourrait-on rire en toute sretMespri du sp6culateur mystique qui devant elles, et bien plus encore devant tous ces effets merveilleux, et prenant la lettre l'pxpression de CIpierre enflamm appliqupar Isa 5 Lucifer, rucrai pour ces pierres une origine asirwpirite? Nous detolites manderions par exemple si, dans cet ordre de spculations
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ces pierres enflmnn~bes ton~bbes pourraient pas avoir appartenu h et ne l'une de ces planktes fracass6es dont les dbri roulent dans l'espace, et qui en auraient conservtout la fois et les proprit minrale et les proprit6 spirituelles. La supposition pourrait tr folle ; mais elle pourrait aussi n'tr pas illogique. Nous reprendrons cette question. Puisque nous venons de les indiquer, il est impossible de ne pas ajouter quelques mots sur les deux plus ren~arquables nos exemples de bibliques cet gard livre II des Juges, ch. v, Debbora, clbra au dans son fameux cantique la victoire remport Sizara, ne s'en attribue sur pas l'honneur lui-mm : C'est du ciel mme dit-il (v. 20), que l'on a combattu contre ses ennemis ; les itoiles, sans abandonner leur ordre et leur cours, in ordine et cursu suo manentes, ont combattu contre Sizara. Restreindre cette expression de stellse aux anqes ou aux saints, comme le veulent beaucoup de thologiensnous parait donner trop beau jeu M. Maury, qui accuse les Hbreud'avoir pris constamment des toile pour des anges. Cornelius nous parait donc avoir raison lorsque, rejetant tous ces expdients avoue francheil ment qu'il est plus droit (rcctius) de voir l des effets mtorologiqu et stellaires produits par des anges, c'est- -dir des foudres, des trombes, des gr6les et des arolithe(stellas cadentes) dirig ces par mme anges. Philon nous montre Debbora et Baruc implorant ce secours avant le combat. D'ailleurs, Cornelius a raison de trancher la question par la victoire de Josu (ch. x, v. i l ) , car o n 4 e gagne. un jamais rien faire une concession qui sera dtruit peu plus loin. Or, dans ce dernier exemple, Dieu fit pleuvoir sur ses ennemis de v ritables pierres de grele; et l i , le miracle fut encore une fois mtor logique et surnaturel. Ihchiel contre Gog, xxxvm, 1 1 , prophtisan dit que le Seigneur le jugera par une pluie de pierres on de pbischs immenses. Mosmenace (Reuiironome, xvin, 24) le peuple ingrat d'une pluie de pierres et de cendres, et partout on y adjoint les pluies de FL~CHES. c'est de ces dernire menaces que saint Grgoir Or, le 1 Grand nous a montr la ralisation la science y rflkhiss Que
1. - A ~ R O L I T H E S ESPI~GLES.- Aprbs ces grandes pluies fatidiques e t publiques, sera-ce donc redescendre trop bas que de retourner 2 cas p e t h s pluies malicieuses el prives n'ont crrtes pas fait dfau qui autour de nous depuis dix ans, et que nous ne rappellerons que pour mmoire Sans reporter nos lect urs h tous IRS exemples historiques du mbme fait, contentons-nous de leur rappeler celui qui accompagna la mort do
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ConstantinVII. Pendant les derniersjours et les dernire nuits qui prcckdren sa mort, dit Zonare, une pluia de pierres venait s'abattre avec f r a ~ . ; contre la chamlire coucher de l'empereur. Celui-ci, persua! qu'il y avait l une manuvr tout humaine, p l a p une normquantitde surveillants autour de son palais pour la decouvrir et la punir; mais il resta absolument impossible de dcouvriles auteurs de ce mfaitd'o j'infhre que cela n'avait pas de cause humaine (cz). )) Ces lapidations privene sont pas plus rares dans l'antiquitb que toutes les aulres. Le X I X ~ sicl devait les revoir son tour. Nous ne rappellerons que pour mmoirle fait que nous avons consign6 dans notre Ier Mkmoire, p. 387. Nous y avions longuement insist sur la pluie de pierres qui, en 1P81, la vue de tout Paris et pendant trois semaines, n'a cess de lapider une pauvre maison de la montagne Sainte-Genevive Les pierres, les tuiles, venant d'une grande distance, dcrivaien toutes la m&meparabole dans les airs pour venir tomber dans la m h e petite chambre o tout fui mis en morceaux. Police, force militaire, administration (nous le tenons d'elle-i~6me), tout resta stupbfi devant cette adresse surintelligente qui aurait dkfi celle d s plus habiles ingnieur la terre ; mais Paris passa outre ... Depuis, le de mbme fait s'est pass dans dix villes psut-Atre, Marseille entre autres ... Les dix villes, stupfi comme Paris, comme lui ont passouire. Si Paria, comme cette maison des Pilules du, Diable, se rveillai beau matin la tGte en un bas, il serait stupfile premier jour ; mais le lendemain, il expliquerait ou plut& dirait qu'on a expliqu la chose, et le troisim jour il demanderait que l'on recommen& l'expriencpour savoir i quoi s'eu tenir. Depuislors, disons-nous, nous avons compt plus de dix maisons frappe de la mAme calamitil y en a eu ~ Bordeaux, Marseille, Paris, Versailles, a Bruxelles, et partout la m h e impossibi1it.da dcouvriun coupable, un point de dpar visible ... C'est dans tous les pays la m h e chose. Ainsi voila, dit Z'Illustru~ion anglaise du 8 octobre '1&53,p. 289, un fait attestpar plusieurs Europen habitant Sumatra, entre autres par plusieurs officiers de l'armk, tels que BI. Van Kesinger S. Michiels, commandant l'armdes Indes hollandaises en qualit de major gnr : a La maison de M. le contrdleur Van Kesinger Surnadangue, le lerao1830, fut assaillie i l'exttieupar une gr6le de pierres qui tomba sans discontinuer depuis neuf heures du soir jusqu' dix heures et demie du matin, sans qu'il fpossible aux quatorze personnes de garde qui entouraient la maison de dcouvri d'oh ces pierres pouvaient provenir. Mais dix heures et demi^, ce fut bien plus extraordinaire puisque rien ne FRAPPA plus ~ l'extrieurmais que luul recommenca de\ ant nous i l'inlrieur pierres na les tombantque d'une hauteur D E TKOIS ou Q U A T R E PIEDS au-dessus de nos t h , sans qu'il nous fiit possible da rien apercevoir de plus. Celte pluie interieure
..
XVI,
ch. 22.
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et s a m cause de pierres volcaniques dura ONZE JOURS CONSCUTIFS ET JOUR NUIT, A L'EXCEPTION DE QUELQUES H E U R E S . Un jour, nousentendme PIUS un grand fracasque d'ordinaire; c'tai morceau du fourneau de la cuisine qui un arrivait p:ir la mhme voie, etencore tout chaud. Unecirconstance bien rernarquable, c'est que pendant qu'enfer11. la mm p i k e nous ne voyions dans absolumcnl rien que les pierres, une petite fille indign g d'environ sept ans criaiil qu'il se trouvait quelqu'un derrir elle qui ne cessait de h pousser. Tous les tmoin honorables qui ont envoy cette relation Vlllustration et qui l'ont signont offert d'attester par serment tout ce qu'ils venaient de raconter. Cet analogue parfait de nos mitraillades europenne spirites a donc et dur onze jours conscutifs prcisme comme celle qui commen le de*juin 1860, rue des Noyers, 46, et qui ne finit aussi que le onzikme jour, comme nous le voyons en ce inorneni m6me dans la relation signpar le propritairperscut comme nous l'a atlest lui-m6me le juge de paix et de ce quartier, tout aussi dconcertque l'avait htsept ans auparavant, celui de la rue des Grs Tout cela n'empbchera pas, toutes les fois qu'un nouvel analogue reparatr l'horizon, tous les journaux de rpt Nous connaissons tout cela, n : et de nous rmvoyer, comme le fiiit M. Figuier, aux explications fournies par la police, propos du fait de la rue des Noyers et de celui dela Sorbonne. Il est fcheu que la police, toutes les fois que nousla consultons, se rcus et dclin l'lionneurqu'on lui fait. Trs-souven encore, la pluie ne s'acharne qu'apr les personnes. Il n'y a pas que les enhntsfit les tkmoins de Cideville qui aient tpoursuivis par des pierres. Voici une jeune fille qui, dit-on, a la propric't de les attirer. L'expression est charmante de na'ivetk. CeUe fois, c'est le Nouvelliste d e Rouen, du 29 octobre 1860, qui l'emprunte Y Union bourguignonne : Une personne srieuse h laquelle il est impossible de prhter la moindre et id mystification, nous communique la 11ot.e suivante. Toutefois, les faits de qu'elle constate sont tellement tranges que nous ne les publions que sous rserve Il se passe en ce moment, dans un village du dparternent.d la Cbled'Or, a Chevigny-en-Valire arrondissement de Beaune, des faits extraordinaires, qui rappellent les prodiges des tables tournantes et des erprils frappeurs. ( Une jeune fille de ce village, qui n'a que seize ans, d'une intelligence ( ordinaire, et dont l'ducatio s'est bornaux lmen la lecture et de de 'criture depuis quelque temps la singulir propritd'attirer elle les a les mottes de terre et les pierres. s Cetle attraction, dont elle se passerait volontiers, s'est manifestpour la premir fois il y a environ deux mois. Revenant un soir de sa journee, car elle est ouvrire elle se sentit tout coup atteinte par plusieurs pierres,
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et crut d'abord qu'elles lui taiena n d e s par quelqu'un de sa connaissance; l mais elle reconnut bient6t son erreur, personne ne se trouvant sur son passage; aussi son tonnemen fut-il grand. C'tai une premir manifestation de l'esprit frappeur qui la poursuit depuis cetle poque Employ~ecomme vendanseuse chez diffrentpropritaireselle s'est vue con-taminentassaillie par des mottes de terre se dtachan sol et vedu nant la frapper en diverses parties du corps, 2 la distance de plusieurs mtres Maintenani elle est en butte d'autres projectiles; travaillant la semaine derniire dans une maison du voisinage, elle a lfrapp diverses reprises et dans la m&nwjournpar des briques se dLachande l'cihe et des pierres tombant de la chemine cite, entre autres faits, une pierre de trois kiloOn grammes plac le seuil de la porte ouverte, et poussavec une grande sur violence par une force m y s t ~ i e uet invisible aux pieds de cette jeune s fille. Plus de cinquante tmoin e v i s u de ces phnomn d incroyables sont prt les attester. Mais restons en 12, et surtout, rkptons-lene confondons ces espiglerie mtorologique pluies de bolide:, en gnr ces inoffensifs, ni avec les vrais bolides, ni avec les sidrite intelligentes, ni surtout avec les grl mystiques dont nous venons de voir les terribles effets dans la Bible.
4.
- L'eau
et ses mystdres.
N'oublions pas que Jupiter a un autre frre dieu et r o i comme lui, le monarque des mers, le souverain, par consquent divinit des et des monstres qui les peuplent : Poseidon est son nom. Que ce nom ~oo& - soit d'origine punique, comme le prtenBochart, et signifie le hrge, qu'il vienne, au contraire, comme le veut M. Guignault, du grec T C O T G ~ ,eau (d'o Z O T U ~ C , fleuve l ) , ce n'en est pas de moins un dieu primitif, +y-uo (kb;, l'ga Zeb;, son fr&re,avonss nous dit, ou peut-tr mieux le z lui-mm appliqu l'lme humide. Ici, que de rapprochements encore, et que d'emprunts la fable semble avoir voulu faire une fois de plus la v~.it ! Qu'est-ce que ce nouvel esprit qui se dit son tour u port6 sur les eaux? Qu'est-ce que cette vierge forte, ternellsagesse (coqdo;), fille de Poseidon-Neptune, et portant, en raison de sa naissance, comme la Neiih de Sais, le doux nom de siella m a r i s , toilde la mer? Pourquoi, dans sa juste indignation, donne-t-elle la mort ce pGre
1. Voir la note 4 2 sur le livre VIe d e Creuzer , par Alfred Maury.
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dnatur Lviathades mers), et retourne-t-elle dans le sein de (le Jupiter? Pourquoi cette Minerve du s a l u t , si nous en croyons Julien, a-t-elle pour mission de faire converger tous les esprits et tous les dieux autour du soleil dont elle tire la fois sa substance et sa parfaite intelligence ? Pourquoi remplit-elle de cette intelligence la lune, son principal domicile, et, comme telle, s'appelle-t-elle la reine du ciel, regina c~li? Qui pourrait s'y mprendret ne pas retrouver dans la Minerve tritonids et lunaire ce que nous trouvons dans la Vnus-Hcat Amphitrite, savoir la parodie blasphmatricet burlesque du principe fminin virginal et chr4tien, ayant aussi la lune sous ses pieds, dominant sur les eaux et donnant la mort au Lviathan-Bhm les qui domine2? Si messieurs les mythologues veulent bien prte quelque attention ce dernier nom, il pourra les tirer du grand embarras ou nous les voyons encore aujourd'hui. Pourquoi, les entend-on se demander, pourquoi le principal attribut de Neptune est-il le cheval? Comment peut-on l'appeler pr du cheval? Larelation qui existe entre Neptune et le cheval presente de graves difficults dit son tour M. Maury 3 . En effet, serait-ce, comme n le veut Bottinger, parce que la premir exportation du cheval aurait eu lieu d'Afriqueen G r k e sur les navires phniciens Serait-ce, coaime le prtenVolcker', parce que le cheval est levdans les pturage les plus humides? Serait-ce, dit un troisime parce que la crinir des flots ressemble la crinir des chevaux? Tout cela serait fort possible, mais la vraie raison n'est pas l M. Maury nous para approcher davantage de la vrit faisant remarquer que le Poseidon phnicie en grecque racontait que Ct (de s'appelait Cheth. Or, dit-il , la lgend x-7i~0:)tai monstre m a r i n que Neptune avait envoy pour ravager un les terres de Cph signification hbraq ce mot est terreur, La de sens bien conforme au sentiment que ce dieu marin devait inspirer aux navigateurs ... Il est remarquer aussi que Sidon est reprsent par Sanchoniaton comme une sirne4
1 . A u r o m qum Solem paris Solisque filia, Acrore qui enfantes le Soleil dont elle est cependant la fille, dit l'klis ii la Vierge, au jour de sa nufi-
vite.
2. Guignault, nota 12 sur le livre VIe da Creuzer. 3. Kaury, id., ibid . 4. Id., ibid.
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M. Maury trouvera d'autant moins tonnan pour nous le cheval que de Poseidon soit le Lvialhadu livre de Job, que chaque trait de la description de l'un semble avoir tcalqu6 sur celle de l'autre. Dj on avait fait du B k h h o t h - L ~ l i a t I u (car poumons ces deux monstres n'en font qu'un) un crocodile ou un hippopotame. Ce dernier nous offrait bien, dans son nom, le cheval de Neptune (I'TCTCG~), mais le Lviathadevait 6tre encore autre chose l. coutonsbie Quand il se love, les forts2 sont dans la crainte, LA : TERREUR les fait chanceler, car elle habite autour de ses dents, (voil bouillonne comme l'eau du brasier pour le chelh). .. Sous lui, l'abm itiJm;) ... L'onde blanchit derrir lui comme la (voilpour le ctac chevelure d'un vieillard (voili la crinibre chevaline laquelle on a toujours assimil celle des flots). Nul, sur la terre, n'a sa puissance, il a t cr pour ne rien craindre (voili le roi des forts 3 ) . Il s'agit donc ici d'une grande puissance marine dont la forme emblmatiqu rell(il en est de cela comme du serpent de la Gense ou tient du cheval et du poisson. Or, il est viden l'emblhne animal, que type du Neptune spirituel, n'existe pas dans nos muses verronsl'y nous un jour, qui sait? Nous commenon nous trouver un peu plus l'aise aujourd'hui pour croire que la Bible n'a peut-tr pas eu beso!n de cre une pure chim?re, pour l'appliquer comme image au (i roi de tous les enfants d'orgueil, au principe de ses voies, au chefd'uvr de la cration' Puisque nous sommes en voie de retrouver non-seulement des gants mais des monstres et grand nombre d'anide nous maux rput fabuleux, y compris les dragons ail la lgende ne voyons pas trop pourquoi le Liviathan, cheval, sirhne et serpent de la Bible, ne pourrait pas avoir le mm sort que le m g u l u s volans d'Isae Djichaque anne plus d'un navigateur ne craint pas de nous communiquer ses souponsur l'existence de certaines crature marines auxquelles il donne des proportions gigantesques. Tantbt on nous dcri fameux serpent de mer, comme si l'on avait pu en prendre la le photographie et la mesure; tantbt on nous parle de sirnes bien autres que les ignobles poissons auxquels on a prostitu ce joli nom ;
4 . Comment, par exemple, le texte sacraurait-il pu assimiler aux cdre du L i l ~ c ~ n vhitable appendice caudal d'un pied de long que nous offre cet le amphibie? CIla nous parait impossible. 2. La Vulgate dit d e s anges. ): 3. Job, ch. x i . 4. Id., ibid.
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tantt enfin, d'apparitions trangeet des sinistres trs-historique qui les ont suivies. On nous pardonnera de ne pas faire les honneurs trop vagues encore*. de notre texte officiel des allgation La seule chose laquelle nous tenions ici, c'est la grande puissance spirituelle et invisible qui prsid la nier. D'une part, ce n'est pas sans raison, probablement, que 1'~vangilenous reprsent Saule veur s'adressant, pour calmer les flots, la puissance de la mer, qui cout qui obit De l'autre, si la puissance IMMATRIELL de Grove, et en se dbattan dans les entrailles de la terre, en a soulev les volcans, la logique exige que les temptes les trombes et les typhons, , , enfants trks-lgitime assurmen de nos volcans sous-marins, remontent leur tour jusqu' la cause IMMATRIELLencore qui doit les avoir suscits Ainsi donc, Poseidon (que Bochart prtensignifier le briseur de navires), les trombes et les typhons qui poursuivent tel ou tel navire au milieu de toute une flotte; lui les vaissea~~x-fa'n~n~es qui ont fait la terreur de tant d'habiles et courageux marins; lui les sous perfides sirhies qui ... Mais ici nous sentons la terre se drobe nos pieds. O pourrions-nous donc trouver quelque exemple de typhon surintelligent et de trombe un peu plus malicieuse que les autres? Laissons de cdt les vendeurs de calmes et de tempte(teinpestarii), si bien prouv&, du reste, par I'afHrmalion de presque tous les navides gateurs et par la sv6rit lois qui les frappaient 2. Laissons de ct les druidesses de l'lde Sein et les adorateurs du mont OIan, dont jadis la fste annuelle devait toujours se terminer par un orage mel d'clairet de tonnerres, suivi d'un tel dlugd e pierres, que tout le monde d k s p 6 r a i t d'en pouvoir rchappe; mais, au risque d'tr 3 emportd par elles, prenons au corps ceriaines trombes toutes spciale qui pourraient fort bien nous clairesur la nature de beaucoup d'autres. C'est encorel pou la science une de ces pierres d'achoppement~ dont elle parlait tout l'heure propos de ses tonnerres en boule. Nous avons l h , sous les yeux, un des ouvrages, ou pput-6tre l'ouvrage moderne le plus accrditsur cette matire c'est celui de Peltier, sur les Causes q u i concourent la foinaalion des trombes.
4 . Voir la double note noa-ofj5cidle ( 1 et 41 ) sur le serpent de mer et sur les sirches la fin de ce paragraphe. 2. Voir, entre autres, la loi des Douze Tables et les Capitulaires de Charlemagne. 3. Grgoir Tours, chap. II. de
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MYSTERES.
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Or, pour lui toute l'cola draisonn jusqu'ici en assignant aux vents une part srieusdans ces transports dthastateurs que tout le monde connat pour lui cette science m6torologiqu n'a pas fait un seul pas depuis Aristote1. Bonne leo donnpar un matr aux explicateurs suffisants qui vous renvoient sans cesse aux nouvelles lumire de la science ! Pour lui, la trombe est avant tout un phno m h e aux formes bizarres et gigantesques, remarquable par LES FORCES E T R A N G ~ R Eauxquelles il para B ~ Ipar les lois inconnues et, en S O R, apparence, contradictoires qui le rglentpar les circonstances particulire qui l'accompagnent, circonstances si &ranges, qu'on ne saurait 2... confondre leur cuuse avec celle des autres mtor u Ce sont Fa, dit-il, de ces phnomn conlplexes dont on n'aperqoit que le rsulta m a t h i e l . . . pendant que ce n'est qu'une rsultant gyratoire de forces de tout autre nature que celle des vents (p. 6 et p. 18), car ce sont des faits aussi inexp'iququ'inexplicables (20). Rappelons-nous que Dieu, dans sa colrevisite Ariel dans un tourbillon (Is., 29), et que le typhon d'Hsiode renferme les Preslers dans son sein, est le gnidu mal qui et de la dvastatio(p. 27). C'est le ~ r v e y .(esprit) d'Aristote, T C V E ~ que la foudre accompagne, mais qui n'es6 pas la f o ~ ~ d r equand il : brleon l'appelle Prester; quand il traverse les corps sans les briller, on l'appelle Psolom. C'est une force tellement indpendantde ses phnomn ordinaires que souvent la trombe agit sans vent, sans tonnerre, sans pluie, sans nuage et par le ciel le plus serein (p. 107). Le vent emporterait tout indistinctement, il ne briserait pas en mille pikces un mttt d'artimon sans entier la moindre toile du mvoisin. Notre tort est toujours de rapporter f o u t la partie visible (p. l 4 0 ) , etc.)] Ainsi donc, voici encore une fois Grove justifion ne se dispute plus que sur des mots. Le pneuma d'Aristote est pour Peltier une force lectrique Grove range toujours cette derniGre parmi les causes et et immatrielle spirituelles. Ce que nous voyons n'est que leur produit. La seule question qui nous divise est l'intelligence de cette force, car elle peut tr immatriellsans tr intelligente. Mais de mm que l'histoire des foudres conseillbes, judicieuses, choisissant leurs victimes, photographiant leurs justices, ou s'amusant comme le chat de M. Babinet , marche parall&lement a l'histoire des foudres vaines et brutes de la savante antiquit6, de m6me nous retrouvons ici aupr des phnomn plus aveugles les bizarreries les les plus surintelligentes et les plus miraculeuses.
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)&,
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Peltier, qui ne saurait et qui n'oserait peut-tr s'levejusques'arrt nanmoin chaque instant devant ces effets dconcer tants pour les explicateurs exclusifs. Voici, par exemple, des futaies dont toutes les cimes convergent vers un centre, et de manikre former un cercle parfait, pendant que la trombe dresse ct un monceau bien compacte de chne et d'ormes dont elle couronne la pyramide par un pommier qu'elle apporte de deux cents mktres. Tout cela est arrang dit-il, de la manikre la plus singulihre ; un mur circulaire est coup par tranches parfaitement gales couche alternativement droite et gauche avec une rgularitcomplkte. Ici tous les clous des ardoises sont enlevcs et les ardoises arrach6es sont replacks comme par main d'homme. M. Pellier a beau dire : Ce fait presque incroyablecesse de le devenir lorsqu'on le rapproche de ceux d5j connus, tels que les glaces sorties de leurs cadres, les fauteuils dclou6 et remis en place, etc.; cela ne prouve, ajoute-t-il, que la force attractive de l'lcctricit statique et LA P R F ~ R E N C SES CHOIX (p. 159). DE Mais c'est prcisme le merveilleux. Il n'y a que l'intelligence qui lk choisisse. Il en est de mm de ces boisseaux de grains que la trombe vient chercher ci dans une maison qui reste intacte, qu'elle emporte par la fentr et qu'elle va d6poser dans un champ voisin avec le panier qui les contient, et sans qu'il en tombe la moindre portion (p. 286) .II Ailleurs, une trombe, aprtk avoir fait d'pouvantabledgt entre chez une pauvre femme qui faisait en ce moment ses prires sa lampe auprks d'elle; on respecte la femme, mais la lampe se met tourner rapidement tout autour de la chambre, perd toute son huile et n e s'deint toute sa chambre v a s ; pendant ce temps, une grande lumir clairai et une odeur de soufre br~l faisait sentir partout (p. 310). se Ici Peltier s'cri; Voil il faut l'avouer, un tourbillon de vent, qui renverse les maisons et arrache les arbres, BIEN COURTOIS de pro! mener ainsi la lampe de cette femme sans l'teindr Si nous voulions raisonner comme lui, nous ajouterions que le fait cesse d'tr incroyable pour nous depuis qu'une dame de nos amies a va derniremen sa lampe enlev perpendiculairement audessus du guridopr duquel elle travaillait, pour tomber sur son tupis sans mm briser son verre. Nous ajouterions que tout s'explique par le feu follet qu'elle vit un autre soir tourner autour de ce m6me appartement jusqu'au moment oh l'oreiller sur lequel sa tt reposait taienvahi par les rappings et les knockings les mieux caractris Mais il est temps de rentrer dans la sp6cialit de notre paragraphe exclusivement consacr l'eau et sss mystres
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tai soutir vers le ciel. A ce phnom inconnu, il ne voit peint de sans ressources, la navigation impossible; on ne remd : l'art tai pouvait plus gouverner. Aussit Colomb, l'adorateur du Verbe, souponn dans cet effroyable dploiemen des forces brutales de la nature quelque manuvr satanique. Il ne pouvait conjurer les puissances de l'air d'aprcs les rites de l'J$ise, craignant d'usurper sur le sacerdoce; mais se rappelant qu'il tai chef d'une expditio chrtienne le que son but tai saint, il voulut, sa mani&, sommer l'Esprit de tnbr de lui livrer passage. Il fit soudain allumer dans les fanaux des cierges bnits arborer l'tendarroyal de l'expditionil ceignit ensuite et son 6p par-dessus le cordon de Saint-Francois, prit en ses mains le livre des Gvangiies, et, debout en face de la trombe qui s'approchait, il lui notifia la sublime affirmation qui ouvre le rci disciple biendu aim de Jsus saint Jean, le fils adoptif de la Vierge. (( S'efforande dominer de sa voix le bruit de la tempte le messager du Salut dclarai typhon qu'au commencement tai au le Verbe, que le Verbe tai Dieu et que le Verbe tai en Dieu; que toutes choses ont t faites par lui, et que rien de ce qui a t fait a n'a t fait sans lui. )) Alors, au nom de ce Verbe divin, notre Rdempteur dont la parole calmait les vents et apaisait les flots, Christophe Colomb commande imprieusemen la trombe d'pargneceux qui, faits enfants de Dieu, s'en vont porter la Croix aux extr6mitdes nations, et naviguent au nom trois fois saint de laTrinit Puis, tirant son p plein d'une ardente foi, il trace dans l'air, avec le tranchant de l'acier, le signe de la Croix, et dcri autour de lui un cercle comme s'il coupait veritablement la trombe l.Et, en effet, prodige! la trombe qui inarchait vers les caravelles, pouss obliquement, passa entre les navires demi noy& par le bouleversement des vagues, s'loign impuissante, disloqutk, et s'alla perdre dans la tumultueuse immensit des plaines atlantiques. (( Cette subite retraite du phnom destructeur para l'amiral une nouvelle faveur de la Majest divine. Tous assurent en avoir t garantis par le Verbe divin. ( Ne pouvant rien objecter contre l'autorit du fait, le protestiiiit Washington Irving, pour affaiblir l'effet de ce miraculeux vnemen ailribue une rdsolution collective des quipage l'uvr propre de
4 . De lcette idke, jadis rpandu chez les marins, qu'on se prservai de la trombe en la coupant avec un sabre et i'kvangile de saint Jean.
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l'inspiration de Colomb, et dit : A la vue de la trombe qui s'avan(1 ai sur eux, les marins dsesp6r reconnaissant qu'aucun effort u humain ne pouvait dtournece danger, se mirent il &citer des passages de saint Jean l'vanglist trombe passa entre les La vaisseaux sans leur faire aucun mal, et les matelots tremblants attriburen leur salut l'efficacit miraculeuse des paroles de u ~'vangile 1 ) Mais, dit M. Roselly de Lorgues, Washington Irving a beau faire, les docunlents laissent Colomb l'initiative et le succ de cette belle conjuration. Bornons-nous ce beau spcimedes conjurations mtorologiqu que l'on retrouve chaque instant dans les annales de l'glise et dont la plus gnraleme usit consistait prsente simplement la croix aux quatre points cardinaux. 1 t qui donc oserait encore sourire d'une telle simplicit Lorsqu'une science, que l'on exalte au point d'affirmer qu'elle explique tout aujourd'hui, affirme, dans ses jours de bonne foi et par la plunle de ses matres qu'au contraire elle n'a point fait un seul pas en mtorolog depuis Aristote; qu'aux yeux de t.ous les mtorol gistes de bonne foi tout est pour elle embarras et pierres d'a.choppement; ... qu'il faut cesser de ne juger que sur le visible, et de prendre toujours, comme on l'a fait jusqu'ici, les rsulfa?~te~i.pou vraies de causes ;... qu'au lieu de forces ordinaires et constantes il lui faut enfin recourir i des forces itrmgre d'une tout autre nature et bien contradictoires en apparence, etc., etc., on plaint la masse des lecteurs de se laisser si facilement endoctriner par de prtendue revues scientifiques qui lui dbiten avec un ton d'oracle des lieux communs absol ument contraires ces gnreus confessions. Puis, lorsque, pressant d'un peu plus pr encore la vrit des hommes comme Le Couturier viennent vous dire : Tout est incompr hensible dans ces causes; c'est une seule et mm PUISSANCEq u i thnt61 s'exerce sur les eaux, et tant6tsur la terre, et tant au-dessous d'elle: cette puissance est prodigieuse dans la science, et N U L ne peut rpondr lorsqu'on lui demande comment elle peut na"tre au milieu des airs '; lorsque. faisant encore un pas de plus, une grande autoritcomme celle de Grove vient prsente cette puissance conmie immcftirielle et spirituelle; 1) et lorsque enfin un spcialist comme Peltier s'tonilde ses caprices malicieux et des prifirences de son choix^ : en v6rit6, c'est
((
/
))
1 . Muske des Sciences, 4" annbe, p. 1.38. 2. Voir les pn2;es prik6dcntes.
se demander ce q u e signifie la persistance de toutes ces querelles d'amour propre et de langage, e t comment, lorsqu'on a tenu celui-ci, on peut avoir encore L'espriL ussezmal rail pour s'insurger contre celui d e l'aptr saint Paul, vous signalant a son tour les m6mes erreurs, et, opposant le bouclier d e la foi des PUISSANCES ATMOSPH~RIQUESPIRITUELLES e t PLEINES DE MALICE. Aveugles que nous sommes! tout en prononanles n16mes mots, les nous n'avons pas le courage de reconnatr m6nles choses, e t devant deux sens diffrents dont l'un nous laisse aussi dsarm qu'igiiorants, e t dont l'autre nous claire t nous prserve e plus dtroit des l prjug nous force choisir le premier. 0 cscas h o n ~ i n u m mentes !
4 . SERPENT DE MER. 8 - M. Le Couturier, sur lequel nous aimons toujours nous appuyer, publiait dans son Musdes Sciences du 1 4 avril 4858 un article fort intressan le serpent de mer. La premir pal tie de son sur travail regardait le serpent de mer fabuleux. Il commence malheureusement percant, ce destructeur par ranger parmi ces apocryphes le Lzjialhan-serpen pourPline et Maximede la baleine, dal~slelivre Job. Mais 1.0 serpent tai de Valens ce qu'il rst de nos jours, c'est-i-direle Sotrodlenu fliau de la mer des Norvgiens lui donnent les mers du bord pour di meure. Pontoppidan, qui &&que de Bergen, dit qu'en ce pa!s on croit si fortement la rea'it de ce monstrueux reptile, que lou~esles que dans le manoir de Norland i l s'iivifois sait d'en parler dubitativement, il faisait soutire comme s'il efit dout de l'existence d'une anguille. TOUS pbcheurs affirme! t , sans la moindre aples parence de coniradiclion, que, pendant les jours les plus chauds de l'anne ils jettent souvent la sonde sur son corps, ce qui le r eille; alors on voit surgir ses bras nombreux, qui se d6ploient au-dessus de l'eau comme des mais chargde leurs vergues. Si ces bras, dismt-ils, saisissaient les cordages d'un vaisseau de ligne, ils le feraient infaillib!ement sombrer Loraqu'il de vient la surface de l'eau, la partie suprieur son dos rouvre, disentils. un mi.1 et demi de surface; le m~nin~uin sa longueur est de deux t'enis de celle du cheval et. sa criniive est blanche. m&,ies,selon eux; Si) lhle ressemble <i Quelquefois il se dresse comme un mil de vaisseau et pousse des s.ffleme:ts qui effrayentcomme le bruit d'une tempi'te, ek. De c s document qui ne nihilent, selon lui, aucune confiance, M. LeCouturier passe a ceux qui m h t e n t plus de considration celui de Paul l"gI?ile est le plus remarquable. Il raconte que, pendant son second voyage au Gron land, au moi.-; d~ juillet, ils en rencontrren un qui se dressa au-dessus de 17e,iu,de m nir i~ alt-indve 1.1 moiLi6 du mit du navire, el que, s'tan ensuite renvers en arriere, il monira .-ucce-sivement t lules le- parlies de son corps recouvertes d'cailles retrouve ici, dit M. Lecouturier, la le'On q&e &. la p-ande haleine blanche des cbtes (111 Groenland, appel&- Moby
Dick, et chass pendant plus de deuxsiclepar les baleini~rs cossaisdont elle est l'pouvantail a On raconte tout cela (sans doute aux petits enfants), dit notre savant, bien que ces documents lui aient paru tout l'lieure mrite considration et bien que d i ~ s procs-verbaii aient tdresses, la suite de l'6cliouement, sur une plage des le Orcades, d e l'un de ces monsires que le savant Everard Home proposa de classer parmi les squali~s maximus. Mais voici que M. Le Couturirr va s'efforcer de raconter lui-m6me et de classer clan* l'histoire vridiquce que l'on ne racontait tout l'lieure qu'aux velds eiifanis. u En dt'et, d i t 4 , en Angleterre et au< tats-Unisle grand reptile marin est fort populaire. La socitlinnennde ce dernier pays en a fait un rapport authentique, par lequel i l est constat que des hommes instruits l'ont t u et examinplusieur dansla baie dp Glocester. Tous les fois tmoignagesont cilstoutes les autoritsont. nommeet ne diffbrent, dans toutes leurs dpositionsque par de trs-lgbr dissemblances; la tbte de cheval ( d e Job) elle-mhme est part,out mentionne bien qu'on la maintienne tete de serpent. n l'ais, de tous Irs rapports, celui qui a produit le plus d'effet, c'est, le dernier, celui de M. Harringlon, marin d u plus grand mritequi a vu le monstre en personnp, Ir 4 2 decemlire '1838, dix milles (est) de SainteH. kne. 1 lui parut avoir plus de deux crnts pieds dp long; sa t&e, sur1 rnontke d'une espbce de cn'-te, avait environ neuf pieds de circonfrence La mer tai t.roubl dcolor si et dans un primh-de cent pieds, son navire tai fortemmt prouv le brisement des vagues, qu'il s e crut ausi par dessus de quelque travail volcanique. Ce rkcit du capitaine Harrington est clair et prcisil est de plus attest par les officiers d e l'Gquipage et in-rdans le journd officiel du navire. Malgr tous ces mriteet la force d'un tel temoignage ventiiit corrohurer tous les dires desLivres saines. ceux d e l'antiquit et la traditiun gnra dans ces parages le rapitaine Warrington fut violemment contredit, et, enire autres, par un M. FrdericSmith, qui vint s e poser comme s tmoioculaire de la non-existence du serpent. Voyageant dix ans auparavant sur le Pking pr de Moulmein, i l avait cru voir aussi, un demi-mille de distance, le fameux 'erpent de mer, et, toutevrificatioFaite, on n'avait vu qu'une algue marine monstrueuse, de vingt pieds dp long. E h bien! croirail-on que ce temoignage purement negatif, que cette m prise grossir el, personnelle, s un mille de distance, a balancdans Londres tant d'affirmations tout, : la fois si vieilles, si modimes et si concord,intes I avec l'affirn~atix~ prcisdu capitaini~? En vain relui-ci d~clarait-il si l'amiraut qu'il tai tout aussi capable de prendre une anguille pour une haleine que de prendre des algui's pour un aniniiil vivant, et que lui et tout son quipag l'avaient vu aussi dislincleniont qu'il voyait le bec de g(6Z 'a la que lueur duquel il en crirai desrriplion; en vain rplait- les algues la ne nugent pas avec rapiditk ( i l aurait pu dire a u s i qu'elles ne s e dressent pw comme un mal.), ne plongent, pas lorsi~u'on t.iro des coups de fusil. et 1p.iir
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COSMOLATRIE.
surtout qu'on ne les suit pas 2 la course, etc., M. Smith a PU pour partisans la plupart des (1 hommes scientifiques : il est vrai que la socit avide d'motionset que TOUS LES MARINS, SANS EXCEPTION, prennent fait e t cause pour le Castillan.. )) Il est donc cri que la fine critique, toujours rebelle aux t,moignaget e aux faits, prendra toujours le plus dtestabldes piirlis. Quand donc se lassera-t-elle des dmenti continus qu'elle s'atlire tous les lendem.ains de ses dnegations Quiind elle dit non, pariez coup s pour le oui. 11 est vrai que M. LeCouluricr a mieux fait: il vient de prouver ce oui aprtkavoir commenck par dire non. Nous n'avions pas besoin d e ces dernire preuves pour devinor qu'il id1 lit enfoncer, et s'il veut en savoir la raison, c'est que nous sommescompltemen difi comme lui. sur fi ces sujets de plaisanterie intarissablea l'garde quelques faits dni priori et dont l'examen est m h e considrcomme tan mauvais got Comme lui nous rougissons pour de la science de ce parti pris continuai, et surtout nous 6vitons, comme lui, de ranger tout d'abord parmi les mystifications des faite que nous allons si bien appuyer sur le verso de la m h e page.
II. K SIRENES e t TRITONS. - Bien que nous rel6guions dans la partie n o n officielle de notre bulletin la rponsa cette dernir difficult de notre mythologie maritime, il ne faudrait cependant pas en conclure que tout est fable a nos yeux dans un pareil sujet. Sans remonter plus haut, et toute ~"bsiraction faile d u L A M K M ' I N ou fausse sircine des naturalistes, Priva(Histoire de la Hollande) nous apprend que, en 1430, on en trouva une Edam. On la conduisit i Harlem, o elle vcu trois uns. Elle fut instruite, dit-il, priait Dieu et se signait qu ind elle passait devant un crucifix; mais rien ne put lui faire perdre sa passion pour l'eau, etc ... n A l'appui d e ce fait, les graves .!Jmoire de Trvou racontent { t. IV, p. 1902) que, en 1725, le capitaine Olivier Morin. mouil dans la rade de Brest, vit, et trente passagers virent avec lui un homme marin avant trs posi~i\ement nageoires entre les doigts. Il vint e m b r a w r la figure de la des proue du navire, la prenant pour une femme. puis il nargua l'quipagpar des polissonneries incessantes. On fit tous ses effortspour le harponner, mais en vain, etc ... Enfin, en 4823 ( l e s temps se rapprochent), on apporte une sirn ii Londres; malgr4 sa construction animale el sa vie marine, la Socitroyale la trouva assez femme pour vouloir la marier avec un jeune dbauclide Londres. Tout etait convenu lorsqu'elle mourut. On dit part,out qu'elle tai morte de peur d'btre la femme d'un ivrogne (a). Nous n'en finirions pas si nous voulions rechercher dans les anciens auteurs des recits semblables, qui auront peut-btre un jour un capitaine Harrington pour opre aussi leur rhabilitation
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ET S E S
MYSTERES.
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Mais rien n'est plus attest6 q u certaines histoires de sirne et de tritons ~ pareilles celles que nous allons offrir nos lecteurs. On lisait, dans IP numr du 27 septembre li-SI, de l'Illustration, un article intitul : F a n t h e s et Bas-Bretons, dont voici la substance : Il y a quatre jours, un petit chasse-mar tout sale, tout froiss par la temp6te de la nuit, entrait d'un air effar dans le port de Saint-Malo. Les quatre hommes qui le montaient chanpaien entre eux quelques mots i voix d'arrivage termioh, basse, d'un air triste et mystrieu; puis les prparatif le capitaine descend dans sa cabine, y prend sa plus belle veste, et remonte sur IP quai demandantle bureau du commissaire de la marine, auquel il fait la dkclaration suivante : u Le Saint-Vincent, petit chasse-marcommand par le capitaine Lesoff, parti de La Rochelle avec une cargaison d'eau-de-vie, se rendant Abbeville, se trouvait, le 5 septembre, par le travers des cueildes Casguets; le temps tai miignifique, le calme plat, la mer sans une ride et I'hoiizon sans une embarcation; IPS voiles battaient le long des mt en attendant la brise, et l'6quipage flinait sur le pont, quand une voix, qui semblait partir d'un b lril d'eau-de-\ ie, s critout t~coup : a Ci! piiaine Legoff, donne-moi une tanine de pain et de beurre. Le capitaine, effray fie cet ordre rit un ton avec d'impaticncP, renvoya le novice chercher dans la cabine la tartine demande on la dposen tremblant sur le baril, et elle dispara aussit t L'quipag se regardait, dans la stupeur, quand la mbme voix se fait entendre de nouveau
:
Le capitaine descend, pl de terreur, et se trouve en prsencd'une dame fort belle, habillde noir, et qui paraissait en conversaiion trs-animavec La un ours assis ses cbts dame noire commande au capiiaine de lui apporter du vin et des verres, l'invitant trinquer avec elle. Dans sa dkpcsition, Legoff ne peut se s uvenir de la conversation chang avec la dame, tant la f eur avait troubl ses sens ; la seule remarque qu'il ait faite, c'est q qu'en buvant l'ours detournait toujours la thte. Un bruit inaccoutum sur le pont fait sortir le capitaine de sa cabine, et, en sortant du panneau, il se trouve face h face avec quatre nouveaux personnages, trois hommes, dont l'un poriaib un uniforme i gros boutons de mta blanc, el que, dans le courant de son rcitil nomme toujours le gendarme, 't une dume habilltout en lilanc. De plus en plus pouvant il commande ses liommes de s'armer comme ils pourront. Tous s'arment de bitons et d'ustensiles, et la lutte commenre. A chaque coup a s n e des un fant me s'vanouisans que l'assaillant puisse voir commeni et par o il a disparu. Legoff porte un coup d'anspvct au gendiirmr, et le tricorne et l'habit boitionasde nztarestent seuls au bout de son arme. L'ours et la dame avaient disparu, un seul restait et venait de se cacher dans la souk aux voiles; un coup de bto le rdui comme les antres en fume Au m6me instant, des clatde rire et des chanis partent de la mer i l'arrire L'qui page y court et voit deux hommes nageant dans le sillage du navire, et les mbmes voix continuent de retentir leurs oreilles.
u Cette scn avait commencb quatre heures, il M ) &ait six, le temps tai toujours magnifique, e l tout tai immobile et tranquilleautour du SaintVinwent. Milis quelques instants apies, une tempcte subite, un coup rie vent effroyable mcttait le chasse-mar deux d o i ~ t s sa per!e. Il casse un mAt, de deux f ics sont emport comme une bouffde fume apr une nuit teret, rible pass& la cape, le malheureux b a t ~ a u trouvait tout dsempar se toul meurtri, dans les eaux de Saint-Malo, o il jetait enfin l'ancre. apr tant d'mot.ions Les matelots. pouvanl&c r o y i e n t encore entendre les chants et les cris fanhstiques dans les hurlements de la tempbte, et restaient d'abord hbt et. sourds toutes IPS questions. L'autorit moderne, qui ne croit g u h e aux revenants, n'a pas trouv d'abord la clio'e aussi innocente: mais 'es nialelots, i n t ~ r r o g k ssparhent meni'cseffrays r6pofidu irnperturbablenit~ntla m h e chose avec les ont memes mots et les m h e s circonstances ;... le petit mousse lui-tiieme, ... prod u ~ d'un dpartemen t moins noir sur la carte m i n , et qui se disait convaincu que c'taidu mauvais monde qui avait fait tout cela par physique, n'a pas chang un seul mot la version de l'6quipage. Les matelots malouins raconttai~ntce matin, au milieu d'un groupe, que l e Saint-Vincent, amarre' bord h quai, s'ktait. retourne tout coup, quoique clwn mer basse, e t avait broy contre le quai une petit.e embarcation amarrre prks de lui, et dont on montrait les dbrie'pars s u r la grve C h a c u n a donnson explication; ... mais l'histoire du Saint-Vincent altend encore une solu!ion. A u moment oje vous k r i s , il louvoie rn rade pour fuir Saint-Malo ... Ces pauvres gens ne sont pas revenus de leur stupeur; ils ne quittent pas leur bord, ne se parlent gure coui hent sur le pont, n'osant descendre dans la cabine, et c'est d'un air effar et 1rs yeux pleins de larmes a qu'ils rponden regret aux questions des curieux. Cet article de ['Illustration nous avait frapp par la sobritd e ses railleries. Ordinairement ce journal accueille avec un ddai plus marqu les communications de ce genre. Mais quel fut notre tonnemen lisant, huit, en jours plus tard, dans les phe'miride purement commerciales de l'un de nos petits ports du nord, et, sans le moindre commentaire ou la moindre allusion au faitmerveilleux : a Le capitaineLeeoff, commandant le petit navire le Saint-Vincent,a remis lavoile, tel jour, dans !a rade de Saint-Malo: mais, parvenu la hauteur des iles par une nier e x t r h e m e n t c;ilme, ce navire en bon 6tat a pr subitement avec tout son quipage sans qu'il fpossible d'en souponnela rilison. )) Personne ne sut ce dnomen le hasard seul nous avaitdonn condont naissance, e l qui nous parut saisissant. Ayant alors un neveu dans la marine royale, nous le chargeinles de prendre ou de faire prendre des renseignements Saint-Malo. Quelques semaines aprs nous voyions entrer chez nous un jeune marin, (ils de l'une des autorit maritimes de cette ville, qui venait, sur l'invitation de son ami, nous confirmer l'exactitude du sinistre, l'impression profonde qu'il avait caushe i
))
toute la ville, et l'inutilit6 absolue de tous les efforts tent expliquer de pour tels mvtkres. Pour donner plus de poids h ses paroles, il nous remettait le numero du Commerce breton (ce ui du 4 septembre 1881) contenant le mbme rcit sous le tilre de : Apparition rnystbrieuse en mer. 1) Cpt article, qui d'ailleurs ne renfermait rien dp plus que le numkro d e 'Illustration, se lerminait par ces mois : On se I i \ re a mil!e conjectures qui se dtmisen unes les autres; le public appr s'il I f peut. les iera, Nous iiurions et6 curieux de voir le numero qui aura suivi la nouu4e du sinistre, bien plus 'onnan encore que le prestige. Quant h nos conclusions, les voici. Nous n e savons s'il existe r6ellrment des sirnesmais nous somme,* cerlnin qu'il existe des casquels (les l.utins des matelots), etque la baie ose sont passres toutes ces choses tire d'eux et son nom et sa maiivaise repu'ation. Or, pourquoi des casquets gui chantent ne s'appeileriiient-ils pas des sirbnes?
))
A'.
- Fontaines sacrees.
Dans toute vallalpestre, comme dans toute for& digne de ce nom, il est rare qu'on n'arrive pas quelque bout du monde bien clos, bien isol assez romantique, en un mot, pour inspirer toute jeune Anglaise de vingt ans une de ces haines vigoureuses de la vie commune, un de ces projets de retraite 6ternelle qui dure parfois ... jusqu' la fin de la promenade. Ft, dans le fait, quoi de plus sdui sant, de plus potkpqu'une semblable claustration? Pour peu qu'h 1'arrih-e-plan de ce clotre sans verrons el s,ms grilles, quelque grotte ; mystrieussoit moins aperque que devin pour pt-u qu'une jolie source, bien indcisencore, prdude au grand parti qu'elle va prendre par une succession de pet,ites cascatelles la vapeur gazeuse, au rhythme mlancoliqu sonore ( A l b u i i e s resonantis), soyons-en bien et certains, pas n'est besoin des vbiqt ans de noire jeune ron~antiquepour livrer tout son amour, toutes les puissances de son m ce milieu de calme, de silence et d'influences salutaires. Qu'on juge donc, par cet empire exercsur nous par de simples combinaisons matt'rielles, de tout ce que devait y ajouter pour le pae la d'une nymphe, d'une fe d'un certitude, la foi h la pr6sence rell g h i e du lieu, e n u n mot, d'une divinit6 qu~leonque;car c'est un dogme religieux, nous dit le grave Tacite, que ces lieux nous rapprochent du ciel, et que nulle aut,re part les dieux n'entendent aussi bien nos prire *.D
1 . Tacite, .4nn.. xm. S 97.
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COSMOLATRIE.
Voil nous dit a son tour le savant du xixe sibcle, voil pr6cis& ment le secret de tous les cultes, et, lorsque M. Quinet nous affirme que CI les rv'atio faisaient par l'organe de la nature; lorsque se M . enan an nous fait assister t,ous les enseignements de cette grande mhre1, ces messieurs croient faire acte de justice en rendant i'imagination des hommes tout ce que la RAISON d'un Tacite lui-mm attribuait a de spirituelles influences. Mais, pour nous, c'est prcisme enfantillage d'hommes si cet graves qui nous embarrasse d'autant plus profondiment qu' l'exception de Virgile, dans quelques bucoliques, et de Thocrite dans ses idylles, le romantisme ne para avoir tle faible de ces enfants pas si forts, et que nous doutons beaucoup que le Vallon de Lamartine ou la Chute des [euiiles de Millevoye ait jamais pu se faire comprendre de peuples dont le gni sympathisait si bien avec celui d'Horace ou d'Anacron ! Voil donc le problm rsoudr Comment les peuples les plus divers d'intelligence et d'instincts, comment surtout les populations les moins sensibles au langage de la nature sont-elles prcisme qui celles paraissent avoir cout langage avec le pl us de suite et de vnratio ce Maintenant, que nos lecteurs se rassurent; nous leur ferons grc des divisions et des sous-divisions e n nidides, potamides, lemniaques et vingt autres qui distinguaient entre elles les innombrables divinitds de la mer, des fleuves, des lacs, etc. Nous insisterons seulement sur ce principe, que le culte rendu aux rivire ne s'adressait jamais ni toutes leurs sources ni tous leurs affluents. Pline le Jeune nous apprend, par exemple, propos du temple de Jupiter-Clitumne, rig Spolteet couvert en entier d'ex veto, que la chapelle et la statue du dieu taien lev le seul sur filet d'eau qui rend oracles. Tous les autres, bien que runi des dans la mm enceinte, taien parfaitement profanes, et l'on pouvait s'y baigner en toute s6curit de conscience2.i!!ous attachons une trs grande importance ce dtai topograpliique, parce qu'il renferme nos yeux toute la clef du mystre et qu'il suffit faire justice de l'exet plication moderne et banale fondsur u lk~ilit la b e a ~ &de ces rivire 3. Nous allons retrouver la mm attention minutieuse dans le culte
4 . Voir le ch. 11, t. 1 de ce menu., 5. 2. Voir Pline, 1. X1I1. 3. Voir tous les mythologues actuels, el particuli6rement Dulaure ( Idol l ~p. 57). e
de ces sources-fontaines, dont la raison consistait, suivant Tacite, dans leur plus grande proximit des dieux *. D'autres appelaient ces mme sources les veines de ce grand corps dont la divinittai l'me 11 Voilquel tai grand principe. le Dans l'application, les nymphes paenne ou divinittopiques (de T ~ T C Olieu)2 se prsenten nous sons un jour si potiquela recoh. G, naissance les a remercie tant de gurison de bienfaits (uyrnde et phis salutiferis), que l'on serait tentde les classer sans examen parmi les divinites toujours et partout favorables. Hlas tai d'en 6tre il loin constamment ainsi, et chacun sait que, tout en paraissant verser beaucoup d'eau dans la coupe de leur nourrisson divin (Bacchus), elles n'en prenaient pas moins une part fort active ses plus cruelles orgies; elles allaient mm plus loin, si l'on en croit l'histoire, et frappaient d'un tremblement nerveux continu les malheureux qui demeuraient dans leur voisinage ou qui avaient eu la fatalit de rencontrer l'une d'elles. De lle surnom de n y n ~ p / ~ o l e p t(agit les nymphes) es par donn aux habitants du mont Cythron en gnra tous les et, de 3. lieux voisins d'un 1yn1p/~x1.~ Tous ces mfait nymphes ne sauraient en rien nous t,onner des On n e saurait tr i m p u n m e n filles de Keptune, et allie Proserde pine et de Plutun. Toutefois, il en tai fontaines comme des rivires si toutes des avaient une sorte de principe vital, de puissance immat6rielle (saint Thomas dirait, une forme), toutes n'avaient pas droit la suriiitelli4 . Tacile, lac. cit. 2. Ou dieux indignesSEO'I mf_+ot, s e confondant avec les dieux terrestres., /~~o'vK! bien proches voisins des dieux, souterrains ou infernaux, w;a$vt~t. 3. Cette agitation nerveuse des 9ndii~m l'ancien paganisme se retrouve de encore chez tous ceux du nouveau; le tremblement des camisards, IPS convulsions de Saint-Medard, les crises de l'enfer mesmerien ( o n l'appelait ainsi) viennent d e se perdre dans la nouvelle dnominatiode / r m s e , donnpar les Amricainaux victimes de leurs esprits frappeurs. Ainsi la frquentatio trop prolongde l'esprit d'une table produit exactement le n i h e effet que produisait autrefois la rencontre ... d'une nymphe!,.. Comme tous les sicle s'claireraien uns par les autres, s'il pouvait se trouver un les seul savant aujourd'hui qui pconsentir de tels rapprochements, et surtout ... au': consquence en dcoulent qui Nous possdon cependant d'infatigables et de trop fcond mythologues, mais, helas! leurs ouvrages contiennent tout, l'exception d'une seule chose, et cette chose, c'est le principe m@mede toute bonne mythologie.
gence merveilleuse, celle-ci se manifestant seulement par quelquesunes avec les dons bien plus pr6cieux encore de divination, de gu6rison, etc. les De ces dernibres fontaines, on conna plus c616bres : c'tai Dodone, Castalie, Achlo Colophon, Fatras, Delphes, etc., etc., c'est- -dir les conseill6res fatidiques des Alexandre, des Miltiade, des Scipion, des Germanicus, en un mot, de tout ce qui fut grand dans le monde; consultations i n c e s ~ n t e s qui, tort ou raison, n'en ont pas moins gouvern toute la terre, comme en convient express& ment M. Salverte *, qui aurait d ajouter : (1 Jusqu'i la venue de lsus-Christ Mais c'taien surtout les sources minrales par-dessus tout enet, core, les sources intermittentes qui passaient pour les plus saintes et les plus thaumaturgiqnes. Mon Dieu ! nous le savons fort bien ; il n'est pas aujourd'hui d'6lv en pharmacie qui, sans autre ~ g i r i c que son Codex, ne puisse nous fabriquer l'instant tous les compos6s acidules que nous offraient Claros et Colophon. !tous le savons fort bien, rien n'y ferait dfaut comme soufre, magnsie de sodium, etc. ; nous n'ignnrons pas enfin que, pour l'explication de l'in!eimiltence, on nous renverrait bien vite la thoridu siphon, que nous croyons cependant poss der comme tout le monde; mais ce que nous croyons savoir bien mieux encore, c'est que par del tous ces 6lrnentmatriel palet pables, dont les alambics et les cornues de nos savants ne saisissent en dfinitivque le plus grossier s~ibxtratum,tous les chimistes signalent, en dehors de la mpiphe, certaines vertus insaisissables et occultes que, dans leurs moments de distraction ou de bonne foi, ils appellent eux-mme ~ s p r i / s rec'eurs, divinum quicl, b&: agents impalpables et mysirieux vritable !jnies thermaux, qui ne se laissant ni fabriquer dans nos manufactures de produits chimiques, ni renfermer dans leurs flacons, semblent exiger que l'on vienne chez e u x chercher et demander une gnrisodont ils prtenden faire eux seuls tous les frais. Mais, si la prsenc de l'iode et du carbonate de fer ne saurait expliquer elle seule la vertu la plus modeste de la plus modeste fontaine, comment, plus forte raison, pourrait-elle suffire a l'explication du moindre phnomde surintelligence et de divC11alion que le genre humain tout entier attribuait aux plus clkbres Aucun de tous ces ingrddients min6raux ne nous expliquera jamais comment et pour-
quoi, la plupart du temps, c'taien prescriptions que l'on venait des demander ces sources, et comment ces prcsrrip;ions pouvaient se trouver dict6es par la 11yniphe ou par le dieu. pendant le sonmeil du consultant (sonmo nioni/u.s). On conviendra que si rien ne ressemble moins un pareil sommeil que le sommeil ininlelliqent et sans direction possible de nos hallucin6s ou de nos chloroform&, rien n'y ressemble davantage, au contraire, que le sommeil surintelliyent et tr6shabilement conduit, mm au milieu de ses mensonges, de nos magntis modernes. Non, certes ; Aristote ne pensait g u h e 5 la composition minrale lorsqu'il affirmait que la fameuse fontaine des dieux palicis, en hicile, dcelai parjures sans jamais se tromper l. Macrobe n'y les pensait pas davantage, lorsqu'il n'hsitai se porter personnellepas ment garant que la divinaiion tai rontinue au mm lieu, et que, grc ces rvlation Sicile savait tout aussi bien conjurer la la disette, ou prvoila fertilit de ses campagnes, que dcouvriles vrais coupables, en les soumettant la terrible preuvdu plongement dans le cratkre volcanique qui dominait la source3. 1) Tout ceci s'accorde merveilleusement avec ce que Pline nous raconte a son tour de la source du fleuve Orachas, en Bithynie, de laquelle ( jaillissait, dit-il, au moment de l'preuve un tourbillon de flammes, qui ne dvorai jamais que les coupables et les parjures :3. 1) Rcuse-t-o Pline comme entach6 de crdulil: que l'on cout Pausanias, l'historien voyilgerparlant sans rougir de la divination iufaiLlibLe de la fontaine de Cr h Patras : u On attachait, dit-il, un miroir au bout d'une ficelle, en le tenant suspendu au-dessus de la fontaine, en sorte qu'il n'y el l'extrmit de ce miroir qui touque chl'eau ; on faisait ensuite des priires la diesse; on br~lai des parfums, et aussitt en regardant dans le miroir, on voyait. si le malade devait guri mourir 4. 1) ouI Didius Iulianus, dit un historien, aimait beaucoup consulter cette fontaine, et prtendaiavoir prvbeaucoup de choses par ce moyen. Pausanias allait plus loin : A la fontaine de Cyaneen Lycie, dit-il, il sufi.;ai jeter les yeux sur les eaux pour y dcouvri de l'instant tout ce que l'on dsirai savoir $.
))
1.
Psychniofjfie.
il.
Que deviennent alors, on s e le demande, les longues dissertations de M. Salverte et de nos acadmicienn~odernessur la composition de ces miroirs magiques et sur les mtaucapables de leur procurer le poli ncessaire Plus n'est besoin aujourd'hui de se rendre en Lycie ou d'tudie fond toutes les recherches du baron de Hammer ce sujet.; le jour o nous vme dans certain salon de la capitale plus d'un miroir de la nlm famille se laisser remplacer volont et avec le mm succ par le premier bouton de m6tal venu ou par le plus mnqnitisi, nous comgrossier ustensile de fer-blanc,,pourvu qu'il f ~ prme sans aucune peine que le cristal d'une onde pure fut la meilleure des toiles pour le peintre, spirituel, seul capable de rpondr l'instant des questions mei~toles. Nous mentionnerons, en passant, la fontaine dlApon, pr Padoue, au fond de laquelle 011 voyait encore cl11 temps de Sutonles d et d'or qui avaient prophtis Tibr ses hautes destine les riches prdsents qui y avaient t jetpar la libralitdes princes l. D'autres fontaines se couvraient de sang en temps de guerre, de cendres en temps de paix, de vers lorsqu il devait mourir quelqu'un de la famille du consultant D'autres, comme celle d'Hagno, au pied du mont Lyceu envoyaient une pluie abondante d& que le sacrifice Jupiter-Plitui~s n I tai termin et nous allons tout ? l'heure en voir l'analogue auprhs de nous 3. Rien n'est plus remarquable encore que ce qui nous est racont6 par le mm historien, comme une expirience personnelle, des deuxfontaines qui proc,uraient aux chapp terrible antre de Trophonius, du et leur choix, l'une, l'oubli total, l'autre, le souvenir permanent de tout ce qu'on avait appris dans la formidable consultation *. Et que l'on n'aille pas s'imaginer que ces superstitions taien atta de che la Grceet rsultaien l'influence po6tique et toute locale exerc une nature enchanteresse; rien ne prouve mieux la vanit par de ces explications la mode que de retrouver les mme croyances fonde les me.nes faits dans quelque lieu que l'on visite. Ainsi, sur en Scandinavie, o la nature n'est rien moins qu'enchanteresse, vous retrouverez deux lacs, les lacs Vener et Veter, appelaussi propli& tiques, et, prde1'0inntscli. vous verrez encore la source de Glomaza,
1. Suet., Tibre 2. Ptiusiinins, in Arhnia.
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charriant, comme celles de la G r h , du bl glands, des graines des cle toute espc i la veille des anne d'abondance, ou se Couvrant de sang aux approches de la guerre. Croyez-nous, c'est l c'est dans ces phnomhe inexpicabl pour vous et pufaitement clairs pour nous qu'il faut chercher la cause et l'origine de tous les cultes antiques. Ces spontaniitis fatic1;ques de la nature, ou plut des influences rn taphysiques qu'elle subit, ont mille fois plus de valeur comme tiolo gie philosophique que touies vos prtendue spontaniitde la conscience, du c uet de l'esprit humain. Restons-en l pour ne pas anticiper sur notre chapitre des oraclesi, qui nous ramhera ncessairemen aux plus clbr fontaines, telles que Delphes, Castalie, etc. Disons seulement un dernier mot sur la spcialitdes fontaines intermittentes. Quoique la nymphe e toujours son domicile re secret dans et toutes les sources sacries, sa prsencne s'y rendait ordinairement sensible que par certains effets anormaux; aux fontaines intermittentes (fontaines sacrees par excellence), il y avait quelque chose de plus, et la divinit y apparaissait assez souvent, en personne, ceux que leur ferveur et leur prparatioen avaient rendus dignes. La fameuse fontaine de Jupiter-Hammon, consultee par Alexandre le Grand, et retrouvpar nos voyageurs modernes auprdu temple du Soleil et au milieu des sables de l'gypte encore intermittente est aujourd'hui comme elle l'taiautrefois. Or, c'tail surtout que l'agent mystrieu se montrait souvent aux croyants sous les traits d'un dieu, car plus ordinairement c'taisous les traits de la femme, et les cheveux pars que cette sorte de divinit se montrait aux hommes, venait leur parler et mm badinait avec eux =.1) En Grceil y avait plusieurs fontaines de cette espcenotamment dans l'antre de Tremesonium, o lors de l'invasion des Gaulois, les magistrats de la rpub'iquallkrent dormir et reurenen songe les conseils de Mercure, d'Hercule et d'Apollon, conseils dont ils se trouvrensi bien, dit l'histoire, que, dans leur reconnaissance, ils rig6 rent ces dieux les deux statues sp.4lailes que l'on vit longtemps ii l'entrde cette grotte. ...Mais, dit toujours le mystique et consciencieux gographdj cit3 le plus remarquable nymphceum que j'ai vu (et j'en ai vu
1 . Tome IV de cet ouvrage. 2. Delrio, Disquisil., 1. III. p. 3. . Pausanias. in Achnin.
beaucoup) est sans contredit celui d e Corycza, au pied mm du Parn.isse. L il n'est jamais permis d'entrer dans le sanctuaire de la dess qu' ceux qu'elle a daign en avertir en songe; ... ce qui, du reste, est parfaitement conforme a ce qui se pnsse dans toutes les villes assises sur le Mandre les dieux souterrains ne laissent descendre o que ceux qui en ont re la permission de la mm manire A Corycia, le feu ayant pris aux portes, un profane osa entrer, vit l'antre rempli de fantmes n'eut que le temps de le raconter et mourut aussit l . L'Asie tai aussi riche que l'Europe en fontaines intermittentes. tout Le voyageur Fazyl en mentionne plus de trois cents aupr du seul village de Krou plus cKbrest celle de Bereng, dont un filet La seulement appartient trois fois dans la journ Siva (le saint esprit satanique des Hindoux). C'est aupr de ce filet que, pour lui plaire, ses fanatiques adorateurs viennent en foule se suicider. Lespourna distinguent les nergieou forcesmotrices des dieux, du dieu lui-mme Ce sont ces nergie les dieux envoient combattre que les asouras 2 . Maintenant laissons lles paens et convenons que si nous avions, 5 notre tour, ne ft-c qu'une ombre d'esprit philosophique, nous rapprocherions tous ces faits et tous ces SONGES de ceux qui nous entourent, et que le xixe sicl alors pourrait nous expliquer tous les antres. Mais comment espre cela d'une poqui laquelle les @id& mies les plus intenses de phnom5ne merveilleux s'vanouissen comme une ombre, et d le lendemain du jour o elles agitaient et intriguaient toute la terre, passent pour n'avoir jamais exist Prions pr6sent nos lecteurs de vouloir bien franchir dix sicle et remonter avec nous l'origine de nos fesde nos demoiselles, de nos dames blanches du moyen ige. O donc les verrons-nous apparatr pour la premir fois, si ce n'est presque exclusivement dans le voisinage d'une grotte et d'une fontaine? Les fen'avaient gur (l'autre berceau. Leur nom, driv [ade tm, destin (d'o f~tidique),avait succdi celui de v i q i n e s , les vierqrs nymphes, et, antdrieurement encore, celui de nmrise ou les vierges mres Gruter (p. 102) cite l'inscription fort curieused'un autel
1. Pansini;is, i n Aehaia.
2. Lorsque le roi-propt1et.e nous dit : Jhovafait des flammes et desvents ses ministres, 3 la distiwiion est la rnbme, et cette dis inction explique et domine tout nutro chpitre Cosmoldrie. comme fille explique tout la spi
dkdi ces mme vierges (virginibus). Il s'en trouve une autre auprhs de Metz, qui prouve qu' la mm poqules fe continuaient encore l'ancien avertissement en songe pratiqu par leurs anctres Voici cette inscription : Aux &esses mre de l'endroit, Altheprecert.ainement aussi queltresse des Druides, avertie en songe'. C'tai que vierge mr et nymphe de la fontaine, celle dont nous avons retrouv plusieurs centaines de petites statuettes Mirville (SeineInfrieure) Pendant qu'un certain nombre de ces figurines rappelait la Virgo p i t u r a de :.hartres, en tenant comme elle un enfant dans ses bras, les autres rappelaient la V h u s maritime sortant dm flots. La constante et monotone reproduction de ces deux types lassa la patience des chercheurs, mais nul doute que cette fontaine n'ait t l'objet d'un culte que le voisinage d'un tunmlus rend plus probable encore. Quant la thorie elle tai autrefois. Tout le monde tai une d'accord sur l'essence spiritue!le de ces faits, et l'on ne diffrai que sur les qualit diverses de cette essence. Pour renverser cette antique et gnra conviciion, l'esprit moderne eut fort i faire, car longtemps encore apr ses premiibres campagnes. Bayle, ce coryph l'rudi de tion incroyante, battait souvent. lui-mm en retraite propos de ces mme faits devant l'ahsnrdii.6 de. ses propres dngitionTous ont ni les esprits, disait-il ... Je ne sais ce qu'il en arrivera, mais il me l semble que T ) l' UU TARD on sera forci d'abandonner les principes mcaniquesi on ne leur associe les volontde quelques intelligences; et, franchen~mt, il n'y a pas d'hypoths plus capable de donner raison des vnemenphnomhe et *. Mais la thologieque nous disait-elle donc son tour?. .. Ah! la thologi connaissait bien toutes ces choses!
- 4 . Nous ne saur ion^ donner une id plus exacte du mode de ces apparitions qu'en rappelant nos lecteurs celle que Walter Scott, ce con~ciencieux reproducteur des traditions du moyen gea voulu donner au\ siens dans son charmant kpisode fie la Dame blanche. Assur6rnmt, ici, il aura voulu, selon sa coutume, se montrer historien sans cessvd'6tre poste, et, pour notre part, nous ne trouverions peut-ktre pas dan-" ce charmant bibleau un seul trait qui manquit nos lgende ancienn,s et i quelques hi+toiresmodernes. Nous y retrouvons et la grotte et la fonlaine, et le rocher el le souffle frais et louer, et la belle dame M u e de blanc, dont la figure se dessine. s'illumine, se dcol.ir s'vanoui et graduellement; on dirait que Walter Scott a copi tout la fois les historiens pa'iens. les rcit nos plus vieux clirode niqueurs et CPUX de notre spiritualisme modvn~. 2. Bayle. art. PLOTIN.
Il lui suffisait, en effet, de se reporter au 2e verset du Ier chapitre de la Gense qui montre l'esprit de Dieu port sur les eaux, pour souponneavant tout. l'importance mystique d'un lme la lev dignit de vhiculdivin, et comme cette thologin'est apr tout qu'un merveilleux enchanemende vrit mtaphysiqueet cosmiques, toute la thoridu baptme c'est- -dir de la renaissance par le Saint-Esprit et par l'eau, se trouvait clair merveilleusement son tour par le verset en question. Elle se compltai enfin par les magnifiques prire de l'glise de l'exorcisme des fonts baptislors maux l'office du samedi saint; crmoni admirables, dont le seul but est encore aujourd'hui, comme autrefois, la reconnaissance solennelle des droits du Crateu ce mm lmen sur usurp et momentanmen souill par l'ennemi. C'est Tertullien qu'il faut entendre sur cette double pneumatologie des ondes. Pour nous, dit-il, pour nous qui sommes des poissons condi1it.s par Jsus-Christ notre chef, nous naissons dans l'eau, et ne pouvons conserver notre vie qu'en demeurant dans cette eau.. . L'eau, en effet, est cet lme avant que l'univers eut re toute sa perqui, fection, demeurait comme cach dans la puissance de Dieu. L'eau seule servait de trn l'esprit divin; ce fut par les eaux qu'il sgpara la terre du firmament, ce fut aux eaux qu'il commanda la production des mevivantes ... et mm du corps de l'homme, qui fut cre non de terre skche, mais de limon. Ayant employ l'eau ;I tant d'usages, on comprenait qu'il l'e employ encore pour nous procurer la vic surnaturelle, car l'esprit de Dieu, qui est saint, ne pouvait avoir t port que sur une chose sainte ... (( ...Les Gentils eux-mgmes, tout loign qu'ils sont de la connaissance des choses spirituelles, attribuent &leurs idoles un pouvoir ga lement efficace., . Ils ont coutume d'initier par une espc de baptm leurs nophyte certains mystre de la dess Isis ou du dieu Mithra ... De plus, s'agit-il de faire des lustrations expiatoires : vous voyez leurs pretres porter de l'eau de toutes parts; bourgades, maisons, temples, villes ent,irestout est arros est certain encore Il qu'aux jours apollinaires et leusiniens ceux qui les clbre se font plonger dans l'eau pour tr regnr obtenir l'impunit de et leurs crimes ... ConnaiLre Dieu, c'est donc en n ~ temps conna"tre les artificps du climon, toujours pr6t contrefaire ses ouvrages. Mais quelle similitude ! ici c'est l'impur qui purifie, c'est l'esclave qui affranchit, c'est le condanln qui absout; n'est-ce pas dtruirson propre ouvrage que d'effacer des pch lui-mm il inspire? n'est-ce que pas une tradition publique qu'en dehors des sacrements il y a des
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esprits immondes rpandu les eaux? C'est ce.que l'on raconte de sur tant de sombres fontaines, de ruisseaux affreux, de piscines thermales, de cuves, de puits et de citernes domestiques que l'on affirme engloutir ou touffe hommes par la seule force, du malin esprit. Si nous des rapportons ces choses, c'est pour qu'il paraisse moins incroyable que l'ange du Seigneur prsidaux eaux et qu'il les agite pour le salut des hommes, puisque le mauvais a q e se sert du mm lme pour leur perte. .. Je ne veux donc pas dire que les eaux nous donnent l'Esprit-Saint, mais l'eau laquelle l'ange priside, nous purifiant de nos 5 crimes, nous prpar recevoir cet Esprit-Saint '. n Tertullien rappelle enfin l'eau de la mer Rouge, l'onde amr chang eau douce par la verge de Mos(Exod., 35), celle qui sort de en la pierre, que l'aptr nous dit . avoir tJsus-Chrislui-mm (Cor., 1, 30); l'eau ternell du Jourdain (Jean, 7), le torrent mystique du Cdron puis il se repose aupr du puits de Jacob, marche sur les eaux avec le Sauveur, traverse le lac de Gnzare lui, lave les avec pieds des aptre et termine en pleurant sur l'eau qui jaillit sur le Calvaire sous le coup de la lance dicide et Voici donc l'antagonisme tabli nous allons voir maintenant une certaine similitude dans les effets persister malgr ces causes essentiellement diffrentes les Rappelons-nous d'abord que bien avant de dtrn vierges et les desse mre au profit et au nom de la vierge rn,r unique, la thologi biblique possdai dj grande fontaine intermittente dans sa la piscine probatique de Siloe, laquelle Notre-Seigneur renvoyait l'aveugle de naissance apr l'avoir touch en lui recommandant et de s'y baigner %. Qu'tait-cdonc que cette piscine? Au rapport de saint piphane c'tai fontaine qui, sort,ie de la montagne de Sion la prikre du une propht Isae entrait en bullitio certaines heures, s'apaisait quelques autres, mais coulait toujours le jour du sabbat, jour sacr chez les Hbreux3 Le cardinal Baronius la rapproche avec raison .de la fontaine sabbatique de Palestine, qui ne coulait aussi que ce mm jour, et restait sec toute la semaine au dire de l'historien Josph et de Pline L'6critui-e sainte nous apprend, en outre, qu'un ange descendait
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4 De Baptisme. 2. Saint Jean, ch. ix, v. 7. 3. Saint fipipli., ch. vu, i n Joh.
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certainsjours dans celle de Siloen remuait l'eau, et que le premier guriDe l malade qui y entrait apr cette visile angliqutai cette foule immense qui attendait ce moment avec impatience et principalement au jour du sabbat. Le nom de Silo n'a donc plus lieu de nous surprendre, puisqu'il vient du mot hbreSi.lonc.li, qui veut dire envoy U r , il s'appliquait ici tout aussi bien l'action ang6liqne ordinaire qu' celle de l'ange du grand conseil, le Messie, dksign quinze cents ans l'avance, par le patriarche Jacob, sous ce mm nom de Siloach. Voici donc un exemple d'vilcrmillence a11qilique, qui pourrait jeter peut-&re sur quelques autres plus de lumi&re que toutes les th6ories sip/~oniennesdu monde, surtout si l'on rapprochait encore de ces deux fontaines celle qui ne conlait galemen Sicile qu'aux heures en de ]a priire publique, et qui cessa tout coup aux premiers blasph2n1es profr6 contre Notre-Yeigneurl. Ce phnomhde gologisurintelligente ou plut de gologi surnaturalis trouvait donc galemen se constat avant comme aprhs Jsus-Christ Mais Tertullien vient de nous le dire; l'exception de la Palestine, cet hritagrserv toute la terre, depuis la chute, appartenait l'ennemi, qui, bien que dpouillde ses titres et de ses clefs, ne se laissait pas dpossd aussi facilement de son empire matriel D6tron mais non rendu, il fallait encore l'exproprier de chacun de ses domaines, les lui reprendre un un et procdeau baptm de la terre comme celui de ses enfants. A la victoire du Dieu on vit donc succ6der ce long exorcisme du globe par l'&lise, exorcisme ncessair pour opre rentr sa dans son patrimoine lgitime dure depuis dix-huit sicles et, nous l'aIl on vons dj dit, lorsqu'on rflchl'exigut du terrain restitu se demande avec effroi combien de sikles seraient encore ncessaire A la rcuprati intgrale Aprla dpossessio des montagnes, des hauts lieux et des bois, celle des fontaines devint donc une des proccupation plus conles stantes de la nouvelle socitreligieuse. Traqu de toutes parts par son vainqueur divin, le paganisme, on peut le dire, se retirait tout entier dans les montagnes, dans leurs grottes et dans leurs sources. Aussi pas un aptr qui ne marchdroit elles, pas un saint qui ne leur imposit sa banniare et son nom en chang celui de la nymde t beauphe et du dieu congdit le paganisme lui-mm se mfiai
<.TerluIl., ad
Gentes.
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coup trop dl1 prOtf'Cteur qu'on lui ellicvait pour le dfendravec beaucoup d'obstina~ion pour nous rappeler conib:en parfois il tai u r ; d envers les siens, nous n'aurons pas besoin qu'on nous renvoie ce pnssage de la vie de Porpl~lre,par I-:una~~e 19), dans lequel ~ ' ~ l ~ s t o (p. rien nous montre le philosophe oblig certain jour, de chasser du un bain thermal qu'il preniiil le dmo1)1~idnin appel6 par ]es habitants Causanllw. Le bain ne fut tol6rable qu'aprki l'expulsion du g h i e . C'est mm ici le lieu de remarquer combien cet exorcisme orthodoxe ou pae de certaines fontaines contredit forn~ellement les thoriede G5sres et. du docteur Sepp, sur ce qu'ils appellent la magie n a t u r e l l e ou forces divinatrices de la nature. Nous ne saurions trop le rpte de divination sans u n esprit ktranger la personne pas et la chose qui paraissent le mieux deviner par elles-mrnes Et la preuve, c'est qu'une fois privde cette assistance extrinsCque, toute pylhonisse comme toute fontaine n'en continue pas moins d'accomplir trs-parfailemen toutes ses fonctions vitales et physiques, ?eulement, une fois exorcises leur demandez plus de divination. Le ne dieu n'y est plis, et le silence qui suit irnm6diatement son d6part vous d6montre une fois de plus que sa prsencn'dtait partie int grante ni de la personne ni de la chose. Toutefois ce travail de reprises et de mulalions fut et demeure encore infiniment laborieux, et bien que i'tglise exorcise en masse toutes les eaux dans le magnifique office rappel tout l'heure, bmucoup de fontaines, l'heure qu'il est, n'ont pas encore fait leur soumission, beaucoup d'autres sont restepour ainsi dire indcise et dans l'iiiclivis pendant des sikles, le jugement priv des pasteurs ne s'accordant pas partout avec celui du souverain pouvoir dirigeant. Il fallait y regarder d'autant plus pr6s pour dcouvri venin suble sistant que, d'ordinaire, le nouveau patron paraissait se renfermer assez exactement dans le programme thrapeutiqu son prdce de seur, programme respect son tour par la foi des croyants qui ne C'est ainsi qu'a l'glis Saint-Thodore de cherchaient pas l'tendre Rome, la source christianisne guri encore miraculeusement aujourd'hui que la spcialitpathologique, la fikvre quarte, qu'elle gurissai jadis sous le rkgne du paen On sait encore & combien d'embarras donnhent lieu pendant longtemps les preuve judiciaires, et comment certaines sources persistaient sous le nouvel tendari dhoncer et briller les parjures, tout en respectant les innecenis. L'oncle amr de Mos avait repris force de loi, e t , comme jadis les fontaines d'ozaclias et de Tyane, nous voyons au moyen gcelle de Wierre, en Picardie, punir le faux
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serment de l'pous infidled saintGengouIf, e n consumant son bras Toutes les explications ratiomlistes que l'on a essaykes propos de ces preuves constituaient en dfinitiv partie la plus srieus qui la et, par consquent plus surveill droit criminel europen e la du n sauraient tenir devant un examen un peu serr et devant l'expos tant soit peu fidl d e toutes les pice des procs Nous n~ontrionstout i l'heure la fontaine d'Hagno, accordant l'invocateur de Jupiter P h i u s une pluie abondante e t locale, aussit qu'il avait jet dans ses eaux une simple branche de chne on n e sera donc pas tonnde voir un certain nombre d e fontaines conserver longtemps apr leur purification ce privilgauquel celle de Baranton, e n Bretagne, ne para avoir encore renonc 2. pas On comprend donc sans peine que l'anathm des fontaines a pu
4 . Voir toutes les vies de ce saint. 2. BaranLon s'appelait autrefois Balenton, de ton, montagne, et de bel., Apollon. Guillaume le Breton, chapelain de Philippe-Auguste (1. VI, v. 415), nous dpein prodige, en ces termes : Quelles causes peuvent produire de le telles merveilles? Quiconque puise de l'eau et en rpanquelques gouttes rassemble soudain les nues chargede grble, voit l'air s'obscurcir par d'paisse tnbre gronder le tonnerre, et ceux qui taien fait prsent et qui avaient tant dsir 13&tr-e de voudraient bien alors n'avoir rien vu, tant leur stupeur est grande, tant l'pouvanlles glace d'effroi! ... La chose est merveilleuse, je l'avoue, M A I S ELLE EST VRAIE. Franchissons encore bien des sicle et arrivons au ntre cc Ce respect, dit son tour le Magasin pittoresque (18i6, p. 3 3 4 ) , est tel encore aujourd'hui, qu'en 1835 les habitants de la paroisse de Concoret (Vall Fes des sesont rendus processionnellement Baranton, clergen thte, pour obtenir les pluies ncessaire moissons. Arriv pr de la fontaine, le cur bni aux l'eau, y plongea l'encensoir et arrosa les pierres voisines. B Il n'est pas rare, tout le monde le sait, de rencontrer une fontainechaude ou froide, qui entre en bullitio s'agite pour rejeter avec une sorte d'horreur et tout ce qui vient la souiller, et la physique de rendre compte, sa manire de cette singulir proprit mais ici, qu'on y fasse bien attention, c'est le perron qui devient le tabernacle redoutable auquel il n'est permis personne de toucher; et, ce qu'il y a de plus curieux, c'est de retrouver un pendant parfaitement fidl du phnom brelon aupr de cette fontaine de Jupiter Ammon dont nous venons de nous occuper. kcoutons le gograph Pomponius Ml Pr de la fontaine du soleil, dit-il, est un certain rocher : consacrau T ent d'ouest. Lorsque la main de l'homme vient le toucher, au$sit la fontaine s'enfle immodcrmen fait voler des tourbillons de sable, et semblables aux flots d'une mer agitee par la ternphte (p. 44). JI II faut en convenir, voici deux rochers bien chers a deux fontaines intermittentes, quarante siclede distance! ... Il ebl vrai que Bel et Jupiter Ammon, c'tai
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marcher de front avec la purification e t meme avec un certain culte d e ces mme fontaines. Le quatrim dimanche de cargrne, par exemple, on s'y rendait e n procession et en chantant; on buvait de leurs eaux et l'on cueillait des fleurs dans leur voisinage; cela s'appelait [aire ses foulahes, facsre fontes suos, ou bien encore clbbre le dimanche des fontaines. Tous ces usages subsistaient jusqu'au jour o quelque concile provincial, aprks un examen plus profond, dkouvrait e,[ enfin quelques traces d e l'ennemi nlconnu venait dfinitivemen interdire ce que l'autorit locale et privde avait parfois trop facilement tolr Les apparitions elles-mme ne rassuraient pas compltemen on ; connaissait toutes les ruses du malin; on se rappelait en tremblant les leon vanglic~u les incessantes mdfiances des saints de et tous les ges a Dans le doute, pariez toujours pour le surnaturel menteur, disait comme eux le plus grand saint des temps modernes, Alphonse de Liguori. Ainsi donc, il y aura toujours dans les fontaines sacre trois choses considrer trois pikces lmentair la question: de I o La source, vhiculd'une &ne-rgiespirituelle ; 2 O Cette inergie topique, c'est- -dir un ange bon ou mauvais, suivant le matr duquel il relve 3 O Le matr qui l'emploie e t qui se fait reprsente par lui, car cette expression si profonde employdans l'tcriture : Anges qui faites le Verbe de Dieu, q u i facitis uedmn1 Dei, nous explique ici le mystr de la fontaine d e Silo', o ; ~ l'ange clescenclrtit chaque mois sans exclure ni la prsidencni la prsencdu Verbe. tout un; mais pourquoi ces deux pierres? Le concile tenu Leptines, en 743, sacrifices qui se font sur les pierres des fontaines, sacrificiorum 9uce fiwit super peira-s de fontibus. C'tait effet, sur la pierre ou sur l'un des rochers voisins que en l'on sacrifiait au dieu. C'est Ici raison de l'importance qu'on leur atlribuait dans toutes les descriptions. Homr (Odysse 36) nous montre l'antre de Minerve, Ithaque, form v. de pierres sanc~tific la prksence des nymphes, Es-roi j . 1 8 E i i ; Virgile, dans par l1&n6ide, nous montre son tour le rocher vif qui sert de domicile aux muses, vivoque sedilia saxo, ni/mpharum domus; Tf~ocrite ses dans Pastorales (lib. I ) , insiste davantage encore sur les grandes pierres, V-eTtCe~u.; rrkpa;, qui ceignent les fontaines divinatrices. Ne trouvons donc pas tonnan les pierres m p i q e ? i i ; de Balenton jouent que en 1838 exactement le m$me rl que les pierres i t s p i c p ~ p k des nymphes pa'iennes jouaient l'poqude Thocrite Virgile et d'Homre de
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Car ce serail s'cartede TOUS les enseignements de la thologi que d'attribuer i d'a~iires qu' ces esprits la mise en cetit~re,l'organisation de ces apparitions. Laissons parier le thhlogien qui a creus le plus profondnicn ces matires c'est- -dir le jsuit Tyr: l es anges, nous demandera-t-on, sont donc la cause efficiente et le principe de touies ces oprations Tout fait, um'nino. - De toutes? - De toutes, omniiiry. - Kux seuls? - Eux seuls, soli. - Quelle part reste-t-il donc Dieu dans tous ces ph6nomnes - Sa prhsence, sa dict6e quelquefois comme chez les prophtes sa permission toujours, mais sa SUESTANCE JAMAIS
'. 1)
Le cardinal Bona, dont le livre sur le Discernement des Esprits fait autoritdans l'&ji~e, applique ce principe aux apparitions de la sainte Vierge. Apr avoir recommand de ne les accepter que sur l'afdnnation de tmoin trcs-dignes de foi, il ajoute : Et mm alors il faut toujours dire que ces apparitions ont eu lieu par le ministr des anges :. )) Le pape Beno XIV, dans son grand trait de la Canonisation des saints, s'en rfkr ces principes et les proclame. Enfin le jsuit~ a n i s i u s cet homme prodigieux et dont notre sicl , ne soupGonne cependant ni les vertus surhumaines ni l'immense savoir, s'exprimait peu pr dans les mgmes termes 3. Aprks avoir rapport6 quelques-unes des apparitions de la sainte Vierge, celle, par exemple, dans laquelle elle rvil saint Grgoirle Thaun~'~.turge, toutes les profondeurs du divin amour; celle sainte Marthe, de Tours, avec laquelle elle s'entretient si longtemps; celle faite saint Grgoir le Grand dont elle corrige les erreurs ; celle dans laquelle elle ordonne au pape L i b k la construction de yainte-Marie-Majeure ; celle dans laquelle elle annonce saint Jean Damascn la reproduction de sa main droite qui lui avait tcoupe Canisius, disons-nous, conclut en ces termes, apr&s avoir confess toutefois son ignorance sur le mode de ces apparitions : Enfin, il est certain qu'il y a infiniment plus de choses que nous ne pouvons ou le dire ou l'crirou le penser, qui se font l'ordre de Dieu par les puissances cingiliques , tant pour exalter et recommander le culte de ses saints que celui de la Vierge mre et le tout bien certainement pour des raisons
4 . Tyee, de Apparil., p. 208, 244, etc. 2. Discernement des Esprits, p. 2.58. 3. 1 est queslion aujourd'hui de la canonisation de ce grand homme. 1
d'utilitk gnra souvent nous ne pouvons pas comprendre *.)' que ( Ce sont les anges, d i t 4 ailleurs, qui [ont toutes ces choses dans ^es apparitions, gin agunt omnia, et nous devons nianmoin dire que Ce sont ou les saints ou la sainte Vierge, quelle que soit l'image Sous laquelle ils se montrent aux vivants, parlent ou agissent par l'intermdiair ces esprits 2. )) de Nous avons cru fort utile de rappeler ici des principes propres dsarme rationalisme, lorsqu'il nous objecte, propos de quelques le apparitions, d'evidentes ressemblances de costume, de langage, d'effets extrieur lumineux, etc., avec les visions du paganisme et de la superstition. Ces ressemblances purement de forme s'expliquent 113'1' l'identit d'espc des influences topiques employees, comme la diff rence ou plut l'opposition des fruits doit s'expliquer a son tour par l'opposition des grandes personnalit& clestequi les emploient et les inspirent.
4. De Virginv Reipara,. 2. De Apparitione inortuorum.
PARIS.
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